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COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE !

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COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Empty COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE !

Message  ndonzwau 8/9/2021, 11:42 am

Coup d'Etat en Guinée, faits, analyses et leçons pour le reste de l'Afrique ; si l'on peut !

Le coup avait commencé bel et bien au matin du 5 septembre et avançait mais on est resté longtemps dans la confusion de l'extérieur, la communication n'était pas au meilleur mais ça n'a pas empêché certains organes de presse comme VOA de nous confirmer assez tôt sa réussite. Des 'Forces spéciales' commandées et conduites ici par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya avaient en effet entrepris de faire le coup et capturé sans résistance Alpha Condé, le président en exercice infesté par une mauvaise gestion, la pauvreté croissante du pays et surtout son tripatouillage de la Constitution pour un troisième mandat.

Les putschistes ont ainsi convoqué à leur crédit une grave crise économique, sociale et politique et ont annoncé au nom d’un « Comité national du rassemblement et du développement » (CNRD) créé à l'occasion , la "dissolution de la Constitution en vigueur et des institutions" et plus tard l’instauration "d’un couvre-feu jusqu’à nouvel ordre" mais également la "fermeture des frontières terrestres et aériennes". Dénonçant la « gabegie », le colonel Doumbouya, a promis à la télévision publique (RTG) d’« engager une concertation nationale pour ouvrir une transition inclusive et apaisée »,le remplacement des membres du gouvernement par les secrétaires généraux de chaque ministère pour expédier les affaires courantes et celui des préfets, sous-préfets, et gouverneurs de région par des militaires.
En outre, ils ont appelé les fonctionnaires à reprendre le travail et ont convoqué les ministres sortants et les présidents des institutions à une réunion le lendemain sous peine d’être considérés comme en « rébellion contre le CNRD ».

L'Onu, l'Ua, la Cedeao comme la France, les Usa et d'autres ont condamné le coup d'Etat mais les Guinéens ont manifesté leur liesse à l'annonce du départ de Condé. Et comme dit quelqu'un dans une Tribune le coup d’État en Guinée est sûrement illégal mais ne manque donc pas de légitimité. Maintenant quelles leçons pour les Africains, leurs dirigeants, leurs élites intellectuelles et leur population. Paul Biya a réagi à sa façon (voir notre suite).



Tentative de coup d’Etat en Guinée, des putschistes affirment détenir le président Alpha Condé - 05 septembre 2021
= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/05/guinee-tentative-de-coup-d-etat-les-putschistes-disent-avoir-pris-le-president-et-dissoudre-les-institutions_6093490_3212.html

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Des membres des forces armées guinéennes traversent le quartier central de Kaloum, à Conakry, le 5 septembre 2021, après que des coups de feu ont été entendus. CELLOU BINANI / AFP

Des militaires ont diffusé une vidéo où apparaît le président réélu en 2020 pour un mandat très contesté et ont annoncé « dissoudre la Constitution et les institutions ». Ils ont plus tard annoncé l’instauration d’un couvre-feu « jusqu’à nouvel ordre ». La France condamne la tentative de putsch, appelant à la libération du président Condé.

Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, dimanche 5 septembre, avoir capturé le président Alpha Condé, pris le contrôle de Conakry et « dissous » les institutions, lors d’un coup d’Etat qui pourrait sonner la retraite d’un vétéran de la politique africaine, mais condamné par la communauté internationale.
Aucun mort n’a été rapporté dimanche, malgré les crépitements intenses d’armes automatiques entendus dans la matinée dans la capitale de ce pays coutumier des confrontations politiques brutales. L’apparent épilogue de plus de dix années de régime Condé a donné lieu à des scènes de liesse dans différents quartiers de la capitale.

« Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions », dont le gouvernement, a déclaré, dans une vidéo, le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, au nom d’un « Comité national du rassemblement et du développement » (CNRD), au côté de putschistes en uniforme et en armes.
Il a également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ce pays d’Afrique de l’Ouest plongé depuis des mois dans une grave crise économique et politique.

Un couvre-feu annoncé sur tout le territoire

Dénonçant la « gabegie », le lieutenant-colonel Doumbouya, enveloppé dans un drapeau guinéen, a promis d’« engager une concertation nationale pour ouvrir une transition inclusive et apaisée », dans une déclaration à la télévision nationale qui a brièvement interrompu ses programmes.
Les putschistes ont également diffusé une vidéo du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s’il a été maltraité et Alpha Condé, 83 ans, en jean et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.[...]"
= https://www.jeuneafrique.com/1227529/politique/guinee-tentative-de-coup-detat-en-cours-a-conakry/

"Alpha Condé renversé, la Guinée est gérée par le "Comité national de rassemblement et du développement - 05 septembre 2021
= https://www.voaafrique.com/a/6213035.html

"Guinée/Conakry, des tirs à l'arme automatique et des militaires dans les rues
= https://information.tv5monde.com/afrique/guinee-conakry-des-tirs-l-arme-automatique-et-des-militaires-dans-les-rues-423092

"REVUE DE PRESSE AFRIQUE
À la Une: le putsch en Guinée à la fois conspué et applaudi - 07/09/2021

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-afrique/20210907-%C3%A0-la-une-le-putsch-en-guin%C3%A9e-%C3%A0-la-fois-conspu%C3%A9-et-applaudi

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Les habitants applaudissent les soldats de l'armée alors qu'ils célèbrent le soulèvement à Conakry, en Guinée, le 5 septembre 2021. :copyright: REUTERS/Souleymane Camara

Moins de 24 heures après le coup de force perpétré par le colonel Mamady Doumbouya et ses hommes, la presse guinéenne, à l’instar des sites Aminata ou Guinée 7, se contente dans sa grande majorité de publier les différents communiqués du nouveau pouvoir militaire. Les annonces s’enchaînent : justification du coup d’État, appels au calme, à la concertation nationale, mais aussi instauration d’un couvre-feu à 20h, convocation des membres du gouvernement sortant et nomination de militaires à la tête des régions et des préfectures.

Entêtement

Comment en est-on arrivé là ? s’interroge Ledjely. C’est « l’aboutissement d’une crise que le pays vit depuis pratiquement deux ans et à laquelle le président déchu n’est pas étranger. […] Il est en effet admis que le débat né de la volonté du président Alpha Condé de s’octroyer un troisième mandat a placé la Guinée sur des charbons ardents depuis le début de l’année 2019. Et il s’est accroché à cette idée avec une telle détermination qu’il en était devenu l’otage. Inaccessible à tous les appels à la raison, il s’était évertué à anéantir tous ceux qui se dressaient sur son chemin, poursuit le site guinéen. Ce faisant, il aura balisé, sans le vouloir, la voie pour ceux qui viennent de le renverser. Car aujourd’hui, c’est de la mésentente qu’il aura instaurée dont se prévalent les nouveaux maîtres du pays. »

Recul

« C’est un énorme recul, soupire encore Ledjelypour une Guinée qui, le 2 octobre prochain, soufflera sa 63e bougie. En 63 ans, on aurait pu faire mieux. On aurait dû faire mieux. Alpha Condé, en particulier, qui a longtemps incarné l’alternative à la dictature et à l’autoritarisme en Guinée, aurait dû s’éviter les images qui ont inondé les réseaux sociaux ce dimanche. Pour cela, il aurait fallu partir quand il le fallait. Résister au mandat de trop ! »
Qui plus est, pointe encore Ledjely, « cette manie de la soldatesque à faire irruption dans le champ politique et ces images de nos dirigeants que l’on montre à la face du monde sous leurs plus mauvais jour, voilà qui fige le continent africain. Ces images sombres, incarnées hier par Ibrahim Boubacar Keïta et aujourd’hui par Alpha Condé, ne font pas honneur à l’Afrique. »

Les Africains veulent une bonne gouvernance !

D’autres commentaires également dans la presse de la sous-région. « Ce coup d’État ne prouve qu’une chose, affirme WalfQuotidien à Dakar : les questions de bonne gouvernance se trouvent de plus en plus au centre de tout pouvoir en Afrique. En effet, avec les nombreuses aspirations de ces millions de jeunes, scolarisés, qui rêvent d’un mieux-vivre et qui sont en contact direct avec la réalité d’un monde devenu village planétaire, il n’est plus possible de voir des dirigeants se permettre tout et ne se priver de rien. La réalité est qu’aujourd’hui les Africains n’acceptent plus une certaine gouvernance […] menée par des élites médiocres dans leurs réalisations quotidiennes et qui promettent toujours des lendemains meilleurs. »
Pour Le Pays au Burkina Faso, « Alpha Condé quitte le pouvoir comme il y était arrivé, à la surprise générale, et on craint déjà la suite des événements dans ce pays chroniquement en crise. Car, si c’est un dictateur de moins pour la Guinée, cela pourrait être aussi un problème de plus si les nouveaux maîtres ne font pas preuve de discernement et ne remettent pas le pouvoir à un président démocratiquement élu dans un délai raisonnable. »

Que va faire la CEDEAO ?

Enfin, « comment va réagir la CEDEAO ? », s’interroge pour sa part L’Observateur Paalga, toujours au Burkina Faso. « S’il faut s’attendre à des condamnations de sa part, on se demande si elle se donnera véritablement les moyens de faire lâcher prise aux auteurs du putsch. En effet, la question mérite d’être posée quand on sait que cette organisation sous-régionale a été accommodante avec les putschistes maliens. Il en a été de même de l’Union africaine qui, au-delà du Mali, a fermé les yeux, comme la France et la communauté internationale, sur le coup de force perpétré au Tchad. Créant ainsi des précédents dangereux dans une Afrique où, pour un oui ou pour un non, la Grande Muette se fait souvent entendre. »

"Guinée : 5 minutes pour comprendre un coup d’Etat historique -06-09-2021
= https://www.leparisien.fr/international/guinee-5-minutes-pour-comprendre-un-coup-detat-historique-06-09-2021-Q7ELHJMHWRDIHENDFZL6STIMKI.php
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont capturé dimanche le président Alpha Condé, pris le contrôle de Conakry et « dissous » les institutions, lors d’un coup d’Etat qui a donné lieu à des scènes de liesse. Aucun mort n’a été rapporté, mais la situation reste très fragile.

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Des Guinéens célèbrent le putsch avec des membres des forces armées guinéennes après l'arrestation du président de la Guinée, Alpha Condé, lors d'un coup d'État à Conakry le 5 septembre 2021. CELLOU BINANI/AFP

La scène est surprenante : une vidéo, diffusée dimanche, montre le président guinéen Alpha Condé affalé dans un canapé, en jean et chemise débraillée. Muet lorsqu’un militaire cagoulé lui demande s’il a été maltraité. Alpha Condé, qui a entamé en novembre un troisième mandat à 83 ans, vient d’être victime d’un coup d’État. Il est retenu par les hommes des forces spéciales, une élite qu’il a lui-même créée en 2018. Cette unité, à l’origine du putsch, s’est retournée contre lui.

Quelle est la situation socio-économique du pays ?
Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour. « Ils sont dans une situation de très grande précarité qui a pu être amplifiée par la pandémie et l’augmentation du prix des produits, le pays étant achalandé par des navires étrangers, précise Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS spécialiste des questions de territoires en Afrique de l’Ouest. Les jeunes se voient sans avenir et n’en pouvaient plus du régime d’Alpha Condé. »
Ce coup d’État était-il prévisible ?
Il y avait des signaux d’exaspération, mais « il semblait qu’Alpha Condé et ses forces spéciales tenaient bien le pays », observe la chercheuse. Entre mars et octobre 2020, des manifestations contre la révision constitutionnelle autorisant un troisième mandat ont secoué le pays. Une dizaine de manifestants sont morts lors de violentes répressions. Le 7 novembre, Alpha Condé est définitivement proclamé président, malgré les recours et les soupçons de bourrage d’urnes.
Toutefois, cette fronde populaire « paraissait en régression », poursuit Caroline Roussy. Selon elle, un coup d’État fomenté par les forces spéciales est « très étonnant, car les gardes prétoriennes sont bien payées pour acheter leur fidélité ». Le problème vient d’ailleurs de là, et non de la rue : le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, à la tête du putsch, était soupçonné d’avoir pris contact avec Assimi Goïta, auteur du coup d’État au Mali l’an passé. Il « prenait de plus en plus de lumière et commençait à agacer certains ». À commencer par le président.
Prévenu de son arrestation imminente, Mamady Doumbouya n’a alors eu aucun mal à s’emparer du palais présidentiel : son équipe est parfaitement entraînée et équipée. Ces forces spéciales se sont complètement retournées contre leur créateur, Alpha Condé.

