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Le lynchage des Noirs aux Etats-unis entre 1882 et 1968

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Le lynchage des Noirs aux Etats-unis entre 1882 et 1968 Empty Le lynchage des Noirs aux Etats-unis entre 1882 et 1968

Message  AKABANGA 22/2/2012, 1:13 am




Le fait de lyncher consiste à exécuter sommairement une personne, un accusé, sans jugement régulier et par une décision collective, en affligeant à cette personne de graves violences.

Le lynchage des noirs aux États-Unis débuta en 1865 avec l’apparition du Ku Klux Klan, un groupement raciste. Non content de la décision du Président Lincoln d’abolir l’esclavage en 1863, ceux-ci décidèrent d’intervenir.

Leurs actions étaient destinées à effrayer les noirs. Ils étaient coiffés de cagoules blanches pointues et faisaient brûler la nuit d’immenses croix et brandissaient des torches enflammées lors de cérémonies la nuit. Ces cérémonies étaient appelées expéditions punitives contre les noirs, le but étant de leur causer une grande frayeur. Toutefois, ce groupe de racistes allaient bien souvent plus loin puisqu’ils organisaient les lynchages de noirs soupçonnés de crimes imaginaires. Les partisans du Klu Klux Klan sévissaient principalement dans les états du Sud des Etats-Unis : Texas, Louisiane, Alabama, Mississippi et Géorgie. Quelques années plus tard ce racisme et cette haine envers la communauté noirs s’étendit à toute la communauté américaine.

Les noirs étaient principalement accusés de viol sur des femmes blanches ou de meurtres, mais généralement il suffisait d’une dispute, d’insultes avec un blanc ou même d’un témoignage à charge contre un blanc pour qu’ils soient lynchés.

Les foules voulaient se faire justice elles-mêmes et pour cela elles organisaient des lynchages publics, n’hésitant pas à aller tirer le prisonnier de sa cellule, souvent sous l’œil du shérif. Le juge Meyers de Chattanooga le dit lui-même : « il fallait à la communauté blanche un corps noir, pas nécessairement celui de la personne qui avait commis le crime ». Il cite notamment le lynchage de Ed Johnson, qui un siècle plus tard fut innocenté du crime qui lui était reproché.

La police était donc très impliquée dans ces affaires de lynchage et c’est pourquoi les auteurs de ces lynchages n’étaient pas jugés, considérés comme des personnes inconnues, alors qu’elles posaient à côté de leurs victimes, à visage découvert, pour prendre des photos.
Les maires des communes allaient même jusqu’à donner une journée de libre aux écoliers pour aller voir un être humain brûlé vif ; de même que les Chemins de fer organisaient des excursions pour assister aux tortures infligées. Ces tortures étaient diverses :
- pendaisons (parfois plusieurs en même temps)
- le bûcher
- les mutilations
- des lacérations
- …

Quelques exemples :
- le 6 mai 1922, 3 noirs furent brûlés vifs, accusés du viol d’une fille blanche de 17 ans. Un fut castré avant de succomber aux flammes.
- Rufus Moncrief fut torturé puis pendu à un arbre avec son chien pour avoir refusé de se découvrir devant un blanc.

Ceux les plus concernés par ces lynchages étaient les noirs aspirant à une vie mailleure : ils s’éduquaient, parvenaient à acquérir un champ, une femme, ceux qui s’impliquaient dans la vie politique etc. Cela déplaisait aux blanc, qui considéraient que les noirs étaient et devaient rester des esclaves de par leur couleur de peau et leurs origines.

Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, des femmes noires ainsi que des enfants moirs étaient également victimes de lynchages.

Il y eu en 1882 et 1927, 92 femmes lynchées.

Exemples :

- en 1911, Laura Nelson fut pendue à un pont d’Oklahoma avec son fils de 14 ans, dont elle avait prit la défense.
- Début du XX siècle, un homme noir fut pendu avec ses 3 enfants. ( voir photo en annexe).

