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L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS

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Message  Jim KK 19/7/2015, 4:35 pm

Libre Examen a écrit:Et voici une autre entrevue. Celle-ci est d'Aubert Mukendi. Il était aussi membre du gouvernement des commissaires généraux. Il y parle du gouvernement des commissaires généraux, du massacre des balubas et de l'expédition de Lumumba au Katanga.

Chacun peut lire et commencer à se faire une des choses, et tirer ses propres conclusions.

http://kongolibre.over-blog.com/article-interview-avec-aubert-mukendi-kizito-110604578.html

Dans cette interview nous retrouvons encore le vrai nom de l´ancien premier ministre je cite NGUNZA KALALA WA BONDO (alias Ngunz Karl I Bond). Lui même nous avez déjà parlé dans une autre interview qu´il était kasaien. Dans cette interview c´est bien mentionné qu´il est kasaien et surtout Luba du kasai !!! Laughing Laughing Laughing Arrow Arrow Arrow


Dernière édition par Jim KK le 19/7/2015, 6:10 pm, édité 2 fois

Jim KK


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Message  GHOST 19/7/2015, 4:36 pm

Suspect Mister LIBREXAMEN

Vous êtes entrain d´augmenter vos connaissances sur les orgines historiques de nos leaders politiques..BRAVO !
Ainsi, vous conviendrez avec moi que les pages de l´histoire temoignent souvent contre certains d´entre eux....qui par on ne sait quel miracle sont bombardés "pères de la démocratie" quand l´histoire nous apprend combien ils ont contribués á "assassiner" la démocratie naissance juste après l´independance..

Augmentez vos lectures...vous deviendrez plus lucide..

KING DAVID
Nous sommes d´accord avec vous..et nous sommes pour la "République" et non en faveur des hommes politiques populaires ou historiques..
Seule la survie du Congo comme État est la seule réference et la seule raison de notre lutte et non la défense des "hommes politiques"
Le Groupe de Binza tire son nom du Camp Parachutiste de Binza (qui doit exister encore peut-être) C´était la "caserne" où Mobutu et les parachutistes formés en Israel résidaient**
Ceux des "jeunes universitaires" anti-communistes (et souvent catholiques**) qui avaient accompagnés Mobutu dans ses coups d´État..avant de fonder le MPR..frequentaient cette caserne..où ils rencontraient Mobutu et..ceux de la CIA Lol
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Message  Libre Examen 19/7/2015, 5:08 pm

Troll a écrit:Suspect Mister LIBREXAMEN

Vous êtes entrain d´augmenter vos connaissances sur les orgines historiques de nos leaders politiques..BRAVO !
Ainsi, vous conviendrez avec moi que les pages de l´histoire temoignent souvent contre certains d´entre eux....qui par on ne sait quel miracle sont bombardés "pères de la démocratie" quand l´histoire nous apprend combien ils ont contribués á "assassiner" la démocratie naissance juste après l´independance..

Augmentez vos lectures...vous deviendrez plus lucide..

KING DAVID
Nous sommes d´accord avec vous..et nous sommes pour la "République" et non en faveur des hommes politiques populaires ou historiques..
Seule la survie du Congo comme État est la  seule réference et la seule raison de notre lutte et non la défense des "hommes politiques"
Le Groupe de Binza tire son nom du Camp Parachutiste de Binza (qui doit exister encore peut-être) C´était la "caserne" où Mobutu et les parachutistes formés en Israel résidaient**
Ceux des "jeunes universitaires" anti-communistes (et souvent catholiques**) qui avaient accompagnés Mobutu dans ses coups d´État..avant de fonder le MPR..frequentaient cette caserne..où ils rencontraient Mobutu et..ceux de la CIA Lol

Sir Troll,

Je ne juge point de votre intelligence. Je laisse cela à l'appréciation des autres. J'ai mis des liens. Les gens peuvent lire d'eux-mêmes et tirer leurs propres conclusions.

Soyons toutefois clairs. Dans aucun des liens que j'ai mis, il n'y est dit qu'Etienne Tshisekedi faisait partie du groupe de Binza ou que tous les membres du gouvernement des commissaires étaient membre du groupe de Binza. Encore une fois je soumets cela à l'appréciation de tous.

Je reviendrai avec d'autres sources et explications.

Et pour la quatrième fois maintenant, Sir Troll, je reviens sur ma demande. Elle est simple : Donnez-nous la liste complète des membres du groupe de Binza et une source crédible.
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Message  El-Shaman 19/7/2015, 5:44 pm

Libre Examen a écrit:..
Sir Troll,

Je ne juge point de votre intelligence. Je laisse cela à l'appréciation des autres. J'ai mis des liens. Les gens peuvent lire d'eux-mêmes et tirer leurs propres conclusions.

Soyons toutefois clairs. Dans aucun des liens que j'ai mis, il n'y est dit qu'Etienne Tshisekedi faisait partie du groupe de Binza ou que tous les membres du gouvernement des commissaires étaient membre du groupe de Binza. Encore une fois je soumets cela à l'appréciation de tous.

Je reviendrai avec d'autres sources et explications.

Et pour la quatrième fois maintenant, Sir Troll, je reviens sur ma demande. Elle est simple : Donnez-nous la liste complète des membres du groupe de Binza et une source crédible.
Merci Libre Examen pour ces liens que tu as mis. Je suivais votre échange avec Troll et j'ai lu les liens que tu as mis,et je peux dire que tu as raison. Maintenant il reste à Troll de nous prouvé que Tshisekedi faisait parti de groupe de Binza comme il l'a toujours avancé ici et dans Congomikili pour discrédité ce grand politicien.sans quoi ça sera de la calomnie et une façon d'égarée nous autres qui venons ici pour apprendre.
-Cette fois-ci je donne aussi raison à Jim KK en ce qui concerne Ngunz Karl -Bond. Il faut reconnaître que même pour moi il n'était pas facile d'affirmé que Ngunza est un Kasaïen. La première fois que Jim KK l'avait dit dans ce forum, je croyais que c'était une plaisanterie,et j'avais même rigolé,car j'ai toujours su depuis Kinshasa que Ngunz est un Lunda du Shaba. Or la vérité est ailleurs.C'est vraiment incroyable !!!!
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Message  GHOST 19/7/2015, 5:54 pm

Smile Allons, un peu d´effort

Troll ne va pas vous donner une liste.. Vous n´avez qu´a consulter des ouvrages des historiens congolais**

¤Le cas MABIKA

Connextion avec le Foreign Office..dèjà en 1960 ! Une solide indice de ses liens avec les services de renseignement occidentaux*
En voyage pour le compte du "Kasai Independant"..subitement, il accepte sans hésiter de rejoindre Mobutu ? Étrange attitude franchement**
Si notre memoire est bonne, MABIKA l´un des as du Comité Centrale du MPR..si pas l´un des écrivains du Manifeste de N´sele**Même s´il nie son appartenance au gang du Groupe de Binza, il savait quand dans "quel camp" il se trouvait Lol Lol Lol**
Même quand il nie sa participation á l´assassinat de Lumumba** ses relations si proches avec presque tous les membres du Groupe de Binza..et pire ses connextions avec les services de renseignement en Occident devaient quand même l´aider á comprendre dans sens le vent était entrain de tourner**
Comme par hasard, il se retrouve parmis les fondateurs de l UDPS, une organisation politique fondée par la CIA**dans l´ambassade des USA á Kin..dont tous les fondateurs sont des parlementaires du MPR Lol Lol Lol

Encore un hasard de l´histoire? Il se retrouve comme par hasard avec LDK á la chute de Mobutu...Trop d´hasards dans sa vie, vraiment trop d´hasard..

]b]Quelqu´un qui se mefiait de Mobutu pendant leur sejour en Belgique, qui accepte de devenir Commissaire Général après un coup d´État et qui continue sans hésiter jusqu´au Comité Central du MPR, avant de se retrouver parmis les fondateurs de l´UDPS et plus loin avec LDK** Whaou..quel parcours fantastique[/b] et étrange.

Decidement, les acteurs politiques congolais ont beaucoup á nous apprendre**

Avec tout le respect pour mr Mabika...étant l´un des "beneficiaires" du système de Mobutu..nous avons beaucoup des reserves sur ce qu´il raconte**

Referez-vous aux "historiens"....et retrouvez la liste de TOUS ceux qui ont travaillés avec Mobutu pendant les coups d´État
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Message  GHOST 19/7/2015, 6:06 pm

Sad Mr El Shaman

Sur CM..subitement vous êtes devenue..un defenseur de la cause Luba...sorry, même pour le cas Nguz...qui n´a pas "trafiqué" son nom comme le pretend ce monsieur...Quand Nguz a trafiqué son nom et devenue subitament le "neveu" de Tshombe?

**Notez en passant, nous mettons en doute plusieures affirmations de MABIKA.. beaucoups trop des "coincidences" dans ses propos depuis son sejour en Belgique, sa rencontre avec Tshombe.. sa rencontre avec Mobutu dont il commence á nier les relations en Belgique avant d´affirmer qu´il connaissait Mobutu..
Et pire, cette nomination "magique" au sein des Commissaires Générales** Lol..Allons donc, un peu des capacités de réflexion*

*Nous insistons: TOUS ceux qui ont accompagnés Mobutu lors des deux coups d´État..étaient des membres du Groupe de Binza..TOUS sans exception, même ceux qui le nie comme Mabika...sinon comment Mobutu pouvait lui confier un poste...et plus loin on le retrouve parmis les membres importants du MPR..?
Or le MPR a comme point de départ le Groupe de Binza.. souvenez-vous, un "club" des jeunes universitaires congolais "anti-communistes"
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Message  El-Shaman 19/7/2015, 6:18 pm

Troll, il ne s'agit pas de défendre la cause Luba. En faite dans le lien on peut voir que le vieux Aubert Mukendi appelle Nguz Karl i Bond par ( Ngunza Wa Kalala Bondo) ??? C'est quand même étrange non ? . Je ne vois pas pourquoi Aubert Mukendi utilise ce nom pour faire référence à Ngunz ? Parce que même moi depuis mon enfance j'ai toujours su que Nnguz était un Lunda.C'est seulement cette année en venant sur ce forum que j'avais vu votre discussion avec Jim KK. Franchement au début je me disais : Mais Jim KK raconte vraiment n'importe quoi. Jusqu'à ce que je vois le vieux ntité Mukendi aubert utilisait aussi ce nom.
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Message  GHOST 19/7/2015, 7:21 pm

"CM"
Vous savez que Troll n´utilise jamais les arguments des "ethnies" ...mais sur Congo Mikili, subitement El Shaman s´est mis á defendre Ally Ntumba..sans critiquer ses analyses..**

Le cas Nguz..nous avons largement expliqué avoir frequenté "physiquement" Nguz á la Primature et chez lui á Binza**Nous avons vu les gardes corps ex Gendarmes Katangais qui parlaient LUNDA..et nous avons vu la famille biologique du "clan" Tshombe..Ce que Nguz était pratiquement devenue le "chef" de cette famille Lunda**
Est-il un fausseur qui a falsifié son histoire? BIG QUESTION

Groupe de Binza

Nous n´avons pas "insulté" Tshitshi quand nous affirmons qu´il faisait partie de l´élite intellectuelle dont la contribution á la dictature de Mobutu est un fait historique**
Souvenez-vous: le Groupe de Binza, c´est l´élite universitaire, la crème de l´intelligentia congolaise post independance*

La contribution de ce gang á la fondation du MPR est un fait historique..indiscutable¤¤

En général la grande majorité de cette Groupe avait connaissance en Europe...certains avaient beneficiés des bourses d´étude..vers 1959** dont Mobutu lui même.. Les Belges dont les services de sécurité espionaient tous le monde, avaient "fichiés" et recrutés tous ces étudiants** Ceux qui étaient pro-communistes étaient specialement sous surveillance.
Quand nous affirmons que TOUS ceux qui avaient accompagnés Mobutu dans son accession au pouvoir étaient de loin ou de près des membres du Groupe de Binza...vous serez surpris du rôle du Cardinal Malula..dans cette histoire, ce que l´Eglise Catholique avait detestait aussi les communistes "athés"..et Malula avait un rôle important dans la formation intellectuelle des jeunes universitaires congolais**


Même sur Wiki, vous retrouverez les noms..une grande partie des noms de ce gang..
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Message  Libre Examen 19/7/2015, 9:03 pm

Sir Troll,

Malgré toutes les évidences qu'on vous présentait, vous aviez continuer à affirmer ici même sur CD que Félix Tshisekedi avait épousé une des filles de Kibassa Maliba. Vous avez même affirmé que tout Kinshasa savait que Félix Tshisekedi avait épousé une des filles de Kibassa Maliba.

Vous avez même dans une logique dont vous seul connaissez les règles expliqué le voyage de Felix Tshisekedi à Lubumbashi par ce lien de mariage d'avec la fille de Kibassa Maliba. Continuez à continuer sur votre lancé.


Dernière édition par Libre Examen le 19/7/2015, 9:23 pm, édité 1 fois
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Message  Libre Examen 19/7/2015, 9:11 pm

Troll a écrit:Sad Mr El Shaman

Sur CM..subitement vous êtes devenue..un defenseur de la cause Luba...sorry, même pour le cas Nguz...qui n´a pas "trafiqué" son nom comme le pretend ce monsieur...Quand Nguz a trafiqué son nom et devenue subitament le "neveu" de Tshombe?

**Notez en passant, nous mettons en doute plusieures affirmations de MABIKA.. beaucoups trop des "coincidences" dans ses propos depuis son sejour en Belgique, sa rencontre avec Tshombe.. sa rencontre avec Mobutu dont il commence á nier les relations en Belgique avant d´affirmer qu´il connaissait Mobutu..
Et pire, cette nomination "magique" au sein des Commissaires Générales** Lol..Allons donc, un peu des capacités de réflexion*

*Nous insistons: TOUS ceux qui ont accompagnés Mobutu lors des deux coups d´État..étaient des membres du Groupe de Binza..TOUS sans exception, même ceux qui le nie comme Mabika...sinon comment Mobutu pouvait lui confier un poste...et plus loin on le retrouve parmis les membres importants du MPR..?
Or le MPR a comme point de départ le Groupe de Binza.. souvenez-vous, un "club" des jeunes universitaires congolais "anti-communistes"

Pour la cinquième fois, je réitère ma demande. Elle est simple et je prends tout le monde à témoin. Donnez-nous la liste des membres du groupe de Binza et une source crédible.

Et il me semble que vous confondiez Mabika Kalanda et Aubert Mukendi.
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Message  GHOST 19/7/2015, 9:29 pm

Smile AUBERT MUKENDI

Il ya trop des "coincidences" dans sa vie** Quelqu´un qui est en mission en Afrique du Sud...pour le compte du Kasai indépendant..et qui retourne sans hésiter...á Kin devenir Commissaire Général...sorry..Nous ne pouvons que placer son nom parmis les "as" du Groupe de Binza**

POUR LA DERNIÉRE FOIS

Tous (sans exception) qui avaient acceptés d´accompagner Mobutu dans ses coups d´État....sont d´office membre du Groupe de Binza**
Troll ne peut pas faire ce travail d´établir une "liste" á votre place..Si votre intention est d´exclure Tshitshi de cette liste, les pages de l´histoire vont vous contredire..
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Message  GHOST 19/7/2015, 9:43 pm

Sad Mr Librexamen

Nous avons verifié depuis que la fille de KIBASA est "parlementaire" en Belgique et c´est le frère de Felix "JC" qui est marié avec elle**
En bref, le lien de mariage entre la famille Tshisekedi et Kibasa est verifiable..et Felix utilise ses relations avec la belle famille de son frère..
Notez qu´il ya une negociation pour réunifier l´UDPS...entre le fils Kibasa et Felix...Lol et Moleka serait chargé du processus en ce moment**

Une fois de plus, VERIFIEZ ce que vous lisez..les livres d´histoire sont disponibles sur AMAZON ** Pour complèter le saga du Groupe de Binza, mis á part Ndaywel et cie..vous retrouverez J Chomé.`.. Lol..
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L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 Empty Re: L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS

Message  ndonzwau 19/7/2015, 9:52 pm

Une parenthèse à l'adresse particulière de MM Troll et King David mais aussi à l'attention de tous à propos du Collège des Commissaires Généraux de 1960-61 et du fameux Groupe de Binza !

Comme à mes habitudes sur l'histoire de notre pays, j'aime aller directement aux sources accessibles; je me suis ainsi penché il y'a 5 ans à la collecte d'analyses plus ciblées sur ses deux organes en dehors des livres d'histoire générale du Congo...
Je n'en avais à l'époque retenu que deux, l'une écrite par un professeur des sciences politiques plutôt connu Jean Omasombo Tshonda; la deuxième par un journaliste belge flamand né au Congo et ayant couvert personnellement les premières années de notre indépendance, Walter Geerts, d'ailleurs "proche" alors de Mobutu, un livre qui traite d'une partie de l'activité du Groupe de Binza que j'ai difficilement obtenu et dont j'ai laborieusement déniché quelques traductions essentielles...

