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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 6:32 am

CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE DU ZAIRE

COMMISSION DES ASSASSINATS ET VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

DOSSIER

MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990


1. Les plaignants

01. Les étudiants de l’Université de Lubumbashi, à travers leur déclaration de politique générale lue à Conférence Nationale Souveraine par Monsieur LUNGA LODI, leur Délégué général ;

02. La déclaration de politique générale de la Société Civile du Shaba ;

03. L’intervention de Monsieur LUNDA BULULU à la tribune de la Conférence Nationale Souveraine ;

04. Monsieur Boniface KAPENA, parent de l’étudiant Charles Joseph MADIMBA KAPENA ;

05. Mwalimu Antoine Marie-Richard KARUME, BININGA bya KABARE, parent des étudiants Raphaël MUHIGIRWA et Alexandre MBAGIRA ;

06. Avis de recherche d’un parent de l’étudiant, Aimé KABONGO KALONZA résidant n°107, rue Mawanga, Zone de Ngaba publié in journal La Référence Plus, n°78 du lundi 13 juillet 1992;

07. Avis de recherche des parents de l’étudiant Raphaël MAMPOVISA MAVINGA, résidant n°57, Rue Kisimbi, Ozone / Ngaliema, publié in Quotidien Elima, du 26 juin 1992;

08. La lettre du 16 juillet 1992 transmettant dossier indemnisation de la famille ILOMBE ILOMBE;

09. La demande d’une enquête internationale réclamée par l’opinion internationale, notamment par la Belgique.

1. Les personnes entendues

01. Monsieur BIKOKO MOLEKA KAPA, Lieutenant-colonel, Chef d’état-major de la Brigade Blindée de Mbanza-Ngungu ;

02. Monsieur DIASOLWA ZITU, Pilote, Commandant du DC 10 d’Air-Zaïre, vol QC 005, Kinshasa-Lubumbashi du 11 mai 1990;

03. Monsieur ELONGA NKANDA, Directeur Régional de la S.N.E.L. / Shaba ;

04. Monsieur ENGULU BAANGA MPONGO BAKOKELE LOKANGA, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation ;

05. Monsieur Thys Réné ESSOLOMWA NKOY ea LINGANGA, Editeur responsable du journal ELIMA pour divers articles parus dans son journal en relation avec les événements ;

06. Monsieur GATA LEBAKETE, Administrateur de l’A.N.I. / Shaba ;

07. Monsieur GOGA LINGO, Administrateur Général Adjoint du S.N.I.P. chargé de la Sécurité intérieur ;

08. Monsieur KAPANGA TSHIMANGA, étudiant en 2ème graduat Médecine vétérinaire, grièvement blessé et transféré en République Sud-Africaine pour soins appropriés;

09. Madame KAPEPELA FATUMA, Hôtesse de l’Air Zaïre à bord du DC.10 d’Air Zaïre, vol QC 005 Kinshasa-Lubumbashi du 11 mai 1990 ;

10. Monsieur Antoine KAPETA KAZADI, membre du Conseil Urbain de la zone de Lubumbashi ;

11. Monsieur KILUBA MWIKA, Commissaire du Peuple, élu de la circonscription électorale de Likasi au Shaba ;

12. Monsieur KOYA GIALO NGBASE TE GERENGBO, Gouverneur de la Région du Shaba ;

13. Monsieur LOKIO LIANDJA (Colonel), Commandant Intérimaire de la 1ère Région Militaire ;

14. Monsieur LUNDA BULULU, Premier Ministre du Gouvernement de transition ;

15. Monsieur LUNGA LODI, étudiant, Délégué des étudiants de l’UNI.LU. à la Conférence Nationale Souveraine ;

16. Monsieur François LUSANGA NGIELE, auteur d’une lettre ouverte sur les événements de l’UNI.LU., lettre adressée au Gouverneur du Shaba ;

17. Général MAHELE LIEKO BOKUNGU, responsable du S.A.R.M. ;

18. Lieutenant-colonel MOLIBA TEWA, Chef d’état-major adjoint chargé des recherches au S.A.R.M.;

19. Monsieur MUDUSI MONANSI, père de l’étudiant MUDUSI MUNANSI, décédé à Kinshasa le 24 mai 1990, après transfert de Lubumbashi ;

20. Monsieur MUISSA Camus, éditeur-responsable du journal La conscience ;

21. Monsieur Zacharie MBANZ MUSANG WANZAL, Chef de division, Service académique de l’UNI.LU., Conférencier de la composante Partis Politiques (P.P.A.);

22. Monsieur MUKENGELE TSHITSHI, auteur de l’article paru dans Elima du 18 mai 1992 ;

23. Monsieur NDOYIPI wa DJUMA (Capitaine), Brigade Blindée de Mbanza-Ngungu ;

24. Monsieur Frédéric NGALAMULUME, Chef de service de circulation aérienne R.V.A. / Kinshasa ;

25. Monsieur NGIMBI FINGU (Général), Commandant adjoint de la Garde Civile ;

26. Monsieur NTESA zi PEMOZIKI, Procureur Général près la Cour d’Appel de Lubumbashi ;

27. Monsieur NTEZO bin NZETELE, étudiant à l’UNILU, cité par la Société Civile du Shaba ;

28. Monsieur NTEZO bin MASEMO, étudiant à l’UNI.LU.;

29. Monsieur TSHIBANGU KABET, Professeur à L’UNI.LU.;

30. Monsieur UBA MBALIGBIA, Administrateur de l’A.N.D. / Shaba;

31. Monsieur MULUMBATI NGASHA, Professeur à l’UNI.LU., membre de la Commission d’enquête de l’Assemblée Régionale du Shaba, Conférencier de la Composante Institutions Publiques ;

32. Monsieur KONGO KPATESOLI (Colonel), Commandant de la Brigade Blindée de Mbanza-Ngungu;

33. Monsieur MOLEKA EGBANGO (Lieutenant-colonel), Directeur de la Régie des Constructions des F.A.Z., superviseur des travaux de réfection du Campus Universitaire de Lubumbashi ;

34. Monsieur KPAMA BARAMOTO KATA (Elite Général de Paix), Commandant de la Garde Civile ;

35. Monsieur SAMBA KAPUTO, ancien Gouverneur de la Région du Haut-Zaïre.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 6:45 am

2. Les personnes n’ayant pas répondu aux invitations de votre Commission en dépit de leur transmission par voie hiérarchique

01. Monsieur MOBUTU SESE SEKO, Chef de l’Etat, Garant de la sécurité intérieure de l’Etat ;

02. Monsieur NGUZ-a-KARL-i-BOND, pour sa déclaration relative au charnier;

03. Le groupe d’étudiants agresseurs dont la liste avait été donnée par Monsieur KOYAGIALO.

3. La documentation

Votre commission a consulté les documents ci-après :

01. Les rapports de l’A.N.I., Direction régionale du Shaba (N°05/A.N.I./D7/0000271/90 du 11 mai 1990 et n°05/A.N.I./D7/0000287/90 du 17 mai 1990);

02. Le rapport de mission du Vice-Premier Commissaire d’Etat et Commissaire d’Etat chargé de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Monsieur ENGULU BAANGA MPONGO BOKEKELE LOKONGA Léon (13 -15 mai 1990) ;

03. Lettre ouverte au Gouverneur du Shaba au sujet du massacre des étudiants de l’Université de Lubumbashi par :

a) les Professeurs ordinaires de l’UNI.LU (14 mai 1990)

b) François LUSANGA NGIELE (21 juin 1990)

c) Antoine KAPETA KAZADI (06 juin 1990)

04. Le rapport de la Commission d’enquête de l’Assemblée Régionale du Shaba (juin 1990) ;

05. Le rapport de la Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale (juin 1990) ;

06. Le rapport des enquêteurs silencieux sur le massacre du Campus de l’UNI.LU. (03/08/1990) ;

07. Le jugement du procès KOYAGIALO et consorts par la Cour Suprême de Justice, section judiciaire, le 16 mai 1991 ;

08. Le rapport de la Commission des Droits de l’Homme des Nations-Unies rédigé par Monsieur S. Amos WAKO, Ministre Kenyan de la Justice, Doc. E/CN.4/1992/30/ADD du 17 février 1992;

