CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
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CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
C'est depuis 3 siecles que nous sommes en guerre contre les gens de milles collines. Ils sont comme des amibes. Ils s'enkystent quand ils sont en position de faiblesse et se reveillent quand l'ennemi est distrait. On ne les combat pas dans les brouhahas mais dans le calme. Alors on utilise les memes armes....
(Lisez le livre 3 siecles chez les bashis.......)
Faut jamais prendre le silence du Rais comme une faiblesse. 2014 vous reserve des surprises.
Plusieurs personnalité du pays ont pleurer mamadou ndala aujourd'hui en kinshasa en. Commencant par le chef de l'etat de lui même , la familles de mamadou totalement prise en charge par l'etat congolais a vie
FLASH!!! DIFFICILE A DIRE MAIS DES TÊTES VONT TOMBER SUITE A LA MORT DE MAMADOU NDALA. LA MORT DE CE DERNIER FERA NAITRE LA VÉRITÉ... LE RAÏS EST LE SILENCE D'OR. KEBA NA MAYI OYO ENINGANAKA TE!
DES ARRESTATIONS DEJA
Plusieurs arrestations a Beni au sein des FARDC_RWANDA. Le Colonel Tito a notamment été appréhendé pour raisons d'enquêtes sur l'assassinat de Mamadou. La thèse des ADF ne tient qu'a un fil, bcp de soldats sur place et d'officiers soupçonnent les ex-CNDP, puisque ce sont eux qui sont en charge du secteur de Beni.
Nb: A l'est nous avons deux Fardcs. Les Fardc_rwanda et les Fardc_congo.
-Colonel Murendi commandant 808 regiment aux arrets car figurant sur les derniers contacts du telephone d'un adjudant Benjamin retrouvé sur le perimetre de l'assassinat.
Plusieurs vont tomber
(Lisez le livre 3 siecles chez les bashis.......)
Faut jamais prendre le silence du Rais comme une faiblesse. 2014 vous reserve des surprises.
Plusieurs personnalité du pays ont pleurer mamadou ndala aujourd'hui en kinshasa en. Commencant par le chef de l'etat de lui même , la familles de mamadou totalement prise en charge par l'etat congolais a vie
FLASH!!! DIFFICILE A DIRE MAIS DES TÊTES VONT TOMBER SUITE A LA MORT DE MAMADOU NDALA. LA MORT DE CE DERNIER FERA NAITRE LA VÉRITÉ... LE RAÏS EST LE SILENCE D'OR. KEBA NA MAYI OYO ENINGANAKA TE!
DES ARRESTATIONS DEJA
Plusieurs arrestations a Beni au sein des FARDC_RWANDA. Le Colonel Tito a notamment été appréhendé pour raisons d'enquêtes sur l'assassinat de Mamadou. La thèse des ADF ne tient qu'a un fil, bcp de soldats sur place et d'officiers soupçonnent les ex-CNDP, puisque ce sont eux qui sont en charge du secteur de Beni.
Nb: A l'est nous avons deux Fardcs. Les Fardc_rwanda et les Fardc_congo.
-Colonel Murendi commandant 808 regiment aux arrets car figurant sur les derniers contacts du telephone d'un adjudant Benjamin retrouvé sur le perimetre de l'assassinat.
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Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Deux suspects rwandophones aux arrêts et un général en résidence surveillée
Malembe malembe peut-être ba kokanga ba enemmis ya RDC (congolais comme étrangers)
(BENI)- Deux militaires rwandophones dont le colonel Murenidi commandant du 808 ème régiment de l’armée congolaise déployé à Beni ont été arrêtés samedi par les enquêteurs qui travaillent pour élucider la mort du colonel Mamadou Ndala.
Les deux sont considérés comme suspects mais la suite de l’enquête pourra déterminer le rôle que chacun d’eux a joué dans le meurtre. Dans le périmètre du lieu où s’est commis le crime, l’équipe d’enquêteurs aurait trouvé un téléphone fonctionnant normalement. Selon des sources militaires, le téléphone appartiendrait à l’adjudant Benjamin, un militaire rwandophone du 808 ème régiment. Dans le journal d’appel, le dernier numéro que Benjamin a appelé, se révèle être celui du colonel Murendi, commandant du régiment mis en cause. Selon nos sources sur place, l’un des enquêteurs aurait appelé le dernier numéro mais son interlocuteur ne parlait que kinyarwanda et ensuite, il aurait coupé. Poursuivant leur travail d’investigation, les enquêteurs ont fini par mettre la main sur l’adjudant Benjamin rwandophone présumé tireur de la roquette contre la jeep du colonel Mamadou et le fameux colonel Murendi, commandant du 808 ème régiment.
Les recherches continuent et l’équipe travaille pour remonter la filière et établir toutes les complicités. Toujours à Beni, le général katangais Moundos de la garde républicaine a été aussi arrêté. D’après des sources militaires, le commandant du grand nord se serait disputé plusieurs fois la direction des opérations contre les Adf-Nalu avec l’illustre disparu. Pour raisons d’enquête, il a été placé en résidence surveillée. Les habitants de Beni mis au parfum de ces différentes arrestations se moquent totalement du ministre de la communication et medias, Lambert Mende qui a avancé intentionnellement, selon eux, une fausse thèse des Adf-Nalu pour brouiller la piste, a déploré un notable de Beni.
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-du-colonel-mamadou-deux-suspects-rwandophones-aux-arrets-et-un-general-en-residence-surveillee
Malembe malembe peut-être ba kokanga ba enemmis ya RDC (congolais comme étrangers)
(BENI)- Deux militaires rwandophones dont le colonel Murenidi commandant du 808 ème régiment de l’armée congolaise déployé à Beni ont été arrêtés samedi par les enquêteurs qui travaillent pour élucider la mort du colonel Mamadou Ndala.
Les deux sont considérés comme suspects mais la suite de l’enquête pourra déterminer le rôle que chacun d’eux a joué dans le meurtre. Dans le périmètre du lieu où s’est commis le crime, l’équipe d’enquêteurs aurait trouvé un téléphone fonctionnant normalement. Selon des sources militaires, le téléphone appartiendrait à l’adjudant Benjamin, un militaire rwandophone du 808 ème régiment. Dans le journal d’appel, le dernier numéro que Benjamin a appelé, se révèle être celui du colonel Murendi, commandant du régiment mis en cause. Selon nos sources sur place, l’un des enquêteurs aurait appelé le dernier numéro mais son interlocuteur ne parlait que kinyarwanda et ensuite, il aurait coupé. Poursuivant leur travail d’investigation, les enquêteurs ont fini par mettre la main sur l’adjudant Benjamin rwandophone présumé tireur de la roquette contre la jeep du colonel Mamadou et le fameux colonel Murendi, commandant du 808 ème régiment.
Les recherches continuent et l’équipe travaille pour remonter la filière et établir toutes les complicités. Toujours à Beni, le général katangais Moundos de la garde républicaine a été aussi arrêté. D’après des sources militaires, le commandant du grand nord se serait disputé plusieurs fois la direction des opérations contre les Adf-Nalu avec l’illustre disparu. Pour raisons d’enquête, il a été placé en résidence surveillée. Les habitants de Beni mis au parfum de ces différentes arrestations se moquent totalement du ministre de la communication et medias, Lambert Mende qui a avancé intentionnellement, selon eux, une fausse thèse des Adf-Nalu pour brouiller la piste, a déploré un notable de Beni.
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-du-colonel-mamadou-deux-suspects-rwandophones-aux-arrets-et-un-general-en-residence-surveillee
Jim KK
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
CHEZ NOUS A L'EST LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI SE MANGE FROID. ATTENDEZ VOIR. NE PRENEZ PAS CE SILENCE COMME UNE FAIBLESSE. HAPANA CHEZA NA MUTU ALIKOMALIA TANZANIA...Jim KK a écrit:Deux suspects rwandophones aux arrêts et un général en résidence surveillée
Malembe malembe peut-être ba kokanga ba enemmis ya RDC (congolais comme étrangers)
(BENI)- Deux militaires rwandophones dont le colonel Murenidi commandant du 808 ème régiment de l’armée congolaise déployé à Beni ont été arrêtés samedi par les enquêteurs qui travaillent pour élucider la mort du colonel Mamadou Ndala.
Les deux sont considérés comme suspects mais la suite de l’enquête pourra déterminer le rôle que chacun d’eux a joué dans le meurtre. Dans le périmètre du lieu où s’est commis le crime, l’équipe d’enquêteurs aurait trouvé un téléphone fonctionnant normalement. Selon des sources militaires, le téléphone appartiendrait à l’adjudant Benjamin, un militaire rwandophone du 808 ème régiment. Dans le journal d’appel, le dernier numéro que Benjamin a appelé, se révèle être celui du colonel Murendi, commandant du régiment mis en cause. Selon nos sources sur place, l’un des enquêteurs aurait appelé le dernier numéro mais son interlocuteur ne parlait que kinyarwanda et ensuite, il aurait coupé. Poursuivant leur travail d’investigation, les enquêteurs ont fini par mettre la main sur l’adjudant Benjamin rwandophone présumé tireur de la roquette contre la jeep du colonel Mamadou et le fameux colonel Murendi, commandant du 808 ème régiment.
Les recherches continuent et l’équipe travaille pour remonter la filière et établir toutes les complicités. Toujours à Beni, le général katangais Moundos de la garde républicaine a été aussi arrêté. D’après des sources militaires, le commandant du grand nord se serait disputé plusieurs fois la direction des opérations contre les Adf-Nalu avec l’illustre disparu. Pour raisons d’enquête, il a été placé en résidence surveillée. Les habitants de Beni mis au parfum de ces différentes arrestations se moquent totalement du ministre de la communication et medias, Lambert Mende qui a avancé intentionnellement, selon eux, une fausse thèse des Adf-Nalu pour brouiller la piste, a déploré un notable de Beni.
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-du-colonel-mamadou-deux-suspects-rwandophones-aux-arrets-et-un-general-en-residence-surveillee
Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Voici selon "le site voiceofcongo.net" le 1er suspect Tutsis, Le Col. Murenzi commandant du 808 ème régiment
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-de-mamadou-voici-le-1er-suspect-tutsis-le-col-murenzi-commandant-du-808-eme-regiment
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-de-mamadou-voici-le-1er-suspect-tutsis-le-col-murenzi-commandant-du-808-eme-regiment
Jim KK
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Imperium a écrit:C'est depuis 3 siecles que nous sommes en guerre contre les gens de milles collines. Ils sont comme des amibes. Ils s'enkystent quand ils sont en position de faiblesse et se reveillent quand l'ennemi est distrait. On ne les combat pas dans les brouhahas mais dans le calme. Alors on utilise les memes armes....
(Lisez le livre 3 siecles chez les bashis.......)
Faut jamais prendre le silence du Rais comme une faiblesse. 2014 vous reserve des surprises.
Plusieurs personnalité du pays ont pleurer mamadou ndala aujourd'hui en kinshasa en. Commencant par le chef de l'etat de lui même , la familles de mamadou totalement prise en charge par l'etat congolais a vie
FLASH!!! DIFFICILE A DIRE MAIS DES TÊTES VONT TOMBER SUITE A LA MORT DE MAMADOU NDALA. LA MORT DE CE DERNIER FERA NAITRE LA VÉRITÉ... LE RAÏS EST LE SILENCE D'OR. KEBA NA MAYI OYO ENINGANAKA TE!