Il va sans dire que vu la nature "secrète" du groupe, témoignages ou aveux sont rares : on connait la langue de bois que Ndele avait réservée à ses interlocuteurs à Bruxelles lors de la Commission belge sur la mort de Lumumba ! Elle a eu lieu alors que les Commissaires Généraux étaient aux affaires !

Selon ces sources, en dehors de son noyau qui comprenait Joseph D MOBUTU, Justin M BOMBOKO, Victor NENDAKA, Albert NDELE, Cyrille ADOULA, Damien KANDOLO par ailleurs presque tous Membres du Collège des Commissaires Généraux (Mobutu est celui qui les nomme, Adoula qui n'en était pas était déjà un poids politique lourd et deviendra après les Commissaires un PM stable plus ou pas loin de 3 ans durant, quel exploit et quelle preuve d'efficacité pendant cette période agitée !), le Groupe de Binza ne disposait pas d'une structure formelle, le reste des membres y étaient associées de façon informelle selon  les sujets des réunions, leurs fonctions, leur notoriété et leur efficacité ! On ne peut mieux dire que les membres importants parmi les Commissaires Généraux ont à un moment donné participé à ses réunions et donc faisaient quelque part partie du Groupe !

C'était un "gouvernement parallèle" qui conduisait alors les affaires du pays et prenait les décisions importantes de l'époque !  Il a été baptisé "Groupe de Binza" non pas tant que toutes ses réunions se tenaient à Binza chez Mobutu  ou chez l'un de ses membres qui y habitait parce que certaines de leurs réunions se passaient au sein des ambassades amies mais parce que le gros de ses membres habitait Binza...

Promu par le camp occidental dont leur représentant-chef, les Etats-Unis, son objectif premier était en effet de faire barrage au communisme au Congo et leur première tâche fut d'écarter Lumumba qui représentait alors l'indépendance nationale et des tendances centrifuges proches de l'aile communiste !

Voici pour qui veut en savoir plus les deux sources importantes qui détaillent mieux leurs activités selon moi :
Jean Omasombo Tshonda. "Affaire Lumumba : Organisation et fonctionnement du Collège des Commissaires Généraux - 20 septembre 1960 — 9 février 1961 "
° http://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/comm/lmb/312_7_page_930_to_988.pdf
Walter Geerts, Binza 10. De eerste tien onafhankelijlkheidsjaren
van de Democratische Republiek Kongo, Gand, E. StoryScientia, 1970 "


Voilà chers amis; j'espère que vous serez satisfaits de mes sources et referme aussitôt la parenthèse dans ce sujet inutilement polémique à mon sens, où je n'ai aucune envie et pas le moindre intérêt de figurer !




Compatriotiquement!



# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul #
# Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #


Dernière édition par ndonzwau le 20/7/2015, 1:53 am, édité 2 fois

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Message  Libre Examen 19/7/2015, 10:27 pm

Troll a écrit:Smile AUBERT MUKENDI

Il ya trop des "coincidences" dans sa vie** Quelqu´un qui est en mission en Afrique du Sud...pour le compte du Kasai indépendant..et qui retourne sans hésiter...á Kin devenir Commissaire Général...sorry..Nous ne pouvons que placer son nom parmis les "as" du Groupe de Binza**

POUR LA DERNIÉRE FOIS

Tous (sans exception) qui avaient acceptés d´accompagner Mobutu dans ses coups d´État....sont d´office membre du Groupe de Binza**
Troll ne peut pas faire ce travail d´établir une "liste" á votre place..Si votre intention est d´exclure Tshitshi de cette liste, les pages de l´histoire vont vous contredire..

Sir Troll,

Je ne cherche à justifier qui que ce soit ou quoique ce soit, je présente sans prétention aucune, sans donner des leçons à qui que ce soit, quelques sources auxquelles tout le monde peut avoir accès, que je soumets à l'appréciation de chacun. Il appartient à chacun de se faire une idée sur le gouvernement des commissaires généraux et sur groupe de Binza et sa composition.

Je me réserve de donner mes avis plus tard sur quelques autres de vos propos.
Libre Examen
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L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 Empty Re: L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS

Message  Libre Examen 19/7/2015, 10:54 pm

Voici un autre article du journaliste congolais Bondo Nsama. D'après lui même, il a fréquenté régulièrement le groupe de Binza. Que chacun apprécie.

http://www.lephareonline.net/avec-la-disparition-de-bomboko-lokumba-groupe-de-binza-le-noyau-seteint-avec-ses-secrets-par-bondo-nsama/

Avec la disparition de Bomboko Lokumba : Groupe de Binza, le noyau s’éteint avec ses secrets (Par BONDO NSAMA)

Publié par lephare le 18 avril 2014 |  | dans Actualités, Tribune Libre | 2 Comments


bombokoGroupe de pression, lobby ou « cabinet molili » (gouvernement parallèle) : il était tout cela à la fois, ce petit cercle d’amis connu sous l’appellation de « groupe de Binza », qui a fait la pluie et le beau temps dans les premières années qui ont suivi l’accession du Congo à l’indépendance. C’était un laboratoire de stratégies politiques pour orienter l’avenir du pays dans le sens des intérêts du groupe et principalement de celui qui en était le cerveau-moteur, c’est-à-dire feu le maréchal Mobutu.

           Ce dernier avait trouvé en la tenue de la Table Ronde de Bruxelles, qui s’était achevée par la fixation des étapes conduisant à la proclamation de l’indépendance de l’ex-colonie belge le 30 juin 1960, l’occasion de se placer dans le sens de l’histoire. Les circonstances lui avaient été favorables. Plusieurs jeunes Congolais se trouvaient alors aux études dans des universités et instituts supérieurs belges. Certains d’entre eux, dont Mobutu lui-même, qui effectuait son stage de journaliste à Inforcongo à Bruxelles, avaient été enrôlés comme conseillers dans quelques délégations de partis politiques présents à ces assises.

Mobutu avait pu ainsi nouer avec les uns et les autres de fructueux contacts. Ceux-ci lui avaient permis d’une part de se faire connaître de leaders tels que Patrice-Emery Lumumba qui fera de lui son Secrétaire d’Etat à la Présidence, de l’autre, de se constituer déjà un réseau d’amitiés parmi la future élite intellectuelle, à laquelle d’ailleurs il fera appel en septembre 1960 par la mise en place du Collège des Commissaires généraux.

           C’est à partir de ce réseau que, une fois rentré au pays et l’indépendance du Congo proclamée, Mobutu, déjà au service de la C.I.A., avait mis sur pied un noyau de réflexion dont les principaux ténors, actifs sur le champ politique, étaient Cyrille Adoula, Justin Marie Bomboko et Victor Nendaka.

           Le choix porté sur les membres de ce club fermé de réflexion ne tenait évidemment pas du hasard. Il reflétait de la part de Mobutu – déjà – une ambition à peine voilée de contrôler le jeu politique et les intérêts économiques du pays. Adoula (Premier ministre de 1961 à 1964) était un syndicaliste en vue, qui avait une connaissance approfondie du monde du travail. Bomboko (ministre des Affaires étrangères dans le Collège des Commissaires généraux après l’avoir été dans le gouvernement Lumumba), détenteur d’un titre académique parmi les rares Congolais à l’époque, était un diplomate de talent. Albert Ndele (gouverneur de la Banque Centrale du Congo), économiste de premier plan, veillait sur les finances de l’Etat. Victor Nendaka était déjà le chef redouté de la Sûreté  nationale. Si redouté qu’on lui avait collé le surnom de « Oufkir » pour signifier la ressemblance de ses méthodes avec celles du tout puissant ministre marocain de l’Intérieur sous le règne de Hassan II.

           Mobutu et ses amis avaient, dès cette époque, la mainmise  sur des secteurs-clé de la nation : la sécurité du territoire (Nendaka), la diplomatie (Bomboko), l’économie et les finances (Ndele), l’emploi (Adoula) et l’armée, que Mobutu, chef d’état-major, tenait entre ses mains.

Le lieu de rencontress et de réunions de cette confrérie était généralement la résidence de Victor Nendaka à Binza-Pigeon (d’où le nom de « groupe de Binza ») et quelquefois chez Justin Marie Bomboko à Ma Campagne.

           A travers cette organisation agissant efficacement dans l’ombre, Mobutu détenait déjà en fait les leviers essentiels de la gouvernance du pays. En pleine guerre froide et sur ordre de la C.I.A., le « groupe de Binza » avait, en deux temps, réussi à se créer un champ libre pour prendre les commandes du pays. D’abord en expédiant Lumumba, taxé de communiste par les Occidentaux, à Lubumbashi où il allait être assassiné. Ensuite en faisant les yeux doux à Kasa-Vubu tout en préparant sa chute qui allait intervenir le 24 novembre 1965.

MOBUTU « L’HOMME SEUL »

           La notion que Mobutu avait du pouvoir était celle d’un pouvoir exclusif, sans partage. Et ce, indépendamment du fait que, par calcul, il se soit appuyé sur des amis ou des collègues pour parvenir à ses fins. Lecteur assidu de la biographie d’hommes illustres qui ont marqué l’histoire du monde, au premier rang desquels Machiavel, Mobutu avait toujours pris soin, dans un premier temps, de manœuvrer dans un esprit d’équipe. Puis, une fois son ambition accomplie, de se débarrasser et d’éloigner petit à petit de son entourage ses camarades d’hier. Sans cependant les oublier totalement, puisqu’il les aidait indirectement à ne pas tomber dans la misère.

Dans l’entendement de Mobutu, l’exercice du pouvoir au sommet de l’Etat n’allait pas de pair avec l’idée d’un triumvirat ou de toute autre forme de collégialité.

           En 1965, il formait à la tête de l’Exécutif un duo  avec le colonel Léonard Mulamba, lequel jouissait par ailleurs d’un grand prestige au sein de l’armée. Ce dernier n’avait  gouverné que pendant un an (de novembre 1965 à octobre 1966) avant d’être relégué dans l’anonymat.

           Quant aux autres co-auteurs du coup d’Etat de 1965, personne n’a été autorisé à se croire ou à agir comme l’égal de Mobutu. Tandis que chacun de ses vieux amis du « groupe de Binza » a connu ses moments de disgrâce pour diverses raisons, certains allant même jusqu’à connaître la prison.

DERNIERE RENCONTRE A KAWELE

           Après la disparition précoce de Cyrille Adoula et le départ en exil d’Albert Ndele pour fuir la colère de Mobutu, il n’était resté que Victor Nendaka et Justin Marie Bomboko pour entretenir le souvenir du « groupe de Binza », lequel avait totalement perdu de son utilité auprès de Mobutu.

           L’avènement de la démocratie à la suite du discours présidentiel du 24 novembre 1990 a élargi davantage le fossé qui s’était physiquement créé entre feu le Maréchal et ses deux vieux amis. Il leur était devenu impossible de joindre directement Mobutu comme par le passé, surtout lorsque ce dernier s’était retranché dans ses domaines de Gbado-Lite et de Kawele.

           Dans ces conditions, ils n’avaient de chance de rencontrer Mobutu qu’en recourant aux services d’intermédiaires qui avaient alors l’accès facile auprès du Président. C’est notamment le rôle que mon ami Tshimbombo Mukuna et moi avions eu à jouer en leur faveur.

           Dans le cas de Victor Nendaka, c’est Tshimbombo, Conseiller politique du chef de l’Etat, que ce dernier avait sollicité pour lui obtenir un rendez-vous avec Mobutu. C’est alors que Tshimbombo m’avait prié de me joindre à lui pour qu’ensemble nous conduisions le vieux « Oufkir » auprès du Président.

           Après avoir obtenu au téléphone l’accord de Mobutu, nous avions volé nuitamment, nous trois, à bord d’un appareil de la compagnie d’aviation dont Tshimbombo était propriétaire, de Kinshasa à Gbado. A plusieurs reprises durant le vol, papa Nendaka, inquiet, n’avait cessé de nous demander si réellement le Président allait accepter de le recevoir. Nous faisions tout pour le rassurer à ce sujet.

           Le lendemain de notre arrivée à Gbado, nous nous étions rendus par route à Kawele. Le Président avait reçu son vieil ami d’abord à déjeuner la journée, puis le soir à diner au cours duquel ils étaient restés seuls de 21h à 02h du matin.

           Il va de soi que pendant tout le temps qu’avait duré leur tête-à-tête, ils avaient dû se dire beaucoup de choses. Mais, lorsque dans l’avion du retour à Kinshasa j’avais, en tant que journaliste, essayé de tirer les vers du nez de papa Nendaka sur le contenu de ses entretiens avec Mobutu, il s’était refusé à satisfaire ma curiosité, se contentant de m’indiquer qu’ils avaient parlé de tout depuis le début de leur amitié.

           En ce qui concerne Bomboko, c’est le même scénario qui s’était répété. J’avais soupçonné papa Nendaka de le lui avoir suggéré.  A son tour, il avait contacté Tshimbombo pour que ce dernier l’amène auprès du Président. Tshimbombo m’avait de nouveau approché pour me demander de m’associer à lui pour entreprendre ensemble la démarche auprès de Mobutu. Nous avions sollicité au téléphone l’avis préalable du Maréchal et, une fois acquis son consentement, nous avions également volé la nuit jusqu’à Gbado et, de là, nous avions emprunté la route le lendemain pour Kawele où le Président et son hôte avaient dîné ensemble et poursuivi leur conversation jusque 03h du matin.

           Comme je l’avais fait avec papa Nendaka en avion durant le trajet retour, j’avais essayé de faire parler le patriarche Bomboko sur ses échanges avec le Président, mais il était resté muet.

           Quelque temps après, mon instinct de journaliste m’avait obligé, à ce sujet, de me tourner vers le Président lui-même. Seul, cette fois-là, je m’étais rendu à Kawele et j’avais interrogé le Maréchal sur le contenu de ses longs entretiens avec respectivement Nendaka et Bomboko.

Tout ce que le Président avait pu me dire, c’est qu’ils avaient passé en revue leur passé commun. Avant de regretter la disparition de Bokana W’Ondangela qui, avait-il précisé, avait été chargé de conserver ses archives personnelles portant sur l’histoire du Congo allant de la guerre froide Est-Ouest avant les indépendances africaines jusqu’à la période post-perestroïka.

           Aujourd’hui, force est de constater que du noyau dur du « groupe de Binza », il ne reste plus personne en vie. Mobutu a été le premier à quitter ce monde. Papa Nendaka a suivi et, maintenant, c’est le tour du patriarche  Bomboko.



           Nendaka et Bomboko n’avaient pas voulu me confier quoi que ce soit sur l’histoire du Congo que l’un et l’autre avaient longuement évoquée avec Mobutu en 1996. Mobutu lui-même m’avait fait comprendre à demi-mot que j’aurais pu en savoir beaucoup à travers ses archives … à jamais perdues avec la disparition tragique de Bokana qui en avait été le gardien. Ils s’en sont allés l’un après l’autre, en emportant tous leurs secrets.

Dès lors, à moins que d’autres que moi, Congolais ou étrangers, aient eu la chance de recueillir de ces trois figures marquantes du « groupe de Binza » des confidences que je n’avais pas pu leur arracher, je crains fort que la vraie histoire du Congo indépendant en cette période de la guerre froide ne soit probablement jamais connue. Dommage !

Bondo Nsama
Libre Examen
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L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 Empty Re: L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS

Message  ndonzwau 20/7/2015, 12:29 am

PS

"(...)II. GROUPE DE BINZA : UNE STRUCTURE OÙ SE REJOIGNENT LES POUVOIRS DE LÉOPOLDVILLE

Le Collège des Commissaires généraux n’avait pas inté- gré les trois personnes désignées au Katanga conviées à rejoindre Léopoldville (R.1, p.2). Aussi, certains membres du Collège (dont son président Bomboko et son vice président Ndele) faisaient-ils partie d’une structure parallèle informelle mieux informée et intégrée dans le déroulement des événements du Congo. Il s’agit du « Groupe de Binza », du nom _____________
(22) La presse belge, écrite et parlée, avait mené une campagne anti-Lumumba qui a « contaminé » en grande partie l’opinion internationale (cfr le rapport de J. C. Weregemere sur le voyage de Lumumba aux USA fi juillet 1960; Voir notre rapport d’octobre 2000, pp. 26- 31.

d’un quartier résidentiel de Léopoldville (23). Il s’agit d’un sujet sur lequel les informations sont rares, les témoins-acteurs se sont toujours gardés d’en parler. Divers travaux importants sur la crise congolaise l’évoquent, sans le décortiquer.

a) Origine du Groupe de Binza

Il n’existe à ce jour qu’une étude connue sur le Groupe de Binza, celle de Walter Geerts (24). Mais celle-ci ne traite du sujet qu’à partir de mars-avril 1961, c’est-à-dire après l’assassinat de Lumumba. Pourtant, ce groupe avait commencé à fonctionner dès les premières semaines de l’Indépendance du Congo. Voici un témoignage de Serge Michel:
« (...) Holden Roberto confiait tout à Fanon et quand ils sont arrivés, moi je ne savais pas très bien, je savais qu’il se passait beaucoup de choses à l’ambassade de Tunisie, mais je n’étais pas au courant jusqu’à ce point-là et là Fanon me dit : « Serge, laisse tomber Lumumba, passe pour Kasa Vubu » devant Yazid et Omar Ousedik. Alors je lui dis : « Je m’excuse, mais je voudrais quand même que tu t’expliques ». « Écoute, il est cuit, il est grillé, il n’en a plus pour longtemps, n’oublie pas que tu représentes surtout l’Algérie ici, et que bon, tu es attaché de presse de Lumumba, c’est entendu, mais n’oublie jamais que tu es ici au titre de la coopération fraternelle inter africaine et que tu es d’abord FLN. ». Bon, moi, évidemment, je pose la question au vrai responsable, parce que Fanon n’était pas responsable, qui était Yazid, et je lui pose la question. Il me dit « Oh, écoute, sois prudent. Sois prudent, mais je n’ai pas de conseil à te donner. Tu vois, du calme, mais t’emballe pas et sois prudent, c’est tout ce que je peux te dire. ». Et ça se passait, ils sont arrivés vers le 20, un peu avant le 20 août, donc les jeux étaient déjà faits. Et là je veux quand même en savoir plus, j’ai des doutes. Et il me dit : « Écoute, il y a un groupe qui travaille très fort et qui sont des gens sérieux et qui travaillent au Groupe de Binza (...) » (25).