09. Dossier Massacre d’étudiants de l’UINI.LU. déposé à la Conférence Nationale Souveraine par la Ligue des Droits de l’Homme ;

10. Dossier Massacre d’étudiants de l’UNI.LU. déposé à la Conférence Nationale Souveraine par les délégués des étudiants de l’UNI.LU. ;

11. Lettre de la Famille KOYAGIALO adressée à Monseigneur le Président de la Conférence Nationale Souveraine ;

12. Articles des journaux :

- Elima n°66 du 18 mai 1992, n° du 26 juin 1992

- Jeune Afrique n°

- La Renaissance n° 464 du 23 au 30 mai 1992

- Le Potentiel n°

- La Référence Plus n° 78 du lundi 13 juillet 1992 citant le nom d’un parent de l’étudiant Aimé KABONGO KALONZO

2. Contexte

1. La période pré-massacre

Le massacre des étudiants de l’Université de Lubumbashi dans la nuit du 11 au 12 mai 1990 constitue, après analyse, l’aboutissement d’un processus conflictuel dont les origines sont corrélatives à la privatisation du pouvoir d’Etat par le Mouvement Populaire de la Révolution. En effet, parmi les causes immédiates, votre Commission a retenu, outre le vent de la perestroïka qui souffle sur le Continent Africain, les espoirs suscités mais vite déçus sur le plan national par le discours présidentiel du 24 avril 1990 relatif à la démocratisation des institutions du pays et au multipartisme.

En date du 3 mai 1990, le Chef de l’Etat fixe devant le Parlement les étapes de la période transitoire. Deux jours après, soit le 5 mai 1990, les étudiants de l’Université de Kinshasa, en signe de protestation, molestent un groupe de Parlementaires en liesse. En réaction, le Gouvernement prend, en date du 7 mai 1990, des mesures de fermeture de l’UNI.KIN. et congédie les étudiants.

A travers le pays et particulièrement à Kisangani, Lubumbashi, Bukavu, Mbandaka, Mbanza-Ngungu, Kikwit, etc., la contestation estudiantine explose. Des mouvements de solidarité s’organisent.
De manière spécifique à l’Université de Lubumbashi, il y a un climat de malaise et de conflit qui couve depuis le début de l’année 1989.

En effet, le 24 février 1989, un corps en état de décomposition avancée est découvert. Il s’avérera, après enquête, que ce corps était celui de l’étudiant ASHA NKOSO de 3è Graduat en Mines, étudiant disparu depuis le 16 février 1989.

Au lendemain de cette découverte macabre, soit le 25 février, un autre étudiant est assassiné au cours des échauffourées opposant les étudiants aux militaires armés, commandés par le Major LANDU NGUNA. L’étudiant tué répondait au nom de MAMPASI, inscrit en 1ère Licence en Sciences Politiques et Administratives.

Le 30 août 1989, un événement similaire à celui du 24 février est enregistré. Un corps mutilé est retrouvé sur les rails au quartier Industriel situé à plus d’une dizaine de kilomètres de Cités Universitaires. Après examen, on notera que ce corps mutilé était celui de l’étudiant NAMUSENGE.

Le contexte conflictuel ainsi né caractérise le début de l’année académique 1990–1991.

Bien plus, d’autres faits viendront aggravés les antagonismes. Parmi eux, l’élection du Dirigeant de la J.M.P.R. / UNI.LU.. Le vote devait départager Monsieur MOPUPA, étudiant en 1ère Licence en Sociologie et Monsieur SOKE, inscrit en 1ère Licence en Sciences Politiques et Administratives. Ce dernier était soutenu par les autorités tant académiques que régionales.

L’élection de Monsieur MOPUPA sera bien accueillie par les étudiants et ceux-ci continueront à réclamer le changement de leur situation, c’est-à-dire, qu’ils organiseront des Salongo spéciaux et mettront en place un code de la route sur les Cités Universitaires.

Le 4 mai 1990, les étudiants de l’Université de Lubumbashi projettent une marche qu’ils dénomment marche de libération.

Le 8 mai 1990, une réunion des Présidents des Mutuelles estudiantines est convoquée. Les Présidents de toutes les mutuelles régionales sont présents sauf celui de l’Equateur, alors qu’à l’ordre du jour figuraient deux importants points : la sécurité des étudiants et la lettre de solidarité des étudiants de Lubumbashi en faveur de leurs collègues de Kinshasa, victimes, selon eux, de l’arbitraire du pouvoir.

C’est toujours dans ce climat de tension que fut crée le Syndicat National Solidarité par le Frère Victor DIGEKISA PILUKA.

Ce syndicat se donne comme tâche primordiale : canaliser les revendications sociales des étudiants et rédiger un mémorandum à adresser au Gouverneur de la Région du Shaba.

Pendant ce temps, la tension ne fait que monter. Au niveau du Campus Universitaire, le système de sécurité est renforcé. Un barrage est érigé à l’entrée du Campus, les entrées et les sorties sont sérieusement contrôlées par les étudiants.

Le 9 mai 1990, une série de faits viennent envenimer une situation déjà fort tendue :

- les éléments de la Garde Civile tirent des coups de feu en l’air afin de disperser les étudiants rassemblés près de la barrière et, ainsi se frayer un chemin sur la route Kasapa - ville.

- Neuf étudiants sont enlevés par des éléments de la Garde Civile sur le tronçon situé entre les Cités Universitaires et le Camp Mutombo;

- Mademoiselle Rose BARAMOTO KATA est agressée par ses collègues à qui elle a adressé des propos discourtois : Soki bolingi mbongo boloba, les affamés, les idiots (Si vous voulez l’argent, je peux vous le donner, bande d’idiots, faméliques).

- L’étudiant MANGE KAMBU, annonce à ses collègues la libération de neuf étudiants enlevés par la Garde Civile. Il est, de ce fait, soupçonné d’être de mèche avec les services de sécurité. Lui-même et d’autres étudiants considérés comme mouchards sont arrêtés par leurs collègues, jugés et condamnés. MANGE KAMBU et ses amis ZONGYA NZONIA et YOKOTO BOSENGA sont tous originaires de la Région de l’Equateur et de l’ethnie Ngbandi.

Dès lors, apparaît au grand jour une bipolarité antagonique jusque-là sousjacente : d’une part, les étudiants originaires de l’Equateur et leurs alliés et d’autres part, ceux originaires des autres régions, notamment les deux Kasaï, l’ex-Kivu et le Bandundu.

Les étudiants MANGE, ZONGYA et YOKOTO sont ensuite molestés et jetés dans un trou d’environ 4.5 mètres de profondeur.

Le fait que le Gouverneur de la Région du Shaba, Monsieur KOYAGIALO, lui aussi originaire de l’Equateur et de surcroît de l’ethnie NGBANDI, ait dépêché les éléments de force combinée (Garde Civile, Brigade Mobile, quelques unités du 211ème Bataillon d’Infanterie et de la 21ème Brigade d’Infanterie) pour libérer les étudiants ainsi menacés de mort à achever de convaincre l’autre pôle antagonique de sa complicité avec les mouchards. A travers le Gouverneur, le parti pris du pouvoir était ainsi établi.

C’est pourquoi, le lendemain, le 10 mai 1990, les préparatifs de la marche de libération s’accélèrent, la ceinture de sécurité autour de la Cité Universitaire se renforce et on fait la toilette : les boutiques et buvettes détenues par des personnes soupçonnées d’être de mèche avec la sécurité sont littéralement détruites. Ce fut le cas de Self Control appartenant à Monsieur KAKULE, parent de l’ancien RE.DOC. / Shaba et de ICI ÇA VA appartenant au Chef de Travaux, ELENGESA.

Bien plus, une liste des photos d’autres mouchards est affichée. D’où, une panique générale dans le camp des étudiants originaires de l’Equateur et singulièrement chez les Ngbandi qui commencèrent ainsi à quitter le campus et à gagner la ville.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 6:52 am

2. Le jour du massacre

Le 11 mai 1990 est le jour fatidique, c’est-à-dire, le jour qui connaît une activité fébrile plus spécialement au Campus Universitaire et au Gouvernorat de Région.