« Si le coup d’État avait été prémédité, l’armée aurait profité des manifestations de l’an passé pour prendre le pouvoir », estime Aliou Barry, directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée. Pour lui, ce putsch est historique : « J’ai été bluffé, c’est la première fois dans l’histoire de la Guinée qu’on renverse un président vivant. L’armée a toujours fait un coup d’État sur un cadavre. »
En lisant le discours des putschistes, Aliou Barry a compris que le coup de force n’était pas bien préparé. « Normalement dans ce genre de situation, l’une des toutes premières décisions est de libérer tous les opposants politiques. Là, ils l’ont annoncé seulement 24 heures plus tard ».

Qui est le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, l’auteur du coup de force ?
Le leader de la rébellion est à la tête du groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne. Sa première apparition publique remonte à 2018, lors du défilé militaire pour célébrer l’indépendance. Il y paradait avec sa nouvelle unité : ses hommes arboraient le béret rouge, des cagoules et des lunettes de soleil, comme dans la vidéo proclamant le coup d’État.
Passé par l’École de guerre à Paris, Mamady Doumbouya est formé en Israël, au Sénégal et au Gabon. Il a servi en Afghanistan, en Côte d’Ivoire et en République centrafricaine. Le porte-parole du ministère de la Défense le présente alors comme « un colosse au physique impressionnant », rapporte RFI.

Titulaire d’un Master 2 de défense et dynamiques industrielles de l’université parisienne de Panthéon-Assas, ce quadragénaire est marié à une Française et père de trois enfants, selon les médias guinéens.
Ancien légionnaire de l’armée française, il a rejoint la Guinée en 2011, d’abord comme formateur, précise la BBC Afrique. Sept ans plus tard, Alpha Condé le propulse à la tête des forces spéciales guinéennes. Il a alors pour mission de diriger cette unité d’élite, officiellement chargée de lutter contre le terrorisme. En réalité, elle réprimait davantage les manifestations politiques.

Quelle est la prochaine étape ?
Pour le moment, les rares opposants politiques en liberté attendent et observent en silence. « Vont-ils soutenir ce coup d’État ou demander une transition ? On le verra dans les jours qui viennent, la situation est extrêmement complexe et fragile », répète Caroline Roussy.
Pour les spécialistes de la région, le retour d’Alpha Condé semble invraisemblable. Le chef des putschistes a promis ce lundi la mise en place d’une « concertation » et d’un « gouvernement d’union nationale » chargé de conduire une période de « transition » politique, sans préciser la durée de cette transition. Il a également assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » contre l’ancien pouvoir.

« Le premier signe que les Guinéens attendent, c’est la constitution du gouvernement. Si les forces spéciales s’approprient tous les postes, ils vont comprendre que c’est une farce », résume Aliou Barry.
On peut s’attendre à des manifestations en faveur du président déchu, mais sa gestion autoritaire et son troisième mandat, après dix ans de désastre, suscitaient plus d’agacement que d’adhésion. Même ses amis l’avaient dissuadé de forcer la main
« C’est un gâchis, il a eu la folie du pouvoir », déplore Aliou Barry, très méfiant envers « une junte qui parle au nom du peuple ». Certes, le putsch semble approuvé par une partie de la population. « Maintenant, attention aux lendemains qui déchantent », prévient Caroline Roussy : la joie des Guinéens est mesurée, car tout le monde se souvient de la présidence éphémère du capitaine Dadis Camara. En 2009, un simple rassemblement d’opposants avait entraîné viols et massacres."

"En Guinée, A Qui profite le Coup d'Etat contre Alpha Condé?, Décryptage de la situation - 06/09/202"·



"Guinée : réactions et questions après le coup de force des militaires
= https://www.lepoint.fr/afrique/guinee-reactions-et-questions-apres-le-coup-de-force-des-militaires-06-09-2021-2441630_3826.php


"En Guinée, premières libérations de dizaines de détenus du régime déchu
= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/07/en-guinee-premieres-liberations-de-dizaines-de-detenus-du-regime-dechu_6093791_3212.html


"INVITÉ INTERNATIONAL
Coup d'État en Guinée: «Les institutions guinéennes étaient en totale faillite» -  06/09/2021

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-international/20210906-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-les-institutions-guin%C3%A9ennes-%C3%A9taient-en-totale-faillite

"« Le coup d’État en Guinée est illégal mais légitime » Tribune -7 septembre 2021
= https://24h.cd/2021/09/07/le-coup-detat-en-guinee-est-illegal-mais-legitime/

= https://www.france24.com/fr/afrique/20210906-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-la-pr%C3%A9visible-chute-du-pr%C3%A9sident-alpha-cond%C3%A9

"Après le coup d'État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé -07/09/2021
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210907-apr%C3%A8s-le-coup-d-%C3%A9tat-la-guin%C3%A9e-commence-%C3%A0-tourner-la-page-alpha-cond%C3%A9

= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210907-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-les-pays-voisins-restent-silencieux-un-sommet-de-la-c%C3%A9d%C3%A9ao-mercredi
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210907-%C3%A0-conakry-r%C3%A9actions-de-guin%C3%A9ens-apr%C3%A8s-le-coup-d-%C3%A9tat

"Guinée : le colonel Mamady Doumbouya promet un gouvernement d'union nationale
= https://afrique.tv5monde.com/information/guinee-le-colonel-mamady-doumbouya-promet-un-gouvernement-dunion-nationale

"Chute d’Alpha Condé en Guinée : un putsch 3.0 ? - 07 septembre 2021
= https://www.jeuneafrique.com/1228552/politique/chute-dalpha-conde-en-guinee-un-putsch-3-0/

Première réaction de la France suite au coup d’Etat en Guinée - 6 septembre 2021
= https://www.financialafrik.com/2021/09/06/premiere-reaction-de-la-france-suite-au-coup-detat-en-guinee/
"Guinée : Paris interroge Conakry sur le sort des opposants détenus
= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/01/27/guinee-paris-interroge-conakry-sur-le-sort-des-opposants-detenus_6067827_3212.html
"Coup d’Etat en Guinée : l’ONU, l’UA et la CEDEAO exigent la libération immédiate d’Alpha Condé - 6 septembre 2021
= https://www.afrik.com/coup-d-etat-en-guinee-l-onu-l-ua-et-la-cedeao-exigent-la-liberation-immediate-d-alpha-conde
"L'ONU, l'Union africaine et la Cédéao condamnent le coup de force en Guinée - 06 septembre 2021
= https://www.voaafrique.com/a/6213035.html



"Coup d’État en Guinée : ce que l’on sait du lieutenant-colonel Doumbouya, qui a mené le putsch - 06/09/2021 à 19h07
= https://www.ouest-france.fr/monde/guinee/coup-d-etat-en-guinee-ce-que-l-on-sait-du-lieutenant-colonel-doumbouya-qui-a-mene-le-putsch-f857da2c-0f15-11ec-9a44-75f6deb9d765
Après le Mali, la Guinée. Des militaires ont renversé le président Condé et promis une transition politique. Un putsch avec son lot d’incertitudes.[...]"


"Guinée: la malédiction des coups d'État -  06/09/2021
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210906-guin%C3%A9e-la-mal%C3%A9diction-des-coups-d-etat

"Guinée : la fuite en avant d’Alpha Condé
= https://www.lepoint.fr/afrique/guinee-la-fuite-en-avant-d-alpha-conde-06-09-2021-2441627_3826.php

"ACTU EXPLIQUÉE DU 07.09 : FATSHI TSHILOMBO OFFRE L’ASILE POLITIQUE À ALPHA CONDÉ"




Compatriotiquement! 


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. # Sad


Dernière édition par ndonzwau le 9/9/2021, 1:21 pm, édité 1 fois

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COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Empty Re: COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE !

Message  ndonzwau 9/9/2021, 12:50 am

Nous nous interrogeions ci-dessus sur  les leçons que les Africains peuvent tirer les  Africains (dirigeants, élites intellectuelles, population...) du coup d'Etat de Guinée et disions que Paul Biya avait réagi à sa façon .

Paul Biya, 40 ans presque au pouvoir effrayé par le coup d'Etat de Guinée a pris le devant en faisant le ménage dans son armée. Il a fait un grand balayage au ministère de la défense, avec des  nouvelles nominations de la garde républicaine, aux services de renseignements en passant par l’état major et les cadres du ministère de la défense. Après tout les putschistes guinéens n'ont-ils pas justifié leur acte par la corruption, la pauvreté endémique et la violation des lois démocratiques dans leur pays ? Des maux que  l’opposition dénonce au Cameroun. Pour quelle réelle protection alors ? Après le Mali, le Tchad et la Guinée les mêmes maux ne vont-ils pas provoquer les mêmes accidents, autant les différents présidents prendre mieux consciences des attentes de leur population chacun chez lui et faire mieux pour elle...



"Cameroun: Paul Biya fait le ménage dans l’armée, au lendemain du Coup d’Etat en Guinée - 6 Sep 2021 à 19:54
= https://beninwebtv.com/2021/09/cameroun-paul-biya-fait-le-menage-dans-larmee-au-lendemain-du-coup-detat-en-guinee/

COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Biya-paul-v
Le président camerounais Paul Biya @ letchadanthropus-tribune

Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, surveille très bien ses arrières. A travers un décret publié ce lundi, le président camerounais a procédé à un grand balayage au ministère de la défense, ceci au lendemain du Coup d’Etat en Guinée qui a renversé son collège Alpha Condé.

Au Cameroun, plusieurs cadres du ministère de la Défense ont été remplacés. Il s’agit d’un décret portant nominations de responsables au Ministère de la Défense pris par le président Paul Biya ce lundi 6 septembre 2021. De la garde républicaine, aux services de renseignements, passant par l’état major et les cadres du ministère de la défense, beaucoup d’agents ont été balayés et remplacés.
Ce décret intervient au lendemain du coup d’Etat mené par l’unité des forces spéciales conduite par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya qui a renversé Alpha Condé de son fauteuil présidentiel. Les putschistes guinéens ont justifié leur acte par, entre autre, la corruption et la pauvreté endémique qui gangrènent le pays ainsi que la violation des lois démocratiques de la Guinée. Les maux soulignés par la junte guinéenne sont souvent dénoncés par l’opposition dans le contexte camerounais.

Ainsi, d’aucuns pensent que la nomination des hommes de mains au ministère de la Défense effectuée par Paul Biya, qui est au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, vise à surveiller ses arrières pour ne pas subir le même sort que son ex-homologue de la Guinée.


"Guinée : des dizaines de détenus libérés après le coup d’Etat - 8.09.2021
= https://www.linfo.re/monde/afrique/guinee-des-dizaines-de-detenus-liberes-apres-le-coup-d-etat

"REVUE DE PRESSE AFRIQUE
À la Une: vagues de libérations en Guinée - 08/09/2021

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-afrique/20210908-%C3%A0-la-une-vagues-de-lib%C3%A9rations-en-guin%C3%A9e

COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! 8aee95a5440323845bdc3046776e3f6027e44225
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, à la tête du coup d'État, salue la foule lors de son arrivée au Palais du peuple à Conakry, le 6 septembre 2021. :copyright: CELLOU BINANI / AFP

« Deux jours après le coup d’État qui a renversé le président guinéen, Alpha Condé, un premier groupe de plusieurs dizaines d’opposants au régime déchu, détenus à la prison civile de Conakry, a commencé à être libéré, hier, dans la soirée, noteLe Monde Afrique, parmi lesquels les opposants Abdoulaye Bah et Étienne Soropogui, arrêtés en 2020 lors de la contestation de la réélection du président Condé, ou encore le vice-maire de Matam, une des communes de Conakry, Ismaël Condé. Les militaires au pouvoir s’étaient engagés à accélérer la libération des détenus politiques. Au total, une liste de 79 détenus libérables a été approuvée à la suite de consultations entre les nouvelles autorités, l’administration pénitentiaire et les avocats des détenus. »
Par ailleurs, relève encore Le Monde Afrique, « les militaires emmenés par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, insistent sur la prochaine ouverture d’une "concertation" nationale pour définir les modalités de la transition politique conduite par un futur gouvernement d’union nationale (…) ».