DES ARRESTATIONS DEJA
Plusieurs arrestations a Beni au sein des FARDC_RWANDA. Le Colonel Tito a notamment été appréhendé pour raisons d'enquêtes sur l'assassinat de Mamadou. La thèse des ADF ne tient qu'a un fil, bcp de soldats sur place et d'officiers soupçonnent les ex-CNDP, puisque ce sont eux qui sont en charge du secteur de Beni.
Nb: A l'est nous avons deux Fardcs. Les Fardc_rwanda et les Fardc_congo.
-Colonel Murendi commandant 808 regiment aux arrets car figurant sur les derniers contacts du telephone d'un adjudant Benjamin retrouvé sur le perimetre de l'assassinat.
Plusieurs vont tomber
Imperium a écrit:Jim KK a écrit:Deux suspects rwandophones aux arrêts et un général en résidence surveillée
Malembe malembe peut-être ba kokanga ba enemmis ya RDC (congolais comme étrangers)
(BENI)- Deux militaires rwandophones dont le colonel Murenidi commandant du 808 ème régiment de l’armée congolaise déployé à Beni ont été arrêtés samedi par les enquêteurs qui travaillent pour élucider la mort du colonel Mamadou Ndala.
Les deux sont considérés comme suspects mais la suite de l’enquête pourra déterminer le rôle que chacun d’eux a joué dans le meurtre. Dans le périmètre du lieu où s’est commis le crime, l’équipe d’enquêteurs aurait trouvé un téléphone fonctionnant normalement. Selon des sources militaires, le téléphone appartiendrait à l’adjudant Benjamin, un militaire rwandophone du 808 ème régiment. Dans le journal d’appel, le dernier numéro que Benjamin a appelé, se révèle être celui du colonel Murendi, commandant du régiment mis en cause. Selon nos sources sur place, l’un des enquêteurs aurait appelé le dernier numéro mais son interlocuteur ne parlait que kinyarwanda et ensuite, il aurait coupé. Poursuivant leur travail d’investigation, les enquêteurs ont fini par mettre la main sur l’adjudant Benjamin rwandophone présumé tireur de la roquette contre la jeep du colonel Mamadou et le fameux colonel Murendi, commandant du 808 ème régiment.
Les recherches continuent et l’équipe travaille pour remonter la filière et établir toutes les complicités. Toujours à Beni, le général katangais Moundos de la garde républicaine a été aussi arrêté. D’après des sources militaires, le commandant du grand nord se serait disputé plusieurs fois la direction des opérations contre les Adf-Nalu avec l’illustre disparu. Pour raisons d’enquête, il a été placé en résidence surveillée. Les habitants de Beni mis au parfum de ces différentes arrestations se moquent totalement du ministre de la communication et medias, Lambert Mende qui a avancé intentionnellement, selon eux, une fausse thèse des Adf-Nalu pour brouiller la piste, a déploré un notable de Beni.
http://www.voiceofcongo.net/assassinat-du-colonel-mamadou-deux-suspects-rwandophones-aux-arrets-et-un-general-en-residence-surveillee
CHEZ NOUS A L'EST LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI SE MANGE FROID. ATTENDEZ VOIR. NE PRENEZ PAS CE SILENCE COMME UNE FAIBLESSE. HAPANA CHEZA NA MUTU ALIKOMALIA TANZANIA...
Dites donc chers Compatriotes, ressaisissez-vous, il n'est plus acceptable de vous comporter si légèrement !!!
C'est de la "collaboration" et/ou de "l'ignorance crasse" de votre part; et de celle du régime, c'est de l'amateurisme criminel et/ou de la collabo-trahison inacceptable, tous incompatibles avec la gestion responsable du pays, passibles sinon du peloton d’exécution au moins de l'embastillement à perpétuité !!!
- Ce cher Imperium, mushi lui-même sans doute, se complaît à magnifier sans compter leur geste héroïque qu'il prolonge pendant 3 siècles et pourquoi pas 10, 5 ou 2 ? Je ne connais pas sa référence "historienne" moi qui pourtant m'intéresse aux livres sur l'histoire de notre pays ! (Pourriez-vous d'ailleurs me donner la référence exacte de votre document ?)
Sinon, non pas que je ne retienne pas la résistance du(des) petit(s) royaume(s) des Bashi face au grand royaume du Rwanda (sic ! je n'y peux rien, c'est ça l'Histoire) mais que vous situez aujourd'hui le combat dans un cadre ethno-régional me parait pour le coup enfantin, utopique, à côté de la plaque...
-
Ce même Mende qui n'hésita pas à nous révéler sans honte que sous leur règne il y'a encore peu, Kabarebe, l'ancien chef de "JK" au Rwanda puis au Congo, le ci-devant CEM des RDF (l'Armée rwandaise) puis Ministre de la Défense rwandais initiait et recevait volontiers toute nouvelle et toute confidence des commandants de nos FARDC à l'Est..."(...)A l'est nous avons deux Fardcs. Les Fardc_rwanda et les Fardc_congo.
(...)
Les habitants de Beni mis au parfum de ces différentes arrestations se moquent totalement du ministre de la communication et medias, Lambert Mende qui a avancé intentionnellement, selon eux, une fausse thèse des Adf-Nalu pour brouiller la piste, a déploré un notable de Beni.
Est-ce de la bêtise d'une ignorance crasse et/ou simplement d'idiot utile ou alors de la collabo-trahison consentante, chers Imperium et JimKK, que d'accepter de vous berner et de tenter à nous l'imposer, que de nous faire croire que de tels dirigeants méritent encore notre adhésion sous prétexte d'un nébuleux impératif nationaliste et légitimiste ?
Je veux bien croire avec vous que chez celui que vous appelez Raïs le silence n'est pas une faiblesse mais qu'est-ce qui nous confirme que c'est là une réalité aujourd'hui sinon tout au plus un simple espoir à nous tous ?
Que par exemple l'existence dont vous attestez vous-même dans notre propre armée nationale des Fardc pro-Rwanda à coté des Fardc pro-Congo ne vous révolte pas plus que ça, ne vous donne aucune autre puce à l'oreille que seulement continuer à croire à un Rais paré de toutes les vertus, faites quand-même bien attention à vous mêmes car ne vous étonnez pas alors que demain nous vous poursuivions de toute notre implacable vindicte d'avoir participé à la vente du pays !!!
Compatriotiquement!
Dernière édition par ndonzwau le 6/1/2014, 4:45 am, édité 2 fois
ndonzwau
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Pour ndozwaou rien de bon ne vient de l'est du congo.
Voici le livre en question...https://openlibrary.org/books/OL5553192M/Trois_sie%CC%80cles_chez_les_Bashi.
Guerres rwandaises contre le Congo: interrogeons l'histoire!
Mme Mulegwa Kinja
La guerre que le Rwanda conduit en République démocratique du Congo interpelle vivement tous les patriotes congolais de faire montre d'un esprit de clarté, de fermeté, de vigilance et de détermination dans les actions de résistance contre les envahisseurs. Nous ne devons pas nous tromper d'adversaires ni d'objectifs visés.
La confusion et la propagande des dirigeants rwandais et leurs relais médiatiques sur les motivations de cette guerre doivent être dénoncées et déjouées par tous les moyens en rétablissant la vérité et le droit.
C'est dans cette double motivation que j'évoque l'expérience vécue par le Bushi et le peuple Shi qui ont été confrontés, dans un passé lointain (avant la colonisation européenne), à des conflits armés avec les Banyanrwanda. Cette expérience historique peut éclairer nos lanternes sur l'expédition actuelle et ses buts inavoués.
Cette étude, intitulée "NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LES BANYRWANDA ET LE BUSHI PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE"*, effectuée en 1985 par deux chercheurs congolais, analyse et compare des données historiques, à travers divers écrits anciens, pour mettre en lumière les constatations suivantes:
- L'intention guerrière des Banyarwanda ne date pas d'aujourd'hui, elle est ancienne et fait partie de l'histoire du Rwanda.
- La volonté et l'obsession maladive d'annexer le Bushi sont permanentes.
- L'instinct des Tutsi de dominer les voisins, tant à l'intérieur de leur pays qu'à l'extérieur, est dans leur sang.
- Le peuple Shi, vaillant et discipliné, à travers diverses expéditions et campagnes dans un passé lointain, a réussi à tenir en respect l'envahisseur Tutsi.
- Contrairement aux fausses affirmations répandues ici et là sur les relations et les liens entre les Bashi et les Tutsi, le territoire des Bashi (Kabare, Walungu, Kalehe, Idjwi-Buhavu...), une grande partie de la province du Sud-Kivu avec Bukavu pour chef-lieu, n'a jamais fait partie du Rwanda.
- Le peuple Shi et les peuples apparentés sont différents des Banyarwanda.
Ce travail publié en 1985, les ouvrages et auteurs (dont le Rwandais Abbé Alexis KAGAME) auxquels il se réfère, constituent un vivier de témoignages et d'arguments objectifs basés sur l'histoire et peuvent aider beaucoup les Congolais, et surtout les étrangers, à se faire leur propre opinion sur la motivation profonde et les visées réelles des Banyrwanda dans cette guerre contre la République démocratique du Congo et les autres ethnies des provinces du Nord et Sud-Kivu.
La récidive des petits-fils des Banyarwanda d'avant la colonisation européenne - dans l'ambition démesurée d'occuper par la force et la ruse une partie du territoire congolais, en l'occurrence le Kivu, doit être condamnée par tous car contraire à la vérité et au droit international.
Les populations du Kivu ont assez souffert des conséquences de drames exportés à répétition par les pouvoirs successifs du Rwanda et du Burundi, par une présence massive et prolongée des réfugiés Tutsi et Hutu.
Cette étude pour la compréhension de la crise congolaise actuelle sous l'angle historique mérite d'être notée et largement diffusée pour servir d'éclairage et de témoignage.
C'est ma modeste contribution, en tant que femme Mushi, fière de mon identité, de mes origines, et révoltée par tous les mensonges et contre-vérités qu'on entend ici et là sur cette aventure guerrière rwandaise en terre congolaise.
Madame MULEGWA Kinja
* par Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi et Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu
Tiré de Cahiers du CERP, No 2, 1985
ISDR/BUKAVU/ZAÏRE
NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LE RWANDA ET LE BUSHI
PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE
par
1. Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi
2. Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu
INTRODUCTION
Les récits sur les guerres qui ont opposé le Rwanda au Bushi (son rival de l'Ouest du Lac Kivu en territoire zaïrois) nous ont été présentés pour la première fois par notre Oncle BASAKA CHUMUGABO (mort à Mbiza-Kabare en 1972 à l'âge de ±80 ans). Ces récits étaient destinés seulement à prouver la force de l'armée shi dont notre conteur vantait les mérites au cours des ans, notamment les victoires sur RWABUGIRI KIGELI IV du Rwanda et sur les Bahavu que le prince shi BIGOMOKERO, fils de NABUSHI MAKOMBE, avait repoussés au-delà de la Nyabarongo (1).
Alors que nous débutions nos études universitaires à la Faculté des Lettres (Lubumbashi), notre souci de connaître davantage cette région s'accrût grâce à l'analyse faite par l'Abbé KAGAME Alexis sur les expéditions rwandaises au Bushi, laquelle nous permit d'être en présence de deux versions différentes de ces conflits armés qui ont, de longue date, opposé ces deux formations (2).
