CRIMES DE GUERRE AU KASAI !
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djino
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Re: CRIMES DE GUERRE AU KASAI !
PS
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul #
# Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
"On commence à découvrir l’ampleur de la répression au Kasai"
° http://www.lalibre.be/actu/international/on-commence-a-decouvrir-l-ampleur-de-la-repression-au-kasai-58dd53abcd70eeb6172a46ca
INTERNATIONAL Le Conseil de sécurité de l’Onu devrait voter "à l’unanimité" ce vendredi, assure l’AFP qui a vu le projet de résolution, une réduction de 7 % des effectifs de la Monusco (Mission de l’Onu au Congo).
La Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme et ses associations affiliées au Congo avaient pourtant plaidé en faveur d’un renforcement de la Monusco, "l’intensification des violences" laissant "craindre un embrasement généralisé" de l’ancienne colonie belge. Paris avait mis en garde contre des réductions drastiques chez les casques bleus alors que le pays attend des élections fin 2017 et que les foyers de violences armées se multiplient - Ituri, Nord-Kivu, Tanganyika et Grand Kasaï.
Un soulèvement évitable
Cinq provinces du Grand Kasaï sont affectées par un soulèvement paysan depuis août 2016. Ce dernier est dû au refus des autorités locales de reconnaître, comme la loi le prévoit, le nouveau chef des Bajila Kasanga - sous-groupe des Lubas du Kasaï - désigné par les autorités traditionnelles, pour lui préférer un homme à leur solde. Le vol des objets rituels de pouvoir et des violences contre son épouse avait poussé le chef à la révolte; tué dans un affrontement, son corps avait été profané et privé de l’enterrement rituel, ce qui a provoqué un soulèvement généralisé de villageois fatigués d’être préssurés par les autorités administratives, la police et les militaires sans que l’Etat - ni les députés ou ministres nationaux originaires du Kasaï - travaillent à développer la région, privée de tout.
Si les autorités viennent de s’accorder avec la famille du chef lésé, Kamwina Nsapu, pour la restitution de son corps - indispensable, selon les croyances locales qui lui attribuent des pouvoirs magiques - il leur aura fallu neuf mois pour ce simple geste. En neuf mois, la révolte très localisée s’est étendue à cinq provinces du Grand Kasaï bien qu’elle ne paraisse pas être très organisée. Il n’est pas sûr que ce premier geste d’apaisement suffira à éteindre l’incendie.
Car, en neuf mois, le gouverneur de province du Kasaï central, Alex Kande, et Kinshasa, ont choisi la voie de la répression aveugle. Plusieurs fois dénoncée, on en découvre peu à peu l’ampleur.
Ainsi, le 18 mars, poussée par la pression internationale, la justice militaire congolaise a annoncé avoir arrêté sept de ses militaires accusés de crimes de guerre - d’abord récusés par Kinshasa - contre des militants présumés de Kamwina Nsapu, alors que des enquêteurs de l’Onu ont dénombré dix fosses communes rien qu’à Demba et Tshimbulu, où est née la révolte. Les enquêteurs étudient des "allégations très sérieuses" à propos d’autres tombes collectives. Une enquête administrative a été ouverte contre Alex Kande.
Deux experts de l’Onu assassinés
Deux enquêteurs de l’Onu - une Suédoise et un Américain - ont été assassinés au Kasaï central et l’Onu fait pression pour que "justice soit faite" alors que Kinshasa assure enquêter sur ces crimes. La découverte des corps - l’experte suédoise a été décapitée, son confrère américain non - a été annoncée mercredi, juste après que la police congolaise eut accusé les miliciens Kamwina Nsapu d’avoir massacré et décapité 39 des siens dans une "embuscade". Cette dernière annonce n’a été étoffée d’aucune image ni témoignage jusqu’ici."
"Qui tue qui, au Kasai, au Kivu, dans le Nord Katanga et ailleurs encore?