Scènes de joie

Et pour l’instant, les militaires au pouvoir semblent bénéficier de l’adhésion d’une large partie de la population. Des scènes de liesse ont eu lieu un peu partout dans le pays, notamment à N’Zérékoré, note Ledjely : « certains habitants rencontrés n’ont pas caché leur joie mais aussi leurs attentes vis-à-vis du régime militaire qu’ils considèrent comme sauveur du peuple. "Pour nous, c’est une libération totale du peuple de Guinée, affirme l’un d’eux, interrogé par le site guinéen. Aujourd’hui, on ne parle pas de partis. Ce qui s’est passé à Conakry, c’est une joie immense pour tous les Guinéens. Car la manière dont le pays partait, ce n’était pas ce que le peuple voulait. Donc avec la prise du pouvoir par l’armée on espère que les choses vont bientôt changer" ».

Scènes de joie également à Kankan, rapporte encore Ledjely. « La manifestation de joie dont la capitale de la Haute Guinée a été le théâtre hier est un symbole en soi. Cette ville est en effet un fief reconnu du président Alpha Condé. Qu’elle se joigne à la liesse populaire célébrant la chute de ce dernier, à peine 48 heures après, cela en dit long sur la fragilité des choses, sur le caractère hautement relatif du lien qu’on établit très souvent entre les peuples et les leaders. De là où il se trouve, en voyant ces images, Alpha Condé doit se poser une foultitude de questions, poursuit Ledjely. Et logiquement, il doit nourrir quelques regrets. D’autant qu’au-delà de la ville de Kankan, tous ceux qui, notamment au sein du parti RPG-arc-en-ciel, donnaient l’impression de faire bloc autour de lui jusqu’à samedi dernier, sont subitement devenus inaudibles. Personne, ne serait-ce que pour défendre le bilan de celui qu’ils appelaient pourtant il y a à peine trois jours leur "champion", ne s’exprime sur la place publique. »
« C’est donc vraiment la fin ! », s’exclame encore le site guinéen. « Qui l’aurait cru, pourtant ? »

Changement… ou continuité ?

Alors que va-t-il se passer désormais ? « Est-ce le scénario idéal pour l’UFDG ? », principal parti d’opposition ? Question posée par le site guinéen Aminata. « Le contexte est plutôt favorable pour Cellou Dalein Diallo (le leader de l’UFDG). En refusant de dialoguer avec Alpha Condé, il a certes souffert, mais il sort gagnant. Il a obtenu la réouverture de son siège et de ses bureaux sans condition. La libération et l’abandon des poursuites contre ses partisans, sans négociation. Il pourra, s’il le souhaite, obtenir des places dans le futur gouvernement d’union nationale. »
Enfin, le site d’information WakatSéra au Burkina reste plutôt circonspect… « Le peuple guinéen attend-il réellement un changement dans son existence, avec cette nouvelle irruption de l’armée sur la scène politique ? Rien n’est moins sûr, affirme WakatSéra, compte tenu des précédentes expériences vécues en Guinée ou sous d’autres cieux. Les putschistes, l’appétit venant en mangeant, cherchent toujours à s’enkyster, désertant les casernes et investissant, pour de bon, la maison présidentielle, après l’avoir "balayée". Ou alors, contraints de mettre en place une transition, qui débouche, cahin-caha, sur des élections elles-mêmes laborieuses, ils ne sortent de la scène que pour y revenir, parce que des opposants historiques de la trempe d’Alpha Condé auront déçu tous les espoirs placés en eux. Et c’est l’éternel recommencement, surtout que la communauté internationale, guidée par ses intérêts politiques et économiques, aura fermé les yeux sur les dérives des dirigeants du moment et les pleurs d’un peuple orphelin, sans perspective. »
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210908-guin%C3%A9e-plusieurs-dizaines-d-opposants-lib%C3%A9r%C3%A9s


"La Guinée dans l'attente d'une réunion des Etats d'Afrique de l'Ouest sur le putsch - 08 septembre 2021
= https://www.voaafrique.com/a/6217257.html


"INVITÉ AFRIQUE
Tierno Monénembo: «Nous espérons une transition brève et intelligente, en lien avec la société civile» -  08/09/2021

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20210908-tierno-mon%C3%A9nembo-nous-esp%C3%A9rons-une-transition-br%C3%A8ve-et-intelligente-en-lien-avec-la-soci%C3%A9t%C3%A9-civile


"Coup d'État en Guinée : "Il n’y a pas de raison que les grands groupes miniers soient inquiets"
= https://afrique.tv5monde.com/information/coup-detat-en-guinee-il-ny-pas-de-raison-que-les-grands-groupes-miniers-soient-inquiets

= https://www.france24.com/fr/afrique/20210906-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-la-pr%C3%A9visible-chute-du-pr%C3%A9sident-alpha-cond%C3%A9
= https://actucameroun.com/2021/09/06/coup-detat-en-guinee-le-role-de-la-france/


"Coup d'État en Guinée : "Alpha Condé était un obstacle à l'ancrage de l'alternance démocratique"
= https://information.tv5monde.com/video/coup-d-etat-en-guinee-alpha-conde-etait-un-obstacle-l-ancrage-de-l-alternance-democratique

"Élection en Guinée : Alpha Condé, de l'opposant historique au symbole de la présidence à vie
= https://afrique.tv5monde.com/information/election-en-guinee-alpha-conde-de-lopposant-historique-au-symbole-de-la-presidence-vie

"Coup d'État en Guinée : "Alpha Condé était un obstacle à l'ancrage de l'alternance démocratique"
= https://information.tv5monde.com/video/coup-d-etat-en-guinee-alpha-conde-etait-un-obstacle-l-ancrage-de-l-alternance-democratique


""Coup d'État en Guinée: le rôle des forces spéciales dans les armées ouest-africaines interroge -  07/09/2021
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210907-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-le-r%C3%B4le-des-forces-sp%C3%A9ciales-dans-les-arm%C3%A9es-ouest-africaines-interroge

"Guinée : Alpha Condé, parcours d'un président sous le feu des critiques - 06/09/2021
= https://www.france24.com/fr/afrique/20210906-guin%C3%A9e-alpha-cond%C3%A9-parcours-d-un-pr%C3%A9sident-sous-le-feu-des-critiques


"Coup d’État en Guinée
par Anne-Cécile Robert, 6 septembre 202

= https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2021-09-06-Coup-d-Etat-en-Guinee
= https://www.monde-diplomatique.fr/2009/10/BRYGO/18197
= https://www.monde-diplomatique.fr/2009/11/NIVET/18373

"Vincent Hugeux : « Le pouvoir absolu corrompt absolument »
= https://www.lepoint.fr/afrique/vincent-hugeux-je-crois-avoir-esquisse-la-composition-de-l-elixir-toxique-04-03-2021-2416361_3826.php
"Guinée : à la clinique de l’Indépendance, une nation avortée ?
= https://www.lepoint.fr/afrique/guinee-a-la-clinique-de-l-independance-une-nation-avortee-03-10-2020-2394720_3826.php
"Tierno Monénembo - Le vice du mandat présidentiel de trop
= https://www.lepoint.fr/afrique/tierno-monenembo-le-vice-du-mandat-presidentiel-de-trop-10-03-2019-2299682_3826.php


Compatriotiquement! 


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #

ndonzwau


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COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Empty Re: COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE !

Message  ndonzwau 9/9/2021, 10:05 pm

Coup d'Etat en Guinée, pour aller plus loin ? Un éditorial du Monde, "Guinée : la faiblesse d'un coup de force" ne fait pas de quartier, il traduit toute "l'incertitude de l'observateur avisé qui règne en Guinée après le renversement du Président Alpha Condé".L'avenir du pays sous la direction des militaires n'est pas assuré, c'est le moins qu'on puisse dire... "Alpha Condé a été certes chassé d'un pouvoir qu'il a voulu occuper trop longtemps mais il est difficile de voir dans ce putsch militaire les ferments d'une amélioration pour les Guinéens", dit-on dessous. Trop sévère ?


"Guinée, la faiblesse d’un coup de force
= https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/09/guinee-la-faiblesse-d-un-coup-de-force_6094005_3232.html

Alpha Condé a été chassé d’un pouvoir qu’il a voulu occuper trop longtemps. Mais il est difficile de voir dans ce putsch militaire les ferments d’une amélioration pour les Guinéens.

[/b] Président mal élu, il y a dix mois, pour un troisième mandat, à l’issue d’un processus entaché de fraude et de sang, Alpha Condé, 83 ans, a été chassé du pouvoir, dimanche 5 septembre, par une poignée de militaires factieux, défenseurs autoproclamés du peuple contre un pouvoir abusif. Doit-on, à l’image d’une partie de l’opposition, se réjouir de ce coup de force qui peut hypothéquer l’avenir d’une démocratie balbutiante, certes imparfaite, mais néanmoins amorcée sous Alpha Condé ? Quel crédit républicain accorder au colonel Doumbouya, encore récemment caporal de la légion étrangère française, propulsé à la tête de l’Etat guinéen, les armes à la main ?
On ne trouve pas grand monde pour pleurer la fin du président. Cet ancien opposant, condamné à mort par contumace en 1970 sous la dictature d’Ahmed Sekou Touré, ce panafricaniste, socialiste progressiste, avait fini par lasser ses plus ardents partisans. « Au panthéon des héros africains, il se voyait en Nelson Mandela d’Afrique de l’Ouest ; il finira déchu comme Mugabe [l’ancien libérateur du Zimbabwe devenu dictateur] », pronostiquait l’un de ses anciens compagnons de route, quelques mois avant le coup d’Etat de dimanche.

Où s’arrêtera cette vague ?

Il fallut à Alpha Condé beaucoup d’obstination pour croire en son destin présidentiel, pendant ses longues années d’exil en France. Il disait, à juste titre, qu’en 2010, année de sa première élection, il avait « hérité d’un pays, non d’un Etat ». Mais son assurance a fini par troubler son jugement. Jusqu’à la fin, il s’est imaginé en homme providentiel ; il s’est cru seul capable de propulser sur la voie du développement un pays dont le sous-sol regorge d’une richesse minérale aussi insolente que la misère humaine y est abyssale. Il n’a pas écouté ceux qui lui conseillaient de se retirer, de ne pas se tailler par la force, en passant sur le corps de dizaines d’opposants, une Constitution sur mesure pour se présenter à un troisième mandat. Il n’a pas senti monter la vague qui l’a emporté.

Où s’arrêtera cette vague ? Les Guinéens se souviennent amèrement de Moussa Dadis Camara. Ce capitaine fantasque, dangereux surtout, mentalement confus, à la tête d’une junte éphémère (décembre 2008-décembre 2009), plongea la Guinée dans un bain de sang avant de recevoir lui-même une balle dans la tête. Lui aussi, comme le colonel Doumbouya, fut applaudi à son arrivée. Il portait l’espoir d’une nouvelle ère après des années d’errance, de corruption et de mauvaise gouvernance.
Aujourd’hui, aussi, l’Union africaine, les Nations unies, les Etats-Unis et la France, entre autres, ont condamné le coup de force des militaires guinéens. Mais il suffit de regarder par-dessus la frontière, au Mali voisin, pour constater que deux coups d’Etat en l’espace d’un an ont surtout généré de la complaisance, une fois passées les réactions outragées. Car depuis, la junte malienne a oublié de rendre le pouvoir aux civils comme elle l’avait promis.
A Conakry comme à Bamako, ces coups de force illustrent l’extrême faiblesse des institutions républicaines, balayées en un tournemain par quelques hommes en uniforme. Et les espoirs déçus des Guinéens, qui demandent, tout simplement, une vie meilleure.

"L’incertitude règne en Guinée après le renversement du président Alpha Condé - 09/09/2021
= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/06/en-guinee-l-incertitude-regne-apres-le-renversement-d-alpha-conde_6093541_3212.html#:~:text=L%E2%80%99incertitude%20r%C3%A8gne%20en%20Guin%C3%A9e%20apr%C3%A8s%20le%20renversement%20du,accus%C3%A9%20d%E2%80%99abus%20de%20pouvoir%2C%20est%20d%C3%A9tenu%20depuis%20dimanche.
Les putschistes ont instauré un couvre-feu et la fermeture des frontières. Le président, accusé d’abus de pouvoir, est détenu depuis dimanche.

