20 ans déjà maman Abeti Masikini nous quittait "témoignage de sa fille Yollanda"

20 ans déjà maman Abeti Masikini nous quittait "témoignage de sa fille Yollanda" (vidéo)


Abeti Masikini est une chanteuse congolaise, née le 9 novembre 1954 à Stanleyville au Congo belge (aujourd’hui Kisangani, enRépublique démocratique du Congo) et morte d’un cancer le 28 septembre 1994 à Villejuif, en France.

Elle est la fille de Jean-Pierre Finant (1922-1961), le premier président de la Province Orientale après l’accession du pays à l’indépendance.

Pouvez-vous nous parler de votre mère ?
Ma mère était une diva. Maman était une icône. Ma mère a été une femme merveilleuse et forte. Elle combinait le travail et la vie privée, c’est-à-dire la vie familiale. Ce qui n’est pas du tout évident mais elle y arrivait. Elle a oeuvré parmi les hommes et elle avait pu se tailler un chemin. Elle avait quand même sa petite entreprise. Et en tant qu’africaine de l’époque, je peux dire que maman était très en avance dans la musique, dans l’habillement et même en maquillage. Ma mère est mon idole!
Quel denier souvenir avez-vous gardé d’elle avant sa mort ?
Avant sa mort, c’était une épreuve très dure ! Comme vous le savez, c’est très triste de voir un être aussi cher partir sans que vous ne puissiez rien faire pour le retenir. C’est le souvenir que j’ai gardé jusqu’à ce jour. Même là quand je viens pour la préparation de l’événement, quelque part, c’est toujours très douloureux. Bien qu’on parle d’elle, le problème est que maman n’est plus là.
Quand est- ce qu’Abeti Masikini avait-elle décidé de faire la musique ?
Lorsque vous dites « décider », c’est comme si elle projetait déjà faire la musique. Ce qui n’a pas été le cas. Pour elle, c’était un don. Et vous le savez que le don est une grâce divine. Maman avait compris que c’était forcement à elle que ce don avait été donné. Elle a fini par oeuvrer et progresser dans ça. C’est-à-dire qu’elle avait suivi son instinct.



D’après vous, quels sont les temps forts qui ont émaillés la carrière de En parlant des temps forts, il est évident que je parle de son passage mythique dans la salle d’Olympia. Vous serez d’accord avec moi que l’Olympia d’avant n’est pas celui d’aujourd’hui. A l’époque, pour passer dans la salle d’Olympia, il y avait beaucoup des critères. Ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. A présent, il y a plusieurs options. La preuve, c’est presque tout le monde qui se produit là bas. Vous vous souviendrez également qu’elle a été la seule femme qui était passée en vedette au Zénith de Paris. A cette occasion, elle avait eu à inviter King Kester Emeneya, paix à son âme, Pépé Kale et presque tous les grands de la musique congolaise de l’époque. Elle l’a fait spontanément parce qu’elle voulait montrer au monde entier qu’il y a des hommes, des femmes et des jeunes congolais qui avaient aussi cette capacité là. Je garde l’image de Pépé Kale qui avait terriblement dansé et c’était beau.
Qu’est-ce que vous envisagez en commémorant au mois de septembre le 20ème anniversaire de la mort de votre mère?
Nous envisageons faire des expositions à partir desquelles tout le monde pourra voir ce qu’Abeti Masikini a fait pendant sa carrière musicale. C’est-à-dire, qu’il y aura ses trophées, ses DVD, ses casettes. Nous avons prévu également à cette occasion le défilé de mode avec les stylites congolais et de l’Afrique de l’Ouest. Ça sera d’ailleurs la fashon partie de l’événement. Puisqu’il y aura des maquillages, les bijoux, l’habillement. Donc, on va essayer de mettre tout ça en valeur. Vous verrez également tant d’autres surprises parce que là je ne peux pas tout dire. Justement, parce que nous sommes encore en phase de préparation. L’événement est purement une initiative de la fondation Abeti Masikini.
Et pourquoi le choix de la ville de Kisangani ?
On ne peut pas balayer chez les voisins sans pourtant commencer chez soi. Mais les dix ans d’Abeti a eu lieu à Kinshasa et les vingt seront bel et bien ici. Il faut savoir qu’il y a sa ville natale. Abeti Masikini est née à Kisangani d’où c’est normal que nous gardions aussi une part pour ceux de là.
Comment gérez-vous les oeuvres de votre mère ?
Ici, il y a quand même un disfonctionnement qui ne date pas d’aujourd’hui. On nous a toujours dit que notre maman à l’époque ne pouvait pas avoir ses droits parce qu’elle était à gauche et à droite. Elle ne pouvait avoir ses droits au Congo parce qu’elle était payée en Europe. Alors que notre pays ne dépend pas des français. Puis après, ils nous ont fait savoir que ce n’était pas comme ça que les choses devraient se passer. Mais la vérité est que jusque là on n’a rien. Nous comptons remettre à jour le dossier de notre maman à la SOCODA. Pour le moment, on ne peut pas gérer quelque chose qui n’existe pas.
Abeti Masikini a eu une riche discographie. Pouvez-vous nous dire combien des chansons renferme-t-elle ?
Au moins je sais qu’elle a laissé vingt deux albums.
Quel est le message fort qu’aimeriez-vous lancer à tous ceux qui ont été fans d’Abeti Masikini votre mère ?
Le message fort est que tout le monde mette la main dans la pâte pour qu’on lui rende hommage quand même. Aujourd’hui on parle de la parité, c’est l’occasion ou jamais.
Elle a oeuvré parmi les hommes et ce n’est pas seulement à sa famille de le dire. Nous voulons que ceux qui l’ont aimée parle plus d’elle.
fadi lendo

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