Et en 1933 une étude montra que sur 100 lynchages de noirs, un tiers des victimes étaient innocentes des faits qui leur étaient reprochés.

Cependant des gens, aussi bien noirs que blanc se sont révoltés et ont dénoncé ces lynchages, notamment Billie Holyday, chanteuse noire, avec sa célèbre chanson Strange Fruit en 1939. (voir les paroles en annexe). Ainsi elle décrit l’atrocité des lynchages des noirs. Ce poème deviendra le symbole du racisme américain des années 30 et de la lutte des noirs contre la ségrégation.

III) Conséquences et chiffres

Entre 1882 et 1968, 4742 noirs ont connu le même sort dont la moitié dans le Mississippi, la Géorgie, le Texas, l’Alabama et la Louisiane.

Ces lynchages ont fait l’objet d’un commerce : les victimes étaient prises en photo, transformées par la suite en carte postale dont la poste fédérale a finalement interdit l’acheminement en1908. Ainsi peut-on voir ci-dessus une carte postale [vendue 10 centimes] de Jesse Washington, brûlé vif à Waco, Texas, en 1916.
Ces crimes étaient considérés comme des spectacles pour la communauté blanche américaine et ont activement contribués à la ségrégation des noirs aux Etats-Unis.
Dans les années 60, ces lynchages et ces ségrégations vont pousser la communauté noire à se révolter et à vouloir les même droits que les blancs.

Cependant, deux groupes se distinguent à l’intérieur de cette communauté. L’une prône la non-violence comme moyen de lutte et l’autre au contraire décide d’agir violemment.

Le premier groupe est mené par le pasteur Martin Luther King fervent partisan de la Lutte des noirs pour les droits civiques. Selon lui la seule méthode pour en finir avec ces lynchages et ces ségrégations est la parole, la non-violence :boycott, marches dont celle de Washington le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial où il prononça l’un de ses discours le plus célèbre « I have a dream », dans lequel il exprime son souhait le plus cher, c’est-à-dire de voir un jour les blancs et les noirs vivre ensemble et cohabiter ensemble.

Mais ce concept n’est pas partagé de tous. En effet, en 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondèrent The Black Panthers Party, groupe armé prônant la violence comme moyen de lutte. Ce parti est pour l’auto-défense des communautés noires et prône la suprématie de la race noire.

On peut donc voir que contrairement à Martin Luther King, ce groupe ne souhaite pas s’intégrer, mais bien se démarquer.

IV) Conclusion

On peut dire que le lynchage des noirs aux Etats-Unis montra un réel malaise dans la société américaine de l’époque, une société raciste envers les noirs et commettait des crimes horribles afin de garder ces esclaves si chers à leurs yeux.
Et même si aujourd’hui la condition des afro-américains à évoluée, nous pouvons constater que cette communauté est toujours lésée et victimes d’inégalités (ouragan Katrina).
Pour information, le Ku Klux Klan subsiste encore et continu d’organiser des cérémonies étranges, surtout dans le sud des Etats-Unis.
On peut également ajouter que tous ces crimes font partie à jamais de l’histoire des Etats-Unis, que rien ne pourra faire oublier et dont nous devons nous souvenir pour que plus jamais des crimes pareils ne recommencent.

V) Questions

Pourquoi une telle haine ? Comment peut-on tuer sans état d’âme des personnes ? Comment peut-on réduire un être humain à l’esclavage et à l’humilier juste pour sa couleur de peau et de ses origines ?
À ces questions l’on pourrait répondre que les américains considéraient les noirs comme des sous-hommes voir pires que des animaux puisqu’ils les tuaient avec leur animaux.
La peur de l’inconnu, ainsi que la différence peuvent expliquer ces actes mais certainement pas les excuser.
L’expression « l’homme est un loup pour l’homme » est ici très appropriée puisque des êtres humains sont capables de tuer d’autres être humains sous prétexte de leurs différences. Mais c’est justement ces différences qui font le monde et la richesse du monde.

texte de Julie Géhéniaux, 16 octobre 2006

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