Les militaires putschistes n’avaient oublié aucun des ustensiles ni clichés, sortis en pareille circonstance, pour leur première apparition sur les ondes guinéennes : bérets rouges vissés sur la tête, treillis camouflage fermement sanglés, cagoules et lunettes noires. Voilà pour la panoplie. L’essentiel était ailleurs, dramatique, avec l’annonce de la mise sous tutelle des institutions républicaines par un mystérieux Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), aux contours imprécis.

Le discours aux accents populistes justifiait le coup de force par la sauvegarde nécessaire de la patrie mise en danger, selon eux, par l’excès de pouvoir d’Alpha Condé. Celui-ci, président mal réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat, après s’être taillé une nouvelle Constitution à sa mesure, serait détenu par les acteurs de ce putsch conduit par de jeunes officiers des forces spéciales, habituellement chargés de la lutte antiterroriste.
Vingt-quatre heures après l’apparition soudaine et brutale de ces militaires factieux, le déroulé des événements comporte toujours ses zones d’ombre. Les habitants du centre de Conakry racontent avoir été réveillés, dimanche au petit matin, par le « tac-tac » d’armes automatiques crépitant aux abords de la présidence de la République guinéenne, située sur la presqu’île de Kaloum, quartier d’affaires de la capitale et centre administratif de l’Etat. Ces échanges de « tirs nourris », selon des témoins, opposaient vraisemblablement les éléments de la garde présidentielle aux hommes du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, celui qui a émergé à la télévision guinéenne comme le leader du groupe.

Poids lourds

Il semblerait que les hommes de ce colosse − un ancien de la Légion étrangère française − aient assez rapidement pris le dessus. Pour ce que l’on en sait, aucune victime n’est à déplorer – à l’exception d’Alpha Condé, tombé, au sens figuré, sur le champ de bataille politique. Le président du Parlement, Amadou Damaro Camara, deuxième personnage de l’Etat, généralement décrit comme un dur au sein du régime d’Alpha Condé, aurait également été arrêté. Le sort du ministre de la défense, Mohamed Diané, autre poids lourd du pouvoir, demeurait, quant à lui, incertain.

« Les gens ont peur, ils se demandent quelle sera la suite et préfèrent rester en sécurité chez eux plutôt que de se frotter aux militaires »
[...]"

En Guinée, le passage en force d’Alpha Condé laisse un pays divisé



"LES COUPS D’ÉTAT EN AFRIQUE: CAUSES ET CONSÉQUENCES - 6 SEPTEMBRE 2021
= https://lequotidien.cd/les-coups-detat-en-afrique-causes-et-consequences/
Les coups d’État sont une pratique récurrente en Afrique. Bien que leur fréquence a diminué, ils sont cependant loin d’avoir disparu, en témoigne la destitution suivie de la prise en otage par les putschistes du Professeur Alpha Condé, jusqu’à hier, Président de la Guinée Conakry.
On peut à juste titre s’interroger sur les causes et les conséquences de cette pratique, pour le moins condamnable.

On se plaint souvent de la mainmise occidentale et des multinationales, cela est vrai dans une certaine mesure. Mais il faut reconnaître que l’absence de volonté politique ferme d’intégration et de développement, la mauvaise utilisation des ressources humaines, le manque de travail et d’épargne qui engendre la corruption, etc. sont autant d’ingrédients qui ouvrent la brèche à la manipulation de quelques élites par les puissances soucieuses de fragiliser et de paupériser sempiternellement l’Afrique.
Or, nous savons pertinemment que l’une des raisons qui empêchent le décollage du continent africain sur l’échiquier mondial et qui décourage la création des cadres institutionnels de coopération économique, de prise de responsabilité dans la recherche concertée de la paix et de la sécurité régionale ou sous-régionale ce sont les coups d’État. A travers une certaine naïveté politique caractérisée par l’incapacité de bâtir un véritable État de droit, d’organiser un espace démocratique et de mobiliser les forces de la nation dans un projet républicain commun, des puissances étrangères s’infiltrent pour créer la discorde entre les citoyens d’un État afin qu’ils s’entretuent. Ce qui leur permet de venir toujours s’immiscer dans les affaires internes des pays africains sous prétexte d’y apporter la paix.

En tout cela, il est bizarre de constater que l’Union africaine et les autres regroupements régionaux manquent de décisions de contrainte et de sanctions vis-à-vis des contrevenants aux dispositions statutaires, ceux qui transgressent les constitutions par des coups d’État itératifs. À quoi servirait cette confédération d’États si l’UA se révèle en fin de compte incapable de résoudre les problèmes internes des pays africains en vie d’y établir la paix?
Depuis 1960, année d’accession à l’indépendance de beaucoup de pays africains jusqu’à nos jours, la prise de pouvoir de façon violente et illégale s’est érigée en règle d’or. L’inventaire fait état de plus de 270 coups d’État et/ou tentatives de coups d’État. Ce qui donne une moyenne d’au moins 9 coups d’État ou tentatives de coups d’État par an.

Après les dictatures sardoniques et cyniques au lendemain des indépendances, les dirigeants africains ont instauré une autre forme de dictature qui passe par des coups d’État constitutionnels au grand dam de la pauvre population. Le mal africain dénommé coups d’État se décline de deux manières: les coups d’État constitutionnels (soft power) et les coups d’État violents par les armes (hard power). La deuxième catégorie étant souvent le résultat de la première.
Le continent africain voué à une éternelle tutelle des Nations-Unies et des puissances occidentales

En effet, la soif de demeurer indéfiniment au pouvoir conduit la majorité de dirigeants africains à des pratiques assez inacceptables. Parmi ces pratiques, retenons le «Coup d’État constitutionnel» qui est une violation ou un changement forcé, de manière cavalière et préméditée, des prévisions de la constitution permettant de tirer des avantages indus. Ce cas est devenu presqu’ordinaire en Afrique. Les gouvernants ne veulent pas de l’alternance politique pacifique et civilisée. Ils désirent demeurer «éternellement» au pouvoir à tout prix, confondant la République à une ferme privée. Cet amour outrancier du pouvoir constitue l’une des principales causes des discordes intestines sur le continent africain. C’est également ce refus de l’alternance qui favorise très souvent, nonobstant les instigations extérieures, les coups de force de force pour l’usurpation du pouvoir. Et cela rend la paix incertaine.

Il est fréquent qu’à la fin de leur mandat présidentiel, les chefs d’État africains modifient à leur profit quelques dispositions constitutionnelles en vue de s’ouvrir encore les brèches pour se représenter à l’échéance suivante (phénomène 3ème mandat ou mandat illimité). Et puisqu’ils savent déjà que leur situation les prédispose à la victoire, même frauduleuse pour la plupart de fois, ils prennent tous les arrangements possibles à remanier la loi suprême avec la bénédiction des parlementaires qui forment leurs clubs d’amis en lieu et place d’être des vrais porte-paroles des citoyens.

En tout cas, à un certain moment, les dirigeants africains doivent prendre conscience de leur faillibilité humaine, de la multiplicité de talents parmi leurs concitoyens qui sont eux aussi capables de gérer, et même mieux, la chose publique.  On constate souvent une grande contradiction entre le désir individuel du pouvoir et le bien social. Cela entraîne inévitablement la radicalisation de la guerre civile, les mutineries successives et les coups d’État sanglants.

Même des élections en Afrique sont des facteurs des nouvelles crises. Elles sont, pour la plupart, émaillées de violence et des confrontations entre les protagonistes politiques, si bien qu’on peut affirmer qu’elles causent beaucoup de maux qu’elles n’en résolvent. Ces crises sont de nature à remettre en cause le bien-fondé de ces élections trafiquées d’avance, à cause de la mauvaise gouvernance.

La période postélectorale est ainsi un moment des victoires mortelles dans certains pays africains. Les appétits insatiables du pouvoir font que les gouvernants organisent des élections truquées par l’achat de conscience non seulement des électeurs en majorité analphabètes et paupérisés à dessein, mais aussi et surtout de ceux qui sont censés coordonner les opérations de vote.
Face à la crise de gouvernance, les résultats des scrutins sont contestés à travers les rébellions ou les coups d’État. Cela voue le continent africain à une éternelle tutelle des Nations-Unies et des puissances occidentales qui se portent garants pour la résolution des conflits. La «recolonisation» et la stagnation du continent berceau de l’humanité est, dans une certaine mesure, l’œuvre de ses dirigeants qui veulent se cramponner au pouvoir sans penser à l’intérêt collectif et au développement de leurs États.
Analyse du Professeur Ludovic Nico Mumbunze, Directeur des Recherches Stratégiques au Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense (CHESD), extrait de son livre L’humanisme politique chez Kant, publié en 2014.

= https://www.france24.com/fr/afrique/20210906-coup-d-%C3%A9tat-en-guin%C3%A9e-la-pr%C3%A9visible-chute-du-pr%C3%A9sident-alpha-cond%C3%A9
= https://www.dna.fr/defense-guerre-conflit/2021/09/06/coup-d-etat-en-guinee-pourquoi-le-president-conde-a-ete-evince

"Coup sur coup : l’Afrique, un continent de putschistes - 09 septembre 2021
= https://www.jeuneafrique.com/1229331/politique/coup-sur-coup-lafrique-un-continent-de-putschistes/

"Exclusif – « Guinée : l’histoire secrète de la chute d’Alpha Condé », par François Soudan - 08 septembre 2021
= https://www.jeuneafrique.com/1229551/politique/exclusif-guinee-lhistoire-secrete-de-la-chute-dalpha-conde-par-francois-soudan/
Comment le président guinéen a-t-il pu être si facilement capturé ? Pourquoi avait-il ignoré les mises en garde contre Mamady Doumbouya ? D’où vient vraiment le nouveau maître de Conakry ? Plongée dans les coulisses du coup d’État.

• Pourquoi Alpha Condé a-t-il été capturé aussi facilement ?
Le palais présidentiel de Sékhoutouréya, sur la presqu’île de Kaloum, à Conakry, était en principe entouré par un triple cordon de sécurité tenu par des éléments du Bataillon autonome de sécurité présidentiel (BASP), basés au camp Makambo, dans le quartier Boulbinet, à une poignée de kilomètres de là. Mais en ce début de matinée du dimanche 5 septembre, les petits détachements de bérets rouges qui gèrent les trois checkpoints disposés le long de l’avenue qui mène jusqu’à la grille d’entrée du palais sommeillent encore.
Les soldats du BASP sont des fidèles du président – certains d’entre eux proviennent des rangs du service d’ordre du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) – mais ils ne disposent ni de la formation ni de l’armement qui conviennent. Le général français Bruno Clément-Bollée, qui a beaucoup œuvré à la restructuration de l’armée guinéenne demandée par Alpha Condé, estime que Sékhoutouréya était « l’un des palais les plus mal gardés d’Afrique de l’Ouest ». Si on le compare avec le dispositif de protection du palais du Plateau à Abidjan, « c’est le jour et la nuit », ajoute-t-il.

" C’EST AU PREMIER ÉTAGE, OÙ IL VIT SEUL, QU’ALPHA CONDE
Venu de sa base de Kaleya à Forécariah, en Basse-Guinée, à 85 km de là, à la tête d’une colonne d’une cinquantaine de camions et de pick-up armés de mitrailleuses 12,7 mm, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya fonce droit sur Kaloum, où il fait son entrée aux alentours de 8h du matin. Il a engagé dans l’aventure la quasi-totalité du Groupement des forces spéciales (GFS), soit 500 hommes environ, dont une partie, lourdement armée, prend position devant le camp Makambo pour bloquer toute sortie des renforts de la Garde présidentielle, tandis que l’autre, dont l’unité spéciale 8602 entraînée par les Français et les Israéliens, se dirige sur Sékhoutouréya avec l’appui-feu d’un blindé et de plusieurs mortiers.
Rentré quelques jours plus tôt de Sardaigne (un séjour qui, il convient de le préciser, n’avait rien de médical), où il s’est rendu à l’invitation de son ami l’entrepreneur italo-érythréen Makonnen Asmaron, avec qui il a préparé la visite officielle à Conakry du président Isaias Afwerki prévue pour le 9 septembre, Alpha Condé, insomniaque notoire, a fini par s’endormir aux premières lueurs de l’aube.

