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Joseph Kabila dit que le Rwanda est derrière Nkunda

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Joseph Kabila dit que le Rwanda est derrière Nkunda Empty Joseph Kabila dit que le Rwanda est derrière Nkunda

Message  djino 30/9/2008, 2:48 pm

La
radio africaine Africa Numéro 1 a organisé ce mercredi 24 septembre
2008 une émission (Questions des Auditeurs) ayant pour fil rouge la
reprise de la guerre à l'Est du Congo et l'affirmation selon laquelle
le Rwanda soutient Nkunda. Cette affirmation faite par Joseph
Kabila
lors de son dernier séjour à Goma, même si elle est un secret de
polichinelle, soulève certaines questions....
1.Depuis quand Joseph Kabila
s'est-il rendu (enfin) compte que le Rwanda est derrière Nkunda?


2.Qu'a-t-il fait?
3.Est-il capable d'aller au Parlement pour fournir les
arguments étayant son affirmation et pour débattre, sans tabou, de
l'issue à réserver à cette guerre d'agression absurde?

Avant
que Joseph Kabila ne fasse sa sortie médiatique, Paul Kagame, se
confiant à Colette Braeckman, avait lui aussi affirmé que
"Kabila sait
où se trouve Nkunda"
. Qu'il avait même sollicité l'intervention de
Kagame pour que l'avion pouvant conduire le général rebelle en Afrique
du Sud, terre où Joseph souhaitait que Laurent aille en exil, parte du
Rwanda. Cela malgré tous ses crimes imprescriptibles!

Pour
dire les choses autrement, Kabila dit que le Rwanda soutient Nkunda, le
Rwanda dit, en filigrane, que Kabila est de mèche avec Nkunda.
Et de
plus en plus, nos compatriotes de l'Est du Congo soutiennent que les
complices de Nkunda se retrouvent dans les institutions de Kinshasa. La
dernière déclaration du COJESKI abondait dans le même sens.

A
quoi sert ce jeu de ping-pong? A planifier la misère, la maladie et la
mort pendant que les partisans du Tutsiland et les réseaux mafieux de
prédation de nos ressources du sol et du sous-sol font la fête.



Les filleuls et les méthodes du parrain


Il
se pourrait que Joseph Kabila ait rompu avec son passé et qu'il ne
partage plus l'idéologie de l'APR/FPR. Ainsi se serait-il converti en
défenseur de la souveraineté congolaise. Si cela était vrai, les faits
l'auraient prouvé. Cependant, l'analyse des faits atteste que le Congo
est gouverné de la même façon partout.

Après
que Joseph Kabila ait, par son Ministre de la Communication, usé de
tous les stratagèmes possibles pour museler certains médias émettant
sur le pays un autre son de cloche que "les médias coupagistes", les
Congolais habitant la Belgique ont été servis il y a quelques jours par
la télévision Belge (RTBF). Un journaliste Belge se trouvant en plein
marché de Kinshasa a pu accorder la parole à certains compatriotes
parmi lesquels se trouvait une dame. Cette dame disait ceci: " On ne
peut pas gouverner un pays en volant comme les
gouvernants actuels le
font."
Les autres images de la RTBF témoignaient de la misère d'un
peuple sans aucun pouvoir d'achat. (A l'exception des députés et de
leurs excellences les ministres. Le salaire des premiers est passé de
1500 à 6000 dollars!)
No No No No No


La
Déclaration politique de la Convention des Démocrates Chrétiens faite à
l'occasion de la rentrée parlementaire de septembre 2008 soutenait sans
ambages que "les beaux discours de campagne électorale sur la paix, la
reconstruction et le développement du pays n'ont pas tenu leurs
promesses. L'après élection est pire que l'avant élection. En effet,
l'insécurité est devenue endémique partout au pays. Même des provinces
calmes comme le Bas Congo, le Katanga et les deux Kasaï sont à présent
atteintes par ce mal." Plus loin, la CDC ajoute:
"Les réseaux maffieux
créés avant la signature de l'Accord global et inclusif continuent à
exploiter de manière illicite les ressources naturelles à l'Est du
Congo constituant ainsi un manque à gagner pour le Trésor public et un
pactole pour financer leurs activités criminelles."
Embarassed Embarassed



Pire,
"le gouvernement assiste impuissant à la criminalisation de l'économie
congolaise. Alors que l'opération de révision des contrats miniers
n'est pas menée à son terme et ne donne pas des promesses claires au
trésor public; des impôts ne sont pas versés par la quasi-totalité des
entreprises minières répertoriées; des zones d'intérêt commun
d'exploitation pétrolière ont été créées sans études préalables et sans
gains réels pour le trésor public; des éléments du patrimoine public de
l'Etat sont aliénés par des "puissants" sans savoir si la décision a
été prise par les instances autorisées; (….) le gouvernement annonce un
détournement des deniers publics de 1,3 milliards de dollars américains
sans que les coupables ne soient désignés ni sanctionnés!"