° http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2017/04/03/qui-tue-qui-au-kasai-au-kivu-dans-le-nord-katanga-et-ailleurs-encore/
Chaque jour des appels au secours, des témoignages filtrent depuis le Kasaï. Le dernier en date vient de Nganza, une commune de la ville de Kananga : selon des sources fiables, plus de 300 civils ont été tués à la fin de la semaine dernière, des vieillards, des enfants mais surtout, visés en premier lieu, des jeunes gens susceptibles de rejoindre les rangs de la milice dite Kamwina Nsapu, du nom du chef coutumier tué en août dernier. « C’est la terreur » poursuit notre source «des militaires passent durant la nuit, de maison en maison, ils vérifient les identités et surtout, ils tuent. » L’inquiétude est avivée par le fait que, selon d’autres témoignages : « ces militaires ne parlent ni le lingala, la langue de l’armée, ni le tshiluba, la langue nationale du Kasaï. Certes, ils portent l’uniforme de l’armée congolaise mais ils paient en dollars… » D’où le soupçon de voir à l’œuvre des « mercenaires » ou des troupes « empruntées « aux pays voisins, le Burundi, ou plus sûrement encore, l’Ouganda, le Rwanda ou le Zimbabwe, dont les présidents entretiennent les meilleures relations avec Joseph Kabila et partagent sa volonté de rester au pouvoir. Au Kasaï comme au Katanga, les civils craignent aussi la mise en liberté du redoutable chef de guerre Gédéon, chef d’une autre milice, les Bakata Katanga, qui s’illustrèrent par des massacres dans le Nord Katanga et, à toutes fins utiles, l’Angola a fermé sa frontière avec son dangereux voisin.
En fait, comme une peau de chagrin, les sites où sévit la violence se multiplient à travers le pays et les accusations croisées se multiplient.
C’est au Kasaï, au centre du pays, que la violence est aujourd’hui la plus spectaculaire. Le début de l’explosion date de 2016 : à la suite du décès du chef traditionnel, son fils Jean-Pierre Pandi revendiqua sa succession au titre de « Kamwina Nsapu ». Kinshasa ayant refusé de reconnaître son autorité, il créa une milice, aussitôt réprimée par les forces gouvernementales. Malgré la mort du nouveau Kamwina Nsapu, en août dernier, dans des circonstances mystérieuses, la violence n’a fait que croître : 23 fosses communes ont déjà été dénombrés, le chiffre de 2500 morts est cité, 39 policiers ont été retrouvés décapités, les corps de deux experts de l’ONU, Michaël Sharp et Zaida Catalan, ont été découverts, eux aussi décapités. Peut-être en savaient ils trop ? Michaël Sharp était reconnu comme un spécialiste des rebelles hutus FDLR auprès desquels il avait longtemps travaillé au Kivu. Aurait il reconnu leurs méthodes ou discerné d’éventuelles complicités ? L’assassinat de ces deux experts onusiens marque aussi une rupture : les décapitations étaient jusqu’à présent inconnues au Kasaï et, comme partout dans le pays, les étrangers étaient généralement épargnés.
-Au Nord Kivu, la violence est endémique depuis vingt ans mais elle prend ici aussi de nouvelles tournures : des tensions mettent aux prises les populations locales, les Nande et des Hutus, nés dans la province ou venus du Rwanda en 1994 mais toujours considérés comme des étrangers. De part et d’autre des milices ont été créées, les Nyatura pour soutenir les Hutus, les Mai Mai Mazembe du côté des Nande.
En outre, les rebelles du M23, des Tutsis naguère soutenus par le Rwanda puis réfugiés en Ouganda après leur défaite de 2012, ont repris du service : quittant leur camp de réfugiés, 1300 d’entre eux se sont rapprochés de la frontière et, dans le parc des Virunga, un de leurs groupes a réussi à abattre un hélicoptère de l’armée. Autour de Rutshuru et dans la région du Masisi, les affrontements se multiplient entre ces rebelles tutsis et l’armée congolaise.
Dans le « Grand Nord » du Nord Kivu, l’escalade se poursuit également : les massacres de civils se poursuivent autour de Beni et la prospère ville de Butembo a elle aussi été le théâtre de tueries. Si des réseaux islamistes ont été mis à jour à l’occasion d’un important procès qui s’est tenu à Beni, des complicités locales ont également été démontrées. En outre, une nouvelle milice, « Corps du Christ » est apparue dans la région. Cette secte collabore avec des leaders Mai Mai locaux et elle serait dirigée par Bwambale Kakolele, rentré en grâce auprès de Kinshasa et qui secondait naguère le rebelle tutsi Laurent Nkunda.