Dans ce palais glacé construit par les Chinois à l’époque de Lansana Conté, cet homme de 83 ans vit seul. La Première dame, Djene Kaba, habite une autre résidence et son unique enfant, Mohamed, vit à San José, au Costa Rica. Au rez-de-chaussée et devant la baie vitrée qui sert de porte d’entrée, cinq ou six gardes du corps en civil tout au plus. À l’étage, son bureau et sa chambre. C’est là que le lieutenant-colonel Mamadou Alpha Kaloko, chef de corps du BASP, qui s’est précipité à Sékhoutouréya avec une poignée d’hommes dès les premiers coups de feu, vient le trouver pour l’informer de la situation. C’est là aussi qu’il sera pris.
À l’extérieur, l’affrontement est bref mais meurtrier. Selon nos informations, une vingtaine de gardes présidentiels sont tués, dont le colonel Yemoiba Camara, commandant de la protection rapprochée du chef de l’État, ainsi qu’au moins deux membres du GFS. Guidés par un transfuge du BASP habitué des lieux, les putschistes font exploser la baie vitrée et se ruent dans l’escalier qui mène au premier étage.

Ils plaquent Kaloko au sol, s’emparent du président, à qui ils passent des menottes après l’avoir menacé (« Si vous bougez, on tire ! »), puis le font descendre dans un salon du rez-de-chaussée où ils le filment et le photographient, à la fois sonné, désemparé et tout de colère contenue. Ces images, qui rappellent celles du couple Gbagbo hagard lors de sa capture en avril 2011, feront le tour du monde, tout comme celles, passablement dégradantes, d’un Alpha Condé exhibé par ses tombeurs à l’arrière d’un 4×4 roulant toutes vitres ouvertes à travers les rues de Conakry.
Pendant ce temps, si l’on en croit un témoin qui a pu se rendre sur les lieux après les faits, le palais aurait été entièrement « visité » par les hommes de Doumbouya et nul doute que les sacs de cash qu’à l’instar de la plupart de ses homologues du continent Alpha Condé conservait dans sa chambre et son bureau n’ont pas dû échapper à leur convoitise. Un peu partout dans la capitale, mais particulièrement dans les quartiers acquis à l’opposition, des scènes de liesse succèdent à l’apparition des premières photos sur les téléphones portables. Avec leur corollaire prévisible : le ministère de la Communication, les sièges de la Radio rurale, du journal gouvernemental Horoya et du désormais ex-parti au pouvoir, le RPG, ainsi que celui de la commission électorale sont attaqués et souvent vandalisés.

L’espace de quelques heures, ce dimanche 5 septembre, le ministre de la Défense, Mohamed Diané, un très proche d’Alpha Condé, a cru en la possibilité d’une contre-attaque et d’une reprise du pouvoir grâce aux régiments – présumés fidèles – de l’armée de terre, des parachutistes et de la gendarmerie. Mais l’arrestation du président et la diffusion immédiate des images sur les réseaux sociaux, stratégie 3.0 manifestement réfléchie à l’avance, a pris de court et comme tétanisé la haute hiérarchie militaire. L’un après l’autre, les camps de Conakry puis de l’intérieur du pays se sont ralliés au coup d’État – et cela avec d’autant plus de facilité que Mamady Doumbouya est un Malinké de Kankan, de la même ethnie que le président, que son ministre de la Défense et que la plupart des hauts gradés de l’armée. La ligne de clivage communautaire n’a donc joué aucun rôle.

▪ *Pourquoi Alpha Condé a-t-il jusqu’au bout fait confiance à Mamady Doumbouya ?*

Même s’il s’est toujours méfié des militaires guinéens – qu’il a combattu pendant vingt-cinq ans au péril de sa vie et au nom de la démocratie – Alpha Condé était persuadé que son armée, réformée et professionnalisée pendant ses deux premiers mandats, était pour l’essentiel devenue républicaine au sens strict du terme. « Je peux être tué par l’armée, mais elle ne peut pas me renverser », répétait-il.
Prudent, il a toujours évité d’affronter les officiers supérieurs dont son fidèle Mohamed Diané lui signalait le comportement problématique, préférant les éloigner. Considérés comme des putschistes en puissance, les généraux Edouard Théa et surtout Aboubacar Sidiki Camara, alias « Idi Amin », ont ainsi été envoyés comme ambassadeurs, le premier en Angola et le second à Cuba en janvier 2019.

Ce mélange de certitude et de mansuétude est directement à l’origine de l’erreur de jugement, voire du quasi aveuglement d’Alpha Condé à l’égard de Mamady Doumbouya. Introduit en 2012 par le général de gendarmerie « Idi Amin », à l’époque directeur de cabinet du ministre de la Défense, qui semble être son mentor (sans que l’on sache depuis quand ils se connaissent) et le recommande, Doumbouya rencontre tout d’abord l’ambassadeur de Guinée à Paris, Amara Camara, à qui il affirme vouloir se mettre au service de son pays, avant d’être affecté à un poste d’instructeur au sein du BASP, puis d’être reçu par le président lui-même à Conakry.
Ce gaillard de 37 ans au CV opérationnel impeccable – Légion étrangère française, opérations extérieures en Afghanistan et en Côte d’Ivoire, stages commando en Israël, au Gabon et au Sénégal – plaît immédiatement à un président qui n’aime rien tant que de jeter son dévolu sur un nouveau talent, quitte à tout faire pour le séduire, quitte aussi à s’en mordre les doigts parce qu’il aura refusé jusqu’au bout de se déjuger. Et puis, ce sous-officier sociable et respectueux, marié à une française, est un Malinké comme lui, un enfant de Kankan. Pourquoi ne pas lui faire confiance ?

Entiché de sa trouvaille, Alpha Condé envoie Doumbouya suivre en accéléré des cours à l’École de guerre de Paris. Il a un projet précis : cette force spéciale en voie de constitution et destinée à sécuriser les frontières nord de la Guinée contre les incursions jihadistes, c’est à l’ancien légionnaire qu’il veut la confier.
De retour à Conakry, Mamady Doumbouya bénéficie d’une ascension météoritique. Capitaine, commandant puis lieutenant-colonel en l’espace de deux ans. Le 2 octobre 2018, quand les hommes du GFS défilent encagoulés dans le stade du 28 septembre lors du soixantième anniversaire de l’indépendance, à la cadence ultra lente des forces spéciales (28 pas par minute), les Guinéens sont admiratifs et Alpha Condé ne cache pas sa fierté lorsque l’un de ses invités, le président congolais Denis Sassou Nguesso, ancien officier parachutiste, se penche à son oreille et lui murmure : « Tu as tout ça ? » Condé partage aussitôt les images du spectacle à ses amis depuis ses quatre ou cinq téléphones portables. Quelques jours plus tard, sur un plateau de la télévision guinéenne, il s’exclame en riant : « Vous les avez vus ? Toutes les femmes sont tombées amoureuses de Doumbouya. Malheureusement pour elles, il est déjà marié ! »

Dès lors, comment s’étonner si, pendant des mois, le président préfère ignorer les « notes blanches » de ses services de renseignement, lesquels lui rapportent les propos présumés de cet officier très populaire au sein de sa troupe. Certaines de ces fiches sont anecdotiques : on l’aurait entendu se plaindre dans un supermarché de la piètre qualité des vins importés. D’autres sont plus inquiétantes, quand elles relatent des phrases critiques sur la gouvernance, tenues par l’intéressé dans un établissement de Conakry habituellement fréquenté par les membres du contingent guinéen de la Minusma au Mali lors de leurs séjours en permission, ainsi que le dédain affiché par le chef des forces spéciales pour les capacités opérationnelles de l’armée « ordinaire ». Toutes pointent sa filiation avec le général « Idi Amin », tenu en haute suspicion dans son exil diplomatique cubain, ainsi que le risque de voir le GFS devenir l’unité la mieux armée des forces de défense.

À partir d’avril 2020, la mésentente entre le lieutenant-colonel Doumbouya et Mohamed Diané alimente les rumeurs de la presse. À l’approche de l’élection présidentielle, dans un climat particulièrement tendu, le premier refuse la délocalisation prévue de la base des Forces spéciales de Conakry à Kaleya, non loin de Forécariah. Il exige que son unité demeure dans la capitale, afin, dit-il, d’être en mesure d’y sécuriser le scrutin. Diané, qui trouve cette insistance suspecte, demande au président de trancher. Alpha Condé accepte la délocalisation, mais concède à Doumbouya le maintien d’une antenne des forces spéciales à Kaloum, proche du jardin du 12 octobre et du Palais du peuple. Ironie du sort, c’est là où, selon nos informations, il serait aujourd’hui détenu.

Le chef de l’État se laisse également convaincre de la nécessité de renforcer sa garde personnelle. Début 2021, une centaine de jeunes sont envoyés en formation au camp de Soronkoni près de Kankan, sous la houlette d’instructeurs turcs envoyés par son ami le président Erdogan. Mais il se refuse encore à écarter Doumbouya, incapable d’imaginer que ce dernier puisse tenter quoi que ce soit contre celui à qui l’ancien caporal-chef de la Légion doit ses cinq galons de lieutenant-colonel.
De passage à Conakry il y a moins de deux mois, Bruno Clément-Bollée parle de l’atmosphère étrange qui y régnait : « Je n’avais jamais vu le climat politique aussi calme, aussi atone. Et en même temps, tous les initiés s’interrogeaient sur les intentions des forces spéciales et de leur chef. »

▪ *Pourquoi la chute d’Alpha Condé a laissé les chefs d’État (presque) indifférents ?*

En dehors des condamnations de principe de la communauté internationale et de l’inquiétude sur son sort exprimée par les présidents ivoirien, togolais, congolais, ou par son ancien camarade de l’Internationale socialiste Antonio Gutteres, nul n’a exigé explicitement le retour immédiat de l’ordre constitutionnel et celui d’Alpha Condé au pouvoir. Si les médias francophones ont « couvert » l’évènement, leurs homologues anglophones se sont avant tout intéressés au décuplement consécutif du prix de la bauxite, dont la Guinée est le premier producteur mondial.
C’est que, dans la région et ailleurs, ce panafricain complexe au caractère difficile n’avait guère d’amis – ou en tous cas trop lointains pour intervenir. Qu’auraient pu faire pour lui l’Angolais Lourenço, le Sud-africain Ramaphosa ou l’Érythréen Afwerki ? En quoi le Turc Erdogan, le Chinois Xi Jinping ou le Russe Poutine pouvaient s’opposer au coup d’État ? Sans parler du Français Emmanuel Macron, avec qui il était en froid depuis que ce dernier avait critiqué son troisième mandat.

À ce relatif isolement s’ajoutaient tous les défauts d’une gouvernance solitaire. Cet adepte du micro-management avait fini par tout concentrer entre ses mains, écoutant peu et contrôlant tout, ne faisant en réalité confiance qu’à lui-même, obsédé par le devenir d’une Guinée qu’il avait chevillée au corps et dont il emportait la terre à la semelle de ses chaussures à chacun de ses déplacements hors de son pays.
Sous les eaux dormantes décrites par Clément-Bollée, des courants s’agitaient et la tension était vive à l’intérieur même du camp au pouvoir. La rupture entre Alpha Condé et son Premier Ministre, le très ambitieux Kassory Fofana, était ainsi donnée pour imminente. Quant aux chefs de l’armée et de la gendarmerie, les généraux Namory Traoré et Ibrahima Baldé, dont le silence et l’inaction lors du coup d’État pose question, ils ne cachaient pas leur mécontentement face aux mesures d’austérité budgétaire affectant l’état-major, exigeant notamment le renouvellement de leurs véhicules de fonction.

Conscient de cette grogne, Alpha Condé s’était promis d’y remédier. Le 4 septembre au soir, veille du putsch, lors d’un dîner pris avec quelques invités étrangers à Sékhoutouréya, entre une explication de son programme de logements pour tous et une dissertation sur sa vision de la Guinée, « deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2030 », le président avait eu cette phrase : « Je vais desserrer le budget de l’armée, inutile de se créer des problèmes ». Ce qu’il ignorait c’est qu’à ce moment-là, des éléments précurseurs de Mamady Doumbouya avaient déjà pris position aux alentours et au sein même de l’hôtel Kaloum, vaste complexe quatre étoiles construit par les Chinois et inauguré en octobre 2018, à quelques centaines de mètres du palais.
Le lieutenant-colonel Doumbouya a-t-il agi parce qu’il sentait l’étau se resserrer autour de lui ? Et surtout, a-t-il agi seul ou sous influence ? Dans un pays encore très fortement marqué par les appartenances communautaires, le fait qu’il soit Malinké, comme 90 % de ses hommes, explique en partie l’absence de réaction des partisans d’Alpha Condé et de son parti. C’est le troisième coup d’État réussi dans l’histoire de la Guinée après ceux de Lansana Conté et de Moussa Dadis Camara. Comme à chaque fois, les prisons s’ouvrent et la foule applaudit.

