congodiaspora
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

5 participants

Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 28/4/2012, 10:15 am

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE !?!

C'est un sujet devenu presque marotte dont tous les Congolais chez eux parlent et dont dans nos fora nous n'avons cessé de traiter mais il n'en demeure pas moins qu'il reste essentiel pour notre pays !
Je n'avais donc pas plus envie que ça pour le remettre ici à la discussion mais lors d'une intervention ici, notre ami Lino-Mende-Local, un apatride rwando-burundais connu de tous m'a qualifié de cancre et a dénié mes avis au reproche de ne rien savoir ce dont je parlais alors que j'en donnais un aperçu objectif, je me suis dit que ça valait la peine d'en refixer le cadre exact !

En effet, il se fait que pour des raisons personnelles et patriotiques, sans être spécialiste des sciences humaines, donc ni historien, ni politologue, ni économiste...; je me suis un moment occupé d'en savoir plus : j'en connais donc un peu !
(Je mets donc au défi ce cher Mr Lino de me prendre en défaut sur mes démonstrations !)
N'empêche que je veux parler sous le regard des spécialistes à qui je demande donc de critiquer mes propos si besoin !

Néanmoins, contrairement à ce qu'on peut croire à première vue je suis pour l'intelligente cohabitation des rwandophones Congolais avec les "autochtones" qui pour moi selon quelques règles sont aujourd'hui des "nouveaux" Congolais quitte à leur dénier cette prétention irrecevable de devenir les seules minorités oubliées qui les autoriseraient à faire la guerre contre tous et à manquer de loyauté pour leurs origines !!!
(Ainsi donc lorsque je parle d'"apatride", je ne méprise ni ne me moque de ce statut mais je dénonce celui qui tout en se voulant et devenu Congolais, manque de loyauté envers son nouveau pays pour la garder activement envers ses origines et pire contre son nouveau pays; c'est malheureusement le cas de nombreux rwandophones Congolais et c'est largement la source de notre catastrophe persistante à l'Est !)

Je vais commencer la discussion en vous affichant une historisation scientifique des traditions orales (sur les relations séculaires entre voisins Congolais et rwandais) puis une analyse pertinente à ce sujet d'un Compatriote que j'ai retrouvée qui à l'époque m'avait poussé à en savoir plus, une analyse plus "philosophique qu'historienne" même si elle se fonde sur des données historiennes et sociologiques, assez bien articulée pour valoir beaucoup ! C'est vrai, sans être spécialiste, j'aurais quelques nuances à lui opposer sur quelques dates et quelques faits; passons !

Je vais esayer d'y glisser aussi des entrefilets scientifiques historiens pour conforter ma démonstration mais entre-temps et ensuite je vous invite tous bien sûr à réagir selon votre reception !
A suivre...


Cmpatriotiquement!




Dernière édition par ndonzwau le 28/4/2012, 12:36 pm, édité 4 fois

ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 28/4/2012, 10:54 am

"La guerre que le Rwanda conduit en République démocratique du Congo interpelle vivement tous les patriotes congolais de faire montre d'un esprit de clarté, de fermeté, de vigilance et de détermination dans les actions de résistance contre les envahisseurs. Nous ne devons pas nous tromper d'adversaires ni d'objectifs visés.
La confusion et la propagande des dirigeants rwandais et leurs relais médiatiques sur les motivations de cette guerre doivent être dénoncées et déjouées par tous les moyens en rétablissant la vérité et le droit.
C'est dans cette double motivation que j'évoque l'expérience vécue par le Bushi et le peuple Shi qui ont été confrontés, dans un passé lointain (avant la colonisation européenne), à des conflits armés avec les Banyanrwanda. Cette expérience historique peut éclairer nos lanternes sur l'expédition actuelle et ses buts inavoués.
Cette étude, intitulée "NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LES BANYRWANDA ET LE BUSHI PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE"*, effectuée en 1985 par deux chercheurs congolais, analyse et compare des données historiques, à travers divers écrits anciens, pour mettre en lumière les constatations suivantes:

- L'intention guerrière des Banyarwanda ne date pas d'aujourd'hui, elle est ancienne et fait partie de l'histoire du Rwanda.
- La volonté et l'obsession maladive d'annexer le Bushi sont permanentes.
- L'instinct des Tutsi de dominer les voisins, tant à l'intérieur de leur pays qu'à l'extérieur, est dans leur sang.
- Le peuple Shi, vaillant et discipliné, à travers diverses expéditions et campagnes dans un passé lointain, a réussi à tenir en respect l'envahisseur Tutsi.
- Contrairement aux fausses affirmations répandues ici et là sur les relations et les liens entre les Bashi et les Tutsi, le territoire des Bashi (Kabare, Walungu, Kalehe, Idjwi-Buhavu...), une grande partie de la province du Sud-Kivu avec Bukavu pour chef-lieu, n'a jamais fait partie du Rwanda.
- Le peuple Shi et les peuples apparentés sont différents des Banyarwanda.
Ce travail publié en 1985, les ouvrages et auteurs (dont le Rwandais Abbé Alexis KAGAME) auxquels il se réfère, constituent un vivier de témoignages et d'arguments objectifs basés sur l'histoire et peuvent aider beaucoup les Congolais, et surtout les étrangers, à se faire leur propre opinion sur la motivation profonde et les visées réelles des Banyrwanda dans cette guerre contre la République démocratique du Congo et les autres ethnies des provinces du Nord et Sud-Kivu.

La récidive des petits-fils des Banyarwanda d'avant la colonisation européenne - dans l'ambition démesurée d'occuper par la force et la ruse une partie du territoire congolais, en l'occurrence le Kivu, doit être condamnée par tous car contraire à la vérité et au droit international.
Les populations du Kivu ont assez souffert des conséquences de drames exportés à répétition par les pouvoirs successifs du Rwanda et du Burundi, par une présence massive et prolongée des réfugiés Tutsi et Hutu.
Cette étude pour la compréhension de la crise congolaise actuelle sous l'angle historique mérite d'être notée et largement diffusée pour servir d'éclairage et de témoignage.
C'est ma modeste contribution, en tant que femme Mushi, fière de mon identité, de mes origines, et révoltée par tous les mensonges et contre-vérités qu'on entend ici et là sur cette aventure guerrière rwandaise en terre congolaise.
Madame MULEGWA Kinja


* par Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi et Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu
Tiré de Cahiers du CERP, No 2, 1985
ISDR/BUKAVU/ZAÏRE

NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LE RWANDA ET LE BUSHI
PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE
par
1. Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi
2. Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu

INTRODUCTION
Les récits sur les guerres qui ont opposé le Rwanda au Bushi (son rival de l'Ouest du Lac Kivu en territoire zaïrois) nous ont été présentés pour la première fois par notre Oncle BASAKA CHUMUGABO (mort à Mbiza-Kabare en 1972 à l'âge de ±80 ans). Ces récits étaient destinés seulement à prouver la force de l'armée shi dont notre conteur vantait les mérites au cours des ans, notamment les victoires sur RWABUGIRI KIGELI IV du Rwanda et sur les Bahavu que le prince shi BIGOMOKERO, fils de NABUSHI MAKOMBE, avait repoussés au-delà de la Nyabarongo (1).
Alors que nous débutions nos études universitaires à la Faculté des Lettres (Lubumbashi), notre souci de connaître davantage cette région s'accrût grâce à l'analyse faite par l'Abbé KAGAME Alexis sur les expéditions rwandaises au Bushi, laquelle nous permit d'être en présence de deux versions différentes de ces conflits armés qui ont, de longue date, opposé ces deux formations (2).
L'Abbé KAGAME a été le premier à écrire sur ces conflits armés mais il n'a présenté que la version rwandaise du problème. La version shi n'a jamais été donnée sauf quelques références à la question qu'on retrouve dans les oeuvres du R.P. COLLE et Paul MASSON (3).

David S. NEWBURY a, en 1974 et 1975, présenté deux travaux sur les campagnes de RWABUGIRI (4). Dans le premier travail, NEWBURY, dont le terrain de recherches reste l'île IDJWI, donne seulement une chronologie des événements et la bibliographie sur les campagnes de RWABUGIRI KIGELI IV en insistant plus sur le BUHAVU (pays des Bahavu). Son deuxième article complète le premier et apporte des détails sur sa vision des attaques rwandaises à Idjwi.
Notre souci, dans ce travail, est d'apporter des correctifs et une lumière à la description des expéditions rwandaises au Bushi (pays des Bashi), telles qu'elles sont présentées par l'Abbé KAGAME dans ses oeuvres (5).
Nous nous limiterons aux seules expéditions organisées contre le Bushi (pays des Bashi) que nous présenterons d'abord avant de donner des correctifs aux analyses de KAGAME d'après la version shi de la question.

PRESENTATION DES EXPEDITIONS
1. La première expédition
Les traditions orales shi retiennent que la première expédition armée du Rwanda contre le Bushi date du règne de Mwami NSORO Ier SAMUKONDO, 7e Roi de la dynastie présentée par l'Abbé KAGAME. Nsoro Ier aurait régné vers 1388 après J.-C. Il aurait organisé une expédition contre le Bushi entre 1388 et 1390, quand le Mwami NNABUSHI KAMOME régnait sur le Bushi (6). La version shi de cette première expédition est présentée par Paul MASSON qui donne des détails des traditions orales shi sur l'enlèvement de la Princesse shi NYIBUNGA, fille du Mwami KAMOME du Bushi, par les guerriers du Roi NSORO.
"... vint une invasion des nobles tutsi du Chef NSORO qui franchirent la RUZIZI et razzièrent le Bushi jusqu'à Cirunga.
KAMOME et ses guerriers eurent la bonne fortune de repousser rapidement les envahisseurs. Ils achevèrent tous ceux qui s'étaient installés à leur suite, même ceux qui, cachés dans les forêts, n'en ressortirent que quelques mois plus tard tenaillés par la faim. A la faveur d'un coup de main, NSORO emmena parmi ses prises la propre fille de KAMOME, la belle NYIBUNGA aux seins ronds et au ventre joliment tatoué..."

Cette version shi de la première expédition armée du Rwanda au Bushi n'a pas été retenue par la tradition rwandaise présentée par l'Abbé KAGAME. Les causes de l'enlèvement de NYIBUNGA sont à chercher dans le souci des rois du Rwanda d'étendre leur domination sur tous les peuples voisins. KAGAME retient que ces rois voulaient à tout prix agrandir leur territoire par la soumission des royaumes voisins (7).
Concernant cet enlèvement, les traditions orales shi ne rapportent pas les réactions qui en découlèrent. Cependant, nous savons que, suite à son comportement indigne à la cour du Rwanda, NYIBUNGA a été renvoyée au Bushi. Voici ce que nous dit P. MASSON à ce sujet:
"... or donc, les aristocrates rwandais, un jour, offusqués par une attitude peu respectueuse de l'esclave NYIBUNGA, fille captive du Mwami du Bushi, décidèrent de la mettre à mort.
Mpanga-wa-Lusango les détourna de leur projet en faisant justement remarquer les conséquences qu'il pourrait avoir...
NYIBUNGA, dépouillée, fut renvoyée à Chirunga, chez Kamome, son père.
Elle y fréquenta la hutte de son frère Chifundangombe et en conçut.

Lorsque son père la vit boire le lukombe ou boisson rituelle des femmes enceintes, il se mit en colère et la répudia. Elle s'enfuit au-delà de Murhundu, chez le Chef LUKARA, fils de Mbeba-eri-Maza, ce qui signifie testicule de rat, à Igobegobe. Ce dernier, bien que possesseur de nombreuses femmes, n'avait pas d'enfants.
Il les renvoyait parce qu'elles ne lui donnaient pas d'héritier et voyait devenir le dernier chef des Bahande. Il profita de l'aubaine et reçut NYIBUNGA qui enfanta chez lui. Le garçon reçut le nom de NSIBULA - orphelin de père - et succéda à son père adoptif et donna son nom à la dynastie BASIBULA (Cool. C'est ainsi qu'au Bahavu, la dynastie Basibula succède à celle des Bahande.
Nsibula ya Nyibunga serait, selon les traditions orales rwandaises, un Chef du Bunyabungo qui aurait organisé une expédition contre le Rwanda vers 1460. Cette hypothèse peut se vérifier si nous nous joignons à la généalogie des Bami du Buhavu, qui retient pour les dynasties Bahande et Basibula les Bami suivants:
BAHANDE BASIBULA
- Muhande - Nsibula ya Nyibunga
- Mbera eri Maza - Nsibula ya Niebutatire
- Bihako - Bamanyirwe
- Lukara - Kimirogosa
- Ntale
- Nsibula Kihunga
- Ndale II Bashumbire
- Lushombo
- Bahole Sangara
- Kamirogosa André
- Ntale Kamirogosa

Ce conflit dans lequel Nsibula ya Nyibunga se trouve impliqué est Havu. Cependant, si nous le mentionnons ici, c'est simplement parce que la tradition orale rwandaise retient que c'est un mwami du Bunyabungo qui l'avait organisé. Ensuite, puisqu'il a été à la base de l'expédition organisée par le fils et successeur de NDAHIRO II, RUGANZU II contre le Bushi.
Une remarque est à faire sortir sur la conception rwandaise de l'espace shi. En effet, les Banyarwanda (habitants du Rwanda) pour les Shi appellent les Bashi "Banyabungo" et leur pays ""Bunyabungo". Ils confondent ainsi toutes les populations habitant l'ouest du Lac Kivu qu'ils groupent dans un ensemble territorial. Pour eux, l'UBUNYABUNGO comprend le Bushi, le Buhavu et le Buhunde.
Il est à noter qu'à cette époque le Rwanda n'est pas encore unifié dans ses dimensions actuelles.

2. La deuxième expédition (C. 1604-1610)
Le règne du Roi MUTARA Ier SEMUGESHI était très pacifique. Cela se justifie même par le choix qui a été porté au nom du monarque, dicté par le souci d'abandonner le nom de RUGANZU qui signifiait pour les Rwandais "Trouble, guerre, etc.". Il fallait pour le nouveau Roi, afin de ne pas perpétuer les guerres qui ont jalonné les règnes de ses prédécesseurs, abandonner les appellations dynastiques usuelles et choisir celle de MUTARA qui incarnait alors la paix et la tranquillité (11).
Son successeur au trône, KIGELI II NYAMUHESHERA, prenant une attitude contraire, voulut à tout prix venger les défaites qui avaient été infligées à ses grands-parents par les BANYABUNGO, surtout l'assassinat de NDAHIRO II et de RUGANZU II, sans oublier l'emblème du pouvoir royal rwandais (le tambour) emporté par les hommes de Nsibula.
KIGELI II organisa son armée appelée "IZIRUGURU", c'est-à-dire les palatins, force de frappe de la garde royale, afin d'attaquer le Bushi. Mais l'armée fut encerclée et entièrement anéantie par les KABERA de Nabushi (12).
Quelques rescapés, sous la conduite de leur Chef, rentrèrent honteux dans leur pays en passant par le KINYAGA. La tradition rwandaise retient que 4 règnes se seraient passés après l'aventure du 16e Roi KIGELI II NYAMUHESHERA sans que les Bami puissent songer à attaquer encore le Bushi où chaque fois ils étaient battus. Il fallait pour les monarques du Rwanda chercher à soumettre les pays situés au Nord de leur territoire, qui avaient des souverains qui tremblaient seulement à l'annonce de l'arrivée de l'armée du Rwanda (13).

3. La troisième expédition (C. 1766-1770)
Si on s'en tient au récit de l'Abbé KAGAME, c'est MIBAMBWE III SENTABYO, 21e Roi dynastie du Rwanda, qui aurait repris alors la politique de conquête en commençant par l'invasion du BUGESERA. MIBAMBWE III a accédé au trône du Rwanda en 1741. Cette datation a été vérifiée car le monarque a été intronisé au cours d'une éclipse solaire. Une autre éclipse a été observée à la fin de son règne. Le premier s'est déroulé le 13 mars 1741, alors que le second a été observé le 3 avril 1763 (14).
La politique de conquête de MIBAMBWE III a été suivie par son fils et successeur YUHI IV GAHINDIRO, dont le règne se situerait entre 1785 et 1789, si on prend toujours la moyenne de ±24 ans par règne proposée par KAGAME, VANSINA et P. DELMAS.
YUHI IV organisera une expédition contre le Bushi quelques années seulement après son accession au trône du Rwanda. KAGAME retient que l'armée rwandaise avait subi un échec retentissant et le Commandant en chef de l'expédition, le nommé KIMANA, fils de KABAJYONJYA, fut tué.
Cependant, YUHI IV réussira au nord du Bushi à tuer le Roi du BUHUNDE qui deviendra un Etat tributaire du Rwanda (15).

