FLASH : MESSE DU SAMEDI 07/01/2012 EGLISE SAINT JOSEPH A MATONGE – UNE LITURGIE DE LA PAROLE ET DE L’ENGAGEMENT CHRETIEN POUR SAUVER LE CONGO

Troll a écrit:
Il était temps que l´Eglise Catholique cesse de se croire ..ne pas être concernée par la misère, la soufrance et le desespoir de ses fideles..

"Lettre ouverte à l’Episcopat congolais
Abbé Daniel Ngandu Kabongo,
07 Janvier 2012"
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7059
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7054

"Conclusions de l’Assemblée plénière extraordinaire de la CENCO
L’Eglise catholique dit non à la violence
«Le peuple congolais a faim et soif de justice et de paix »"
° http://lepotentiel.com/afficher_article.php?id_article=119380&id_edition=10019

""Le courage de la vérité" :
extraits du message de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco)
° http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120112204256/joseph-kabila-cardinal-ceni-reportrdc-legislatives-sous-pression-la-ceni-reporte-l-annonce-des-resultats-provisoires.html
La Ceni doit avoir le courage de se remettre en question, de corriger impérativement les graves erreurs fustigées [lors du processus électoral, NDLR] qui ont entamé la confiance de la population en cette institution, sinon de démissionner. (...)
Il ressort de ce rapport [final de la mission d'observation des élections du 28 novembre dernier réalisé par la Cenco, NDLR] et des témoignages recueillis de divers diocèses et d'autres sources que le processus électoral s'est déroulé, à beaucoup d'endroits, dans un climat chaotique. (...)
L'on a noté plusieurs défaillances, des cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, de nombreux incidents malheureux entraînant mort d'homme, des cafouillages, et, à certains endroits, un climat de terreur entretenu et exploité à dessein pour bourrer les urnes. (...)
Ce n'est pas tout. Ce qui se passe présentement au niveau de la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable. C'est une honte pour notre pays. (...)
Nous estimons que le processus électoral a été entaché de graves irrégularités qui remettent en question la crédibilité des résultats publiés. Nous demandons aux organisateurs d'avoir le courage et l'honnêteté de tirer les conséquences qui s'imposent. (...)
L'on ne construit pas un État de droit dans une culture de tricherie, de mensonge et de terreur, de militarisation et d'atteinte flagrante à la liberté d'expression. Si la démocratie est un pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, l'on doit respecter ce peuple. (...)
Si l'on prend le risque de continuer à gouverner le pays par défi, les tensions intérieures plus ou moins maîtrisées à court terme culmineraient, tôt ou tard, dans une crise grave et difficile à dénouer."

"REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (CongoForum)
° http://www.congoforum.be/upldocs/13%2001%2012.pdf
La publication du message de la CENCO hier au soir est évidemment le sujet-vedette du
jour. Mais ce sujet attendu comme « explosif » semble bien finalement être un pétard
mouillé. On n’a guère progressé vers la fameuse « vérité des urnes ».
(...)
° http://www.congoforum.be/upldocs/le-peuple-congolais-a-faim-et-soif-de-justice-et-de-paix&format=pdf.pdf
{ Ce texte a d’abord le mérite d’exister. Dans la RDC telle qu’elle est aujourd’hui, l’Eglise
catholique est pratiquement seule à avoir le poids, la carrure et l’audience pur rendre
public ce genre de message en ayant une large audience et sans courir de risques graves
de répression. Ils l’ont fait. Dont acte.

Il est tout aussi certain que ce texte décevra.
Il décevra bien sûr les sectateurs sectaires de Kabila comme de Tshisekedi, puisqu’il ne
décide ni pour le président qui dit qu’on l’a élu, ni pour celui qui se dit président élu, et
ne donne pas non plus de recette pour sortir quelque chose du salmigondis des résultats.
Il décevra ceux qui tenaient à la « vérité des urnes » parce qu’il ne dit, ni ce qu’elle
pouvait être, ni comment on la pourrait reconstituer, ni qu’elle est définitivement perdue
et qu’il faut recommencer les élections.