À ses débuts, les rencontres du Groupe de Binza se tiennent plus dans les Ambassades. À ce sujet, encore un témoignage de Serge Michel :
« (...) Fanon me disant : « J’ai confiance en lui, tu peux marcher avec Holden et tu peux tout savoir. ». Et c’est comme ça que par la suite je l’ai su et les réunions, pour plus de sûreté, se déroulaient à l’Ambassade de Tunisie, pas toujours, parce que c’était pas toujours nécessaire d’aller à l’Ambassade de Tunisie mais quand la réunion était importante et réclamant certaine sécurité, certains secrets, etc, mais aussi la collaboration et l’appui de l’étranger, Tunis c’était une courroie de transmission, et j’ai eu la confirmation quand j’ai fait le discours de la conférence (panafricaine), Habib Bourguiba junior était fou furieux et le soir au restaurant s’approche de moi et me dit : « Ah bravo ton discours, c’est papa qui va être content. » (26).
_____________
(23) Le « Groupe de Binza » c’est-à-dire le groupe de Congolais qui vont « organiser » le pouvoir en s’opposant et succédant à Lumumba n’est pas le même qu’un autre regroupement antérieur du même nom qui avait fonctionné à l’époque coloniale en comptant des Européens parmi ses membres.
(24) Walter Geerts, Binza 10. De eerste tien onafhankelijlkheidsjaren van de Democratische Republiek Kongo, Gand, E. StoryScientia, 1970. ( 25) Cfr. R.2, p.55 ( 26) Cfr. R.2, p.56.


« (...) L’ambassade de Tunisie entretenait les meilleurs rapports avec Adoula, d’abord Adoula et puis Kasa Vubu et Iléo, etc. Les Marocains, eux c’était assez différent, çà se passait par l’intermédiaire du général Kettani. Kettani, qui était, en fait, un général français et qui en tant que général, âgé déjà, était le plus haut gradé dans l’armée marocaine. Il avait quitté depuis très peu de temps l’armée française et le général Kettani s’est retrouvé chef des casques bleus au Congo, avec entre autres missions de former l’armée congolaise, c’est-à- dire de partir de la Force Publique et d’en faire une armée et pour ce travail Lumumba avait délégué Mobutu, qui était secrétaire d’État à la Défense Nationale, puisque Lumumba en était le ministre. Lumumba était premier ministre et ministre de la Défense Nationale entre autres, Mobutu était secrétaire d’État et était en rapport quotidien avec Kettani. Il est particulièrement intéressant de voir le chemin rapidement parcouru par Mobutu qui, au moment du premier coup d’État au début septembre 1960, fait son premier coup d’État toujours accompagné d’un capitaine des transmissions de l’armée marocaine, un officier marocain qui lui-même évidemment met son unité et ses moyens à la disposition de Mobutu » (27).

b) Identification des membres et fonctionnement du Groupe de Binza

Les Commissaires généraux F. Kazadi et J. Mukamba qui se chargèrent d’escorter Lumumba, Okito et Mpolo de l’escale de Moanda pour la poursuite du trajet vers la mort ne font pas directement partie du Groupe de Binza. Comme d’autres personnes encore (Nussbaumer, Iléo ...), ils étaient associés à certaines rencontres du Groupe afin de remplir l’une ou l’autre mission. Informel et non structuré, le Groupe de Binza n’était composé jusqu’à la période où intervient l’assassinat de Patrice Lumumba que des six membres effectifs, affirme André Lahaye. Il s’agit de Joseph Mobutu, Victor Nendaka, Albert Ndele, Cyrille Adoula, Justin Bomboko et Damien Kandolo. Toutes ces personnes habitaient le quartier de Binza, sauf les deux dernières citées. C’est le manque d’efficacité des structures de pouvoir et de la classe politique, la faiblesse de l’administration qui entraîne un regroupement de personnes intégrées à des réseaux (rapport avec la Sûreté, les services occidentaux ...) où se prennent et/ou peuvent se prendre quelques décisions. Les membres du Groupe se cooptent ou sont cooptés en tenant compte de leur expérience dans les partis politiques et sur base du déroulement de la situation. Un critère important qui unit ces gens est aussi leur complémentarité, leur appartenance à des réseaux plus ou moins différents de pouvoir avant, espèrent-ils, d’arriver à le contrôler réellement. En « excluant » d’incorporer directement Kasa Vubu, par exemple, ce groupe paraît être créé « pour faire pièce à la tendance des leaders du Mouvement National Congolais ». Dans le passé très récent, quatre membres de son noyau (Mobutu, Kandolo, Nendaka et Adoula) ont côtoyé Lumumba : Adoula et Nendaka ont été ses adjoints dans le parti et Mobutu et Kandolo dans ses cabinets. Ce qui fait qu’ils peuvent estimer bien le connaître.
_____________
(27) Cfr. R.2, p.52.

Procéder à l’identification des membres et à l’étude du fonctionnement du Groupe de Binza qui ressemble à un puzzle peut aider à comprendre la « crise congolaise », les raisons de l’efficacité de cette association sur le terrain.

i) Identification des membres

1. Justin Bomboko : Il est le chef de la diplomatie dans le Gouvernement Lumumba comme dans le Collège des Commissaires généraux, en plus de sa charge de Président. Dans le Groupe de Binza, il est celui qui peut tenir tête à Lumumba dans les discussions au parlement (il a été élu député). Il a de l’audace et ses entrées dans les milieux occidentaux. Ses discussions avec le représentant de l’ONU au Congo, M. Dayal, qu’il engueulait parfois, montrent combien il pouvait s’imposer, même si, par son comportement, l’homme reste un « grand étudiant », irrespectueux du temps et très occupé par ses conquêtes féminines.

2. Albert Ndele : Il est proche de Kasa Vubu et de l’Abako. Il semble avoir été préparé, dès la conférence de la Table Ronde économique d’avril-mai 1960, à prendre la direction des finances du Congo (28). Une fois que les résultats des élections de mai furent connus, André Mandi parlait à Lumumba de Ndele dans la lettre manuscrite dont une partie est citée ci-dessus.
« (...) Je t’entretiendrai plus spécialement du cas de M. Albert Ndele. Celui-ci s’est conduit très maladroitement; il est le collaborateur le plus direct des milieux financiers et de l’Administration. Il ne faut pas accepter sa candidature au poste de direction de cette société car, ce jeune homme nous a déçus tous. Il vient spécialement à Léo pour essayer de t’avoir et surtout t’influencer alors qu’ici sa conduite nous a découragés. Il faudra exiger que un de tes collaborateurs de confiance soit à la tête de cette Banque quitte à ce qu’il soit entouré des conseillers que vous pouvez choisir.
D’autre part, Albert défend maintenant Kasa Vubu. Et de ce fait il a tout arrangé avec ce dernier pour désigner des gens de droite à la Banque. Comme Mobutu pourra te l’apprendre, Albert Ndele a mené une campagne anti-Lumumba quelque chose d’incroyable. En conséquence, il ne faudra rien accepter des propositions qu’il te fera, elles sont toutes intentionnées et tout cela est conçu pour t’écarter, toi et tes collaborateurs aux postes clés de l’Administration du Congo. Je me suis moi-même insurgé contre ces manœuvres au ministère, d’ailleurs Mobutu te dira le tout de vive voix. Il faudra te méfier systématiquement de Ndele car c’est un mauvais gar- çon, il ne vise que l’intérêt des gens de droite et il est corrompu complètement. Le seul jeune homme qui s’est tenu un peu à l’écart de toutes ces tractations c’est Loliki Evariste.
Une autre chose est la création de cette fameuse Société de développement. À franchement parlé, cette société est du néocolonialisme malgré les aspects flatteurs qu’elle présente. À mon avis, il faut purement et simplement rejeter la dite Société, toujours, Albert Ndele a essayé de tout manager pour que la direction de cette société soit mise entre les mains des collaborationnistes. Il y a donc lieu de ne pas accepter la création de la dite Société. D’ailleurs, plusieurs nominations viennent de vous être proposées au Collège Exécutif Général, la
_____________
(28) Ndele (re)trouve ce poste dès que Lumumba a été mis à l’écart dès septembre 1960.

plupart de ces nominations sont partisanes et l’Administration a essayé tout simplement de placer les gens qu’elle sait qu’ils défendent une thèse belge.
De toutes façons, j’ai demandé à ce que Mobutu t’entretienne de tous ces problèmes. Je ne suis pas venu moi-même parce que je suis en plein examen.
Voici encore un autre aspect du problème. Le ministère du Congo est en train de tout arranger pour nommer comme stagiaires diplomates des gens qui sont strictement à sa solde. Je suis allé protesté au cabinet du ministère pour cette manœuvre et comme ils avaient peur que je dénonce cette manœuvre ils ont accepté ma candidature. Il s’agit de tout faire pour que les postes les plus importants soient occupés par des nationalistes. Il y a donc lieu de surveiller le télégramme qu’ils ont envoyé au Collège Exécutif pour mon cas et de faire procéder de toute urgence à trouver une solution. Voici le numéro de ce Télex : n° 23508/cab. qui est parti le 8 juin 1960. C’est le seul moyen de sauver le Parti MNC. Il faut que votre Œil soit partout et surtout aux nœuds des problèmes.

Il faut demander tous les renseignements à Mobutu. C’est moi-même qui ai exigé pour qu’il accompagne Ndele et les autres et cela afin de déjouer ses manœuvres et de te mettre au courant de son attitude ainsi que celles des autres. Si tu as strictement besoin de moi il suffit de m’envoyer un télé- gramme. Voici mon adresse : André Mandi, 39 avenue BrillatSavarin. Il faut lutter Patrice car, c’est pour sauver le Pays et tu es le seul qui comprends.
Pour finir, j’aimerais t’entretenir brièvement d’un jeune homme que je trouve très bien. Il est dynamique et très capable. Il est nationaliste: c’est M. Lumbala. Ce jeune homme est le seul avec Mobutu et moi-même qui te défendons. Tous les autres essaient plutôt de défendre Kasa Vubu ou M. Kalonji à la tête de l’État. À ce propos, Albert Ndele a tout arrangé pour que l’on porte Kasa Vubu à la tête de l’État. Il vient à Léo pour justement essayer de contacter les autres partis pour les amener à faire un front anti-Lumumba.
Donc
1° méfiance à l’égard d’Albert Ndele; rejette toutes les propositions faites à son nom car il est collaborationniste et surtout il s’est montré ici anti-Lumumba.
2° rejette la Société de Développement car, c’est du néocolonialisme. N’accepte rien de cette société à moins d’y placer à sa tête des gens qui sont nationalistes.
Courage, courage Patrice.
Bien à toi (Sé) Mandi. » (29).


Ndele a donc intégré des réseaux avant de retourner au Congo; il a gardé des attaches avec ses professeurs et/ou amis qui continuent à interférer dans son action politique. En témoigne une longue lettre du 10 décembre 1960 de E. De Jonghe (30), à ce moment conseiller près le Cabinet du Premier ministre de la Belgique, qui aborde les principaux problèmes politiques entre les Congo et la Belgique. D’entrée, celle-ci commence par :
« Monsieur le Vice-Président, Puis-je me prévaloir des relations cordiales que nous avons toujours entretenues pour écrire des choses du Congo. Je le
_____________
(29) Cfr. R.2., pp. 23-24.
(30) Cfr R.1, pp. 40-42.


ferai d’une façon claire et directe et sans intention aucune de vous attirer dans un quelconque imbroglio para-diplomatique. Mon seul but est de rendre service à mon pays et d’aider ceux de mes anciens étudiants congolais dont je suis fier et que je considère comme des grands patriotes qui méritent bien de leur patrie en ce moment. Je tiens tout particulièrement à vous féliciter personnellement de votre conduite courageuse et même héroïque dans la période difficile que traverse votre beau pays (...). ».

Est-ce à cause de cette lettre ou d’autres interférences du même genre, le communiqué du Collège dénonçant les pouvoirs belges (gouvernement et monarchie), qui devait paraî- tre à Léopoldville le même 10 décembre, ne sera pas diffusé. La lettre de De Jonghe répondait exactement au contenu du communiqué « annulé » (31).

3. Cyrille Adoula : Pendant la colonisation, il a été employé dans le privé et, puis devient commis à la Banque centrale du Congo, président de la FGTB/Congo et membre de l’Association des anciens élèves des Pères de Scheut (Adapes). Divers témoignages le présentent comme un homme raisonné mais peu sûr de lui-même. « La Libre Belgique » du 10 février 1961 dit de lui : « (…) est l’un des hommes les plus brillants de la politique congolaise. Il fut formé à l’école du syndicalisme marxiste, mais a su se détacher de la théorie pour aborder les vrais problèmes du Congo, et s’est rangé résolument du côté de Kasa Vubu. ».
Serge Michel parle des soutiens extérieurs dont bénéficiait Adoula :
« (...) les Marocains, pour Adoula, étaient placés en second, c’étaient les Tunisiens qui avaient le premier rôle. Pour une raison très simple; c’est que l’un des meilleurs amis d’Habib Bachour, le chef des syndicats tunisiens, de l’époque, était Erving Brown. Erving Brown était le secrétaire gé- néral adjoint de l’AFLCIO, syndicat des États-Unis. (...) Il est resté très longtemps Secrétaire général adjoint et trésorier et il était évidemment, il avait un poste de responsabilité très élevé dans la CISL. C’était en même temps l’agent responsable de la CIA pour l’Afrique du Nord et qui, en 1960, en a profité pour s’infiltrer au (...) Congo.(....).
J’ai attendu un peu, un peu puis finalement Mobutu voulait me tuer avec Félix Moumié, je me suis réfugié à l’Ambassade de Guinée, de Guinée-Conakry, évidemment, il n’y en avait qu’une. Et puis un message est arrivé du gouvernement provisoire à Tunis, m’ordonnant de me réfugier à l’Ambassade de Tunisie, parce qu’ils disposaient d’une radio très forte grâce à laquelle je pouvais être en rapport avec eux. Alors j’ai traversé la rue parce que l’Ambassade se trouvait face à face, à peu de chose près et je me suis réfugié à l’Ambassade de Tunisie où je suis resté jusqu’à mon départ et là j’ai assisté à des choses. Fatalement, parce que l’ambassade était toute petite d’abord, et que j’habitais dedans et que Habib Bourguiba était parti et qu’il ne restait plus que Mestri. Mestri qui était un type en début de carrière, il faisait donc des erreurs me demandait des conseils et puis, en me demandant des conseils, il m’apprenait pas mal des choses. Il m’a appris les rapports privilégiés avec Mobutu, à partir du coup d’État, et puis l’effort qu’il faisait, lui, pour regrouper ses hommes, en
_____________
(31) Cfr. R.1., pp. 39-40

particulier Adoula, etc, sur lesquels misaient non seulement la CISL, non seulement la Tunisie, mais aussi les Américains. ». (32).


4. Joseph Mobutu :
« (...) L’Europe étant carrément pour Adoula. Ils avaient encore un peu peur de Mobutu, qu’ils connaissaient très peu, puisque Mobutu à l’époque (août et début septembre 1960) jouait double jeu. Il était en permanence avec Kettani mais il venait deux fois par jour nous voir (Cabinet Lumumba). Et très souvent le soir on le voyait et il restait à traîner une heure comme çà à boire du champagne, du whisky, beaucoup de whisky » (33).