Si
Kagame soutient Nkunda à l'Est; est-ce lui qui paie les salaires à
Kinshasa? Est-ce lui qui demande aux membres du gouvernement de brader
les ressources du sol et du sous-sol congolais? Est-ce lui qui
entretient les réseaux maffieux de la prédation et
l'insécurité partout au Congo. Bref, est-ce lui qui planifie la misère
et la désolation des Congolais? La réponse à ces questions peut être
non. Mais une petite étude du fonctionnement de "la thérapie du choc"
nous convainc, nous ne le dirons jamais assez, que le trio (Kagame,
Nkunda et Kabila) sert une même cause: le capitalisme du désastre et/ou
le capitalisme sauvage. Il fait de la guerre et de la terreur des
moyens pour atteindre une fin: un marché criminalisé et autorégulé. (Il
est intéressant de lire le livre de Naomi KLEIN, La stratégie du choc.
La montée du capitalisme du désastre, Actes du Sud, 2008,669 pages. Ce
livre mentionne à plusieurs reprises l'usage de la stratégie du choc
telle qu'elle est recommandée et pratiquée à travers les documents
disqualifiés de la CIA ou de l'administration américaine Il cite les
noms des maîtres à penser des gouvernants américains les ayant
convaincus de l'efficacité de ladite stratégie. Parmi eux figure l'un
des formateurs des Chicago boys, M. FRIEDMAN. Le dernier numéro
thématique du Monde diplomatique (Manière de voir, Bimestriel, N° 101
intitulé Demain l'Amérique) procède à peu près de la même façon.)

A
travers ses sorties médiatiques, ce trio (Kagame, Nkunda et Kabila
Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil )
essaie, tant que faire se peut, de manipuler l'opinion publique, de
bouiller les cartes de façon à plonger les Congolais dans un flou
artistique.

Tel
parrain, tels filleuls! La manipulation de l'opinion publique et les
démentis officiels des faits avérés font partie de la politique de
l'expansion de "l'impérialisme intelligent" US, à l'agonie.

En
effet, la guerre d'agression du Congo participe du plan de
"super-gouvernement mondial" des U.S.A. se moquant du droit
international, prônant la guerre préventive et la manipulation
systématique des médias. La guerre que Joseph Kabila livre aux médias
est à situer dans ce contexte. Et la guerre d'agression n'est qu'une
guerre de basse intensité. "Les guerres de basse intensité ne
comportent pas d'engagement militaire direct des Etats-Unis. Ceux-ci
s'arrangent pour faire se battre les autres. Ils provoquent des
conflits entre pays voisins, ou à travers des mouvements paramilitaires
ou terroristes." (Lire M. COLLON, Quelle sera demain la politique
internationale des USA?, dans www.michelcollon.be)

(Les
Internautes Congolais savent par exemple que les USA viennent de vendre
des armes au Rwanda, (soutien de Nkunda et Kabila) pour une valeur de
20.000.000 de dollars.)

Au
vrai, "basse intensité" est une expression trompeuse. Souvent, le
nombre de victimes et les dégâts collatéraux qu'elle cause sont très
élevés. "En réalité, ils ne sont moindres que pour les Etats-Unis.
Ainsi, la guerre de 'basse intensité" que Washington a déclenchée
contre le Congo (à travers les armées du Rwanda et de l'Ouganda
voisins, et diverses milices a fait cinq millions de morts et elle a
paralysé le développement du Congo." (Ibidem)

Conscients
d'avoir perdu leur crédibilité morale à travers le monde, les U.S.A.
espèrent la récupérer en se cachant derrière leurs valets.

De
tout ce qui précède, il s'avère que "la montée du capitalisme du
désastre" marche de pair avec "les crimes organisés", le non-respect
des traités internationaux, du droit international et des organismes
internationaux comme l'ONU. Les valets de ce "nouveau désordre mondial"
ne respectent même pas le droit national.

La
crise financière actuelle va-t-elle changer quelque chose à
l'unilatéralisme américain et à l'arrogance de leurs valets? Ce n'est
pas très sûr. Ils vont continuer à appliquer "la théorie du fou",
c'est-à-dire à se comporter comme des êtres irrationnels partout où ils
prétendent que leurs intérêts sont impliqués.

Il est un fait qu'ils pourraient être coincés par la récession et avoir des difficultés à financer leur armée.

Ce
qui paraît plus ou moins sûr est que leur arrogance pourrait être
mitigée par la montée de la Russie, de la Chine, de l'Inde et tous ces
autres pays appartenant à l'Organisation du Shangaï.


Et nous dans tout ça?


Avons-nous
besoin d'envoyer nos filles et nos fils au front pour gagner "une
guerre de basse intensité" au service du néolibéralisme? La riposte
congolaise est-elle opportune? Que défendent nos filles et fils envoyés
au front? Notre territoire? Il est occupé et vendu. Occupé par les
Mbororo, l'ADF/NALU et LRA, Nkunda les FDLR et les Interahamwe dans la
Province Orientale et dans les Kivus. Kahemba a été offert aux
Angolais. Ailleurs, notre territoire national a été transformé en
carrés miniers et en "zones d'intérêt commun d'exploitation pétrolière"
douteuses.