Reste à connaître la suite qui, comme on le sait, a souvent tendance à se solder par un désastre politique et économique tant il est évident que les militaires guinéens au pouvoir se sont toujours servis au lieu de servir. Quant à Alpha Condé, dont c’est là la deuxième arrestation par l’armée après celle de 1998, qui lui valut de croupir deux années et demi en prison, son avenir s’écrit en pointillés.
Si l’on attend du nouvel homme fort de Conakry qu’il garantisse au minimum son intégrité physique, l’option de l’exil n’est pas encore ouverte. Où irait-il, d’ailleurs, ce vieux lutteur qui ne possède pour tout bien à l’étranger qu’un petit appartement place d’Italie à Paris, acquis alors qu’il était encore opposant ? Là où il est détenu aujourd’hui, on l’imagine à la fois profondément blessé dans son orgueil, anéanti par les trahisons et déterminé à maintenir à flot cette forme de dignité cassante et autoritaire qui lui a toujours servi de boussole, quitte à ce que cette dernière le mène dans une impasse. Le temps de l’autocritique viendra plus tard. ▪

= https://afriquinfos.com/afrique-de-louest/les-institutions-africaines-condamnent-par-principe-le-coup-detat-en-guinee/
= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/08/guinee-la-cedeao-suspend-le-pays-de-ses-organes-de-decision-en-reponse-au-coup-d-etat_6093953_3212.html

"Plusieurs militaires tués dans le putsch en Guinée - 05 -09-2021
= https://www.dw.com/fr/guinee-putsch-morts/a-59116177
Une dizaine de soldats de la Garde présidentielle seraient morts lors de l'assaut des putschistes. Officiellement, aucun bilan n'a été donné.
La Deutsche Welle a pu entrer en contact avec le frère d’un militaire de la garde présidentielle tué pendant la prise du palais de Kaloum. Il nous a confié que son frère était de garde ce jour-là et qu’après le putsch, il a essayé de le contacter sans succès.


Il se serait finalement rendu à la morgue. Selon lui, les médecins légistes n’ont tout d’abord pas voulu l’autoriser à entrer en évoquant les ordres des autorités de ne pas divulguer les noms des morts. Malgré cela, il a pu finalement voir le corps et confirmer la mort de son frère.
“Le monsieur a pu me faire entrer. J’y suis allé, j'ai identifié le corps de mon frère, qui était là, qu'il m'a montré, c’était lui, je l’ai vu de mes propres yeux. Il y avait même sa carte militaire et certains documents dans sa poche qu’on avait enlevés et mis dans un plastique déposé sur le corps. J'ai vu la carte militaire. C’est vrai que c’était lui. C’est à ce moment que j'ai informé la famille", raconte notre interlocuteur.

L'OGDH suit le sujet de près[...]"


"Guinée: différents corps d'armée prêtent allégeance à la junte - 08/09/2021
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210908-guin%C3%A9e-diff%C3%A9rents-corps-d-arm%C3%A9e-pr%C3%AAtent-all%C3%A9geance-%C3%A0-la-junte

"REVUE DE PRESSE AFRIQUE
À la Une: les dessous d’un coup d’État - 09/09/2021

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-afrique/20210909-%C3%A0-la-une-les-dessous-d-un-coup-d-%C3%A9tat


"Le coup d'Etat en Guinée inquiète en Afrique de l'Ouest- 07 septembre 2021
= https://www.dw.com/fr/le-coup-detat-en-guin%C3%A9e-inqui%C3%A8te-en-afrique-de-louest/a-59104385

"Coup d’État en Guinée: les pays voisins restent silencieux, un sommet de la Cédéao mercredi
= https://news.abidjan.net/articles/697260/coup-detat-en-guinee-les-pays-voisins-restent-silencieux-un-sommet-de-la-cedeao-mercredi


"INVITÉ AFRIQUE
Sidya Touré: «La transition doit nous permettre de ne pas être exclus des financements extérieurs» -  09/09/202

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20210909-sidya-tour%C3%A9-la-transition-doit-nous-permettre-de-ne-pas-%C3%AAtre-exclus-des-financements-ext%C3%A9rieurs

"Guinée : pourquoi les militaires doivent retenir les groupes miniers - 09 septembre 2021
= https://www.jeuneafrique.com/1230274/economie/guinee-pourquoi-les-militaires-doivent-retenir-les-groupes-miniers/


Compatriotiquement! 


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #


Dernière édition par ndonzwau le 10/9/2021, 11:55 pm, édité 2 fois

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COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Empty Re: COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE !

Message  ndonzwau 10/9/2021, 4:39 pm

Surprised
Coup d'Etat en Guinée, d'autres analyses...

Un expert des questions militaires sécuritaires s'interroge si après le Mali et la Guinée, l'Afrique n'inaugure-t-elle pas une nouvelle trajectoire militaro-politique ?
"En Afrique où règnent encore des régimes prétoriens ou autocratiques soutenus par l’armée, les militaires, faute d’être suffisamment formés et informés sur la fonction constitutionnelle et régalienne de l’armée, ont développé une culture selon laquelle le pouvoir politique leur appartient. Ils se croient comme étant acteurs à part entière du pouvoir politique et ne se voient pas devoir jouer un rôle apolitique périphérique. Dans certains pays, l’armée devient un acteur incontournable des transition politique. En effet, les transitions politiques en Afrique ne se font jamais contre les militaires, elle se font au mieux avec, au minimum sans.
Ainsi, face à la dégradation de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire dans plusieurs Etats africains, il faut s’attendre à une recrudescence de l’interventionnisme militaire dans la sphère politique dans les prochaines années.
Ne dit-on pas que « chassez le naturel, il revient au galop » ?
L’Afrique semble être confrontée à la métaphore biblique du démon chassé qui revient avec sept autres plus mauvais que lui".

 Sommes-nous revenus à une époque où les coups d'Etats étaient en Afrique la règle plutôt que l'exception ?  



"Des casernes au palais présidentiel : l’Afrique face à ses démons du passé – JJ Wondo
= https://afridesk.org/des-casernes-au-palais-presidentiel-lafrique-face-a-ses-demons-du-passe-jj-wondo/
Après le Mali, la Guinée expérimente le retour des militaires au pouvoir. Assiste-t-on au renouveau du paradigme prétorien africain ?

La Guinée sur les pas de son voisin, le Mali

Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé le dimanche 5 septembre, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l’Etat Alpha Condé et « dissoudre » la Constitution du pays et les institutions. « Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes », a dit le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, aux côtés de putschistes en uniforme et en armes. Les putschistes ont également annoncé l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays « jusqu’à nouvel ordre«  ainsi que le remplacement des gouverneurs et préfets par des militaires dans les régions.
Le putsch intervient dans un contexte de profonde crise politique post-électorale et économique, (aggravée par la pandémie de Covid-19), causée par le président déchu, Alpha Condé, 83 ans, suite à ses dérives autoritaires. Les tensions se sont amplifiées lors de l’adoption en mars 2020 d’une nouvelle Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat présidentiel. Il s’en suivra une répression violente des manifestants hostiles à son pouvoir et l’arrestation de dizaines d’opposants. Malgré des recours dénonçant des « bourrages d’urnes » et des irrégularités, Alpha Condé est proclamé président pour un troisième mandat, le 7 novembre 2020 et a continué de diriger la Guinée par défi.

Le coup d’état en Guinée survient une année après que une junte militaire, conduite par le colonel Assimi Goita, ait renversé au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK)  et son premier ministre Boubou Cissé, le 18 août 2020. Là aussi, les putschistes avaient déclaré pour avoir « pris [leurs] responsabilités » face au « chaos », à l’« anarchie » et à l’« insécurité » qui règnent dans le pays par la « faute des hommes chargés de sa destinée »[1][/size]. Les putschistes affirmaient d’ailleurs s’inscrire dans un soulèvement « populaire »[2]. Cette ingérence de l’armée dans l’arène politique était  intervenue après que plusieurs manifestations menées par le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), à cause de la guerre et d’irrégularités supposées lors des élections législatives maliennes de 2020, réprimées, aient réclamé le départ d’IBK depuis début juin 2020.

A l’instar du Mali, on a vu des populations jubiler en faveur des militaires à Conakry pour saluer le renversement du président Alpha Condé.
Le constat que l’on peut tirer est que ces deux putschs interviennent après une période de crise post-électorale qui a pollué la vie politique des deux pays du Sahel. En outre, la particularité de ces deux putschs est que les présidents déchus ne sont pas issus des casernes. Aussi, ils semblaient ne pas comprendre ni maîtriser l’organisation et le fonctionnement de l’outil militaire dont ils se réclamaient commandant suprême sur papier.

Le prétorianisme ou le coup d’Etat comme mode d’accession au pouvoir le plus répandu en Afrique

Cette partie est tirée de notre ouvrage « L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine » disponible sur Amazon[3].

COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Population-putsch-guinee
Des scènes de liesse populaire dans les rues de Conakry en faveur des militaires putschistes
En Afrique, le coup d’Etat est la forme classique la plus répandue de l’intervention de l’armée dans le domaine politique. Avec une capacité souvent supérieure (sinon toujours inégalée) d’exercer la force, l’armée peut en même temps défendre et contester l’autorité politique d’un gouvernement. L’histoire postcoloniale a montré que les forces armées africaines ont souvent essayé de ne pas tenir compte de l’autorité politique chaque fois qu’elle a joué contre leurs intérêts économiques, politiques ou stratégiques. Par conséquent, la militarisation potentielle de l’espace politique reste une constante en Afrique.
On peut définir un coup d’état comme une action soudaine – d’une durée de quelques heures à au moins une semaine – qui consiste souvent au renversement par l’usage de la force d’un gouvernement par un petit groupe de militaires ou des forces de sécurité. Il en résulte le remplacement illégal du régime existant, la suspension ou l’abrogation de la Constitution et la dissolution des institutions politiques en place[4].

Le « prétorianisme » un néologisme construit à partir mot « prétoire » qui désignait le quartier général des légions romaines et plus tard la garde de l’empereur. La science politique le définit comme un phénomène de la militarisation de certaines forces d’élites, pour la protection de l’Etat. Mais ce concept s’est dévoyé en Afrique pour symboliser des corps d’élite de l’armée chargés de protéger un régime politique donné, au détriment de la défense du territoire national, en vue de l’exercice et de la conservation du pouvoir en faisant valoir la suprématie de leur force. Mais le prétorianisme en soi fait référence à l’intervention militaire dans la sphère politique[5].
En commençant par l’Egypte en 1952, l’Afrique a vu près de 180 tentatives de coups d’Etat au cours des six dernières décennies, plus de 75 % d’entre eux ont été couronnés de succès. 85% des pays africains ont donc expérimenté au moins une tentative de coup d’Etat dans l’histoire récente. Mais il y a des exceptions. Des pays comme le Sénégal ou le Botswana n’en a jamais connu un; d’autres, comme l’Afrique du Sud ou la Namibie, ont connu des tentatives mais n’ont jamais vu un régime militaire prendre le pouvoir. Effectivement, il semble y avoir une «contagion» régionale des coups d’Etat: ils sont beaucoup plus fréquents en Afrique de l’Ouest(en moyenne la moitié du total africain), et pratiquement absent en Afrique australe[6].

Bien qu’une sorte de consolidation démocratique ait été observée depuis les années 1990, plusieurs cas d’ingérence militaire (principalement sous la forme de putsch) ont commencé à refaire surface à travers le paysage politique de l’Afrique. Des renversements militaires en Mauritanie (2008), Niger (2010) et Mali (2012), aux échecs relativement récents au Burkina Faso (2015), Burundi (2015), au Zimbabwe (2018), au Mali (2020) au Tchad (avril 2021) et en Guinée (septembre 2021) – quoiqu’à des degrés divers[7].