5. Damien Kandolo : Au départ, c’est lui l’araignée qui tisse la toile du Groupe de Binza. Il n’est pas universitaire. Il fait partie du Collège, où il occupe le poste de commissaire (adjoint) à l’Intérieur. Il est reconnu comme un administratif efficace. Il est devenu chef de cabinet de Lumumba et assure le secrétariat du conseil des ministres de son gouvernement. Il est proche de Ndele pour avoir payé une partie de ses études [ses origines — son père est tetela, sa mère mongandja d’Isiro (Province Orientale), il est né à Boma où il passe une bonne partie de son enfance — et les relations de sa femme, qui est apparentée à Kasa Vubu, font que Kandolo s’ouvre plusieurs portes à la fois]. Kandolo a des liens avec Cyrille Adoula : tous deux ont été des leaders syndicaux importants, l’un à l’APIC, l’autre dans le mouvement syndical socialiste (FGTB). Kandolo et Adoula sont fort liés à André Lahaye. Kandolo et Mobutu se sont rapprochés dans le cabinet Lumumba où ils ont constitué la tendance modérée et/ou espionne opposée à celle de Mpolo, Gizenga et Lumbala. Voici un témoignage de Serge Michel :
« (...) J’ai assisté plusieurs fois à un Conseil des ministres. Au Conseil des ministres, en fait, il y avait Lumumba qui parlait et puis quelques autres qui plaçaient quelque fois leur petit couplet, mais le travail véritable se faisait entièrement dans le bureau de Lumumba qui était situé par Kandolo. Les ministres avaient beaucoup plus de contact avec Kandolo(...). » (34).
Au cabinet Lumumba, Kandolo était généralement le premier à arriver (vers 7h1/2) et le dernier à quitter (rarement avant 18 heures) son bureau en face de la résidence et du bureau de Lumumba; il était au courant de tout ce qui s’y déroulait. Pour certains projets, dit Serge Michel, Kandolo insistait pour que Lumumba le « laisse travailler » (35).

6. Victor Nendaka : Sans bénéficier d’une parole aisée ou d’un charisme politique évident, il sait tisser dans l’ombre des réseaux et contrôler des situations. Il su, sans avoir occupé auparavant un quelconque poste dans le parti de Lumumba, reprendre en mains le MNC au moment où son leader était en prison à Stanleyville, le conduire aux élections de décembre 1959, organiser un congrès à Bukavu et y imposer la manière de voir de Lumumba (qui finira par être libéré et par participer à la Conférence de la Table Ronde Politique de
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(32) Cfr. R.2, pp. 53-54 et pp. 56-57.
(33) Cfr. R.2, p.53.
(34) Cfr. R.2, pp. 59-60. (35) Cfr. R.2, PP. 64-66.


Bruxelles). Aux dires de témoins, Nendaka se faisait écouter par Lumumba, alors que ni Iléo, ni Diomi ou Ngalula n’ont réussi à tempérer les ardeurs du MNC unitaire créé au mois d’octobre 1958. Si Nendaka, Mobutu et Bomboko connaissaient bien Léopoldville, les deux derniers cités savaient aussi se débrouiller dans les arcanes de la vie bruxelloise pour y avoir passé de longs séjours.
Nendaka avait des contacts avec des réseaux de Sûreté extérieurs qui allaient jusqu’à mettre à sa disposition des agents (36).
À noter que tous ces personnages congolais étaient connus des services de la Sûreté coloniale qui était parvenue à les utiliser comme indicateurs en leur octroyant un peu d’argent pour arrondir leurs revenus modestes (37).

ii) fonctionnement du Groupe de Binza

Le Groupe de Binza représente une génération politique plus qu’un groupe soudé d’abord par des liens ethniques ou régionaux. Il influence les décisions qui se prennent dans les diverses structures formelles du pouvoir, parce qu’il contrôle un réseau de relations qui s’étend sur tout le pays. Du Katanga par exemple, Victor Nendaka nous dit qu’il savait tout ce qui se faisait à travers la personne de Floribert Kasongo, commissaire principal à la Sûreté de l’État du Katanga (38). Cette influence du Groupe de Binza, transparaît dans le comportement des Commissaires généraux : ceux-ci se font une spécialité des prises de décisions qui n’ont aucun impact, aussi longtemps que Ndele et, surtout Bomboko ne s’impliquent pas.
Au départ, c’est Kandolo le véritable chef de cette équipe. Mais à partir de septembre 1960, Mobutu commence à gagner de l’importance au sein du Groupe de Binza. Il consolide rapidement sa position, exploitant la situation d’insécurité créée par les diverses bandes de partisans des acteurs politiques qui s’affrontent, et la menace que constitue l’armée, depuis la mutinerie de juillet (qui a révélé combien les politiques sont fragiles).
Comment va-t-il opérer ? D’abord, il s’allie dès le départ plusieurs militaires qui présentent des signes, qui ont un poids sur leurs troupes. Car, si Mobutu était certes militaire, il ne paraît pas connaître, d’après divers témoignages recoupés, grand chose à l’armée; il a davantage l’expérience de l’administration militaire (formation de sergent-comptable) et du journalisme, où il s’est fait l’homme de Davister. Mais intelligent et rusé, il va s’appuyer sur des alliés comme Tshatshi ou Boboso, qui sont des « soldats brutes », s’entourer de conseillers étrangers instruits, comme Marlière et Kettani. Au moment où il apprend à contrôler le terrain militaire, il temporise du côté politique en alternant blocages et ouvertures face aux initiatives, soit du Collège des Commissaires généraux,
_____________
(36) Cfr. R.2, p. 57.
( 37) Pour les biographies des membres du Groupe de Binza, des Commissaires Généraux et tous autres acteurs congolais connus, impliqués dans l’affaire Lumumba, voir R.1 pp. 9-29 et R.2 pp. 5-21.
( 38) Voir Notre rapport d’avril 2001, sur « La Sûreté au Katanga pendant la période où intervient l’exécution de Lumumba : Recueil des documents », p. 8.


soit de ses autres collègues du Groupe de Binza. En voici quelques exemples :
Le Commissaire Ngwete déclare lors de la réunion du Collège de 24 septembre : « (...) Le Colonel Mobutu ne sait pas encore ce qu’il veut faire. ».
Télégramme (n° 693) du 20 octobre 1960 du Consulat de Belgique à Brazzaville au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles :
« J’ai reçu information suivante de Lahaye pour ministère des Affaires africaines et Caeymax : Citation : sur intervention commissaire Général intérieur, au cours nuit hier, plusieurs opérations gendarmerie ont eu lieu. Notamment Sendwe Jason fut arrêté ainsi que Kashamura (...). Mobutu donna ordre libérer intéressés. Ceci a provoqué grand désappointement Commissaires Généraux. Interventions énergiques en cours auprès Bomboko. Tshimanga serait aussi libéré. Ce renseignement non recoupé cependant les interventions du Colonel Mobutu si elles perdurent rendront pays ingouvernable et redressement espéré impossible. Fin citation. Sé/Dupret ».
Télégramme du 1 décembre 1960 de l’Ambassade de à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles; à reproduire au ministre des Affaires Africaines et caeymax
« e070/a communique à crokart qui m’informe : 1. attire votre attention sur gravité causé situation provoquée par évasion Lumumba. Désorganisation administrative congolaise et inertie Mobutu gênent mesures coordonnées pour intercepter Lumumba en route vers Stan. Malgré multiples efforts déployés le 30 par Divers Commissaires Mobutu n’a pu être touché. (...) Sé/Rothschild ».
Mobutu, un mungala (ethnie Ngbandi) de la Province de l’Équateur, est tout le contraire d’un Bolikango. Celui-ci, malgré son influence sur les Bangala, est resté l’instituteur s’attendant à ce que les jeunes lui obéissent et le reconnaissent comme « l’ancien ». C’est le modèle des missionnaires qui l’ont formé. Sa volonté de rapprochement avec Lumumba, qu’il estimait politiquement affaibli après son arrestation, finit par le faire éjecter du réseau de soutien financier belge et éloigner des partisans du Groupe de Binza. Iléo — aussi un originaire de la Province de l’Équateur, mais de la partie sud comme Bomboko, ethnie Mongo — est un anti-Lumumba depuis la crise du MNC en juillet 1959 mais il n’est pas efficace politiquement. La constitution de son gouvernement en septembre 1960 a été laborieuse, contrastant avec la détermination et la vivacité qu’avait montrées Lumumba.

À partir d’octobre, les rencontres du Groupe de Binza se tiendront plus souvent chez Mobutu parce qu’il dispose de l’espace nécessaire (l’ancienne villa du colonel Vandewalle), mais aussi parce que l’hôte « contrôlant » l’armée, le lieu rassure les membres du groupe. Mobutu prend son temps pour acquérir de l’expérience : il tarde à prendre position, il soupèse ses décisions. On l’a vu « pousser » à faire un coup d’État en septembre et, puis, pavoisant devant un Lumumba maltraité à sa résidence le 2 décembre 1960. Il s’agit pour lui d’un geste qui affirme son courage (39) et lui attire plus d’estime voire de crainte de la part des anti-Lumumba et mêmes des partisans de ce dernier. Avec ce Mobutu, on aurait bientôt affaire à l’homme fort « au geste viril » souhaité par d’aucuns dont le Professeur à l’Université de Liège, Marcel De Corte (40). Il commence à se construire, à donner preuves de son efficacité dans le contrôle de la situation (41).

Sans lui porter beaucoup d’estime, le Groupe de Binza, qui a lui-même besoin d’une cohésion politique, s’appuie sur Kasa Vubu comme symbole de la légalité contre Lumumba. Kasa Vubu n’a pas les qualités d’un chef, mais il souhaitait comme Lumumba, incarner tout le pouvoir. Pour effacer Lumumba qu’il ne peut avoir l’illusion de contrôler, Kasa Vubu ne sait trop que faire. Le Groupe de Binza et les adversaires de Lumumba, dit Lahaye, mais aussi Nendaka, étaient conscients qu’il fallait aiguillonner Kasa Vubu et essayer de le forcer à agir. Alors que les membres du Groupe de Binza, affirment Lahaye et Cardoso (un autre porte parole du Collège des Commissaires généraux), savaient que Lumumba n’était réellement pas communiste, Kasa Vubu, lui, naïf, était convaincu.

Sur cet aspect, comment le Groupe de Binza apprécie-t-il Lumumba ? Selon Lahaye, Nendaka et Cardoso, interrogés par nous, plusieurs de ses membres approuvent la position de Lumumba, mais n’apprécient pas le moment où — et la manière dont — il l’exprime. Pour le discours du 30 juin, Lahaye affirme : « Ils ne s’attendaient pas à un tel discours ce jour là; peut être l’ont-ils apprécié après ».
Victor Nendaka dans une interview filmée « reconnaît qu’il est pour quelque chose » dans l’affaire Lumumba, mais limite son rôle à celui d’un fonctionnaire qui reçoit des ordres. Le Groupe de Binza paraît cependant s’être pleinement engagé dans cette affaire. Alfred Cahen ajoute : « avec l’encouragement de pas mal d’autres ».
Télégramme du 18 janvier 1961 de l’Ambassade de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles; à reproduire pour le ministre des Affaires Africaines « Marlière communique : début citation : Mobutu ne peut pas quitter Léopoldville actuellement. Accord avec Bomboko, il a désigné Marlière pour le représenter avec tous pouvoirs militaires à conférence Elisabethville (...).
_____________
(39) Serge Michel, qui est engagé par Lumumba lors de son voyage à Tunis le 4 août 1960, raconte dans une interview accordée à Jean Doneux à Bruxelles le 15 janvier 1981 que Mobutu était ivre mort après son coup d’État et sa conférence de presse. « Il avait vidé une bouteille de whisky à la conférence de presse».
( 40) Cfr. La Libre Belgique, été ( ?), 1960
( 41) Cfr. F. Monheim, Mbutu l’homme seul, Bruxelles, éd. Actuel, 1962.


Sé/Dupret ».

Télégramme du 25 janvier 1961 de l’Ambassade de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires Etrangères à Bruxelles; à reproduire au ministre des Affaires Africaines et Caeymax :
« Lahaye me communique: au cours d’une réunion du 24 (Janvier) courant groupant Bomboko, Mobutu, Kazadi, Kandolo, Delvaux, Nendaka, Adoula, Lahaye, Marlière et Denis la coopération militaire entre le Katanga, le Sud-Kasaï et le gouvernement central Léopoldville a été longuement discutée (...). Le texte n’a pas été approuvé tant par Bomboko que par Mobutu. Selon eux, le texte marque une égalité entre Kasa Vubu, Tshombe et Kalonji et reconnaît implicitement la sécession du Katanga. Bomboko affirma que si ce texte était connu, d’autres scissions notamment de l’Équateur apparaî- traient aussitôt et que la publication donnerait un atout majeur à la propagande lumumbiste axée sur unité du Congo. ».(...)"
° http://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/comm/lmb/312_7_page_930_to_988.pdf



Compatriotiquemnt!


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul #
# Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #


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Message  Libre Examen 20/7/2015, 6:39 am

Troll a écrit:[...]
¤ Tshitshi et Liahu, deux des fondateurs de l´UDPS étaient membres du Groupe de Binza..¤¤ Tshitshi qui traitait Lumumba de "crapeau"** porte bien une part de responsabilité de son assassinat et de l´exil de sa famille en Egypte**


Sir Troll,

Etienne Tshisekedi aurait-il commis un crime pour avoir traité Patrice Lumumba de crapaud ? Et Serait-ce pour ça qu'il porterait une responsabilité dans l'assassinat de Patrice et de l'exil de la famille de Patrice Lumumba en exil ? Sir Troll, veuillez bien noter que vous êtes libre de croire à ce que vous voulez croire mais ça n'en fait pas une vérité.

Je voudrai une fois de plus répondre haut et fort au crime qu'on attribue à Etienne Tshisekedi pour avoir traité Patrice Lumumba de crapaud.

Etienne Tshisekedi est muluba. Beaucoup de baluba considèrent que Patrice Emery Lumumba à fait commettre le massacre des balubas. Ce serait en terme d'aujourd'hui qualifié de génocide. Ainsi donc, Patrice Emery Lumumba pour beaucoup de baluba serait un génocidaire. Alors traiter un génocidaire de crapaud est le moindre de crimes à moins évidemment qu'on ne nie que le massacre de baluba n'a jamais eu lieu.


Dernière édition par Libre Examen le 20/7/2015, 2:09 pm, édité 1 fois
Libre Examen
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Message  El-Shaman 20/7/2015, 12:03 pm

Libre Examen a écrit:
Troll a écrit:[...]
¤ Tshitshi et Liahu, deux des fondateurs de l´UDPS étaient membres du Groupe de Binza..¤¤ Tshitshi qui traitait Lumumba de "crapeau"** porte bien une part de responsabilité de son assassinat et de l´exil de sa famille en Egypte**


Sir Troll,

Etienne Tshisekedi aurait-il commis un crime pour avoir traité Patrice Lumumba de crapaud ? Et Serait-ce pour ça qu'il porterait une responsabilité dans l'assassinat de Patrice et de l'exil de la famille de Patrice Lumumba en exil ? Sir Troll, veuillez bien noter que vous êtres libre de croire à ce que vous voulez croire mais c'en est fait pas une vérité.

Je voudrai une fois de plus répondre haut et fort au crime qu'on attribue à Etienne Tshisekedi pour avoir traité Patrice Lumumba de crapaud.

Etienne Tshisekedi est muluba. Beaucoup de baluba considèrent que Patrice Emery Lumumba à fait commettre le massacre des balubas. Ce serait en terme d'aujourd'hui qualifié de génocide. Ainsi donc, Patrice Emery Lumumba pour beaucoup de baluba serait un génocidaire. Alors traiter un génocidaire de crapaud est le moindre de crimes à moins évidemment qu'on ne nie que le massacre de baluba n'a jamais eu lieu.

Il ne pourra jamais nié cette épisode parce que son ami Ne Muanda Nsemi s'est sert de cette épisode pour narguer Patrice Lumumba.D'ailleurs son ami  Muanda Nsemi va même plus loin,puisqu'il traite Patrice Emery Lumumba de voleur.Il paraît que Patrice Lumumba avait été mis en prison parce qu'il avait détourné l'argent de la poste ou il travaillé.Toujours d'après Muanda Nsemi : Lumumba était un alcoolique, un agent de la Belgique qui ne voulait pas l'indépendance du Congo,mais juste avoir le même droit & privilège que les blancs et de circulé librement à Kalina (Gombe)...
Nous pouvons voir que les dires de Ne Muanda Nsemi (Assassin,Voleur,Alcoolique,Traitre ) est plus grave que le fait de qualifier Lumumba de crapaud. Mais cela n'empêchait pas Troll d'avoir un penchant vis-à-vis de Ne Muanda Nsemi qu'il considérait comme un occultiste.Il n' y a pas si longtemps qu'il à commencé à  changer sa position par rapport à lui.Et le divorce fit vraiment  consommé il y a seulement à peine quelques semaines lorsque Ne Muanda Nsemi proposa à tous de glisser ( ko sielumuka  Laughing ) ensemble avec Kabila pour 3 ans.