Sur le Campus, la rumeur sur l’expédition punitive contre les étudiants qui se sont attaqués aux mouchards s’intensifie. Beaucoup d’étudiants quittent à leur tour le Campus. Deux tentatives de dialogue entre autorités académiques et étudiants restent vaines.

Une marche de protestation des étudiants avec le Recteur ALONI KOMANDA, pris en otage, est refoulée par les militaires au niveau du Camp Mutombo. La tension remonte sans cesse.

La ceinture de sécurité autour du Campus est davantage renforcée. Au bureau du Gouverneur, une réunion spéciale de sécurité se tient. Des mesures sont prises : coupure d’eau et d’électricité, isolement total du Campus. Tout indique, par ailleurs, que les autorités de Kinshasa sont tenues au courant d’une expédition punitive contre les étudiants. Il est même noté ici et là que l’attaque sera lancée par les étudiants Ngbandi et les éléments spécialisés d’un escadron de la mort.

A 18:00, le Recteur est informé de l’immense de l’attaque par son Directeur de communication sociale, Monsieur MULUMBA et par le Chef de Travaux ELENGESA, Secrétaire Particulier du Recteur qui a vu sa boutique détruite. Le Recteur à son tour, contacte le Gouverneur qui, pour toute réponse dira : « Je suis au courant, je vais décourager la manœuvre ». Bon nombre d’étudiants n’ont pas pu quitter le Campus. Certains se retranchent dans leurs chambres, d’autres choisissent d’allumer un grand feu et de veiller ensemble.

A 19 heures, le vol QC 005 du DC 10 d’Air Zaïre atterrit à l’Aéroport de la Luano (Lubumbashi) avec environ 8 heures de retard sur son horaire habituel.

La nouvelle de cet atterrissage arrive au Campus; elle est associée à celle de l’arrivée d’un commando de la mort. Dès lors, les étudiants deviennent de plus en plus inquiets. Ils le sont d’autant plus que presque à la même heure (19:30), le courant est coupé sur une grande partie du Campus, particulièrement dans le secteur de grands blocs.

L’Agent de maintenance de l’Université, Monsieur MUENGE BULIMWENGU, envoyé au service de dépannage de la SNEL, trouvera les installations de cette société sous bonne surveillance de la Garde Civile. D’où, de sérieuses présomptions sur une imminente attaque à la faveur des ténèbres.

Vers 22:30, les étudiants angoissés se regroupent en grand nombre autour du feu allumé devant le bloc A.

Une heure plus tard, vers 23:30, ils sont assaillis par un commando masqué et armé. Ceux qui sont parvenus à se sauver sont poursuivis par les assaillants. Ceux-ci détruisent tout sur leur passage, entrent dans des chambres préalablement ciblées; et de manière sélective, sèment la mort chez les étudiants. Un cri de guerre permettait au commando de reconnaître les leurs parmi les étudiants. Ce cri était Lititi et la réplique Mboka.

D’après Monsieur MUKENGELE TSHITSHI, Conseiller Politique au S.A.R.M., entendu par votre Commission, Lititi est le mot de code signifiant étudiants agents de sécurité sur le Campus tandis que Mboka est le mot de code désignant le siège de services de sécurité de Lubumbashi.

En moins d’une heure, des gémissements, des pleurs et des cris de détresse fusaient de tous les coins du Campus. On pouvait les entendre jusqu’au Camp Mutombo.

Pour la deuxième fois, Monsieur MULUMBA contacte le Recteur. Cette fois, c’était pour lui annoncer la terrible nouvelle. Le Gouverneur, contacté par le Recteur, instruit à son tour le Colonel LOKIO pour qu’il se rende sur le Campus. Mais il était déjà une heure du matin.

Il faudra attendre 4:30 du matin pour voir le commando évacué le Campus, après avoir tenté, 5 heures durant, d’effacer toutes les traces de leur macabre forfait.

Emmanuel-Kandolo


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Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 7:03 am

3. Avis et considérations

Votre commission a orienté son analyse vers 03 axes, à savoir : le nombre des morts, la participation d’un commando spécialisé et le caractère politique du crime relativement avec l’intervention des autorités centrales, y compris la Présidence de la République.

1. Le nombre des victimes

Votre commission s’est posée la question suivante : Y a-t-il eu pendant la nuit sanglante du 11 au 12 mai 1990 plus d’un mort à l’UNI.LU. ?

Votre commission ne peut malheureusement confirmer matériellement que le seul cas survenu à l’Hôpital de la Gecamines-Sud le 18 mai 1990 à la suite de coups et blessures reçus, celui du décès de l’étudiant ILOMBE ILOMBE.

Il est étonnant de constater que cette version officielle se voudrait, à travers ce chiffre un, minimiser la gravité de l’événement. C’est pourquoi dans le même ordre d’idées, pour répondre à une certaine opinion étrangère, qui soutenait qu’il y avait plus d’un mort, le pouvoir politique zaïrois, croyant se déculpabiliser, a confirmé, non seulement il y avait un mort et que ce mort était un zaïrois et non un étranger. C’est à se demander si la mort d’un zaïrois, soit tolérable et compréhensible. Et pourtant, une mort, c’est une mort. Et MAO ne pouvait-il pas bien dire à ce propos qu’une tête coupée ne repousse plus ?

Autant dire que même pour la seule mort d’ILOMBE ILOMBE, d’ailleurs succombé à l’hôpital, ceux qui ont provoqué le crime, ceux qui l’ont consommé, sont condamnables.

Pour fonder son ultime conviction, votre Commission a cependant enregistré quelques témoignages concordants attestant l’hypothèse de plusieurs morts d’étudiants pendant cette nuit fatidique. Les voici :

01. L’étudiant KAPANGA TSHIMANGA, 2ème Graduat en Médecine vétérinaire, blessé grièvement à la tête et envoyé en soins en Afrique du Sud, a déclaré ceci devant votre Commission : « Quand nous étions regroupés autour du feu, nous avions entendu le bruit du pas des assaillants qui s’approchaient de nous en criant Lititi - Mboka. Brusquement, nous avions été envahis, entourés par les éléments du commando dont les visages étaient maquillés d’une poudre noire. C’était la débandade. Très peu de temps après, nous avions entendu des cris de détresse qui fusaient de partout.

Un peu plus tard, nous avions pris tout notre courage et nous sommes rentrés sur le lieu de regroupement. Des corps humains étaient allongés à terre. Déjà vu par les agresseurs, je me suis décidé de me présenter à eux comme un de leurs. C’est alors que j’ai remarqué qu’ils étaient armés des poignards et que certains d’entre eux portaient des masques.

Ensemble, nous nous sommes dirigés vers les chambres des étudiants. Ils détruisaient tout sur leur passage. Au bloc 3, en ma présence, l’un d’entre eux a impitoyablement coupé la mamelle d’une étudiante.

Des militaires qui faisaient partie du commando nous ont ensuite rejoint. Ils parlaient le lingala et d’autres langues que j’ignore. Un d’entre eux m’a demandé de quelle ethnie j’étais. Croyant me sauver, j’ai dit que j’étais originaire de Bandundu. Ils ont alors commencé à m’agresser. C’est ce qui m’a poussé à rectifier et à dire que j’étais Kasaïen. On m’a alors assommé des coups de baïonnettes sur la tête. Les cicatrices que je porte le prouvent aisément.

Je suis tombé et l’un deux a crié : il n’est pas encore mort, il faut l’achever. Un autre a répliqué : il est déjà mort quelqu’un m’a enfin marché dessus et j’ai perdu connaissance ».

02. Monsieur NYEMBO AOZI, habitant n°5597, avenue des Pins, zone de Kapemba et Professeur Assistant (sic) à l’Institut Supérieur des Sciences Médicales alléguera comme témoin devant la Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale :

Le jeudi, il était à la polyclinique KHMS située dans la boyerie de la parcelle du Vice-Consul du Zaïre à Ndola (Zambie). Il rencontrera un des fils du Vice- Consul, dénommé communément FRAT. Frat lui dira : « Balula tokosukisa bango. Toko massacrer bango. Baninga bazui mbongo, ngai na zui information na retard. Yango na zali kobongisa bibende na ngai po na lobi na Campus ».