Dans la province du Tanganyika, des violences ont éclaté entre les Pygmées (Batwa), se plaignant de discriminations et les communautés Luba. Ici aussi des milices se sont constituées de part et d’autre et des affrontements ont eu lieu dans les territoires de Kabalo, Kalemié, Nyunzu, provoquant de vastes déplacements de populations.
Dans le Bas Congo, malgré la répression, la secte Bundu Dia Kongo n’a pas renoncé aux actions violentes.
Se multipliant à travers tout le pays, ces « sales petites guerres » nourrissent les pires soupçons et raniment toutes les haines…"
" Kamuina Nsapu: le conflit traditionnel devenu une tragédie régionale"
° http://www.radiookapi.net/2017/04/04/actualite/societe/kamuina-nsapu-le-conflit-traditionnel-devenu-une-tragedie-regionale
Le 31 mars dernier, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a fait savoir qu’il avait dénombré 23 fosses communes dans les provinces du Kasaï où la milice Kamuina Nsapu affronte les forces de l'ordre depuis plusieurs mois. Quelques semaines plus tôt, il avait documenté 7 fosses communes. Une augmentation de fosses communes qui traduit l’accroissement de la violence qui secoue cette région centrale de la RDC depuis l’année passée. Une violence née à la suite d’un conflit de succession traditionnelle. Nous vous proposons de revenir sur le développement de ce conflit- à l'origine lié au pouvoir traditionnel- devenu une tragédie qui a fait environ 400 morts.
Nomination contestée d’un chef traditionnel
La milice, à l’origine des violences aux Kasaï, porte le nom du chef traditionnel Kamuina Nsapu, titre traditionnel du chef de Bajila Kasanga, un groupement de plusieurs villages au Kasaï-Central.
En 2016, l’Etat refuse de reconnaître la nomination traditionnelle de Jean-Pierre Mpandi en tant que Kamuina Nsapu.
Selon des observateurs locaux, Mpandi n’a pas été reconnu parce qu’il était proche de l’opposition et refusait de soutenir la majorité présidentielle, note International Crisis Group qui rappelle qu’en RDC, les chefs traditionnels font partie intégrante de l’administration publique. Ils reçoivent un salaire et administrent des unités territoriales comme les villages.
C’est à partir d’avril 2016 que les choses commencent à dégénérer.
Le chef coutumier lance en avril 2016 une opération de rébellion, après que des policiers ont perquisitionné chez lui en son absence, maltraitant des membres de sa famille. Il exhorte alors « tous les jeunes, mus par une fibre révolutionnaire, de défendre le sol congolais contre la présence des mercenaires étrangers et leur gouvernement d'occupation », indique France 24 sur son site Internet.
Premiers affrontements, premières victimes
Au début du mois d'août, le chef traditionnel, à la tête de plusieurs miliciens, fait ériger des barricades autour de son village et dans le secteur environnant de Tshimbulu, dans le Kasaï-Central.
« Neuf personnes ont été tuées dans la nuit du dimanche à lundi 8 août à Tshimbulu, une ville située à environ 117 km au sud-est de Kananga (Kasaï-Central), dans une attaque que le maire de Tshimbulu attribue à une milice créée récemment par le chef Kamuina-Nsapu du territoire de Dibaya ».
Le 12 août, le chef traditionnel est tué dans des combats avec les forces de l’ordre qui font 19 morts (11 policiers et 8 miliciens).
Ses partisans qui ne croient pas à la mort de leur leader réclament son corps. Une demande à laquelle les autorités n’ont toujours pas accédé.
La violence atteint les provinces voisines
Alors qu’au début le conflit se confine dans une partie du Kasaï-Central, la violence va s’étendre à d’autres provinces du Kasaï.
Les affrontements entre miliciens et forces de l’ordre sont plus nombreux. Les bâtiments publics sont pris pour cible par les miliciens.
Dans le rapport de décembre de la MONUSCO, Ban Ki-moon qui occupe alors les fonctions de secrétaire général de l’ONU, note que « les graves flambées de violence qui ont secoué la province [Kasaï-Central] en juillet et en octobre, notamment sa capitale Kananga, ont fait au moins 140 morts ».
« Le risque d’une propagation de la violence reste élevé, compte tenu du différend qui persiste sur la question des chefferies traditionnelles, de la forte politisation des populations vivant dans la région et des liens avec la situation politique nationale », mentionne M. Ban.