L'Abbé KAGAME a été le premier à écrire sur ces conflits armés mais il n'a présenté que la version rwandaise du problème. La version shi n'a jamais été donnée sauf quelques références à la question qu'on retrouve dans les oeuvres du R.P. COLLE et Paul MASSON (3).
David S. NEWBURY a, en 1974 et 1975, présenté deux travaux sur les campagnes de RWABUGIRI (4). Dans le premier travail, NEWBURY, dont le terrain de recherches reste l'île IDJWI, donne seulement une chronologie des événements et la bibliographie sur les campagnes de RWABUGIRI KIGELI IV en insistant plus sur le BUHAVU (pays des Bahavu). Son deuxième article complète le premier et apporte des détails sur sa vision des attaques rwandaises à Idjwi.
Notre souci, dans ce travail, est d'apporter des correctifs et une lumière à la description des expéditions rwandaises au Bushi (pays des Bashi), telles qu'elles sont présentées par l'Abbé KAGAME dans ses oeuvres (5).
Nous nous limiterons aux seules expéditions organisées contre le Bushi (pays des Bashi) que nous présenterons d'abord avant de donner des correctifs aux analyses de KAGAME d'après la version shi de la question.
Voici le livre en question...https://openlibrary.org/books/OL5553192M/Trois_sie%CC%80cles_chez_les_Bashi.
Guerres rwandaises contre le Congo: interrogeons l'histoire!
Mme Mulegwa Kinja
La guerre que le Rwanda conduit en République démocratique du Congo interpelle vivement tous les patriotes congolais de faire montre d'un esprit de clarté, de fermeté, de vigilance et de détermination dans les actions de résistance contre les envahisseurs. Nous ne devons pas nous tromper d'adversaires ni d'objectifs visés.
La confusion et la propagande des dirigeants rwandais et leurs relais médiatiques sur les motivations de cette guerre doivent être dénoncées et déjouées par tous les moyens en rétablissant la vérité et le droit.
C'est dans cette double motivation que j'évoque l'expérience vécue par le Bushi et le peuple Shi qui ont été confrontés, dans un passé lointain (avant la colonisation européenne), à des conflits armés avec les Banyanrwanda. Cette expérience historique peut éclairer nos lanternes sur l'expédition actuelle et ses buts inavoués.
Cette étude, intitulée "NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LES BANYRWANDA ET LE BUSHI PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE"*, effectuée en 1985 par deux chercheurs congolais, analyse et compare des données historiques, à travers divers écrits anciens, pour mettre en lumière les constatations suivantes:
- L'intention guerrière des Banyarwanda ne date pas d'aujourd'hui, elle est ancienne et fait partie de l'histoire du Rwanda.
- La volonté et l'obsession maladive d'annexer le Bushi sont permanentes.
- L'instinct des Tutsi de dominer les voisins, tant à l'intérieur de leur pays qu'à l'extérieur, est dans leur sang.
- Le peuple Shi, vaillant et discipliné, à travers diverses expéditions et campagnes dans un passé lointain, a réussi à tenir en respect l'envahisseur Tutsi.
- Contrairement aux fausses affirmations répandues ici et là sur les relations et les liens entre les Bashi et les Tutsi, le territoire des Bashi (Kabare, Walungu, Kalehe, Idjwi-Buhavu...), une grande partie de la province du Sud-Kivu avec Bukavu pour chef-lieu, n'a jamais fait partie du Rwanda.
- Le peuple Shi et les peuples apparentés sont différents des Banyarwanda.
Ce travail publié en 1985, les ouvrages et auteurs (dont le Rwandais Abbé Alexis KAGAME) auxquels il se réfère, constituent un vivier de témoignages et d'arguments objectifs basés sur l'histoire et peuvent aider beaucoup les Congolais, et surtout les étrangers, à se faire leur propre opinion sur la motivation profonde et les visées réelles des Banyrwanda dans cette guerre contre la République démocratique du Congo et les autres ethnies des provinces du Nord et Sud-Kivu.
La récidive des petits-fils des Banyarwanda d'avant la colonisation européenne - dans l'ambition démesurée d'occuper par la force et la ruse une partie du territoire congolais, en l'occurrence le Kivu, doit être condamnée par tous car contraire à la vérité et au droit international.
Les populations du Kivu ont assez souffert des conséquences de drames exportés à répétition par les pouvoirs successifs du Rwanda et du Burundi, par une présence massive et prolongée des réfugiés Tutsi et Hutu.
Cette étude pour la compréhension de la crise congolaise actuelle sous l'angle historique mérite d'être notée et largement diffusée pour servir d'éclairage et de témoignage.
C'est ma modeste contribution, en tant que femme Mushi, fière de mon identité, de mes origines, et révoltée par tous les mensonges et contre-vérités qu'on entend ici et là sur cette aventure guerrière rwandaise en terre congolaise.
Madame MULEGWA Kinja
* par Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi et Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu
Tiré de Cahiers du CERP, No 2, 1985
ISDR/BUKAVU/ZAÏRE
NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LE RWANDA ET LE BUSHI
PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE
par
1. Mugaruka bin Mubibi, Assistant au CERDAC, Université de L'shi
2. Rubwindi Obwinja Bube, Bibliothécaire de IIe Classe, ISP/Bukavu
INTRODUCTION
Les récits sur les guerres qui ont opposé le Rwanda au Bushi (son rival de l'Ouest du Lac Kivu en territoire zaïrois) nous ont été présentés pour la première fois par notre Oncle BASAKA CHUMUGABO (mort à Mbiza-Kabare en 1972 à l'âge de ±80 ans). Ces récits étaient destinés seulement à prouver la force de l'armée shi dont notre conteur vantait les mérites au cours des ans, notamment les victoires sur RWABUGIRI KIGELI IV du Rwanda et sur les Bahavu que le prince shi BIGOMOKERO, fils de NABUSHI MAKOMBE, avait repoussés au-delà de la Nyabarongo (1).
Alors que nous débutions nos études universitaires à la Faculté des Lettres (Lubumbashi), notre souci de connaître davantage cette région s'accrût grâce à l'analyse faite par l'Abbé KAGAME Alexis sur les expéditions rwandaises au Bushi, laquelle nous permit d'être en présence de deux versions différentes de ces conflits armés qui ont, de longue date, opposé ces deux formations (2).
L'Abbé KAGAME a été le premier à écrire sur ces conflits armés mais il n'a présenté que la version rwandaise du problème. La version shi n'a jamais été donnée sauf quelques références à la question qu'on retrouve dans les oeuvres du R.P. COLLE et Paul MASSON (3).
David S. NEWBURY a, en 1974 et 1975, présenté deux travaux sur les campagnes de RWABUGIRI (4). Dans le premier travail, NEWBURY, dont le terrain de recherches reste l'île IDJWI, donne seulement une chronologie des événements et la bibliographie sur les campagnes de RWABUGIRI KIGELI IV en insistant plus sur le BUHAVU (pays des Bahavu). Son deuxième article complète le premier et apporte des détails sur sa vision des attaques rwandaises à Idjwi.
Notre souci, dans ce travail, est d'apporter des correctifs et une lumière à la description des expéditions rwandaises au Bushi (pays des Bashi), telles qu'elles sont présentées par l'Abbé KAGAME dans ses oeuvres (5).
Nous nous limiterons aux seules expéditions organisées contre le Bushi (pays des Bashi) que nous présenterons d'abord avant de donner des correctifs aux analyses de KAGAME d'après la version shi de la question.
Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
suite1
PRESENTATION DES EXPEDITIONS
1. La première expédition
Les traditions orales shi retiennent que la première expédition armée du Rwanda contre le Bushi date du règne de Mwami NSORO Ier SAMUKONDO, 7e Roi de la dynastie présentée par l'Abbé KAGAME. Nsoro Ier aurait régné vers 1388 après J.-C. Il aurait organisé une expédition contre le Bushi entre 1388 et 1390, quand le Mwami NNABUSHI KAMOME régnait sur le Bushi (6). La version shi de cette première expédition est présentée par Paul MASSON qui donne des détails des traditions orales shi sur l'enlèvement de la Princesse shi NYIBUNGA, fille du Mwami KAMOME du Bushi, par les guerriers du Roi NSORO.
"... vint une invasion des nobles tutsi du Chef NSORO qui franchirent la RUZIZI et razzièrent le Bushi jusqu'à Cirunga.
KAMOME et ses guerriers eurent la bonne fortune de repousser rapidement les envahisseurs. Ils achevèrent tous ceux qui s'étaient installés à leur suite, même ceux qui, cachés dans les forêts, n'en ressortirent que quelques mois plus tard tenaillés par la faim. A la faveur d'un coup de main, NSORO emmena parmi ses prises la propre fille de KAMOME, la belle NYIBUNGA aux seins ronds et au ventre joliment tatoué..."
Cette version shi de la première expédition armée du Rwanda au Bushi n'a pas été retenue par la tradition rwandaise présentée par l'Abbé KAGAME. Les causes de l'enlèvement de NYIBUNGA sont à chercher dans le souci des rois du Rwanda d'étendre leur domination sur tous les peuples voisins. KAGAME retient que ces rois voulaient à tout prix agrandir leur territoire par la soumission des royaumes voisins (7).
Concernant cet enlèvement, les traditions orales shi ne rapportent pas les réactions qui en découlèrent. Cependant, nous savons que, suite à son comportement indigne à la cour du Rwanda, NYIBUNGA a été renvoyée au Bushi. Voici ce que nous dit P. MASSON à ce sujet:
"... or donc, les aristocrates rwandais, un jour, offusqués par une attitude peu respectueuse de l'esclave NYIBUNGA, fille captive du Mwami du Bushi, décidèrent de la mettre à mort.
Mpanga-wa-Lusango les détourna de leur projet en faisant justement remarquer les conséquences qu'il pourrait avoir...
NYIBUNGA, dépouillée, fut renvoyée à Chirunga, chez Kamome, son père.
Elle y fréquenta la hutte de son frère Chifundangombe et en conçut.
Lorsque son père la vit boire le lukombe ou boisson rituelle des femmes enceintes, il se mit en colère et la répudia. Elle s'enfuit au-delà de Murhundu, chez le Chef LUKARA, fils de Mbeba-eri-Maza, ce qui signifie testicule de rat, à Igobegobe. Ce dernier, bien que possesseur de nombreuses femmes, n'avait pas d'enfants.
Il les renvoyait parce qu'elles ne lui donnaient pas d'héritier et voyait devenir le dernier chef des Bahande. Il profita de l'aubaine et reçut NYIBUNGA qui enfanta chez lui. Le garçon reçut le nom de NSIBULA - orphelin de père - et succéda à son père adoptif et donna son nom à la dynastie BASIBULA (. C'est ainsi qu'au Bahavu, la dynastie Basibula succède à celle des Bahande.
Nsibula ya Nyibunga serait, selon les traditions orales rwandaises, un Chef du Bunyabungo qui aurait organisé une expédition contre le Rwanda vers 1460. Cette hypothèse peut se vérifier si nous nous joignons à la généalogie des Bami du Buhavu, qui retient pour les dynasties Bahande et Basibula les Bami suivants:
BAHANDE BASIBULA
- Muhande - Nsibula ya Nyibunga
- Mbera eri Maza - Nsibula ya Niebutatire
- Bihako - Bamanyirwe
- Lukara - Kimirogosa
- Ntale
- Nsibula Kihunga
- Ndale II Bashumbire
- Lushombo
- Bahole Sangara
- Kamirogosa André
- Ntale Kamirogosa
Ce conflit dans lequel Nsibula ya Nyibunga se trouve impliqué est Havu. Cependant, si nous le mentionnons ici, c'est simplement parce que la tradition orale rwandaise retient que c'est un mwami du Bunyabungo qui l'avait organisé. Ensuite, puisqu'il a été à la base de l'expédition organisée par le fils et successeur de NDAHIRO II, RUGANZU II contre le Bushi.