En disant tout ceci,qu'il y ait certains choses sur Lumumba qui soit vrai.El-Shaman considèrent toujours Patrice Lumumba comme l'un de plus grand héros de notre pays.El-shaman sait que les héros ne sont pas des Hommes parfait et commettent parfois des erreurs.Mais cela n'enlève en rien la qualité des grands hommes qu'ils étaient ou qu'ils sont.Notre plus grand héros Nelson Mandela avait cogné sa femme.Ceci est extrêmement grave pour une personne dont des millions des jeunes Africain s'identifier avec lui.Je me rappelle moi aussi il y a bien longtemps lorsque je n'avais pas l'âge que j'ai aujourd'hui je disais : SIAAAA, NELSON MANDELA KUTU BOXEUR ABETA MUASI NAYE MAKOFI BONGO KAKA BISO SOKI OBETI MUA MBATA NDE EKOMI LIKAMBU ? Ceci est extrêmement grave parce que j'ai justifié une gifle par mon modèle,mon héros Donc notre plus grand héros était en quelque sorte un homme violent, un mari qui avait battu sa femme.Mais c'était dans sa jeunesse.Or nous savons que l'homme évolue,et peut changer* son caractère lorsqu'il fait un travail intérieur.Mais les gens méchant qui ne croient jamais au changement,s'accrochent toujours à ce passé obscur d'une personne pour essayé de la démolir.
Est-ce la raison pour laquelle André Maurois avait dit:
"Ce que les Hommes vous pardonnent le moins, c'est le mal qu'ils ont dit de vous" ?  

* L'Homme peut changé sauf des gens comme Ngbanda. Ngbanda est un assassin qui avait tuer beaucoup des Congolais.Na mitema na biso ya malamu tolimbisaka ye.Mais toye ko remarquer que Ngbanda nzoka à changeant naye te.Azo continuer kaka na kimotema ya mabe, yako kosela batu makambu en inventant des histoire farfelue. Et nous avons fini par comprendre qu'à chaque règle,il y a des exceptions. Il y a en qui ne pourront plus changer parce qu'ils font UN avec leur erreur.
El-Shaman
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Message  djino 20/7/2015, 1:34 pm


djino


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Message  El-Shaman 20/7/2015, 2:01 pm

djino a écrit:
Soki ngai El-Shaman nazongi na kinshasa , nake na ndaku na biso,na beti porte,mais batu baza na kati baboyi kofungolela ngai porte.Baboyi na kota na ndaku.Automatiquement nako loba que ba étranger mutu baza na ndaku na biso,parce que ba membre ya famille na ngai JAMAIS BAKOKI KOBOYA KO FONGOLELA NGAI PORTE. Seul les étrangers peuvent agir ainsi en me refusant l'accès dans ma (notre) propre maison.
El-Shaman
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Message  El-Shaman 20/7/2015, 2:34 pm

Troll a écrit:"CM"
Vous savez que Troll n´utilise jamais les arguments des "ethnies" ...mais sur Congo Mikili, subitement El Shaman s´est mis á defendre Ally Ntumba..sans critiquer ses analyses..**..
Tu as tout faux mbuta Troll,
J'ai déjà critiqué Ally Ntumba trois fois dans ses analyses.
Et ce n'est pas de ma faute si le modérateur de C.M à une dent contre moi et ne fait pas parfois passé mes commentaires.
Est-ce-que ce modérateur est membre de l'Apareco ? Je ne sais pas !
Je critique toujours les analyses lorsque la personne dit des choses insensée.Par exemple l'avant dernier analyse qu'avait fait votre"professeur" Mr Lomomba Emongo.Une analyse qui était vraiment NULLE.Je ne pouvais que protester contre cette façon haineux de faire la politique.Nous autres,tous comme toi, nous ne donnons pas des arguments ethnique.Au contraire nous défendons Ally Ntumba parce que la plupart du temps il s'est fait attaquer juste puisqu'il est Muluba. Il suffit qu'il parle de L'UDPS, pour que vous vous jetiez sur lui,comme si L'UDPS= BALUBA !!!
Or l'UDPS est un parti nationale ou l'on trouve les gens de toute nos régions.Tshisekedi n'a jamais lutter dans sa vie pour les Balubas,mais pour les congolais.Il est même connu que les balubas n'ont pas un leader.D'où la raison même de la création du plate forme comme : KASAÏ D'ABORD et qui n'a rien à voir avec Tshisekedi ou l'udps.Comme j'ai dis : l'UDPS luttait et lutte toujours pour les Congolais.Mais la stratégie de la haine que beaucoup ont adopter pour casser ce parti politique : consiste à l'associé avec les Balubas que beaucoup détestent pour des raisons que nous n'avons jamais compris.Que ça soit les gens de la majorité comme Imperium,ou les gens de l'opposition minoritaire.Tous ont adopter cette stratégie TRIBAL ET TRIBALISTE pour casser l'UDPS.Raison pour laquelle nous voyons les gens s'en prendre à Ally Ntumba en critiquant les balubas,en les injuriant,en les qualifiant de tous les noms d'oiseaux.Mais le jour ou Ally Ntumba parlant de Kamerhe et de l'UNC dans un commentaire avait dit :Je trouve que Kamerhe à raison s'il pense ainsi.Si on continue dans ce rythme je ne peux que lui donné raison.
Ce jour là il y avait moins de commentaire dans son analyse car les gens n'avaient pas trouver ou ils peuvent l'injurier.Le peu qui ont commenter,presque tous avait dit/TU COMMENCE À COMPRENDRE ET À, ÉVOLUER. !!!
Voila la mauvaise volonté.Vous voulez que l'on parler de vous dans le bon sens.Mais lorsqu'on parle de l'UDPS suivant le point de vue de Tshisekedi.Ekomi makambu : Ô baluba  boye ! Ô baluba boye ! Et nous ne pouvons pas tolérer ce comportement barbare et violent.Voila pourquoi nous allons repoussé ce genre d'attaque.
Pour que les uns et les autres puissent comprendre.Vous n'avez qu'à visionné ce film. L'homme non violent qu'on attaque là est L'UDPS.
La personne qui attaque avec une machette=c'est Imperium de la majorité présidentielle,c'est mr Emongo, c'est Ngbanda, c'est boketshu etc...
Boza déjà na nse yako lala.Tozo zela sik'oyo boya na milangi,
BO KOLALA LISUSU PE BO SANZI MAKILA . Very Happy  Very Happy  Very Happy

El-Shaman
El-Shaman


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Message  Libre Examen 20/7/2015, 3:23 pm

ndonzwau a écrit:PS

"(...)II. GROUPE DE BINZA : UNE STRUCTURE OÙ SE REJOIGNENT LES POUVOIRS DE LÉOPOLDVILLE

Le Collège des Commissaires généraux n’avait pas inté- gré les trois personnes désignées au Katanga conviées à rejoindre Léopoldville (R.1, p.2). Aussi, certains membres du Collège (dont son président Bomboko et son vice président Ndele) faisaient-ils partie d’une structure parallèle informelle mieux informée et intégrée dans le déroulement des événements du Congo. Il s’agit du « Groupe de Binza », du nom _____________
(22) La presse belge, écrite et parlée, avait mené une campagne anti-Lumumba qui a « contaminé » en grande partie l’opinion internationale (cfr le rapport de J. C. Weregemere sur le voyage de Lumumba aux USA fi juillet 1960; Voir notre rapport d’octobre 2000, pp. 26- 31.

d’un quartier résidentiel de Léopoldville (23). Il s’agit d’un sujet sur lequel les informations sont rares, les témoins-acteurs se sont toujours gardés d’en parler. Divers travaux importants sur la crise congolaise l’évoquent, sans le décortiquer.

a) Origine du Groupe de Binza

Il n’existe à ce jour qu’une étude connue sur le Groupe de Binza, celle de Walter Geerts (24). Mais celle-ci ne traite du sujet qu’à partir de mars-avril 1961, c’est-à-dire après l’assassinat de Lumumba. Pourtant, ce groupe avait commencé à fonctionner dès les premières semaines de l’Indépendance du Congo. Voici un témoignage de Serge Michel:
« (...) Holden Roberto confiait tout à Fanon et quand ils sont arrivés, moi je ne savais pas très bien, je savais qu’il se passait beaucoup de choses à l’ambassade de Tunisie, mais je n’étais pas au courant jusqu’à ce point-là et là Fanon me dit : « Serge, laisse tomber Lumumba, passe pour Kasa Vubu » devant Yazid et Omar Ousedik. Alors je lui dis : « Je m’excuse, mais je voudrais quand même que tu t’expliques ». « Écoute, il est cuit, il est grillé, il n’en a plus pour longtemps, n’oublie pas que tu représentes surtout l’Algérie ici, et que bon, tu es attaché de presse de Lumumba, c’est entendu, mais n’oublie jamais que tu es ici au titre de la coopération fraternelle inter africaine et que tu es d’abord FLN. ». Bon, moi, évidemment, je pose la question au vrai responsable, parce que Fanon n’était pas responsable, qui était Yazid, et je lui pose la question. Il me dit « Oh, écoute, sois prudent. Sois prudent, mais je n’ai pas de conseil à te donner. Tu vois, du calme, mais t’emballe pas et sois prudent, c’est tout ce que je peux te dire. ». Et ça se passait, ils sont arrivés vers le 20, un peu avant le 20 août, donc les jeux étaient déjà faits. Et là je veux quand même en savoir plus, j’ai des doutes. Et il me dit : « Écoute, il y a un groupe qui travaille très fort et qui sont des gens sérieux et qui travaillent au Groupe de Binza (...) » (25).

À ses débuts, les rencontres du Groupe de Binza se tiennent plus dans les Ambassades. À ce sujet, encore un témoignage de Serge Michel :
« (...) Fanon me disant : « J’ai confiance en lui, tu peux marcher avec Holden et tu peux tout savoir. ». Et c’est comme ça que par la suite je l’ai su et les réunions, pour plus de sûreté, se déroulaient à l’Ambassade de Tunisie, pas toujours, parce que c’était pas toujours nécessaire d’aller à l’Ambassade de Tunisie mais quand la réunion était importante et réclamant certaine sécurité, certains secrets, etc, mais aussi la collaboration et l’appui de l’étranger, Tunis c’était une courroie de transmission, et j’ai eu la confirmation quand j’ai fait le discours de la conférence (panafricaine), Habib Bourguiba junior était fou furieux et le soir au restaurant s’approche de moi et me dit : « Ah bravo ton discours, c’est papa qui va être content. » (26).
_____________
(23) Le « Groupe de Binza » c’est-à-dire le groupe de Congolais qui vont « organiser » le pouvoir en s’opposant et succédant à Lumumba n’est pas le même qu’un autre regroupement antérieur du même nom qui avait fonctionné à l’époque coloniale en comptant des Européens parmi ses membres.
(24) Walter Geerts, Binza 10. De eerste tien onafhankelijlkheidsjaren van de Democratische Republiek Kongo, Gand, E. StoryScientia, 1970. ( 25) Cfr. R.2, p.55 ( 26) Cfr. R.2, p.56.


« (...) L’ambassade de Tunisie entretenait les meilleurs rapports avec Adoula, d’abord Adoula et puis Kasa Vubu et Iléo, etc. Les Marocains, eux c’était assez différent, çà se passait par l’intermédiaire du général Kettani. Kettani, qui était, en fait, un général français et qui en tant que général, âgé déjà, était le plus haut gradé dans l’armée marocaine. Il avait quitté depuis très peu de temps l’armée française et le général Kettani s’est retrouvé chef des casques bleus au Congo, avec entre autres missions de former l’armée congolaise, c’est-à- dire de partir de la Force Publique et d’en faire une armée et pour ce travail Lumumba avait délégué Mobutu, qui était secrétaire d’État à la Défense Nationale, puisque Lumumba en était le ministre. Lumumba était premier ministre et ministre de la Défense Nationale entre autres, Mobutu était secrétaire d’État et était en rapport quotidien avec Kettani. Il est particulièrement intéressant de voir le chemin rapidement parcouru par Mobutu qui, au moment du premier coup d’État au début septembre 1960, fait son premier coup d’État toujours accompagné d’un capitaine des transmissions de l’armée marocaine, un officier marocain qui lui-même évidemment met son unité et ses moyens à la disposition de Mobutu » (27).

b) Identification des membres et fonctionnement du Groupe de Binza

Les Commissaires généraux F. Kazadi et J. Mukamba qui se chargèrent d’escorter Lumumba, Okito et Mpolo de l’escale de Moanda pour la poursuite du trajet vers la mort ne font pas directement partie du Groupe de Binza. Comme d’autres personnes encore (Nussbaumer, Iléo ...), ils étaient associés à certaines rencontres du Groupe afin de remplir l’une ou l’autre mission. Informel et non structuré, le Groupe de Binza n’était composé jusqu’à la période où intervient l’assassinat de Patrice Lumumba que des six membres effectifs, affirme André Lahaye. Il s’agit de Joseph Mobutu, Victor Nendaka, Albert Ndele, Cyrille Adoula, Justin Bomboko et Damien Kandolo. Toutes ces personnes habitaient le quartier de Binza, sauf les deux dernières citées. C’est le manque d’efficacité des structures de pouvoir et de la classe politique, la faiblesse de l’administration qui entraîne un regroupement de personnes intégrées à des réseaux (rapport avec la Sûreté, les services occidentaux ...) où se prennent et/ou peuvent se prendre quelques décisions. Les membres du Groupe se cooptent ou sont cooptés en tenant compte de leur expérience dans les partis politiques et sur base du déroulement de la situation. Un critère important qui unit ces gens est aussi leur complémentarité, leur appartenance à des réseaux plus ou moins différents de pouvoir avant, espèrent-ils, d’arriver à le contrôler réellement. En « excluant » d’incorporer directement Kasa Vubu, par exemple, ce groupe paraît être créé « pour faire pièce à la tendance des leaders du Mouvement National Congolais ». Dans le passé très récent, quatre membres de son noyau (Mobutu, Kandolo, Nendaka et Adoula) ont côtoyé Lumumba : Adoula et Nendaka ont été ses adjoints dans le parti et Mobutu et Kandolo dans ses cabinets. Ce qui fait qu’ils peuvent estimer bien le connaître.
_____________
(27) Cfr. R.2, p.52.

Procéder à l’identification des membres et à l’étude du fonctionnement du Groupe de Binza qui ressemble à un puzzle peut aider à comprendre la « crise congolaise », les raisons de l’efficacité de cette association sur le terrain.

i) Identification des membres

1. Justin Bomboko : Il est le chef de la diplomatie dans le Gouvernement Lumumba comme dans le Collège des Commissaires généraux, en plus de sa charge de Président. Dans le Groupe de Binza, il est celui qui peut tenir tête à Lumumba dans les discussions au parlement (il a été élu député). Il a de l’audace et ses entrées dans les milieux occidentaux. Ses discussions avec le représentant de l’ONU au Congo, M. Dayal, qu’il engueulait parfois, montrent combien il pouvait s’imposer, même si, par son comportement, l’homme reste un « grand étudiant », irrespectueux du temps et très occupé par ses conquêtes féminines.

2. Albert Ndele : Il est proche de Kasa Vubu et de l’Abako. Il semble avoir été préparé, dès la conférence de la Table Ronde économique d’avril-mai 1960, à prendre la direction des finances du Congo (28). Une fois que les résultats des élections de mai furent connus, André Mandi parlait à Lumumba de Ndele dans la lettre manuscrite dont une partie est citée ci-dessus.
« (...) Je t’entretiendrai plus spécialement du cas de M. Albert Ndele. Celui-ci s’est conduit très maladroitement; il est le collaborateur le plus direct des milieux financiers et de l’Administration. Il ne faut pas accepter sa candidature au poste de direction de cette société car, ce jeune homme nous a déçus tous. Il vient spécialement à Léo pour essayer de t’avoir et surtout t’influencer alors qu’ici sa conduite nous a découragés. Il faudra exiger que un de tes collaborateurs de confiance soit à la tête de cette Banque quitte à ce qu’il soit entouré des conseillers que vous pouvez choisir.
D’autre part, Albert défend maintenant Kasa Vubu. Et de ce fait il a tout arrangé avec ce dernier pour désigner des gens de droite à la Banque. Comme Mobutu pourra te l’apprendre, Albert Ndele a mené une campagne anti-Lumumba quelque chose d’incroyable. En conséquence, il ne faudra rien accepter des propositions qu’il te fera, elles sont toutes intentionnées et tout cela est conçu pour t’écarter, toi et tes collaborateurs aux postes clés de l’Administration du Congo. Je me suis moi-même insurgé contre ces manœuvres au ministère, d’ailleurs Mobutu te dira le tout de vive voix. Il faudra te méfier systématiquement de Ndele car c’est un mauvais gar- çon, il ne vise que l’intérêt des gens de droite et il est corrompu complètement. Le seul jeune homme qui s’est tenu un peu à l’écart de toutes ces tractations c’est Loliki Evariste.
Une autre chose est la création de cette fameuse Société de développement. À franchement parlé, cette société est du néocolonialisme malgré les aspects flatteurs qu’elle présente. À mon avis, il faut purement et simplement rejeter la dite Société, toujours, Albert Ndele a essayé de tout manager pour que la direction de cette société soit mise entre les mains des collaborationnistes. Il y a donc lieu de ne pas accepter la création de la dite Société. D’ailleurs, plusieurs nominations viennent de vous être proposées au Collège Exécutif Général, la
_____________
(28) Ndele (re)trouve ce poste dès que Lumumba a été mis à l’écart dès septembre 1960.

plupart de ces nominations sont partisanes et l’Administration a essayé tout simplement de placer les gens qu’elle sait qu’ils défendent une thèse belge.
De toutes façons, j’ai demandé à ce que Mobutu t’entretienne de tous ces problèmes. Je ne suis pas venu moi-même parce que je suis en plein examen.
Voici encore un autre aspect du problème. Le ministère du Congo est en train de tout arranger pour nommer comme stagiaires diplomates des gens qui sont strictement à sa solde. Je suis allé protesté au cabinet du ministère pour cette manœuvre et comme ils avaient peur que je dénonce cette manœuvre ils ont accepté ma candidature. Il s’agit de tout faire pour que les postes les plus importants soient occupés par des nationalistes. Il y a donc lieu de surveiller le télégramme qu’ils ont envoyé au Collège Exécutif pour mon cas et de faire procéder de toute urgence à trouver une solution. Voici le numéro de ce Télex : n° 23508/cab. qui est parti le 8 juin 1960. C’est le seul moyen de sauver le Parti MNC. Il faut que votre Œil soit partout et surtout aux nœuds des problèmes.