Vidéos de l’horreur
Malgré les mises en garde du secrétaire général de l’ONU, la situation au Kasaï ne fait pas encore les gros titres de la presse internationale. Il est vrai en ce mois de décembre, l’actualité est focalisée sur les discussions politiques entre le pouvoir et l’opposition qui vont aboutir à la signature de l’accord du 31 décembre 2016.
En février 2017, la violence apparaît à l’opinion dans toute sa brutalité.
Une vidéo est publiée sur Internet montrent des présumés militaires congolais montrent en train de massacrer des civils non-armés présentés comme des miliciens Kamuina Nsapu.
RFI a ainsi décrit cette vidéo d’horreur:
« ‘’Tirez !’’, ordonne une voix hors champ. Les chants qu’on entend au loin sont peu à peu étouffés par des tirs. Celui qui filme la scène est derrière la première rangée d’hommes en uniformes qui ouvrent le feu. On l’entendra plus tard interpeller l’un d’eux : ‘’Mon major’’. Et même donner des noms. Sous le feu, les silhouettes s’effondrent. ‘’Avancez et cessez le feu !’’, hurle toujours le donneur d’ordre. Les hommes en uniformes de l’armée congolaise obéissent et progressent. La première victime qui apparaît est une femme, visiblement déjà touchée, un bandeau autour de la tête, comme en portent les miliciens Kamuina Nsapu. Un tir soulève son pagne. Elle tente de lever un bras, mais une rafale l’achève.
Le narrateur désigne lui-même les survivants : ‘’ Celui-là, celui-là, là, il n’est pas mort’’. Coups de feu. Devant une autre victime : ‘’C’est bon, il a déjà son compte, je l’ai déjà eu’’. L’auteur de la vidéo va même jusqu’à s’adresser au cadavre : ‘’Toi, tu as déjà ton compte. Bande d’animaux’’. Chaque victime est soigneusement filmée, comme s'il s'agissait d'un décompte. »
Deux experts de l’ONU enlevés et tués
Dans un premier temps, les autorités congolaises démentent tout massacre de civils. Interrogé, le porte-parole du gouvernement évoque d’abord « un grossier montage » et accuse l’opposition d’en être responsable.
Mais la communauté internationale fait pression pour qu’une enquête soit diligentée. Le 18 mars, le gouvernement annonce finalement l’ouverture d’une enquête. Sept militaires sont arrêtés. Quelques jours avant l’annonce de l’arrestation de ces soldats, le 12 mars, deux experts Nations unies et quatre personnes qui les accompagnaient sont portés disparus.
Les corps sans vie de deux experts de l’ONU et de leur interprète sont retrouvés deux semaines plus tard.
Au cours de la dernière semaine du mois de mars, des témoins rapportent que les forces de l’ordre commettent des pillages et des tueries à Kananga où elles mènent une opération pour retrouver des miliciens Kamuina Nsapu.
Témoignage d’un habitant.
http://www.radiookapi.net/sites/default/files/2017-03/01._300317-p-f-kan...
Ces accusations sont démenties par l’armée.
Action publique
Interrogé en janvier 2017 à l’Assemblée nationale sur la situation au Kasaï, le ministre de l’Intérieur Ramazani Shadary remet les allégations faisant état d’une insurrection liée à une intrusion de la police dans le domicile de Kamuina Nsapu.
« Les actes de subversion et d’insurrection avaient déjà été certifiés », déclare-t-il devant les députés.
Pour mettre fin à la crise, le ministre affirme que « le Gouvernement envisage des approches militaire, politique et coutumière ».
Le 12 mars, Ramazani Shadari se rend sur place avec quelques députés.
Selon International Crisis Group, le ministre a pu s’entretenir avec la famille du Kamuina Nsapu.
Quelques jours plus tard, le gouvernement annonce un compromis trouvé avec la famille du chef traditionnel.
Dans la foulée, des personnes présentées comme des miliciens Kamuina Nsapu se rendent aux autorités.
Justice
A la suite des vidéos des massacres, la mort des experts de l’ONU, la découverte des fosses, les voix se voient entendre de plus en plus pour réclamer une enquête.
Selon le Bureau conjoint des droits de l’homme de l’ONU, 23 fosses communes ont été découvertes dans les provinces du Kasaï.