Une remarque est à faire sortir sur la conception rwandaise de l'espace shi. En effet, les Banyarwanda (habitants du Rwanda) pour les Shi appellent les Bashi "Banyabungo" et leur pays ""Bunyabungo". Ils confondent ainsi toutes les populations habitant l'ouest du Lac Kivu qu'ils groupent dans un ensemble territorial. Pour eux, l'UBUNYABUNGO comprend le Bushi, le Buhavu et le Buhunde.
Il est à noter qu'à cette époque le Rwanda n'est pas encore unifié dans ses dimensions actuelles.
2. La deuxième expédition (C. 1604-1610)
Le règne du Roi MUTARA Ier SEMUGESHI était très pacifique. Cela se justifie même par le choix qui a été porté au nom du monarque, dicté par le souci d'abandonner le nom de RUGANZU qui signifiait pour les Rwandais "Trouble, guerre, etc.". Il fallait pour le nouveau Roi, afin de ne pas perpétuer les guerres qui ont jalonné les règnes de ses prédécesseurs, abandonner les appellations dynastiques usuelles et choisir celle de MUTARA qui incarnait alors la paix et la tranquillité (11).
Son successeur au trône, KIGELI II NYAMUHESHERA, prenant une attitude contraire, voulut à tout prix venger les défaites qui avaient été infligées à ses grands-parents par les BANYABUNGO, surtout l'assassinat de NDAHIRO II et de RUGANZU II, sans oublier l'emblème du pouvoir royal rwandais (le tambour) emporté par les hommes de Nsibula.
KIGELI II organisa son armée appelée "IZIRUGURU", c'est-à-dire les palatins, force de frappe de la garde royale, afin d'attaquer le Bushi. Mais l'armée fut encerclée et entièrement anéantie par les KABERA de Nabushi (12).
Quelques rescapés, sous la conduite de leur Chef, rentrèrent honteux dans leur pays en passant par le KINYAGA. La tradition rwandaise retient que 4 règnes se seraient passés après l'aventure du 16e Roi KIGELI II NYAMUHESHERA sans que les Bami puissent songer à attaquer encore le Bushi où chaque fois ils étaient battus. Il fallait pour les monarques du Rwanda chercher à soumettre les pays situés au Nord de leur territoire, qui avaient des souverains qui tremblaient seulement à l'annonce de l'arrivée de l'armée du Rwanda (13).
3. La troisième expédition (C. 1766-1770)
Si on s'en tient au récit de l'Abbé KAGAME, c'est MIBAMBWE III SENTABYO, 21e Roi dynastie du Rwanda, qui aurait repris alors la politique de conquête en commençant par l'invasion du BUGESERA. MIBAMBWE III a accédé au trône du Rwanda en 1741. Cette datation a été vérifiée car le monarque a été intronisé au cours d'une éclipse solaire. Une autre éclipse a été observée à la fin de son règne. Le premier s'est déroulé le 13 mars 1741, alors que le second a été observé le 3 avril 1763 (14).
La politique de conquête de MIBAMBWE III a été suivie par son fils et successeur YUHI IV GAHINDIRO, dont le règne se situerait entre 1785 et 1789, si on prend toujours la moyenne de ±24 ans par règne proposée par KAGAME, VANSINA et P. DELMAS.
YUHI IV organisera une expédition contre le Bushi quelques années seulement après son accession au trône du Rwanda. KAGAME retient que l'armée rwandaise avait subi un échec retentissant et le Commandant en chef de l'expédition, le nommé KIMANA, fils de KABAJYONJYA, fut tué.
Cependant, YUHI IV réussira au nord du Bushi à tuer le Roi du BUHUNDE qui deviendra un Etat tributaire du Rwanda (15).
Cette expédition se serait passée au cours du règne de NABUSHI BIRHENJIRA, car la tradition orale shi retient que les guerriers venant du Rwanda avaient razzié le Bushi sous son règne et que quelques temps après un calme était observé dans les relations entre le Bushi et le Rwanda dont le Roi BUHONGERA avait hébergé le fils du Mwami Birhenjira, MAKOMBE, qui fuyait les menaces de sa marâtre, Mwa MURHWA, décidée à tout prix à assurer l'héritage certain de son fils BUJOKA au détriment du prince "NKEBE" retenu par la coutume (16).
La tradition rwandaise vient confirmer notre hypothèse quand elle retient le nom de MUTARA II RWOGERA comme 23e Roi du Rwanda et successeur de YUHI IV GAHINDIRO. MUTARA II aurait accédé au trône vers 1790, en remplacement de son père YUHI qui est mort vers 1789 si l'on respecte la chronologie établie par l'Abbé KAGAME et P. DELMAS (17).
Le Roi RUHONGERA des traditions orales shi serait donc le Roi MUTARA II RWOGERA. C'est le nom RWOGERA qui a été déformé par les Shi pour devenir RUHONGERA. Le Mwami NABUSHI BIRHENJIRA aurait donc régné entre 1760 et 1799si on s'en tient au récit qui renseigne que MAKOMBE se serait réfugié au Rwanda durant les dernières années du règne de son père qui allait déjà succomber à la vieillesse. NABUSHI MAKOMBE a donc été intronisé seulement après 1800 puisqu'il fallait attendre la décision des BAJINJI et l'exil de Mwa MURHWA, ainsi que de ses fidèles loin de la cour royale (18).
PRESENTATION DES EXPEDITIONS
1. La première expédition
Les traditions orales shi retiennent que la première expédition armée du Rwanda contre le Bushi date du règne de Mwami NSORO Ier SAMUKONDO, 7e Roi de la dynastie présentée par l'Abbé KAGAME. Nsoro Ier aurait régné vers 1388 après J.-C. Il aurait organisé une expédition contre le Bushi entre 1388 et 1390, quand le Mwami NNABUSHI KAMOME régnait sur le Bushi (6). La version shi de cette première expédition est présentée par Paul MASSON qui donne des détails des traditions orales shi sur l'enlèvement de la Princesse shi NYIBUNGA, fille du Mwami KAMOME du Bushi, par les guerriers du Roi NSORO.
"... vint une invasion des nobles tutsi du Chef NSORO qui franchirent la RUZIZI et razzièrent le Bushi jusqu'à Cirunga.
KAMOME et ses guerriers eurent la bonne fortune de repousser rapidement les envahisseurs. Ils achevèrent tous ceux qui s'étaient installés à leur suite, même ceux qui, cachés dans les forêts, n'en ressortirent que quelques mois plus tard tenaillés par la faim. A la faveur d'un coup de main, NSORO emmena parmi ses prises la propre fille de KAMOME, la belle NYIBUNGA aux seins ronds et au ventre joliment tatoué..."
Cette version shi de la première expédition armée du Rwanda au Bushi n'a pas été retenue par la tradition rwandaise présentée par l'Abbé KAGAME. Les causes de l'enlèvement de NYIBUNGA sont à chercher dans le souci des rois du Rwanda d'étendre leur domination sur tous les peuples voisins. KAGAME retient que ces rois voulaient à tout prix agrandir leur territoire par la soumission des royaumes voisins (7).
Concernant cet enlèvement, les traditions orales shi ne rapportent pas les réactions qui en découlèrent. Cependant, nous savons que, suite à son comportement indigne à la cour du Rwanda, NYIBUNGA a été renvoyée au Bushi. Voici ce que nous dit P. MASSON à ce sujet:
"... or donc, les aristocrates rwandais, un jour, offusqués par une attitude peu respectueuse de l'esclave NYIBUNGA, fille captive du Mwami du Bushi, décidèrent de la mettre à mort.
Mpanga-wa-Lusango les détourna de leur projet en faisant justement remarquer les conséquences qu'il pourrait avoir...
NYIBUNGA, dépouillée, fut renvoyée à Chirunga, chez Kamome, son père.
Elle y fréquenta la hutte de son frère Chifundangombe et en conçut.
Lorsque son père la vit boire le lukombe ou boisson rituelle des femmes enceintes, il se mit en colère et la répudia. Elle s'enfuit au-delà de Murhundu, chez le Chef LUKARA, fils de Mbeba-eri-Maza, ce qui signifie testicule de rat, à Igobegobe. Ce dernier, bien que possesseur de nombreuses femmes, n'avait pas d'enfants.
Il les renvoyait parce qu'elles ne lui donnaient pas d'héritier et voyait devenir le dernier chef des Bahande. Il profita de l'aubaine et reçut NYIBUNGA qui enfanta chez lui. Le garçon reçut le nom de NSIBULA - orphelin de père - et succéda à son père adoptif et donna son nom à la dynastie BASIBULA (. C'est ainsi qu'au Bahavu, la dynastie Basibula succède à celle des Bahande.
Nsibula ya Nyibunga serait, selon les traditions orales rwandaises, un Chef du Bunyabungo qui aurait organisé une expédition contre le Rwanda vers 1460. Cette hypothèse peut se vérifier si nous nous joignons à la généalogie des Bami du Buhavu, qui retient pour les dynasties Bahande et Basibula les Bami suivants:
BAHANDE BASIBULA
- Muhande - Nsibula ya Nyibunga
- Mbera eri Maza - Nsibula ya Niebutatire
- Bihako - Bamanyirwe
- Lukara - Kimirogosa
- Ntale
- Nsibula Kihunga
- Ndale II Bashumbire
- Lushombo
- Bahole Sangara
- Kamirogosa André
- Ntale Kamirogosa
Ce conflit dans lequel Nsibula ya Nyibunga se trouve impliqué est Havu. Cependant, si nous le mentionnons ici, c'est simplement parce que la tradition orale rwandaise retient que c'est un mwami du Bunyabungo qui l'avait organisé. Ensuite, puisqu'il a été à la base de l'expédition organisée par le fils et successeur de NDAHIRO II, RUGANZU II contre le Bushi.
Une remarque est à faire sortir sur la conception rwandaise de l'espace shi. En effet, les Banyarwanda (habitants du Rwanda) pour les Shi appellent les Bashi "Banyabungo" et leur pays ""Bunyabungo". Ils confondent ainsi toutes les populations habitant l'ouest du Lac Kivu qu'ils groupent dans un ensemble territorial. Pour eux, l'UBUNYABUNGO comprend le Bushi, le Buhavu et le Buhunde.
Il est à noter qu'à cette époque le Rwanda n'est pas encore unifié dans ses dimensions actuelles.
2. La deuxième expédition (C. 1604-1610)
Le règne du Roi MUTARA Ier SEMUGESHI était très pacifique. Cela se justifie même par le choix qui a été porté au nom du monarque, dicté par le souci d'abandonner le nom de RUGANZU qui signifiait pour les Rwandais "Trouble, guerre, etc.". Il fallait pour le nouveau Roi, afin de ne pas perpétuer les guerres qui ont jalonné les règnes de ses prédécesseurs, abandonner les appellations dynastiques usuelles et choisir celle de MUTARA qui incarnait alors la paix et la tranquillité (11).