Les principaux facteurs explicatifs de l’intervention des armées africaines dans le domaine politique

Les motivations qui poussent les militaires à conquérir le pouvoir sont aussi multiples que diverses. Ce qui rend fort difficile toute élaboration des causes générales. Cependant, il est possible de dégager quelques-unes des motivations répertoriées au cours de la longue période du règne militaire en Afrique. Ils prétendent presque tous être animés par la volonté de mettre fin à une corruption généralisée ou s’estiment être mandatés par la société pour mettre un terme aux pratiques de blocage du fonctionnement des systèmes politiques (RD Congo 1965 ; Nigeria 1966 ; Mali 2020, Guinée 2021, etc.) ; certains pour s’opposer à l’idéologie du pouvoir civil en place (Ghana 1966 ; Mali 1968) et d’autres pour promouvoir de vastes transformations sociales.
Les auteurs de coups d’Etat justifient le plus souvent leur passage à l’acte par des arguments en apparence légitimes mais souvent insuffisants en déclarant vouloir restaurer la démocratie, l’ordre constitutionnel et remettre le pouvoir au peuple (Mobutu, le général Robert Gueï en Côte d’Ivoire en 1999 pendant que ce pays s’enfonçait dans une dérive ethnique et nationaliste autour du concept de l’ivoirité qui était devenu le centre de toute l’activité politique depuis 1994, Museveni en Ouganda, Laurent-Désira Kabila, Kagame, ou Dadis Camara en Guinée Conakry, Assimi Goita au Mali ou Mamady Doumbouya en Guinée) pour tenter de le conserver par la suite durablement.

La confiscation et la concentration des pouvoirs (exécutif, parlementaire, judiciaire) et des organes d’appui à la démocratie et à l’Etat de droit (CENI, justice, presse, armée…) entre les mains d’une seule personne ou d’une poignée de personnes, généralement à base ethnique, verrouillent toute possibilité d’accession au pouvoir par la voie des élections libres, transparentes et démocratiques. Cette situation entraîne une polarisation de la tension et des mécontentements populaires contre ces régimes en multipliant les possibilités d’une prise de pouvoir par la force par le renversement ou l’élimination du président qui personnifie à lui seul, tout le régime qui se repose quasi entièrement sur sa  seule tête (Mobutu, Habyarimana, Mamadou Tandja, Bozizé, Mugabe, Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé,…)[8].
En 1960, à peine 76 jours après l’indépendance du Congo, le 14 septembre 1960, Mobutu, alors colonel et commandant en chef de l’armée, s’imposait comme l’homme fort du pays. Dans sa déclaration à la nation, Mobutu justifie son acte en ces termes : « Chers compatriotes, ici c’est le colonel Mobutu Joseph, chef d’état-major de l’armée nationale congolaise, qui vous parle de Léopoldville [aujourd’hui, Kinshasa, NDRL]. L’armée nationale congolaise a décidé de neutraliser le chef de l’État [Joseph Kasavubu, premier président du pays, NDRL] 
jusqu’à la date du 31 décembre 1960
 […]. Il ne s’agit pas d’un coup d’État militaire, mais plutôt d’une simple révolution pacifique. L’armée va aider le pays à résoudre ses différents problèmes qui deviennent de plus en plus aigus », avait-il lancé pour annoncer la « neutralisation » de l’exécutif[9].

Cinq ans plus tard, Mobutu récidive et prend définitivement le pouvoir le 24 novembre 1965 après avoir réuni un groupe d’officiers supérieurs et généraux appelés « compagnons de la révolution ». Le matin du 25 novembre, la radio nationale diffusa de la musique militaire. Puis, dans une brève allocution[10], Mobutu informe les Congolais que l’armée nationale avait pris le pouvoir, destitué de ses fonctions le président Kasavubu et suspendu la Constitution.
D’une manière générale, les coups d’Etat surviennent pour des raisons qui seront évoqués aux points suivants.

Le putsch comme corollaire de l’échec de la construction de l’Etat et réponse à l’instabilité politique et aux contreperformances économiques

L’intervention de l’armée dans la sphère politique de nombreux Etats africains est, pour l’essentiel, la conséquence des difficultés constatées précédemment dans le processus de construction nationale et de consolidation étatique. En effet, des facteurs tels que les faiblesses politiques et les contreperformances économiques, la corruption et le manque de structures démocratiques institutionnalisées, l’insécurité ou l’autoritarisme du pouvoir constituent des arguments avancés par les militaires pour justifier leurs coups d’état[11]. C’est le cas de récents coups d’Etat au Mali et en Guinée.
Selon Samuel Huntington, les ingérences des militaires dans la sphère politique sont davantage un problème politique qu’un problème militaire, et ce constat reste particulièrement valable pour la plupart des pays africains[12]. En l’absence de règles fermement établies et d’institutions fortes qui régissent l’Etat et réglementent les processus politiques, les syndicats de travailleurs, les étudiants, le clergé, les groupes de pression et les militaires entrent tous en compétition pour contrôler le pouvoir de l’État. C’est là une caractéristique de l’environnement politique de la période postindépendance dans de nombreux pays africains. Vu leurs dimensions et leur influence intrinsèque, les forces armées africaines sont ainsi devenues des acteurs de premier plan sur la scène politique et ont conservé ce privilège[13].

Par ailleurs, on retrouve dans les coups d’État post-transition des années 1990 des justifications déjà évoquées lors des premiers coups des années 1960 (l’armée symbole et modèle de cohésion de la société ; l’armée arbitre s’autorisant à intervenir si le régime ne satisfait plus la population et pour sanctionner ses erreurs).
Les militaires peuvent se considérer comme garants des institutions, ce qui peut représenter un biais politique dans le contexte post-militaire : « Une fois que l’armée dans un Etat particulier a perdu sa virginité politique, alors la discipline d’une tradition professionnelle d’acceptation de l’autorité civile est dissipée »[14].

COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Assimi-Goita-Mali
Le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte militaire malienne

Les mobiles corporatistes à la base de l’ingérence de l’armée dans la politique

Dans plusieurs Etats africains, les putschs ont été motivés par le désir du personnel militaire d’améliorer, ou au moins maintenir, leur position. Il s’agit surtout des motivations à base corporatistes qui ont été à la base de ces coups. En effet, si d’autres causes peuvent être invoquées, elles semblent être secondaires par rapport à celle-là[15].  Les armées africaines étant issues des armées coloniales mieux choyées et équipées, elles se sont vite retrouvées laissées-pour-compte au lendemain de l’indépendance, faute de moyens financiers pour les équiper et les entretenir.
Cet état de fait a vite transformé les armées africaines en armées de mutins et « armées de putsch »[16], et explique ainsi les coups d’Etat militaires. Ces coups d’Etat militaires trouvent donc leur origine dans des problèmes internes aux armées africaines –  revendications d’ordre corporatif, que les militaires essaient de mettre en avant en utilisant les ressources à leur disposition, c’est-à-dire la force ou la menace d’emploi de la force. Il convient de distinguer les motifs d’ordre purement corporatif dont il est question ici, de ceux qui tiennent à la prise en charge par l’armée d’intérêts ethniques ou régionaux. Les revendications des militaires portent assez souvent sur l’amélioration ou, au moins, le maintien de leurs conditions de vie.

Les mobiles propres à la structuration et à l’environnement sociopolitique de l’armée

En Afrique comme partout, le mythe du militaire professionnel, sourd aux questions non-militaires cher à Huntington a fait long feu. Il faut comprendre l’armée en tant qu’institution mais aussi et surtout en tant qu’acteur politique aux intérêts, calculs et actions propres. L’environnement sociopolitique[17] de l’armée est aussi important que les caractéristiques et dynamiques propres de l’armée : « La grande majorité des militaires subsahariens entretient une relation ‘fragmentée’ (plutôt qu’intégrale ou diffuse) avec leur environnement. Les clivages intramilitaires (ethniques, régionaux, religieuxetc…) et, dans une mesure moindre mais croissante, les alignements verticaux (de classe) avec des affiliations horizontales traditionnelles transversales coïncident avec les divisions sociétales et rendent possible la création de réseaux clientélistes entre les acteurs civils et militaires »[18][/size][/size].
Il faut analyser les frontières et la nature des transactions entre les forces armées et leur contexte sociétal[19] sans pour autant négliger l’alchimie interne de l’institution. L’armée ne saurait être assimilée uniquement à un élément réactionnel aux crises sociales[20]. Il faut aussi voir comment les mécanismes internes d’organisation et les rapports sociaux au niveau de l’armée traduisent et réfractent les crises sociales et politiques. Mais il faut surtout comprendre comment « l’évolution des structures militaires, les formes de clivages et de solidarité, les dispositions idéologiques, la répartition interne du pouvoir entre les couches militaires, les unités et les factions, etc., influent sur la façon dont l’armée s’assimile et réagit aux crises ou noue des liens avec les forces de tension sociale ».

L’armée est aussi un terrain de crise. Cette « militarisation du politique » en Afrique ne peut se comprendre sans la dimension corporatiste des armées africaines. L’institution militaire est elle-même une structure de pouvoir et d’hégémonie. C’est aussi une structure de mobilité sociale et de succession politique. Il s’agit alors de mettre en évidence les propres logiques de l’institution militaire dans un contexte sociopolitique donné et avec une histoire donnée[21].

Les motivations idéologiques / Guerre froide

Certains auteurs attribuent la commission des coups d’état dans les premières années de l’indépendance des motivations idéologiques. La volonté de changer radicalement les structures sociales de leurs pays en extirpant les élites oligarchiques pour embrasser la démocratie et l’Etat de droit a poussé certains militaires à intervenir dans les affaires politiques. L’exemple le plus frappant est celui du capitaine Thomas Sankara, qui a dirigé le coup d’Etat au Burkina Faso en 1983 avec le désir clair d’établir une société  juste, réformée et prospère.
En effet, la lutte bipolaire entre Idéologies concurrentes des deux « superpuissances » (États-Unis et Union Soviétique) pendant la Guerre froide au 20ème siècle a accentué les tensions politiques et renforcé les conflits militaires au sein des États africains nouvellement indépendants[22]. Cette bataille idéologique à distance pour accroitre leurs sphères d’influence géopolitiques, diplomatiques, militaires et économiques, a fait de l’Afrique leur champ de bataille, les entrainant dans des guerres apocalyptiques. C’est le cas par exemple de la RDC (1960 et 1965) et l’Angola (1975-2002).

Conclusion : après le Mali et la Guinée, une nouvelle trajectoire militaro-politique se dessine-t-elle en Afrique ?

Le retour des corps habillés au pouvoir en Afrique augure-t-il une nouvelle trajectoire politique qui fera jurisprudence dans les prochaines années lorsqu’on analyse l’évolution sociopolitique transversale de plusieurs pays d’’Afrique (Benin, Togo, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo-Brazzaville, Rwanda, RDC, Ouganda, Burkina Faso, RCA, etc.)?
Le déficit d’alternance politique transparente, crédible et pacifique en Afrique est un fléau qui attise la déception des populations africaines à l’égard de l’importation de la démocratie à l’occidentale. Hormis quelques rares cas, généralement constatés dans les Etats africains anglophones, l’alternance au pouvoir en Afrique reste marginale et dévoyée, au point que dans certains pays, seul un putsch reste le recours ultime pour y parvenir. C’est cette tendance qui semble dessiner  dans les prochaines années la trajectoire de plusieurs pays africains où les tenants du pouvoir restent allergiques au concept de démocratie, même si sur papier, leurs constitutions se réfèrent à ce concept.

L’immixtion de l’armée dans la sphère politique, comme nous l’avons décrit plus haut, est souvent justifiée par la conception psychologique de l’armée qu’ont à la fois les militaires et acteurs politiques africains. En effet, dans la plupart des Etats africains, l’esprit de corps inculqué dans l’armée s’est vite dévoyé en un esprit de caste – donc une force politique – faisant de cette institution dépositaire et détenteur, au nom de la nation dont elle tire sa légitimité, du monopole de la violence légitime que lui confère l’Etat, une ressource du pouvoir plutôt que d’être une institution de défense territoriale.
Le militaire africain a une conception de son métier non pas en rapport avec les missions d’assurer la sécurité extérieure, c’est-à-dire la défense du territoire, mais considère sa mission comme une fonction politique[23] en tant que ressource du pouvoir ou de légitimation des autorités politiques, souvent autoritaires.
Les militaires africains, tout comme les acteurs politiques, ne considèrent pas l’armée comme une institution républicaine censée jouer un rôle sociopolitique majeur constitutif ou de consolidation des Etats en quête de stabilité sociopolitique, institutionnelle et sécuritaire.