Cette expédition se serait passée au cours du règne de NABUSHI BIRHENJIRA, car la tradition orale shi retient que les guerriers venant du Rwanda avaient razzié le Bushi sous son règne et que quelques temps après un calme était observé dans les relations entre le Bushi et le Rwanda dont le Roi BUHONGERA avait hébergé le fils du Mwami Birhenjira, MAKOMBE, qui fuyait les menaces de sa marâtre, Mwa MURHWA, décidée à tout prix à assurer l'héritage certain de son fils BUJOKA au détriment du prince "NKEBE" retenu par la coutume (16).
La tradition rwandaise vient confirmer notre hypothèse quand elle retient le nom de MUTARA II RWOGERA comme 23e Roi du Rwanda et successeur de YUHI IV GAHINDIRO. MUTARA II aurait accédé au trône vers 1790, en remplacement de son père YUHI qui est mort vers 1789 si l'on respecte la chronologie établie par l'Abbé KAGAME et P. DELMAS (17).
Le Roi RUHONGERA des traditions orales shi serait donc le Roi MUTARA II RWOGERA. C'est le nom RWOGERA qui a été déformé par les Shi pour devenir RUHONGERA. Le Mwami NABUSHI BIRHENJIRA aurait donc régné entre 1760 et 1799si on s'en tient au récit qui renseigne que MAKOMBE se serait réfugié au Rwanda durant les dernières années du règne de son père qui allait déjà succomber à la vieillesse. NABUSHI MAKOMBE a donc été intronisé seulement après 1800 puisqu'il fallait attendre la décision des BAJINJI et l'exil de Mwa MURHWA, ainsi que de ses fidèles loin de la cour royale (18).

4. Les expéditions de RWABUGIRI KIGELI IV au Bushi
Nous avons souligné que le règne de MUTARA II RWOGERA a connu un calme et un développement des relations pacifiques (notamment dans le domaine politique) entre le Bushi et le Rwanda. La paix acquise à cette période fut respectée durant tout le règne de ut intérêt à mieux vivre avec son hôte (19).
Nous pensons que l'initiative de cette paix avait été prise par NABUSHI MAKOMBE. En effet, à cette époque, il perdait une partie de son territoire au sud au profit de Ngweshe. Ainsi il se tourna vers le nord où, avec l'aide de son fils BIGOMOKERO, il se mit à repousser les Bahavu qui, eux aussi, se tournaient contre les Bahunde (20).
Les dissensions intérieures qui minaient la vie politique de Bashi nous semblent être la cause principale qui a fait que ce peuple n'avait pas pris l'initiative de la guerre contre le Rwanda. Néanmoins, il se laisse attaquer et se défend héroïquement parce que la solidarité naissait quand il s'agissait de repousser les voisins belliqueux qui convoitaient leurs champs et leurs pâturages (21).
Le successeur et fils de MAKOMBE, NABUSHI Byaterana, qui a régné pendant 30 saisons sèches, soit environ entre c. 1859 et c. 1889, ne connaîtra pas cette paix car déjà le successeur de MUTARA II RWOGERA, le Roi KIGELI IV Rwabugiri, préparait des expéditions contre tous ses voisins dont les causes principales étaient:

1. La conquête des terres et la soumission des chefs rivaux du Rwanda à son pouvoir.
2. La vengeance des défaites subies par ses ancêtres et la recherche de l'emblème royal jadis emporté par les Banyabungo. Pour Rwabugiri, cela était une honte pour le peuple rwandais qu'il fallait laver par tous les moyens (22).
L'Abbé KAGAME ajoute que l'objectif rwandais consistait en une conquête des terres et en une installation, partout où passerait l'armée de Rwabugiri, des Banyarwanda qui devaient, petit à petit, soumettre et dominer les populations rencontrées.
"... le Bunyabungo devrait être conquis petit à petit par les pisés d'habitations. La masse rwandaise devrait venir s'installer sur telle colline, ensuite sur la suivante et ainsi de suite, de sorte que finalement le pays soit submergé et vaincu..." (23)
Ainsi défini, l'objectif principal de Rwabugiri était d'abord la conquête du Bushi qu'il considérait comme étant le grand rival qui pouvait, une fois conquis, permettre la soumission de tous les Etats de l'Ouest du Lac Kivu. On comprend alors les raisons qui auraient poussé le monarque rwandais à multiplier des expéditions contre le Bushi.
RUTAGANDA, successeur et fils de NABUSHI Byaterana, connaîtra aussi les expéditions de Rwabugiri, mais son règne a été surtout perturbé par la pénétration européenne et l'installation des premiers Blancs au Bushi. Jusqu'à la fin de sa vie, RUTAGANDA se montrera hostile à la conquête de ses terres par des étrangers et sa résistance ne prendra fin qu'avec sa mort subite en 1919 provoquée par la grippe espagnole "CIHUSI", même si déjà en 1916 il avait fait acte de soumission à l'administration coloniale (24).

Les expéditions de Rwabugiri débutent en 1873. Cette date a été vérifiée car une année après, une comète se fit voir. C'était la comète de COGGIA, de 1874, dont la première phase avait une tête, la deuxième deux têtes et la troisième trois têtes. La première expédition contre le BUTEMBO serait en fait une contre-attaque. Le Chef MUVUNYI du BUHUNDE avait razzié un troupeau de vaches qui était en transhumance dans le KAMARONSI en territoire rwandais. En guise de revanche, Rwabugiri entreprit d'attaquer la région que KAGAME appelle "Butembo" (25).
Les armées rwandaises: INGANGURA-RUGO, INSHONZI-MIHIGO et les IBISHUMIZI attaquèrent les BUHUNDE et traversèrent la Nyabarongo jusqu'au Butembo (26).

Il y a lieu de faire remarquer une confusion dans la dénomination des lieux du territoire zaïrois par la tradition rwandaise. En effet, en traversant la Nyabarongo, on entre directement au Bushi et pas au Butembo car cette rivière constitue la limite nord de la région shi de Katana (IRHAMBI) avec le BUHAVU (Kelehe). La thèse rwandaise peut être vérifiée si dans l'avenir des récits prouvaient l'existence d'une présence des Batembo vers la Nyabarongo qu'ils ignorent d'ailleurs. Rwabugiri n'a pas attaqué directement le Bushi après l'invasion du Buhunde. L'Abbé KAGAME retient qu'après avoir anéanti toutes les résistances Hunde, Rwabugiri était rentré au Rwanda où il devait protéger son butin de guerre dans sa nouvelle résidence de RUHEGERA (27).
1 La première expédition vers le Bushi en 1879 ou l'expédition du KU-BUNTUBUZINDU (capitale du Bushi où résidait Byaterana)
NABUSHI-Byaterana régnait sur le Bushi. Son frère BIGOMOKERO contrôlait la région d'Irhambi jusqu'à la Nyabarongo. Le calme régnait partout sauf à IBINJA où Rwabugiri venait de débarquer avec toute son armée composée des INGANGURA-RUGO (= assaillants d'avant-garde) et des INSHONZIMIHIGO (= les provocateurs de hauts faits). C'est là où il organisa ses hommes et où il arrêta le plan d'attaque du Bushi.
Le haut commandement de l'expédition fut confié à NDIBYALIYE, fils de MBAGALIYE, et l'attaque devait se faire en deux directions. La première colonne, dirigée par RUDAKEMWA, devait attaquer par le Nord, alors que la seconde, commandée par RWANYONGA, fils de MUGAGWAMBERE, devait occuper le sud du Bushi en passant par le site de l'actuelle ville de Bukavu (28).
La colonne sud s'était organisée à KUMUHALI, près de Kamembe au bord du Lac Kivu, région rwandaise voisine du Bushi qui devait permettre une rapide traversée de la Ruzizi. La guerre éclata non loin de l'actuelle ville de BUKAVU où l'armée rwandaise se trouvait en face des guerriers shi conduits par MUTARUSHWA, fils de NAMINANI, commandant les "MAHEMBE" (les cornes) et BIHOGO, commandant les "BIRUSHA" (les surpasseurs) (29).

Le commandant rwandais RWANYONGA triomphera des Shi qui reculeront les uns vers la forêt de bambous, les autres vers le marais de Lushanja. Les Banyarwanda vont installer leur quartier général dans le Bushi central à KU-MBIZA (l'actuelle localité de MBIZA à KABARE). C'est de là que partiront toutes les attaques contre les fuyards Shi vers la forêt de la Lushanja. Dans une clairière aménagée, les Banyarwanda perdront grand nombre de leurs soldats (dont RWANYONGA) dans une embuscade que les Bashi leur avaient tendue (30).
La colonne nord, qui avait débarqué au Bushi à partir de l'île IBINDJA à son passage par la région de BIRAVA, fut exterminée par les "NVUZA-RUBANGO" de NABUSHI Byaterana qui étaient partis secourir le Prince shi RUTEBUKA avant de descendre anéantir le reste des résistants Banyarwanda de la colonne sud à Mbiza, Bugobe et vers Nyarukemba (31).
La riposte rwandaise fut vaine, car les Shi tenaient à venger la mort du Prince RUTEBUKA tué par les guerriers rwandais de la première colonne (Nord). KAGAME retient qu'un seul survivant rwandais a pu atteindre Rwabugiri qui attendait ses hommes vers le lac. Celui-ci, voyant qu'il était incapable d'arrêter l'avance des Shi par les sons de tambours, traversa le Lac Kivu et s'en alla organiser chez lui, au Rwanda, une année de deuil en mémoire de ses soldats tués au Bushi (32).

Une remarque est à tirer des récits ayant trait à cette expédition de 1879:
1.- Du côté shi, les traditions retiennent de belles descriptions de cette guerre et décrivent aisément la victoire shi qui est aussi attestée par les récits rwandais. Cependant, P. MASSON, qui a essayé de commenter les récits shi, y ajoute des contradictions qui méritent d'être corrigées.
Le Mwami Rwabugiri du Rwanda n'a jamais combattu le Mwami NABUSHI Makombe qui est mort vers l'année 1859.
2.- Les noms shi présentés dans les récits rwandais prêtent à confusion.
Nous sommes arrivés à trouver les correspondances pour certains noms retenus seulement dans les récits shi. Des travaux ultérieurs pourront permettre peut-être d'apporter une lumière à ce problème.
Le nom de RUTEBUKA, fils du NABUSHI Byaterana, par exemple, se retrouve dans les récits de deux peuples et désigne le même personnage, c'est-à-dire un Prince shi et le meilleur guerrier du Bushi qui avait été tué par le Roi RWABUGIRI du Rwanda.
2 La deuxième expédition vers le Bushi (C. 1881-1885)

L'EXPEDITION DU MU-KANYWIRIRI (KANYWIRIRI)
Cette expédition avait été préparée une année durant par RWABUGIRI dans le but de venger ses soldats tués par les Bashi lors de son expédition de Ku-Buntubuzindu. La préparation semblait être trop sérieuse du côté rwandais où plusieurs armées étaient mobilisées pour attaquer le Bushi en passant par l'historique marais de Kanywiriri où les Shi étaient concentrés et attendaient de pied ferme les Banyarwanda. Le Mwami NABUSHI Byaterana avait, de son côté, estimé qu'il fallait mobiliser plusieurs hommes qui furent groupés en cinq armées dirigées par MUZUKA, NFIZI, CIRABA, KAKIRA et CIRHUZA (33).
CIRABA, fils de NABUSHI Byaterana, était le commandant en chef des armées shi, alors que ZIMURINDA (Mibambwe Mutabazi), fils de SEMULINA, était le commandant de l'expédition de MU-KANYWIRIRI.
Les Banyarwanda avaient attaqué en deux groupes. Le premier (sud), composé de INVEJURU, NYAKARE, NYARUGURU, INDARA, ABASHUMBA, INTARA, URUYANGA, était dirigé par NYILIMIGABO et les ITANGAZWA par NYAMUSHANJA, fut exterminé par les Bashi sur une colline près de Kanywiriri. Le second groupe, qui voulait attaquer par le nord du marais, ne connut pas de succès malgré la mort du Commandant shi CIRABA qui avait été percé par une flèche tirée par NYAMUKEBA, un guerrier de Rwabugiri, originaire du Burundi. Dans ce second groupe, on note la présence de NKUNDIYE, Mwami d'Idjwi, qui dirige les Inziraboba (34).

Comme il avait perdu bon nombre de ses hommes, Rwabugiri retourna honteux au Kinyaga afin d'y préparer une autre expédition (35).
3. La troisième expédition vers le Bushi (C. 1890-1892) ou l'Expédition du Rusozi (RUZIZI)
Il est bon de débuter ce paragraphe par un correctif au récit de l'Abbé KAGAME qui a présenté cette expédition du RUZIZI après celle de CIRHOGOLE en plein coeur du Bushi. En effet, nous avions signalé plus loin que Rwabugiri, vaincu au Bushi, avait fixé sa cour (provisoirement) dans le Kinyaga afin de préparer une vengeance contre le Bushi. Il ne pouvait donc pas par conséquent aller attaquer le Bushi vers Irhambi (Nord) et laisser la frontière sud qui était proche de Kamembe dans le Kinyaga.
Notre constatation se vérifie aussi car c'est sous cette expédition du RUZIZI que furent tués NGWESHE-LIRANGWE et la Reine-mère MUGENYI qui venaient de s'unir en mariage après la mort de Nabushi Byaterana.
L'expédition de Rusozi a été décrite dans une version shi vraisemblable présentée par Paul MASSON aux pages 97-102 de son livre. Selon MASSON, cette expédition a été précédée par des luttes d'influences au Bushi après la mort de Nabushi Byaterana. Rutaganda étant mineur, sa mère Mugenyi devait diriger le pays. Celle-ci était jalousée par sa rivale Namutoko qui voulait placer son fils Ruhangara sur le trône du Bushi et devenir ainsi la Reine-mère incontestée des Bashi.
Elle se mit alors à comploter pour faire disparaître Rutaganda et sa mère et eut gain de cause auprès de sa soeur Nakesa (fille de Niganda, originaire du Rwanda), épouse du Chef Ngweshe-Lirangwe, qui venait d'épouser la reine-mère Mugenyi. Nakesa trouva aussi une raison de se venger et de porter vite son fils Ruhongeka au trône de Ngweshe. Il fallait, pour réussir ce coup, se tourner du côté du Rwanda où elles pouvaient recevoir l'aide de Rwabugiri qui venait d'essuyer de grandes défaites au Bushi. Le récit de P. MASSON nous semble confus quand il dit que Nakesa et sa soeur s'étaient plutôt adressées à Rukabya, leur parent du Rwanda qui aurait envoyé le commando qui tua Lirangwe et Mugenyi à Bugobe (Kabare) (36).

Nous trouvons au contraire le récit du vieux Bujimbi vraisemblable quand il nous parle de Rwabugiri qui aurait reçu des présents de ces deux reines shi et qui voyait en cette demande une occasion d'annexer purement et simplement le Bushi en acceptant l'investiture de Ruhangara et de Ruhongeka dont le grand-père était Munyarwanda d'origine (37).
Cette version se marie avec celle présentée par l'Abbé KAGAME dans son cours d'ethnohistoire du Rwanda. Certains éléments de cette thèse comme les présents à Rwabugiri, la volonté d'annexer le Bushi, se retrouvent dans la version de P. MASSON (à la page 99 de son livre).
Rwabugiri aurait alors demandé à Lirangwe de lui livrer le Mwami Rutaganda et sa mère et que son refus signifierait une déclaration de guerre contre le Rwanda. KAGAME retient que:
"Ce prince Katabirhurhwa des Bishugi (Ngweshe) avait épousé la mère de Rutaganda. Ce dernier était alors devenu le tuteur du Mwami.
Rwabugiri lui demanda de lui livrer le jeune mwami et sa mère afin de se venger de la mort de ses soldats tués par Nabushi Byaterana. Katabirhurhwa refusa et Rwabugiri attaqua le Bugweshe où il tua la Reine-mère et Katabirhurhwa. Le Mwami Rutaganda avait pris la fuite et rentra après le départ de Rwabugiri pour organiser son armée, les Akabera." (38)

Le nom "Katabirhurhwa" désigne dans ce récit "Lirangwe" pour les Banyarwanda. Nabushi Rutaganda, très jeune au cours de cette expédition, avait réussi à se cacher sous la protection de ses gardiens Nkunguli et Nyabyale, chez le Chef Naluhwinja, d'où il partira après sa majorité pour organiser son armée et lutter contre le Rwanda.
P. MASSON soutient qu'au cours de cette expédition, Rwabugiri aurait réussi à emporter le tambour royal du Bushi mais les Bashi le nient catégoriquement. KAGAME affirme aussi dans ces récits que cette expédition a été la seule que les Banyarwanda ont gagnée au Bushi. Ce qui serait pour lui une confirmation des faits rapportés par MASSON (39).
La conséquence de cette expédition serait l'annexion du Bushi par Rwabugiri, une annexion qui n'était pas totale parce que ce sont des princes Luzi, ici les deux familles régnantes à Ngweshe et à Kabare, qui vont régner (Ruhangara au Buhaya et Ruhongeka à Ngweshe). Aussi, il faut dire que les Bashi restaient toujours fidèles au nouveau mwami que Nabushi Byaterana leur avait désigné, à savoir le jeune Rutaganda qui était toujours en exil à Luhwinja.