Son successeur au trône, KIGELI II NYAMUHESHERA, prenant une attitude contraire, voulut à tout prix venger les défaites qui avaient été infligées à ses grands-parents par les BANYABUNGO, surtout l'assassinat de NDAHIRO II et de RUGANZU II, sans oublier l'emblème du pouvoir royal rwandais (le tambour) emporté par les hommes de Nsibula.
KIGELI II organisa son armée appelée "IZIRUGURU", c'est-à-dire les palatins, force de frappe de la garde royale, afin d'attaquer le Bushi. Mais l'armée fut encerclée et entièrement anéantie par les KABERA de Nabushi (12).
Quelques rescapés, sous la conduite de leur Chef, rentrèrent honteux dans leur pays en passant par le KINYAGA. La tradition rwandaise retient que 4 règnes se seraient passés après l'aventure du 16e Roi KIGELI II NYAMUHESHERA sans que les Bami puissent songer à attaquer encore le Bushi où chaque fois ils étaient battus. Il fallait pour les monarques du Rwanda chercher à soumettre les pays situés au Nord de leur territoire, qui avaient des souverains qui tremblaient seulement à l'annonce de l'arrivée de l'armée du Rwanda (13).
3. La troisième expédition (C. 1766-1770)
Si on s'en tient au récit de l'Abbé KAGAME, c'est MIBAMBWE III SENTABYO, 21e Roi dynastie du Rwanda, qui aurait repris alors la politique de conquête en commençant par l'invasion du BUGESERA. MIBAMBWE III a accédé au trône du Rwanda en 1741. Cette datation a été vérifiée car le monarque a été intronisé au cours d'une éclipse solaire. Une autre éclipse a été observée à la fin de son règne. Le premier s'est déroulé le 13 mars 1741, alors que le second a été observé le 3 avril 1763 (14).
La politique de conquête de MIBAMBWE III a été suivie par son fils et successeur YUHI IV GAHINDIRO, dont le règne se situerait entre 1785 et 1789, si on prend toujours la moyenne de ±24 ans par règne proposée par KAGAME, VANSINA et P. DELMAS.
YUHI IV organisera une expédition contre le Bushi quelques années seulement après son accession au trône du Rwanda. KAGAME retient que l'armée rwandaise avait subi un échec retentissant et le Commandant en chef de l'expédition, le nommé KIMANA, fils de KABAJYONJYA, fut tué.
Cependant, YUHI IV réussira au nord du Bushi à tuer le Roi du BUHUNDE qui deviendra un Etat tributaire du Rwanda (15).
Cette expédition se serait passée au cours du règne de NABUSHI BIRHENJIRA, car la tradition orale shi retient que les guerriers venant du Rwanda avaient razzié le Bushi sous son règne et que quelques temps après un calme était observé dans les relations entre le Bushi et le Rwanda dont le Roi BUHONGERA avait hébergé le fils du Mwami Birhenjira, MAKOMBE, qui fuyait les menaces de sa marâtre, Mwa MURHWA, décidée à tout prix à assurer l'héritage certain de son fils BUJOKA au détriment du prince "NKEBE" retenu par la coutume (16).
La tradition rwandaise vient confirmer notre hypothèse quand elle retient le nom de MUTARA II RWOGERA comme 23e Roi du Rwanda et successeur de YUHI IV GAHINDIRO. MUTARA II aurait accédé au trône vers 1790, en remplacement de son père YUHI qui est mort vers 1789 si l'on respecte la chronologie établie par l'Abbé KAGAME et P. DELMAS (17).
Le Roi RUHONGERA des traditions orales shi serait donc le Roi MUTARA II RWOGERA. C'est le nom RWOGERA qui a été déformé par les Shi pour devenir RUHONGERA. Le Mwami NABUSHI BIRHENJIRA aurait donc régné entre 1760 et 1799si on s'en tient au récit qui renseigne que MAKOMBE se serait réfugié au Rwanda durant les dernières années du règne de son père qui allait déjà succomber à la vieillesse. NABUSHI MAKOMBE a donc été intronisé seulement après 1800 puisqu'il fallait attendre la décision des BAJINJI et l'exil de Mwa MURHWA, ainsi que de ses fidèles loin de la cour royale (18).
Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
suite 3...
4. Les expéditions de RWABUGIRI KIGELI IV au Bushi
Nous avons souligné que le règne de MUTARA II RWOGERA a connu un calme et un développement des relations pacifiques (notamment dans le domaine politique) entre le Bushi et le Rwanda. La paix acquise à cette période fut respectée durant tout le règne de NABUSHI MAKOMBE (C. 1809-1859) qui avait tout intérêt à mieux vivre avec son hôte (19).
Nous pensons que l'initiative de cette paix avait été prise par NABUSHI MAKOMBE. En effet, à cette époque, il perdait une partie de son territoire au sud au profit de Ngweshe. Ainsi il se tourna vers le nord où, avec l'aide de son fils BIGOMOKERO, il se mit à repousser les Bahavu qui, eux aussi, se tournaient contre les Bahunde (20).
Les dissensions intérieures qui minaient la vie politique de Bashi nous semblent être la cause principale qui a fait que ce peuple n'avait pas pris l'initiative de la guerre contre le Rwanda. Néanmoins, il se laisse attaquer et se défend héroïquement parce que la solidarité naissait quand il s'agissait de repousser les voisins belliqueux qui convoitaient leurs champs et leurs pâturages (21).
Le successeur et fils de MAKOMBE, NABUSHI Byaterana, qui a régné pendant 30 saisons sèches, soit environ entre c. 1859 et c. 1889, ne connaîtra pas cette paix car déjà le successeur de MUTARA II RWOGERA, le Roi KIGELI IV Rwabugiri, préparait des expéditions contre tous ses voisins dont les causes principales étaient:
1. La conquête des terres et la soumission des chefs rivaux du Rwanda à son pouvoir.
2. La vengeance des défaites subies par ses ancêtres et la recherche de l'emblème royal jadis emporté par les Banyabungo. Pour Rwabugiri, cela était une honte pour le peuple rwandais qu'il fallait laver par tous les moyens (22).
L'Abbé KAGAME ajoute que l'objectif rwandais consistait en une conquête des terres et en une installation, partout où passerait l'armée de Rwabugiri, des Banyarwanda qui devaient, petit à petit, soumettre et dominer les populations rencontrées.
"... le Bunyabungo devrait être conquis petit à petit par les pisés d'habitations. La masse rwandaise devrait venir s'installer sur telle colline, ensuite sur la suivante et ainsi de suite, de sorte que finalement le pays soit submergé et vaincu..." (23)
Ainsi défini, l'objectif principal de Rwabugiri était d'abord la conquête du Bushi qu'il considérait comme étant le grand rival qui pouvait, une fois conquis, permettre la soumission de tous les Etats de l'Ouest du Lac Kivu. On comprend alors les raisons qui auraient poussé le monarque rwandais à multiplier des expéditions contre le Bushi.
RUTAGANDA, successeur et fils de NABUSHI Byaterana, connaîtra aussi les expéditions de Rwabugiri, mais son règne a été surtout perturbé par la pénétration européenne et l'installation des premiers Blancs au Bushi. Jusqu'à la fin de sa vie, RUTAGANDA se montrera hostile à la conquête de ses terres par des étrangers et sa résistance ne prendra fin qu'avec sa mort subite en 1919 provoquée par la grippe espagnole "CIHUSI", même si déjà en 1916 il avait fait acte de soumission à l'administration coloniale (24).
Les expéditions de Rwabugiri débutent en 1873. Cette date a été vérifiée car une année après, une comète se fit voir. C'était la comète de COGGIA, de 1874, dont la première phase avait une tête, la deuxième deux têtes et la troisième trois têtes. La première expédition contre le BUTEMBO serait en fait une contre-attaque. Le Chef MUVUNYI du BUHUNDE avait razzié un troupeau de vaches qui était en transhumance dans le KAMARONSI en territoire rwandais. En guise de revanche, Rwabugiri entreprit d'attaquer la région que KAGAME appelle "Butembo" (25).
Les armées rwandaises: INGANGURA-RUGO, INSHONZI-MIHIGO et les IBISHUMIZI attaquèrent les BUHUNDE et traversèrent la Nyabarongo jusqu'au Butembo (26).
Il y a lieu de faire remarquer une confusion dans la dénomination des lieux du territoire zaïrois par la tradition rwandaise. En effet, en traversant la Nyabarongo, on entre directement au Bushi et pas au Butembo car cette rivière constitue la limite nord de la région shi de Katana (IRHAMBI) avec le BUHAVU (Kelehe). La thèse rwandaise peut être vérifiée si dans l'avenir des récits prouvaient l'existence d'une présence des Batembo vers la Nyabarongo qu'ils ignorent d'ailleurs. Rwabugiri n'a pas attaqué directement le Bushi après l'invasion du Buhunde. L'Abbé KAGAME retient qu'après avoir anéanti toutes les résistances Hunde, Rwabugiri était rentré au Rwanda où il devait protéger son butin de guerre dans sa nouvelle résidence de RUHEGERA (27).
1 La première expédition vers le Bushi en 1879 ou l'expédition du KU-BUNTUBUZINDU (capitale du Bushi où résidait Byaterana)
NABUSHI-Byaterana régnait sur le Bushi. Son frère BIGOMOKERO contrôlait la région d'Irhambi jusqu'à la Nyabarongo. Le calme régnait partout sauf à IBINJA où Rwabugiri venait de débarquer avec toute son armée composée des INGANGURA-RUGO (= assaillants d'avant-garde) et des INSHONZIMIHIGO (= les provocateurs de hauts faits). C'est là où il organisa ses hommes et où il arrêta le plan d'attaque du Bushi.
Le haut commandement de l'expédition fut confié à NDIBYALIYE, fils de MBAGALIYE, et l'attaque devait se faire en deux directions. La première colonne, dirigée par RUDAKEMWA, devait attaquer par le Nord, alors que la seconde, commandée par RWANYONGA, fils de MUGAGWAMBERE, devait occuper le sud du Bushi en passant par le site de l'actuelle ville de Bukavu (28).
La colonne sud s'était organisée à KUMUHALI, près de Kamembe au bord du Lac Kivu, région rwandaise voisine du Bushi qui devait permettre une rapide traversée de la Ruzizi. La guerre éclata non loin de l'actuelle ville de BUKAVU où l'armée rwandaise se trouvait en face des guerriers shi conduits par MUTARUSHWA, fils de NAMINANI, commandant les "MAHEMBE" (les cornes) et BIHOGO, commandant les "BIRUSHA" (les surpasseurs) (29).
Le commandant rwandais RWANYONGA triomphera des Shi qui reculeront les uns vers la forêt de bambous, les autres vers le marais de Lushanja. Les Banyarwanda vont installer leur quartier général dans le Bushi central à KU-MBIZA (l'actuelle localité de MBIZA à KABARE). C'est de là que partiront toutes les attaques contre les fuyards Shi vers la forêt de la Lushanja. Dans une clairière aménagée, les Banyarwanda perdront grand nombre de leurs soldats (dont RWANYONGA) dans une embuscade que les Bashi leur avaient tendue (30).
La colonne nord, qui avait débarqué au Bushi à partir de l'île IBINDJA à son passage par la région de BIRAVA, fut exterminée par les "NVUZA-RUBANGO" de NABUSHI Byaterana qui étaient partis secourir le Prince shi RUTEBUKA avant de descendre anéantir le reste des résistants Banyarwanda de la colonne sud à Mbiza, Bugobe et vers Nyarukemba (31).