Il faut demander tous les renseignements à Mobutu. C’est moi-même qui ai exigé pour qu’il accompagne Ndele et les autres et cela afin de déjouer ses manœuvres et de te mettre au courant de son attitude ainsi que celles des autres. Si tu as strictement besoin de moi il suffit de m’envoyer un télé- gramme. Voici mon adresse : André Mandi, 39 avenue BrillatSavarin. Il faut lutter Patrice car, c’est pour sauver le Pays et tu es le seul qui comprends.
Pour finir, j’aimerais t’entretenir brièvement d’un jeune homme que je trouve très bien. Il est dynamique et très capable. Il est nationaliste: c’est M. Lumbala. Ce jeune homme est le seul avec Mobutu et moi-même qui te défendons. Tous les autres essaient plutôt de défendre Kasa Vubu ou M. Kalonji à la tête de l’État. À ce propos, Albert Ndele a tout arrangé pour que l’on porte Kasa Vubu à la tête de l’État. Il vient à Léo pour justement essayer de contacter les autres partis pour les amener à faire un front anti-Lumumba.
Donc
1° méfiance à l’égard d’Albert Ndele; rejette toutes les propositions faites à son nom car il est collaborationniste et surtout il s’est montré ici anti-Lumumba.
2° rejette la Société de Développement car, c’est du néocolonialisme. N’accepte rien de cette société à moins d’y placer à sa tête des gens qui sont nationalistes.
Courage, courage Patrice.
Bien à toi (Sé) Mandi. » (29).


Ndele a donc intégré des réseaux avant de retourner au Congo; il a gardé des attaches avec ses professeurs et/ou amis qui continuent à interférer dans son action politique. En témoigne une longue lettre du 10 décembre 1960 de E. De Jonghe (30), à ce moment conseiller près le Cabinet du Premier ministre de la Belgique, qui aborde les principaux problèmes politiques entre les Congo et la Belgique. D’entrée, celle-ci commence par :
« Monsieur le Vice-Président, Puis-je me prévaloir des relations cordiales que nous avons toujours entretenues pour écrire des choses du Congo. Je le
_____________
(29) Cfr. R.2., pp. 23-24.
(30) Cfr R.1, pp. 40-42.


ferai d’une façon claire et directe et sans intention aucune de vous attirer dans un quelconque imbroglio para-diplomatique. Mon seul but est de rendre service à mon pays et d’aider ceux de mes anciens étudiants congolais dont je suis fier et que je considère comme des grands patriotes qui méritent bien de leur patrie en ce moment. Je tiens tout particulièrement à vous féliciter personnellement de votre conduite courageuse et même héroïque dans la période difficile que traverse votre beau pays (...). ».

Est-ce à cause de cette lettre ou d’autres interférences du même genre, le communiqué du Collège dénonçant les pouvoirs belges (gouvernement et monarchie), qui devait paraî- tre à Léopoldville le même 10 décembre, ne sera pas diffusé. La lettre de De Jonghe répondait exactement au contenu du communiqué « annulé » (31).

3. Cyrille Adoula : Pendant la colonisation, il a été employé dans le privé et, puis devient commis à la Banque centrale du Congo, président de la FGTB/Congo et membre de l’Association des anciens élèves des Pères de Scheut (Adapes). Divers témoignages le présentent comme un homme raisonné mais peu sûr de lui-même. « La Libre Belgique » du 10 février 1961 dit de lui : « (…) est l’un des hommes les plus brillants de la politique congolaise. Il fut formé à l’école du syndicalisme marxiste, mais a su se détacher de la théorie pour aborder les vrais problèmes du Congo, et s’est rangé résolument du côté de Kasa Vubu. ».
Serge Michel parle des soutiens extérieurs dont bénéficiait Adoula :
« (...) les Marocains, pour Adoula, étaient placés en second, c’étaient les Tunisiens qui avaient le premier rôle. Pour une raison très simple; c’est que l’un des meilleurs amis d’Habib Bachour, le chef des syndicats tunisiens, de l’époque, était Erving Brown. Erving Brown était le secrétaire gé- néral adjoint de l’AFLCIO, syndicat des États-Unis. (...) Il est resté très longtemps Secrétaire général adjoint et trésorier et il était évidemment, il avait un poste de responsabilité très élevé dans la CISL. C’était en même temps l’agent responsable de la CIA pour l’Afrique du Nord et qui, en 1960, en a profité pour s’infiltrer au (...) Congo.(....).
J’ai attendu un peu, un peu puis finalement Mobutu voulait me tuer avec Félix Moumié, je me suis réfugié à l’Ambassade de Guinée, de Guinée-Conakry, évidemment, il n’y en avait qu’une. Et puis un message est arrivé du gouvernement provisoire à Tunis, m’ordonnant de me réfugier à l’Ambassade de Tunisie, parce qu’ils disposaient d’une radio très forte grâce à laquelle je pouvais être en rapport avec eux. Alors j’ai traversé la rue parce que l’Ambassade se trouvait face à face, à peu de chose près et je me suis réfugié à l’Ambassade de Tunisie où je suis resté jusqu’à mon départ et là j’ai assisté à des choses. Fatalement, parce que l’ambassade était toute petite d’abord, et que j’habitais dedans et que Habib Bourguiba était parti et qu’il ne restait plus que Mestri. Mestri qui était un type en début de carrière, il faisait donc des erreurs me demandait des conseils et puis, en me demandant des conseils, il m’apprenait pas mal des choses. Il m’a appris les rapports privilégiés avec Mobutu, à partir du coup d’État, et puis l’effort qu’il faisait, lui, pour regrouper ses hommes, en
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(31) Cfr. R.1., pp. 39-40

particulier Adoula, etc, sur lesquels misaient non seulement la CISL, non seulement la Tunisie, mais aussi les Américains. ». (32).


4. Joseph Mobutu :
« (...) L’Europe étant carrément pour Adoula. Ils avaient encore un peu peur de Mobutu, qu’ils connaissaient très peu, puisque Mobutu à l’époque (août et début septembre 1960) jouait double jeu. Il était en permanence avec Kettani mais il venait deux fois par jour nous voir (Cabinet Lumumba). Et très souvent le soir on le voyait et il restait à traîner une heure comme çà à boire du champagne, du whisky, beaucoup de whisky » (33).

5. Damien Kandolo : Au départ, c’est lui l’araignée qui tisse la toile du Groupe de Binza. Il n’est pas universitaire. Il fait partie du Collège, où il occupe le poste de commissaire (adjoint) à l’Intérieur. Il est reconnu comme un administratif efficace. Il est devenu chef de cabinet de Lumumba et assure le secrétariat du conseil des ministres de son gouvernement. Il est proche de Ndele pour avoir payé une partie de ses études [ses origines — son père est tetela, sa mère mongandja d’Isiro (Province Orientale), il est né à Boma où il passe une bonne partie de son enfance — et les relations de sa femme, qui est apparentée à Kasa Vubu, font que Kandolo s’ouvre plusieurs portes à la fois]. Kandolo a des liens avec Cyrille Adoula : tous deux ont été des leaders syndicaux importants, l’un à l’APIC, l’autre dans le mouvement syndical socialiste (FGTB). Kandolo et Adoula sont fort liés à André Lahaye. Kandolo et Mobutu se sont rapprochés dans le cabinet Lumumba où ils ont constitué la tendance modérée et/ou espionne opposée à celle de Mpolo, Gizenga et Lumbala. Voici un témoignage de Serge Michel :
« (...) J’ai assisté plusieurs fois à un Conseil des ministres. Au Conseil des ministres, en fait, il y avait Lumumba qui parlait et puis quelques autres qui plaçaient quelque fois leur petit couplet, mais le travail véritable se faisait entièrement dans le bureau de Lumumba qui était situé par Kandolo. Les ministres avaient beaucoup plus de contact avec Kandolo(...). » (34).
Au cabinet Lumumba, Kandolo était généralement le premier à arriver (vers 7h1/2) et le dernier à quitter (rarement avant 18 heures) son bureau en face de la résidence et du bureau de Lumumba; il était au courant de tout ce qui s’y déroulait. Pour certains projets, dit Serge Michel, Kandolo insistait pour que Lumumba le « laisse travailler » (35).

6. Victor Nendaka : Sans bénéficier d’une parole aisée ou d’un charisme politique évident, il sait tisser dans l’ombre des réseaux et contrôler des situations. Il su, sans avoir occupé auparavant un quelconque poste dans le parti de Lumumba, reprendre en mains le MNC au moment où son leader était en prison à Stanleyville, le conduire aux élections de décembre 1959, organiser un congrès à Bukavu et y imposer la manière de voir de Lumumba (qui finira par être libéré et par participer à la Conférence de la Table Ronde Politique de
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(32) Cfr. R.2, pp. 53-54 et pp. 56-57.
(33) Cfr. R.2, p.53.
(34) Cfr. R.2, pp. 59-60. (35) Cfr. R.2, PP. 64-66.


Bruxelles). Aux dires de témoins, Nendaka se faisait écouter par Lumumba, alors que ni Iléo, ni Diomi ou Ngalula n’ont réussi à tempérer les ardeurs du MNC unitaire créé au mois d’octobre 1958. Si Nendaka, Mobutu et Bomboko connaissaient bien Léopoldville, les deux derniers cités savaient aussi se débrouiller dans les arcanes de la vie bruxelloise pour y avoir passé de longs séjours.
Nendaka avait des contacts avec des réseaux de Sûreté extérieurs qui allaient jusqu’à mettre à sa disposition des agents (36).
À noter que tous ces personnages congolais étaient connus des services de la Sûreté coloniale qui était parvenue à les utiliser comme indicateurs en leur octroyant un peu d’argent pour arrondir leurs revenus modestes (37).

ii) fonctionnement du Groupe de Binza

Le Groupe de Binza représente une génération politique plus qu’un groupe soudé d’abord par des liens ethniques ou régionaux. Il influence les décisions qui se prennent dans les diverses structures formelles du pouvoir, parce qu’il contrôle un réseau de relations qui s’étend sur tout le pays. Du Katanga par exemple, Victor Nendaka nous dit qu’il savait tout ce qui se faisait à travers la personne de Floribert Kasongo, commissaire principal à la Sûreté de l’État du Katanga (38). Cette influence du Groupe de Binza, transparaît dans le comportement des Commissaires généraux : ceux-ci se font une spécialité des prises de décisions qui n’ont aucun impact, aussi longtemps que Ndele et, surtout Bomboko ne s’impliquent pas.
Au départ, c’est Kandolo le véritable chef de cette équipe. Mais à partir de septembre 1960, Mobutu commence à gagner de l’importance au sein du Groupe de Binza. Il consolide rapidement sa position, exploitant la situation d’insécurité créée par les diverses bandes de partisans des acteurs politiques qui s’affrontent, et la menace que constitue l’armée, depuis la mutinerie de juillet (qui a révélé combien les politiques sont fragiles).
Comment va-t-il opérer ? D’abord, il s’allie dès le départ plusieurs militaires qui présentent des signes, qui ont un poids sur leurs troupes. Car, si Mobutu était certes militaire, il ne paraît pas connaître, d’après divers témoignages recoupés, grand chose à l’armée; il a davantage l’expérience de l’administration militaire (formation de sergent-comptable) et du journalisme, où il s’est fait l’homme de Davister. Mais intelligent et rusé, il va s’appuyer sur des alliés comme Tshatshi ou Boboso, qui sont des « soldats brutes », s’entourer de conseillers étrangers instruits, comme Marlière et Kettani. Au moment où il apprend à contrôler le terrain militaire, il temporise du côté politique en alternant blocages et ouvertures face aux initiatives, soit du Collège des Commissaires généraux,
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(36) Cfr. R.2, p. 57.
( 37) Pour les biographies des membres du Groupe de Binza, des Commissaires Généraux et tous autres acteurs congolais connus, impliqués dans l’affaire Lumumba, voir R.1 pp. 9-29 et R.2 pp. 5-21.
( 38) Voir Notre rapport d’avril 2001, sur « La Sûreté au Katanga pendant la période où intervient l’exécution de Lumumba : Recueil des documents », p. 8.


soit de ses autres collègues du Groupe de Binza. En voici quelques exemples :
Le Commissaire Ngwete déclare lors de la réunion du Collège de 24 septembre : « (...) Le Colonel Mobutu ne sait pas encore ce qu’il veut faire. ».
Télégramme (n° 693) du 20 octobre 1960 du Consulat de Belgique à Brazzaville au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles :
« J’ai reçu information suivante de Lahaye pour ministère des Affaires africaines et Caeymax : Citation : sur intervention commissaire Général intérieur, au cours nuit hier, plusieurs opérations gendarmerie ont eu lieu. Notamment Sendwe Jason fut arrêté ainsi que Kashamura (...). Mobutu donna ordre libérer intéressés. Ceci a provoqué grand désappointement Commissaires Généraux. Interventions énergiques en cours auprès Bomboko. Tshimanga serait aussi libéré. Ce renseignement non recoupé cependant les interventions du Colonel Mobutu si elles perdurent rendront pays ingouvernable et redressement espéré impossible. Fin citation. Sé/Dupret ».
Télégramme du 1 décembre 1960 de l’Ambassade de à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles; à reproduire au ministre des Affaires Africaines et caeymax
« e070/a communique à crokart qui m’informe : 1. attire votre attention sur gravité causé situation provoquée par évasion Lumumba. Désorganisation administrative congolaise et inertie Mobutu gênent mesures coordonnées pour intercepter Lumumba en route vers Stan. Malgré multiples efforts déployés le 30 par Divers Commissaires Mobutu n’a pu être touché. (...) Sé/Rothschild ».
Mobutu, un mungala (ethnie Ngbandi) de la Province de l’Équateur, est tout le contraire d’un Bolikango. Celui-ci, malgré son influence sur les Bangala, est resté l’instituteur s’attendant à ce que les jeunes lui obéissent et le reconnaissent comme « l’ancien ». C’est le modèle des missionnaires qui l’ont formé. Sa volonté de rapprochement avec Lumumba, qu’il estimait politiquement affaibli après son arrestation, finit par le faire éjecter du réseau de soutien financier belge et éloigner des partisans du Groupe de Binza. Iléo — aussi un originaire de la Province de l’Équateur, mais de la partie sud comme Bomboko, ethnie Mongo — est un anti-Lumumba depuis la crise du MNC en juillet 1959 mais il n’est pas efficace politiquement. La constitution de son gouvernement en septembre 1960 a été laborieuse, contrastant avec la détermination et la vivacité qu’avait montrées Lumumba.

À partir d’octobre, les rencontres du Groupe de Binza se tiendront plus souvent chez Mobutu parce qu’il dispose de l’espace nécessaire (l’ancienne villa du colonel Vandewalle), mais aussi parce que l’hôte « contrôlant » l’armée, le lieu rassure les membres du groupe. Mobutu prend son temps pour acquérir de l’expérience : il tarde à prendre position, il soupèse ses décisions. On l’a vu « pousser » à faire un coup d’État en septembre et, puis, pavoisant devant un Lumumba maltraité à sa résidence le 2 décembre 1960. Il s’agit pour lui d’un geste qui affirme son courage (39) et lui attire plus d’estime voire de crainte de la part des anti-Lumumba et mêmes des partisans de ce dernier. Avec ce Mobutu, on aurait bientôt affaire à l’homme fort « au geste viril » souhaité par d’aucuns dont le Professeur à l’Université de Liège, Marcel De Corte (40). Il commence à se construire, à donner preuves de son efficacité dans le contrôle de la situation (41).

Sans lui porter beaucoup d’estime, le Groupe de Binza, qui a lui-même besoin d’une cohésion politique, s’appuie sur Kasa Vubu comme symbole de la légalité contre Lumumba. Kasa Vubu n’a pas les qualités d’un chef, mais il souhaitait comme Lumumba, incarner tout le pouvoir. Pour effacer Lumumba qu’il ne peut avoir l’illusion de contrôler, Kasa Vubu ne sait trop que faire. Le Groupe de Binza et les adversaires de Lumumba, dit Lahaye, mais aussi Nendaka, étaient conscients qu’il fallait aiguillonner Kasa Vubu et essayer de le forcer à agir. Alors que les membres du Groupe de Binza, affirment Lahaye et Cardoso (un autre porte parole du Collège des Commissaires généraux), savaient que Lumumba n’était réellement pas communiste, Kasa Vubu, lui, naïf, était convaincu.