Ruhangara n'avait pas d'audience auprès des Bahaya qui ne lui pardonnaient pas la mise à mort de la reine-mère Mugenyi et l'invasion de leurs terres par les Banyarwanda. Cette prise de position des Bashi avait conduit à une rébellion ouverte contre Ruhangara qui se sauva de l'autre côté de la Ruzizi, fuyant ainsi les guerriers Bahaya et Bishugi qui le pourchassaient de colline en colline (40). P. MASSON ajoute à son récit sur la fuite de Ruhangara que Rwabugiri, pris de colère devant l'avance des Bashi, avait ordonné la mise à mort de son vassal malheureux qui n'avait pas su organiser le territoire laissé sous son administration (41).
Cette fuite de Ruhangara a été suivie par le retour de mwami rutaganda qui devait alors prendre la tête de son armée et combattre les corps expéditionnaires de Rwabugiri dans le nord du Bushi.
4 La quatrième expédition vers le Bushi (C. 1894-1895) ou l'expédition de Ku-Kidogoro (Cirhogole)
La quatrième expédition de Rwabugiri au Bushi a été précédée par une expédition contre l'île Idjwi. Ceci explique même l'emplacement du champ de bataille "CIRHOGOLE" qui se trouve dans le Bushi-nord, non loin de la paroisse de Murhesa (±25 km de la ville de Bukavu).

Rwabugiri, dont les troupes étaient jusque-là stationnées dans le sud (Kinyaga), venait d'apprendre le soulèvement du Chef Nkundiye d'Idjwi, son ancien vassal qui, ayant vécu les défaites des Banyarwanda devant les Bashi, s'était décidé de lutter afin de reconquérir son indépendance.
Nous sommes vers l'année 1894, quand les troupes de Rwabugiri se replient vers le Nord, fixant leur quartier général à Nyamirundi près du lac. Là, il était facile de surveiller les pirogues de Nkundiye et d'arrêter un plan de guerre qui devait permettre une invasion rapide de l'île Idjwi. Les Banyarwanda craignaient une guerre navale dont les Bahavu étaient réputés spécialistes.
Ils eurent une raison de débarquer clandestinement sur l'île où ils mirent l'armée Havu en débandade. Nkundiye s'enfuit vers le Bushi et fut tué entre la région d'Irhambi et l'îlot Ishovu (42).
Son territoire fut annexé par Rwabugiri qui avait profité des luttes d'influences entre les familles TABARO et NKUNDIYE. Ainsi Idjwi devient un lieu stratégique pour les conquêtes de Rwabugiri vers d'autres régions (Bushi, Buhunde).

L'EXPEDITION DE CIRHOGOLE (1895)
Rwabugiri poursuivant les fuyards Havu dont Nkundiye au Bushi, se trouva en face d'une résistance farouche organisée par le Chef d'Irhambi, CIKO-BARAMBA. Il s'agit du Chef KARHANA Nciko, fils de Bigomokero Bya Makombe, qui fut rapidement défait par les Banyarwanda. Au sud vers CIRHOGOLE, le notable Kabi s'opposa à l'arrivée de guerriers de Rwabugiri. Ses hommes avaient réussi à faire reculer l'ennemi jusque vers cishoke avant l'arrivée du renfort envoyé par Nabushi Rutaganda sous le commandement de Rwabika, Nfizi, Chirusha et Makungu ga Mwendo (43). Les Bashi se groupèrent en 3 colonnes et adoptèrent la tactique de guerre en 3 lignes "EMIBIBI" qui consistait à encercler l'ennemi de tout côté sans lui laisser le temps de fuir (44). A la première attaque, les Bashi furent repoussés par les Banyarwanda qui tentaient de gagner le lac en direction probablement d'Idjwi en passant par Birava.

A la seconde attaque, les Bashi attaquèrent la nuit. Un de leurs commandants, "MAKUNGU", fut tué et les Banyarwanda remportèrent une nouvelle victoire "éphémère". A la troisième attaque de CIRHOGOLE, les Bashi, qui combattaient toujours en 3 lignes sous la conduite de Nabushi Rutaganda lui-même, massacrèrent les Banyarwanda qui se repliaient vers la rivière Mpungwe. Une partie de l'armée rwandaise, sous la conduite de Rwabugiri, réussit à gagner IBINDJA car les Bashi étaient incapables de les poursuivre sur le lac, ne sachant ni nager, ni ramer (45).
C'est dans l'île d'Ibindja que Rwabugiri fut empoisonné par des hommes de sa cour. Toutefois les traditions rwandaise, Shi et Havu n'ont pas retenu leur appartenance ethnique ou tribale. On sait tout simplement que ses guerriers avaient ramené son corps à Nyamasheke au Rwanda, où devait se tenir le deuil (46). Les circonstances de sa mort ne sont pas encore clarifiées. Nous les présenterons dans un travail ultérieur. C'est avec cette mort de Rwabugiri que prirent fin les conflits armés entre le Bushi et le Rwanda.
Murhebwa L.K. souligne qu'à Idjwi, après la mort de Rwabugiri, les Banyarwanda qui cherchaient à coopérer avec les Bany'Idjwi restèrent, tandis que ceux qui voulaient encore dominer furent tués ou se virent expulser de l'île (47). Newbury S.D. ajoute que les chefs Banyarwanda Muhigirwa, Rwidegembya... tâchèrent de s'y maintenir durant quelques temps mais finalement ils furent refoulés et l'île Idjwi reconquit son indépendance... Une délégation fut envoyée au Bushi pour appeler le Mwami MIHIGO NDOGOSA, fils de KABEGO, qui fut intronisé en (C. 1896) (48).
Au Bushi, la population avait appris avec beaucoup de satisfaction la mort de Rwabugiri.
Au Buhaya, un esprit d'indépendance se développe dans la noblesse depuis la scission de Karhana (Katana). Cet esprit est encore accentué par la faiblesse des débuts du règne du Mwami Rutaganda. Les partisans de Rutaganda ont subsisté et leur anarchie se perpétuera jusqu'à la période coloniale.

Au Bugweshe, c'est la régente Nakesa qui fait la loi. Sa déchéance provoquera une mésentente entre ses partisans et les partisans de son fils Ruhongeka (49).
Au moment où intervient le phénomène colonial belge au Bushi et allemand à Idjwi, Kabare Rutaganda (Buhaya), Ngweshe Ruhongeka (Budweshe) et MIGIGO Ndogosa (Idjwi) (tous trois de la nouvelle génération), ont pris les rênes de leur administration en main.
La conférence de Bruxelles du 16 juin 1910 délimita les possessions de l'Etat indépendant du Congo (EIC) et de l'Allemagne de la manière suivante: une ligne qui, partant de la RUZIZI, aboutit à un point d'égale distance entre Goma et Gisenyi. En outre, elle attribua à l'Etat indépendant du Congo belge les îles ci-après: Idjwi, Kirshanga, Nyamarongo et Ibindja (50). Ainsi le Rwanda devint une possession allemande et le Bushi et Bukavu un territoire belge.

CONCLUSION GENERALE
Nous venons de présenter à travers ces pages des détails sur les conflits armés qui ont opposé les Bashi et les Banyarwanda avant la pénétration européenne.
Cette étude nous a permis d'établir une première estimation approximative de la chronologie des Bami du Bushi dont l'installation sur les terres qu'ils dirigent aujourd'hui remonterait très loin dans les temps (11e et 12e s.).
Nous pouvons remarquer à la lumière de notre travail que les Banyarwanda n'ont pas su conquérir le Bushi ni soumettre les Bashi comme semble l'affirmer l'Abbé KAGAME quand il dit que seule l'expédition de CIRHOGOLE a eu raison des Banyabungo et a sonné le triomphe de Kigeli IV sur ce pays coriace (51). Dans son oeuvre, il s'en tient plus aux récits officiels des événements.
En effet, l'Abbé Kagame, qui n'a pas su analyser toutes les expéditions contre le Bushi, oublie que c'est au cours de cette expédition de Cirhogole que Rwabugiri trouvera la mort dans sa fuite vers l'île Ibindja. Notre remarque peut se confirmer, car l'Abbé Kagame ajoute que "Les Rwandais appellent ce pays 'Bunyabungo' et les habitants 'Banyabungo' pour dire 'Pays fort' et 'guerriers courageux'" (52).
Il termine par cette phrase prononcée par Rwabugiri en réponse à ses guerriers qui lui demandaient de rentrer chez lui après sa défaite sur les Bashi: "... Moi, être battu par les Bashi" (53).
Il semble que Rwabugiri répétait cette phrase car il avait honte de sa défaite devant les Bashi. Ceci prouve bien que Rwabugiri n'a pas réussi à soumettre ce peuple qu'il devait encore combattre s'il n'avait pas été empoisonné.
La classification de ces conflits armés mérite donc des études fouillées allant au-delà d'un simple article, qui pourront, nous l'espérons, apporter une lumière à l'histoire ancienne du Bushi et du Rwanda et pourquoi pas de toute la région interlacustre.

NOTES
(1) La rivière Nyabarongo constitue aujourd'hui la limite entre les Shi et les Havu, soit la limite entre les régions du Chef NIALE à Kalehe et celles de KAJANA dans le nord du Bushi.
(2) KAGAME A., Cours d'ethnohistoire du Rwanda, UNAZA/L'shi, 1973-1977 (Notes manuscrites).
(3) R.P. COLLE, Essai de monographie des Bashi, Bukavu, Libreza, 1977 (la première édition polycopiée date de 1933).
MASSON P., Trois siècles chez les Bashi, Tervuren, MRAC, 1960.
(4) NEWBURY D.S., "Les campagnes de Rwabugiri, chronologie et bibliographie", in Cahiers d'Etudes Africaines, XIV (1974) I, pp. 181-191.
"Rwabugiri and Idjwi", in Etudes d'Histoire africaine, VII (1975), pp. 155-173.
(5) Les analyses de l'Abbé KAGAME sont présentées dans son Cours d'ethnohistoire du Rwanda, ainsi que dans son article "La documentation du Rwanda sur l'Afrique interlacustre des temps anciens", in La civilisation ancienne des peuples des Grands Lacs, Karthala-CBB, 1987 (Actes du Colloque de Bujumbura), pp. 300-331).
Dans ces travaux, l'auteur s'est inspiré surtout de ses oeuvres principales sur l'histoire du Rwanda:
- La notion de généalogie appliquée à la généalogie dynastique et à l'histoire du Rwanda des Xe-XIe siècles à nos jours, Mémoire in 8e de l'ARSC, tome IX, 5, Bruxelles, 1959.
- La poésie dynastique du Rwanda, Bruxelles, IRCB, Mémoire in 8-X II, 1 (1951).
- Introduction aux grands genres lyriques de l'ancien Rwanda, Editions Universitaires du Rwanda, Butare, 1969.
- Un abrégé de l'ethnohistoire du Rwanda, Ed. Universitaires du Rwanda, Butare, 1972.
(6) En effet, en partant des estimations de j. VANSINA, A. KAGAME et P. DELMAS, selon lesquelles CIHANGA serait le premier roi dynastique du Rwanda dont le règne remonterait vers 1220 et en prenant une moyenne de ±24 ans pour chaque règne, nous remarquons que NSORO Ier, qui est séparé de CIHANGA par 7 rois, aurait alors régné vers ±1388, soit une différence de 168 ans entre les deux souverains. Cette classification a été établie en partant du règne du 28e roi de la dynastie, YUHI V MUSINGA, qui a accédé au trône du Rwanda en 1898, ainsi que celui du 21e roi, MIBAMBWE III SENIABYO, dont le règne, marqué par l'observation de deux éclipses solaires, a pu être daté (13 mars 1741 & 13 avril 1763).
En prenant toujours la moyenne de ±24 ans par règne, ces deux datations absolues ont permis d'établir une chronologie de tous les rois du Rwanda.
- KAGAME A. & P. DELMAS, "Chronologie des Rois du Rwanda" in Historique et chronologie du Rwanda, S.L. SD., p. 9.
- VANSINA J., Evolution du royaume du Rwanda des origines à 1900, Bruxelles, SD., p. 51-55.
N.B.: La chronologie de VANSINA diffère de celle de KAGAME de ±10 ans par règne.
- MUGARUKA B.M., Histoire de l'organisation politique et administrative du territoire de Kabare-Kivu (1935-1960), mémoire de licence en Histoire, UNAZA/lUBUMBASHI, 1977, PP. 32-33.
(7) KAGAME A., op. cit., p. 4.
(Cool MASSON P., op. cit., p. 24.
(9) KAGAME A., La documentation..., p. 318.
(10) Nous avions fait ressortir cette remarque dans notre mémoire déjà cité à la page 17.
(11) Pour comprendre cette différenciation sous le règne de Rwabugiri, il faut se référer à Newbury S.D., Rwabugiri and Idjwi, op. cit., p. 160.
(12) Idem, p. 318.
Nous n'avons pas trouvé le nom dynastie de ce Nabushi mais nous croyons qu'il s'agit bien d'un petit-fils du Mwami NABUSHI CHILEMBEBWA, notamment le NNABUSHI NSHULILUDJO.
Cfr. les généalogies de P. MASSON et du R.P. COLLE présentées par BASHIZI Cirhagarhula dans son article "Origine et établissement des Bashi du Bushi (Kivu)" in Likundoli, enquêtes d'histoire zaïroise, 1 (1973), 1-2, pp. 42-43.

(13) KAGAME A., Cours d'ethnohistoire du Rwanda, UNAZA-L'shi, 1973-1974, p. 5.
(14) Idem, p. 6 (bis).
(15) Se rapporter à la chronologie et au récit présentés par l'Abbé KAGAME dans La documentation..., op. cit., p. 315 et dans son cours à la page 6 (bis). Nous n'acceptons pas ce fait car le Buhunde n'a jamais été tributaire du Rwanda et a toujours conservé son indépendance.
(16) Traditions rapportées par P. MASSON, op. cit., pp. 59-63.
(17) KAGAME A. & P. DELMAS, op. cit., pp. 10-12, Vansina lui propose l'année 1785 comme indiquant l'avènement de YUHI IV. Cfr. chronologie des règnes in Récits historiques du Rwanda, Tervuren, MRAC, 1962, p. 58; Oeuvres de A. COUPEZ & Th. KAMANZI.
(18) Le récit que nous a raconté notre grand-père maternel BUJUMBI (±90 ans) à Lugulu (Kabare), sur les Bami du Bushi en 1980, retrace aisément les règnes de Birhenjira et de son fils Makombe. Bajinji = les anciens chefs de clans au Bushi et gardiens des traditions.
(19) Notre informateur BUJIMBI dit que Makombe a régné pendant 50 saisons sèches contrairement à son fils Byaterana qui fera 30 byanda. CANDA (pluriel Byanda) = saisons sèches en Mashi. Celui-ci n'a fêté que 26 fois le MUBANDE.
(20) MASSON P., op. cit., p. 71.
(21) NJANGU C.C., La résistance shi à la pénétration européenne (1900-1920), mémoire de licence en Histoire, UNAZA-L'shi, 1972-1973, p. 49.
(22) Dans son cours déjà cité, p. 7, KAGAME présente ces causes, parmi lesquelles nous ne retenons que les deux principales.
(23) KAGAME A., "La documentation...", in Actes du Colloque de bujumbura, p. 319.
(24) Lire NJANGU C.C., op. cit., p. 81.
(25) KAGAME A., Cours d'ethnohistoire du Rwanda, p. 5. Les récits sur les expéditions de Rwabugiri sont aussi présentées par A. COUPEZ & TH. KAMANZI, op. cit., pp. 319-327.
(26) Idem, p. 4.
(27) Ibidem.
(28) KAGAME A., "La documentation...", op. cit., p. 929.
(29) Idem, p. 320.
(30) Nous nous référons au récit de BASAKA complété par notre père MUHIRHWA à Moiza Kabare en 1975-1976.
(31) KAGAME A., "La documentation...", pp. 321-322.
(32) KAGAME A., Cours d'ethnohistoire du Rwanda, p. 5.
(33) KAGAME A., op. cit., p. 324. Cfr. aussi les récits de BASAKA complétés par mUHIRHWA en 1976 à Moiza.
(34) KAGAME A., idem, pp. 319-324.
L'île Idjwi était à cette époque soumise à l'autorité de Rwabugiri et le Chef NKUNDIYE lui payait tribut.
(35) Lire les cours de l'Abbé KAGAME déjà cité.