A la question de Nyembo, Frat répondra : « Bokomona kaka lobi ».

Le vendredi après-midi (14:00 -14:30), il croisera Frat accompagné de 5 personnes munies de barres de fer. Interpellé, il répond : « Tokokende esika yango ».

Tout ceci décidera NYEMBO à monter au Campus pour retirer ses 02 neveux. Arrivé sur le Campus, il sera bloqué par les militaires et sera dans l’impossibilité de rentrer en ville et obligé de passer la nuit au Campus car il y a interdiction formelle de sortir.

Vers 19:30, il y a coupure partielle de courant. Il y avait des groupuscules sur le Campus. Vers 24 heures, il y a débandade. Des kiosques sont brûlés. Il y a ça et là des cris du genre minakufa et ça ne se terminait pas. Quelques temps après, quatre individus masqués sont entrés dans leur chambre. Ils ont cueilli le premier étudiant, décapité et le sang a été recueilli dans un seau. Ils l’ont amené. Ils sont rentrés vers le deuxième. Ils se contenteront de le blesser pour la simple raison qu’il était du Shaba. Ils lui diront : « Tu as de la chance, si tu étais du Kivu, ont te couperait la tête ». Cet étudiant s’appelle SHABANI en réalité.
Ils s’en allèrent en oubliant NYEMBO qui était vautré au lit d’en sous. Citoyen NYEMBO essayera de sortir dans le noir. Il va piétiner un cadavre. Horrifié, il rentrera en chambre attendant le matin. Il sortira le matin du Campus avec ses neveux. Samedi après-midi à la paillote de la polyclinique devant 02 témoins, viendra Frat, apparemment fatigué et il dira : « Vieux oyokaki, tobomi bango mabe, butu mobimba. Ngai na zo préparer mariage na nga, nazui lard na nagi. Tozuaki bambeli, oti boye, okati motu. Otie makila na katini. Ozui moto okeyi kolakisa na bakonzi, ba compter. Po ozua mbongo na ndenge okoboma ».

Horifié, NYEMBO lui demande d’arrêter. NYEMBO déclare que s’il avait une arme, il aurait tiré sur FRAT. Ici il pleure (Rapport de la Commission d’enquête parlementaire - Université de Lubumbashi - rapports des Sous - Commissions -Session ordinaire d’avril, 30 mai - 12 juin 1990, p.4).

03. A la suite de la Table Ronde des étudiants de l’UNI.LU., tenue du 27 juin au 4 juillet 1991, une liste non limitative de 07 morts a été dressée. En voici les noms des victimes :

1. BASUKU MWAMBA NTUMBA : G.1. Langues et littérature africaine

2. ILOMBE ILOMBE, G.1 Langues et littérature africaine

3. LUNDU LUNDU, Préparatoire

4. MATH LAMATH, G.1. Langues et littérature africaine

5. RAMAZANI, G.2. Droit

6. TSASA TSASA, G.1. Sciences politiques et administratives

7. MUDINSI MUNANSI, D.1. Médecine humaine.

Il y a lieu de retenir que : Le cas de l’étudiant BASUKU MWAMBA NTUMBA a été confirmé devant votre Commission par le Député de la circonscription de Likasi, KILUBA MUIKA, qui a reçu l’information de la part de Monsieur KABASELE TSHIBOMBI, père de l’étudiant précité, agent de la Gecamines-Exploitation, D.S.C. /S.A.S.-Likasi (cf. PV Audiction de KILUBA) ;

Le cas de l’étudiant MATH LAMATH a été attesté par Monsieur Zacharie MBAZ MUSANS WANZAL, Chef de Division des Services Académiques de l’UNI.LU., qui est de la même tribu que l’étudiant précité et qui l’a fait inscrire à l’Université (PV. Audition de MBAZ) ;

Le cas de l’étudiant MUDINSI MUNANSI accompagné à Kinshasa le 22 mai 1990 par un médecin de Lubumbashi, non autrement identifié, a succombé à la Clinique Ngaliema le 24 mai 1990. Toutefois, le rapport médical de la Clinique Ngaliema à votre Commission précise que l’évolution rapide et fatale ainsi que l’absence d’une autopsie n’avaient pas permis de déceler les causes exactes de la maladie ni du décès de ce patient.

04. Votre Commission a été saisie par des parents qui recherchent leurs enfants disparus depuis les événements sous-examen. Il s’agit des parents des étudiants ci-après :

1. Charles Joseph MADIMBA KAPENA (cf. Lettre du 23 mai 1992 de Boniface KAPENA, B.P. 303 KANANGA);

2. Raphaël MAMPOVISA MAVINGA, L.1. en Sciences Consulaires, fils de Victor MANKENDA et de Pauline MATONDO (cf. Elima du 26 juin 1992) ;

3. Aimé KABONGO KALONZO, G.2. Droit, La Référence Plus n°78 du lundi 13 juillet 1992 ;

4. MUHIGIRWA et Alexandre MBAGIRA, fils de Mwalimu Antoine Marie-Richard KARUME BIWINGA bya KABARE, B.P. 585 Kinshasa 1.

Pour les trois premiers cités, faute de mieux, votre Commission n’a pas pu vérifier l’information. Toutefois, les parents de l’étudiant Aimé KABONGO KALONZO n’ont pas pu être atteints malgré la visite à l’adresse indiquée et les invitations lancées. Quant à Monsieur MWALIMU KARUME BINANGA bya KABARE, son audition pleine de contradictions et de contre-vérités a été rejetée par votre Commission.

05. Le témoignage de Monsieur MUKENGELE TSHITSHI (Conseiller Politique au S.A.R.M.). Voir carte de service en annexe

Monsieur MUKENGELE a confirmé devant votre Commission sur procès-verbal et dans une lettre adressée à Monseigneur le Président de la Conférence Nationale Souveraine, parue dans le journal Elima du 18 mai 1992, qu’il y a eu plus de 50 morts à l’Université de Lubumbashi. Il a même précisé que parmi les morts, on a dénombré 8 filles et 42 garçons et que les corps de victimes acheminés dans l’avion SICOTRA auraient été dispersés dans la forêt équatoriale vers Gbado-Lite.

Interrogé sur les déclarations de Monsieur MUKENGELE, le Lieutenant-colonel MOLIBA TEWA, Chef d’état-major Adjoint du S.A.R.M., Chargé des recherches, affirme qu’il connaît le déclarant mais que celui-ci n’a jamais appartenu au S.A.R.M. Sa déclaration est nulle et non fondée et que la carte plastifiée de service qu’il détient est fausse.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 8:09 am

A la question de savoir pourquoi le SARM n’a pas démenti cet article mensonger, le Lieutenant-colonel MOLIBA répondra : Dès que j’ai lu cet article, j’ai vu tout de suite le Colonel C.E.M.-S.A.R.M. pour lui dire que TSHITSHI était une connaissance depuis Likasi.

Le Colonel a contacté le Général MAHELE LIEKO BOKUNGU pour l’informer et lui a demandé à son Conseiller, chargé de Presses, Monsieur MOKUNZA, de préparer un démenti. Ensuite, le document étant déposé à la Conférence Nationale Souveraine, le S.A.R.M .a estimé que c’était là la voie la plus autorisée pour une explication claire.

Il a fallu aussi éviter de montrer à l’intéressé qu’il était traqué, lui donnant ainsi l’occasion de prouver que ses allégations mensongères étaient fondées.

Auditionné à ce sujet, Monsieur MUKENGELE a répondu pour banaliser les faits graves et réels.

Votre Commission, sans avoir des preuves formelles, a trouvé de curieuses coïncidences entre le nombre avancé par Monsieur MUKENGELE et celui fourni par l’enquête menée par le Rapporteur spécial des Nations-Unies, Monsieur Amos WAKO, Ministre Kenyan de Justice.

Toutefois, il existe un point d’ombre, il s’agit de retrouver les corps des victimes. Plusieurs pistes ont été avancées, notamment :

- la dissolution des corps dans l’acide sulfurique retiré de l’usine laminoir câblerie / U.L.C. (cf. P.V de Professeur TSHIBANGU) ;

- les corps enveloppés dans des sacs auraient été enterrés dans le parc Upemba par l’équipe du Major YALANDA (cf. Rapport des enquêteurs silencieux) ;

- les corps auraient été jetés dans la forêt équatoriale (PV. MUKENGELE TSHITSHI);

- le charnier se trouverait quelque part à Lubumbashi connu de Monsieur NGUZ A KARL-i-BOND (déclaration de Presse).