Le 31 mars, Fatou Bensouda, la procureure de la CPI se dit profondément préoccupée par les nombreux rapports faisant état d’une situation de violences graves depuis plusieurs mois dans les provinces des Kasaï.
« Je n’hésiterai pas à agir si des actes constitutifs de crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis », menace-t-elle.
En RDC, les autorités disent enquêter sur la situation au Kasaï. Sept militaires soupçonnés d’être impliqués dans la première vidéo montrant un massacre à Muanza-Lomba ont été arrêtés.
Sur le plan international, les condamnations de la violence et l’appel à la paix se multiplie. Le pape, l’ONU, les Etats-Unis, la France et d’autres pays et organisations internationales ont exprimé leur désapprobation des violences perpétrées aux Kasaï."
"Qui a tué les deux experts de l’ONU et un Congolais dans le Kasaï?"
° http://www.politico.cd/encontinu/2017/04/03/a-tue-deux-experts-de-lonu-congolais-kasai.html
GRAND ANGLE/ Près d'une semaine après la découverte des corps sans vie de deux experts de l'ONU et leur interprète congolais dans le Kasaï, où ils étaient portés disparus, des interrogations et des soupçons fusent au sujet des auteurs de ce crime.
L‘Organisation des Nations-Unies a fini par confirmer la mort de ses enquêteurs enlevés le 12 mars dans le Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, quelques heures après la découvertes, le 29 mars, de leurs corps sans vie et celui de leur interprète congolais.
Dans une lettre adresse au journal Le Monde, dans son édition Afrique, l’ONU rend hommage à ses deux experts, Zaida Catalan, 36 ans, experte humanitaire, et Michael Sharp, 34 ans, expert sur les groupes armés et coordonnateur du Groupe d’experts au pays; tout en soulevant des questionnements sur les auteurs de cet assassinat.
« Menaces de mort, surveillances, arrestations et détentions illégales, expulsions… Malgré le statut que leur confèrent leur lettre de nomination (signée de la main du secrétaire général des Nations unies) et leur mandat (donné directement par le Conseil de sécurité), les experts chargés de veiller à la mise en œuvre des résolutions établissant les régimes de sanctions dans des pays en situation de conflit ou post-conflit – RDC, République centrafricaine, Libye, Soudan, Soudan du Sud, Somalie, Yémen – se retrouvent très souvent en première ligne face à la violence et l’arbitraire« , dit cette lettre, sans toutefois confirmer si les experts onusiens ont subi le même traitement en RDC.
Une enquête en cours
Les deux experts de l’ONU tués dans le Kasaï[
A Kinshasa, aucune suite officielle n’est donnée concernant les ravisseurs qui ont « décapités » les victimes. « Ces corps ont été retrouvés dans une fosse et ont été identifiés de façon formelle par les spécialistes de la Monusco, notamment l’équipe de la police des Nations unies« , a expliqué de son côté Charles-Antoine Bambara, directeur de l’information publique de la Monusco, lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
Du côté du gouvernement congolais, une enquête a officiellement été ouverte par la justice militaire depuis l’enlèvement de ces experts et trois citoyens congolais en leur compagnie. « Les enquêtes comme partout ailleurs, ne se déroulent pas si rapidement. Dès que les six personnes avaient disparu, le parquet militaire avait ouvert une enquête (…) elle s’est accélérée dès qu’on a retrouvé les trois corps: l’américain, la suédoise, et le congolais; l’enquête se poursuit pour trouver les trois autres et pour trouver les auteurs de leur assassinat et les remettre entre les mains de la justice« , explique Lambert Mende, Porte-parole du gouvernement, joint au téléphone lundi par POLITICO.CD.
Néanmoins, Kinshasa soutient tout aussi que c’est bel et bien les miliciens Kamwina Nsapu qui sont derrière ce crime. L’armée combat dans cette région les partisans de ce Chef coutumier tué en août dernier dans une opération policière. A la découverte de plusieurs fosses communes en février dernier et même ce lundi 04 avril, les autorités congolaises ont fait savoir qu’il s’agirait des pratiques de ces miliciens. Pour le porte-parole du gouvernement, il y a un mode opératoire qui pointe vers ce groupe du fait que l’un de ces corps a été décapité. Une thèse que l’ONU ne dément ni ne confirme, demandant plus tôt, dans un ton « diplomatique », que les « coupables soient identifiés. »
« Je fais confiance aux autorités congolaises pour qu’elles conduisent une enquête complète sur cet incident. Les Nations unies mèneront aussi une enquête. Les Nations unies feront tout leur possible pour assurer que justice soit faite« , a déclaré un peu plus tôt le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, dans un communiqué.
Eléments troublants
Dans un communiqué publié 29 mars dans la soirée, le chef de la MONUSCO a fait savoir que l’ONU est prête à fournir à la RDC le soutien nécessaire pour appuyer la justice congolaise dans cette enquête. « La MONUSCO espère que les autorités de la RDC mèneront une enquête approfondie sur leur décès et l’ONU est prête à fournir le soutien nécessaire pour assurer la justice», note le communiqué. Maman Sidikou réclame que « les auteurs de ce terrible crime » soient « traduits en justice ». Même son de cloche du côté de la France qui appelle à ce que toute la lumière soit faite sur ce très grave évènement, afin que les responsables soient identifiés et traduits devant la justice. La Suède a proposé mercredi de fournir une assistance aux enquêteurs congolais à cet effet.
L’ONG La Voix des sans voix affirme pour sa part que « ce n’est pas la seule possibilité ». Citée par Radio France Internationale dans un article publié le 29 mars sur son site internet, cette organisation de défense des droits de l’homme ajoute qu’il pourrait « aussi s’agir d’une opération de représailles, de personnes qui auraient commis des violations des droits de l’homme et qui se seraient inquiétées de la présence de ces enquêteurs internationaux. »
« Car le mandat de ces experts est précisément celui-ci : enquêter sur de possibles violations de l’embargo sur les armes, toujours en vigueur dans le pays, mais aussi sur de possibles violations des droits de l’homme ou l’exploitation illégale des ressources naturelles. Un rôle stratégique, puisqu’au terme de leurs recherches, ces experts dressent une liste des personnes susceptibles d’être sanctionnées par les Nations unies, côté miliciens ou parfois côté officiers congolais« , explique l’article de RFI.
A cela, explique toujours cet article, d’autres questions se posent sur l’enquête elle-même. « Les autorités congolaises confirment la découverte de trois corps, celui des deux experts et de leur traducteur congolais. La mission de l’ONU, elle, ne confirme avoir retrouvé que deux personnes, la Suédoise Zaida Catalan et l’Américan Michael Sharp. »
Indifférence sur le sort des Congolais?
Par ailleurs, les trois autres Congolais qui les accompagnaient à moto sont toujours portés disparus. Selon RFI toujours. « Autant de questions auxquelles les enquêtes vont devoir répondre alors que les relations entre Kinshasa et les Nations unies se sont récemment tendues autour des enquêtes sur les nombreuses fosses communes dans le Kasaï« , signe la radio française.
Se confiant à Politico.cd, Lambert Mende précise que les recherches se poursuivent et remerciant António Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a demandé à l’équipe de l’ONU de poursuivre les recherches de trois congolais non encore retrouvés.
Le ministre Mende fustige l’opinion publique, notamment la presse internationale qui a fait seulement mention de la découverte de deux corps des experts de l’ONU. « J’ai déclaré aux médias qu’on avait découvert trois corps: les deux experts de l’ONU et leur interprète Congolais. Mais les médias et toutes les autres personnes qui me contactent ne parlent que de deux experts, comme si les congolais n’étaient pas de personne« , s’indigne le ministre de médias désespéré.« Est-ce que nous les congolais nous sommes de sous hommes ? On découvert trois corps et on les a ramené à Kananga. Il y a même de compatriotes congolais qui appellent et ne posent que des questions sur les deux experts« , s’indigne le ministre."
"Hommage à Zaida et Michael, experts de l’ONU assassinés en RDC
° http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/04/03/hommage-a-zaida-et-michael-experts-de-l-onu-assassines-en-rdc_5105155_3212.html
Après la découverte des corps de leurs collègues, trois anciens coordonnateurs de groupes d’experts des Nations unies rappellent la nécessité de leur mission.(...)"
° https://actualite.cd/2017/04/04/kasai-senateurs-craignent-perturbation-de-lenrolement-electeurs-deroulement-de-lexetat/
Compatriotiquement!
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