Alors,
pour qui se battent nos filles et nos fils au front? Pour que les
réseaux maffieux exploitent à leur aise les carrés miniers et que les
Parlementaires se cocufiant gagnent leurs 6000 dollars à la fin du mois
et roulent dans les 4X4 sans inquiétude!

Une
guerre de légitime défense exige des efforts d'un peuple ayant un
"ennemi" commun. Si tout ce peuple sert la ceinture en temps de guerre,
dès qu'il y a un peu de paix, il profite de ses dividendes. Donc, on
pourrait encore comprendre qu'une guerre de légitime défense soit menée
pour sauvegarder les valeurs de solidarité, de fraternité et de partage.

Chez
nous, il n'en est pas ainsi. Nos populations souffrent pendant que
leurs excellences les ministres et leurs honorables restent les seuls à
manger, à boire, à se faire soigner et à envoyer leurs enfants à
l'école.


sont nos véritables fronts de lutte? Au Parlement et au Gouvernement.
Kiakwama kia Kiziki et Mokonda Bonza partagent ce point de vue quand
ils notent: " Ainsi, le dysfonctionnement de l'Exécutif a contaminé le
Parlement qui n'ose plus exercer ses prérogatives constitutionnelles de
contrôle et surtout de sanction. Le parlementaire congolais tient un
discours différent selon qu'il intervient en plénière devant les
caméras ou qu'il s'exprime au moment du vote, les consignes et les mots
d'ordre prenant le pas sur l'intérêt commun." (Lire la Déclaration du
CDC)

Tout
est torpillé à partir de ces deux institutions infiltrées par "les
collabos" du nouveau désordre mondial. Assiéger et/ou dissoudre le
Parlement et les Conseils des ministres pourrait être plus parlant
que pousser nos filles et nos fils au front de Kagame et Nkunda pour
qu'ils aillent servir de chair à canon.

A
notre humble avis, nous avons un long et dur travail de révolution de
la pensée à abattre pour créer un esprit et une culture de la
résistance. Car, tant que notre pays regorgera de toutes ses richesses
du sol et du sous-sol, il sera toujours un objet d'envie. Nous avons
tout intérêt à penser et repenser notre histoire en marge de celle
écrite officiellement par les dominants.

Mais
aussi étudier l'histoire des autres. Surtout celle de ceux qui ont su
"vaincre" "le cavalier solitaire" malgré ses dollars et sa technologie.
Ceci pourrait nous conduire à voir un peu plus loin que les apparences.
Même chez certaines de nos élites intellectuelles, la multilatéralité
des relations internationales ne semble pas avoir entamé leur
conception du soutien du Rwanda en tant qu'hyper-puissance.

En
effet, "les Etats-Unis, écrit Michel Collon, paraissent très forts,
mais le sont-ils vraiment? Avec tous leurs dollars, toutes leurs
technologies et tous leurs crimes, ils ont perdu la guerre de Corée
(1950) et celle du Vietnam (1961-1975), ils ont du se replier du Liban
(1962) et de la Somalie (1993), ils n'auraient sans doute pas gagné en
Yougoslavie (1999) si le président Milosevic avait accepté les combats
terrestres, et ils ont perdu en Irak et en Afghanistan, même s'ils ne
le reconnaissent pas encore.(…) Sur le long terme, les peuples qui
défendent leurs richesses et leur avenir, ne sont-ils pas plus forts
que les dollars et les missiles?" (Ibidem)

L'Amérique
Latine, en organisant l'interdépendance entre le Brésil, le Venezuela,
la Bolivie, le Cuba, l'Argentine, etc. revient petit à petit de "la
thérapie du choc" à laquelle les USA l'avait soumise.

Il
est vrai qu'ils ne la laisseront jamais tranquille. Mais le fait que
ces pays créent des alliances entre eux et s'approchent de l'axe
stratégique auquel appartient la Chine et la Russie pourrait leur
permettre de souffler un peu. La culture de la résistance inculquée à
leurs populations, la redistribution des revenus nationaux et l'effort
soutenu d'alphabétisation sont autant d'atouts sur lesquels ils peuvent
encore compter.

A
moins que l'un ou l'autre front du refus du système téléguidé à parti
de Washington et alliés nous fasse une surprise, penser notre place
dans la géopolitique et la géostratégie moderne nous exigera beaucoup
de temps, de sagesse et d'intelligence. La riposte à la guerre
entretenue par le trio (Kagame, Kabila et Nkunda) telle qu'elle est
menée n'apportera rien de bon au pays. La démission de Gizenga n'est
que de la poudre jetée aux yeux des Congolais. Le système est vicié et
vicieux. Nous y reviendrons.


J.-P. Mbelu

djino


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