Votre Commission estime que, dans l’intérêt supérieur de la Nation, il faut une Commission hautement spécialisée et outillée pour vérifier le nombre exact des victimes et leur lieu d’inhumation.

2. Le Commando

Si un commando est un groupe d’individus organisés et décidés en vue d’attaquer un lieu déterminé, votre Commission s’est posée donc sur la composition et la provenance de celui qui a opéré sur le Campus de Lubumbashi dans la nuit du 11 au 12 mai 1990.

a. La version officielle affirme qu’un Commando composé des étudiants, essentiellement de l’Equateur, a agressé les autres étudiants afin de se venger du traitement inhumain à leur infliger.
Monsieur KOYAGIALO, alors Gouverneur du Shaba, a affirmé formellement cette version et a remis gracieusement une liste de 78 étudiants agresseurs avec leur origine ethnique (annexe II).
Interrogé sur l’origine de cette liste, il a reconnu qu’elle lui a été remise par les étudiants eux-mêmes pendant sa détention à la Cité de l’Organisation de l’Unité Africaine de l’O.U.A. / Kinshasa.
A la question de savoir pourquoi il n’avait pas dénoncé ces étudiants qu’il considère comme des éléments matériels de l’agression, il a répondu que c’était sur conseil de ses avocats qui lui avaient recommandé de ne défendre que ses propres intérêts et qu’il ne fallait pas parler des autres. J’étais là pour me défendre et non pour accuser les autres, dira-t-il en substance.

b. Après audition de témoins et consultations des documents fiables, votre Commission a tiré la première conclusion suivante :
Le commando composé des étudiants originaires de l’Equateur, appuyé par des éléments militaires, a attaqué et semé la désolation sur le Campus Universitaire de Lubumbashi dans la nuit du 11 au 12 mai 1990.

Des faits ci-après soutiennent cette conclusion :

1) Les rapports de l’Assemblée Régionale du Shaba, de l’Assemblée Nationale et des Nations-Unies ainsi que le procès KOYAGIALO et consorts ont établi la présence et l’existence d’un commando spécialisé ;

2) Le nombre des étudiants agresseurs (une centaine) et les dégâts corporels et matériels occasionnés sur le Campus réfutent l’hypothèse d’une rixe généralisée entre étudiants;

3) Le témoignage devant votre Commission de l’étudiant LUNGA LODI qui affirme avoir perçu deux individus bizarres s’approcher de l’endroit où il se tenait avec son collègue MUNUNU au moment où l’on attaquait leurs camarades rassemblées autour du feu.

Il y a lieu de rappeler ici le témoignage de l’étudiant KAPANGA TSHIMANGA déjà cité… des militaires qui faisaient partis du commando nous ont ensuite rejoint, ils parlaient le lingala et d’autres langues que j’ignore.

4) Le témoignage vraisemblable de Monsieur MUKENGELE TSHITSHI.

Entendu sur la composition et la provenance du commando, Monsieur MUKENGELE précise que selon le rapport du S.A.R.M., celui-ci était composé de 68 éléments du Renfort Dragon, de 20 unités de F.I.S. / Shaba et d’une trentaine d’étudiants originaires de l’Equateur.
Sous le commandement du Capitaine LISSEKA Lemy (S.D. / D.S.P.). Les 68 éléments du Renfort Dragon, de l’unité de la sécurité rapprochée du Chef de l’Etat auraient voyagé à bord de l’avion SICOTRA le 11 mai 1990 qui a atterri à la Luano entre 22:30 et 23:00.
Accueillis par les éléments de F.I.S. / Shaba, sous le commandement de l’Adjudant BANGABANGA (A.N.D. / Shaba) et une trentaine d’étudiants - éclaireurs, le commando auraient atteint le Campus à pieds en passant par la Faculté Polytechnique (Kamoto).

Cependant interrogés par votre Commission sur cette version des faits :

1) Monsieur GOGA LINGO, alors Administrateur Général-Adjoint de l’A.N.I., déclare : « Je ne sais rien de ça, je n’y crois pas parce que je n’ai pas de preuve. Qu’on le prouve ».

2) Le Général MAHELE LIEKO BOKUNGU, alors Chef d’Etat Major du SARM répondra : « Pour moi, s’il y avait quelque chose, croyez-moi je vous l’aurais déjà dit. Et, s’il n’y a rien, je ne vous dirai rien ».

Votre commission n’a pas réussi à organiser une confrontation pourtant indispensable entre ces deux témoins et Monsieur MUKENGELE à cause de l’indisponibilité de ce dernier.

En outre, votre Commission a reçu d’autres pistes à vérifier sur la provenance du Commando.

a. Le commando serait composé des éléments du détachement Dragon de la Division Spéciale Présidentielle et le nom de l’opération est MISSION S.A.R.M.

7 LUBUMBASHI. Cette liste nous a été communiquée dans un document anonyme signé par les enquêteurs silencieux (annexe III).

Toutefois, votre Commission a lancé des invitations à plusieurs éléments de la D.S.P. par l’intermédiaire du Chef d’état-major Général, mais aucune réponse n’a été réservée.

b. D’après le dossier n° 10/C.ASS/C.N.S./92, les éléments militaires semblables avaient attaqués presque dans les conditions analogues le Campus Universitaire de Kinshasa dans la nuit du 7 mai 1990.

c. De plus, quelques éléments militaires ou paramilitaires spécialisés auraient voyagé par le DC 10 de l’Air Zaïre qui a atterri à Lubumbashi le 11 mai 1990 à 19:05 avec un retard de près de 8:00 sur son horaire habituel. Seuls les officiers y auraient pris place à bord tandis que les hommes de troupes venant du SARM auraient emprunté l’avion militaire.

Auditionné par votre Commission à ce sujet, le Commandant DIASOLWA DITU précisera qu’il avait remplacé le Commandant MUKANDILA qui était hors prestation pour des raisons d’assurance après 16 heures de vol. il a ensuite indiqué que l’avion DC 10 avait connu une panne électrique et qu’il n’avait pas embarqué les passagers de dernière minute ni chargé le devis de poids et message de changement.
Et pourtant, sur le même devis, dans la partie rectifications dernières minutes, votre Commission a pu lire un supplément de poids de l’ordre de 600 kg, soit 8 personnes de 75 kg.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 8:17 am

4. Responsabilités

1. Responsabilités collectives

01. Le M.P.R., Parti-Etat, est responsable d’avoir opté sur un système néo fascisant restreignant les libertés individuelles et collectives.

La responsabilité du M.P.R. réside également au fait d’avoir condamné à la mesure la population estudiantine. La dégradation accélérée des infrastructures académiques et la situation sociale précaire des étudiants expliquent entre autres les revendications et l’agitation dans les milieux estudiantins.

02. Le Président de la République, MOBUTU, pour n’avoir pas su garantir la sécurité de la population, particulièrement la population estudiantine et pour avoir laissé faire les militaires armés contre les étudiants sur base du Plan GATA.

03. L’Assemblée Nationale est également responsable. Elle a provoqué la réaction des étudiants suite aux prises des positions rétrogrades et impopulaires de ses membres, en l’occurrence, le soutien du discours présidentiel du 03 mai 1990, discours tendant à bloquer l’évolution démocratique annoncé le 24 avril 1990.

04. Le Gouvernement de transition, dirigé par le Premier Ministre LUNDA BULULU, pour n’avoir pas su résoudre le problème des étudiants ou du moins annoncer des solutions appropriées afin d’éviter les antagonismes qui ont élu domicile dans les milieux universitaires.

05. Le service de Sécurité pour avoir infesté les universités et les instituts par des groupes d’informateurs et pour avoir considéré ces milieux du savoir comme des foyers d’agitation et d’opposition au régime du Président MOBUTU.

06. Le Conseil Régional de Sécurité / Shaba pour avoir pris avec légèreté des mesures aux conséquences fâcheuses (interruption de la fourniture d’eau et d’électricité).