Sur cet aspect, comment le Groupe de Binza apprécie-t-il Lumumba ? Selon Lahaye, Nendaka et Cardoso, interrogés par nous, plusieurs de ses membres approuvent la position de Lumumba, mais n’apprécient pas le moment où — et la manière dont — il l’exprime. Pour le discours du 30 juin, Lahaye affirme : « Ils ne s’attendaient pas à un tel discours ce jour là; peut être l’ont-ils apprécié après ».
Victor Nendaka dans une interview filmée « reconnaît qu’il est pour quelque chose » dans l’affaire Lumumba, mais limite son rôle à celui d’un fonctionnaire qui reçoit des ordres. Le Groupe de Binza paraît cependant s’être pleinement engagé dans cette affaire. Alfred Cahen ajoute : « avec l’encouragement de pas mal d’autres ».
Télégramme du 18 janvier 1961 de l’Ambassade de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles; à reproduire pour le ministre des Affaires Africaines « Marlière communique : début citation : Mobutu ne peut pas quitter Léopoldville actuellement. Accord avec Bomboko, il a désigné Marlière pour le représenter avec tous pouvoirs militaires à conférence Elisabethville (...).
_____________
(39) Serge Michel, qui est engagé par Lumumba lors de son voyage à Tunis le 4 août 1960, raconte dans une interview accordée à Jean Doneux à Bruxelles le 15 janvier 1981 que Mobutu était ivre mort après son coup d’État et sa conférence de presse. « Il avait vidé une bouteille de whisky à la conférence de presse».
( 40) Cfr. La Libre Belgique, été ( ?), 1960
( 41) Cfr. F. Monheim, Mbutu l’homme seul, Bruxelles, éd. Actuel, 1962.


Sé/Dupret ».

Télégramme du 25 janvier 1961 de l’Ambassade de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires Etrangères à Bruxelles; à reproduire au ministre des Affaires Africaines et Caeymax :
« Lahaye me communique: au cours d’une réunion du 24 (Janvier) courant groupant Bomboko, Mobutu, Kazadi, Kandolo, Delvaux, Nendaka, Adoula, Lahaye, Marlière et Denis la coopération militaire entre le Katanga, le Sud-Kasaï et le gouvernement central Léopoldville a été longuement discutée (...). Le texte n’a pas été approuvé tant par Bomboko que par Mobutu. Selon eux, le texte marque une égalité entre Kasa Vubu, Tshombe et Kalonji et reconnaît implicitement la sécession du Katanga. Bomboko affirma que si ce texte était connu, d’autres scissions notamment de l’Équateur apparaî- traient aussitôt et que la publication donnerait un atout majeur à la propagande lumumbiste axée sur unité du Congo. ».(...)"
° http://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/comm/lmb/312_7_page_930_to_988.pdf



Compatriotiquemnt!

Il est tout de même notable, à moins que je l’ai manqué, que le nom d’Etienne Tshisekedi, l’ami intime et personnel de Joseph Mobutu, à qui l’on attribue aujourd’hui un rôle si important dans les événements qui ont eu lieu au Congo, au moins  depuis la table ronde jusqu’au 24 novembre 1965, n’apparaisse pas une seule fois dans l’extrait ci-haut.

Et beaucoup des documents de l’époque ne semblent pas plus révéler grand-chose sur Etienne Tshisekedi. Il semble, du poind de vue politique, qu’il ne soit connu seulement que comme ayant été un des membres du gouvernement des commissaires généraux.
Libre Examen
Libre Examen


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L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 Empty Re: L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS

Message  ndonzwau 21/7/2015, 1:01 am

Chers amis, lisons l'histoire rien que l'histoire plutôt que chercher trop à l’interpréter à travers nos sentiments d'aujourd'hui pour ne pas en rejouer les drames !
Et cette histoire a quelques témoins vivants ou écrits, c'est certes de l'histoire immédiate avec son côté partiel et parfois même partial mais c'est seulement à partir de cette historiographie la plus sourcilleuse que nous pouvons mieux construire ce pays en y puisant des leçons et non avec nos vérités arrageantes où nous ne chercherions qu'à trouver ce qui nous plait, à louer celui-ci et rabrouer celui-là  !

Voici encore un exemplaire de cette histoire immédiate que chacun peut scrupuleusement "critiquer" car il n'y manque de la bonne méthode d'analyse, les témoignages que chacun peut apprécier !


"Affaire Lumumba : Organisation et fonctionnement du Collège des Commissaires Généraux 20 septembre 1960 — 9 février 1961 (par Jean Omasombo Tshonda)
° http://www.lachambre.be/kvvcr/pdf_sections/comm/lmb/312_7_page_930_to_988.pdf

SOMMAIRE
(...)
AVANT-PROPOS


L’assassinat de Patrice Lumumba intervient en janvier 1961 à un moment où le mandat du Collège défini par Mobutu a pris fin — en décembre 1960 — et qu’aucun autre acte n’a pas prolongé celui-ci.
La formation du Collège des Commissaires généraux en septembre 1960 introduit au sommet du pays un groupe d’acteurs tout frais émoulus de l’université. Cette incorporation — et/ou la mission confiée aux membres du Collège — va avoir un rôle important dans la structuration d’une élite « politicocommerciale » qui « influencera » la destinée du Congo. En se reproduisant dans la durée, elle va, en effet, devenir le modèle de gestion de l’État, les Congolais y ayant dorénavant pris goût.
Le texte de ce travail repose sur les rapports que nous avons précédemment transmis à la Commission, principalement les deux premiers, qui datent des mois d’août et d’octobre 2000 et s’intitulant : « Collège des Commissaires généraux et autres acteurs Congolais (septembre 1960 — janvier 1961) : Biographies, chronologie des événements et comptes rendus des réunions » (98 pages); « Acteurs Congolais et cours des événements : juin 1960 — février 1961 » (218 pages).
Nous nous sommes servi, pour réaliser notre premier rapport, des données contenues dans 45 procès-verbaux des réunions du Collège ainsi que de communiqués émanant de ses membres. La période couverte va de la création du Collège en septembre 1960 jusqu’à sa dissolution officielle le 9 février 1961.

Rappelons que nos premiers travaux étaient pour la plupart des monographies qui reproduisaient généralement des documents. Dans leur rédaction, nous avions, en effet, voulu éviter de nous engager dans des analyses ou des jugements qui sortaient du cadre impersonnel, et nous étions efforcé de réduire la part de l’interprétation afin de laisser la place la plus importante à une information située dans son contexte.
Par rapport à ces travaux antérieurs, ce texte — qui en est une synthèse — ne reproduit plus dans leur entièreté les nombreux documents que nous citons, les « quatre experts » de la Commission, qui sont les auteurs du rapport transmis aux parlementaires, en ayant pris connaissance.
Dans ce texte, en cas de renvois à nos travaux antérieurs, nous utiliserons les sigles R1 ou R2, etc ... pour désigner le premier ou le deuxième rapport, ... suivis des numéros de pages auxquelles l’extrait ou l’idée renvoie.

INTRODUCTION : EMPÊCHER LA RÉCONCILIATION POLITIQUE ENTRE LEADERS CONGOLAIS ET CONSTITUER TROIS PRINCIPAUX POUVOIRS À LÉOPOLDVILLE

À la fin du mois d’août et au début du mois de septembre 1960, la situation politique du Congo devient de plus en plus confuse. Tout semble être fait pour évincer Lumumba. Cette situation est la résultante des pressions étrangères jointes aux intérêts de divers pouvoirs locaux (1).
Après la proclamation des sécessions du Katanga et du Kasaï en juillet et au début du mois d’août et alors que l’ONU commence à critiquer de manière ouverte l’action de Lumumba — surtout avec l’affaire de Bakwanga — le temps semble venu de détruire les derniers éléments formels sur lesquels s’appuyent l’autorité du Premier ministre congolais: le gouvernement et les Chambres. Lumumba est démis de ses fonctions par Kasa Vubu le 5 septembre 1960. Mais il faut dans le même temps trouver des hommes et/ou des pouvoirs pour la parade, en partant de ceux qui émergent ou sont susceptibles d’acquérir assez rapidement une certaine efficacité. On ne peut s’attaquer à l’autorité de Kasa Vubu, bien que celle-ci soit faible, elle doit être au contraire protégée. C’est du côté de Joseph Iléo — désigné Premier ministre en remplacement de Lumumba — que l’on se tourne : l’homme paraît peu habile et ne parvient pas à prendre le dessus. Avec l’équipe gouvernementale qu’il se constitue, on le voit incapable de récupérer à lui seul la situation en faveur des anti-Lumumba.
Un deuxième coup est porté le 14 septembre. Mobutu, après Kasa Vubu, entre en scène, en annonçant la « neutralisation » du chef de l’État Kasa Vubu et du premier ministre Lumumba (2) et la création du Collège des Commissaires. Parce que la création du Collège prend la place de « son » gouvernement, seul Lumumba est rejeté, Kasa Vubu conservant sa fonction de chef de l’État. Certains membres du gouvernement Iléo, dont Delvaux, Adoula et Iléo lui même, par exemple, se montreront cependant actifs pendant toute la durée de vie du Collège (3).
Voici les propos d’une discussion au cours de la réunion du Collège du 21 décembre 1960 :
« (...) J’objecte que Bo-Boliko ait dit que nous devons remettre la démission, nous n’avons pas été maîtres, c’est Mobutu qui doit prendre cette décision » réagit Mukamba.
« C’est un fait exact, dit Pongo, il faut alors dire à Mobutu de faire une déclaration à la radio et ce pour nous éviter des répercutions fâcheuses dont nous pourrons être victimes ».
« Cette décision, affirme Watum, doit être prise par le Chef de l’État. Mobutu avait parlé d’abord de la neutralisation de deux gouvernements ainsi que le Chef de l’État, il nous avait demandé d’être de notre côté neutres, mais nous avons, du moins la majorité, se sont penchés du côté du gouvernement Iléo, ce qui n’est pas bon pour notre réputation. ».

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(1 ) Cfr. R1, pp. 30-32 et R2, pp. 31-66. (
2 ) Mobutu dit aussi neutraliser le Gouvernement Iléo.
(3 ) Cfr. R1, pp. 36- 49, R2, PP. 66-80.


« Pour Tshisekedi : Cette question est si simple, il faut simplement considérer les déclarations des leaders politiques qui étaient d’abord opposés à la formule et qui sont pour le moment pour. Je dois vous donner ici l’exemple de MM. Tshombe et Kalonji qui sont pour la continuation du Collège. ».
« Watum réagit en affirmant que le Gouvernement Iléo est devenu très hostile à notre égard ».
Tshisekedi lui répond : « Il est exact, mais pour le moment, les esprits des leaders intransigeants sont au moins apaisés. Je vous parle en connaissance de cause car j’ai participé à la rédaction du communiqué de Bolikango, Kalonji et Kasa Vubu. C’est vous dire que nous sommes en quelque sorte soutenus. ».

André Mandi (4 ), qui assiste à la première réunion du Collège tenue le 21 septembre, bien qu’il n’y ait été invité, (il aurait pu s’intégrer vu le fait qu’il y avait encore de la place, l’appel aux candidatures se faisant encore) ne trouvera jamais sa place. La raison en paraît bien simple : il n’a pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre le sens de la décision qui a mené à la création du Collège.
Voici l’intervention qu’il fait :
«M. Mandi (...) fait remarquer que le Collège étant impartial, il ne lui appartient pas de se mêler de la politique. Il souligne que si le Collège des Commissaires décide de déloger les ministres révoqués et les membres de cabinet, la population aura l’impression que ce Collège est en faveur d’un Gouvernement (celui d’Iléo) et contre l’autre (celui de Lumumba. À ce fait, ajoute-t-il, nous devons rester neutre et oublier les deux gouvernements neutralisés. ».

                                                   * * *
Avec la mise en place du Collège des Commissaires généraux, Justin Bomboko, ministre des Affaires étrangères dans le Gouvernement Lumumba (qui avait contresigné l’ordonnance de révocation du premier ministre par le chef de l’État) complète la structure du pouvoir. Aux pouvoirs de Kasa Vubu (qui reste Président de la République) et de Mobutu (qui s’empare de la direction de l’armée en écartant Victor Lundula) s’ajoute celui de Bomboko, promu chef du « Gouvernement ».
Avec ces personnages qui (re) trouvent des postes, ce sont là les trois pouvoirs formels (présidence, armée et gouvernement) les plus importants à Léopoldville sur lesquels va s’appuyer l’action anti-Lumumba.
Mais dès le départ, seul Bomboko semble déterminé à affronter directement Lumumba. Les deux autres pouvoirs paraissent assez mous, hésitants voire craintifs. En puisant dans
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(4) André Mandi a été Secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans le Gouvernement Lumumba, il est parmi ceux qui sont révoqués par Kasa-Vubu le 5 septembre 1960.

les documents, voici un aperçu de leurs attitudes à la fin septembre/début octobre 1960 :

Kasa Vubu, le chef de l’État, se fait bousculer pour agir; mais aussitôt retourne dans sa cachette

Télégramme du 26 septembre de la Mission Technique Belge à Élisabethville au ministre des Affaires étrangères et au ministre des Affaires Africaines à Bruxelles :
« Ai eu hier midi une intéressante conversation avec Rikhye :
Primo : celui-ci confirme état de désorganisation totale qui règne à Léopoldville et le manque de détermination de toutes les personnalités politiques à l’exception de Lumumba.
Kasa Vubu depuis son discours révoquant Lumumba n’a pris aucune initiative . Il n’a même pas cherché à exploiter l’état d’émeute qui existait au camp Léopold lorsque Lumumba y était assiégé. M. Dayal lui a rendu visite à ce moment pour demander qu’il lance un mot d’ordre d’apaisement et il s’y est refusé. Rickye a souligné la difficulté qui existait pour les Nations Unies de faire face à cette situation chacune des tendances venant trouver Dayal pour lui reprocher sa partialité et pour demander son assistance contre les autres factions. C’est ainsi que l’ONU a assuré une garde à chacun des leaders politiques mais il est évident que celle-ci a pour unique rôle de protéger la personne gardée contre les attentats arbitraires. Il a confirmé que Lumumba pourrait être arrêté sur présentation d’un mandat légalement rédigé. Malgré les affirmations de Kasa Vubu toutes les délégations qu’il a envoyées pour arrêter Lumumba n’ont pu réunir le courage suffisant pour traverser le peloton de garde (...) ».


Pour que le Chef de l’État Kasa Vubu se décide à se séparer de — et à s’engager contre — Lumumba, deux moyens ont été employés, déclare Victor Nendaka.
1° Des conseillers étrangers, des ambassadeurs et d’autres émissaires, qui rencontrent directement Kasa Vubu, exercent sur lui des pressions constantes pour finir par lui arracher les décisions voulues.
2° Des étrangers occupant des positions plus subalternes s’emploient à agir sur l’entourage du Chef de l’État. Cinq personnes de son entourage sont susceptibles d’amener Kasa Vubu à changer de position. Il s’agit de Vital Moanda, Antoine Kingotolo, Gaston Diomi, Fulbert Luyeye et Raymond Bikebi.
Il apparaît qu’à cause de la décision de révocation de Lumumba, (le signataire) Kasa Vubu lui-même n’aurait pas apprécié l’influence de ses conseillers sur lui. Ainsi, A.J.J. Van Bilsen perdra son poste au cabinet du chef de l’État. La lettre qu’il (Van Bilsen) adresse à Kasa Vubu le 2 octobre 1960, non reprise dans nos précédents rapports, est remplie d’élé- ments éclairants.