La riposte rwandaise fut vaine, car les Shi tenaient à venger la mort du Prince RUTEBUKA tué par les guerriers rwandais de la première colonne (Nord). KAGAME retient qu'un seul survivant rwandais a pu atteindre Rwabugiri qui attendait ses hommes vers le lac. Celui-ci, voyant qu'il était incapable d'arrêter l'avance des Shi par les sons de tambours, traversa le Lac Kivu et s'en alla organiser chez lui, au Rwanda, une année de deuil en mémoire de ses soldats tués au Bushi (32).
Une remarque est à tirer des récits ayant trait à cette expédition de 1879:
1.- Du côté shi, les traditions retiennent de belles descriptions de cette guerre et décrivent aisément la victoire shi qui est aussi attestée par les récits rwandais. Cependant, P. MASSON, qui a essayé de commenter les récits shi, y ajoute des contradictions qui méritent d'être corrigées.
Le Mwami Rwabugiri du Rwanda n'a jamais combattu le Mwami NABUSHI Makombe qui est mort vers l'année 1859.
2.- Les noms shi présentés dans les récits rwandais prêtent à confusion.
Nous sommes arrivés à trouver les correspondances pour certains noms retenus seulement dans les récits shi. Des travaux ultérieurs pourront permettre peut-être d'apporter une lumière à ce problème.
Le nom de RUTEBUKA, fils du NABUSHI Byaterana, par exemple, se retrouve dans les récits de deux peuples et désigne le même personnage, c'est-à-dire un Prince shi et le meilleur guerrier du Bushi qui avait été tué par le Roi RWABUGIRI du Rwanda.
2 La deuxième expédition vers le Bushi (C. 1881-1885)
L'EXPEDITION DU MU-KANYWIRIRI (KANYWIRIRI)
Cette expédition avait été préparée une année durant par RWABUGIRI dans le but de venger ses soldats tués par les Bashi lors de son expédition de Ku-Buntubuzindu. La préparation semblait être trop sérieuse du côté rwandais où plusieurs armées étaient mobilisées pour attaquer le Bushi en passant par l'historique marais de Kanywiriri où les Shi étaient concentrés et attendaient de pied ferme les Banyarwanda. Le Mwami NABUSHI Byaterana avait, de son côté, estimé qu'il fallait mobiliser plusieurs hommes qui furent groupés en cinq armées dirigées par MUZUKA, NFIZI, CIRABA, KAKIRA et CIRHUZA (33).
CIRABA, fils de NABUSHI Byaterana, était le commandant en chef des armées shi, alors que ZIMURINDA (Mibambwe Mutabazi), fils de SEMULINA, était le commandant de l'expédition de MU-KANYWIRIRI.
Les Banyarwanda avaient attaqué en deux groupes. Le premier (sud), composé de INVEJURU, NYAKARE, NYARUGURU, INDARA, ABASHUMBA, INTARA, URUYANGA, était dirigé par NYILIMIGABO et les ITANGAZWA par NYAMUSHANJA, fut exterminé par les Bashi sur une colline près de Kanywiriri. Le second groupe, qui voulait attaquer par le nord du marais, ne connut pas de succès malgré la mort du Commandant shi CIRABA qui avait été percé par une flèche tirée par NYAMUKEBA, un guerrier de Rwabugiri, originaire du Burundi. Dans ce second groupe, on note la présence de NKUNDIYE, Mwami d'Idjwi, qui dirige les Inziraboba (34).
Comme il avait perdu bon nombre de ses hommes, Rwabugiri retourna honteux au Kinyaga afin d'y préparer une autre expédition (35).
3. La troisième expédition vers le Bushi (C. 1890-1892) ou l'Expédition du Rusozi (RUZIZI)
Il est bon de débuter ce paragraphe par un correctif au récit de l'Abbé KAGAME qui a présenté cette expédition du RUZIZI après celle de CIRHOGOLE en plein coeur du Bushi. En effet, nous avions signalé plus loin que Rwabugiri, vaincu au Bushi, avait fixé sa cour (provisoirement) dans le Kinyaga afin de préparer une vengeance contre le Bushi. Il ne pouvait donc pas par conséquent aller attaquer le Bushi vers Irhambi (Nord) et laisser la frontière sud qui était proche de Kamembe dans le Kinyaga.
Notre constatation se vérifie aussi car c'est sous cette expédition du RUZIZI que furent tués NGWESHE-LIRANGWE et la Reine-mère MUGENYI qui venaient de s'unir en mariage après la mort de Nabushi Byaterana.
L'expédition de Rusozi a été décrite dans une version shi vraisemblable présentée par Paul MASSON aux pages 97-102 de son livre. Selon MASSON, cette expédition a été précédée par des luttes d'influences au Bushi après la mort de Nabushi Byaterana. Rutaganda étant mineur, sa mère Mugenyi devait diriger le pays. Celle-ci était jalousée par sa rivale Namutoko qui voulait placer son fils Ruhangara sur le trône du Bushi et devenir ainsi la Reine-mère incontestée des Bashi.
Elle se mit alors à comploter pour faire disparaître Rutaganda et sa mère et eut gain de cause auprès de sa soeur Nakesa (fille de Niganda, originaire du Rwanda), épouse du Chef Ngweshe-Lirangwe, qui venait d'épouser la reine-mère Mugenyi. Nakesa trouva aussi une raison de se venger et de porter vite son fils Ruhongeka au trône de Ngweshe. Il fallait, pour réussir ce coup, se tourner du côté du Rwanda où elles pouvaient recevoir l'aide de Rwabugiri qui venait d'essuyer de grandes défaites au Bushi. Le récit de P. MASSON nous semble confus quand il dit que Nakesa et sa soeur s'étaient plutôt adressées à Rukabya, leur parent du Rwanda qui aurait envoyé le commando qui tua Lirangwe et Mugenyi à Bugobe (Kabare) (36).
Nous trouvons au contraire le récit du vieux Bujimbi vraisemblable quand il nous parle de Rwabugiri qui aurait reçu des présents de ces deux reines shi et qui voyait en cette demande une occasion d'annexer purement et simplement le Bushi en acceptant l'investiture de Ruhangara et de Ruhongeka dont le grand-père était Munyarwanda d'origine (37).
Cette version se marie avec celle présentée par l'Abbé KAGAME dans son cours d'ethnohistoire du Rwanda. Certains éléments de cette thèse comme les présents à Rwabugiri, la volonté d'annexer le Bushi, se retrouvent dans la version de P. MASSON (à la page 99 de son livre).
Rwabugiri aurait alors demandé à Lirangwe de lui livrer le Mwami Rutaganda et sa mère et que son refus signifierait une déclaration de guerre contre le Rwanda. KAGAME retient que:
"Ce prince Katabirhurhwa des Bishugi (Ngweshe) avait épousé la mère de Rutaganda. Ce dernier était alors devenu le tuteur du Mwami.
Rwabugiri lui demanda de lui livrer le jeune mwami et sa mère afin de se venger de la mort de ses soldats tués par Nabushi Byaterana. Katabirhurhwa refusa et Rwabugiri attaqua le Bugweshe où il tua la Reine-mère et Katabirhurhwa. Le Mwami Rutaganda avait pris la fuite et rentra après le départ de Rwabugiri pour organiser son armée, les Akabera." (38)
4. Les expéditions de RWABUGIRI KIGELI IV au Bushi
Nous avons souligné que le règne de MUTARA II RWOGERA a connu un calme et un développement des relations pacifiques (notamment dans le domaine politique) entre le Bushi et le Rwanda. La paix acquise à cette période fut respectée durant tout le règne de NABUSHI MAKOMBE (C. 1809-1859) qui avait tout intérêt à mieux vivre avec son hôte (19).
Nous pensons que l'initiative de cette paix avait été prise par NABUSHI MAKOMBE. En effet, à cette époque, il perdait une partie de son territoire au sud au profit de Ngweshe. Ainsi il se tourna vers le nord où, avec l'aide de son fils BIGOMOKERO, il se mit à repousser les Bahavu qui, eux aussi, se tournaient contre les Bahunde (20).
Les dissensions intérieures qui minaient la vie politique de Bashi nous semblent être la cause principale qui a fait que ce peuple n'avait pas pris l'initiative de la guerre contre le Rwanda. Néanmoins, il se laisse attaquer et se défend héroïquement parce que la solidarité naissait quand il s'agissait de repousser les voisins belliqueux qui convoitaient leurs champs et leurs pâturages (21).
Le successeur et fils de MAKOMBE, NABUSHI Byaterana, qui a régné pendant 30 saisons sèches, soit environ entre c. 1859 et c. 1889, ne connaîtra pas cette paix car déjà le successeur de MUTARA II RWOGERA, le Roi KIGELI IV Rwabugiri, préparait des expéditions contre tous ses voisins dont les causes principales étaient:
1. La conquête des terres et la soumission des chefs rivaux du Rwanda à son pouvoir.
2. La vengeance des défaites subies par ses ancêtres et la recherche de l'emblème royal jadis emporté par les Banyabungo. Pour Rwabugiri, cela était une honte pour le peuple rwandais qu'il fallait laver par tous les moyens (22).
L'Abbé KAGAME ajoute que l'objectif rwandais consistait en une conquête des terres et en une installation, partout où passerait l'armée de Rwabugiri, des Banyarwanda qui devaient, petit à petit, soumettre et dominer les populations rencontrées.
"... le Bunyabungo devrait être conquis petit à petit par les pisés d'habitations. La masse rwandaise devrait venir s'installer sur telle colline, ensuite sur la suivante et ainsi de suite, de sorte que finalement le pays soit submergé et vaincu..." (23)
Ainsi défini, l'objectif principal de Rwabugiri était d'abord la conquête du Bushi qu'il considérait comme étant le grand rival qui pouvait, une fois conquis, permettre la soumission de tous les Etats de l'Ouest du Lac Kivu. On comprend alors les raisons qui auraient poussé le monarque rwandais à multiplier des expéditions contre le Bushi.
RUTAGANDA, successeur et fils de NABUSHI Byaterana, connaîtra aussi les expéditions de Rwabugiri, mais son règne a été surtout perturbé par la pénétration européenne et l'installation des premiers Blancs au Bushi. Jusqu'à la fin de sa vie, RUTAGANDA se montrera hostile à la conquête de ses terres par des étrangers et sa résistance ne prendra fin qu'avec sa mort subite en 1919 provoquée par la grippe espagnole "CIHUSI", même si déjà en 1916 il avait fait acte de soumission à l'administration coloniale (24).
Les expéditions de Rwabugiri débutent en 1873. Cette date a été vérifiée car une année après, une comète se fit voir. C'était la comète de COGGIA, de 1874, dont la première phase avait une tête, la deuxième deux têtes et la troisième trois têtes. La première expédition contre le BUTEMBO serait en fait une contre-attaque. Le Chef MUVUNYI du BUHUNDE avait razzié un troupeau de vaches qui était en transhumance dans le KAMARONSI en territoire rwandais. En guise de revanche, Rwabugiri entreprit d'attaquer la région que KAGAME appelle "Butembo" (25).
Les armées rwandaises: INGANGURA-RUGO, INSHONZI-MIHIGO et les IBISHUMIZI attaquèrent les BUHUNDE et traversèrent la Nyabarongo jusqu'au Butembo (26).