07. Le Comité de gestion de l’Université pour avoir cautionné la présence des groupes d’informateurs des services de sécurité sur les Cités Universitaires.

2. Implication des autorités centrales

Votre Commission s’est posée la question suivante : Le pouvoir central, en l’occurrence le Chef de l’Etat, était-il au courant du climat au courant du climat tendu à l’université de Lubumbashi ?

Comme l’a constaté votre Commission à travers les textes de différents messages phoniques, le Gouverneur KOYAGIALO, le Commandant a.i. de la première région militaire, le Colonel LOKIO, le Commandant de la Garde Civile / SHABA, le Major LOKOMBE, l’Administrateur Régional de l’A.N.I., Monsieur GATA et celui de l’A.N.D., Monsieur UBA ont été depuis le 10 mai 1990 en contact avec leurs autorités hiérarchiques respectives de Kinshasa.

En date du 13 mai 1990, dans l’avant-midi, c’est-à-dire au lendemain des événements, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Monsieur ENGULU, arrive à Lubumbashi. Il était muni d’un ordre de mission signé en date du 12 mai 1990.

Interrogé par votre Commission, celui-ci répondra comme suit aux questions lui posées :

Q. : Sur ordre de qui étiez-vous allé à Lubumbashi ?
R. : Sur ma décision personnelle étant Ministre de l’Intérieur. Le Président de la République m’a donné l’autorisation de me rendre à Lubumbashi mais l’initiative est venue de moi-même.

Plus tard, au cours de la même audition, à la question de savoir si c’était lui qui avait informé le Président du motif de son voyage, il répondra : « Moi, je lui ai dit que je venais d’apprendre à la RFI qu’il y a eu des morts à Lubumbashi dans les incidents de Campus de Lubumbashi. Je m’en vais à Lubumbashi pour m’en rendre compte. J’ai dit la même chose au Premier Ministre qui m’a autorisé avec un ordre de mission à me rendre à Lubumbashi ».

Entendu par votre Commission, Monsieur LUNDA BULULU Premier Ministre, allèguera ceci :

Q. : Etiez-vous au courant du départ du Vice-Premier Ministre ENGULU à Lubumbashi ?
R. : Non, nous n’avons pas conféré. C’est après que j’étais au courant de son voyage.

Q. : N’étiez-vous pas étonné de recevoir de votre collaborateur une communication de Lubumbashi ?
R. : Quand il est parti, il n’y a pas eu concertation. C’est quand je me suis présenté au Parlement que j’ai dit que c’est en accord avec le Président de la République qu’il s’y est rendu. Quand il était à Lubumbashi, il m’a dit avoir appris des événements de Bukavu. C’est alors que je lui ai dit de passer par Bukavu et ensuite Kisangani.

Par ailleurs, le Premier Ministre LUNDA BULULU affirme avoir été informé par le Président de la République. En ce moment là, Monsieur ENGULU qui affirme avoir appris la nouvelle par les média internationaux était déjà à Lubumbashi.

Pour votre Commission, Monsieur LUNDA BULULU était en train de cacher quelque chose. Aussi, comment peut-on expliquer que Monsieur ENGULU ait été le seul à apprendre des média étrangers le massacre des étudiants 24 heures seulement après, soit le 13 mai 1990 ?

En vérité, Radio France Internationale qui était parmi les premiers à annoncer la triste nouvelle l’a fait deux jours après, soit le 14 mai.

Le Général MAHELE, responsable de S.A.R.M. a, lui aussi, été dépêché à Lubumbashi pour mener, dit-on, une enquête minutieuse. De quelle enquête aura-t-il été question ?

Il conviendra d’ajouter qu’en vertu d’une ordonnance instituant L’Etat du Territoire, Monsieur ENGULU était censé avoir été au courant des événements de l’UNILU le même jour.

En date du 01 mai 1990, Monsieur GATA, Directeur Régional de l’A.N.I rédige un rapport à caractère strictement confidentiel dans lequel est écrit ce qui suit : « Un grave complot destiné à l’élimination physique du Président de la République était ourdi au Campus ». Qu’est-ce à dire ? Sur quoi Monsieur GATA avait-il fondé ce motif ? Que visait-il ?

En effet, nulle part, les témoignages n’ont fait état d’un quelconque complot contre la personne du Président MOBUTU.

Pour votre Commission, cette agression a été objet de préméditation et de complot contre les étudiants de la part d’un groupe de personnes bénéficiant d’un mandat public.

Monsieur ELONGA KANGA, Directeur Régional de la S.N.E.L./.Shaba a donné à votre Commission un témoignage assez révélateur, issu de sa conversation avec Monsieur Roger LOKOMBE, responsable de la Garde Civile / Shaba et un certain PEPE, responsable adjoint de la Sécurité dans la Région du Shaba.

A la question d’ELONGA adressée à Roger à savoir comment il lui avait été envoyé chez lui les éléments de la Garde Civile, celui-ci ne lui réserve aucune réponse explicite. Mais juste, il lui dira que c’est comme ça. Peu après, PEPE dira : « De l’ensemble des événements qui se sont passés au Zaïre, dans le milieu des étudiants à Kinshasa, à Mbuji-Mayi, à Kisangani, …, kaka awa Président apesaki biso félicitations ». L’implication du Président de la République dans le massacre des étudiants de Lubumbashi est à peine discutable.

Selon le rapport WAKO, la Présidence était alertée à la suite de gravité apparente de la situation sur les cités universitaires et informée sur les décisions prises par certains responsables de services de sécurité. Gérant par devers eux les rapports alarmants envoyés de Lubumbashi ceux-ci obtinrent l’aval de programmer une opération commando sur le Campus. Dans l’entretemps, fait remarquer WAKO, à la page 56, le Gouverneur KOYAGIALO contacte le Président de la République pour lui communiquer les conclusions de la réunion de la sécurité de la matinée et apparemment pour essayer de faire annuler la décision du pouvoir central ordonnant l’exécution de l’opération GATA. Personne ne sait si le Gouverneur KOYAGIALO avait réussi à se faire entendre par les interlocuteurs.

Sur cette question précise, votre Commission fonde la conviction que toutes les Autorités Centrales, particulièrement les responsables de la Sécurité étaient bien renseignés sur la situation qui prévalait à l’Université de Lubumbashi. Le démantèlement de leurs réseaux parallèles dans les cités universitaires et la correction infligée à leurs agents ainsi que le soi-disant complot contre la personne du Chef de l’Etat constituent les motifs à la base de la réaction répressive qu’ils n’ont pas su maîtriser.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 8:25 am

3. Qualification du fait incriminé

De ce qui précède, votre Commission a requalifié ce massacre de crime d’Etat.

Par celui-ci, il faut entendre un crime commis par un pouvoir d’Etat ou ses représentants dans le but soit de terroriser son peuple, soit de le massacrer, soit de détruire en tout ou partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel y compris des membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence susceptibles d’entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

Quant à la responsabilité, il n’exonère pas son (leur) auteur, fut-il, Chef d’Etat ou le Gouvernement, pour l’avoir commis. Il implique toute personne y accusée qui a agit sur l’ordre de son gouvernement ou d’un supérieur hiérarchique, si elle avait la possibilité dans les circonstances existantes de ne pas se conformer à cet ordre.

Comme on le voit, la responsabilité, tant en Région qu’au niveau central, est évidente dans les événements de la nuit du 11 au 12 mai 1990. Opérant conformément aux principes de ce que les sociologues appellent Etat Fasciste, il résulte que la mort et la désolation semée à l’UNI.LU. devaient servir d’exemple de répression en cette période de crise politique.

Un Etat Fasciste procède par les deux principes suivants :

a. Transmutations constantes au sein de l’Etat tantôt entre les sièges du pouvoir et le pouvoir formel, tantôt entre les courroies et les courroies formelles de transmission.

b. Superposition des appareils répressifs permettant leur contrôle efficace sous la dominance de l’un d’entre eux et substitution rapide de l’un à l’autre lorsque la cristallisation des rapports risque de contrer l’hégémonie de fraction de classe qui assure cet état d’exception (Plan GATA)

En fait, cette organisation du pouvoir permet de mener le jeu interventionniste particulier qu’exige la conjoncture de crise, c’est-à-dire de manœuvrer les rues contre les autres, les diverses fractions de classe au moyen des courroies parallèles occultes et superposées et de réorganiser ainsi l’ordre ancien.