Il décevra par ce que, si l’on attendait beaucoup des évêques et si cette attente était
beaucoup plus large que la seule communauté catholique, ce n’était pas principalement à
cause de leur prestigieux statut « d’autorité morale », mais du fait des 30.000
observateurs de l’Eglise. On était donc en droit de penser que la Cenco possédait des
résultats « alternatifs » pour au moins la moitié des breaux de vote et quand
Monsengwo, personnage supposé sérieux, déclare publiquement qu’un résultat n’est pas
« conforme à la vérité (des urnes) », on suppose qu’il la connaît, au moins partiellement.
La CENCO n’a fait connaître aucun chiffre, est restée dans le vague et le général et
s’expose tout simplement à la supposition de n’avoir rien fait d’autre q’un coup de bluff.

Il décevra par l’incohérence de ses propos sur la CENI. On ne se fait pas prêtre sans une
certaine foi dans les vertus de la prédication, soit. Mais penser que la CENI va se
convertir à la suite d’une exhortation et se mettre subitement à « bien faire son travail »
ou aura le courage de démissionner, c’est vraiment confondre le boulevard du 30 juin
avec le chemin de Damas.
Le texte fait même des suggestions pour une nouvelle CENI, faisant une place à la
société civile. C’est fort bien de reconnaître aujourd’hui ce que de nombreux
observateurs nationaux ou étrangers (dont nous-mêmes) et même le Sénat de la RDC
s’étaient rendu compte il y a longtemps : l’une des erreurs, source de la chienlit, a été de
laisser se constituer une CENI purement politique. Mais à quoi servirait aujourd’hui une
CENI bis ? A organiser de nouvelles élections, crédibles cette fois ? Alors, il fallait le dire
haut et clair.

Il décevra encre par l’irréalisme de ses suggestions. Irréalisme pratique d’abord. A quoi
sert de demander « au Parlement » de « prendre des mesures urgentes » ? Quel
Parlement ? L’ancien ou celui dont on attend les résultats de l’élection ? Peut-on même
dire que dans cette situation d’entre-deux il y a encore en RDC un Parlement qui puisse
se réunir valablement ? Irréalisme moral ensuite. Peut-on sérieusement penser que si un
gouvernement, un Parlement, bref, une classe dirigeante, a pris la responsabilité de
créer, pour servir ses ambitions, le chaos que l’on décrit, elle va changer son fusil
d’épaule parce qu’on l’y exhorte ?
Il décevra parce qu’à propos de la même CENI, il ne propose rien de plus que sa
démission. Il ne faut pas relire de nombreuses fois le texte pour s’apercevoir qu’il accuse
la CENI de forfaiture, même si le mot n’y est pas. Il fallait dés lors réclamer l’arrestation
des coupables et des poursuites judiciaires. Elles auraient sans doute été refusées par le
pouvoir, mais au moins les choses auraient été claires pour tout le monde.

Il décevra, non parce que c’est un texte chrétien, mais parce que c’est un texte
ecclésiastique. En tant que CENCO, les évêques n’ont pas à s’occuper des élections ni de
toute autre question politique. Lorsqu’ils s’en occupent, toutefois, ils exercent un droit
qu’ils ont en tant que citoyens congolais, et non comme évêques. Certes, c’est leur
fonction qui leur permet de parler sans crainte mais, lorsqu’ils exercent leur droit
politique de citoyen, ils doivent être conscients qu’ils parlent non pour eux-mêmes ou
pour les seuls catholiques, mais pour des citoyens parmi lesquels beaucoup ne sont pas
de leur confession. Il faudrait donc qu’ils laissent au vestiaire leurs soutanes, leurs
invocations et leurs lieux communs pour sermon du dimanche. Qui va croire que Ngoy
Mulunda va se convertir ? Qui croit à une possibilité de « dialogue » entre Kabila et
Tshisekedi ?

Il décevra enfin parce que, justement à cause de ce ton ecclésial, ils ne disent pas que la
RDC a atteint les limites de ce qui est pacifiquement possible et oublient de citer cet
autre passage des Ecritures : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive ». Le
seul mérite des élections – il est seul, mais il est immense – est de substituer un
processus pacifique à la violence dans la conquête du pouvoir. L’efficacité de ces
élections réside entièrement dans leur crédibilité. Sans élections crédibles, on est obligé de revenir à la force. } "