En Afrique où règnent encore des régimes prétoriens ou autocratiques soutenus par l’armée, les militaires, faute d’être suffisamment formés et informés sur la fonction constitutionnelle et régalienne de l’armée, ont développé une culture selon laquelle le pouvoir politique leur appartient. Ils se croient comme étant acteurs à part entière du pouvoir politique et ne se voient pas devoir jouer un rôle apolitique périphérique. Dans certains pays, l’armée devient un acteur incontournable des transition politique. En effet, les transitions politiques en Afrique ne se font jamais contre les militaires, elle se fait au mieux avec, au minimum sans[23].
Ainsi, face à la dégradation de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire dans plusieurs Etats africains, il faut s’attendre à une recrudescence de l’interventionnisme militaire dans la sphère politique dans les prochaines années.
Ne dit-on pas que « chassez le naturel, il revient au galop » ?L’Afrique semble être confrontée à la métaphore biblique du démon chassé qui revient avec sept autres plus mauvais que lui."

Références[...]"


"Un coup d’État peut-il être légitime ? - 09 septembre 2021 - Par  Roger-Claude Liwanga
Chercheur à l'université Harvard, professeur de droit et de négociations internationales à l'université Emory

= https://www.jeuneafrique.com/1229611/politique/un-coup-detat-peut-il-etre-legitime/
Guinée, Mali, Tchad… Les putschs se multiplient en Afrique. Pour certains, ils sont toujours injustifiables. Pour d’autres, ils peuvent être un mal nécessaire…

Depuis août 2020, l’Afrique a recensé quatre coups d’état militaires, en Guinée, au Tchad et au Mali. Au sein de l’opinion publique africaine (notamment sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels), les avis sont partagés sur le recours à cette pratique. Avec cette question, parmi celles qui suscitent le débat : un coup d’État peut-il être éthiquement juste ?

Compte tenu de son caractère illicite, tout coup d’État devrait être considéré comme éthiquement injustifié, et ce peu importe la noblesse des motivations de ses auteurs. Un avis soutenu par les adeptes de la philosophie dite d’éthique « formaliste » ou « déontologique ». Développée par le philosophe allemand Emmanuel Kant au XVIIIe siècle, elle est basée sur le respect indéfectible de la loi ou de l’ordre constitutionnel. Plusieurs nations africaines ont promulgué des constitutions prohibant tout recours à la force pour accéder au pouvoir. De ce point de vue, il ne peut y avoir aucune justification morale pour renverser militairement un gouvernement en place, même si ce régime est dictatorial ou ne répond pas aux besoins essentiels de ses citoyens.

DE MOBUTU À MAMADY DOUMBOUYA, LES PUTSCHISTES AFRICAINS ONT TOUJOURS AFFIRMÉ AGIR POUR LE BIEN DU PEUPLE
L’Union africaine (UA) semble suivre cette ligne : lors de tentatives de coup d’État dans ses pays-membres, elle exige souvent le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions. L’organisation a par exemple suspendu le Mali en juin 2021, après un second coup d’État militaire dans le pays en l’espace de neuf mois. Et le Congolais Félix Tshisekedi, président en exercice de l’UA, a presque immédiatement dénoncé le putsch du 5 septembre en Guinée.

Mal nécessaire ?

Mais d’autres analystes estiment que, dans certaines circonstances, un coup d’État peut se justifier d’un point de vue éthique. Pour eux, la prise du pouvoir par la force est  un mal nécessaire si elle vise à mettre fin à un régime dictatorial, à renverser un gouvernement non démocratique qui n’assure pas le bien-être de ses citoyens ou à chasser des dirigeants qui modifient les lois nationales pour s’éterniser aux manettes du pays. Eux se basent sur « l’éthique utilitariste », développée aussi au XVIIIe siècle par le philosophe anglais Jeremy Bentham, selon laquelle un acte illicite peut être légitime s’il tend à maximiser le bien-être collectif. De Mobutu à Mamady Doumbouya en passant par Blaise Compaoré, les putschistes africains ont d’ailleurs toujours argué avoir agi pour le bien du peuple. Mais à quel peuple se réfèrent-ils ?

Autre question, plus importante encore, selon quels critères un coup d’État militaire peut être considéré comme socialement juste ? Selon la chercheuse canadienne Nadine Olafsson, spécialiste de l’étude des conflits, plusieurs éléments doivent être pris en compte : l’engagement des putschistes à céder le pouvoir à une autorité civile dans un bref délai après des élections libres et équitables, la prise de mesures d’intérêt général par le gouvernement militaire, l’absence de représailles contre les dignitaires du régime renversé et l’ampleur du soutien de la population aux nouveaux maîtres du pays.
Les récents coups d’État en Guinée ou au Mali répondent-ils à ces critères ? Il est encore très tôt pour répondre…"

Exclusif – Guinée : l’histoire secrète de la chute d’Alpha Condé, par François Soudan

"Coup d'Etat en Guinée: les militaires sous pression diplomatique - 10/09/2021
= https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/coup-d-etat-en-guinee-les-militaires-sous-pression-diplomatique_2158165.html
La Cédéao avait condamné le jour même le putsch mené par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, contre M. Condé, 83 ans, vétéran de la politique ouest-africaine, exigeant sa libération et le "retour à l'ordre constitutionnel" dans ce pays pauvre mais regorgeant de ressources minières, notamment de bauxite.

"Nous avons vu le président, il va bien", a déclaré aux journalistes le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry.
"Nous avons vu le président ici au quartier général de la junte", a précisé le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, confirmant que "le président Alpha Condé va bien". [...]"

"Qui est un véritable commanditaire du coup d’Etat en Guinée ?
7 septembre 2021

= https://nouvellesplus.com/2021/09/07/qui-est-un-veritable-commanditaire-du-coup-detat-en-guinee/
...
Rappelons que l’ancien président français Nicolas Sarkozy s’est déplacé à Conakry le Vendredi 6 Août 2021. L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, est arrivé le 6 août 2021 dans la capitale guinéenne pour rencontrer une nouvelle fois, le chef de l’État guinéen, dans le cadre d’une visite dont les contours n’ont pas été définis par les autorités guinéennes et dont ils se sont abstenues de tout commentaire.Il semble que dans toute cette folie liée au coup d’Etat et la crise socio-politique dans la Guinée Conakry, tous ont oublié le fait que le coup pourrait prendre ses racines à la visite de l’ancien président français.
COUP D'ETAT EN GUINEE, FAITS, ANALYSES ET LECONS POUR LE RESTE DE L'AFRIQUE ! Dd
Nicolas Sarkozy s’est déjà déplacé en Guinée en 2019 pour le compte de son ami Beny Steinmetz (milliardaire franco-Israélien Beny Steinmetz, DG Beny Steinmetz Group Resources (BSGR)). Il a été accueilli à trois reprises à Conakry en l’espace d’une année par Alpha Condé, dans le cadre du contentieux judiciaire opposant à l’époque l’État guinéen au groupe BSGR de Beny Steinemetz dans l’affaire de l’acquisition jugée frauduleuse des blocs 1 et 2 du gisement de fer du Simandou.[...]"
"Guinée-Conakry. Le colonel-putschiste et ses « amis » des USA, de la France, de l’Italie et d’Israël - 10.09.21
= https://www.pressenza.com/fr/2021/09/guinee-conakry-le-colonel-putschiste-et-ses-amis-des-usa-de-la-france-de-litalie-et-disrael/
Les militaires du coup d’état grandissent dans l’ombre de l’US Africom, commandement des forces armées des États-Unis pour les opérations sur le continent africain. Mamadi Doumbouya, le colonel en charge des forces spéciales de l’armée de Guinée-Conakry qui a démis le président Alpha Condé de ses fonctions ce 5 septembre par un putsch militaire, fait partie des militaires ouest-africains qui ont travaillé ces dernières années en étroite collaboration avec le département américain de la Défense.

En effet, deux posts apparus sur le profil facebook de l’ambassade américaine en Guinée-Conakry mettent en scène le colonel putschiste dans deux événements stratégico-militaires révélateurs. Le premier, posté le 15 octobre 2018, montre le major Mamadi Doumbouya, décrit par le service de presse diplomatique comme le « commandant de l’unité des forces spéciales de l’armée de Guinée (GAF) », aux côtés de certains responsables du Pentagone et de représentants du Bureau de la coopération en matière de sécurité du Département d’État, à l’issue d’un sommet tenu à l’intérieur de l’ambassade des États-Unis à Conakry visant à « renforcer la collaboration mutuelle et à se préparer à participer à la réunion de planification des exercices militaires à l’étranger, appelés Flintock 2019, et à une conférence internationale sur la collaboration des forces spéciales qui se tiendra en Allemagne ». En conclusion de cette note, le service de presse de l’ambassade américaine souligne que les diplomates américains et l’AFRICOM « soutiennent les unités spéciales des forces armées guinéennes ». Le second post est plus récent (13 février 2019) et est accompagné d’une vidéo d’un peu moins d’une minute dans laquelle une dizaine de soldats des forces spéciales de l’armée guinéenne, le visage couvert et en tenue de combat, montent à bord d’un gros avion de transport américain qui décolle ensuite de la piste de l’aéroport militaire de Conakry. « Dans le cadre de la coopération militaire existante entre les États-Unis et la Guinée », lit-on dans le communiqué de l’ambassade américaine, « 26 militaires guinéens sous le commandement du colonel Mamadi Doumbouya ont quitté Conakry le 12 février dernier avec pour destination le Burkina Faso, pour prendre part à un exercice militaire pour le compte du gouvernement américain dénommé Flintock 2019, aux côtés de leurs frères d’armes de plus de 30 pays africains et occidentaux ».[...]"
"Guinée-Conakry : Les dessous d’un coup d’Etat annoncé - 8 septembre 2021
= https://maliactu.net/guinee-conakry-les-dessous-dun-coup-detat-annonce/
...
“Une tendance”
« C’est l’expression d’une tradition à la violence très ancrée dans l’histoire de la politique guinéenne », a confié à l’Agence Anadolu le conseiller en politique Emmanuel Desfourneaux, faisant une analyse de la situation.
Le spécialiste sur les questions africaines a aussi mis en exergue, dans son analyse, l’effet de contagion avec notamment ce qu’a vécu dernièrement le Président malien Ibrahim Boubacar Keita.
« C’est aussi une tendance (…) Le coup d’État militaire revient sur la scène politique comme au Mali. Sans doute Assimi Goïta a-t-il inspiré son frère d’arme, Mamady Doumbouya », a glissé l’analyste français.
Un argument que conforte, le journaliste et analyste politique Barka Bâ, parlant d’un effet domino dans la sous-région.
« Assimi Goïta a fait deux coups d’État en une année et rien ne lui est arrivé, il est resté à la tête de l’État. Ce qui a sans doute donné des idées à Mamady Doumbouya », a soutenu Bâ à Anadolu.|...]"
= https://www.jeuneafrique.com/1228865/economie/coup-detat-en-guinee-la-russie-suit-de-pres-la-situation-a-conakry/


"Coup d'Etat en Guinée : quelle transition politique pour le pays ? - 9 septembre 2021
= https://fr.africanews.com/2021/09/08/coup-d-etat-en-guinee-quelle-transition-politique-pour-le-pays/

"Coup d'Etat en Guinée : le CNRD  ne doit plus se tromper !
= https://www.alerteur.com/coup-detat-en-guinee-le-cnrd-ne-doit-plus-se-tromper/

" Guinée : qui pour conduire la transition ? - 9 Septembre 2021
= https://guineematin.com/guinee-qui-pour-conduire-la-transition/


"Coup d’Etat en Guinée : “notre combat, c’est d’éviter et d’empêcher tout triomphalisme” (Dr Dansa) -08/09/2021
= https://mosaiqueguinee.com/coup-detat-en-guinee-notre-combat-cest-deviter-et-dempecher-tout-triomphalisme-dr-dansa/


Compatriotiquement! 


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #

ndonzwau


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