Il y a lieu de faire remarquer une confusion dans la dénomination des lieux du territoire zaïrois par la tradition rwandaise. En effet, en traversant la Nyabarongo, on entre directement au Bushi et pas au Butembo car cette rivière constitue la limite nord de la région shi de Katana (IRHAMBI) avec le BUHAVU (Kelehe). La thèse rwandaise peut être vérifiée si dans l'avenir des récits prouvaient l'existence d'une présence des Batembo vers la Nyabarongo qu'ils ignorent d'ailleurs. Rwabugiri n'a pas attaqué directement le Bushi après l'invasion du Buhunde. L'Abbé KAGAME retient qu'après avoir anéanti toutes les résistances Hunde, Rwabugiri était rentré au Rwanda où il devait protéger son butin de guerre dans sa nouvelle résidence de RUHEGERA (27).
1 La première expédition vers le Bushi en 1879 ou l'expédition du KU-BUNTUBUZINDU (capitale du Bushi où résidait Byaterana)
NABUSHI-Byaterana régnait sur le Bushi. Son frère BIGOMOKERO contrôlait la région d'Irhambi jusqu'à la Nyabarongo. Le calme régnait partout sauf à IBINJA où Rwabugiri venait de débarquer avec toute son armée composée des INGANGURA-RUGO (= assaillants d'avant-garde) et des INSHONZIMIHIGO (= les provocateurs de hauts faits). C'est là où il organisa ses hommes et où il arrêta le plan d'attaque du Bushi.
Le haut commandement de l'expédition fut confié à NDIBYALIYE, fils de MBAGALIYE, et l'attaque devait se faire en deux directions. La première colonne, dirigée par RUDAKEMWA, devait attaquer par le Nord, alors que la seconde, commandée par RWANYONGA, fils de MUGAGWAMBERE, devait occuper le sud du Bushi en passant par le site de l'actuelle ville de Bukavu (28).
La colonne sud s'était organisée à KUMUHALI, près de Kamembe au bord du Lac Kivu, région rwandaise voisine du Bushi qui devait permettre une rapide traversée de la Ruzizi. La guerre éclata non loin de l'actuelle ville de BUKAVU où l'armée rwandaise se trouvait en face des guerriers shi conduits par MUTARUSHWA, fils de NAMINANI, commandant les "MAHEMBE" (les cornes) et BIHOGO, commandant les "BIRUSHA" (les surpasseurs) (29).
Le commandant rwandais RWANYONGA triomphera des Shi qui reculeront les uns vers la forêt de bambous, les autres vers le marais de Lushanja. Les Banyarwanda vont installer leur quartier général dans le Bushi central à KU-MBIZA (l'actuelle localité de MBIZA à KABARE). C'est de là que partiront toutes les attaques contre les fuyards Shi vers la forêt de la Lushanja. Dans une clairière aménagée, les Banyarwanda perdront grand nombre de leurs soldats (dont RWANYONGA) dans une embuscade que les Bashi leur avaient tendue (30).
La colonne nord, qui avait débarqué au Bushi à partir de l'île IBINDJA à son passage par la région de BIRAVA, fut exterminée par les "NVUZA-RUBANGO" de NABUSHI Byaterana qui étaient partis secourir le Prince shi RUTEBUKA avant de descendre anéantir le reste des résistants Banyarwanda de la colonne sud à Mbiza, Bugobe et vers Nyarukemba (31).
La riposte rwandaise fut vaine, car les Shi tenaient à venger la mort du Prince RUTEBUKA tué par les guerriers rwandais de la première colonne (Nord). KAGAME retient qu'un seul survivant rwandais a pu atteindre Rwabugiri qui attendait ses hommes vers le lac. Celui-ci, voyant qu'il était incapable d'arrêter l'avance des Shi par les sons de tambours, traversa le Lac Kivu et s'en alla organiser chez lui, au Rwanda, une année de deuil en mémoire de ses soldats tués au Bushi (32).
Une remarque est à tirer des récits ayant trait à cette expédition de 1879:
1.- Du côté shi, les traditions retiennent de belles descriptions de cette guerre et décrivent aisément la victoire shi qui est aussi attestée par les récits rwandais. Cependant, P. MASSON, qui a essayé de commenter les récits shi, y ajoute des contradictions qui méritent d'être corrigées.
Le Mwami Rwabugiri du Rwanda n'a jamais combattu le Mwami NABUSHI Makombe qui est mort vers l'année 1859.
2.- Les noms shi présentés dans les récits rwandais prêtent à confusion.
Nous sommes arrivés à trouver les correspondances pour certains noms retenus seulement dans les récits shi. Des travaux ultérieurs pourront permettre peut-être d'apporter une lumière à ce problème.
Le nom de RUTEBUKA, fils du NABUSHI Byaterana, par exemple, se retrouve dans les récits de deux peuples et désigne le même personnage, c'est-à-dire un Prince shi et le meilleur guerrier du Bushi qui avait été tué par le Roi RWABUGIRI du Rwanda.
2 La deuxième expédition vers le Bushi (C. 1881-1885)
L'EXPEDITION DU MU-KANYWIRIRI (KANYWIRIRI)
Cette expédition avait été préparée une année durant par RWABUGIRI dans le but de venger ses soldats tués par les Bashi lors de son expédition de Ku-Buntubuzindu. La préparation semblait être trop sérieuse du côté rwandais où plusieurs armées étaient mobilisées pour attaquer le Bushi en passant par l'historique marais de Kanywiriri où les Shi étaient concentrés et attendaient de pied ferme les Banyarwanda. Le Mwami NABUSHI Byaterana avait, de son côté, estimé qu'il fallait mobiliser plusieurs hommes qui furent groupés en cinq armées dirigées par MUZUKA, NFIZI, CIRABA, KAKIRA et CIRHUZA (33).
CIRABA, fils de NABUSHI Byaterana, était le commandant en chef des armées shi, alors que ZIMURINDA (Mibambwe Mutabazi), fils de SEMULINA, était le commandant de l'expédition de MU-KANYWIRIRI.
Les Banyarwanda avaient attaqué en deux groupes. Le premier (sud), composé de INVEJURU, NYAKARE, NYARUGURU, INDARA, ABASHUMBA, INTARA, URUYANGA, était dirigé par NYILIMIGABO et les ITANGAZWA par NYAMUSHANJA, fut exterminé par les Bashi sur une colline près de Kanywiriri. Le second groupe, qui voulait attaquer par le nord du marais, ne connut pas de succès malgré la mort du Commandant shi CIRABA qui avait été percé par une flèche tirée par NYAMUKEBA, un guerrier de Rwabugiri, originaire du Burundi. Dans ce second groupe, on note la présence de NKUNDIYE, Mwami d'Idjwi, qui dirige les Inziraboba (34).
Comme il avait perdu bon nombre de ses hommes, Rwabugiri retourna honteux au Kinyaga afin d'y préparer une autre expédition (35).
3. La troisième expédition vers le Bushi (C. 1890-1892) ou l'Expédition du Rusozi (RUZIZI)
Il est bon de débuter ce paragraphe par un correctif au récit de l'Abbé KAGAME qui a présenté cette expédition du RUZIZI après celle de CIRHOGOLE en plein coeur du Bushi. En effet, nous avions signalé plus loin que Rwabugiri, vaincu au Bushi, avait fixé sa cour (provisoirement) dans le Kinyaga afin de préparer une vengeance contre le Bushi. Il ne pouvait donc pas par conséquent aller attaquer le Bushi vers Irhambi (Nord) et laisser la frontière sud qui était proche de Kamembe dans le Kinyaga.
Notre constatation se vérifie aussi car c'est sous cette expédition du RUZIZI que furent tués NGWESHE-LIRANGWE et la Reine-mère MUGENYI qui venaient de s'unir en mariage après la mort de Nabushi Byaterana.
L'expédition de Rusozi a été décrite dans une version shi vraisemblable présentée par Paul MASSON aux pages 97-102 de son livre. Selon MASSON, cette expédition a été précédée par des luttes d'influences au Bushi après la mort de Nabushi Byaterana. Rutaganda étant mineur, sa mère Mugenyi devait diriger le pays. Celle-ci était jalousée par sa rivale Namutoko qui voulait placer son fils Ruhangara sur le trône du Bushi et devenir ainsi la Reine-mère incontestée des Bashi.
Elle se mit alors à comploter pour faire disparaître Rutaganda et sa mère et eut gain de cause auprès de sa soeur Nakesa (fille de Niganda, originaire du Rwanda), épouse du Chef Ngweshe-Lirangwe, qui venait d'épouser la reine-mère Mugenyi. Nakesa trouva aussi une raison de se venger et de porter vite son fils Ruhongeka au trône de Ngweshe. Il fallait, pour réussir ce coup, se tourner du côté du Rwanda où elles pouvaient recevoir l'aide de Rwabugiri qui venait d'essuyer de grandes défaites au Bushi. Le récit de P. MASSON nous semble confus quand il dit que Nakesa et sa soeur s'étaient plutôt adressées à Rukabya, leur parent du Rwanda qui aurait envoyé le commando qui tua Lirangwe et Mugenyi à Bugobe (Kabare) (36).
Nous trouvons au contraire le récit du vieux Bujimbi vraisemblable quand il nous parle de Rwabugiri qui aurait reçu des présents de ces deux reines shi et qui voyait en cette demande une occasion d'annexer purement et simplement le Bushi en acceptant l'investiture de Ruhangara et de Ruhongeka dont le grand-père était Munyarwanda d'origine (37).
Cette version se marie avec celle présentée par l'Abbé KAGAME dans son cours d'ethnohistoire du Rwanda. Certains éléments de cette thèse comme les présents à Rwabugiri, la volonté d'annexer le Bushi, se retrouvent dans la version de P. MASSON (à la page 99 de son livre).
Rwabugiri aurait alors demandé à Lirangwe de lui livrer le Mwami Rutaganda et sa mère et que son refus signifierait une déclaration de guerre contre le Rwanda. KAGAME retient que:
"Ce prince Katabirhurhwa des Bishugi (Ngweshe) avait épousé la mère de Rutaganda. Ce dernier était alors devenu le tuteur du Mwami.
Rwabugiri lui demanda de lui livrer le jeune mwami et sa mère afin de se venger de la mort de ses soldats tués par Nabushi Byaterana. Katabirhurhwa refusa et Rwabugiri attaqua le Bugweshe où il tua la Reine-mère et Katabirhurhwa. Le Mwami Rutaganda avait pris la fuite et rentra après le départ de Rwabugiri pour organiser son armée, les Akabera." (38)
Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Lisez la suite sur:http://www.congonline.com/Forum1/Forum00/Kinja01.htm
http://www.congonline.com/Forum1/Forum00/Kinja01.htm
http://www.congonline.com/Forum1/Forum00/Kinja01.htm
Imperium
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Imperium a écrit:Pour ndozwaou rien de bon ne vient de l'est du congo.
Voici le livre en question...https://openlibrary.org/books/OL5553192M/Trois_sie%CC%80cles_chez_les_Bashi.
Guerres rwandaises contre le Congo: interrogeons l'histoire!
Mme Mulegwa Kinja
La guerre que le Rwanda conduit en République démocratique du Congo interpelle vivement tous les patriotes congolais de faire montre d'un esprit de clarté, de fermeté, de vigilance et de détermination dans les actions de résistance contre les envahisseurs. Nous ne devons pas nous tromper d'adversaires ni d'objectifs visés.
La confusion et la propagande des dirigeants rwandais et leurs relais médiatiques sur les motivations de cette guerre doivent être dénoncées et déjouées par tous les moyens en rétablissant la vérité et le droit.