(36) MASSON P., op. cit., p. 99.
(37) Information de Bujimbi, déjà cité.
(38) KAGAME A., op. cit., p. 6 (bis).
(39) MASSON P., idem, pp. 37-101.
(40) CHOMACHOMA interrogé à Mbiza, août 1980.
(41) MASSON P., idem, p. 102.
(42) Nous nous référons au récit de l'Abbé KAGAME dans son Cours d'ethnohistoire du Rwanda déjà cité, p. 7.
(43) L'orthographe de ces noms a été corrigée par nous-mêmes en nous basant sur les récits déjà cités de Kagame et Basaka.
(44) Se rapporter au cours de l'Abbé KAGAME déjà cité à la page 6.
(45) Récit de BUJIMBI déjà cité.
(46) A nos constatations s'ajoutent les réflexions de KAGAME dans son cours cité à la page 6 (bis).
(47) MURHEBWA L.K., Histoire politique d'Idjwi sous les Basibula: Essai de périodisation (début IXIe s. - 1960), travail de fin d'études de Graduat en Histoire, ISP/B,v, 1976, p. 34.
(48) NEWBURY, S.D., "Rwabugiri and Idjwi" in Etudes d'Histoire africaine, VII, 1975, pp. 155-173.
(49) NJANGU C.C., op. cit., p. 49.
(50) MURHEBWA L.K., op. cit., p. 34.
(51) KAGAME A., "La documentation...", op. cit., p. 34.
(52) KAGAME A., idem, P. 322.
(53) Ibidem."

° http://www.congonline.com/Forum1/Forum00/Kinja01.htm

A suivre...

Compatriotiquement!


ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 28/4/2012, 11:43 am

"Cher Mr Jean CIMPAYE,

Merci beaucoup pour vos questions qui ont le mérite de soulever une problématique de la nationalité congolaise qui nous préoccupe tous. J’ai subdivisé ma réponse en deux grandes parties. Dans la première partie, je vais retracer brièvement l’historique de la nationalité congolaise à travers les grandes périodes historiques de notre pays. Dans la seconde partie, je répondrai à toutes vos questions. L’histoire de la nationalité congolaise peut être subdivisée en cinq grandes périodes :
La période antérieure à la création de l’Etat Indépendant du Congo (EIC).
La période de l’Etat Indépendant du Congo (1885-1908).
La période coloniale (1908-1960).
La période prémobutienne (1960-1965).
La période mobutienne (1965-1997).

I. La période antérieure à la création de l’EIC.
Durant cette période, la nationalité congolaise n’avait pas existé pour la raison que l’Etat congolais n’était pas encore créé. Chaque individu appartenait à une tribu. Celle-ci était définie par les attributs suivants : sa langue, son territoire et ses coutumes. Même si la cartographie géographique n’était pas encore connue, chaque tribu connaissait cependant les limites exactes de son territoire de telle sorte que, malgré les migrations, on ne pouvait pas venir s’installer n’importe où sans courir le risque d’en découdre avec le premier occupant qui s’appropriait par le territoire occupé .
Dans le cas qui nous concerne, le territoire du Kivu revendiqué par les immigrants rwandophones (Goma, Walikale, Rutshuru, Masisi, Kalehe et Idjwi) était occupé en premier lieu par les Shi et les Hunde après avoir chassé les pygmées. Donc, ce sont ces deux tribus qui sont donc appropriées les terres conquises. Quant à la conquête ultérieure de ce même territoire par les rois Tutsi du Rwanda ( RUGANZU II, NDORI et KIGERI IV, RWABUGIRI), aucun fait historique ne vient accréditer cette thèse. Car si ce territoire était réellement conquis par ces différents monarques, il serait la principale colonie de peuplement des conquérants Tutsi, et ce pour les trois raisons suivantes :
Ce territoire possède des sols volcaniques très fertiles qui devraient attirer les agriculteurs Tutsi.
Ce territoire est couvert des vastes étendues de pâturages qui devraient attirer les pasteurs Tutsi.
Ce territoire était faiblement peuplé comparativement au royaume du Rwanda voisin. Ces espaces vides devraient attirer les paysans Tutsi qui étaient confinés sur des collines étroites.
En conclusion, si ce territoire était conquis par les Tutsi, ceux-ci seraient les propriétaires de terres. Or cela n’a jamais été le cas. Tous les immigrants rwandophones qui vivent dans ce territoire ne jouissent d’aucun droit foncier.

II. La période de l’Etat Indépendant du Congo (1885-1908).
La nationalité congolaise fut définie pour la première fois par le décret du 27 décembre 1892 dont l’article premier énonçait : " La nationalité congolaise s’acquiert par la naissance sur le territoire de l’Etat de parents congolais, par la naturalisation, par la présomption de la loi et par l’option". La nationalité congolaise est donc régie par le droit de sang (le jus sanguinis).
Ce décret aurait-il attribué la nationalité congolaise aux immigrants rwandophones installés au congo en 1892? L’autorité belge savait parfaitement que les ressortissants rwandais installés au Kivu étaient des immigrés qui ne jouissaient d’aucun droit politique ni foncier. N’étant pas nés sur le sol de l’Etat congolais, ils ne pouvaient pas obtenir de la nationalité congolaise au même titre que les autochtones. Leurs enfants qui sont nés sur le territoire de l’Etat congolais n’avaient pas d’ascendance (parents) congolaise. Donc, eux non plus ne pouvaient pas obtenir de la nationalité congolaise. En fait, l’autorité belge considérait ces immigrés comme des "sans papiers". Ne jouissant d’aucun droit quelconque, ils étaient physiquement présents dans le territoire congolais mais ils n’existaient pas officiellement.

En conclusion, il n’existe aucun ressortissant rwandophone ayant obtenu la nationalité congolaise en même temps que les autochtones. Par conséquent, il n’existe ni des Tutsis ni des Hutus rwandophones de souche congolaise. On ne doit donc pas parler de congolais Tutsis ni des Congolais Hutus. Cette conclusion s’appuie aussi sur la fait que dans leur mémorandum adressé au Secrétaire Général de l’OUA en date du 20 juin 1981, les populations rwandophones au Congo, toutes tribus confondues, ont fondé leur revendication de la nationalité congolaise (zaïroise) en se référant à la loi n°72-002 du 5 janvier 1972.Si une partie d’entre elles aurait acquis la nationalité congolaise en vertu de la loi de 1892, elle ne manquerait jamais de le mentionner. On peut ainsi dans leur mémorandum que " Grâce à notre influence grandissante dans le pays, certains de nos compatriotes occupent des postes de première importance. C’est ainsi, suite au soutien personnel de Son Excellence MOBUTU SESE SEKO, à cette époque-là, une loi sur la nationalité globale fut promulguée en 1972 et qui nous reconnaissait le droit à la citoyenneté zaïroise".

III. La période coloniale 91908-1960)
C’est une période qui a connu une immigration massive et soutenue des rwandophones au Congo, dans le cadre entre autres de la MIB (Mission d’Immigration de Banyarwanda). Pendant toute cette période coloniale, l’autorité belge n’a jamais promulgué une nouvelle loi sur la nationalité congolaise de telle sorte que seules les personnes nées des parents congolais se sont transmis la nationalité congolaise de génération en génération par filiation.
D’autre part, après 1918, les autorités belges n’avaient pas droit d’accorder globalement la nationalité congolaise à tous ou une partie d’immigrants rwandophones parce que la SDN (Société Des Nations) interdisait formellement aux puissances administrant les territoires sous mandat d’assimiler juridiquement les habitants indigènes de ces territoires à leurs nationaux sauf par naturalisation individuelle sur demande de toute personne intéressée.
En conclusion, aucun immigrant rwandophone n’a acquis la nationalité congolaise pendant la période coloniale.

IV. La période prémobutienne (1960-1965)
La loi sur la nationalité congolaise fut édictée en 1964 par la constitution dite de Luluabourg, c,est-à-dire 4 ans après l’indépendance du pays. Cette loi stipulait que " Est congolais, au terme de l’article 6 de la constitution, à la date du 30 juin 1960, toute personne dont un des ascendants est ou a été membre d’une des tribus établies sur le territoire de la République démocratique du Congo dans ses limites du 18 octobre et telles que modifiées par les conventions ultérieures".
A l’instar du décret de 1892, cette loi n’attribue à aucun immigrant rwandophone au Congo. En effet, avant le 18 octobre 1908, il n’existait pas une tribu tutsie ou hutue organisée sur notre territoire, c’est-à-dire disposant des terres et jouissant de droit politique. Il n’y avait que des immigrants indépendants qui venaient s’installer au Congo pour diverses raisons.
Mais un événement de taille se produisit au Rwanda. Lors de l’ accession du pays à l’indépendance, le législateur rwandais promulgua le 1er juillet 1962 une loi sur la nationalité rwandaise qui stipulait que " Est Rwandais, tout individu né d’un père rwandais ou dont la possession d’état Rwandais est établie". Fondée sur le droit du sang, cette loi attribua d’office la nationalité rwandaise à tous les immigrants rwandophones installés depuis longtemps au Congo sans demander leur avis. Depuis la promulgation de cette loi, aucun de ces immigrants n’a jamais protesté ni renoncé à cette nationalité.
En conclusion, la constitution du Luluabourg n’a jamais attribué la nationalité congolaise aux immigrants rwandophones. En revanche, le Rwanda, par sa loi sur la nationalité rwandaise du 1er juillet 1962, a attribué d’office la nationalité rwandaise à tous les rwandais quel que soit son lieu de résidence. Cette attribution n’a jamais été contestée par les intéressés. En d’autres termes, contrairement aux allégations des uns et des autres, aucun immigrant rwandophone n’a jamais acquis la nationalité congolaise à l’indépendance du Congo. C’est à l’indépendance du Rwanda que leur nationalité rwandaise a été confirmée.

. La période mobutienne.
Trois lois sur la nationalité congolaise furent promulguées.
La première ordonnance-loi fut édictée le 26 mars 1971 et portait le n°71-020. Elle stipulait clairement que " Les personnes originaires du Rwanda-Urundi établies au Congo à la date du 30 juin 1960 sont réputées avoir la nationalité zaïroise à la date susdite".
La seconde loi fut promulguée le 5 janvier 1972 et était référencée sous le n°72-002. A son article 47, elle énonçait que " L’ordonnance-loi n°71-020 du 26 mars 1971 est nulle et non avenue. Toutes les dispositions législatives antérieures contraires à la présente loi sont annulées".

Au premier article, alinéa 2, cette loi stipulait que " Sont Zaïrois, aux termes de l’article 5 de la constitution, à la date du 30 juin 1960, toutes les personnes dont un des ascendants est ou a été membre d’une des tribus établies sur le territoire de la République du Zaïre dans ses limites du 15 novembre 1908 et telles que modifiées par les conventions ultérieures."
A l’article 15, cette loi énonçait que " Les personnes originaires du Rwanda-Urundi, qui étaient établies dans la province du Kivu avant le 1er janvier 1950 et qui ont continué à résider depuis lors dans la République du Zaïre jusqu’à l’entrée en vigueur de la présente loi, ont acquis la nationalité Zaïroise à la date du 30 juin 1960".
La troisième loi sur la nationalité congolaise fut promulguée en 1981 et portait le n°81-002. L’article 4 de cette loi stipulait que " Est Zaïrois, aux termes de l’article 11 de la constitution, à la date du 30 juin 1960, toute personne dont un des ascendants est ou a été membre d’une des tribus établies sur le territoire de la République du Zaïre dans ses limites du 1er août 1885, telles que modifiées par les conventions subséquentes.

En conclusion, la loi 72-002 est la seule qui a attribué la nationalité congolaise aux immigrants rwandophones comme ceux-ci l’ont rappelé dans leur mémorandum. Cependant cette loi présente plusieurs écueils sur le plan juridique comme l’a démontré la commission juridique de la Conférence nationale Souveraine. Sans chercher à répéter ce qui a été écrit, nous nous bornerons à relever deux écueils majeurs.
L’article 15 de cette loi est anticonstitutionnelle car attribue la nationalité congolaise aux personnes qui disposent déjà d’une autre nationalité, en l’occurrence la nationalité rwandaise.
Cette loi n’a jamais été exécutée car son exécution était subordonnée au recensement de la population rwandophone afin d’identifier les personnes visées par l’article 15 de la loi. Or ce recensement n’a jamais été effectué. En conséquence, faute de ces enquêtes, aucun immigrant rwandophone ne peut se prévaloir d’un quelconque droit sur base de cette loi.

VI. Conclusion générale.
Depuis l’arrivée de tous les immigrants rwandophones au Congo en vagues successives, aucune loi ne leur a jamais attribué globalement la nationalité congolaise. Donc, ils ont conservé leur nationalité rwandaise qui fut d’ailleurs confirmée par la loi du 1er juillet 1962 édicté par le législateur rwandais lors de l’indépendance du Rwanda.

VII. Les responsabilités dans cette crise de nationalité.
1) Le législateur rwandais qui a attribué la nationalité rwandaise à ses ressortissants qui avaient déjà quitté le Rwanda depuis fort longtemps. Pour ne pas compromettre le statut des ces immigrants, la nationalité rwandaise devrait être régie par le droit du sol. Ce qui devrait priver ces immigrants de la nationalité rwandaise.
2) Le gouvernement belliciste de Kagame qui refuse obstinément de réparer l’erreur commise par le législateur rwandais mais préfère accuser injustement le peuple congolais de refuser l’acquisition de la nationalité congolaise aux immigrants rwandophones. Pour l’intérêt de ces immigrants, le gouvernement rwandais devrait agir avec diplomatie plutôt que de les entêter en invoquant Berlin II et en les encourageant de résoudre le problème par les armes.
3) Les immigrants rwandophones qui refusent catégoriquement de se conformer à la législation congolaise et préfèrent revendiquer globalement la nationalité congolaise en usant des faux arguments suivants ;
Que le Kivu appartenait aux monarques Tutsi. Ce qui leur donne de plein droit d’acquérir la nationalité congolaise sans aucune formalité.
La loi 72-002 du 5 janvier 1972 leur avait attribué la nationalité congolaise.
4)BISENGIMANA, en tant que directeur du bureau du président, a préféré attribuer collectivement la nationalité congolaise à tous les immigrants rwandophones en violation flagrante de la constitution congolaise. Il a ainsi entêté ces immigrants qui refusent désormais de demander individuellement la nationalité congolaise comme l’exige la loi.
5) MOBUTU qui a nommé BISENGIMANA et les autres étrangers à des postes de première importance. Il a ainsi attisé leur appétit glouton pour revendiquer plus des droits alors qu’ils jouissent des mêmes privilèges que tous les congolais de souche malgré leur statut d’étranger.
6) KABILA ET LES REBELLES OPPORTUNISTES qui poursuivent la politique de MOBUTU en s’associant aux étrangers pour piller et spolier nos richesses.

VII. Propositions du PDECO pour dénouer la crise de manière définitive.
Le PDECO, peut-être le seul parti politique à s’intéresser sérieusement à ce problème de nationalité, préconise la résolution de la crise en deux étapes.
1. Les immigrants rwandophones doivent renoncer au préalable à leur nationalité rwandaise
Il existe plusieurs cas de figures.
Soit le Rwanda change sa loi sur la nationalité en instaurant le droit du sol et non le droit du sang. Dans ce cas, tous les immigrants rwandophones résidant à l’extérieur du Rwanda perdront automatiquement leur nationalité rwandaise. Ce cas risque de poser beaucoup de difficultés car le Rwanda possède un grand contingent des réfugiés qui ne souhaiteraient pas perdre leur nationalité même si ils vivent à l’extérieur. Néanmoins, la loi peut prévoir un recouvrement rapide de la nationalité en cas de retour au pays.
Le parlement rwandais promulgue une loi spéciale qui déchoit de la nationalité rwandaise tous les immigrants rwandophones installés au Congo avant 1960. Mais ceux qui veulent garder leur nationalité peuvent en redemander et la procédure de recouvrement doit être facilitée.
Chaque immigrant renonce individuellement à la nationalité rwandaise. Ce processus risque d’être très long.

2. Après avoir perdu leur nationalité rwandaise, les immigrants cherchent à acquérir la nationalité congolaise.
L’Etat congolais doit disposer des preuves juridiques de la déchéance des immigrants ayant renoncé à leur nationalité rwandaise après un recensement exhaustif de cette population et la vérification de leurs casiers judiciaires.
Le parlement congolais peut décider soit d’octroyer collectivement la nationalité congolaise aux intéressés soit exiger que chaque personne introduit individuellement sa demande de naturalisation. Dans ce cas de figure, il faut absolument que les procédures d’acquisition soient simplifiées à l’extrême. Une simple déclaration apposée sur un papier pourrait ainsi suffire.
Dr Assani Ali Arkamose
Président du PDECO"

° http://www.congonline.com/Forum1/Forum03/Assani12.htm
A suivre...

Compatriotiquement!

ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Tsippora 28/4/2012, 5:55 pm

Très édifiant! Merci Mr. Ndo! Il est de notre devoir de connaître notre histoire si on ne veut pas qu'elle soit continuellement réécrite selon le bon vouloir des dirigeants du moment. Les négationnistes et révisionnistes (Joseph et sa "famille", certains membres de la CI, les Congolais qui ont inventé une identité à Joseph, LDK qui a ouvert le bal en faisant des membres du FPR des Congolais, Lino et cie) qui tentent de nous voler notre patrimoine, doivent être confondus avec ces données historiques.
Tsippora
Tsippora


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  lino 29/4/2012, 10:24 pm

ndonzwau a écrit:RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE !?!

C'est un sujet devenu presque marotte dont tous les Congolais chez eux parlent et dont dans nos fora nous n'avons cessé de traiter mais il n'en demeure pas moins qu'il reste essentiel pour notre pays !
Je n'avais donc pas plus envie que ça pour le remettre ici à la discussion mais lors d'une intervention ici, notre ami Lino-Mende-Local, un apatride rwando-burundais connu de tous m'a qualifié de cancre et a dénié mes avis au reproche de ne rien savoir ce dont je parlais alors que j'en donnais un aperçu objectif, je me suis dit que ça valait la peine d'en refixer le cadre exact !

En effet, il se fait que pour des raisons personnelles et patriotiques, sans être spécialiste des sciences humaines, donc ni historien, ni politologue, ni économiste...; je me suis un moment occupé d'en savoir plus : j'en connais donc un peu !
(Je mets donc au défi ce cher Mr Lino de me prendre en défaut sur mes démonstrations !)
N'empêche que je veux parler sous le regard des spécialistes à qui je demande donc de critiquer mes propos si besoin !

Néanmoins, contrairement à ce qu'on peut croire à première vue je suis pour l'intelligente cohabitation des rwandophones Congolais avec les "autochtones" qui pour moi selon quelques règles sont aujourd'hui des "nouveaux" Congolais quitte à leur dénier cette prétention irrecevable de devenir les seules minorités oubliées qui les autoriseraient à faire la guerre contre tous et à manquer de loyauté pour leurs origines !!!
(Ainsi donc lorsque je parle d'"apatride", je ne méprise ni ne me moque de ce statut mais je dénonce celui qui tout en se voulant et devenu Congolais, manque de loyauté envers son nouveau pays pour la garder activement envers ses origines et pire contre son nouveau pays; c'est malheureusement le cas de nombreux rwandophones Congolais et c'est largement la source de notre catastrophe persistante à l'Est !)

Je vais commencer la discussion en vous affichant une historisation scientifique des traditions orales (sur les relations séculaires entre voisins Congolais et rwandais) puis une analyse pertinente à ce sujet d'un Compatriote que j'ai retrouvée qui à l'époque m'avait poussé à en savoir plus, une analyse plus "philosophique qu'historienne" même si elle se fonde sur des données historiennes et sociologiques, assez bien articulée pour valoir beaucoup ! C'est vrai, sans être spécialiste, j'aurais quelques nuances à lui opposer sur quelques dates et quelques faits; passons !

Je vais esayer d'y glisser aussi des entrefilets scientifiques historiens pour conforter ma démonstration mais entre-temps et ensuite je vous invite tous bien sûr à réagir selon votre reception !
A suivre...


Cmpatriotiquement!


Mr. le hutu qui se fait passer pour un Shi,
Le cœur du débat se situait sur l’existence ou nom des congolais rwandophone.
Qu'il soient issus de l'immigration ou des facilitations" Mobutienne" là n'est pas le problème.
Du moment qu'ils sont congolais naturalisés ou issus de l'immigration ,le problème ne se pose pas pour qu'ils puissent juger d'autres rwandophones.
C'est la même politique de proximité que pratique certains pays occidentaux pour intégrer les communautés immigrés ou des minorités.
Dans le cas de ces rwandophones,on ne peut plus les traiter d’étrangers sans tomber dans des discours xénophobes digne du front national français.
là c'est un autre débat.
Hutu que vous êtes ,vous en savez quelque chose...
lino
lino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 30/4/2012, 1:50 am

lino a écrit:
ndonzwau a écrit:RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE !?!

C'est un sujet devenu presque marotte dont tous les Congolais chez eux parlent et dont dans nos fora nous n'avons cessé de traiter mais il n'en demeure pas moins qu'il reste essentiel pour notre pays !
Je n'avais donc pas plus envie que ça pour le remettre ici à la discussion mais lors d'une intervention ici, notre ami Lino-Mende-Local, un apatride rwando-burundais connu de tous m'a qualifié de cancre et a dénié mes avis au reproche de ne rien savoir ce dont je parlais alors que j'en donnais un aperçu objectif, je me suis dit que ça valait la peine d'en refixer le cadre exact !

En effet, il se fait que pour des raisons personnelles et patriotiques, sans être spécialiste des sciences humaines, donc ni historien, ni politologue, ni économiste...; je me suis un moment occupé d'en savoir plus : j'en connais donc un peu !
(Je mets donc au défi ce cher Mr Lino de me prendre en défaut sur mes démonstrations !)
N'empêche que je veux parler sous le regard des spécialistes à qui je demande donc de critiquer mes propos si besoin !

Néanmoins, contrairement à ce qu'on peut croire à première vue je suis pour l'intelligente cohabitation des rwandophones Congolais avec les "autochtones" qui pour moi selon quelques règles sont aujourd'hui des "nouveaux" Congolais quitte à leur dénier cette prétention irrecevable de devenir les seules minorités oubliées qui les autoriseraient à faire la guerre contre tous et à manquer de loyauté pour leurs origines !!!
(Ainsi donc lorsque je parle d'"apatride", je ne méprise ni ne me moque de ce statut mais je dénonce celui qui tout en se voulant et devenu Congolais, manque de loyauté envers son nouveau pays pour la garder activement envers ses origines et pire contre son nouveau pays; c'est malheureusement le cas de nombreux rwandophones Congolais et c'est largement la source de notre catastrophe persistante à l'Est !)

Je vais commencer la discussion en vous affichant une historisation scientifique des traditions orales (sur les relations séculaires entre voisins Congolais et rwandais) puis une analyse pertinente à ce sujet d'un Compatriote que j'ai retrouvée qui à l'époque m'avait poussé à en savoir plus, une analyse plus "philosophique qu'historienne" même si elle se fonde sur des données historiennes et sociologiques, assez bien articulée pour valoir beaucoup ! C'est vrai, sans être spécialiste, j'aurais quelques nuances à lui opposer sur quelques dates et quelques faits; passons !

Je vais esayer d'y glisser aussi des entrefilets scientifiques historiens pour conforter ma démonstration mais entre-temps et ensuite je vous invite tous bien sûr à réagir selon votre reception !
A suivre...


Cmpatriotiquement!


Mr. le hutu qui se fait passer pour un Shi,
Le cœur du débat se situait sur l’existence ou nom des congolais rwandophone.
Qu'il soient issus de l'immigration ou des facilitations" Mobutienne" là n'est pas le problème.
Du moment qu'ils sont congolais naturalisés ou issus de l'immigration ,le problème ne se pose pas pour qu'ils puissent juger d'autres rwandophones.
C'est la même politique de proximité que pratique certains pays occidentaux pour intégrer les communautés immigrés ou des minorités.
Dans le cas de ces rwandophones,on ne peut plus les traiter d’étrangers sans tomber dans des discours xénophobes digne du front national français.
là c'est un autre débat.
Hutu que vous êtes ,vous en savez quelque chose...
Ca commence à "viendre", cher Lino-Mende-Local, je commence à peine ma démonstration qu'il semble déjà que je ne suis plus le "cancre qui ne sait pas de quoi je parle", je ne suis même plus "l'Ougandais de service venu dans les chars du MLC, je suis maintenant le hutu"...
Pas la peine de chercher midi à quatorze heures, je reste le "broussard, le mbokatier" et contrairement à ce que vous pouvez croire, c'est pour moi un compliment d'avoir les pieds sur terre, sur ma terre ! Lorsque nous en aurons fini, parce que ça viendra un jour, avec tous les traîtres apatrides comme vous, des girouettes qui changent d'allégeance selon le vent; maintenant c'est celui "en vogue" de votre parent mais demain ça sera bien celui des vrais patriotes, d'abord loyaux à leur pays mais non à leurs origines lointaines, on en reparlera !
Je vous donne donc rdv à ces lendemains si je suis encore là sinon n'ayez crainte, mes enfants, nos enfants, frères, soeurs, ascendants et descendants seront encore là pour vous le redire et vous disputer votre trahison !

Et arrêtez votre diversion, cachez votre désarroi visible de tous : le problème n'a jamais été pour moi la réalité des "Rwandophones Congolais", encore faut-il discuter de leur légal statut aujourd'hui et lequel demain ?
Est-ce celui de ces rwandophones Congolais qui s'arrogent par défi et ruse la nationalité Congolaise ou celui à discuter selon les lois démocratiques et les réalités séculaires d'hospitalité de nos sociétés ?
Envers quels pays sont-ils loyaux pour être acceptés comme "légitimes" Congolais, d'où viennent-ils et quelle législation invoquent-ils pour se dire Congolais ?

Alors, mon pauvre ami; ce ne sont pas vos retournements selon le vent de votre défaite intellectuelle historienne en vue ou celui de votre allégeance opportuniste au pouvoir qui y changeront quelque chose, seule la vérité de l'histoire pour la justice et la paix aujourd'hui m'importe; la ruse, les contre-vérités, la déloyauté restent les seuls maux que je combats pour un Congo meilleur...
Mais en attendant, n'oubliez pas de lire et relire les démonstrations à venir qui confondent votre inepte propagande !
A bientôt..........


Compatriotiquement!

ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 30/4/2012, 6:30 am

Toutes mes excuses, un peu de patience car je ne trouve pas encore de sources à mon goût "copiables" sinon à partir de ma propre documentation : les recopier moi-même prendra donc un peu de temps !
Je me résoudrai sans doute à ne mettre que des liens des publications avec si besoin l'indication des pages les plus adaptées à notre sujet alors que j'aurais bien voulu afficher quelques pages directement visibles de tous ! Bon, à plus tard pour tout ça !

Entre-temps, je me permets d'afficher le lien ci-dessous, pas exactement le document historien que j'aurais voulu mais c'est un travail si pas exactement historien mais qui me parait honnête, quitte à en réviser telle ou telle assertion !
A ma connaissance son auteur est un jésuite "Congolais" d'origine burundo-rwandaise, plutôt "hutu" selon l'"ethnicisation" de coutume !
Il faut donc tout comme lui et d'autres références (les patronymes peuvent peut-être vous orienter) tenir aussi compte de ce biais comme un Kabamba de patronyme bien Congolais dont, si je ne m'abuse, l'un des parents est (d'origine) burundo-rwandais(e) !

C'est une prudence (scientifique) plutôt qu'une excomuniation (politique), vous aurez compris car entendons-nous bien, il n'y a pas la moindre intention de ma part de condamner des populations a près tout soeurs, voisines mais les forces politiques maffieuses qui les manipulent pour des visées invasives au profit des pouvoirs voisins !
Aucune volonté xénophobe de ma part, ma vie personnelle devenue internationale ne me l'autoriserait pas à la limite si jamais j'en avais la moindre envie et je n'en ai pas : c'est la catastrophe de l'invasion/occupation du Rwanda/Ouganda avec ses millions de victimes à la suite d'un génocide bien réel mais largement instrumentalisé qui m'a mis aux aguets !
Sans cette logique prédatrice et aveuglément revancharde, l'Est du Congo, n'en déplaise toutes les belles (fausses) âmes internationales au chevet du Rwanda, la situation serait plus claire et davantage resolvable; c'est ça la triste réalité !

Cherchons donc d'abord la vérité (de l'histoire et du présent) et la justice qui s'en suit et la paix en sera davantage juste, effective et solide entre voisins !
C'est mon naïf avis !


L’AUTRE VISAGE DU CONFLIT DANS LA CRISE DES GRANDS LACS.
Mémoire historique sur la crise de la citoyenneté au Kivu.
Toussaint KAFARHIRE MURHULA, S.J.

° http://www.grandslacs.net/doc/2604.pdf
I. INTRODUCTION

La faillite de l’Etat postcolonial en Afrique ne traduit pas simplement l’incapacité congénitale des politiciens africains à gouverner leurs Etats sur base des principes de la démocratie moderne, comme certains veulent l’affirmer1. Plus en profondeur, elle exprime l’échec historique de mettre à jour les institutions et structures administratives, économiques et politiques héritées de la colonisation, en les
adaptant à un modèle de participation et de tolérance qui intègre les différences. Aussi assiste-t-on aujourd’hui à un difficile dépassement, une impossible cohabitation et une greffe entre le civique et l’ethnique en mal de cohésion et d’harmonie politiques. Le binône autochtones-immigrés semble radicaliser ces formes d’oppositions sociologiques héritées de la colonisation comme on peut le voir aujourd’hui en Répubilque Démocratique du Congo ou en Côte d’Ivoire après Mobutu et Boigny. Mwayila Tshiyembe affirme donc avec raison qu’il y a une «mise en cause du vouloir vivre ensemble, une crise de sens et de dessein. Il existe un désaccord abyssal entre les nations (ou ethnies) et les citoyens, sur les valeurs fondamentales de la collectivité : la définition d"une société de liberté, d"un pouvoir réellement consenti et partagé, d"un droit perçu comme naturel»2

Les lignes qui suivent se proposent d’évaluer le schème de développement adopté par l’Etat post-colonial, sour le prisme des paradigmes d’assistance incapacitante. Quoiqu’il soit difficile d’atteindre une objectivité des faits sans tomber dans le piège du jugement de valeur implicite et inéluctable, nous nous proposons de restituer tant soit peu une certaine vérité historique en vue d’amorcer de nouvelles
pistes de réflexion, de débat et d’échanges honnêtes capables de créer un cadre d’humanisation pour tous. Autrement dit, quels liens établir entre les contingences politiques de la fin du règne Mobutu et la crise multidimensionnelle dont la région des Grands Lacs constitue l’épicentre? Les revendications des Banyarwanda au Kivu ontelles un fondement historique authentique ou ne sont-elles qu’une récupération
idéologique pour servir l’ambition hégémonique des Batutsi dans l’ère postgénocidaire ?

Ce cas mérite qu’on lui accorde une attention particulière d’autant plus qu’il a toujours servi de sinécure pour justifier des aberrations dont l’histoire ne nous pardonnera plus les velléités. A notre sens, il convient de relever les incohérences et contradictions internes qui n’ont fait que précipiter la fin d’une illusion pacifiste et unitariste du pays sous le règne de Mobutu et, cet exercice sera d’autant plus
éclairant que les jeunes générations cesseront de considérer ce cynique de l’histoire comme un héros pacificateur et unificateur de la nation congolaise.
(...)
_________________
1. Albert KASANDA LEMEMBU, «La mondialisation et la résistance et la résistance culturelle en Afrique, du vertige d’une utopie à la tentation du réalisme» dans ALTERNATIVE SUD, Vol. 7, Mars 2000, p.31-45.
2. Mwayila TSHIYEMBE, «l’Afrique face à l’Etat multinational» in Le monde diplomatique, Septembre 2000.


III. EXISTE-T-IL DES BANYARWANDA CONGOLAIS ?

Aux yeux de beaucoup, la RDC a toujours représenté non seulement un scandale géologique à cause de son sol et sous-sol abondamment riches, mais aussi scandale géographique par son gigantisme à côté de petits Etats comme le Rwanda ou le Burundi. D’aucuns pensent qu’il faudrait soit le morceler pour le rendre plus
________
6. Colette BRAECKMAN, L’enjeu congolais. Paris, Fayard, 1999, p. 4-10; Isidore NDAYWEL, Histoire
générale du Congo. Bruxelles, Duculot, 1998, p.790-794.
7. Colette BRAECKMAN, op.cit, p.25.
8. Dans son discours prononcé à Cyangugu, P.Bizimungu affirme que leurs frères Banyamulenge se trouvaient sur le sol zaïrois depuis plus de 400 ans. S’ils se faisaient chasser, il leur fallait se battre jusqu’au bout pour leur droit tandis que les femmes et les enfants seuls trouveraient refuge au Rwanda. Bien d’affirmations politiques passionnelles sont souvent en contradiction avec la vérité historique.
9. Isidore NDAYWEL, op.cit, p.794.
10. Mwayila TSHIYEMBE, article cité.


gouvernable, soit alors l’occuper effectivement11 pour en assurer l’exploitation à la dimension de ses potentialités. La politique coloniale pencha exactement sur cette dernière alternative pour une exploitation aussi effective qu’efficace de ce géant au coeur de l’Afrique. Aussi pour mettre en valeur les terres dites vacantes, il fallait importer la main-d’œuvre pour travailler dans les plantations et dans les sociétés minières. Si cette raison n’explique la présence des Banyarwanda au Congo, un regard serein et sans complaisance nous aidera à dégager les constructions idéologiques12 qui entourent cette problématique, mais aussi, à comprendre les implications socio-politiques sur le sens d’appartenance au groupe ethnique.