Aussi nul n’ignore la misère ambiante dans laquelle étaient relégués les étudiants Zaïrois en général, ceux de Lubumbashi en particulier, du fait de la persécution politique dont ils sont victimes pour leur idéal démocratique. Leur milieu est truffé d’agents de sécurité et de brigadiers de répression entretenus par les autorités académiques.

Que les restaurants aient été supprimés, que les soins médicaux aient connu le même sort, tout cela est de notoriété publique. Que la majorité des étudiants Zaïrois ne satisfassent pas à leurs besoins élémentaires, votre Commission ne peut que le déplorer et le dénoncer. Mais qu’une minorité d’étudiants privilégiés et soutenus dans les réseaux du pouvoir pousse la méchanceté jusqu’au mépris des autres. Voilà ce qui dépasse tout entendement. C’est à ce niveau que les paroles de Mademoiselle BARAMOTO KOTO sont révélatrices d’un état d’esprit : « Soki bolingi mbongo boloba. Affamés, idiots » (Si vous voulez de l’argent, je peux vous le donner. Bande d’idiots, faméliques). Paroles susceptibles d’exacerber l’antagonisme aiguisé par les conditions infrahumaines lesquelles le pouvoir du M.P.R. a plongé les étudiants.

4. Responsabilités individuelles

01. Monsieur LUNDA BULULU, pour n’avoir pris aucune mesure à l’endroit de ses collaborateurs ni avant ni après les événements et pour avoir banaliser le drame.

02. Monsieur ENGULU BAANGA MPONGO, pour complicité dans l’organisation de l’expédition punitive et faux témoignages sur les événements.

03. Messieurs GOGA (A.N.I), GATA (A.N.I. / SHABA), UBA (A.N.D. / SHABA), KOYAGIALO, LOKIO, LOKOMBE, outre leur responsabilité en tant qu’auteurs intellectuels de l’agression, ils ont dissimulé la vérité toute entière.

04. Monsieur ALONI KAMANDA, Recteur, pour irresponsabilité notoire devant la persécution des étudiants frisant une complicité avec les autorités Politiques Régionales et les Services de sécurité.

05. Monsieur PAYOU BELLE, TOKONGBA NTETE et les autres étudiants agresseurs, auteurs matériels du crime. Ils ont l’entière responsabilité d’avoir causé la mort de leurs collègues étudiants sur les cités universitaires de Lubumbashi dans la nuit du 11 au 12 mai 1990.

5. Options a lever et recommandations

1. Option à lever

A cause de la nature particulière de ce crime, votre Commission propose la réouverture du procès afin que, sur base de nouvelles responsabilités, le glaive de la justice ne rate plus sa cible.

Dans ce même cadre, votre Commission décide la constitution d’une Commission d’enquête indépendante et bien outillée.

Pendant ce temps, les personnes qui s’y retrouveraient impliquées devront, à titre conservatoire, être privées d’un mandat public pendant toute la durée de l’enquête et du procès.

2. Recommandations

Afin d’éviter que dans l’avenir ce genre de crime d’Etat ne se reproduise, votre Commission recommande:

01. L’assainissement des milieux universitaires et supérieurs du pays.

02. L’adhésion des étudiants aux organisations de leur choix.

03. L’équipement de l’Université de Lubumbashi en infrastructures adéquates.

04. La démocratisation de la vie universitaire par l’organisation des élections des autorités académiques à tous les niveaux.

05. La réinstauration des libertés académiques.

06. L’indemnisation des étudiants de l’UNI.LU. et particulièrement la reprise en charge aux soins de l’étudiant KAPANGA TSHIMANGA, grièvement blessé lors de ces événements.

Emmanuel-Kandolo


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Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 8:38 am

6. Annexe I : Liste des étudiants morts ou disparus

1. Abel KAJANGA, G.2. Sciences politiques et administratives

2. BIZURI NFUNDI, G.1. Géographie.

3. BUKASA KASANKITI, G.3. Droit

4. EMALA ONIA

5. FAYIDA L, Sociologie

6. BASUKU MWAMBA NTUMBA, G.1 Langues et littérature africaine

7. TSASA TSASA, G.2. Economie ou G.1. Sciences politiques et administratives

8. KABANGA KABADIKI, G.3. Anglais

9. KABATWILA BETU, G.3. Anglais

10. KADAN KELWA

11. KALENGA MWENGE, L.2. Géographie.

12. KALONDA DJIBU, L.2. Droit

13. KAPEND MUBANDILE

14. KASWASWA MUDIANDAMBO

15. KATAMBAY DIATABA, G.1. Chimie

16. KAYEMBE CLEMENT

17. KAYLINDA SEKWEKE

18. Willy KAYUMBA, G.3. Sciences politiques et administratives

19. KIZAWURI, L.1. Sociologie

20. KILAYE MULEBELA, G.1. Sciences politiques et administratives

21. KITENGE, G.3. Droit

22. KYULU MITIMINGI, G.1. Anglais

23. LUPUNGU ILUNGA, L.2. Sciences politiques et administratives

24. MABIZIZI MAVEZI

25. Charles Joseph MADIMBA MAPENA, G.1. Droit

26. Georges MAKUTUKU, L.1. Droit

27. MASHALALE

28. MASHINDOLA KAWANGO

29. Raphaël MASUNDA LELO, G.2. Médecine humaine

31. MOBOLAMA

32. MUFABULE, G.3. Droit

33. MULAMBI LUMBU, G.2. Economie

34. MULUMBA TSHITOLO

35. MUTOMBO MUPOMPA

36. MWANA

37. NDOY FUME KOY, G.3. Droit

38. NGALA MULUME

39. NGOY KIBAWA, G.1. Relations Internationales

40. NGOYI KAMANDA, G.1. Droit

41. NGOYI (LUKWASA), G.1. Droit

42. NGUMBU, G.3. Médecine vétérinaire.

43. Jean-Pierre NIATI DI MWANZA, G.1. Droit

44. Moïse NTAMBWE

45. NTUMBA

46. NUMBI KABASELE, G.2. Droit

47. NUMBI wa BANZA

48. NZUNDA

49. PAMBU EKA NKWANZA, G.2. Economie.

50. RAMAZANI, Droit

51. RUKE KARIBO

52. SAMBA, G.2. Sciences politiques et administratives

53. TSIBAND MATOL, G.3. Langues et littératures africaines

54. TSHILOMBO, G.3. Philosophie

55. Abel TSHIMANGA

56. TSHIOMBA OLOMBA, G.2. Sciences politiques et administratives

57. TSHIOYI MULUMBA

58. YAV KARUMB, L.1. Lettres

59. LUNDU LUNDU

60. Raphaël MUHIGIRWA

61. Alexandre MBAGIRA

62. Aimé KABONGO KALONZO, G.1. Droit

63. MAMPOVISA MAVINGA, L.1. Relations Internationales

Sources :