C'est dans cette double motivation que j'évoque l'expérience vécue par le Bushi et le peuple Shi qui ont été confrontés, dans un passé lointain (avant la colonisation européenne), à des conflits armés avec les Banyanrwanda. Cette expérience historique peut éclairer nos lanternes sur l'expédition actuelle et ses buts inavoués.
Cette étude, intitulée "NOTES SUR LES CONFLITS ARMES ENTRE LES BANYRWANDA ET LE BUSHI PENDANT LA PERIODE PRECOLONIALE"*, effectuée en 1985 par deux chercheurs congolais, analyse et compare des données historiques, à travers divers écrits anciens, pour mettre en lumière les constatations suivantes:
Mr Imperium,
# Merci pour les références bibliographiques, j’en ferai bon usage !
En fait je connais la recension de Mugaruka mais pas sous votre titre, sous votre formulation !
En effet vous faites quelque amalgame; ce n’est pas exactement comme vous le reformulez "trois siècles où le Bushi a du résister contre le Rwanda" mais il s’agit ici "d’un parcours sur trois siècles de cette (longue) histoire de cohabitation (heurtée)" !
Et si vous m’aviez lu là-dessus depuis que je suis sur le forum, vous auriez relevé que je suis ici celui qui a souligné suffisamment dans mes postings en rapport, cette résistance : j’essaierai de les retrouver pour vous les montrer…
Sinon je suis tout à fait d'accord avec vous que la connaissance de cette histoire permet un éclairage à comprendre les stratagèmes que plante le Rwanda pour occuper de notre pays et à imaginer des pistes locales pour y faire face !
#
Mais d’où tirez-vous cette conclusion farfelue me concernant ?Pour ndozwaou rien de bon ne vient de l'est du congo.
Je sais que mes parents sont de l’Ouest et vous, êtes de l’Est et êtes, hélas, sur ce forum, celui qui manifeste les penchants ethno-régionaux les plus marqués (vos propos en sont largement tissés = tout pour votre camp contre ceux de l’Ouest ; hier c’était vous au pouvoir à votre mangeoire ceux de l'Ouest et aujourd’hui c’est à notre tour nous de l'Est de nous y attabler !)… Parfois vous endossez même, oh malheur, l’habit de l’homme de l’Est flou qui confond sa position avec celle du rwandais, lui aussi de l’Est… Qui vous suivra sur ce chemin combien glissant pour vos même...
Je disais donc que du coup vous avez tendance à projeter gratuitement votre fonctionnement sur celui des autres … C’est ainsi sans analyse des positions vous leur collez votre imaginaire : moi de l’Est j’ai en horreur ceux de l’Ouest ; pour "Ndonzwau qui est de l’Ouest rien de bon ne peut venir de l’Est"…
Non, cher ami, je ne fonctionne pas comme vous; heureusement il y a des patriotes convaincus dans ce pays pour qui toute abomination qui se passe loin de son patelin d’origine le choque, le préoccupe… Et je crois être de ceux-là : votre jugement me concernant sur l’Est n’est donc qu’un délire sorti de votre cervelle de misanthrope régionaliste ne reposant sur aucune réalité… Dites-moi, à partir desquels de mes propos ou de mes actes décrétiez-vous votre constat ??? Passons
En vérité comme beaucoup de Compatriotes j'ai toujours manifesté toute ma compassion à l’égard de ceux de l’Est qui ont tant souffert de la guerre venue du Rwanda et autres voisins et crois qu'ils peuvent faire mieux pour se défendre… Et perso pour des raisons diverses notamment géographiques et sentimentales {je connais et ai séjourné dans l’Est (Bukavu et tout autour, Lubumbashi, Kisangani); je connais même un peu votre "Bushi" (Ngweshe) et y ai donc quelques attachements}… Vous voyez donc que je n’ai aucune raison pour le moindre préjugé sentimental défavorable envers l’Est parce que c’est l’Est dont mes parents ne sont pas originaires comme vous le construisez, vous, contre l’Ouest…
En revanche, je ne suis pas dupe de votre supercherie et/ou de votre méconnaissance du jugement des Bashi et autres à côté dans le Kivu profond à l’égard du pouvoir de "JK" qu’ils accusent en réalité d’être de mèche avec les rwandophones et les rwandais qui les envahissent, les spolient, les tuent, violent leurs femmes et filles… On voit de suite qu’il y’a longtemps que vous n’y avez pas mis les pieds ; vos délires fanatiques ne sont que des constructions sur du vent sur une idéologie de la mangeoire cette fois au tour de l’Est… Sinon vous y aurez fait l’amer constat que ne fussent vos leaders vendus (voyez Marcellin), le Walungu ne voterait qu’à 5-10% à peine pour Kanambe ! L’adhésion du Kivu pour ce régime ne dépasse pas en fait les cercles du pouvoir qui manipulent et achètent les consciences via les chefs coutumiers…
C’est pourquoi j’ai toujours dit à mes amis du Kivu qu’ils ont avec eux une des clés sures pour le départ de ce régime : le jour où ils se révolteront et se débarrasseront de tous ces caporaux kanambistes cupides, une révolution commencera et déferlera sur le reste du pays ; et ils ont mille raisons de le faire ! C’est vrai, ce régime ne leur donne pas comme tout Etat le minimum qui les libère et sécurise une telle entreprise mais qui sait demain : "mûr ou pas mûr le vent pressant de l’Histoire fera tomber le fruit l
Kiekiekie
Compatriotiquement !
ndonzwau
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
Rien ne nous assure que M. Imperium est un Congolais de l'Est. Ça peut bien être un agitateur Rwandais, qui a tout intérêt à semer la zizanie entre les Congolais de par ses propos outranciers.
Mwana Ya Lola
Re: CALME APPARENT AU NORD-KIVU AVANT LE DELUGE
ndonzwau a écrit:Imperium a écrit:(...)
Mr Imperium,
# (...)
#Mais d’où tirez-vous cette conclusion farfelue me concernant ?Pour ndozwaou rien de bon ne vient de l'est du congo.
Je sais que mes parents sont de l’Ouest et vous, êtes de l’Est et êtes, hélas, sur ce forum, celui qui manifeste les penchants ethno-régionaux les plus marqués (vos propos en sont largement tissés = tout pour votre camp contre ceux de l’Ouest ; hier c’était vous au pouvoir à votre mangeoire ceux de l'Ouest et aujourd’hui c’est à notre tour nous de l'Est de nous y attabler !)… Parfois vous endossez même, oh malheur, l’habit de l’homme de l’Est flou qui confond sa position avec celle du rwandais, lui aussi de l’Est… Qui vous suivra sur ce chemin combien glissant pour vos même...
Je disais donc que du coup vous avez tendance à projeter gratuitement votre fonctionnement sur celui des autres … C’est ainsi sans analyse des positions vous leur collez votre imaginaire : moi de l’Est j’ai en horreur ceux de l’Ouest ; pour "Ndonzwau qui est de l’Ouest rien de bon ne peut venir de l’Est"…
Non, cher ami, je ne fonctionne pas comme vous; heureusement il y a des patriotes convaincus dans ce pays pour qui toute abomination qui se passe loin de son patelin d’origine le choque, le préoccupe… Et je crois être de ceux-là : votre jugement me concernant sur l’Est n’est donc qu’un délire sorti de votre cervelle de misanthrope régionaliste ne reposant sur aucune réalité… Dites-moi, à partir desquels de mes propos ou de mes actes décrétiez-vous votre constat ??? Passons
En vérité comme beaucoup de Compatriotes j'ai toujours manifesté toute ma compassion à l’égard de ceux de l’Est qui ont tant souffert de la guerre venue du Rwanda et autres voisins et crois qu'ils peuvent faire mieux pour se défendre… Et perso pour des raisons diverses notamment géographiques et sentimentales {je connais et ai séjourné dans l’Est (Bukavu et tout autour, Lubumbashi, Kisangani); je connais même un peu votre "Bushi" (Ngweshe) et y ai donc quelques attachements}… Vous voyez donc que je n’ai aucune raison pour le moindre préjugé sentimental défavorable envers l’Est parce que c’est l’Est dont mes parents ne sont pas originaires comme vous le construisez, vous, contre l’Ouest…
En revanche, je ne suis pas dupe de votre supercherie et/ou de votre méconnaissance du jugement des Bashi et autres à côté dans le Kivu profond à l’égard du pouvoir de "JK" qu’ils accusent en réalité d’être de mèche avec les rwandophones et les rwandais qui les envahissent, les spolient, les tuent, violent leurs femmes et filles… On voit de suite qu’il y’a longtemps que vous n’y avez pas mis les pieds ; vos délires fanatiques ne sont que des constructions sur du vent sur une idéologie de la mangeoire cette fois au tour de l’Est… Sinon vous y aurez fait l’amer constat que ne fussent vos leaders vendus (voyez Marcellin), le Walungu ne voterait qu’à 5-10% à peine pour Kanambe ! L’adhésion du Kivu pour ce régime ne dépasse pas en fait les cercles du pouvoir qui manipulent et achètent les consciences via les chefs coutumiers…
C’est pourquoi j’ai toujours dit à mes amis du Kivu qu’ils ont avec eux une des clés sures pour le départ de ce régime : le jour où ils se révolteront et se débarrasseront de tous ces caporaux kanambistes cupides, une révolution commencera et déferlera sur le reste du pays ; et ils ont mille raisons de le faire ! C’est vrai, ce régime ne leur donne pas comme tout Etat le minimum qui les libère et sécurise une telle entreprise mais qui sait demain : "mûr ou pas mûr le vent pressant de l’Histoire fera tomber le fruit l
Kiekiekie
Compatriotiquement !
Mon pauvre Mr Imperium,
Sik’oyo osuki wapi na propagande na yo ya 2 sengi ?
Omikomisa porte-parole ya batu ya Kivu, bango oyo ba wololi yo na muke te !
Nalobaki na yo nini ? Grand Imposteur, Mr Imperium !!!
Kiekiekiee : Kagame, Kaguta, Kanambe, tous trois dans le même sac; osuki...
En effet, comme en écho, et les dieux de nos ancêtres nous ont entendus, les populations de Goma confirment ce que je disais, et vous répondent à leur tour,écoutez-les : « Kagame est le premier, Museveni et Kabila vont suivre ! » , "ils célèbrent la (fausse) mort de l’homme qui symbolise les souffrances qu'elles subissent depuis deux décennies" qu'elles assimilent en même temps à "JK" ! Justement ce que je vous déclarais : "(...)votre méconnaissance du jugement des Bashi et autres à côté dans le Kivu profond à l’égard du pouvoir de "JK" qu’ils accusent en réalité d’être de mèche avec les rwandophones et les rwandais qui les envahissent, les spolient, les tuent, violent leurs femmes et leurs filles… (...) que ne fussent vos leaders vendus (voyez Marcellin), le Walungu ne voterait qu’à 5-10% à peine pour Kanambe ! L’adhésion du Kivu pour ce régime ne dépasse pas en fait les cercles du pouvoir qui manipulent et achètent les consciences via les chefs coutumiers…(...)"
"Dans une large opinion congolaise, la responsabilité des Présidents Kagamé, Kabila et Museveni ne fait l’ombre d’aucun doute, les trois Présidents étant très proches, aussi étrange que cela puisse paraître", dit l'autre !
Alors vos fables, votre inepte djalelo, vous pouvez vous les garder !
Compatriotiquement!
ndonzwau
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