En effet, c’est seulement par leur appartenance géopolitique que les indigènes pouvaient revendiquer le droit de terre dans l’Etat colonial. Au lieu d’élargir aux immigrés ces droits sociaux et économiques, seuls les droits civiques et politiques leur furent accordés dans l’Etat post-colonial qui n’avait opéré aucune réforme dans le rapport au foncier, puisqu’il se réservait le monopole terrien en s’appropriant toute
la terre laissée par les Blancs. Ainsi, les immigrés se retrouvent avec un espace de vie, une terre qu’ils exploitent sans toutefois en revendiquer la propriété13.

Toutefois, il serait tout aussi téméraire d’affirmer qu’il n’existe pas des Banyarwanda Congolais ou mieux, des Congolais d’expression kinyarwanda que de dire que tous les Banyarwanda vivant sur le sol congolais sont autochtones de territoire qu’ils revendiquent. La majorité de cette population sont plutôt nonindigènes et souvent, c’est cette catégorie de personnes qui a été la cause et l’objet des malentendus socio-politiques14 au Congo. Du point de vue des historiens et experts en sciences sociales, il existe trois différents groupes des Banyarwanda ayant toujours cohabité au Congo et qui présentent une importante différence quant à la nature des revendications de la nationalité. Généralement, un seul de ces trois groupes semble faire l’unanimité comme autochtone tandis que les deux autres n’ont jamais perdu leur statut d’immigrés. Il s’agit respectivement de Banyarutshuru dans le Nord Kivu, pour la plupart Bahutu. Les Banyamasisi (Bahutu et Batutsi) par contre toujours dans le Nord Kivu et les Banyamulemenge vivant au Sud Kivu (uniquement Batutsi) ont toujours été regardés comme des immigrés15 venus à des périodes

__________
11. KABAMBA Nk., Pouvoir et idéologies tribales au Zaïre. Paris, L’Harmattan, 1997, p.25.
La condition donnée à Léopold II, roi des Belges à la conférence de Berlin de 1885 fut d’occuper effectivement le Congo pour que ce vaste territoire à lui concédé devienne vraiment sa possession.
12. Une certaine idéologie veut affirmer que le Grand Rwanda antique d’avant la Conférence de Berlin s’étendait jusqu’au Kivu. Il est cependant historiquement prouvé que le “royaume du Rwanda” n’occupait qu’une petite région au centre du pays. S’il existait des communautés des Banyarwanda au Congo, elles n’avaient pas de liens directs avec cette même cour centrale de laquelle elles s’étaient à dessein détachées. Cf. Catherine NEWBURY, 1988:23-29, citée par Isidore NDAYWEL, op.cit.,p.794 note infra 156.
13. Si les droits civiques et politiques pendant la colonisation ne revenaient qu’aux citoyens inscrits dans l’espace de l’Etat central, les indigènes devaient être gouvernés sous un régime différent, dit indirect, qui les ramenait sous l’autorité coutumière des chefs traditionnels. Cette différence par la suite fera en sorte que le passage à l’Etat moderne octroie plutôt les droits civiques et politiques de manière individuelle tandis que les droits sociaux et économiques restent inscrits dans le domaine de l’appartenance au groupe ethnique. Ainsi par exemple l’acquisition des titres fonciers continuera à être du ressort de l’autorité coutumière, surtout lorsqu’on est pauvre et incapable d’acheter des terres à l’Etat. Lire Mahmood MAMDANI, When Victims become Killers, p.238ss ; «When does a settler become a native»; «Preliminary thoughts on the Congo Crisis»; A.VERMEERSCH,S.J., La question Congolaise. Bruxelles, Albert Dewit, 1906, p.96-118.
14. KABAMBA Nkamany a Baleme, op. cit., p.18 note infra 6.
15. Lorsqu’en 1990 par exemples, les Batutsi s’organisent en FPR pour infliger une vengeance historique aux Bahutu au pouvoir à Kigali, la grande partie des ces immigrés résidant au Congo et ailleurs, s’adjoignent à leurs frères pour leur prêter main forte et retourner chez eux. Cette conscience de vouloir reconquérir leur terre montre5


différentes. Quelle différence peut-on établir entre ces trois groupes ? Quelle est la nature de la crise qu’ils génèrent et qu’est-ce qui a été à la base des relations conflictuelles entre ces communautés elles-mêmes et les autres peuples de la région ?

1) Les Banyarwanda indigènes congolais.

La révision des lois de 1981 et 1991 sur la nationalité zaïroise à l’époque ne concernait pas tous les Banyarwanda qui habitaient le territoire national congolais, mais une partie seulement. Elles remettaient surtout en cause la loi précédente, édictée en 1972 par le président Mobutu, qui attribuait massivement la nationalité à tous les immigrés Banyarwanda venus au Congo (Zaïre en ce moment-là) avant 1972. Les parlementaires en 1981 et la Mission d’Identification des Zaïrois en 1991 ramenaient les conditions de la citoyenneté, non pas à une situation de facto, mais à une appartenance de jure au sol congolais avant le découpage de 188516. En d’autres termes, le groupe ethnique (ou nation sociologique) duquel l’on se réclame, devait prouver qu’avant 1885, il avait son ancêtre vivant à l’intérieur des limites frontalières du Congo telles que reconnues maintenant. D’où, pour déterminer la nationalité et la citoyenneté, il ne s’agissait pas de se fixer sur des critères péremptoires d’une autorité quelconque, fut-elle celle d’un président de la République ; moins encore sur des facteurs aléatoires liés à la morphologie ou à la communauté linguistique17. C’est seulement en se réclamant d’une appartenance historique et sociologique au Congo avant l885 que s’établit (avec les autres nations sociologiques), une communauté affective dans laquelle s’inscrit l’expérience d’un même passé colonial et la détermination de vivre ensemble dans une communion de destin tant culturel, politique qu’administratif au sein d’une nation juridique18.

Les Banyarwanda de Rutshuru sans aucune hésitation sont unanimement reconnus comme remplissant cette condition historique d’appartenance et par conséquent, leur caractère indigène n’a jamais été remis en question19. Aussi passons-nous à pieds joints sur le cas plus complexe et qui se retrouve pris dans la confusion générale de la récupération idéologique pour servir de bouclier aux autres groupes des Banyarwanda plus instables et plus insécurisés quant à ce qui concerne leur status politique ambigu entre le Congo et le Rwanda.
______

qu’ils n’ont jamais pu s’intégrer totalement là où ils vivaient. C’est ainsi qu’après la chute de Kigali précédée par le génocide de 1994, la majorité de ces réfugiés de 1959 s’en retournèrent au Rwanda. Le Banyamulenge qui étaient parties du pays bien avant se virent refuser le retour, d’autant plus qu’ils sont même regardés comme inférieurs par rapports aux Batutsi dont ils s’étaient séparés. En les laissant au Kivu, ils devaient aussi servir de pont dans l’ambition expansionniste d’étendre l’empire Hima jusque sur les territorres qu’une certaine illusion considère comme ayant fait partie de l’ancien royaume du Rwanda.
16. KABAMBA Nkamany a Baleme, op. cit., p.18 note infra 6
17. Patient KANYAMACHUMBI a fait une étude sur “la population du Kivu et la loi sur la nationalité” dans
laquelle il montre que les différentes lois sur la nationalité successivement de 1972, 1981 et 1991 ont joué un rôle néfaste contre lequel il essaye de plaider en faveur de ceux qu’elles ont lésés.
18. L’appartenance à la nation sociologique (ethnie) fonde le droit coutumier qui donne accès à la terre comme source de survie. En même temps, la reconnaissance de cette nation sociologique au sein d’un forum d’autres nations donne ouverture à la nation plus large qu’est l’Etat et dans lequel le citoyen jouit d’autres droits, essentiellement civiques et politiques.
19. Mahmood MAMDANI, When Victims become Killers, p. 239, surtout la note 4. Cet auteur reconnaît que
lorsque les frontières coloniales étaient renforcées, Mwami Daniel Ndezu (un hutu) devint le chef du Bwisha à Rutshuru en 1918 grâce à la colonisation belge. Ainsi, le conflit dans le Bwisha était de savoir si l’autorité devait rester Hutu comme après 1918 ou si elle devait être Tutsi comme avant 1918.


2) Les immigrés Banyarwanda de 1959.

Sur la question des populations et des peuplements du Kivu20, il conviendrait d’éradiquer une certaine opinion et idéologie élaborées de manière à jeter la confusion. Dans le Masisi, les Banyarwanda sont plutôt d’une présence assez récente. Si historiquement, le fait d’être autochtone se mesure par l’antériorité dans l’occupation d’un territoire et par l’autorité coutumière qui en assure le contrôle, il est alors aussi très difficile de prouver que les Banyarwanda dans le Masisi ont jamais eu cette prérogative qui a toujours appartenu aux Bahunde. D’où la nécessité pour nous d’établir à quelle époque exactement cette confusion a-t-elle commencé, et le but dans lequel elle a été semée.

L’Etat Indépendant du Congo (EIC) cessait d’être propriété personnelle du roi Leopold II en 1908 et devenait une colonie de la Belgique. Par l’ordonnance du 1er juillet 1885, la loi coloniale distinguait la “terre indigène”, celle cultivée par les indigènes, de la “terre de l’Etat”, toute celle qui était vacante21. Malheureusement, le colon n’a pas manqué de pratiquer aussi la politique de confiscation même des terres
indigènes22 du fait de la candeur du climat, de l’absence des mouches tsé-tsé et de tout ce qu’offrait comme avantage le fait d’habiter et d’exploiter le Kivu en général. De cette manière, les Bahunde autochtones se virent forcer d’abandonner et de fuir leurs territoires pour ne pas être soumis au forçat pour les intérêts du Mzungu. C’est seulement par la suite que l’autorité belge aura recours à la main-d’œuvre qu’elle devait importer du Rwanda.

Deux mouvements d’immigration ont caractérisé cette période d’implantation des Banyarwanda dans le Nord-Kivu. Premièrement, Il s’agissait de “l’immigration” pour le travail entre 1926 et 193723. Ensuite, le second mouvement dit de “transplantation”
________
20. Pour Patient KANYAMACHUMBI, toutes les populations du Nord Kivu indistinctement sont des descendants d’immigrés et l’on peut en retrouver aujourd’hui les souches dans les pays limitrophes ou les zones périphériques de ce qu’elles revendiquent comme leurs terroirs propres. Aussi affirme-t-il, que les personnes venues sous le mandat belge seraient pour la plupart mortes et leurs descendants aujourd’hui ne constitueraient qu’une troisième catégorie de la population de Masisi. Il suggère même que les premiers autochtones de Masisi seraient Banyarwanda(Cf. son étude citée plus haut). A mon avis, cette affirmation manque de fondement historique car l’autorité coutumière était hunde dans le Masisi, jusqu’a ce que pour s’en soustraire, les Banyarwanda obtinrent de l’autorité coloniale la création du territoire autonome de Gishari en 1938 qui sera d’ailleurs supprimé en 1957 à l’approche de l’indépendance du Congo.
21. A. VERMEERSCH,S.J., op.cit., p.99-100; 118. Cette loi de 1885 stipulait que «Nul n’a le droit de déposséder les indigènes des terres qu’ils occupent» (art.2) et l’Art. 2 du décret du 14 Sept. 1886 disait que «les terres occupées par des populations indigènes continueront d’être régies par les coutumes et les usages locaux, sous l’autorité de leurs chefs». Vermeerch trouve donc que la présomption de vacances des terres par l’Etat colonial était donc une usurpation des droits des nègres, car comme écrivait Wauters en 1892, «il n’y a pas de forêts sans maître en Afrique. Les forêts appartiennent aux tribus. De tout temps la tribu a exploité les fruits de sa forêt». Cité par A.Vermeersch, sj, op.cit., p.114-115.
22. BUCYALIMWE MARARO, «Land, power, and ethnic conflict in Masisi» in The International Journal of
African Historical Studies, Vol. 30, No 3 (1997), p.511.
23. Le décret du 19 juillet 1926 autorisait un emploi libre de la main-d’œuvre rwandaise hors du Rwanda par l’autorité belge. Cependant, il est clairement établi, statistiques à l’appui, que la population n’était pas portée à travailler spontanément pour les colons belges contrairement aux populations qui étaient sous la domination des Britanniques par exemple. C’est ainsi que les Belges inaugurèrent en 1937 une nouvelle politique qui consistait à forcer les Banyarwanda à quitter leur pays en grand nombre pour aller travailler au Congo où les conditions leurs seraient plus clémentes que dans cet infernal espace de famine et de surpopulation au Rwanda. La transplantation qui usa parfois de la force fut encouragée par une situation créée de toute pièce par les Belges combinant la famine à la surpopulation fantoche. Il s’agissait de tout faire pour donner à la transplantation un visage


des populations du Rwanda entre 1937 et 1957. Quoique la MIB (Mission d’Immigration des Banyarwanda) ne fut fondée qu’en 1948, un grand nombre de Banyarwanda furent installés dans le Masisi entre 1937 et 1945. Des statistiques montrent par exemple qu’en 1937, on dénombrait 691 Banyarwanda à Masisi. Ils
atteignaient déjà 8.492 en 1942 tandis qu’en 1945, ils s’élevaient au nombre de 24.44824. Cette présence massive des Banyarwanda immigrés dans le Masisi sera immédiatement perçue comme une menace pour les populations indigènes et va déjà générer des conflits pendant la période qui entoure l’indépendance. Elle provoquera la guerre appelée guerre de Banyarwanda en 1963, tandis que suite au
génocide et événements socio-politiques de 1959, une grande masse des réfugiés
Batutsi venaient gonfler le nombre de ceux qui habitaient déjà le Kivu.

3) Les Banyarwanda du Sud-Kivu

Dans le Sud-vu, la situation est paradoxalement à la fois simple et complexe. Au Nord-Kivu, les Banyarwanda avaient toujours eu une autorité coutumière dans le Bwisha à Rutshuru et le Gishari à Masisi. Au Sud-Kivu par contre, la situation est totalement différente où les Banyarwanda ont toujours été réduits à payer le tributaux chefs de terre et n’ont jamais eu d’autorité coutumière.

Géographiquement, les Banyamulenge habitent dans le territoire d’Uvira. Leur présence est signalée au Congo bien avant 1885. Par conséquent, ils devraient se retrouver dans la catégorie de ceux qui ont droit à la nationalité congolaise selon le critère de la loi parlementaire de 1981 confirmée en 1991 par la Résolution sur la citoyenneté. Qu’en est-il donc pour qu’ils se retrouvent du jour au lendemain les
armes à la main pour revendiquer la légitimité de leur appartenance à la nation congolaise ? Pourquoi leurs cousins du Rwanda aujourd’hui ne veulent-ils pas d’eux ? Qui sont-ils au juste ?

Certaines hypothèses pour expliquer la présence de cette population Banyarwanda au Sud-Kivu, disent qu’il s’agirait d’un groupe de Batutsi qui avaient fui le royaume central du Rwanda, pour s’écarter de la volonté dominatrice royale de percevoir des taxes surélevées sur ses sujets. Ou encore, qu’ils seraient partis en
exil à cause du conflit de succession qui avait éclaté à la mort du Mwami Rwabugiri, et qui prit le nom de Rucunshu, lieu où il fut enterré. Dans la tradition du Rwanda, le roi ne prépare jamais publiquement le nom de son successeur. A sa mort s’en suivaient toujours des conflits sanglants qui obligeaient les vaincus à aller trouver refuge ailleurs25. Nombreux parmi les Banyamulenge26 furent recrutés par les Belges
____________ humanitaire. Lire Mahmood MAMDANI, When victims become killers., p.240 qui cite M. BUCYALIMWE, Land conflict in Masisi…, p.150.
24.lon les recherches menées par Catherine NEWBURY à Kinyaga, citée par M. MAMDANI, op.cit., p.240.
Les statistiques montrent qu’entre 1948 et 1969, la MIB permit à la population rwandaise de Masisi de tripler son effectif. Entre 1970 et 1983, le nombre passa de 273.920 à 482.007. Voire Mamdani, When victims…, p.240 ; Catherine NEWBURY, The cohesion of oppresion, p. 143-144.
25. Catherine NEWBURY, The cohesion of oppression. New York, Columbia University Press,
p.48-49; 59 ; Jean VANSINA, L’évolution du Royaume Rwanda des origines à 1990. cités par M.
MAMDANI, op.cit., p.247. Lire aussi KABAMBA Nk., op.cit., p.103.
26. On retrouve aujourd’hui les Banyamulenge sur les territoires de Mwenga dont l’autorité traditionnelle est
Rega; sur le territoire de Fizi reconnu comme terroir des Babembe et à Uvira où sont repartis les Bavira, les
Bafuliro et les Barundi congolais. Aussi, depuis leur immigration dans le Sud-Kivu, les Banyamulenge ont
toujours payé leurs tributs aux chefs traditionnels indigènes pour avoir droit d’exploiter le sol soit pour leur
bétail, soit pour eux-mêmes considérés comme des hôtes.


entre 1925 et 1929 pour l’Union Minière du Haut Katanga tandis que d’autres s’installaient à Bukavu et à Kalonge suivant les mouvements migratoires de l’époque.