« À Monsieur Kasa Vubu, Président de la République à Léopoldville
Cher Monsieur le Président,
Je Vous remercie de m’avoir reçu hier, en votre Résidence, et suis heureux d’avoir pu faire avec vous un large tour d’horizon. Je voudrais, comme je vous l’ai proposé, dans les pages qui suivent, revenir sur les divers thèmes de notre conversation et en expliciter certains aspects.
1. Sur nos relations personnelles
Mais avant toutes considérations sur la situation politique, je veux vous dire combien il m’a été dur, après les événements du 5 septembre, de devoir me résoudre à interrompre notre collaboration, M. Kini estimait que ma présence n’était pas souhaitée à cause des attaques de l’Ancien Premier ministre contre moi, et combien je suis navré aujourd’hui de devoir constater à nouveau que dans votre évaluation les inconvénients de ma présence auprès de vous sont plus grands que les avantages, que les services que j’aurais pu être amené à vous rendre.
Dès le 6 septembre vers midi, j’avais signalé à M. Kini, par téléphone, que les attaques de la radio contre moi posaient un problème de sécurité et je suggérais que je vienne rejoindre la Résidence pour y demeurer temporairement. Le Chef de Cabinet m’a répondu qu’en raison des attaques lancées contre moi, et parce que j’étais mis en cause comme un des principaux instigateurs du «complot» et un agent du colonialisme belge et occidental, il était inopportun que je me trouve à la Résidence. Les jours suivants et après les attaques de M. Lumumba contre moi au Parlement, M. Kini m’a encore confirmé ce point de vue. C’est ainsi que lorsque finalement le jeudi 8 septembre M. Kini m’a fait savoir qu’il y avait un mandat d’arrêt contre moi tout en insistant pour que je ne vienne pas à la Résidence, j’ai décidé, le lendemain, 9 septembre, de quitter le pays.
À Brazzaville, je me suis efforcé de me rendre utile en aidant le ministre Bomboko, lors de son passage, ainsi que le Premier ministre (Iléo), notamment à l’occasion de la première prise de contact avec les délégués du Katanga, MM. Kimba et Yav. J’ai pu, à plusieurs reprises entrer en communication téléphonique avec vous.
Étant donné l’importance pour le Congo et pour votre Gouvernement, des délibérations du Conseil de Sécurité, je me suis alors rendu à New-York, selon le désir de M. Bomboko, avec l’accord de M. Iléo et après avoir pris contact avec vous au téléphone.
Ensuite, je suis passé par Bruxelles, ayant acquis la conviction lors des conversations de Brazzaville entre MM. Iléo et Kimba et Yav que les clés de la rentrée du Katanga dans la République se trouvaient en grande partie à Bruxelles, la résistance des Katangais étant étroitement liée aux appuis matériels et moraux reçus en Belgique. M. Bomboko était au courant de ce projet.
De Bruxelles je comptais rentrer à Léo le 23 septembre. J’ai tenté de vous téléphoner à ce sujet le 22. M. Nsau m’a dit alors que vous préfériez que j’attende que vous m’appeliez, et ce pour des raisons de sécurité, la situation n’étant pas encore éclaircie tout à fait.
Me rendant à cet argument, j’ai différé mon retour de 8 jours. Puis, la situation s’étant consolidée pour une longue période par l’installation par vous-même du Collège des Commissaires Généraux, j’ai décidé de rejoindre mon poste. Le fait que M. Reynaert m’avait annoncé avoir été appelé par vous et par M. Iléo me confirmait dans mon sentiment que la situation s’était suffisamment éclaircie.
Hier, au cours de nos entretiens, j’ai dû me rendre compte que tout en me conservant votre entière confiance, vous estimez que ma présence auprès de vous était à ce moment « compromettante », car vos adversaires politiques et aussi l’armée ne supportaient pas la présence et l’ingérence de Belges, et ce sans discrimination.

Il va de soi que ce serait fort indiscret de ma part, après cela, d’insister, voire de plaider l’importance que pourrait avoir pour vous la collaboration technique qu’en qualité de conseiller politique je pourrais vous apporter. Selon votre désir, j’ai décidé de me retirer temporairement et même de quitter Léopoldville. Je partirai d’ici quelques jours, après avoir revu un certain nombre d’amis et pris contact — discrètement — avec les membres du Collège des Commissaires Généraux. Je tâcherai également d’avoir quelques entretiens avec des dirigeants de l’ONU.
Entre-temps, je m’efforce d’obtenir de la Fondation Ford — dont je vous ai un jour amené à déjeuner le représentant au Congo, M. Heaps — les moyens financiers pour faire un voyage d’étude dans quelques pays africains. Je vous signalerai mes adresses successives et vous me ferez parvenir occasionnellement des notes sur des sujets susceptibles de vous intéresser et d’intéresser le Gouvernement, surtout en vue de la conférence constitutionnelle.
Ceci étant dit, et mon départ ne posant plus aucun problème, je veux être tout à fait franc en vous disant qu’à mon sens mon éloignement, temporaire ou non, par vous, pourrait être considéré comme un signe de faiblesse.
Il y a des Belges partout à Léopoldville, depuis le Chef de Cabinet adjoint de l’ex-Premier ministre Lumumba, les Chefs de Cabinets ou Chefs de cabinet adjoints de presque tous les ministres ou ex-ministres, et probablement aussi les Conseillers des Commissaires Généraux, jusque même au sein de l’armée où certains Belges continuent de servir en uniforme et jouir de la confiance des officiers, sous-officiers et soldats.
Or, on sait au Congo, comme en Belgique et même ailleurs dans le monde, que je suis votre Conseiller. Ce n’est pas parce que je me trouve à Bruxelles que ... M. Lumumba cessera de prétendre que je suis votre mauvais génie ou même que ... je me trouve auprès de vous dans votre Résidence, comme il l’a déjà dit.
Par contre, vous, en m’éloignant, vous semblez accuser le coup, vous risquez de donner l’impression qu’en effet, à vos yeux aussi, je suis « brûlé », et vous semblez craindre les reproches de vos adversaires.
Par mon voyage d’étude — d’environ un mois — je vais tenter d’éviter que mon éloignement ne soit trop remarqué. Car il est évident qu’en ce moment la place normale de vos conseillers est à vos côtés, sauf s’ils se trouvent en mission, - et que mon retour immédiat à Bruxelles susciterait des commentaires. On chercherait les causes de ce qu’on appellerait une « disgrâce », et cela ne serait pas bon ni pour vous ni pour moi ...
Ceci étant dit, il va de soi, Cher Monsieur le Président, que le Conseiller est là pour répondre lorsque celui qui l’a appelé lui demande un avis, et non pour imposer ses vues le jour où il l’estime utile ou revendiquer comme un « droit » d’être pré- sent auprès de la personne qui a fait appel à lui.
Sé/- A.J.J. Van Bilsen. ».


Mobutu, le chef de l’armée, peureux !

Le 14 septembre, « (…) tout de suite après le coup d’État de Mobutu, la conférence de presse, (...) il était ivre mort. Il avait vidé une bouteille de whisky à la conférence de presse, Mobutu évidemment », déclare Serge Michel (5 ). Différentes autres sources concordent à dire qu’après avoir joué le rôle lui confié de déclencher le coup d’État, Mobutu se montre dépassé. Il est écrit : « écrasé par le poids de la charge (…) fut remis sur pieds par le docteur d’Aremberg, fondateur du Fond Médical Tropical FOMETRO ». Un autre témoignage est plus précis : « dépression ; piqûres du docteur d’Aremberg; a réagi comme Ponce Pilate : il était parfaitement au courant ».
À la réunion du Collège du 24 septembre, Nussbaumer déclare : « Le Colonel a peur d’arrêter les gens » ( 6).
Télégramme du 26 septembre 1960 du Consulat de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles :
« J’ai reçu de Lahaye les informations suivantes pour vous, Caeymax et ministre des Affaires Africaines (...) Influence prépondérante de Kettani et Dayal sur Mobutu. Mobutu a donné ordre libérer Mpolo, Gizenga et Lumumba. Mobutu craint aussi fraction Batetela fort agissante dans l’armée nationale. (...)
Signé Lahaye
Sé/Dupret »
.
Télégramme du 26 septembre de la Mission Technique Belge à Elisabethville au ministre des Affaires étrangères et au ministère des Affaires Africaines à Bruxelles.

« (...)
Secundo : le départ des Russes, des Tchèques et des Polonais a permis aux autres représentations diplomatiques d’exercer une activité plus intense. Les Anglais et les Américains ont estimé devoir accorder leur appui à Mobutu. Celuici est presque aussi inefficace que les autres et son activité a été fort diminuée par suite des attentats qui l’ont fort impressionné. Il est en tout cas hostile à toute solution violente. ».


Justin Bomboko, le Président du Collège, se montre déterminé dès le départ dans l’action contre Lumumba

Contrairement à Kasa Vubu et Mobutu, Bomboko est universitaire, produit de l’Université Libre de Bruxelles. En juillet, au moment où éclate la mutinerie, Bomboko prend position pour l’intervention de l’armée belge contre l’avis de son Premier ministre et du Chef de l’État. En août, il s’attaque à Lumumba au Parlement. Déjà au mois d’août, lorsqu’il prend ses fonctions au cabinet de Lumumba, Serge Michel dit avoir vite observé : qu’« (…) en tout cas Bomboko ne joue pas le jeu de Lumumba » (7 ). En septembre, c’est encore lui qui appose son contreseing pour approuver la révocation de Lumumba par Kasa Vubu.
_____________
(5) Cfr. R2, pp. 51-66.
(6) (6) Cfr. R.1, p. 55.
(7) (7) Cfr. R.2, p. 53.


Télégramme du 26 septembre stipulé :
« Voici un télégramme de New-York pour vous.
De la délégation Belge à l’ONU, n° 354 pour ministre des affaires Africaines. Votre 341. Lumumba bénéficie appuis officiels communistes et sera soutenu par tous si finalement il gagne. Voie choisie par lui semble être réconciliation que celle adjoint Bomboko parti hier pour Léopoldville cherche empêcher. Il faut faire comprendre qu’avec Lumumba à personnalité active et fascinante réconciliation n’est pas compromis mais échec certain à terme rapproché.
Sé/Loridam+
P.S. veuillez lire à la place de celle adjoint Bomboko que f e l e adjoint Bomboko ... ».

Télégramme du 13 octobre du Consulat de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles; à reproduire au ministre des Affaires Africaines et à la Mission Technique Belge à Elisabethville :
« Avons ce jour entretient intéressants avec Cordy. Il en résulte
Primo : Bomboko très tendu est entièrement préoccupé par conflit avec ONU suite refus laisser arrêter Lumumba (...) Avis Cordy être de maintenir blocus temps maximum compatible avec nécessité de ne pas perdre la face et entre-temps de faire organiser coup de main par petit commando indépendant de Force Publique.
Sés/ Dupret-Westhof ».

Dans la gestion quotidienne réelle, on le dira par après, une structure informelle à laquelle Mobutu et Bomboko participeront sans Kasa Vubu, le « Groupe de Binza », se chargera d’organiser effectivement le pouvoir émietté. Cette nécessité deviendra plus urgente lorsque Ndele, après Nussbaumer — tous commissaires généraux —, se sera fait agresser début octobre à Léopoldville par les partisans de Lumumba.
Télégramme du Consulat de Belgique à Brazzaville au ministre des Affaires étrangères à Bruxelles
« De Davignon pour Rothschild citation
Très urgent
J’ai rencontré dès mon arrivée délégation Katangaise qui paraît satisfaite de l’entretien qu’elle a eu avec Iléo. (...) Croquez vient d’apporter nouvelles Léopoldville où désorganisation complète. Il semble que Mobutu agisse en accord avec Kasa Vubu. Symptôme général : manque de détermination dans l’action ce qui explique Lumumba pas encore hors état nuire. Problème primordial paraît donc écarter Lumumba et avoir union leaders congolais contre lui. Paraîtrait politique que Katangais fassent déclaration générale avant retour Elisabethville en ce sens (...). Mention conférence générale suffit. Important que cette instruction puisse leur être adressée par télégramme signé Tshombe. (...). Fin citation
Sé/Dupret ».


                                                       * * *
Ainsi se termine cette première phase qui conduit progressivement à l’isolement de Lumumba, c’est-à-dire, à sa garde dans sa résidence encerclée, avant son achèvement ultérieur. Au cours de cette phase, certains avaient espéré voir la crise se résoudre de manière pacifique. Outre les tentatives de conciliation entreprises par la commission de Weregemere et  celles de M. David, Conseiller du représentant de M. Hammarskjöld à Léopoldville, il y eut des interventions de Congolais. Parmi celles-ci, on doit noter la démarche du Parti du Peuple dirigé par Nguvulu (co-fondateur du MNC en octobre 1958), un parti formellement marxiste mais en fait fort modéré dans les actes et proche de l’Abako. Les dirigeants de ce parti tentèrent de persuader Lumumba d’accepter la décision de Kasa Vubu et de mener l’opposition soit sur le plan parlementaire, soit en réorganisant son parti à partir de son fief de Stanleyville.
Quant au thème de la réconciliation, il continuera à être évoqué dans les derniers jours de septembre, donc après la mise en place du Collège, spécialement à partir du 24 septembre, lorsque le Colonel Mobutu décidera de libérer Mpolo et Gizenga et lorsque des délégations de militaires, dirigées par le commandant Pwati, prendront contact avec Lumumba, Kasa Vubu puis avec les autorités provinciales. À ce moment, l’idée d’une réconciliation entre Lumumba et Kasa Vubu prend souvent la forme d’un projet de conférence de la table ronde, ouverte à tous. Le 26 septembre, Ileo mettra le monde politique en garde contre une démarche qui le défavorise et qui lui paraît illusoire : « Ce n’est pas en serrant la main de M. Lumumba que M. Kasa Vubu aura résolu la crise congolaise. ». Pour d’autres, dont Lumumba, un problème de relations entre le Chef de l’État et le Chef du Gouvernement se pose; mais le Parlement a indiqué la solution en imposant la coexistence et la réconciliation.
Pour d’autres encore, Bolikango par exemple, la crise tient principalement à la composition du gouvernement et à la répartition des fonctions. Plusieurs commissaires mettent l’accent sur la « crise institutionnelle », responsable des carences dans la gestion et dans le mode de fonctionnement de l’administration du pays.

Bref, ces tendances se retrouvent dans l’opinion politique internationale. On ne pourrait toutefois en déduire qu’elles ne recouvrent pas d’autres réalités, intérêts ou objectifs; ainsi, le diagnostic de « crise institutionnelle » constitue, dans bien des cas, l’alibi des forces qui verraient dans la balkanisation du Congo une solution. De même, la recherche d’une solution par le rétablissement de la coexistence entre Kasa Vubu et Lumumba (donc aussi par le rétablissement de ce dernier dans sa fonction du Premier ministre) est préconisée par ceux qui soutiennent Lumumba et les tendances dont il est l’expression historique.
À la fin de cette période, le Collège, pris en main par Ndele et puis Bomboko, se convainc de la nécessité d’isoler Lumumba et exige son arrestation. Il s’est rapproché ouvertement de Kasa Vubu, Mobutu le boude. Si ce ne paraît pas encore déterminé à donner l’assaut qui étouffera Lumumba, l’opération — bien que lente — a déjà commencé. Il n’y a plus d’illusion à se faire chez les partisans de Lumumba : Mobutu n’est plus avec eux. Nkulufa, porteur d’une note de Lumumba au Colonel, s’est vu menacé d’arrestation par ce dernier qui, après lui avoir prodigué quelques conseils sous un ton brutal, lui a remis une somme d’argent. Nkulufa viendra dire à ceux qui l’ont envoyé, rapporte Onawelo, un proche parent de Lumumba lié d’amitié à ce dernier : « José (Mobutu) akomi mosika », ce qui se traduit par « José (Mobutu) est déjà fort engagé (dans l’anti-lumumbisme) ».

A suivre...




Compatriotiquement!



# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul #
# Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #


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ndonzwau


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Message  GHOST 21/7/2015, 2:03 am

Embarassed drunken Gracias mbuta Ndozwau

Troll retrouve...avec surprise des informations qu´il connait depuis...l´enfance..même s´il ya des surprises drunken

Mobutu l´ivrogne ** mais on ne sait par quel magie il va cesser de boire et subitement devenir plus "concentré" king
Les rencontres dans la villa de Mobutu..au camp des parachistes de Binza?

Surprenant d´apprendre que Mobutu va faire liberer Gizenga et Mpolo drunken et q´il était très malin en ne prenant jamais la tête.. L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 375270

Helas, l´histoire du Congo merite plus de temps, plus de lecture et plus de determination pour ceux**qui souhaitent apprendre L'UDPS DANS LA TOURMENTE DE COMBATTANTS - Page 2 170322
GHOST
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Message  GHOST 21/7/2015, 2:20 am

Wink ..LES "ARCHIVES" DE MOBUTU...ET JP BEMBA

On raconte... Very Happy ce qu´au Congo on aime les "histoires" drôles.. JP Bemba n´est devenue "militaire" et avait recuperé Gbadolite pour un but secret: les archives de Mobutu planqué dans son palais de Kawele⭐
On raconte que lorsque l´AFDL avance rapidement jusqu´á Gbado, la mission primordiale était de mettre la main sur les "archives" de Mobutu**
Les rwandais vont tout renverser, même les tombes de la famille de Mobutu...sans retrouver l´endroit secret où Mobutu conservait ses "archives"Idea
Pour ceux qui aiment les histoires étranges, certains militaires rwandais vont succomber de folie pour avoir penetrés dans certaines chambres secrètes du Palais..d´autres qui ont eu le malheur de prendre les vetements de Mobutu vont aussi devenir fous subitement Embarassed

L´autre Rolling Eyes face de l´histoire était aussi la recherche du corps d´Habyarimana que Mobutu avait recuperé...Kagame semble-t-il tenait á tout Prix á recuperer le cadavre d´Habyarimana...mais Mobutu aurait fait venir des prêtres Hindous qui avaient fait "incinerer" ce corps après un rituel funeraire et la femme d´Habyarimana aurait emportée les cendres en France où elle réside depuis..

JP BEMBA "MWANA MALAMU"

Pour recuperer les archives de Mobutu, la personne la plus efficace sera JPBemba avec sa branche armée..qui va investir Gbado et accèder á la "banque secrète" de Mobutu...Depuis, ces archives ont été transmis au Maroc á Bobila:idea: et la famille biologique⭐

On raconte que Bobila avait remerciée profondement JP..pour avoir accomplie cette mission ultime..
Ces archives ont été l´objet d´un "deal" avec les USA..et il ne sera pas facile de retrouver ses traces.. Idea
GHOST
GHOST


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