01. Rapport S. A. WAKO, Nations Unies sur le massacre des étudiants UNILU.

02. Dossier Table Ronde des étudiants UNI.LU.

03. Rapport Commission d’Enquête sur les événements du Campus de Lubumbashi.
Photocopie Carte de Service d’un témoin

7. Annexe II : Liste des étudiants agresseurs la nuit du 11 au 12 mai 1990

1. YENDE BAGAZA, L.1. Economie

2. EHOLO ETUMBA, L.2. Sciences politiques et administratives

3. MUKUYENIWA-te-NGONGBE, L.2. Sciences politiques et administratives

4. KAMABA BENZA, L.1. Sciences politiques et administratives

5. LAMBA DAKUMBUNA, L.1. Sciences politiques et administratives

6. SUNGU ZO, L.2. Relations Internationales

7. NGALA LIKOKA : L.2. Relations Internationales

8. SIGBA KOMOZIGI, L.2. Sciences politiques et administratives

9. GENYENGO MBINGO, L.2. Droit

10. SOLONGBONDO YENGI, G.3. Relations Internationales

11. BULUNU LAMBO, G.1. Médecine

12. KOTO GBAKO, G.2. Droit

13. WAVARA KODOROTI, G.2. Droit

14. LITA MOKILIMA, G.1. Relations Internationales

15. NZWAMBE GANGALE, G.3. Droit

16. GEREMBUISAMBO, G.2. Relations Internationales

17. MAGBIA GBADOKO, G.2. Médecine vétérinaire

18. KOHOMBA TE FOGBIA, L.1. Sociologie

19. SEDA TAKULAFELE, G.3. Sciences politiques et administratives

20. NADEANE BOLONG, G.1. Sciences politiques et administratives

21. MOHINGA TOKATA, L.1. Economie

22. YAKOLO-NE-GULUNU, L.1. Economie

23. SEKA HULUTE, G.3. Economie

24. MBANGO YANDA BANGA, L.1. Droit

25. WAMBINE BOBO, G.2. Droit

26. BALINGI, G.2. Sciences politiques et administratives

27. MBELENGA AYELA, G.3. Médecine humaine

28. KOPENGALA NYOTWANYE, G.3. Economie

29. NGALO KODO, G.2. Economie

30. SANGO WIZIWA, G.2. Sciences politiques et administratives

31. LESOMBA GBANDINDI, G.1. Sciences Politiques et administratives

32. BOKONGO BOKATOLA, G.1. Relations Internationales

33. ENGASI KULEVIKO, L.1. Relations Internationales

34. KOKENYE DAGBIA, G.3. Sciences politiques et administratives

35. PEROMAKAWO KOSANGBA, G.3. Economie

36. VUNGBO BONGO YAWULI, G.3. Relations Internationales

37. KADANY BONGO, G.1. Economie

38. KADANI AYINGA, G.2. Droit

39. ZIMANGO NGAMA, Sociologie

40. MOHINDI-TE-KAYA, G.2. Sciences politiques et administratives

41. SALO PASI, G.1. Droit

42. ELEMBI NGBONDNOKO, G.1. Sciences politiques et administratives

43. BOKELE EYALE, G.2. Chimie

44. BOFONDO LOOMBE, L.2. Relations Internationales

45. BONGONGO TANGA, G.2. Médecine humaine

46. BOKONGO BOKATOLA, G.1. Relations Internationales.

47. MBWASE MOKOKO, G.1 Médecine humaine

48. LENGA WA LENGA, L.1. Droit

49. ALENGE KPALAWELE, G.3. Sciences politiques et administratives

50. MPUNGA LIANGO, L.1. S.P.A.

51. BANDEKO BEKONI, L.1. Droit

52. BOYENE KULUFA, L.1. Droit

53. MODEAWI, G.2. Economie

54. ANGBAKODORO, G.2. Droit

55. BAYAKA NGBANGADIA, G.1. Economie

56. IKUNDOMYONSABA, L.1. Droit

57. MOPATI NGOBO, G.1. Relations Internationales

58. SENGIA SABUSU, G.1. Economie

59. NDOWIYA MUNGAZO, L.1. Sciences politiques et administratives

60. TAILA KAMBA, G.3. Sciences politiques et administratives

61. NDEGBU, G.1. Médecine vétérinaire

62. KAALA IKOLO, L.2. Sciences politiques et administratives

63. LIANGO, L.2. Sciences politiques et administratives

64. MOGBELO ASIASONGO, G.1. Sciences politiques et administratives

65. PELEWE BIPE, G.2.

66. KANDAGO YABATA, G.1. Sociologie

67. ABELO PELE, G.3. Economie

68. NGBOKOTO MBUITENE, G.2. Sociologie

69. KATOKWA EFOKA, G.3. Relations Internationales

70. AGOMA-TE-NDONYILA, G.2. ou L.1. Relations Internationales?

71. ILUTA EKOFO

72. ITAMBALA, G.1. Relations Internationales

73. PAYOU BELE, G.2. Polytechnique

74. TOKONBGA NTETE

75. SANGO, G.2. Sciences politiques et administratives

76. BULU, G.1. Relations Internationales

77. BULUNU, G.1. Médecine humaine

78. KINI DONDA, L.2. Philosophie.

79. BOLYA MOMBAYI, G.3. Droit

80. AGBONGO BOTI, G.3. Sciences politiques et administratives

81. IMBOLE BOLUMB, D.1. Médecine humaine

82. LUWA LIYELELO, G.2.Sciences.

83. NDJEMOTI BOYELE, G.2. Sciences politiques et administratives

84. BATAMBA Prosper, G.3. Economie

85. BOMPETE EKEYA, G.2.Philosophie

86. MANUA BANDEZA, L.2. Sciences politiques et administratives

87. BOBOY Jules, L.1. Sciences politiques et administratives

88. MUAKOBILA MOKILI, G.1. Economie

89. NDOBA ITWO, G1 Chimie

90. MAKEBA MANYAKUNGWALA, G.2. Economie

91. MWANA KASA BOMBIMBE, L.1. Sciences politiques et administratives

92. LINGBEMBA LIKANZA, G.2. Droit

93. LIWANGA EBA, G.1. Sciences politiques et administratives

94. BOKOLO BONYANGA, G.3. Economie

95. MWASA MWENGE LINDJOKA, G.3. Sciences politiques et administratives

96. ESUKU MOMBEY, G.1. Médecine humaine

97. VUNGBO KADANI, G.3. Relations Internationales

98. MASANGI MBONDO, L.1. S.

99. MAMPUNZU MBEMBO, G.2. Droit (AR)

Sources :

01. KOYAGIALO, ancien Gouverneur du Shaba (78 noms).

02. Rapport d’enquête sur les événements du Campus Universitaire de Lubumbashi.

03. Rapport S. A. WAKO, Nations-Unies, sur le massacre des étudiants UNI.LU.

04. Arrêt de la Cour Suprême de Justice sur procès KOYAGIALO et consorts.

05. Dossier Table – Ronde des Etudiants UNI.LU.

8. Annexe III : Commando Dragon de l’opération Mission S.A.R.M. 7 Lubumbashi

01. Major YALANDA, N° mécano 157 218 L

02. Major LUYEYE, N° mécano non révélé

03. Sous-lieutenant MANDELI, mécano non révélé.

04. Adjudant BOLOKO, N° mécano 226 377 Y

05. Sergents : - LEMBE, mécano 225 272 S

- LELO, mécano 225 6 73 W

- KONZI, mécano 225 839 H

- ISANZO, mécano 226 171 A

- LOSANGANYA, mécano 227 239 P

- EBONGWA, mécano 225 003 N

- SAMBA, mécano 225 176 E

- ASANI, mécano 225 979 H

- LIBELE, mécano 225 032 Z S

- BONGINDA, mécano non révélé

- BAVANGILA, mécano non révélé

- MANGANDI, mécano non révélé

- MOVOTO, mécano non révélé

- NGENGANZE, mécano non révélé

- KINGORO, mécano non révélé

- LEMBA, mécano non révélé

05. Sous-lieutenant MAMBELI, mécano non révélé

Source : Anonyme, Enquêteurs Silencieux, Résultats du Rapport d’enquête sur les massacres du Campus de Lubumbashi.

Président de la Commission, KASUSULA DJUMA LOKALI

Rapporteur, KABAMBA MBWEBWE K.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

Message  Emmanuel-Kandolo 10/6/2010, 8:38 am

Liste des sigles et abréviations utilisés

S.N.I.P. : Service National d’Intelligence et de Protection.

A.N.D. : Agence Nationale de Documentation.

A.N.I. : Agence Nationale d’Immigration.

D.S.P. : Division Spéciale Présidentielle.

F.A.Z. : Forces Armées Zaïroises.

RE.DOC. : Régionale Documentation.

R.V.A. : Régie des Voies Aérienne.

S.A.R.M. : Service d’Action et de Renseignements Militaires.

S.N.E.L. : Société Nationale d’Electricité.

S.N.I.P. : Service National d’Intelligence et de Protection.

UNI.LU. : Université de Lubumbashi.

UNI.KIN. : Université de Kinshasa.

Emmanuel-Kandolo


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MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990 Empty Re: MASSACRE DES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI DANS LA NUIT DU 11 AU 12 MAI 1990

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