L’appellation “Banyamulenge” serait née de la volonté de ces Batutsi venus du Rwanda de se distancer de leurs ancêtres Banyarwanda en vue de se fonder un nouvel homeland dans les collines de Mulenge, qui leur offrirent refuge soit contre la volonté royale de percevoir des taxes élevées sur leurs richesses27, soit contre les dimensions explosives que prenait la politique du Rwanda à la fin du règne de Rwabugiri. Cette manière de s’identifier à un lieu plutôt qu’à une nation (groupe sociologique ou ethnique) a été vue comme une ruse d’usurpation, une stratégie de masquer leur nature d’immigrés et de revendiquer des droits civiques en référence à une terre leur. L’usage du nom “Banyamulenge” serait surtout entré en vigueur après le génocide burundais de 1972, tandis que les Batutsi se rendaient à nouveau impopulaires dans toute la région. Les Banyamulenge voulaient alors se différencier des autres Batutsi en se dotant d’une appellation nouvelle.

Il semble impossible qu’en Afrique où l’appartenance à la communauté fonde le droit d’existence, en attribuant aux individus l’accès aux titres fonciers, qu’une identité se définisse autrement, se basant d’abord et plutôt sur une location géographique. L’identification au terroir ne précède jamais l’appartenance à l’ethnie28. Autrement, comment comprendrait-on encore que ces Batutsi du Sud-Kivu aient demandé à l’autorité coloniale en 1924 la permission d’occuper ce site que les Bafuliro leur avaient déjà octroyé moyennant des tributs, sinon dans l’intention d’échapper à l’autorité coutumière de ces derniers et, en même temps, légitimer leur indigénéité en se faisant passer pour des originaires de Mulenge ? Il est historiquement difficile de prouver l’existence d’une tribu ainsi dénommée et de la situer au Congo avant 1885. Seule une clarté historique aiderait à mieux apporter une solution durable à cette question surtout lorsqu’on sait qu’aucun pays au monde n’est composé d’une population uniquement indigène.
(...)
___________
27. M. MAMDANI, idem, p.247-250
28. M. MAMDANI, «When does a settler become a native?»
29. La perte de l’autorité coutumière (Native authority) de Gishari en 1957 entraînait concomitamment la perte des droits ethniques dont l’espace géopolitique fondait toute réclamation civique. Toutefois, le passage du Congo à la souveraineté par l’indépendance ouvrait une perspective nouvelle, en offrant un cadre national plus vaste que le seul terroir ethnique. Les composantes nationales devaient émaner de la représentativité au niveau provincial par des élections. La supériorité en nombre des Banyarwanda leur permit de gagner les élections municipales dans le Nord-Kivu et d’accéder aux postes politiques en vue tant dans le gouvernement central que provincial. Cette situation perçue comme une usurpation des droits aussi bien ethniques que civiques conduira au soulèvement des Bahunde autochtones de Masisi et la guerre dite de Banyarwanda entre 1963 et 1964 par laquelle ces derniers voulaient se libérer de la tutelle des chefs autochtones qui percevaient des tributs abusifs en tant que propriétaires terriens. Cf. M. MAMDANI, op.cit, p.242 ; Isidore NDAYWEL, op.cit, p.538-560 (...)


(...)
V. CONCLUSION


Si un dialogue politique franc est incontournable et nécessaire pour restituer au peuple congolais sa dignité et ses chances volées par trente-deux ans de dictature mobutiste, l’Accord dit global et inclusif signé le 17 décembre 2002 à Pretoria expose déjà ses fragilité, comme le pléthore d’autres signatures et négociations pour tenter de résoudre la crise congolaise. Aucun document ne peut
jouer le rôle d’une sinécure si les partis impliqués n’investissent pas toute leur volonté à dépasser la crise. Le seul changement durable à notre avis, reste celui qui viendra du peuple, épuisé dans ces jeux d’extorsion des droits fondamentaux par une classe politique dévergondée, plongée dans la folie qui va jusqu’au cannibalisme. De surcroît, il est impérieux d’exorciser l’oubli et construire une communauté de
mémoire, d’échange et de différences, fondée sur des valeurs de vie et non pas sur la terreur du mensonge. Surtout lorsque l’on est conscient que les tenants et les aboutissants de cette crise dépassent parfois les acteurs politiques qui s’y trouvent impliqués. Les séquelles de la terreur, les traumatismes de la violence, les réflexes de l’exclusion, les mécanismes d’autodéfense et parfois la volonté de vengeance risquent de compromettre les chances d’un essor véritable du Congo.

Cette analyse se voulait plus une amorce, une piste de réflexion dans l’effort de la restitution historique qu’elle n’apporte des solutions. Elle voulait ouvrir un champ qui éclaire et pousse à plus d’approfondissement, aussi bien tous les
__________
49. Mzee Munzihirwa, art. Cit., p.85.
50. Mahmood Mamdani, «Preliminary thought on the Congo Crisis»,


Congolais soucieux de l’avenir de leur nation que les décideurs politiques. Le nouvel ordre politique tant entendu et appelé de tous, au seuil d’un millénaire qui s’envisage plein de rationalité, de valeurs constructives, doit se négocier sans complaisance pour construire le Congo de demain sur un sens accru de la justice. Exploiter les différences pour des fins politiques, comme Mobutu l’a fait, relève d’une déraison cynique et l’histoire ne pourra plus justifier demain les infâmies qu’elle aura ellemême engendrées51.

D’autre part, les politiciens Congolais doivent se rendre compte qu’il ne convient en aucun cas de faire assumer aux populations du Kivu des responsabilités dont veulent se débarasser les Rwandais en tant qu’acteurs de leur propre histoire. Le conflit dans les Grands Lacs a déjà fait plus de victimes Congolais que le génocide rwandais de 1994. Il est aberrant de vouloir protéger et promouvoir la vie
tout en sacrifiant des innocents et en piétinant les valeurs élémentaires de la justice et du droit. Des hommes épris de liberté et soucieux du devenir de la communauté humaine, sont constamment interpellés par leur conscience pour défendre la justice et le droit.

Il est temps que les Congolais assument courageusement leur destin en reprenant les échecs historiques comme une opportunité à ne pas répéter ses erreurs du passé. La sagesse et la maturité d’une nation sont sa capacité d’apprendre à tirer des leçons de l’expérience du passé. Si la crise actuelle résulte de la mégestion politique d’hier, si les humiliations d’aujourd’hui sont assez éloquentes
pour rappeler aux Congolais le sens de l’honneur, de l’orgueil national et de la grandeur, alors, il serait temps de re-penser la direction dans laquelle se meuvent nos passions pour ne pas continuer à falsifier l’histoire et la politique. Chacun a le devoir de reprendre avec un esprit critique l’histoire commune pour la passer comme héritage à la mémoire des générations futures. Ceci évitera de retomber dans le
guet-apens que Mobutu nous avait tendu et dans lequel le pays se débat encore et a du mal à s’en sortir. A moins de déjouer le tragique du destin d’une manière adéquate, responsable et définitive.

Toussaint KAFARHIRE MURHULA, S.J.
HEKIMA COLLEGE
JESUIT SCHOOL OF THEOLOGY
P.O.BOX 21215, 00505 NGONG ROAD
NAIROBI – KENYA
E-MAIL : kafmurhula@jesuits.net

_________
51. T.KAFARHIRE MURHULA, art. cit., www.fraternet.com/attentant/comprendre13.htm1 "

A suivre...

Compatriotiquement!


Dernière édition par ndonzwau le 1/5/2012, 4:39 am, édité 1 fois

ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  lino 1/5/2012, 12:01 am

ndonzwau a écrit:
Ca commence à "viendre", cher Lino-Mende-Local, je commence à peine ma démonstration qu'il semble déjà que je ne suis plus le "cancre qui ne sait pas de quoi je parle", je ne suis même plus "l'Ougandais de service venu dans les chars du MLC, je suis maintenant le hutu"...
Pas la peine de chercher midi à quatorze heures, je reste le "broussard, le mbokatier" et contrairement à ce que vous pouvez croire, c'est pour moi un compliment d'avoir les pieds sur terre, sur ma terre ! Lorsque nous en aurons fini, parce que ça viendra un jour, avec tous les traîtres apatrides comme vous, des girouettes qui changent d'allégeance selon le vent; maintenant c'est celui "en vogue" de votre parent mais demain ça sera bien celui des vrais patriotes, d'abord loyaux à leur pays mais non à leurs origines lointaines, on en reparlera !
Je vous donne donc rdv à ces lendemains si je suis encore là sinon n'ayez crainte, mes enfants, nos enfants, frères, soeurs, ascendants et descendants seront encore là pour vous le redire et vous disputer votre trahison !

Et arrêtez votre diversion, cachez votre désarroi visible de tous : le problème n'a jamais été pour moi la réalité des "Rwandophones Congolais", encore faut-il discuter de leur légal statut aujourd'hui et lequel demain ?
Est-ce celui de ces rwandophones Congolais qui s'arrogent par défi et ruse la nationalité Congolaise ou celui à discuter selon les lois démocratiques et les réalités séculaires d'hospitalité de nos sociétés ?
Envers quels pays sont-ils loyaux pour être acceptés comme "légitimes" Congolais, d'où viennent-ils et quelle législation invoquent-ils pour se dire Congolais ?

Alors, mon pauvre ami; ce ne sont pas vos retournements selon le vent de votre défaite intellectuelle historienne en vue ou celui de votre allégeance opportuniste au pouvoir qui y changeront quelque chose, seule la vérité de l'histoire pour la justice et la paix aujourd'hui m'importe; la ruse, les contre-vérités, la déloyauté restent les seuls maux que je combats pour un Congo meilleur...
Mais en attendant, n'oubliez pas de lire et relire les démonstrations à venir qui confondent votre inepte propagande !
A bientôt..........


Compatriotiquement!
Détrompez vous Mr. le broussard.
Il y a assez d'arguments pour vous contredire et vous démontrer que TOUS les états africains ont été dessiné en Allemagne (Berlin) sans tenir compte d' avis des autochtones africains et des limites des royaumes qui existaient en Afrique en 1885.
Lino n'a aucun intérêt à se faire passer pour l'avocat des banyamulenges ou des rwadophones car certains faibles d'esprit comme vous se laisserons dire que je suis pro-rwandais ,"traitre", moins nationaliste...etc.
Mais si c'est pour rétablir les vérités historiques,je pourrai vous démontrer par A+B que vous n'avez pas le monopole de la vérité et que vous tentez simplement de falsifier l'histoire à votre convenance.
lino
lino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 1/5/2012, 4:11 am

lino a écrit:
ndonzwau a écrit:
Ca commence à "viendre", cher Lino-Mende-Local, je commence à peine ma démonstration qu'il semble déjà que je ne suis plus le "cancre qui ne sait pas de quoi je parle", je ne suis même plus "l'Ougandais de service venu dans les chars du MLC, je suis maintenant le hutu"...
Pas la peine de chercher midi à quatorze heures, je reste le "broussard, le mbokatier" et contrairement à ce que vous pouvez croire, c'est pour moi un compliment d'avoir les pieds sur terre, sur ma terre ! Lorsque nous en aurons fini, parce que ça viendra un jour, avec tous les traîtres apatrides comme vous, des girouettes qui changent d'allégeance selon le vent; maintenant c'est celui "en vogue" de votre parent mais demain ça sera bien celui des vrais patriotes, d'abord loyaux à leur pays mais non à leurs origines lointaines, on en reparlera !
Je vous donne donc rdv à ces lendemains si je suis encore là sinon n'ayez crainte, mes enfants, nos enfants, frères, soeurs, ascendants et descendants seront encore là pour vous le redire et vous disputer votre trahison !

Et arrêtez votre diversion, cachez votre désarroi visible de tous : le problème n'a jamais été pour moi la réalité des "Rwandophones Congolais", encore faut-il discuter de leur légal statut aujourd'hui et lequel demain ?
Est-ce celui de ces rwandophones Congolais qui s'arrogent par défi et ruse la nationalité Congolaise ou celui à discuter selon les lois démocratiques et les réalités séculaires d'hospitalité de nos sociétés ?
Envers quels pays sont-ils loyaux pour être acceptés comme "légitimes" Congolais, d'où viennent-ils et quelle législation invoquent-ils pour se dire Congolais ?

Alors, mon pauvre ami; ce ne sont pas vos retournements selon le vent de votre défaite intellectuelle historienne en vue ou celui de votre allégeance opportuniste au pouvoir qui y changeront quelque chose, seule la vérité de l'histoire pour la justice et la paix aujourd'hui m'importe; la ruse, les contre-vérités, la déloyauté restent les seuls maux que je combats pour un Congo meilleur...
Mais en attendant, n'oubliez pas de lire et relire les démonstrations à venir qui confondent votre inepte propagande !
A bientôt..........


Compatriotiquement!
Détrompez vous Mr. le broussard.
Il y a assez d'arguments pour vous contredire et vous démontrer que TOUS les états africains ont été dessiné en Allemagne (Berlin) sans tenir compte d' avis des autochtones africains et des limites des royaumes qui existaient en Afrique en 1885.
Lino n'a aucun intérêt à se faire passer pour l'avocat des banyamulenges ou des rwadophones car certains faibles d'esprit comme vous se laisserons dire que je suis pro-rwandais ,"traitre", moins nationaliste...etc.
Mais si c'est pour rétablir les vérités historiques,je pourrai vous démontrer par A+B que vous n'avez pas le monopole de la vérité et que vous tentez simplement de falsifier l'histoire à votre convenance.
Eh bien Lino-Mende-Local, l'apatride burundo-rwandais, le broussard vous dit quand vous voulez !
Je ne prétends à aucun monopole de la vérité, c'est sur base des récits, des constats, décomptes et de l'historiographie existants depuis plus d'un siècle que j'essaie d'établir mes conclusions; pas en l'air comme vous pour défendre je ne sais lesquels de vos ancêtres mythiques au Congo !

Je renouvelle mon défi de me prouver par A+B vos délires; quand vous voulez !
Déjà, il y a ce que j'ai affiché, si vous en connaissez plus ou autre, commencez par y répondre !

Et surtout pas par cette contre-vérité manifeste à débiter des sottises comme Berlin 1885 qui aurait délimité nos Etats actuels : Bismarck ne connaissait rien de l'Afrique, il n'a pris le devant que pour mettre de l'ordre au niveau des appétits et disputes des européens sur l'Afrique, il a permis de préempter à l'avance presque virtuellement les différentes tutelles ! C'est tout !
Comme vous semblez ignare sur tout ça et autres; sachez qu'en 1885, les limites actuelles du Congo de ce qui était à l'époque l'EI du Congo qui deviendra le Congo belge n'étaient pas encore connues, pas tracées; les frontières se feront beaucoup plus tard !

Vos démonstrations oiseuses, quand vous voulez !
Je les attends noir sur blanc; votre fameuse vérité au lieu de vos verbales rodomontades ineptes et risibles...

Compatriotiquement!

ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  lino 2/5/2012, 12:20 am

ndonzwau a écrit:
Eh bien Lino-Mende-Local, l'apatride burundo-rwandais, le broussard vous dit quand vous voulez !
Je ne prétends à aucun monopole de la vérité, c'est sur base des récits, des constats, décomptes et de l'historiographie existants depuis plus d'un siècle que j'essaie d'établir mes conclusions; pas en l'air comme vous pour défendre je ne sais lesquels de vos ancêtres mythiques au Congo !

Je renouvelle mon défi de me prouver par A+B vos délires; quand vous voulez !
Déjà, il y a ce que j'ai affiché, si vous en connaissez plus ou autre, commencez par y répondre !

Et surtout pas par cette contre-vérité manifeste à débiter des sottises comme Berlin 1885 qui aurait délimité nos Etats actuels : Bismarck ne connaissait rien de l'Afrique, il n'a pris le devant que pour mettre de l'ordre au niveau des appétits et disputes des européens sur l'Afrique, il a permis de préempter à l'avance presque virtuellement les différentes tutelles ! C'est tout !
Comme vous semblez ignare sur tout ça et autres; sachez qu'en 1885, les limites actuelles du Congo de ce qui était à l'époque l'EI du Congo qui deviendra le Congo belge n'étaient pas encore connues, pas tracées; les frontières se feront beaucoup plus tard !

Vos démonstrations oiseuses, quand vous voulez !
Je les attends noir sur blanc; votre fameuse vérité au lieu de vos verbales rodomontades ineptes et risibles...

Compatriotiquement!

La question Banyarwanda du local au national:
une problématique nouvelle en RDC


par Espérant MATUMAINI SAUSY
Université de Kisangani - Licence en Sciences Politiques et Administrative 2004


1.3.2. Les origines des Banyarwanda en République Démocratique du Congo

La république Démocratique du Congo, dans ses frontières de ces jours, est habitée par une population estimée à plus de cinquante millions d'âmes regroupées en ethnies dont l'effectif approche sans aucun doute le demi millier.

