Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
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Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
LE, votre réponse est juste mais doit-elle être aussi simple ?Libre Examen a écrit:Oui, il y a eu complots. Oui, complolts, il y aura.
Mais, qu'est qui a fait que nous n'ayons pas été en mesure de mettre en échec ces complots ? La réponse est simple. C'est que Mobutu a bel et bien livré le Zaïre sous l'oeil vigilant, bien avisé et aiguisé du Patriote !
En plus de notre inaction ou de nos compromissions (nous le Congo);
en plus de conclure que Mobutu et le Patriote ont bel et bien livré le pays,
on est bien obligé de constater sans les dédouaner, surtout pas, qu'en face
combattent aussi des puissances qui ont davantage de moyens de défendre
leurs intérêts que nous en avons...
Selon moi, au delà de la croisade bienvenue de Péan et de nos interrogations,
sonne donc en écho la réponse à cette question capitale :
Pourquoi les Congolais au fait des réalités prédatrices extérieures (rwandaises
comme occidentales) qu'ils vivent dans leur chair n'arrivent à les repousser ?
Ou pour parler comme LE, pourquoi n'avons-nous pas été (ne sommes-nous pas)
en mesure de mettre en échec ces fameux complots ?
Pourquoi par exemple un Obama, l'Ue, la CI qui semblent décidés à pacifier et
à démocratiser l'Afrique n'y font pas non plus des progrès significatifs ?
La réponse se situe largement au niveau de la nature effective de la politique
(internationale) qui n'est point un champ de bons sentiments mais le primat
des intérêts respectifs !
Ces intérêts se conjuguent en raisons d'Etat chargées de défendre les souverainêtés
et les alliances géopolitiques y afférentes et en impératifs commerciaux
et industriels au bénefice de chacun !
Voilà en grande partie l'explication de nos incompréhensions, de nos échecs
à ne saisir et maîtriser ces réalités; voilà qui explique des retards même dans
les voeux d'un Obama à hater le developpement de l'Afrique !
L'Occident, un Rwanda le comprennent et poursuivent d'abord leurs intérêts
et nous surtout en raison d'une culture politique peu efficiente en termes
de conviction et de maîtrise de notre destin collectif, nous nous écharpons
entre nous pour nos besoins personnels (pouvoir et dividendes qui vont avec)
plutôt que nous nous organisons à hisser hauts nos pays !
Nos hommes politiques n'ont pour la plupart comme horizon que de posséder
pour regner sur leurs semblables quand ceux responsables d'ailleurs
viennent contrer nos intérêts pour gagner les leurs dans nos propres pays !
On peut d'un côté en vouloir aux Usa, au RU, à la France, à Israël, au Rwanda...
mais leurs dirigeants politiques et leurs forces économiques ne peuvent pas
d'abord ne pas rechercher même chez-nous leurs intérêts qui quelque part
vont obérer les nôtres....
Le jour où nous le comprendrons assez ou en userons utilement pour notre compte,
nous nous aurons adjoint une arme de plus contre les plus puissants mais n'entrons pas
pas non plus dans une naïve flagellation ou excessif moralisme à ignorer qu'il y a
souvent plus fort en face car nous aurons perdu là aussi un accessoire pour notre combat...
Comment allons-nous arriver à exiger des comptes à nos dirigeants que nous
devons tenir responsables de nos intérêts ?
Compatriotiquement!
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
Dom,ndonzwau a écrit: (...) Pourquoi par exemple un Obama, l'Ue, la CI qui semblent décidés à pacifier et
à démocratiser l'Afrique n'y font pas non plus des progrès significatifs ?
La réponse se situe largement au niveau de la nature effective de la politique
(internationale) qui n'est point un champ de bons sentiments mais le primat
des intérêts respectifs !
Ces intérêts se conjuguent en raisons d'Etat chargées de défendre les souverainêtés
et les alliances géopolitiques y afférentes et en impératifs commerciaux
et industriels au bénefice de chacun !
Voilà en grande partie l'explication de nos incompréhensions, de nos échecs
à ne saisir et maîtriser ces réalités; voilà qui explique des retards même dans
les voeux d'un Obama à hater le developpement de l'Afrique !
(...) Compatriotiquement!
En ce cas, que diriez-vous du Brésil ?
Libre Examen
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
Qu'est-ce qui vous arrive, LE, si je peux m'exprimez ainsi : vous voilà en effetLibre Examen a écrit:Dom,ndonzwau a écrit: (...) Pourquoi par exemple un Obama, l'Ue, la CI qui semblent décidés à pacifier et
à démocratiser l'Afrique n'y font pas non plus des progrès significatifs ?
La réponse se situe largement au niveau de la nature effective de la politique
(internationale) qui n'est point un champ de bons sentiments mais le primat
des intérêts respectifs !
Ces intérêts se conjuguent en raisons d'Etat chargées de défendre les souverainêtés
et les alliances géopolitiques y afférentes et en impératifs commerciaux
et industriels au bénefice de chacun !
Voilà en grande partie l'explication de nos incompréhensions, de nos échecs
à ne saisir et maîtriser ces réalités; voilà qui explique des retards même dans
les voeux d'un Obama à hater le developpement de l'Afrique !
(...) Compatriotiquement!
En ce cas, que diriez-vous du Brésil ?
bien curieussement entrain de prendre pour excuse ce qui n'est qu'un des éléments
explicatifs (selon moi, si vous voulez) de nos conditions (important mais pas le seul)
et en plus entrain de comparer le Brésil au Congo ?
En passant, LE, je vous rappellerai juste au cas vous l'auriez perdu de vue un moment
peut-être parce qu'il fait un peu partie de notre monde, l'Ancien Tiers-Monde
que l'Amérique latine n'est pas l'Afrique et surtout que le Congo est à tous
points de vue bien loin du Brésil même si on y trouve des Noirs comme nous :
indépendant depuis plus de 150 ans et plus de 3 fois plus peuplé et plus grand,
il est aujourd'hui une puissance émergente (entre le 8ème et 10ème rang mondial
si je ne m'abuse...) dont l'essor a commencé avant que nous ne soyons indépendants...
Ce n'est pas pour méconnaître la bonne action de Lula à la tête de son pays;
kiekiekie... mais quand même...
Revenons aux choses sérieuses, LE !
Je partais du lvre de Péan (et de Ngbanda) qui quelque part privilégient ou
expliquent les luttes des puissances extérieures dans notre récente tragédie
(ce qui n'est pas faux) et tirais une des conclusions qui y voit celles-là
poursuivre leurs intérêts chez-nous causant au passasage bien des préjudices
aux nôtres ! Qui peut donc écarter donc qu'à ce niveau existe aujourd'hui un rapport
de forces en notre défaveur entre leurs moyens (intellectuels, financiers, logistiques...)
et les nôtres pour défendre respectivement nos intérêts; voilà !
C'est un constat qui pour moi vaut autant que beaucoup de nos programmes
car il préside souvent à eux ou encore qu'on aurait tendace à l'oublier...
Ce n'est donc pas la seule explication à nos échecs ni donc une excuse, comme
je le disais mais croyez-moi quand les africains se retrouvent dans des négociations
face à leurs collègues occidentux qui disposent et de l'énergie et du temps
et de toute une puissance géopolitique organisée et fignolée dans des cercles
faits à cet effet, penser et élaborer une stratégie gagnante passe d'abord par
savoir qui ils ont en face plutôt que se gonfler d'arrogance naïve et à la fin bête
de se croire à égalité... Je suis de ceux qui croient encore que l'orgueil mal
mésuré nous a éte plus fatal que l'humilité studieuse des asiatiques par
exemple... Celui-ci devrait au contraire nous donner plus de devoirs à
mieux nous préparer et non pas à justifier ou excuser nos échecs...
et nous reconnait encore moins un déterminisme dans ce sens...
C'est de la stratégie : un "petit" Rwanda par exemple qui gagne aujourd'hui
contre le "grand" Congo l'a mieux compris, laborieusement ses dirigeants
savent que d'abord et partout ce sont d'abord leurs intérêts qu'ils poursuivent !
Et ne parlons pas des Etats occidentaux dont le passé les a vus se confronter
les uns aux autres ou conquerir de nouveaux mondes exactement en raison de ça !
Voilà comment je vois les choses !
Compatriotiquement!
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
il serait intéressant de lire Charles Onana (Menaces sur le Soudan et révélations sur le procureur Ocampo. Al-Bashir et Darfour. La contre-enquête, Paris, Duboiris, 2010, 477 p.)
Ces deux livres permettent de progresser dans l'approfondissement de la compréhension des menaces pesant sur certains pays africains en particulier et sur tout le continent africain en général. En lisant ces deux livres, il se dégage une évidence : un certain nombre de pays occidentaux travaillent à la déstabilisation de l'Afrique de manière permanente et cela depuis très longtemps.
Ces pays se présentant eux-mêmes comme de grandes démocraties pratiquent depuis toujours un double discours : l'officiel et l'officieux. Ce dernier étant plus efficace que le premier. Quand ils parlent de démocratie et de droits de l'homme, ils se situent au niveau du discours officiel servi aux plus naïfs d'entre nous. Officieusement, ils sont au service de la ploutocratie ; et ils soutiennent que la politique n'est ni morale, ni éthique. D'où ils peuvent tuer par eux-mêmes ou par leurs nègres de service interposés ; sans aucun remord. Ils n'ont aucun respect de la vie et de la souveraineté des peuples ne partageant pas leur vision a-morale et a-éthique de la politique.
Relisons rapidement le dernier livre de Charles Onana à travers quelques questions. Pourquoi les menaces pèsent-ils sur certains pays africains comme le Soudan ? Les relations traditionnelles de ces pays avec les Palestiniens (assimilés tous aux islamistes) en font les ennemis d'Israël. Et ce pays, à travers ses puissants lobbies influence sérieusement la politique étrangère des USA.
Déstabiliser le Soudan par exemple prive la Palestine de l'un de ses soutiens africains. Il y a plus : le Soudan a du pétrole, une matière première stratégique vitale pour les USA et leurs alliés. Fondés sur la logique capitaliste de la concurrence et de la compétitivité, ils voient d'un mauvais oeil les échanges économiques entre la Chine et le Soudan. Cela d'autant plus que le Président A-Bachir n'est pas un disciple de la pensée unique véhiculée par l'impérialisme occidental ...Les menaces déstabilisatrices du Soudan comme celles de biens d'autres pays africains servent cet objectif : permettre l'accès aux matières premières et aux autres ressources naturelles.
Récapitulons. Contrer la montée de l'islam et de la Chine dans les pays africains riches en matières premières stratégiques, fragiliser les soutiens de la Palestine participent de la politique déstabilisatrice des USA, d'Israël, de la Grande-Bretagne, de la France et plusieurs autres pays occidentaux opérant dans l'ombre.
Comment procèdent-ils pour appliquer cette politique déstabilisatrice ? Ils cooptent à la tête de certains pays africains-satellites des marionnettes fabriquées dans leurs universités ou grandes écoles au cours des élections truquées. (Pour Paul Kagame par exemple, « tout commence en 1990, lorsque Paul Kagame, le chef des rebelles tutsi, réfugié en Ouganda, décide d'attaquer le Rwanda pour accéder au pouvoir par les armes. A ce moment-là, il achève une formation militaire aux Etats-Unis à Fort Leuvenworth dans le Kansas. Les autorités américaines et en particulier des responsables du Pentagone misent sur lui pour renverser le président en exercice au Rwanda Juvénal Habyarimana. » (p. 251))
Cette cooptation réussit là où les médias dominants sont mis à contribution. Ils désinforment, fabriquent l'opinion publique et/ou la manipulent en se servant de certains intellectuels médiatiques soutenus par de puissants lobbies et certaines ONG. Tel est le cas de Bernard-Henry Lévy. Les marionnettes, une fois fabriquées, jouissent de la protection des parrains. Même devant les cours et tribunaux internationaux. Souvent, ceux-ci sont instrumentalisés par ces mêmes parrains qui les financent et gèrent leur politique.
La fabrication des marionnettes est permanente et continue. Elle passe par la formation et la coopération militaires (et sécuritaires). (L'année dernière (2009), par exemple, au mois d'avril, des « instructeurs américains et britanniques sont arrivés à Kigali pour améliorer différents aspects de la formation des soldats rwandais. Ils sont venus s'ajouter à une longue liste d'instructeurs américains et israéliens qui se succèdent à Kigali et réalisent depuis une décennie une série de programmes de formations militaires. »
(p.262) A quoi sert cette militarisation ? « Cette militarisation à outrance du Rwanda dirigé par Paul Kagame réponde à deux objectifs majeurs : préparer le Rwanda à jouer un rôle militaire clef dans les crises africaines pour le compte des de puissances étrangères et les aider à mieux assurer la défense des intérêts économiques occidentaux en Afrique. » (p.262))
La diabolisation, le harcèlement, le dénigrement, l'élimination physique ou la traduction à la CPI des dirigeants africains indociles à la pensée unique impérialiste sont aussi les moyens auxquels « les maîtres du monde » recourent dans l'application de leur politique déstabilisatrice. La diabolisation passe par les médias dominants ou par les ONG créant les évènements de toute pièce.
Le cas de l'Arche de Zoé volant les enfants au Tchad et les appelant « les enfants du Darfour » est très bien étudié par Charles Onana. Et l'ONU dans tout ça ? Elle est souvent au service de ses bailleurs de fonds. Elle leur obéit au point de travailler, au Darfour, avec des militaires rwandais impliqués dans les crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et dans d'autres pouvant s'apparenter au génocide.
Charles Onana évoque le cas de Karenzi Karake dont le contrat a été prorogé par l'ONU au Darfour alors qu'il était sous le coup du mandat d'arrêt international. Les techniques de déstabilisation atteignent-elles, à tous les coups, leurs objectifs ? Non. Il arrive qu'elles échouent de temps en temps. En soutenant la rébellion dirigée par John Garang en 1990 contre le Nord, les Américains cherchaient à affaiblir le pays et à la diviser. « Mais ce petit plan a échoué : le Nord a tenu bon. » (p. 243). Que se passe-t-il quand ils échouent ? Ils changent de stratégie. Ils appliquent d'autres méthodes. Pour le cas du Soudan, dès 2000-2001, ils ont utilisé la pression diplomatique. Et souvent, une partie de l'élite locale cède à la pression et au chantage.
Que pensent les marionnettes et les autres élites compradores d'eux-mêmes ? Ils soutiennent qu'ils sont « pragmatiques ». Le pragmatisme est ici synonyme de trahison de la souveraineté de son pays ou des pays frères pour jouir des dividendes tirées de l'application de la politique de leur déstabilisation. Du moment que l'on jouit de la protection des parrains, tout va bien dans les meilleurs des mondes. A quoi sert l'application de la politique de déstabilisation à partir des pays tiers ? A affaiblir les Etats dont le sol et le sous-sol sont riches en matières premières stratégiques et en ressources naturelles. A les diviser pour mieux les dominer. A les incapaciter dans la réalisation de leurs fonctions régaliennes pour en faire des pays pauvres, vivant de l'aide au développement et de l'application des programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondial.
L'application de la politique de déstabilisation des pays africains viole et/ou étouffe dans l'oeuf leur désir de souveraineté. Elle conduit à la tutelle. La tutelle appelle une présence permanente de l'ONU, des instructeurs militaires des pays déstabilisateurs, de leurs ONG humanitaires-satellites, etc. Créer la déstabilisation permet aux pays déstabilisateurs de justifier leur présence prédatrice dans les pays à souveraineté constamment violée et/ou bafouée. Cette présence permanente leur permet d'initier des processus politiques qu'ils contrôlent et au bout desquels ils désignent leurs gouverneurs à la tête des pays qu'ils contrôlent à partir de leurs ambassades ou Consulats.
Telle est la quadrature du cercle dans laquelle les grandes démocraties occidentales enferment les pays africains riches mais appauvris par ceux-là mêmes qui déclarent, au grand jour, qu'ils sont pour le développement intégral et pour l'éradication de la pauvreté et qui, dans les ténèbres, recourent à leur politique a-morale pour servir leurs intérêts platement cupides.
Avec bien sûr, la participation des élites locales compradores. Quelles leçons pour nous ? Les médias dominants altèrent les faits, les déforment et désinforment. Quand les journalistes alternatifs s'adonnent à des contre-enquêtes, ils rendent des services énormes à nos élites intellectuelles et politiques. Encore faudrait-il que ces dernières aient le temps de lire, de se former en permanence, de s'informer à la bonne source et de désapprendre. Pour éviter que les forces politiques africaines du changement soient, demain, au four et au moulin, elles devraient apprendre à travailler en réseau et à se servir des lieux où la pensée critique naît, germe et s'épanouit.
Le Soudan d'A-Bachir, c'est aussi ce Centre International d'études africaines (International Center for African Studies) de Khartoum où la question du Darfour est étudiée. Et son directeur écrit : « Le Darfour est un prétexte utilisé par l'Occident et nos adversaires pour s'emparer de nos richesses et déstabiliser notre pays. Tenez, moi je suis Dafouri et ma grand-mère était Zaghawa. Les mélanges de population au Darfour sont complexes et la présentation caricaturale des médias occidentaux ne correspond pas à ce que nous savons et vivons au Darfour. En réalité, leurs préoccupations sont ailleurs. Les Occidentaux ne supportent pas de voir le Soudan coopérer étroitement avec la Chine et la Russie. » (Cité p. 367)
Etre averti sur l'instrumentalisation de la diversité ethnique pour « les maîtres du monde » et les élites locales compradores est un apport de la pensée africaine à partager avec nos populations souvent manipulées par ces dernières au cours des processus électoraux concoctés à partir des capitales occidentales. La question de la multipolarité dans la coopération internationale est une donnée géostratégique à prendre au sérieux.
L'histoire d'une coopération appauvrissante et avilissante devrait pousser les forces africaines du changement à revoir à changer le fusil d'épaule. « Face à l'agression et à l'arrogance américaines, les Soudanais, (eux), ont préféré l'humilité et la discrétion chinoise. » (p.367) (Sur ce modèle, tout un débat peut être organisé. Le fait que la Chine vende des armes légères aux pays satellites des USA et alliés, sa reproduction du modèle capitaliste occidental sont des questions méritant une certaine attention. Même sa coopération avec les pays déstabilisateurs. Mais ce n'est pas le débat pour le moment.)
Que les techniques de déstabilisation ne réussissent pas à tous les coups peut servir d'incitant dans l'entretien de la culture de la résistance et le refus de la renonciation et de la capitulation face à la disproportion des moyens (dont disposent les pays déstabilisateurs et ceux des résistants africains).
Après avoir vu le documentaire intitulé Françafrique, après avoir lu Pierre Péan et Charles Onana (et certains autres auteurs analysant sérieusement les menaces pesant sur les pays africains depuis bientôt une dizaine d'années), croire dans l'appui des pays déstabilisateurs de l'Afrique riche à la démocratie, au développement, à l'éradication de la pauvreté, à la protection des droits de l'homme relèverait dorénavant de la folie. N'empêche qu'il y ait chez eux et mêmes dans les rangs de leurs hommes et femmes politiques, des citoyens vertueux croyant que « la dignité et la liberté des peuples ne se monnayent pas. » Cela étant, la politique étrangère des pays déstabilisateurs est généralement a-morale et a-éthique. Elle est au service de la mort et de la ploutocratie.
Le reste, jusqu'à ce jour, n'est qu'hypocrisie et faux-semblant. Les citoyens africains amoureux d'une autre Afrique possible doivent ouvrir l'oeil et le bon. Les luttes des résistants panafricains doivent tenir compte de cette triste réalité : le triomphe de la cupidité sur les valeurs démocratiques dans le chef des champions de la démocratie.
Ces deux livres permettent de progresser dans l'approfondissement de la compréhension des menaces pesant sur certains pays africains en particulier et sur tout le continent africain en général. En lisant ces deux livres, il se dégage une évidence : un certain nombre de pays occidentaux travaillent à la déstabilisation de l'Afrique de manière permanente et cela depuis très longtemps.
Ces pays se présentant eux-mêmes comme de grandes démocraties pratiquent depuis toujours un double discours : l'officiel et l'officieux. Ce dernier étant plus efficace que le premier. Quand ils parlent de démocratie et de droits de l'homme, ils se situent au niveau du discours officiel servi aux plus naïfs d'entre nous. Officieusement, ils sont au service de la ploutocratie ; et ils soutiennent que la politique n'est ni morale, ni éthique. D'où ils peuvent tuer par eux-mêmes ou par leurs nègres de service interposés ; sans aucun remord. Ils n'ont aucun respect de la vie et de la souveraineté des peuples ne partageant pas leur vision a-morale et a-éthique de la politique.
Relisons rapidement le dernier livre de Charles Onana à travers quelques questions. Pourquoi les menaces pèsent-ils sur certains pays africains comme le Soudan ? Les relations traditionnelles de ces pays avec les Palestiniens (assimilés tous aux islamistes) en font les ennemis d'Israël. Et ce pays, à travers ses puissants lobbies influence sérieusement la politique étrangère des USA.
Déstabiliser le Soudan par exemple prive la Palestine de l'un de ses soutiens africains. Il y a plus : le Soudan a du pétrole, une matière première stratégique vitale pour les USA et leurs alliés. Fondés sur la logique capitaliste de la concurrence et de la compétitivité, ils voient d'un mauvais oeil les échanges économiques entre la Chine et le Soudan. Cela d'autant plus que le Président A-Bachir n'est pas un disciple de la pensée unique véhiculée par l'impérialisme occidental ...Les menaces déstabilisatrices du Soudan comme celles de biens d'autres pays africains servent cet objectif : permettre l'accès aux matières premières et aux autres ressources naturelles.
Récapitulons. Contrer la montée de l'islam et de la Chine dans les pays africains riches en matières premières stratégiques, fragiliser les soutiens de la Palestine participent de la politique déstabilisatrice des USA, d'Israël, de la Grande-Bretagne, de la France et plusieurs autres pays occidentaux opérant dans l'ombre.
Comment procèdent-ils pour appliquer cette politique déstabilisatrice ? Ils cooptent à la tête de certains pays africains-satellites des marionnettes fabriquées dans leurs universités ou grandes écoles au cours des élections truquées. (Pour Paul Kagame par exemple, « tout commence en 1990, lorsque Paul Kagame, le chef des rebelles tutsi, réfugié en Ouganda, décide d'attaquer le Rwanda pour accéder au pouvoir par les armes. A ce moment-là, il achève une formation militaire aux Etats-Unis à Fort Leuvenworth dans le Kansas. Les autorités américaines et en particulier des responsables du Pentagone misent sur lui pour renverser le président en exercice au Rwanda Juvénal Habyarimana. » (p. 251))
Cette cooptation réussit là où les médias dominants sont mis à contribution. Ils désinforment, fabriquent l'opinion publique et/ou la manipulent en se servant de certains intellectuels médiatiques soutenus par de puissants lobbies et certaines ONG. Tel est le cas de Bernard-Henry Lévy. Les marionnettes, une fois fabriquées, jouissent de la protection des parrains. Même devant les cours et tribunaux internationaux. Souvent, ceux-ci sont instrumentalisés par ces mêmes parrains qui les financent et gèrent leur politique.
La fabrication des marionnettes est permanente et continue. Elle passe par la formation et la coopération militaires (et sécuritaires). (L'année dernière (2009), par exemple, au mois d'avril, des « instructeurs américains et britanniques sont arrivés à Kigali pour améliorer différents aspects de la formation des soldats rwandais. Ils sont venus s'ajouter à une longue liste d'instructeurs américains et israéliens qui se succèdent à Kigali et réalisent depuis une décennie une série de programmes de formations militaires. »
(p.262) A quoi sert cette militarisation ? « Cette militarisation à outrance du Rwanda dirigé par Paul Kagame réponde à deux objectifs majeurs : préparer le Rwanda à jouer un rôle militaire clef dans les crises africaines pour le compte des de puissances étrangères et les aider à mieux assurer la défense des intérêts économiques occidentaux en Afrique. » (p.262))
La diabolisation, le harcèlement, le dénigrement, l'élimination physique ou la traduction à la CPI des dirigeants africains indociles à la pensée unique impérialiste sont aussi les moyens auxquels « les maîtres du monde » recourent dans l'application de leur politique déstabilisatrice. La diabolisation passe par les médias dominants ou par les ONG créant les évènements de toute pièce.
Le cas de l'Arche de Zoé volant les enfants au Tchad et les appelant « les enfants du Darfour » est très bien étudié par Charles Onana. Et l'ONU dans tout ça ? Elle est souvent au service de ses bailleurs de fonds. Elle leur obéit au point de travailler, au Darfour, avec des militaires rwandais impliqués dans les crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et dans d'autres pouvant s'apparenter au génocide.
Charles Onana évoque le cas de Karenzi Karake dont le contrat a été prorogé par l'ONU au Darfour alors qu'il était sous le coup du mandat d'arrêt international. Les techniques de déstabilisation atteignent-elles, à tous les coups, leurs objectifs ? Non. Il arrive qu'elles échouent de temps en temps. En soutenant la rébellion dirigée par John Garang en 1990 contre le Nord, les Américains cherchaient à affaiblir le pays et à la diviser. « Mais ce petit plan a échoué : le Nord a tenu bon. » (p. 243). Que se passe-t-il quand ils échouent ? Ils changent de stratégie. Ils appliquent d'autres méthodes. Pour le cas du Soudan, dès 2000-2001, ils ont utilisé la pression diplomatique. Et souvent, une partie de l'élite locale cède à la pression et au chantage.
Que pensent les marionnettes et les autres élites compradores d'eux-mêmes ? Ils soutiennent qu'ils sont « pragmatiques ». Le pragmatisme est ici synonyme de trahison de la souveraineté de son pays ou des pays frères pour jouir des dividendes tirées de l'application de la politique de leur déstabilisation. Du moment que l'on jouit de la protection des parrains, tout va bien dans les meilleurs des mondes. A quoi sert l'application de la politique de déstabilisation à partir des pays tiers ? A affaiblir les Etats dont le sol et le sous-sol sont riches en matières premières stratégiques et en ressources naturelles. A les diviser pour mieux les dominer. A les incapaciter dans la réalisation de leurs fonctions régaliennes pour en faire des pays pauvres, vivant de l'aide au développement et de l'application des programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondial.
L'application de la politique de déstabilisation des pays africains viole et/ou étouffe dans l'oeuf leur désir de souveraineté. Elle conduit à la tutelle. La tutelle appelle une présence permanente de l'ONU, des instructeurs militaires des pays déstabilisateurs, de leurs ONG humanitaires-satellites, etc. Créer la déstabilisation permet aux pays déstabilisateurs de justifier leur présence prédatrice dans les pays à souveraineté constamment violée et/ou bafouée. Cette présence permanente leur permet d'initier des processus politiques qu'ils contrôlent et au bout desquels ils désignent leurs gouverneurs à la tête des pays qu'ils contrôlent à partir de leurs ambassades ou Consulats.
Telle est la quadrature du cercle dans laquelle les grandes démocraties occidentales enferment les pays africains riches mais appauvris par ceux-là mêmes qui déclarent, au grand jour, qu'ils sont pour le développement intégral et pour l'éradication de la pauvreté et qui, dans les ténèbres, recourent à leur politique a-morale pour servir leurs intérêts platement cupides.
Avec bien sûr, la participation des élites locales compradores. Quelles leçons pour nous ? Les médias dominants altèrent les faits, les déforment et désinforment. Quand les journalistes alternatifs s'adonnent à des contre-enquêtes, ils rendent des services énormes à nos élites intellectuelles et politiques. Encore faudrait-il que ces dernières aient le temps de lire, de se former en permanence, de s'informer à la bonne source et de désapprendre. Pour éviter que les forces politiques africaines du changement soient, demain, au four et au moulin, elles devraient apprendre à travailler en réseau et à se servir des lieux où la pensée critique naît, germe et s'épanouit.
Le Soudan d'A-Bachir, c'est aussi ce Centre International d'études africaines (International Center for African Studies) de Khartoum où la question du Darfour est étudiée. Et son directeur écrit : « Le Darfour est un prétexte utilisé par l'Occident et nos adversaires pour s'emparer de nos richesses et déstabiliser notre pays. Tenez, moi je suis Dafouri et ma grand-mère était Zaghawa. Les mélanges de population au Darfour sont complexes et la présentation caricaturale des médias occidentaux ne correspond pas à ce que nous savons et vivons au Darfour. En réalité, leurs préoccupations sont ailleurs. Les Occidentaux ne supportent pas de voir le Soudan coopérer étroitement avec la Chine et la Russie. » (Cité p. 367)
Etre averti sur l'instrumentalisation de la diversité ethnique pour « les maîtres du monde » et les élites locales compradores est un apport de la pensée africaine à partager avec nos populations souvent manipulées par ces dernières au cours des processus électoraux concoctés à partir des capitales occidentales. La question de la multipolarité dans la coopération internationale est une donnée géostratégique à prendre au sérieux.
L'histoire d'une coopération appauvrissante et avilissante devrait pousser les forces africaines du changement à revoir à changer le fusil d'épaule. « Face à l'agression et à l'arrogance américaines, les Soudanais, (eux), ont préféré l'humilité et la discrétion chinoise. » (p.367) (Sur ce modèle, tout un débat peut être organisé. Le fait que la Chine vende des armes légères aux pays satellites des USA et alliés, sa reproduction du modèle capitaliste occidental sont des questions méritant une certaine attention. Même sa coopération avec les pays déstabilisateurs. Mais ce n'est pas le débat pour le moment.)
Que les techniques de déstabilisation ne réussissent pas à tous les coups peut servir d'incitant dans l'entretien de la culture de la résistance et le refus de la renonciation et de la capitulation face à la disproportion des moyens (dont disposent les pays déstabilisateurs et ceux des résistants africains).
Après avoir vu le documentaire intitulé Françafrique, après avoir lu Pierre Péan et Charles Onana (et certains autres auteurs analysant sérieusement les menaces pesant sur les pays africains depuis bientôt une dizaine d'années), croire dans l'appui des pays déstabilisateurs de l'Afrique riche à la démocratie, au développement, à l'éradication de la pauvreté, à la protection des droits de l'homme relèverait dorénavant de la folie. N'empêche qu'il y ait chez eux et mêmes dans les rangs de leurs hommes et femmes politiques, des citoyens vertueux croyant que « la dignité et la liberté des peuples ne se monnayent pas. » Cela étant, la politique étrangère des pays déstabilisateurs est généralement a-morale et a-éthique. Elle est au service de la mort et de la ploutocratie.
Le reste, jusqu'à ce jour, n'est qu'hypocrisie et faux-semblant. Les citoyens africains amoureux d'une autre Afrique possible doivent ouvrir l'oeil et le bon. Les luttes des résistants panafricains doivent tenir compte de cette triste réalité : le triomphe de la cupidité sur les valeurs démocratiques dans le chef des champions de la démocratie.
mongo elombe
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
Compatriotiquement!"Réponse au Rapport Technique du Juge Français Marc Trévidic
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7065
L’ancien chef de cabinet de Kagame reagit au Rapport Technique du Juge Français Marc Trévidic
Le 1er octobre 2011, j’ai communiqué au public une confession dans laquelle j’ai indiqué que Paul Kagame était responsable de la destruction le 6 avril 1994, de l’avion à bord duquel se trouvaient les Présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda, Cyprien Ntaryamira du Burundi, ainsi que Messieurs Déogratias Nsabimana, Elie Sagatwa, Thaddée Bagaragaza, Emmanuel Akingeneye, Bernard Ciza, Cyriaque Simbizi, Jacky Hérault, Jean-Pierre Minaberry, et Jean-Michel qui furent tous tués. J’ai indiqué que Paul Kagame en personne m’avait dit qu’il était responsable des tirs qui ont abattu l’avion.
J’ai dit que Paul Kagame devait répondre de son rôle dans ce crime terroriste qui est l’élément qui a déclenché le génocide de 1994 au Rwanda. J’ai également déclaré que moi-même, ainsi que d’autres témoins étions disposés, capables et prêts pour fournir des informations supplémentaires aux juridictions nationales et/ou internationales qui seraient intéressées pour contribuer à la vérité, à la justice, à la réconciliation et au processus de guérison au Rwanda.
Ni moi-même, ni aucun autre des nouveaux témoins capables et disposés n’avons pu rencontrer le Juge Marc Trévidic, ou tout autre Tribunal international pour leur donner les vraies informations sur les évènements relatifs aux tirs qui ont abattu l’avion.
Aujourd’hui, le 10 janvier 2012, le Juge français Marc Trévidic chargé de l’enquête sur le crime terroriste de 1994, a rendu publiques les conclusions du rapport technique fournies par des experts en balistique. Le rapport affirme notamment que a) les experts penchent plus vers la version des faits selon laquelle le missile qui a abattu l’avion serait parti de plusieurs endroits et en particulier des environs de Kanombe a Kigali ; que b) les missiles étaient de fabrication russe et avaient été livrés par l’ancienne Union Soviétique ; et que c) les avocats et les autres parties intéressées ont jusqu’à trois mois pour contester tout éléments relatif au rapport.
A cet égard, je voudrais souligner ce qui suit :
1. Le fait que les missiles aient été tiré des environs de la zone de Kanombe ne signifie nullement que Kagame n’a pas commis le crime ;
2. Le fait que les missiles étaient d’origine soviétique constitue un élément technique essentiel pour déterminer le véritable coupable ; et
3. Nous avons encore le temps, (moi-même et les autres témoins intéressés et nouveaux) pour répondre intégralement au rapport technique et donner des témoignages crédibles au juge Marc Trévidic ou à toute autre juridiction internationale, pour démontrer avec précision que Kagame est l’auteur de ce crime terroriste.
Je confirme avec force l’esprit et la lettre de ma confession du 1er octobre 2011. Le rapport du Juge Marc Trévidic n’a en rien démenti ce que j’ai dit. Pas plus qu’il n’a lavé Paul Kagame de son crime même si Kigali est en train de sortir l’affaire de son contexte pour célébrer ce qu’ils appellent une « victoire ». Dans les tous prochains moins et années, moi-même, les autres témoins, les Rwandais ainsi que d’autres personnes de la communauté internationale qui entendent l’appel, allons continuer à faire en sorte que Kagame réponde de son rôle dans ce crime et dans plusieurs autres actes criminels.
Je tiens à souligner à l’attention de tous les Rwandais et de la communauté internationale que ce rapport ne constitue pas un jugement sans appel du juge Marc Trévidic sur cette affaire. Par ailleurs, pour les Rwandais, les questions relatives à la vérité et à la justice seront réglées en premier lieu par nous, les Rwandais. Même confrontés au fait que la communauté internationale et les étrangers en général se sont illustrés en décevant les Rwandais, nous devons avoir foi dans notre lutte pour la vérité, la justice, la réconciliation et le processus de guérison.
Nous devons nous mobiliser et nous organiser, car la vérité et la justice finiront par prévaloir. Nous vaincrons !
Dr. Théogène Rudasingwa, In Washington 10.01.2012 "
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
"Attentat de Kigali: “la vérité a gagné”?
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7088
Le 10 janvier dernier, les juges Trévidic et Poux ont communiqué aux parties un rapport d’expertise sur la destruction en vol, le 6 avril 1994, de l’avion présidentiel rwandais, événement déclencheur du génocide. Il ne s’agit pas d’un rapport des juges, mais d’un important élément versé au dossier d’instruction qui contient de très nombreuses autres informations.
Il n’est pas étonnant que les avocats des personnes mises en examen, sept officiers de l’armée rwandaise, aient relevé, lors d’une conférence de presse, les éléments du rapport qui semblent favorables à leurs clients, qu’ils en aient donné une lecture sélective et qu’ils aient affirmé que “la vérité a gagné”. Il est normal également que le gouvernement rwandais ait accueilli le rapport avec satisfaction et affirmé que cette “vérité scientifique” met un terme aux accusations portées contre lui.
Ce qui est nettement moins normal est la façon dont la presse et certains autres commentateurs ont immédiatement tiré des conclusions péremptoires et définitives, alors qu’ils n’avaient pas lu le rapport, couvert par le secret de l’instruction, et qu’ils ne pouvaient se baser que sur ce que les avocats des mis en examen en aient dit et, peut-être, sur leur propre intime conviction. Ils font ainsi dire au rapport ce qu’il ne dit pas, en l’occurrence que l’attentat a été commis par les FAR de Habyarimana. Des propos parfois très durs et définitifs ont été tenus. Ceux qui ont osé suggérer que le FPR pourrait être derrière l’attentat sont accusés de négationnisme et ceux qui n’adhèrent pas à ce qui semble être soudainement devenu politiquement correct sont violemment pris à partie, voire même intimidés. Ainsi, les avocats des mis en examen annoncent qu’ils vont porter plainte pour "tentative d’escroquerie au jugement en bande organisée". Certaines de ces affirmations pourraient bien avoir pour but d’orienter la suite de l’instruction, puisque, maintenant que "la vérité est connue", il serait plus difficile pour les juges de conclure à une autre vérité.
Ayant fait des recherches sur cette affaire, j’ai été fort sollicité par les médias qui souhaitaient entendre mes commentaires. J’ai systématiquement refusé de me prononcer, puisque je ne pouvais commenter un rapport que je n’avais pas lu. Maintenant que le rapport d’expertise est disponible grâce à une fuite dont j’ignore l’origine, une analyse peut être proposée. Elle débouche sur des conclusions bien moins tranchées que celles qu’on a pu entendre ces dernières semaines.
Le rapport d’expertise tente de donner des réponses à deux questions principalement : l’endroit d’où les missiles ont été tirés et le type des missiles utilisés. Deux données techniques autorisent les experts à désigner les endroits de tir les plus probables: d’une part, le point d’impact du missile qui a touché l’avion, d’autre part des données acoustiques sur le bruit du souffle de départ des missiles que des témoins ont entendu. Notons que l’expert acousticien ne s’est pas rendu sur les lieux, mais a effectué une simulation sur un terrain militaire en France. Quant à l’endroit où l’avion a été touché, les experts se basent sur une approche normale, alors que l’avion aurait pu être dévié de sa trajectoire par le premier missile ou que le pilote aurait pu effectuer une manœuvre d’évitement, possibilité d’ailleurs signalée dans le rapport. Sur cette double base technique, l’expertise privilégie deux endroits à l’intérieur du domaine militaire de Kanombe, le cimetière et une position en bas du cimetière, tout en notant que la zone Masaka se situe dans le prolongement des endroits retenus.
Les experts estiment également que la position de Masaka est la meilleure de celles étudiées et que celles retenues offrent une probabilité d’atteinte de l’avion moins élevée, mais qu’elle était suffisante pour que, sur les deux missiles tirés, l’un d’eux puisse toucher l’avion. Plusieurs points doivent être notés à ce sujet. D’abord, contrairement à ce qu’ont affirmé de nombreux commentateurs, ces endroits ne se trouvent pas à l’intérieur du camp militaire de Kanombe (ce qui en toute probabilité désignerait les FAR), mais à la lisière d’un vaste domaine militaire d’une centaine d’hectares. Ce domaine n’était ni clôturé ni gardé. Les experts estiment en outre que le périmètre de lancement pourrait s’étendre vers l’Est ou le Sud, de l’ordre d’une centaine de mètres voire plus, ce qui situerait l’endroit de tir en dehors du domaine militaire.
Ensuite, deux importants témoins cités dans le rapport ont vu les traînées des missiles à travers la baie vitrée à l’arrière de la maison qui est située à la limite du domaine et qui est orientée vers la vallée de Masaka. Dans une déposition faite devant l’auditorat militaire belge le 13 avril 1994, une semaine après les faits, le colonel médecin Daubresse déclare qu’il a vu "regardant en direction de l’est (c’est-à-dire les environs de Masaka), monter de la droite vers la gauche, un projectile propulsé par une flamme rouge-orange" à une distance maximale de cinq km et une distance minimale de un km (les deux endroits retenus par les experts se situent à 116 et 203 mètres respectivement de la maison). Cette observation est confirmée le même jour par son collègue le colonel médecin Pasuch. Ces deux témoins ne situent donc pas le départ des missiles à l’intérieur du domaine militaire, mais dans la direction de la vallée de Masaka.
Enfin, puisque le lieu dit "La Ferme" dans la vallée à côté de Masaka a été cité comme lieu de départ des missiles, il est étonnant qu’aucun témoin de Masaka n’ait été entendu par les experts ni dès lors que leurs déclarations aient été vérifiées du point de vue acoustique. Or en octobre 1994 des témoins de Masaka m’ont dit avoir vu les missiles partir des environs de "La Ferme", et cela à un moment où ni eux ni moi ne nous rendions compte de l’enjeu que constitue l’endroit de départ des tirs. On constate donc que l’expertise technique ne correspond pas forcément aux observations de témoins oculaires, et il appartiendra à l’instruction d’évaluer la force probante de ces données contradictoires.
Quant aux missiles utilisés, le rapport d’expertise conclut, par un processus d’élimination, à la probabilité qu’il s’est agi de SA16 d’origine soviétique. Les experts soulignent que leur conclusion n’est pas influencée par la découverte, près de "La Ferme" quelques semaines après l’attentat, de deux tubes de lancement de missiles SA16. Les experts notent que 50 à 60 heures de formation sont nécessaires pour pouvoir se servir de ces armes et qu’un novice ne peut pas mettre en œuvre un tel système. Or les anciennes FAR ne possédaient pas de missiles sol-air (elles avaient en vain tenté d’en acquérir), alors que le FPR s’en était servi pendant la guerre. Le juge Bruguière avait déjà établi que les missiles dont les lanceurs ont été trouvés près de "La Ferme" avaient été vendus par l’Union soviétique à l’Ouganda. Mes sources haut placées dans l’armée ougandaise affirment qu’ils faisaient partie d’un lot plus tard cédé au FPR.
Ces quelques constats montrent simplement que ceux qui ont affirmé qu’avec le rapport d’expertise, "la vérité est connue" aiment les histoires simples. Même si je pense toujours que les faisceaux d’indications désignent plutôt le FPR que les FAR comme auteur de l’attentat, je ne prétends pas connaître la vérité. Ce sera aux juges Trévidic et Poux de décider, à l’issue de leur instruction, sur base de tous les éléments du dossier et –surtout? en toute indépendance, si oui ou non il sera nécessaire de transmettre le dossier pour poursuites éventuelles. Puisque le gouvernement rwandais a salué le sérieux des deux juges, il faut espérer que leur décision mettra fin à une controverse vieille de près de 18 ans.
Filip Reyntjens, professeur à l’Université d’Anvers et auteur de Rwanda. Trois jours qui ont fait basculer l’histoire (Paris, L’Harmattan, 1995)"
Il peut paraître injuste et même trop subjectif de juger sans nuances Kagame et son FPR/APR
coupables de l'assassinat de l'ancien Président rwandais avec ses compagnons de vol tant
un tel jugement exige toute une expertise technique, historico-poitique et juridique dont
les "profanes" que nous sommes ne disposons pas mais comment un Congolais qui a vu
ce dont Kagame et son clan sont capables en termes de cruautés organisées à la suite
de leur victoire peut encore leur garder la présomption d'innocence ?
A ces fins, j'ai eu du mal à entendre le chant de victoire du pouvoir rwandais relayé par
ses avocats et ses journalistes alliés comme Braeckman...
Quelle que soit la suite qui sera donnée au rapport deTrévidic et même quelle que soit
la vérité officielle qui triomphera partout je continuerai à croire que la vérité rélle est que
même si le FPR n'a pas fait formellement ce coup, il a poussé à le faire et dans tous les cas
il ne pouvait pas mieux esperer pour les chances de sa conquête quoi qu'il en coûtait
alors dans l'immédiat à ses frères !!!
Je suis donc satisfait qu'un connaisseur comme F Reyntjens vienne à ce stade remettre
un peu d'ordre dans tout ça !
Compatriotiquement!
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
"Rwanda : les idiots utiles de Kagame
° http://www.marianne2.fr/Rwanda-les-idiots-utiles-de-Kagame_a214914.html
Les découvertes du juge Trevidic ont relancé la polémique sur le Rwanda, une partie de la presse exonérant Kagame de ses responsabilités passées et présentes. « De tout temps, les conteurs comme leurs publics ont préféré les histoires où les bons combattent les méchants plutôt que celles où des salauds en affrontent d'autres » : Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières, Jean-Hervé Bradol ( Fondation Médecins sans frontières) et Claudine Vidal (CNRS), tentent de mettre en lumière les véritables enjeux des réactions à l'expertise balistique du juge Trevidic.
Depuis dix-huit ans, des centaines de milliers de morts, rwandais et congolais, sont imputables au Front patriotique rwandais (FPR) mais aucun de ses membres n'a été condamné pour ces faits. Les sources existent, elles sont connues. Comment expliquer une telle absence de réponse face à ce qui peut être considéré comme des crimes contre l'humanité ? La quasi-unanimité de la presse française sur les prétendues conclusions du rapport balistique commandé par les juges français chargés d'instruire la plainte des familles dont les membres sont morts dans l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, le 6 avril 1994, fournit une nouvelle opportunité de comprendre comment le régime de Kigali assure son impunité.
Trois éléments de méthode sont utilisés. Le premier consiste à déclarer qu'une vérité historique, le génocide des Rwandais tutsis, est en butte au négationnisme et au révisionnisme. Ce déni créerait les conditions d'une reprise de la politique génocidaire. La réalité est tout autre et on peut s'en féliciter. Les principaux concepteurs et réalisateurs du génocide ont été arrêtés et condamnés. Ceux qui, pour l'instant, avaient réussi à s'échapper et dont les lieux de résidence sont connus vivent désormais dans la crainte non plus d'être traduits devant un tribunal international mais d'être directement transférés à Kigali comme c’est déjà le cas.
Le deuxième élément de méthode est l'emploi systématique de la terreur pour imposer le point de vue des amis de Paul Kagame en dépit des évidences contraires. Il n'existe plus de réelle opposition structurée à l'intérieur du Rwanda, ni de presse libre, en raison des arrestations et des assassinats. Les agences de presse en ont témoigné régulièrement ainsi que des ONG internationales. Les anciens du FPR qui se sont dissociés du pouvoir en place ont été réduits au silence ou contraints à l'exil quand ils n'ont pas été tout simplement assassinés. Dans cette entreprise, les sicaires de Kigali ne s'embarrassent pas des frontières et plusieurs opposants et journalistes ont été exécutés dans les pays où ils s'étaient réfugiés, crimes et tentatives d’assassinats précisément relatés par les médias des pays concernés (Afrique du Sud, Ouganda, Royaume Uni, etc.)
Le troisième élément de méthode est le soutien de réseaux d’ « amis » à l'étranger (à une autre époque, on aurait parlé de « compagnons de route ») afin de relayer les accusations de négationnisme et de révisionnisme contre les commentateurs qui osent contredire les versions des faits produites par le régime en place à Kigali. Ces « amis », hyperactifs dans le débat public, viennent récemment d’occuper la plupart des tribunes afin de faire dire à un rapport balistique ce qu’il ne disait pas, et se sont comportés, volontairement ou non, en vecteurs de la propagande internationale du FPR.
La justice française (ainsi qu’une procédure espagnole en février 2008) a accusé Paul Kagame et des membres du FPR en leur imputant l’attentat contre l’avion d’Habyarimana. La sortie d'un rapport balistique qui ne pouvait en aucun cas produire une conclusion sur l'identité des assassins a été accompagnée d'une campagne médiatique affirmant le contraire : l'expertise balistique innocenterait Kagame. Les deux avocats du FPR, qui se sont exprimés après la remise du rapport balistique, ne sont pas les seuls responsables de cette vague d’enthousiasme en faveur de Kagame. Le juge Bruguière, auteur d'une précédente instruction incohérente, et une bonne partie de la presse française ont apporté leur contribution au brouillage de pistes. De tout temps, les conteurs comme leurs publics ont préféré les histoires où les bons combattent les méchants plutôt que celles où des salauds en affrontent d'autres. Doit-on pour autant présenter comme équivalents le génocide des Rwandais tutsis et les crimes commis par le FPR ? Absolument pas. Pour cela il faudrait oublier la différence entre deux types d'ordres : « Exterminez les tous » ou « Massacrez une partie d'entre eux »."
Compatriotiquement!
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
"(...)Note: Dans les page qui suivent, nous publions un long texte - en fait, il s’agit d’une numéro spécial d’ne revue rwandaise- consacré à la fameuse “expertise Trévidic”. Nous sommes
conscients du fait que cela signifie demander à nos lecteurs de relire des propos que, pour une
bonne part, ils connaissent déjà.
Mais il nous a paru aussi que, sur la question des événements que 1994, il s’imposait
de connaître les vues des principaux intéressés… ceux du moins qui n’ont pas une certitude
acquise d’avance et basée sur leurs seuls intérêts.
Rwanda Actualité
15 février 2012
° http://www.congoforum.be/upldocs/(2012%20n°3).pdf
LE RAPPORT D’EXPERTISE BALISTIQUE SUR
L’ATTENTAT DE 1994
CONTRE L’AVION DU PRESIDENT RWANDAIS JUVENAL
HABYARIMANA
SOMMAIRE
INTRODUCTION
LA PRESENTATION DU RAPPORT
LES ÉLÉMENTS DE PREUVE APPORTÉS PAR LES EXPERTS
LES RÉACTIONS DE L’OPPOSITION RWANDAISE
LA PUBLICATION DU RAPPORT
LES QUESTIONS QUI PERSISTENT APRES LE RAPPORT
INTRODUCTION (...)"
Compatriotiquement!
ndonzwau
Re: Soutenons Charles ONANA et Pierre Péan !
Charles Onana présente le livre "Crimes et Censure au Congo" !!
djino
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