11 ANS DEPUIS LA MORT DE PEPE KALLE KABASELE YAMPANYA

: 11 ans depuis la mort de Pépé Kallé, et de son Empire Bakuba


11 ans se sont écoulés depuis que Jean Kabasele Yampanya, dit Pépé Kallé, a quitté la terre des hommes. L'orchestre Empire Bakuba, dont il était l’initiateur, n'existe plus aujourd'hui. Certains ténors de cet ensemble ont choisi la carrière solo. Mais aucun d’entre eux n’atteint la gloire de Pépé Kallé, selon des observateurs. A l'occasion du 11ème anniversaire de la mort de celui qu'on a surnommé « Eléphant du Zaïre », radiookapi.net vous propose son portrait

Pépé Kallé

Kabasélé Yampanya alias Pépé Kallé est considéré comme l'un des piliers de la 3ème génération de la musique congolaise moderne. Ce géant de la scène surnommé l’éléphant de la musique congolaise à cause de sa taille, 2 mètres pour 150 kilos, est mort le 28 novembre 1998, deux jours avant son 47ème anniversaire de naissance et quelques mois après la sortie de son dernier album « Cocktail ». Un album qui a remporté un succès énorme sur le marché du disque congolais. Pour beaucoup d’observateurs de la musique congolaise, Cocktail avait signé un retour sur scène de Pépé Kallé. Un artiste dont le succès commençait à décliner dans la deuxième moitié de l'année 90.

Pépé Kallé s’est révélé en 1969 au sein de l'orchestre Bamboula de Papa Noël Nedule, dont le style s'inscrit dans la lignée de l'African Fiesta de Rochereau Tabu Ley. C’est Verkys, le célèbre saxophoniste de l'OK Jazz de Franco Luambo Makiadi qui saura mettre en valeur les qualités de chanteur de Pépé Kallé au sein de son groupe Vévé et d'une de ses formations satellites Lipwa Lipwa. En 1972, toujours au sein de “l'écurie Vévé”, Pepe Kalle participe à la fondation du groupe Bella Bella mené par les frères Maxime et Émile Soki. Son passage dans ce groupe sera de courte durée. Il va le quitter pour créer son propre ensemble, Empire Bakuba, avec Dilu Diluloma et Papy Tex Matolu. Ce trio vocal a connu une longévité exceptionnelle. Pépé Kallé évoluera aux cotés de ses pairs pendant plus de 25 ans dans un environnement où la dislocation des orchestres semble être la règle. Il est aussi celui qui imposa dans le soukouss ce style d'harmonieuses polyphonies interprétées par des solistes à la justesse phénoménale.

Les chansons de Pepe Kallé s'adressent directement au peuple dans un langage accessible. Contrairement à beaucoup d’artistes congolais, il ne chante pas que l’amour. Certains de ses tubes sont passés dans la légende. On peut citer : “L'argent ne fait pas le bonheur”, “Dieu seul sait”, “Simplicité”… Dans la tradition de Franco, il s'est illustré aussi avec des textes à double sens, évoquant, non sans une certaine ironie corrosive, les difficultés de la vie quotidienne de ses compatriotes. Écrite en 1985, sa chanson “Article 15, Débrouillez-vous pour vivre”, (Ndlr : dans cette chanson, Pépé Kallé encourage les Zaïrois de l’époque à investir dans l’économie informelle pour faire face à la situation économique précaire qui érode le pouvoir d’achat des Zaïrois. Ce, dans un contexte où le chômage touche la quasi-totalité de la population) sera l’un de ses plus grands succès.

Pépé Kallé a côtoyé des grands noms de la musique congolaise et africaine tels que Manou Lima, Boncana Maiga, Canta Nyboma, Papa Wemba, Lutumba Simaro, Mbilia bel. Il s’est distingué par son savoir faire et son savoir être. Dans l’univers musical congolais où les conflits de personnalités entre musiciens sont monnaie courante, il était perçu comme un homme pacifique et rassembleur.
Comme qui dirait les artistes ne meurent pas. Pépé Kallé demeure immortel à travers sa musique et les valeurs qui caractérisaient sa personne.

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