Ainsi que le marque Bruno Crime - Mavar, ces ethnies n'ont pas encore fait l'objet ni d'un dénombrement systématique ni, par conséquent, d'une délimitation territoriale rigoureuse qui puissent avec le complément de l'enquête ethnographique, permettre de repérer avec précision les très nombreuses unités culturelles (1(*)).

L'absence de la systématisation et du dénombrement rigoureux n'est pas sans danger pour l'unité du pays, en ce sens que, par le fait que les uns ignorent les autres tout en étant entre les mêmes frontières, il y a risque de se pourchasser, de se combattre et de se renier les uns et les autres la qualité de nationaux.

Il n'est pas surprenant qu'un Shi de Walungu connaisse avec peine l'existence du Musakata au Bandundu ou encore que Musonge et Mukere ne se connaissent guère.

Ce constant amère mais réel est entretenu par le gigantisme du territoire national, par l'analphabétisme et son corollaire l'ignorance et se complique davantage par la mauvaise volonté politique.

Les Banyarwanda sort parmi les peuples de la République Démocratique du Congo. Pourtant leur appartenance à la Nation demeure un sujet de doute. Ils sont ainsi victimes du constat évoqué précédemment. Sans perdre de vue que le Congo est devenu un Etat en 1960, car c'est à la date du 30 juin 1960 que les congolais, jadis soumis à la souveraineté de la Belgique, ont acquis la nationalité. Nous exposerons ici les principales circonstances par lesquelles une population d'expression Kinyarwanda s'est retrouvée en République Démocratique du Congo.

1.3.2.1. Le partage de l'Afrique

Comme partout en Afrique, le processus de fixation des frontières du Congo en général et de l'Est en particulier fut long. Ces périphéries furent de longue durée à cause de l'ignorance de la région, parce que les parties en présence négociaient sur base de cartes entachées d'erreurs d'appellation et des dispositions de méridiens.

Le partage eut comme conséquence le démantèlement ou le morcellement des ensembles traditionaux dont les plus touchés ont été ceux qui se retrouvaient aux nouvelles frontières.Il est ainsi impensable de s'imaginer un Congo mitoyen du Burundi et du Rwanda sans éléments d'intersection. En d'autres termes, on ne peut pas ne pas avoir un peuple se trouvant de part et d'autre de la frontière commune.

A ce sujet, la littérature nous apprend par exemple qu'à l'arrivée des Européens, l'île d'Idjwi et une partie du territoire de Kalehe appartenaient au domaine du monarque rwandais.

PAGES (1(*)) indique que les princes du Rwanda essayaient pour des raisons expansionnistes d'organiser des conquêtes vers leurs voisins du sud-est et de l'ouest du lac KIVU. Malgré les butins retirés par razzias lors des expéditions, seule l'île d'Idjwi fut conquise, alors qu'ailleurs les monarques rwandais ne retiraient aucun profit pour la couronne
.


http://www.memoireonline.com/07/10/3755/m_La-question-Banyarwanda-du-local-au-national-une-problematique-nouvelle-en-RDC1.html


La question de la nationalité au Kivu

Jean-Pierre Pabanel
Sociologue

Les origines du peuplement rwandais au Kivu


On peut considérer que cinq phénomènes sont à l’origine du développement d’une population d’origine rwandaise dans les provinces du Kivu.

1 - Délimitation d’une nouvelle frontière : Le Rwanda précolonial s’étendait au-delà de sa façade ouest actuelle sur certaines régions du Zaïre.
En 1910, une convention précisa les limites frontalières entre possessions belges et allemandes : le Djomba,le Bwisha, le Kanurunsi, le Gishari et l’île d‘Idjwi devinrent possessions belges, et ainsi furent intégrées au Congo belge.
Dans la division administrative actuelle du Zaïre, le Bwisha et le Gishari se trouvent respectivement dans les zones de Rutshuru et de Masisi dans la région du Nord-Kivu.
Ces anciennes provinces rwandaises annexées à la colonie belge ont gardé leurs populations d’expression rwandaise devenues juridiquement congolaises,
puis zaïroises.





http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/041032.pdf

lino
lino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  ndonzwau 2/5/2012, 8:52 am

lino a écrit:
ndonzwau a écrit:
Eh bien Lino-Mende-Local, l'apatride burundo-rwandais, le broussard vous dit quand vous voulez !
Je ne prétends à aucun monopole de la vérité, c'est sur base des récits, des constats, décomptes et de l'historiographie existants depuis plus d'un siècle que j'essaie d'établir mes conclusions; pas en l'air comme vous pour défendre je ne sais lesquels de vos ancêtres mythiques au Congo !

Je renouvelle mon défi de me prouver par A+B vos délires; quand vous voulez !
Déjà, il y a ce que j'ai affiché, si vous en connaissez plus ou autre, commencez par y répondre !

Et surtout pas par cette contre-vérité manifeste à débiter des sottises comme Berlin 1885 qui aurait délimité nos Etats actuels : Bismarck ne connaissait rien de l'Afrique, il n'a pris le devant que pour mettre de l'ordre au niveau des appétits et disputes des européens sur l'Afrique, il a permis de préempter à l'avance presque virtuellement les différentes tutelles ! C'est tout !
Comme vous semblez ignare sur tout ça et autres; sachez qu'en 1885, les limites actuelles du Congo de ce qui était à l'époque l'EI du Congo qui deviendra le Congo belge n'étaient pas encore connues, pas tracées; les frontières se feront beaucoup plus tard !

Vos démonstrations oiseuses, quand vous voulez !
Je les attends noir sur blanc; votre fameuse vérité au lieu de vos verbales rodomontades ineptes et risibles...
Compatriotiquement!

La question Banyarwanda du local au national:
une problématique nouvelle en RDC

par Espérant MATUMAINI SAUSY
Université de Kisangani - Licence en Sciences Politiques et Administrative 2004

1.3.2. Les origines des Banyarwanda en République Démocratique du Congo

La république Démocratique du Congo, dans ses frontières de ces jours, est habitée par une population estimée à plus de cinquante millions d'âmes regroupées en ethnies dont l'effectif approche sans aucun doute le demi millier.

Ainsi que le marque Bruno Crime - Mavar, ces ethnies n'ont pas encore fait l'objet ni d'un dénombrement systématique ni, par conséquent, d'une délimitation territoriale rigoureuse qui puissent avec le complément de l'enquête ethnographique, permettre de repérer avec précision les très nombreuses unités culturelles (1(*)).

L'absence de la systématisation et du dénombrement rigoureux n'est pas sans danger pour l'unité du pays, en ce sens que, par le fait que les uns ignorent les autres tout en étant entre les mêmes frontières, il y a risque de se pourchasser, de se combattre et de se renier les uns et les autres la qualité de nationaux.

Il n'est pas surprenant qu'un Shi de Walungu connaisse avec peine l'existence du Musakata au Bandundu ou encore que Musonge et Mukere ne se connaissent guère.

Ce constant amère mais réel est entretenu par le gigantisme du territoire national, par l'analphabétisme et son corollaire l'ignorance et se complique davantage par la mauvaise volonté politique.

Les Banyarwanda sort parmi les peuples de la République Démocratique du Congo. Pourtant leur appartenance à la Nation demeure un sujet de doute. Ils sont ainsi victimes du constat évoqué précédemment. Sans perdre de vue que le Congo est devenu un Etat en 1960, car c'est à la date du 30 juin 1960 que les congolais, jadis soumis à la souveraineté de la Belgique, ont acquis la nationalité. Nous exposerons ici les principales circonstances par lesquelles une population d'expression Kinyarwanda s'est retrouvée en République Démocratique du Congo.

1.3.2.1. Le partage de l'Afrique

Comme partout en Afrique, le processus de fixation des frontières du Congo en général et de l'Est en particulier fut long. Ces périphéries furent de longue durée à cause de l'ignorance de la région, parce que les parties en présence négociaient sur base de cartes entachées d'erreurs d'appellation et des dispositions de méridiens.

Le partage eut comme conséquence le démantèlement ou le morcellement des ensembles traditionaux dont les plus touchés ont été ceux qui se retrouvaient aux nouvelles frontières.Il est ainsi impensable de s'imaginer un Congo mitoyen du Burundi et du Rwanda sans éléments d'intersection. En d'autres termes, on ne peut pas ne pas avoir un peuple se trouvant de part et d'autre de la frontière commune.

A ce sujet, la littérature nous apprend par exemple qu'à l'arrivée des Européens, l'île d'Idjwi et une partie du territoire de Kalehe appartenaient au domaine du monarque rwandais.

PAGES (1(*)) indique que les princes du Rwanda essayaient pour des raisons expansionnistes d'organiser des conquêtes vers leurs voisins du sud-est et de l'ouest du lac KIVU. Malgré les butins retirés par razzias lors des expéditions, seule l'île d'Idjwi fut conquise, alors qu'ailleurs les monarques rwandais ne retiraient aucun profit pour la couronne
.


http://www.memoireonline.com/07/10/3755/m_La-question-Banyarwanda-du-local-au-national-une-problematique-nouvelle-en-RDC1.html


La question de la nationalité au Kivu

Jean-Pierre Pabanel
Sociologue
Les origines du peuplement rwandais au Kivu

On peut considérer que cinq phénomènes sont à l’origine du développement d’une population d’origine rwandaise dans les provinces du Kivu.

1 - Délimitation d’une nouvelle frontière : Le Rwanda précolonial s’étendait au-delà de sa façade ouest actuelle sur certaines régions du Zaïre.
En 1910, une convention précisa les limites frontalières entre possessions belges et allemandes : le Djomba,le Bwisha, le Kanurunsi, le Gishari et l’île d‘Idjwi devinrent possessions belges, et ainsi furent intégrées au Congo belge.
Dans la division administrative actuelle du Zaïre, le Bwisha et le Gishari se trouvent respectivement dans les zones de Rutshuru et de Masisi dans la région du Nord-Kivu.
Ces anciennes provinces rwandaises annexées à la colonie belge ont gardé leurs populations d’expression rwandaise devenues juridiquement congolaises,
puis zaïroises.

http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/041032.pdf


ndonzwau a écrit:"Il faut ajouter que depuis des décennies et surtout les 25 dernières années existe une entreprise de falsification planifiée des rwandophones avec même de travaux universitaires pseudo-scientifiques au Congo, en Belgique (et même en France) et au Rwanda pour vendre une prétendue présence rwandophone autocthtone d'avant 1908 (avènement de l'EIC) et mieux d'un royaume rwandais (c'est vrai il fut un des Etats précoloniaux le plus organisé, le plus centralisé de la région) qui s'étendait vers l'ouest dans l'actuel Congo) !
Tout cela entre dans le projet d'invasion du Congo par le Rwanda-Urundi actuel ! Méfiez-vous donc : alors Wikipedia ne peut y échapper !
Il y a quelques références sérieuses dont je vais tenter de vous donner quelques titres !(...)"
En voilà les travaux pseudo-scientifiques, Lino-Mende-Local, ils charrient l'idéologie et la bonne (mauvaise) conscience pas la science historienne !!!
Vous revoilà en propagandiste idiot qui ne comprend rien à ce qu'il affiche...
Si vous les découvrez aujourd'hui en tapotant mécaniquement Internet, moi je connais ces feuilles de choux depuis belle lurette : j'ai contrairement à vous une bonne bibliothèque et en ai écumé des prestigieuses pour recouper tout; alors...


Vous ne croyez quand-même pas, mon pauvre Mr, que je vais baser mes analyses sur un élémentaire mémoire Congolais de licence commis exprès pour vendre du mensonge ?
Rabanel est un sociologue de cette CI en mauvaise conscience face au génocide rwandais qui n'est ni historien et encore moins un historien africaniste qui a pris la balle au bond pour tenter d'expliquer peut-être de bonne foi le contexte sociologique devant lui mais n'a pu s'empêcher de débiter des contre-vérités historiques !

Le royaume de Rwanda fut un (petit) royaume assez centralisé, avec une cour percluse d'intrigues qui a obligé bien de ses sujets vers la periphérie : les premiers immigrés dans le Congo actuel dans le Rutshuru, l'Itombwe... se contèrent parmi ses dissidents mais partout ils étaient soit dispersés soit un peu plus regroupés mais toujours pris comme étrangers, obligés même de payer des tributs aux chefs autochtones ! La preuve, aucun coin de ce nom rattaché à leur présence, aucune autorité traditionnelle rwandophone jusqu'aux années 30 où les belges furent obligés de nommer un chef hutu !
Ainsi si vous arriviez à comprendre ce que vous ânonnez vous auriez essayé de répondre à ce que j'ai affiché au lieu de produire des copiés-collés ineptes de votre propagande : ils ne valent pas tripette !

Quant à Berlin 1885 et aux frontières définitives du Congo, c'est sûr qu'elles furent arbitraires comme partout mais elles ont tenu compte ici là des entités bien individualisées comme entre le Rwanda-Urundi allemand et le Congo belge comme elles ont évlué pour être tracées définitivement seulement au début du XXème siècle !
La partie Sud-Est du Congo actuel par exemple a été incorporée plus tard, mais ça vous ne le savez pas parce que votre seule source c'est Wikipedia !
Alors les élucubrations de votre auteur prouvent qu'il n'en connait rien ou le falsifie exprès !

Je vous donnerai toutes les références sérieuses sur Berlin 1885 et le royaume rwandais pour que vous appreniez enfin en place de copier n'importe quoi !
Et déjà avez-vous compris celles que j'ai affichées ou vous êtes à ce point fâché avec l'écrit sérieux que vous ne compreniez rien à la moindre difficulté, répondez comme je le fais au moins ou n'êtes-vous qu'un vrai ignorant de notre histoire, abboyeur de votre vide et de votre propagande ???
La vérité rien que la vérité, pas l'idéologie, pas la propagande et la paix sera possible, durable parce que juste, parce que fondée sur la vraie histoire, les troubles et les harmonies qu'elle a engendrés !!!


Compatriotiquement!


ndonzwau


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Ricky Gabrino 2/5/2012, 2:16 pm

ndonzwau a écrit:
La vérité rien que la vérité, pas l'idéologie, pas la propagande et la paix sera possible, durable parce que juste, parce que fondée sur la vraie histoire, les troubles et les harmonies qu'elle a engendrés !!!
Compatriotiquement!

Merci mbuta Ndo, une mise au point très importante car il est impérieux pour tous congolais de connaitre son histoire surtout en ces moments difficiles. L'ignorance nous cause trop de tort et nos enemis nous rient au nez Twisted Evil Twisted Evil
Ricky Gabrino
Ricky Gabrino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Ricky Gabrino 2/5/2012, 2:23 pm

Ricky Gabrino a écrit:
ndonzwau a écrit:

La vérité rien que la vérité, pas l'idéologie, pas la propagande et la paix sera possible, durable parce que juste, parce que fondée sur la vraie histoire, les troubles et les harmonies qu'elle a engendrés !!!


Merci mbuta Ndo, une mise au point très importante car il est impérieux pour tous congolais de connaitre son histoire surtout en ces moments difficiles. L'ignorance nous cause trop de tort et nos enemis nous rient au nez Twisted Evil Twisted Evil
Ricky Gabrino
Ricky Gabrino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Ricky Gabrino 2/5/2012, 2:24 pm

ndonzwau a écrit:

La vérité rien que la vérité, pas l'idéologie, pas la propagande et la paix sera possible, durable parce que juste, parce que fondée sur la vraie histoire, les troubles et les harmonies qu'elle a engendrés !!!



Merci mbuta Ndo, une mise au point très importante car il est impérieux pour tous congolais de connaitre son histoire surtout en ces moments difficiles. L'ignorance nous cause trop de tort et nos enemis nous rient au nez Twisted Evil Twisted Evil [/quote][/quote]
Ricky Gabrino
Ricky Gabrino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Ricky Gabrino 2/5/2012, 3:16 pm

ndonzwau a écrit:

La vérité rien que la vérité, pas l'idéologie, pas la propagande et la paix sera possible, durable parce que juste, parce que fondée sur la vraie histoire, les troubles et les harmonies qu'elle a engendrés !!!



Merci mbuta Ndo, une mise au point très importante car il est impérieux pour tous congolais de connaitre son histoire surtout en ces moments difficiles. L'ignorance nous cause trop de tort et nos enemis nous rient au nez Twisted Evil Twisted Evil
Ricky Gabrino
Ricky Gabrino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  lino 27/9/2012, 3:45 pm

Documentaire/Congo belge:
D'où viennent ces Tutsis qui sont en RD.Congo




lino
lino


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  link 27/9/2012, 7:09 pm


link


Revenir en haut Aller en bas

RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...  Empty Re: RWANDOPHONES AU CONGO : BANYARWANDA, BANYAMULENGE...

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum