LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
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LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
Avec le film du belge Thierry Michel "L'Empire du silence", enfin un document international assez courageux qui rompt le silence sur le génocide oublié du peuple Congolais ???
Mardi 26 octobre a été présenté en avant-première au Théâtre National de Bruxelles dans le cadre du 'Festival des Libertés' devant 700 personnes - et en l'absence de Dr Mukwege hospitalisé - le dernier film de Thierry Michel "L'Empire du Silence" ! Il retrace 25 ans de crimes impunis au Congo quasiment et bien au-delà sur les traces du "Rapport Mapping" produit en 2010 par l'Onu depuis enfermé dans ses propres tiroirs. Osons espérer que malgré l'espoir enthousiaste contraire de l'auteur, ce film ne suivra pas la même voie du garage, que des puissants coupables n'arriveront pas à enterrer son message et son audience.
Je n'ai pas encore vu le film mais selon les dépêches, il n'épargne personne mais balance-t-il autant les culpabilités qu'il cite le rôle de JP Bemba en Ituri que celui des armées et milices commanditées par Kagame et Museveni au Kivu et en Province Orientale (même en plein Kisangani) ? Les tueries continuent hélas dans l'Est du Congo et des millions de civils Congolais ont été tués en ce demi-siècle ; qui en sont les auteurs ? La suite...
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
Mardi 26 octobre a été présenté en avant-première au Théâtre National de Bruxelles dans le cadre du 'Festival des Libertés' devant 700 personnes - et en l'absence de Dr Mukwege hospitalisé - le dernier film de Thierry Michel "L'Empire du Silence" ! Il retrace 25 ans de crimes impunis au Congo quasiment et bien au-delà sur les traces du "Rapport Mapping" produit en 2010 par l'Onu depuis enfermé dans ses propres tiroirs. Osons espérer que malgré l'espoir enthousiaste contraire de l'auteur, ce film ne suivra pas la même voie du garage, que des puissants coupables n'arriveront pas à enterrer son message et son audience.
Je n'ai pas encore vu le film mais selon les dépêches, il n'épargne personne mais balance-t-il autant les culpabilités qu'il cite le rôle de JP Bemba en Ituri que celui des armées et milices commanditées par Kagame et Museveni au Kivu et en Province Orientale (même en plein Kisangani) ? Les tueries continuent hélas dans l'Est du Congo et des millions de civils Congolais ont été tués en ce demi-siècle ; qui en sont les auteurs ? La suite...
"L'Empire du silence", un film coup de poing contre l'impunité en RDC
= http://afrikarabia.com/wordpress/lempire-du-silence-un-film-coup-de-poing-contre-limpunite-en-rdc/
Le nouveau documentaire de Thierry Michel retrace 25 ans de crimes oubliés au Congo, dont la majorité des responsables sont connus et restent toujours impunis. Le réalisateur espère que son film permettra de préserver les preuves, de sécuriser les lieux des massacres, en attendant que la justice congolaise ou internationale daigne s'y intéresser.
« L’Empire du Silence » sortira en Belgique le 19 janvier 2022, en France le 16 mars et en RDC en février.
(Affiche du film " L'Empire du silence" réalisé par Thierry Michel en collaboration avec Christine Pireaux - DR)
Un film peut-il mettre fin à l’impunité qui règne en République démocratique du Congo depuis la fin des années 1990 ? A lui seul peut-être pas, mais il peut fortement y contribuer. C’est l’espoir du cinéaste Thierry Michel, dont le documentaire « L’Empire du silence » raconte par le menu les guerres, les massacres à l’infini et les violences qu’ont subies les Congolais depuis 25 ans, dans l’indifférence quasi-générale. Ce long voyage à travers « sept provinces martyres » congolaises n’est pas de tout repos. Dans ce documentaire émaillé de nombreux témoignages éprouvants, Thierry Michel a tout d’abord voulu coucher sur la pellicule les paroles des victimes, souvent oubliés de ces deux décennies de conflit. Mais il a surtout décidé de rompre le silence sur des crimes dont chacun connaît aujourd’hui le nom des exécutants et des commanditaires, et qui restent toujours impunis. Le film, clair et pédagogique, n’épargne aucun des acteurs des guerres congolaises : mouvements rebelles, dont une centaine pullulent encore à l’Est du pays, armées congolaises, étrangères et politiques de tous bords.
Lemera, « le début de l’impunité »
Le combat du cinéaste belge relaye celui du personnage principal du film, le prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege. Témoin de toutes les guerres du Congo, le médecin gynécologue « qui répare les femmes » victimes de viols, raconte l’attaque de l’hôpital de Lemera, en 1996, par les troupes de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila, soutenus par le Rwanda. « Le début de l’impunité, c’est ici ! » tonne le docteur. Puis, c’est le bombardement des camps de réfugiés hutu à Bukavu. A l’époque, le Rwanda de Kagame sort à peine du génocide, qui a fait un million de morts. Des centaines de milliers de réfugiés fuient le Rwanda, avec parmi eux, des miliciens interhamwe, ceux-là mêmes qui ont commis le génocide. Les miliciens contrôlent les camps de réfugiés au Zaïre et sont bien décidés à revenir prendre le pouvoir par les armes à Kigali. Dans le documentaire, Thierry Michel, montre les appels de Kagame et Museweni qui exhortent la communauté internationale de s’occuper des génocidaires réfugiés au Zaïre. Une requête restée lettre morte et qui poussera les deux voisins à s’occuper eux-mêmes de la solution.
Plus de 8.000 personnes tuées à Mbandaka
Une traque impitoyable aux réfugiés hutu commence à travers la forêt congolaise. Des témoins racontent les marées humaines, en pleine brousse, sans eau, sans nourriture, sans toilette. Certains mouraient de faim à défaut de manger les feuilles des arbres. A Tingi-Tingi, 200.000 réfugiés errent le long de la voie ferrée. Les images d’archives retrouvées par Thierry Michel sont glaçantes. Les cadavres sont déchargés des wagons. Une séquence que l’on croit sortie des archives de la seconde guerre mondiale. On y découvre également Emma Bonino, la commissaire européenne pour l’aide humanitaire, en larmes devant des enfants qui lui racontent leur détresse. L’effroyable voyage se poursuit à Mbandaka, à l’Ouest du Congo, où les réfugiés arrivent par milliers après… 700 km de marche à travers la forêt ! Un témoin raconte l’élimination de plus de 8.000 personnes par balles ou par noyade. Sur le fleuve Congo, les pêcheurs ne peuvent plus travailler à cause des cadavres qui se décomposent dans l’eau. Des enquêteurs de l’ONU demandent à se rendre à Mbandaka. Mais Kinshasa refuse et donne l’ordre d’effacer les traces des massacres. C’est à cette époque que Laurent-Désiré Kabila, le rebelle devenu président, s’affranchit de son encombrant allié rwandais. Le poste de ministre de la Défense congolais était alors occupé par James Kabarebe, un officier rwandais proche de Paul Kagame. Avec le départ des Rwandais, sonne le début de la deuxième guerre du Congo.
6.000 bombes pleuvent sur Kisangani
Un chef rebelle congolais s’illustre particulièrement : Gabriel Amisi. Il est aujourd’hui inspecteur général et numéro deux de l’armée congolaise. Et les massacres continuent. Un prêtre de la paroisse de Kasika accuse : « [Il faut tuer 1.000 personnes pour devenir général au Congo ! » La guerre s’internationalise. Les ex-alliés rwandais et ougandais s’affrontent entre eux en Ituri. 6.000 bombes pleuvent en 2000 sur Kisangani, pendant ce que l’on appelle « la guerre des six jours ». L’occasion pour Thierry Michel de dénoncer l’un des moteurs des guerres congolaises : l’extrême richesse minière du pays. A Kisangani, les belligérants possédaient leurs propres comptoirs de diamants. « Si la guerre dure, c’est que les rebelles et les militaires vivent de ces richesses] » se désole le docteur Mukwege. En 2001, Laurent-Désiré Kabila meurt assassiné. Le fils, Joseph, s’assoie dans le fauteuil du père. Et les massacres perdurent.
Le Rapport Mapping enfermé dans les tiroirs de l’ONU
En Ituri, les soldats du MLC de Jean-Pierre Bemba commettent de nombreuses exactions. Massacres, pillages, viols… Il faut dire que les miliciens de Bemba ne sont pas payés. L’ONU enquête, mais Jean-Pierre Bemba ne sera pas jugé grâce les accords de paix de 2002. L’homme d’affaires et ancien rebelle devient même vice-président de la République démocratique du Congo… en toute impunité. Un rapport de l’ONU fuite tout de même dans la presse, grâce au journal Le Monde. Le fameux Rapport Mapping documente 617 « incidents
», des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de possibles crimes de génocide commis entre 1993 et 2003 au Congo. Mais la liste des auteurs présumés reste confidentiel et enfermé dans un tiroir de l’ONU depuis 11 ans. Il y a bien eu quelques procès en RDC, mais ils sont rares… une douzaine. Certains se transforment en théâtre grotesque, comme celui du milicien Katangais Gédéon Kyungu, condamné à mort, mais jamais incarcéré. Il s’évade de sa résidence surveillée et se rend après avoir prêté allégeance au président Joseph Kabila… qu’il soutiendra aux élections.
Au-delà du Rapport Mapping
La grande qualité du documentaire de Thierry Michel est qu’il ne défend aucune thèse, notamment à propos du Rapport Mapping, que le Rwanda rejette en bloc. Le cinéaste rappelle les faits, présente des témoignages et demande simplement à la justice de faire son travail. Mais le film ne s’arrête pas en 2003 avec la fin du Rapport Mapping, et c’est son autre qualité. Il relate des violences plus récentes comme la répression sauvage dans les Kasaï entre 2016-2017. Le pouvoir de Joseph Kabila réprime férocement la révolte Kamwina Nsapu, et le film documente de manière inédite la spirale de violence qui s’est emparée des Kasaï, faisant entre 5.000 et 10.000 morts selon l’Eglise catholique. Deux experts de l’ONU sont également lâchement assassinés pendant cette crise. Là encore, l’impunité totale règne. Et comme le dit un témoin : « Il n’y aura jamais assez de prisons au Congo pour tous ces salopards ! »
Kinshasa embarrassée ?
« L’Empire du silence » est un film pour l’histoire, avec des images inédites et un éclairage très pédagogique sur 25 ans de chaos congolais. Mais il s’agit surtout de mobiliser les consciences pour que les crimes ne restent pas impunis. Thierry Michel espère qu’à la suite de son film, les autorités congolaises se rendront compte de la nécessité de sécuriser les lieux d’inhumation et de préserver les preuves. Le documentaire a été présenté ce mardi en avant-première à Bruxelles devant plus de 700 personnes. Le docteur Denis Mukwege était absent, après son hospitalisation la veille à Bruxelles. Ironie du sort, Thierry Michel a appris la semaine dernière que son visa pour la RDC avait été refusé pour l’ambassade. Le cinéaste projetait de se rendre à Kinshasa pour préparer la sortie de son film, prévue en février 2022 au Congo. Ce film embarrasse-t-il les autorités congolaises ? Thierry Michel ne veut pas y croire. « On m’a refusé le visa alors que personne n’avait encore vu le film[/size] ». C’est pourtant une étrange impression de déjà-vu pour le réalisateur. Son visa avait été refusé sous Mobutu et Kabila. Il avait même été expulsé. En attendant que la situation se débloque, « L’Empire du silence » sera projeté le 4 novembre en première africaine aux Journées Cinématographiques de Carthage. Il sortira en salle en Belgique le 19 janvier 2022 et en France le 16 mars."
""L'Empire du silence", un plaidoyer de Thierry Michel en faveur de la lutte contre l'impunité qui règne en RDC
= https://www.rtbf.be/culture/cinema/detail_l-empire-du-silence-un-plaidoyer-de-thierry-michel-en-faveur-de-la-lutte-contre-l-impunite-qui-regne-en-rdc?id=10868091
Plus de 700 spectateurs ont réservé mardi soir à Bruxelles une "standing ovation" au cinéaste Thierry Michel à l'issue de l'avant-première de son nouveau film, "L'Empire du silence"[/u], un plaidoyer en faveur de la lutte contre l'impunité qui règne depuis des décennies en République démocratique du Congo (RDC).
Ce treizième documentaire consacré en trente ans par Thierry Michel et au Zaïre et à la RDC - et sans doute le dernier, a-t-il confié au public rassemblé dans la grande salle du Théâtre national, décrit, parfois sans fard, les massacres qui ont endeuillé le pays depuis la fin du règne du dictateur Mobutu Sese Seko en 1997 et qui se poursuivent, principalement dans la partie orientale.
Il y évoque, témoignages à l'appui, les atrocités commises par les armées étrangères (notamment rwandaise et ougandaise) et leurs milices supplétives congolaises, les forces gouvernementales et les groupes armés locaux et étrangers responsables de centaines de milliers de morts parmi la population civile et les réfugiés rwandais qui avaient fui leur pays après le génocide de 1994.
Le réalisateur, souvent primé pour ses films, donne notamment la parole au docteur Denis Mukwege, le gynécologue connu comme étant "l'homme qui répare les femmes" victimes de violences sexuelles et co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018.
= Thierry Michel, Collection Congo-Zaïre
"Le film qui veut briser « L’Empire du Silence » instauré en RDC -27 octobre 2021
= https://afrique.lalibre.be/64957/le-film-qui-veut-briser-lempire-du-silence-instaure-en-rdc/
Présenté lors d’une avant-première mondiale mardi soir à Bruxelles dans le cadre du Festival des Libertés, le film de Thierry Michel, qui dénonce le scandale de l’impunité en République démocratique du Congo, sera projeté à Carthage et Ouagadougou. Et espère poursuivre sa route ensuite pour une grande tournée-débats dans les différentes provinces du Congo en 2022.
La première vertu du dernier film de Thierry Michel est sa formidable clarté. Même un public néophyte, qui ne connaîtrait rien des méandres de l’histoire congolaise, y retrouvera son chemin. De 1990 à nos jours, le cinéaste retrace le tragique destin des nombreux militants de la paix au Congo et d’une population soumise aux exactions sans fin des innombrables factions rebelles et troupes en présence depuis plus de vingt ans sur le territoire du pays-continent. Et singulièrement depuis 1994 et le déclenchement du génocide des Tutsis dans le Rwanda voisin, entraînant l’exode de centaines de milliers de Hutus rwandais sur les terres congolaises.
Le cinéaste croise les témoignages d’officiels de nationalités multiples ayant œuvré au sein des Nations Unies et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), mais aussi de civils et témoins (divers journalistes et responsables de la Croix Rouge congolais) pris en étau dans les territoires de l’Est du Congo, provinces convoitées pour leur incroyable richesse géologique.
Il met ainsi en lumière les mécanismes prédateurs qui maintiennent la population dans la terreur et ont permis à d’anciens chefs de guerre de se frayer un chemin jusqu’aux postes les plus élevés au sein de l’armée régulière congolaise. Car si les troupes étrangères, principalement rwandaises et ougandaises, sont responsables d’attaques, pillages et actes de barbarie par milliers sur le territoire de la RDC, les troupes gouvernementales et divers groupes armés congolais ont également commis d’innombrables crimes de guerre en Ituri, dans le Kivu et au Kasaï.
Le film, qui sortira en salles en Belgique à la mi-janvier 2022, cite souvent le rapport Mapping, réalisé en 2010, documentant plus de 600 violations, soit les plus graves, des droits de l’Homme et du droit international commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003. Un rapport qui, à ce jour, est toujours « resté enfoui dans un tiroir » de l’Onu.
Lancement d’une campagne #Justice for Congo
Thierry Michel connaît bien le pays pour l’avoir arpenté en long et en large depuis Le Cycle du serpent (1992) en passant par Mobutu Roi du Zaïre (1999) jusqu’à son avant-dernier film sur le Docteur Denis Mukwege rebaptisé L’homme qui répare les femmes (2015). C’est dans le sillage du combat du célèbre médecin et prix Nobel de la paix 2018 que s’inscrit L’Empire du Silence. Un nouveau long métrage qui retrace de façon limpide l’état d’impunité totale qui sévit au Congo depuis très longtemps et qui s’est encore renforcé au cours des deux dernières décennies sous la présidence des Kabila père et fils.
Ce treizième film réalisé au Congo par Thierry Michel prend la forme d’un plaidoyer en faveur de la justice (#Justice for Congo) afin que soient jugés les responsables de crimes de guerre et reconnu le droit des victimes. Le film sera projeté aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC du 30 octobre au 6 novembre prochain), au festival Ciné Droit Libre de Ouagadougou (du 4 au 11 décembre prochain) et lors d’une tournée-débat organisée le plus largement possible à travers le territoire congolais en 2022. C’est du moins l’espoir et la volonté du cinéaste belge.
Hospitalisé à Bruxelles, à la suite d’une « opération bénigne », le Docteur Mukwege n’a pas pu assister à cette avant-première qui a rassemblé 700 personnes dans la grande salle du Théâtre national bruxellois dans le cadre du Festival des Libertés (21 au 31 octobre).
""L'Empire du silence" dénonce plus de deux décennies d'impunité en RDC- DW
= https://www.msn.com/fr-xl/actualite/afrique/lempire-du-silence-d%C3%A9nonce-plus-de-deux-d%C3%A9cennies-dimpunit%C3%A9-en-rdc/ar-AAQ1tJU?ocid=uxbndlbing
Dans ce onzième film qui s'inscrit dans la continuité de L'homme qui répare les femmes, dédié au docteur Denis Mukwege (prix Nobel de la Paix 2018), Thierry Michel a décidé d'aller plus loin en montrant et en documentant les tueries en République démocratique du Congo.
De l'armée congolaise aux hommes politiques, en passant par les pays voisins et les institutions internationales, nul n'est épargné. L'auteur explique qu'il a voulu comprendre l'enchaînement des évènements qui font que la RDC est prise dans une spirale de violence ininterrompue depuis la chute de Mobutu.
"Je pense qu'à un moment donné, il fallait aller au bout de cette logique pour dénoncer cet état de choses et qu'il ne suffisait plus de suggérer", estime le réalisateur. "Je pense que là, il fallait montrer les faits, des témoignages qui soient ceux des personnes qui ont vécu les choses, des survivants et avoir des images qui disent sans concession ce qui s'est passé".
Un film pour briser le cycle de l'impunité
Pour son documentaire, qui a pour but de lutter contre l'oubli, Thierry Michel s'appuie sur le rapport Mapping de l'Onu qui répertorie les violences commises en RDC entre 1993 et 2003.
Scott Campbell, l'un des protagonistes du film, a été représentant du Haut-commissaire aux droits de l'Homme en RDC de 2011 à 2014. Il se souvient avoir déployé une équipe qui a enquêté sur les incidents les plus graves commis pendant une décennie dans ce pays.
Le but était de fournir les bases pour mettre fin à l'impunité au Congo et des recommandations concrètes sur ce qu'il faut faire en termes de justice ou de réforme de l'armée.
"Ce qui m'a amené à participer c'est certainement le besoin de combattre l'impunité au Congo et la volonté des Nations unies de participer et de soutenir tout effort pour lutter contre l'impunité en RDC", explique Scott Campbell. "Le rapport Mapping est public, ce qu'il faut c'est de la volonté politique de la part des autorités congolaises".
Un outil pour réclamer justice
L' "Empire du silence" veut surtout être un outil de plaidoyer que pourra s'approprier la société civile congolaise pour exiger justice et réparation face aux crimes commis dans le pays.
André Lodama, un jeune Congolais qui vit en Allemagne, était également présent lors de cette avant-première. Pour lui, au-delà de la révolte, le rapport Mapping reste la clé de la lutte contre l'impunité.
"C'est notre devoir en tant que Congolais de prendre ce rapport Mapping et de prendre ce film pour le partager dans le monde et réclamer la justice", estime-t-il.
Réclamer la justice en s'entourant d'autres communautés, c'est la solution que préconise Jonas Bidiamba qui vit à Bochum, également en Allemagne.
"On doit le partager avec nos frères, pas seulement les Belges ou les Allemands, afin que nous tous qui luttons pour les droits humains puissions faire quelque chose pour la libération du Congo", affirme Jonas Bidiamba.
Présenté en avant-première mondiale à Bruxelles ce 26 octobre, le film sortira en salles début janvier en Belgique et en mars en France.
"Documentaire. L’Empire du silence, ou le Congo en face - 27 Octobre 2021
= https://www.humanite.fr/documentaire-lempire-du-silence-ou-le-congo-en-face-725619
"RDC : "L'empire du silence", un documentaire sur 25 ans de crimes impunis
= https://information.tv5monde.com/video/rdc-l-empire-du-silence-un-documentaire-sur-25-ans-de-crimes-impunis
""L'Empire du silence", le film de Thierry Michel en faveur de la fin de l'impunité en RDC - 27/10/21
= https://www.levif.be/actualite/belgique/l-empire-du-silence-le-film-de-thierry-michel-en-faveur-de-la-fin-de-l-impunite-en-rdc/article-belga-1484169.html?cookie_check=1635368704
"L'EMPIRE DU SILENCE
= https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=296289.html
"Le Dr Denis Mukwege contraint d’annuler ses rendez-vous en Belgique pour raison de santé - 26 octobre 2021
= https://afrique.lalibre.be/64879/le-dr-denis-mukwege-contraint-dannuler-ses-rendez-vous-en-belgique-pour-raison-de-sante/
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
Dernière édition par ndonzwau le 30/10/2021, 5:21 pm, édité 3 fois (Raison : a)
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
"PS
J'évoquais dessus le risque d'un espoir trop enthousiaste chez T. Michel sur le destin de son film est-il que personnellement je ne crois pas que la vérité sera enterrée par qui que ce soit, avec le temps elle sera bel et bien entendue. J'ai néanmoins omis la nouvelle de son refus actuel d'un visa en RDC pour y aller présenter son film, du moins pour préparer sa sortie prévue en février 2022 au Congo . Son vieux contentieux avec l'ancien régime continue-t-il ? T. Michel n'ose croire que ce film embarrasse les autorités congolaises surtout que personne ne l'a encore, une étrange impression de déjà-vu pour lui avec son passé des refus de visa et même d'expulsions sous Mobutu et 'JK'.
Je ne crois pas que Tshisekedi refusera de vite débloquer la situation. L'Empire du silence révèle certes des culpabilités des Congolais et surtout des voisins rwandais et ougandais mais il met la lumière sur un pan essentiel de notre histoire récente dont on continue de vivre les conséquences et tout son peuple quelles que soient ses diverses obédiences politiques voudrait en visionner les différentes séquences.
PS Une mise à jour d'Afrikrabia nous annonce que Thierry Michel a finalement obtenu son visa vendredi 29 octobre. Tant mieux !
PS
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
J'évoquais dessus le risque d'un espoir trop enthousiaste chez T. Michel sur le destin de son film est-il que personnellement je ne crois pas que la vérité sera enterrée par qui que ce soit, avec le temps elle sera bel et bien entendue. J'ai néanmoins omis la nouvelle de son refus actuel d'un visa en RDC pour y aller présenter son film, du moins pour préparer sa sortie prévue en février 2022 au Congo . Son vieux contentieux avec l'ancien régime continue-t-il ? T. Michel n'ose croire que ce film embarrasse les autorités congolaises surtout que personne ne l'a encore, une étrange impression de déjà-vu pour lui avec son passé des refus de visa et même d'expulsions sous Mobutu et 'JK'.
Je ne crois pas que Tshisekedi refusera de vite débloquer la situation. L'Empire du silence révèle certes des culpabilités des Congolais et surtout des voisins rwandais et ougandais mais il met la lumière sur un pan essentiel de notre histoire récente dont on continue de vivre les conséquences et tout son peuple quelles que soient ses diverses obédiences politiques voudrait en visionner les différentes séquences.
PS Une mise à jour d'Afrikrabia nous annonce que Thierry Michel a finalement obtenu son visa vendredi 29 octobre. Tant mieux !
Compatriotiquement!
"RDC et le cinéaste belge Thierry Michel : un contentieux qui perdure, un visa refusé - 06/2017
= https://www.afriwave.com/2017/06/01/rdc-et-le-cineaste-belge-thierry-michel-un-contentieux-qui-perdure-un-visa-refuse/?amp=1
"Le réalisateur Thierry Michel expulsé de RDC - 23 octobre 2014
= https://www.nouvelobs.com/cinema/20120710.CIN8206/le-realisateur-thierry-michel-expulse-de-rdc.html
"RDC: Thierry Michel toujours sans visa - 26 Sep 2012
= http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-thierry-michel-toujours-sans-visa/
"L'expulsion de Thierry Michel de RDC due à un défaut de visa - 07/2012
= https://www.7sur7.be/belgique/l-expulsion-de-thierry-michel-de-rdc-due-a-un-defaut-de-visa~ac1b53fa/?referrer=https%3A%2F%2Fwww.bing.com%2F
"Le film qui révèle la face cachée du drame congolais
= https://www.lesoir.be/402547/article/2021-10-25/le-film-qui-revele-la-face-cachee-du-drame-congolais
Le nouvel opus de Thierry Michel retrace un quart de siècle de crimes et de violences impunis. La plupart des responsables sont toujours en vie et n’ont jamais été poursuivis.
C’est le discours du Dr Mukwege à Oslo en 2018, lors de la remise du prix Nobel de la paix, qui sert de fil conducteur au film de Thierry Michel.
Ils s’appellent Laurent Nkunda, James Kabarebe, Joseph et Laurent-Désiré Kabila, Gabriel Amisi, Jean-Pierre Bemba, Gédéon Kyungu, Eric Ruhorimbire, John Numbi, Paul Kagame ou encore Yoweri Museveni, pour n’en citer que quelques-uns. Tous ont commis, couvert ou commandité des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, voire des crimes de génocide au Congo. La plupart sont encore en vie, mais aucun n’a jamais été poursuivi ou traduit devant un tribunal…
Leurs noms sont cités dans le nouveau film de Thierry Michel (L’Empire du silence), preuves à l’appui.[...]"
"Flash: BRISONS LE SILENCE... - 31 oct. 2021"
"Echange du 30 octobre 2021:Patrick Mbeko décrypte le film "l'empire du silence" De Thierry Michel!"
PS
"« L’empire du silence » du Belge Thierry Michel, encore un autre film de l’Occident sur le Congo… - Par Mufoncol Tshiyoyo - 2 novembre 2021
= http://www.ingeta.com/lempire-du-silence-du-belge-thierry-michel-encore-un-autre-film-de-loccident-sur-le-congo/
Qu’espère-t-on d’un énième film de la série, un film produit encore et toujours par l’Occident, sur les souffrances et les privations que l’Occident impose lui-même et avec appétit aux populations noires et congolaises ?
Évidemment, la question telle qu’elle a été posée ne devrait choquer aucune bonne conscience. Surtout pas quand on sait que l’antécédent créé par la publication du rapport Mapping n’a produit aucun effet majeur, voilà plus de 20 ans aujourd’hui après que l’Occident a fait élaborer et diffuser son fameux rapport. Qu’est-ce qui peut être attendu de « nous » ? L’absence de l’effectivité du rapport Mapping témoigne de la véritable nature du dessein, invisible et non déclaré, de l’Occident à travers son organe de tutelle la MONUSCO au Congo.
Le peuple du Congo en a marre
Par ailleurs, que l’on ne nous accuse pas de critique violente contre un film dont l’intention, bonne soit-elle, est de dénoncer le mal que l’Occident via ses supplétifs noirs fait subir aux populations congolaises. Ce n’est pas que l’on se déclare contre la production d’un énième film. C’est juste que le peuple du Congo en a marre. Il voudrait tout simplement savoir jusqu’où et jusqu’à quand il tiendra son mal en patience alors que la souffrance qui lui est infligée ne se réduit finalement qu’à sa plus simple instrumentalisation. Les « Noirs » congolais ne sont pas ici que de simples victimes à plaindre (une attitude à récuser).Ce n’est pas que l’on se déclare contre la production d’un énième film. C’est juste que le peuple du Congo en a marre. Il voudrait tout simplement savoir jusqu’où et jusqu’à quand il tiendra son mal en patience alors que la souffrance qui lui est infligée ne se réduit finalement qu’à sa plus simple instrumentalisation. Les « Noirs » congolais ne sont pas ici que de simples victimes à plaindre (une attitude à récuser).
Vont-ils se contenter régulièrement de la production indéterminée de films quand la permanence de la violence exercée sur eux, loin d’être innocente, fait plutôt partie de l’ADN du dominant. La production du film ressemble un peu comme à de la pitié qu’un supérieur manifeste à l’endroit d’un peuple qu’il sait au départ dominé. Comme ces pauvres gens ne savent se défendre autrement produisons des films dont l’une des missions saurait les caresser dans le sens du poil, afin de l’amadouer et d’apaiser ses douleurs. Le film exprime également une attitude patriarcale. Devant un peuple dont le poids de l’histoire risque de demeurer son assujettissement. Subir et endurer inconséquemment.
On est donc ici conduit à se demander s’il faille combien de films pour arracher la fin, qui n’arrivera presque jamais, de l’exploitation du Noir congolais. Combien de films a-t-on déjà réalisés en faveur de la Palestine et pour des Palestiniens pendant que les USA et leurs alliés bloquent indéfiniment les résolutions de l’ONU au Conseil de Sécurité. Non, c’est plutôt l’attitude du nègre qui déroute : toujours bon enfant, souriant et sourire aux lèvres. Même quand il se trouve au-devant de l’action. Il se montre demandeur. Mais à genoux. Le peuple congolais applaudit à sa propre réification contre des miettes.
Au Congo, il y a absence de vainqueur proclamé
Qui plus est, le film produit en Europe sera diffusé au Congo. C’est ce que l’on apprend. À dire vrai, je ne sais pas ce que cela signifie. Des populations congolaises endurent régulièrement les atrocités commises sur elles. Elles les vivent dans leur chair et sur le terrain. Leur projeter le film équivaudrait à les réduire au statut de simples spectatrices qui sont assises et en train de se regarder travers des images malheureuses. On oublie un peu qu’en subissant de la violence régulière, elles sont actrices bien désavantagées, sur le terrain de combat. Voilà ce que j’éprouve des difficultés à saisir.La vérité est qu’à Nuremberg, personne n’a eu à attendre la production d’un film ni la rédaction d’un rapport pour justifier de l’utilité d’un procès contre les Nazis. Pardonnez mon omission, il y a eu un vainqueur à Nuremberg. Au Congo, il y a absence de vainqueur proclamé. Est-ce que l’on saisit la pertinence de ce qui arrive ?
En vérité, il n’existe des « décideurs » auxquels la situation du Congo est étrangère. Le film n’a pas à les convaincre pour juger des crimes commis en leur nom. « Je te tue, les tiens et toi. Je réalise un film sur le massacre organisé. Par la suite, je t’implore de le regarder ». Qu’est-ce qui se passe dans l’entretemps ? Le film attend d’être primé. Des boucs émissaires nègres furent préalablement recrutés et nourris. Les Tutsis, des pauvres nègres de service, massacrent leurs propres frères noirs. Ils sont pointés du doigt. Pendant que des commanditaires exigent du Congo la production sans arrêt du cobalt. Toujours est-il que c’est aux Congolais de faire la pression, du moins pour ceux qui sont obligés d’y croire, pour essayer d’arracher ne fût-ce qu’un simple procès en leur faveur.
Qui croire ? Et, comment croire ? D’un côté, les Belges, les Américains et les Britanniques, pour ne citer que les principaux, continuent à soutenir, à former et à armer le Rwanda. De l’autre, l’Occident fabrique au Congo des monstres de Frankenstein sur qui il fait reposer la production et la commercialisation du cobalt. Rien n’a changé. Ce fut le cas avec le caoutchouc hier. Bref, la vérité est qu’à Nuremberg, personne n’a eu à attendre la production d’un film ni la rédaction d’un rapport pour justifier de l’utilité d’un procès contre les Nazis. Pardonnez mon omission, il y a eu un vainqueur à Nuremberg. Au Congo, il y a absence de vainqueur proclamé. Est-ce que l’on saisit la pertinence de ce qui arrive ?
L’Occident entame une nouvelle guerre contre l’Afrique
À tout prendre, l’Occident entame une nouvelle guerre contre l’Afrique. Cette guerre apparaît sous la dénomination du climat. Dans cette guerre, l’adversaire permanent de l’Afrique se réserve le beau rôle, celui du financier, celui du courtisan, du maître. Tandis que le rôle de l’Afrique comme continent n’a pas changé. C’est ce que nous apprend Raf CUSTERS, l’auteur de l’article « Au Congo, seule la colonisation est durable ». Il y affaire notamment, je cite : « Crise climatique oblige, les multinationales et les diplomates occidentaux enjoignent le Congo à stimuler sa production de cobalt, un composant essentiel, notamment pour les batteries des voitures électriques. Augmenter la production de cobalt, mais à quelles conditions ? Pendant que les Occidentaux rêvent de voitures propres et d’une planète plus verte, les Congolais triment pour alimenter une industrie pas très nette. L’esprit de Berlin flotte sur l’Afrique ».Si nous n’assumons pas notre révolte, nous serons définitivement le dindon de la vraie farce à cause de la naïveté de ceux qui tout bonnement croient gagner contre l’Occident sans avoir préalablement renversé les rapports de force. Les matières premières au Congo n’appartiennent pas au Congo tant que la terre Congo n’est pas libérée.
Alors que l’Afrique est en « guerre », les Congolais, à travers sa nouvelle bourgeoisie élevée au rang de la classe compradore, chantent et dansent devant des images reçues sous forme des cadeaux empoisonnés. L’Afrique ne prend pas part à la guerre. Pour preuve, le Congo est isolé. Le pays est manipulé. Le Congo y va presque tout seul. Sans consulter le reste de l’Afrique. Or, son isolement participe de son affaiblissement. L’adversaire qui négocie avec le Congo le transforme en une proie esseulée, c’est-à-dire facile à broyer. Justement, c’est le Gand péché d’un « leadership chantonnant » et préfabriqué.
La nature du « pouvoir-os », il omet souvent d’associer son peuple à la guerre. De lui déclarer que l’Afrique est en guerre. On comprend mieux pourquoi ils ont eu à assassiner Lumumba, Cabral, Sankara… C’est pour que l’avertissement de Fanon ne trouve plus d’écho : « Notre tort à nous Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité » (Afrique Action, N° 19, 20 février 1961).
Ma plume n’a pas pour raison d’être de faire plaisir. Puisque si nous n’assumons pas notre révolte, nous serons définitivement le dindon de la vraie farce à cause de la naïveté de ceux qui tout bonnement croient gagner contre l’Occident sans avoir préalablement renversé les rapports de force. Les matières premières au Congo n’appartiennent pas au Congo tant que la terre Congo n’est pas libérée.
Likambo oyo eza likambo ya mabele…
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
?
Compatriotiquement!
PS
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
"#JustceForCongo : une campagne pour mettre fin à l'impunité en RDC
= http://afrikarabia.com/wordpress/justiceforcongo-une-campagne-pour-mettre-fin-a-limpunite-en-rdc/
Alors que le documentaire de Thierry Michel, "L'Empire du Silence" sortira en salle début 2022, la campagne #JusticeForCongo se lance sur internet et les réseaux sociaux pour lutter contre les crimes impunis et juger les criminels.
Faire bouger les lignes. C’est le pari du film de Thierry Michel, « L’Empire du silence », pour que les crimes en République démocratique du Congo (RDC) soient enfin punis. En parallèle du documentaire, qui sortira début 2022, le réalisateur et ses nombreux partenaires, comme la Fondation Panzi du prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, l’ACAT France, Amnesty International ou Human Rights Watch, lancent une vaste campagne de sensibilisation et de mobilisation.
Promouvoir le film
#JusticeForCongo s’inscrit dans la continuité du film de Thierry Michel qui dénonce un conflit qui dure depuis plus de 25 ans au Congo, et qui est largement ignoré des médias et de la communauté internationale. « Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions. Les auteurs de ces crimes sont pris dans un vertige de massacres, pour le pouvoir, pour s’emparer des nombreuses richesses du Congo.En toute impunité » rappelle le réalisateur.
L’objectif de #JusticeForCongo est d’abord de pouvoir relayer et diffuser le film au plus large public, et devant les grandes organisations internationales comme le Conseil des Droits de l’Homme, les Nations unies, le Congrès américain, ou le parlement Européen. Après une avant-première très réussie à Bruxelles le 26 octobre, le film sera projeté au Palais du peuple de Kinshasa les 26, 27 et 29 novembre 2021. La sortie en salle est prévue le 19 janvier 2022 en Belgique et le 16 mars en France. Le documentaire sera bien sûr projeté en RDC, avec une tournée dans « les 7 provinces martyres » où le film a été tourné, en février 2022.
Pour une justice « indépendante et impartiale »
En dehors de la diffusion du film, #JusticeForCongo veut surtout que la communauté internationale et les autorités congolaises « agissent pour que le peuple congolais obtienne justice et puisse vivre enfin en paix ». Cela passe par la mise en place d’un processus de justice transitionnelle, d’une commission vérité réconciliation, comme en Afrique du Sud, ou encore la création de tribunaux internationaux comme au Rwanda ou en Sierra Leone. Car, comme le dit Thierry Michel, « Rien ne change pour le peuple congolais, car les bourreaux sont au pouvoir et continuent leurs massacres en toute impunité. Il est temps que la communauté internationale mette en place une justice indépendante et impartiale pour condamner ces criminels. »
La campagne #JusticeForCongo a besoin du relais des citoyens, mais aussi de soutien financier pour présenter le film à l’étranger, organiser la tournée ou le sous-titrage en plusieurs langues. Le site internet #JusticeForCongo ou la page Facebook permettent de faire un don. Vous y retrouverez également de nombreuses vidéos de vulgarisation pour expliquer ce qu’est le Rapport Mapping, ou encore ce que veut dire la justice transitionnelle. Un dossier pédagogique sera enfin réalisé pour s’adresser à des publics scolaires, de jeunes adultes et à des associations."
"JUSTICE FOR CONGO
UN FILM, UNE CAMPAGNE CONTRE L'IMPUNITÉ
= http://justiceforcongo.com/
Compatriotiquement!
PS
"Une victoire pour le cinéaste Thierry Michel qui présente son dernier film à Kinshasa - 24/11/2021
= https://afrique.lalibre.be/65840/une-victoire-pour-le-cineaste-thierry-michel-qui-presente-son-dernier-film-a-kinshasa/
Le cinéaste belge Thierry Michel présentera le week-end prochain, lors de trois projections au Palais du peuple (parlement congolais) son nouveau film L'Empire du Silence***, un plaidoyer en faveur de la lutte contre l'impunité qui règne depuis des décennies en République démocratique du Congo (RDC), a-t-il annoncé mercredi à l’agence Belga. L’avant-première mondiale de ce documentaire – le treizième que le cinéaste consacre à la RDC et au Zaïre, l’ancien nom de cette colonie belge – a eu lieu fin octobre à Bruxelles.Thierry Michel avait alors annoncé son intention de projeter son film en RDC, mais en précisant qu'il n'avait pas obtenu de visa.
Depuis les choses ont changé, a-t-il expliqué depuis Kinshasa à l’agence Belga. Il a obtenu son visa grâce à l’intervention des plus hautes autorités de l’État congolais et présentera à trois reprises, de vendredi à dimanche, son film à la grande salle (800 places) du Palais du Peuple, le siège de deux chambres du parlement (Assemblée nationale et Sénat).
L’entrée sera gratuite, mais l’accès ne sera autorisé que sur invitation.
Le réalisateur compte également présenter son film dans les sept provinces martyres de RDC où il a été tourné.
« C’est incroyable », a souligné Thierry Michel, qui a eu dans le passé, lors de ses tournages et ensuite, de nombreux démêlés avec les régimes des présidents Mobutu Sese Seko, et Laurent-Désiré et son fils, Joseph Kabila, qui n’a quitté le pouvoir que début 2019, à l’issue d’élections contestées. Le cinéaste a notamment été expulsé à plusieurs reprises. « Il faut que l’avant-première congolaise de L’Empire du silence soit une grande soirée populaire ouverte au public kinois », a-t-il précisé au média en ligne Adiac (Agence d’information d’Afrique centrale).
Ce film décrit, souvent sans fard, les massacres qui ont endeuillé le pays depuis la fin du règne du dictateur Mobutu en 1997 et qui se poursuivent, principalement dans la partie orientale.
Il y évoque, témoignages à l’appui, les atrocités commises par les armées étrangères (notamment rwandaise et ougandaise) et leurs milices supplétives congolaises, les forces gouvernementales et les groupes armés locaux et étrangers responsables de centaines de milliers de morts parmi la population civile et les réfugiés rwandais qui ont fui leur pays après le génocide de 1994.
Le réalisateur belge, souvent primé pour ses films, donne notamment la parole au docteur Denis Mukwege, le gynécologue connu comme étant « l’homme qui répare les femmes » victimes de violences sexuelles et co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018 avec la Yézidie Nadia Murat.
Ce gynécologue réclame à cor et à cri la fin de l’impunité en RDC et plaide en faveur de la mise sur pied d’une justice transitionnelle pour juger les responsables de crimes de guerre et reconnaître les droits des victimes.
L’Empire du silence sert de base à la campagne internationale #JusticeForCongo, qui réclame que la communauté internationale et les autorités congolaises « agissent pour que le peuple congolais obtienne justice et puisse vivre enfin en paix ». Cela passe par la mise en place d’un processus de justice transitionnelle, d’une commission vérité réconciliation, comme en Afrique du Sud, ou encore la création de tribunaux internationaux post-conflit comme au Rwanda ou en Sierra Leone.
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
"
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
"Invité Afrique
Thierry Michel: «Le Congo a vécu une histoire exceptionnelle dont on ne peut pas parler» - 15/03/2022
= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20220315-thierry-michel-le-congo-a-v%C3%A9cu-une-histoire-exceptionnelle-dont-on-ne-peut-parler
Pourquoi les grands criminels ont-ils été jugés par un Tribunal spécial après le génocide perpétré au Rwanda et après les crimes de masse commis en Yougoslavie, au Tchad et en Sierra Léone, et pourquoi rien n’a été fait après les crimes de masse perpétrés au Congo-Kinshasa ? C’est la question que pose le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, dans le dernier film de Thierry Michel, L’empire du silence, qui sort ce mercredi 16 mars sur les écrans parisiens. Le célèbre réalisateur belge répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Pourquoi dites-vous que le Congo est sous « l’empire du silence » ?
Thierry Michel : Parce qu’il a vécu une histoire exceptionnelle, depuis 25 ans, de guerres, de massacres, dont on ne peut pas parler. Quand on voit aujourd’hui comment on parle de l’Ukraine, je pense qu’il était temps de refaire une mosaïque cohérente pour essayer de comprendre les enchaînements qui ont mené à ce désastre.
Dans votre film L’empire du silence, qui est remarquable, vous revenez sur la marche de la mort où des centaines de milliers de Hutus rwandais ont perdu la vie -c’était en 1996 et 1997-, quand l’armée rwandaise et les rebelles congolais de Laurent-Désiré Kabila ont pénétré à l’intérieur du Zaïre. Vous parlez du massacre de Tingi Tingi bien sûr. Mais vous vous arrêtez aussi sur un massacre qui est beaucoup moins connu, celui de Mbandaka…
Absolument. Parce que je pense qu’il est exemplaire. D’abord, c’est la fin de la route. Les réfugiés ont fait, à travers la forêt, pieds nus parfois, affamés, mourants, plus de 2 000 kilomètres pour essayer d’échapper à l’enfer et d’arriver à sortir du Congo, traverser le fleuve et traverser la frontière. Et à peine y sont-ils arrivés que les forces rwandaises arrivent pour les massacrer.
Vous dites qu’il y a eu 8 000 morts sur les quais du port de Mbandaka, les quais que vous filmez. Et vous avez ce témoignage accablant, en effet, d’un délégué congolais de la Croix-Rouge qui raconte comment le gouverneur de l’époque a essayé d’acheter son silence…
Absolument. Après les menaces physiques, il y a eu la tentative de corruption. Puis, il a dû se cacher pour échapper à la mort. Oui, tout à fait. Et il a fait preuve d’un courage exceptionnel, je veux dire comme un héros anonyme, un héros congolais.
Parmi les principaux responsables des tueries commises dans les deux guerres du Congo, vous citez le général rwandais James Kabarebe et le général congolais Gabriel Amisi Kumba, surnommé Tango Four. Que sont-ils devenus ?
Alors Tango Four, que je sache, il est toujours général quatre étoiles, numéro deux de l’armée congolaise. James Kabarebe, après avoir été chef d’état-major au Congo, a été chef d’état-major au Rwanda et ministre de la Défense au Rwanda. Je ne peux pas vous dire exactement aujourd’hui la fonction qu’il occupe.
Autre officier congolais suspect de graves exactions, le général Éric Ruhorimbere. Votre film souligne le fait qu’il sévit d’abord au Kivu, puis au Kasaï en 2017, lors de la répression féroce contre les rebelles Kamwina Nsapu. Qu’est-il devenu ?
Il est dans les forces armées congolaises. Il a toujours son titre et son grade. Cela fait partie justement de la déliquescence d’un État de droit, de l’impunité absolue. Ce qui est une aberration ! Vous imaginez que, 25 ans après la guerre de 1940, des exécutants et commanditaires des crimes nazis, dont certains ont comparu dans les tribunaux comme Nuremberg, n’aient pas été simplement reconnus. Aujourd’hui, on peut savoir, grâce au rapport [Mapping] des Nations unies, ce qui s’est passé au Congo dans les villages, là où on a tué, combien de personnes, la manière dont on les a démembrées, brûlées vives ou enterrées vivantes, dieu sait quoi… Mais on ne peut toujours pas savoir qui en étaient les auteurs, parce que c’est une base de données confidentielle. Cela dépasse l’entendement.
Il y a beaucoup d’images très émouvantes dans votre film. Il y a cette manifestation de milliers de femmes. On est au Sud-Kivu, à l’occasion du 10e anniversaire de la publication du rapport Mapping. Et elles arborent cette pancarte : « Rapport Mapping debout ». Que demandent ces femmes et que demande le docteur Denis Mukwege ?
Mais qu’au minimum, le rapport, qui couvre les 617 massacres classés « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité », voire « génocide », commis entre 1993 et 2003, soit pris en compte aujourd’hui et que, pour les crimes qui sont de la responsabilité de pays tiers, c’est-à-dire le Rwanda et l’Ouganda, il y ait un tribunal pénal international pour ces crimes.
Et ce que demandent ces femmes, c’est donc un tribunal comme les tribunaux pénaux internationaux qu’il y a eu pour la Sierra Léone, pour la Yougoslavie et bien sûr pour le Rwanda ?
Bien sûr. Pourquoi est-ce qu’il n’y en aurait pas pour le Congo ? Quand on voit que les victimes se chiffrent en millions, les morts en centaines de milliers sûrement, pourquoi il n’y aurait pas un tribunal spécial international ? Pourquoi ce pays serait éternellement le sacrifié de l’histoire ?
""L'empire du silence" : un film pour réveiller la justice sur les crimes au Congo - 13 Mar 2022
= http://afrikarabia.com/wordpress/lempire-du-silence-un-film-pour-reveiller-la-justice-sur-les-crimes-au-congo/
Dans son dernier documentaire, Thierry Michel raconte 25 ans de guerres congolaises, et dénonce des crimes toujours impunis. Mais, "L'Empire du silence" sur les écrans le 16 mars relaye toujours la campagne "Justice for Congo" du prix Nobel pour la paix, Denis Mukwege qui demande aux institutions congolaises et internationales d'organiser des procès. En France, 17 députés portent une proposition de résolution visant à demander aux Nations unies de mener des enquêtes sur les crimes au Congo depuis 1993.
Les guerres sans fin du Congo – Image extraite du documentaire de Thierry Michel :copyright: DR
Le film coup de poing de Thierry Michel, « L’Empire du silence », n’est pas un simple documentaire sur les 25 ans de tragédie qu’a vécu et que vit encore la République démocratique du Congo (RDC). Avec ce film, le cinéaste veut mettre fin à plus de deux décennies de silence de la justice internationale et congolaise sur les massacres sans fin qui ont secoué le Congo de la fin des années 1990 jusqu’à aujourd’hui. Une impunité que les Congolais paient encore cash, puisqu’une centaine de groupes armés pullulent encore dans l’Est du pays. Une guerre sans fin, dans laquelle les auteurs des crimes sont nombreux : groupes rebelles, politiciens, militaires congolais, mais aussi armées des pays voisins.
Un rapport dans le tiroir
Thierry Michel retrace l’histoire des guerres du Congo dans un long périple à travers « sept provinces martyres » – relire notre article. Le cinéaste s’appuie notamment sur le Rapport Mapping des experts de l’ONU qui ont répertorié plus de 600 cas de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité entre 1993 et 2003. Thierry Michel a retrouvé les témoins, et leurs paroles sont glaçantes. « Les corbeaux ne savaient plus voler tellement ils avaient mangé de chair humaine » raconte le journaliste Deogratia Namujimbo. Mais ce rapport, contesté notamment par le Rwanda, a été rangé dans les tiroirs de l’ONU, sans que la justice internationale ou congolaise n’y donne suite. Le film ne s’arrête pas au Rapport Mapping et documente également les crimes de masse les plus récents, comme la répression sauvage des miliciens Kamuina Nsapu par le pouvoir dans les Kasaï. 5.000 morts ont été recensés par l’Eglise catholique et deux experts de l’ONU y même été décapités en 2017.
« Pas de paix durable sans justice »
Le film « L’Empire du silence » entend aller plus loin que la simple séance de cinéma. Le documentaire va en effet servir de support à la campagne « Justice For Justice », soutenue par le prix Nobel de la paix congolais, Denis Mukwege, pour qui, « Il n’y a pas de paix durable sans justice. Or, la justice ne se négocie pas ». Le film entend sensibiliser le grand public avec le soutien de nombreuses organisations des droits de l’homme, comme la FIDH, l’ACAT, Human Rights Watch, ou Amnesty. « L’Empire du silence espère surtout faire bouger les lignes pour instaurer un véritable mécanisme de justice transitionnelle au Congo, ou que la justice internationale se saisissent enfin du dossier congolais.
Une proposition de résolution française
A Paris, les appels du docteur Denis Mukwege ont récemment été entendus par un groupe de 17 députés, emmené par Frédérique Dumas. Ces députés viennent en effet de soumettre une proposition de résolution réclamant la mise en place des recommandations du Rapport Mapping. La proposition portée par la députée des Hauts-de-Seine invite le gouvernement français à demander officiellement au Haut‑Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme de mener des enquêtes en République démocratique du Congo sur les crimes commis depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui. Le texte demande également la mise en place d’un tribunal pénal international « qui ferait progresser les cas avérés de violations des droits humains remontant à avant 2002 ou la création d’une juridiction internationale ad hoc de composition mixte ». Le film « L’Empire du silence » sera visible sur les écrans en France à partir du 16 mars 2022.
"« L’Empire du silence » : une ode aux souffrances du Congo, pays au conflit inextinguible - 16 mars 2022
= https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/03/16/l-empire-du-silence-une-ode-aux-souffrances-du-congo-pays-au-conflit-inextinguible_6117751_3246.html
Le réalisateur Thierry Michel fait la synthèse de son travail mené pendant trente ans autour du pays blessé par presque autant d’années de guerre.
" RDC : « L’Empire du silence », testament choc et polémique de Thierry Michel - 16 mars 2022 à
= https://www.jeuneafrique.com/1329208/culture/rdc-lempire-du-silence-testament-choc-et-polemique-de-thierry-michel/
" RDC – Cinéma : le combat du Dr Mukwege - 16 février 2016
= https://www.jeuneafrique.com/mag/302153/culture/rdc-cinema-combat-dr-mukwege/
"Thierry Michel cinéaste belge défenseur infatigable des droits des congolais
= https://actualite.cd/2022/03/16/thierry-michel-cineaste-belge-infatigable-defenseur-des-droits-des-congolais
"Ceux qui se souviennent. RDC, L’Empire du silence - 10 mars 2022
= https://msf-crash.org/fr/blog/guerre-et-humanitaire/ceux-qui-se-souviennent-rdc-lempire-du-silence
Le film L’Empire du silence réalisé par Thierry Michel porte sur les massacres commis en République Démocratique du Congo depuis 1996 et jusqu’à aujourd’hui. Dans ce blog, Marc Le Pape présente la construction du film, certains des principaux témoins et certains des responsables militaires et politiques des exécutions de masse, enfin il évoque les réactions des Congolais à l’impunité.
Le récit de Thierry Michel débute par un rappel de la victoire militaire et de l’arrivée au pouvoir du Front patriotique rwandais en 1994 : elles suscitent une fuite massive de Rwandais hutus qui sont regroupés dans des camps au Zaïre, à proximité de la frontière avec le Rwanda. En octobre 1996, l’Armée patriotique rwandaise (APR), renforcée par une alliance avec l’Ouganda et des rebelles congolais, disperse violemment ces camps puis progresse militairement dans le Zaïre. En novembre 1996, le HCR et l’USAID estiment que 700 000 Rwandais hutus fuient vers l’intérieur du Zaïre.
J’ai pu voir L’Empire du silence (jhr Films) lentement et plusieurs fois : une succession cauchemardesque de massacres. Dès le 6 octobre 1996, attaque de l’hôpital de Lemera par l’alliance APR-rebelles congolais : exécution de 30 patients (la ville de Lemera, au Congo-Zaïre, se trouve à proximité de la frontière avec le Rwanda). À la fin du film, un prêtre de la paroisse de Nganza au Kasaï-Central témoigne : en 2017, des « troupes de choc » de l’armée congolaise ont tué en deux nuits 417 personnes du village, en particulier des « garçons ». Puis voix et texte de Thierry Michel : « Les massacres ensanglantent le pays, au Kivu, au Kasaï, en Ituri, en Équateur, au Katanga. En faire la liste complète est impossible. »
Ceux qui se souviennent
Je ne raconterai pas le film mais évoquerai ceux, Congolais, qui se souviennent, qui ont été présents et s’y expriment. Voici deux de ces personnes : le docteur Mukwege à Stockholm et à Lemera, puis le directeur provincial du service des secours d’urgence de la section nationale de la Croix-Rouge, il travaillait à Mbandaka en 1997.
Lorsque l’hôpital de Lemera fut attaqué, il était dirigé par un « jeune médecin » : Denis Mukwege. Ce dernier est interviewé des années plus tard sur le site de l’hôpital ; il déclare alors : « Le début de l’impunité c’est ici » (au moment de l’entretien, plusieurs militaires armés des Nations unies, identifiables par leurs casques bleus, sont présents, ils assurent la sécurité du docteur Mukwege). À Mbandaka (Province de l’Équateur), le directeur provincial du service d’urgences de la Croix-Rouge fait le récit de massacres. Nombre de Rwandais hutus fuyant l’APR avaient atteint Mbandaka au bord du fleuve Congo qu’ils espéraient franchir ; une minorité y réussit. Quant aux autres, « ils ont été massacrés, vraiment massacrés », déclare ce responsable de la Croix-Rouge ; il est filmé marchant sur le quai où les attaquants tirèrent sur des fuyards qui n’avaient pu traverser le fleuve.
Outre ces deux témoins, nombre de Congolais sont présents dans le film, ils et elles relatent des situations qu’ils ont connues soit là où ils vivaient, soit au cours d’enquêtes ; ce sont des prêtres, des journalistes, des universitaires, des juristes, des femmes et des hommes du peuple (citadins et villageois).
Un prêtre parle, il est dans l’église (les plans successifs portent sur les murs blancs, puis sur l’autel, puis sur les bancs en bois) : « C’était le 24 août 1998. Les militaires rwandais sont venus encercler l’église et là avec des haches ils ont massacré 139 personnes ici même dans l’église. Le prêtre a été massacré au presbytère à coups de hache […]. Personne n’ose expliquer ce que je suis en train d’expliquer ici. Quelqu’un qui a brûlé 1000 maisons, des centaines de gens, on le nomme capitaine, on le nomme colonel pour le récompenser. […] Il faut tuer 1000 personnes pour devenir général au Congo. » Tandis qu’il parle, plusieurs plans successifs montrent le monument commémoratif de ce massacre, sur lequel est inscrit en majuscule et en lettres rouges : « En mémoire de HOLOCAUSTE du 24/08/1998 ».
À un autre moment du film, quelques plans sur une manifestation à Kinshasa contre la Mission des Nations unies au Congo, un véhicule UN brûle, incendié et Alphonse Maindo (politologue, Université de Kisangani) parle : cette Mission « n’est là que pour faire le décompte macabre des victimes […]. Elle a été déployée pour éviter cela. Pour éviter justement d’être là à venir décompter le nombre des gens tués, des gens blessés. […] On laisse l’impunité totale. Ça c’est sacrifier tout une nation avec le risque à tout moment que ça rebondisse. C’est une bombe sur laquelle on est assis là. »
Les impunis
Sont aussi présents les personnages détenteurs de pouvoirs importants, les impunis. Les voir nous livre des repères historiques et éclaire leurs actes militaires. Ce sont les présidents Mobutu, Kabila père et fils, Museveni (Ouganda), Kagame (Rwanda). Ce sont quelques généraux : le Rwandais James Kabarebe (qui commandait les forces rwandaises envahissant le Congo à partir d’octobre 1996), les Congolais Gabriel Amisi (nom de code « Tango Four »), Eric Ruhorimbere que la journaliste Sonia Rolley a identifié comme ayant commis des crimes au Sud Kivu en 2013 puis qui commandait les forces armées au Kasaï. Ce sont enfin quelques « seigneurs de guerre » congolais ; ils étaient et restent actuellement nombreux. Deux d’entre eux sont représentés en tenue militaire dans quelques séquences du film : Laurent Nkunda, « l’archétype du seigneur de guerre », à la fois pasteur adventiste du septième jour (il fait visiter « notre chapelle ») et à la tête d’un mouvement rebelle activement meurtrier au Kivu entre 2006 et janvier 2009. Il justifie ses opérations armées par son pouvoir pastoral impliquant « le devoir de protéger les brebis […] quand la menace est armée ». Quant à Jean-Pierre Bemba, homme fort de la province de l’Équateur, pour montrer sa puissance (réelle et documentée), il se fait filmer en commandant de sa propre armée, dénommée « Armée de Libération du Congo » : debout, seul face à ses fidèles.
Des massacres connus
Depuis la « guerre du Congo » qui débuta en 1996, nombre de connaissances ont été construites et publiées sous la forme d’enquêtes, de reportages, de rapports, de livres, d’enseignements universitaires, sur l’étrangeté du Congo. Par ce terme, je désigne l’intensité, la multiplicité de faits qui paraissent ne plus surprendre, comme s’ils étaient une caractéristique ordinaire du Congo passé et présent : un lieu de massacres, viols, pillages, destructions. Le film se situe entièrement dans la continuité de ces connaissances, notamment en nommant et filmant ceux qui se souviennent et dénoncent.
Le film montre aussi à plusieurs reprises, avec précision et en détail, la difficile élaboration et publication de connaissances sur les massacres. C’est en particulier le cas dans deux moments du film : celui du Rapport Mapping1 (que j’aborderai dans un second temps) et de l’assassinat de deux membres du Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC, Michael Sharp et Zaida Catalan exécutés le 12 mars 2017 au Kasaï où ils enquêtaient. Ceux-ci transmettaient leurs découvertes à des collègues des Nations unies (l’un de ces derniers s’exprime sur l’exécution et les moments qui la précédèrent). En outre, dans plusieurs moments du film, quelques agents du Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme insistent sur la connaissance qu’ils avaient des massacres commis au Congo depuis 1997.
Le Rapport Mapping rédigé par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), à la suite d’enquêtes minutieuses, dressa une liste de massacres commis au Congo entre 1993 et 2003. La chronique de sa diffusion est restituée : les tentatives (vaines) d’interdire sa publication puis les circonstances de sa parution, en particulier le travail obstiné du journaliste Christophe Châtelot (Le Monde), enfin « la fuite » et la publication intégrale du Rapport le 27 août 2010. Aussi minutieux et rigoureux soit-il, ce rapport n’a cessé d’être dénigré, notamment en France et au Rwanda, par ceux qui étaient impliqués et par d’autres, journalistes et universitaires, qui privilégiaient et privilégient un récit divergent où disparaissent l’immensité des massacres et l’identification, même partielle, de leurs responsables. Ces journalistes et universitaires s’indignent que l’on atteste la réalité et la densité des massacres, des viols et des pillages, ils les minimisent et parfois les nient, contestant l’implication de l’Armée patriotique rwandaise, pourtant attestée par les Congolais. Il est vrai que nous ne connaissons pas la totalité des données recueillies par les enquêteurs du Rapport Mapping : la liste des auteurs présumés de massacres existe mais n’a pas été révélée ; les manifestants congolais qui apparaissent à la fin du film réclament la création d’un tribunal pénal international contre ces auteurs identifiés par les rédacteurs du Rapport Mapping.
Au Congo, à l’occasion du 10ème anniversaire du Rapport Mapping, des femmes manifestent, elles portent une banderole : « Debout MAPPING. Rise up ». Debout contre qui ? Le film atteste qu’il y a bien un « empire » international qui a la force de paralyser, depuis des années, toute action judiciaire sur les massacres qui ont pourtant fait l’objet d’enquêtes, de rapports, de reportages, de témoignages, de films.2
"Thierry Michel • Réalisateur de L’Empire du Silence
"On ne peut pas continuer indéfiniment à observer, sans rien dire, sans rien faire" - 19/01/2022
= https://cineuropa.org/fr/interview/420394/
Avec L’Empire du Silence [+], film somme et film bilan, Thierry Michel revient sur 25 ans d’une guerre qui ne dit pas son nom en République Démocratique du Congo, de massacres à répétitions, d’exactions atroces, et de crimes commis en toute impunité, ignorés par un état congolais en faillite, et confrontés à la cécité et la surdité de la communauté internationale.
Cineuropa : D’où vient l’impulsion de faire ce film?
Thierry Michel : Le Docteur Mukwege, Prix Nobel auquel j’avais consacré le film L’Homme qui répare les femmes [+], est revenu vers moi pour me dire que nous n’avions pas été au bout du processus avec ce film. Généraux, hommes politiques restent au pouvoir alors qu’ils ont du sang sur les mains. Cela crée une situation de désastre absolu. Il m’a dit : "Moi, j’ai soigné des femmes victimes de viol, leurs filles, et maintenant leurs petites-filles. Ce cycle d’impunité est invraisemblable. Et inacceptable".
Mon double objectif était donc de parcourir le monde et d’interpeller les grandes institutions pour savoir pourquoi la situation perdurait, de filmer pour ces lieux pour demander ce qu’avaient fait les Nations-Unies, ce qu’avait fait le Parlement européen, le Congrès américain, le Conseil des droits de l’homme; et de retourner au Congo, au fin fond des forêts, là où se trouvaient les survivant·es de ces massacres, pour recueillir la parole des victimes. Revenir sur ces puissances étrangères, l’Ouganda, le Rwanda, qui se font la guerre sur le territoire congolais pour s’emparer de ses richesses diamantifères, notamment à Kisangani.
L’idée était alors de refaire la ligne du temps de l’histoire congolaise depuis 25 ans, pour mieux comprendre comment ce conflit s’était déployé. Jusque là, j’avais l’impression que les choses restaient éparses, on notait un massacre dans un lieu, un autre à plusieurs centaines de kilomètres, encore un autre. Mais on ne reliait rien. Les enchainements, la logique entre tous ces massacres n’étaient pas clairs. L’idée était de rassembler les pièces du puzzle, de donner une cohérence.
Ce conflit sans fin représente une véritable tragédie au coeur de l’Afrique, une tragédie en train de s’écrire dans le sang.
Oui, une tragédie au sens théâtral du terme aussi. Pour moi, c’est une tragédie shakespearienne, où s’affrontent des pays, des puissances, mais aussi des hommes, des personnages insensés. On a Mobutu, le vieux dictateur déchu qui va mourir en exil, Kabila, la marionnette de l’Ouganda et du Rwanda, autoproclamé Président qui va se retourner contre ses maîtres, et sera finalement tué par son garde du corps, puis le fils qui prend la place du père comme si c’était une monarchie, fils qui s’empare du pouvoir comme un nouveau despote, qui s’y accroche en dépit de la constitution.
Le film travaille le choc esthétique, entre la beauté des paysages, et l’horreur des images d’archives, d’une violence insoutenable. Plus le pays est beau et riche, plus il est destiné à souffrir. Il y a comme une ironie du sort, très tragique elle aussi ?
Déjà dans L’homme qui répare les femmes, je m’étais dit que pour parler de l’horreur, il fallait traiter la beauté. La beauté du paysage, la beauté des femmes en résilience, la beauté du docteur. Ici, on avait beaucoup de témoignages, très durs. Dans les films précédents, on travaillait surtout sur la suggestion, on ne voyait pas les images. Mais là, je me suis dit qu’il fallait aller au bout de la logique. Il fallait que ça devienne des pièces à conviction, pour que demain la justice puisse faire son travail. Il fallait montrer jusqu’où était allée l’horreur. Amener un sentiment de révolte absolu chez le spectateur.
Au-delà du silence, ce qui frappe jusqu’à il y a peu, c’est la cécité, comme si le drame était observé par des aveugles.
C’est presque de la complicité, ce jeu hypocrite. Dire qu’on s’occupe du Congo alors qu’on ne fait rien, on laisse faire ! On ferme les yeux sur le fait que le général en chef est un criminel de guerre reconnu qui aurait dû être traduit depuis longtemps devant la cour pénale internationale. On ne cite même pas les criminels avérés. On ne cite pas le chef d’état major du pays voisin qui est venu semer la terreur au Congo. Le haut commissaire aux droits de l’homme l’avoue dans le film : "J’ai échoué". Comme le dit le docteur Mukwege, maintenant il faut changer de logiciel. On ne peut pas continuer indéfiniment à observer, sans rien dire, sans rien faire. Tout juste comptabiliser les morts.
Justement, il semblerait que les Nations-Unies soient en train de rectifier le tir. Elles viennent d’adopter une résolution via laquelle elles appellent le Congo à mettre en place, comme le déclarait récemment le Docteur Mukwege, "une stratégie nationale de justice transitionnelle pour promouvoir la vérité afin de garantir la recevabilité pour les crimes du passé, les réparations pour les victimes et les garanties de non répétition."
La mémoire elle-même est remise en cause en fait. C’est une guerre contre la mémoire.
Pourquoi on ne fait pas d’exhumation au Congo, alors qu’on le fait en Irak pour le massacre des Yezidis qui a eu lieu il y a 5 ans? Poser la question, c’est déjà donner le début de la réponse. Les intérêts en jeu en Irak le permettent. On a des coupables tout désignés, Daech… Tout le monde est d’accord. L’exhumation, c’est le début du processus judiciaire, et pourtant on ne le fait pas, alors que les Nations-Unies sont là depuis 20 ans sur place, pour observer. Espérons que la nouvelle résolution amènera ce mouvement.
"Critique : L’Empire du Silence - 18/01/2022
= https://cineuropa.org/fr/newsdetail/420395/
Thierry Michel revient sur près de 30 ans d’un drame qui se déroule dans l’un des pays les plus riches du monde, où le peuple est l’un des plus pauvres
Au début des années 90, Thierry Michel se rend au Congo pour filmer les troubles qui soulèvent Kinshasa. Très vite, il développe pour le Congo un intérêt de cinéaste qui donne lieu à une douzaine de films, qui explorent l’histoire comme la géographie, l’industrie comme la politique de ce pays vaste comme l’Europe, véritable bijouterie à ciel ouvert dont les ressources sont pillées inlassablement, décennie après décennie. Il y tourne Mobutu, Roi du Zaïre, Congo River [+], Katanga Business [+], et en 2016, L’Homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate [+], film à l’occasion duquel il rencontre un homme qui va changer sa vision du Congo: le Docteur Mukwege.
Ce dernier lutte notamment pour faire reconnaître les violences faites aux femmes comme des crimes de guerre, et y parvient. Il reçoit en 2018 le Prix Nobel de la Paix pour son action. Ce compagnon de route va alerter le cinéaste. S’ils ont contribué à donner la parole aux victimes avec le premier film, il est temps désormais de dénoncer les bourreaux, connus de tous, dont les noms circulent en cachette. Il est temps aussi de faire cesser l’impunité. Alors avec son nouveau documentaire L’Empire du Silence [+], qui sort ce mercredi 19 janvier en Belgique distribué par Cinéart, Thierry Michel retourne au Congo, avec pour objectif d’alerter la communauté internationale, et de faire parler les victimes, innombrables, celles qui se terrent au fond de la forêt. Avec pour objectif de faire tomber l’empire du silence.
Le film remonte le fil de l’histoire, une histoire qui bégaye et se répète. Une histoire qui commence en 1994 suite au conflit rwandais, quand les génocidaires se réfugient au Congo, et se mêlent aux populations civiles déplacées de l’autre côté de la frontière. La tragédie congolaise s’enclenche, une succession de massacres qui peu à peu s’étendent à tout le pays, au rythme des colonnes de réfugiés, des populations chassées par les conflits, d’abord initiés par des puissances étrangères, puis perpétués par des rebelles et des militaires congolais. La succession des carnages, et la complaisance des pouvoirs en place, quels qu’ils soient donne le tournis. Le film souligne la façon dont les anciens miliciens criminels sont intégrés à l’armée, cela porte même un nom, le brassage. Corruption et indifférence sont à l’oeuvre au niveau national.
Mais ce que le film s’efforce également de mettre en lumière, c’est l’inertie de la communauté internationale face à l’horreur. Au fil des ans, les témoins se succèdent. L’ONU a mis en place une force spéciale chargée du maintien de la paix, appellation ô combien ironique quand on prend conscience de l’état de guerre permanent dans lequel vit le pays. A cette impuissance des soldats de l’ONU s’ajoute le scandale du rapport Mapping, qui liste les massacres et les noms des criminels, mais "moisit dans un tiroir", pour reprendre les termes du Docteur Mukwege.
Documentaire à la première personne, L’Empire du Silence, parcourt le Congo, dans le temps et dans l’espace, cartographie la scène d’une tragédie aux accents shakespeariens, en introduit les spectres et les fantoches, et revendique le choc des images, des images d’archives rassemblées et récoltées par le réalisateur, qui font la lumière sur l’inimaginable. Le film fait oeuvre de mémoire, et nourrit la révolte, avec pour ambition d’éveiller les consciences pour contribuer à mettre fin au règne de l’impunité.
L’Empire du Silence a été produit par Les Films de la Passerelle, et après sa sortie en Belgique, il sera distribué en France le 16 mars par JHR Films.
= http://www.lebleudumiroir.fr/critique-l-empire-du-silence/
= https://www.lejdd.fr/International/Afrique/lempire-du-silence-du-zaire-au-congo-filmer-pour-lutter-contre-limpunite-4098991
= http://www.slate.fr/story/224667/empire-silence-entre-vagues-medusa-notre-dame-brule-oliviers-justice-michel-volpe-silveira-annaud-blue
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Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
Le belge Thierry Michel du film documentaire "L'Empire du Silence" qui traite des crimes oubliés en RDC est accusé de « contrefaçon » par deux cinéastes Congolais les frères Balufu auteurs des "Crimes oubliés" parus en 2015. A son tour cinéaste Thierry Michel a porté plainte contre ces derniers pour diffamation tandis qu'une pétition pour défendre Thierry Michel est en cours. Quoi en dire ?
On suppose que techniquement et chronologiquement il est possible d'épingler le degré de ressemblance et pourquoi pas de plagiat dans deux films traitant de la même matière mais sera-t-il possible d'en expurger l'intention et la matérialité de la contrefaçon ? Osons espérer que le tribunal usera de tect et d'humanité etnon de polémique qui attisera la concurrence et d'ailleurs le cas échéant ne pas choisir une issue à l'amiable. Ça me ferait de la peine de voir un(des) films qui traite(nt) de nos mémoires victimes tomber dans une concurrence artistique ou financière. Je n'ai pas vu les "Crimes oubliés" mais bien "L'Empire du Silence qui m'a beaucoup ému et m'en a appris, ça serait un quasi-échec qu'il soit décommandé. Ailleurs ne peut-on pas penser que lesbourreaux des Congolais notamment des Rwandais qu'il met à l'affiche y puisent des arguments pour se défendre. Et je n'ose croire que derrière les frères Balufu se logent des rusés Rwandais...
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
On suppose que techniquement et chronologiquement il est possible d'épingler le degré de ressemblance et pourquoi pas de plagiat dans deux films traitant de la même matière mais sera-t-il possible d'en expurger l'intention et la matérialité de la contrefaçon ? Osons espérer que le tribunal usera de tect et d'humanité etnon de polémique qui attisera la concurrence et d'ailleurs le cas échéant ne pas choisir une issue à l'amiable. Ça me ferait de la peine de voir un(des) films qui traite(nt) de nos mémoires victimes tomber dans une concurrence artistique ou financière. Je n'ai pas vu les "Crimes oubliés" mais bien "L'Empire du Silence qui m'a beaucoup ému et m'en a appris, ça serait un quasi-échec qu'il soit décommandé. Ailleurs ne peut-on pas penser que lesbourreaux des Congolais notamment des Rwandais qu'il met à l'affiche y puisent des arguments pour se défendre. Et je n'ose croire que derrière les frères Balufu se logent des rusés Rwandais...
"RDC: Ouverture du procès en plagiat autour de « L’Empire du silence » - 9 mai 2022
= https://afrique.lalibre.be/69949/rdc-ouverture-du-proces-en-plagiat-autour-de-lempire-du-silence/Le réalisateur congolais Gilbert Balufu Mbaye assigne en justice Thierry Michel et pointe les « ressemblances » du documentaire avec son propre film, Congo ! Le Silence des crimes oubliés. Le cinéaste belge dénonce la calomnie et la tentative de censure. Bataille juridique autour des images d’un peuple sacrifié
Un procès opposant deux cinéastes s’ouvre ce mardi au tribunal de Kinshasa Gombe. Le cinéaste Gilbert Balufu Mbaye accuse le réalisateur belge Thierry Michel de plagiat dans son dernier film en date L’Empire du silence. Relevant près de « 80 points de comparaison » avec son propre film, Congo ! Le silence des crimes oubliés sorti en 2015.
De son côté, le cinéaste belge dénonce la calomnie et la tentative de censure, soulignant que la sortie de son film au Congo déplaît forcément à une partie du pouvoir en place.
Précédemment, les prises de position de Thierry Michel ont pu énerver ou susciter des questionnements comme lorsqu’il dressait le portrait, jugé dans un premier temps trop élogieux, de Moïse Katumbi en rival de Kabila. Ou lorsqu’il pointait les responsabilités étatiques dans l’assassinat du militant des droits humains, Floribert Chebeya. En réponse à cette attaque, Thierry Michel et les Films de la passerelle, société productrice du film, ont d’ailleurs déposé plainte pour diffamation devant les tribunaux belges et congolais.
Batailles procédurales et imaginaire spolié…
Contrairement au procès intenté dans la foulée de la sortie du film L’Affaire Chebeya, il ne s’agit pas ici de contester la réalité mise en lumière par Thierry Michel mais bien la paternité ou l’originalité des images utilisées dans son documentaire. Le réalisateur congolais parlant à ce sujet de « vol » et de « viol de l’imaginaire ».
A ce sujet, deux choses sont incontestables : le film de Gilbert Balufu Mbaye, petit frère du cinéaste Balufu Bakupa Kaniynda, précède bien celui de Thierry Michel. Congo ! Le silence des crimes oubliés a été couronné du deuxième prix du meilleur documentaire lors du Fespaco 2017 avec un retentissement (forcément) moindre hors Afrique que celui de Thierry Michel, sorti en octobre 2021.
Un certain nombre d’images d’archives et d’interviews de témoins de premier plan de cette tragédie humanitaire se retrouvent bien dans les deux films. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Si les deux frères dénoncent la mainmise et « l’appropriation » de l’histoire congolaise, force est de reconnaître qu’en trente ans, Thierry Michel a largement arpenté le territoire de la RDC et creusé son histoire. Une lettre ouverte dénonçant les « attaques mensongères des frères Balufu », initiée par le professeur d’université Alphonse Maindo, a recueilli près de 3000 signatures dont une très large majorité de Congolais.
Pendant ce temps, les massacres continuent
Les massacres et faits de guerre évoqués n’appartiennent ni à l’un ni à l’autre des deux réalisateurs et seront certainement encore abordés par d’autres journalistes et cinéastes aussi longtemps que cette situation de violences, d’injustice et de non-droit perdurera au Congo. Comme le rappelle fréquemment, avec colère et juste indignation, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018.
On ne peut donc que regretter que ce procès en plagiat et/ou calomnie détourne la justice congolaise et l’attention médiatique internationale de leur mission : révéler et/ou traduire en justice les véritables auteurs d’atrocités au Congo.
"RDC : le cinéaste Thierry Michel poursuivi en justice pour "contrefaçon" pour son film "L'Empire du silence" - 9 mai 2022
= https://www.rtbf.be/article/rdc-le-cineaste-thierry-michel-poursuivi-en-justice-pour-contrefacon-pour-son-film-l-empire-du-silence-10989530
Le cinéaste belge Thierry Michel et la co-autrice/productrice de son dernier film, "L'Empire du Silence", Christine Pireaux, sont cités à comparaître mardi à Kinshasa par deux cinéastes congolais qui cherchent à faire interdire la diffusion de ce documentaire en République démocratique du Congo (RDC), a-t-il annoncé lundi.
"Ces deux réalisateurs, Balufu Bakupa Kanyinda et Gilbert Balufu Mbaye, réalisateur et producteur en 2015 du film 'Congo, le silence des crimes oubliés', cherchent également à me faire condamner à une peine d'emprisonnement ainsi que la co-auteure et productrice Christine Pireaux pouvant aller jusqu'à cinq ans", a affirmé Thierry Michel dans un communiqué.
Ce procès débutera mardi.
"J'y serai représenté par mes avocats, car pour raisons médicales je ne pourrais venir en Afrique avant quelque temps", précise le cinéaste.
"Vol et viol de l'imaginaire congolais"
Selon lui, ce procès fait suite au dépôt par les deux cinéastes congolais d'une plainte pénale, "déposée sans aucune instruction judiciaire" pour une soi-disant "contrefaçon" et "le vol et viol de l'imaginaire congolais" que pratiquerait Thierry Michel depuis trente ans - la période durant laquelle il a consacré une dizaine de films, souvent récompensés, au Zaïre et à la RDC.
"Il s'agit clairement d'une diffamation qui porte atteinte aux Congolais qui ne pourraient pas voir ce film, et à mon intégrité. Nous avons donc déposé une plainte en diffamation au Congo et en Belgique. D'autant que plusieurs personnalités indépendantes et juristes, tant congolais que belges, ont conclu clairement à l'absence totale de contrefaçon", soulignent le réalisateur et la productrice.
Diffamation
"Nous ne pouvons bien entendu qu'espérer que le tribunal déclare cette citation pénale, non seulement irrecevable mais téméraire et vexatoire. C'est d'ailleurs dans cet esprit qu'avec mes avocats belge, Me Alexis Deswaef et congolais Peter Ngomo et Firmin Yangambi, nous avons déposé conjointement une plainte pour diffamation devant le procureur du Roi en Belgique et le procureur de la République à Kinshasa", poursuit le communiqué.
Thierry Michel et Christine Pireaux, la directrice de la maison de production liégeoise Les Films de la Passerelle, rappellent que c'est la deuxième fois qu'ils sont poursuivis en justice pour un film consacré à la RDC.
La première fois ce fut suite au film "L'Affaire Chebeya, un crime d’État?" retraçant le procès des assassins - tous des policiers - du célèbre militant congolais des droits de l'Homme Floribert Chebeya Bahizire, en juin 2010 et donc le verdict définitif est attendu mercredi.
"J'étais poursuivi en justice, en Belgique, par le général John Numbi. Le tribunal avait jugé cette plainte comme téméraire et vexatoire. Aujourd'hui, le général Numbi est en fuite et recherché par la justice congolaise", conclut Thierry Michel.
""Ouverture ce mardi du procès du prétendu plagiat du film du cinéaste congolais Balufu par le réalisateur belge Thierry Michel - 9 mai 2022
= https://actualite.cd/2022/05/09/ouverture-ce-mardi-du-proces-du-pretendu-plagiat-du-film-du-cineaste-congolais-balufu
Le procès pour plagiat du film « Congo ! Le silence des crimes oubliés » du réalisateur congolais Gilbert Balufu Mbaye par le réalisateur belge Thierry Michel dans son film “ L’empire du silence ” s’ouvre ce mardi 10 mai. L’audience se tiendra publiquement au tribunal de paix de Kinshasa/Gombe.
Avant l’ouverture du dossier, le producteur du film “ Congo ! Le silence des crimes oubliés ” a tenu un point de presse pour notamment expliquer les motivations de sa démarche.Les soupçons de plagiat planent depuis la présentation du film de Thierry Michel fin novembre 2021 dans la salle de spectacle du Palais du peuple. Présent à la projection, le réalisateur congolais Gilbert Mbaye dit avoir noté près de 80 éléments de comparaison. Depuis, le torchon brûle entre les deux parties.« Nous ne demandons qu’une seule chose : la copie de son film. Pour qu’ensemble, avec le panel que mettra en place la justice, nous puissions faire des comparaisons. S’il a raison, qu’il emmène sa copie », a indiqué Balufu Bakupa Kanyinda, le producteur.
Du côté congolais, on dit avoir demandé, depuis près de 5 mois, la copie du film au réalisateur belge pour faire la comparaison. Ce qui n’a pas été fait.
Le film “ Congo ! Le silence des crimes oubliés ” est sorti en 2015. Il a été diffusé au Zimbabwe, par la suite à Libreville au Gabon, puis au Fespaco en 2017 au Burkina Faso. Il a été diffusé en 2018 au Canada, en Inde, en Colombie et au Sénégal. Au Fespaco, il a obtenu le deuxième prix du trophée de meilleur film documentaire.
Le film de Thierry Michel est sorti en 2021. Et avant sa réalisation, le belge a vu le film congolais en 2017, au Fespaco. Il en a obtenu une copie sur sa demande, renseigne Gilbert Balufu Mbaye, qui dit attendre que la justice dise le droit.« J’attends que la justice dise le droit. Thierry Michel a plagié notre film, nous avons porté plainte. Nous lui avons déjà demandé la copie de son film pour des séances de comparaison parce que jusque là, on lui donne de crédit parce qu’il est blanc. Pendant les plaidoiries, plusieurs vérités sortiront parce qu’on ne sait pas ce que prépare la défense », dit-il.
Au producteur du film, Balufu Bakupa Kanyinda d'ajouter :Thierry Michel parle, pour sa part, de tentative de censure de son film en RDC. Dans une lettre ouverte partagée par le réalisateur, il dit être saisi pour comparaître ce mardi à Kinshasa. « Cette procédure judiciaire, qui fait suite à une large campagne calomnieuse orchestrée par le frère Balufu sur les réseaux sociaux, a amené Thierry Michel et les Films de la passerelle, société productrice du film, à déposer plainte pour diffamation devant les tribunaux belge et congolais », peut-on lire.« Le droit d’auteur est un droit humain. Il est inscrit dans la charte de droit de l’homme. Nous ne privons à personne le droit de parler du Congo. Mais quand nous voulons parler de notre pays, il ne faut pas qu’on s’approprie ce que nous avons mis en place. Mais nous devons prendre conscience que nous devons protéger le droit de la créativité ».
"À qui appartient le récit de la tragédie congolaise? - 13 avril 2022
= https://www.ledevoir.com/culture/cinema/698772/cinema-documentaire-a-qui-appartient-le-recit-de-la-tragedie-congolaise
Une inhabituelle bataille juridique sur deux continents s’engage entre deux documentaristes, un Congolais et un Belge, en raison de leurs films respectifs traitant tous les deux du même sujet : les crimes de guerre au Congo au cours des dernières décennies.
Le réalisateur africain Gilbert Balufu Mbaye, signataire de Congo ! Le silence des crimes oubliés (2015), accuse de « contrefaçon » le cinéaste européen Thierry Michel, auteur de L’Empire du silence (2021). L’audition de la cause, également portée par le producteur Balufu Bakupa-Kanyinda, frère du réalisateur, est prévue le 10 mai devant un tribunal de Kinshasa. Une plainte similaire court à Bruxelles.
M. Michel réplique par une poursuite pour « diffamation » et « calomnie » devant le procureur du Roi de son pays. Une démarche semblable est en préparation devant les tribunaux congolais.
Les deux œuvres en litige relatent, avec des entrevues et des extraits d’archives, des années de massacres et de pillages commis en République démocratique du Congo depuis le début des années 1990. Le génocide des Tutsis au Rwanda a déclenché une crise régionale qui a fait des milliers, voire des millions, de nouvelles victimes dans l’impunité — les responsables étant devenus tour à tour dirigeants militaires et politiques.
Le documentaire belge a été présenté à Montréal lors du récent Festival international de cinéma Vues d’Afrique. L’événement a publié un communiqué « pour soutenir le réalisateur ainsi que sa productrice dans ce combat contre la censure et pour la liberté d’expression ». Une pétition d’appui circule.
Tentative de censure?
L’Empire du silence est annoncé comme le dernier film de Thierry Michel, qui clôt du même coup un cycle congolais amorcé il y a une trentaine d’années en lançant « un cri de colère contre ce qui s’est passé et ce qui se passe encore dans ce pays ». La première a eu lieu en janvier à Bruxelles.
En entrevue au Devoir, M. Michel dénonce fermement les accusations de plagiat. Il transmet ensuite une analyse comparative réalisée par le cabinet spécialisé Engelbert pour la société internationale d’auteurs SACD-SCAM. La conclusion semble sans parade.
« Le film de Thierry Michel ne contient aucune reproduction d’un quelconque extrait du film de Gilbert Balufu », dit le document, qui rappelle de plus qu’un thème commun « n’emporte aucun droit ni aucune protection particulière ». L’analyse affirme au contraire que ce sont les frères Balufu qui ont utilisé sans autorisation certains documents d’archives.
« Indéniablement, il y a quelque chose là qui se joue pour essayer d’interdire le film, dit M. Michel en entrevue au Devoir. Mais qu’est-ce qu’il y a derrière, ça ? C’est le grand mystère. Étant donné son sujet, mon film ne fait pas plaisir à tout le monde, loin de là. »
Le réalisateur belge n’a pu venir présenter son documentaire au Québec pour des raisons de santé. Il espère faire reporter la cause du 10 mai à Kinshasa pour les mêmes raisons et pense toujours aller se défendre sur place, même s’il y risque l’emprisonnement pour un à douze mois.
Accusations de plagiat
Le film belge a été montré une première fois en octobre à Bruxelles, puis trois fois en novembre dans la capitale congolaise. Les accusations de plagiat sont venues trois jours après la dernière projection de Kinshasa.
Le producteur congolais écrit au Devoir qu’il a réclamé sans succès une copie du film de M. Michel après les projections de novembre 2021 au Congo « pour des séances de projection de comparaison ». Balufu Bakupa-Kanyinda ajoute : « Notre démarche est dirigée contre un film que nous accusons de plagiat et de contrefaçon ».
Le producteur n’a pas voulu pointer vers les éléments permettant d’accuser M. Michel de plagiat ; la plainte légale ne donne pas non plus de détails à ce sujet précis. Le réalisateur a toutefois déjà déclaré qu’il notait « 80 éléments de comparaison » dans les deux œuvres.
Du néocolonialisme ?
La plainte pour diffamation déposée par M. Michel en Belgique relaie plusieurs autres déclarations d’une sévérité extrême du réalisateur congolais contre son collègue belge. Une d’entre elles affirme que ce dernier « suinte le mépris des Congolais (comme tous ses films sur le Congo) ».
La raison profonde de la poursuite est-elle là, concentrée dans une sorte de supposée appropriation mémorielle et de néocolonialisme cinématographique ? Une autre citation du réalisateur congolais parle du « vol de l’imaginaire ». Au total, est-ce la démarche même d’un film belge et non pas congolais sur les « crimes oubliés » qui explique la démarche judiciaire ?
« Nous n’avons rien à avoir avec la race ou la tribu, comme vous voulez le sous-entendre », a répliqué par écrit Balufu Bakupa-Kanyinda. « Il y a des faussaires et des pirates dans toutes les races. Aucun sujet de film n’est réservé à une race ou à un pays. »
Les deux documentaires mettent en évidence la faiblesse des interventions des institutions internationales et les complicités des compagnies exploitant les minerais congolais. Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son aide aux femmes violées, est présent dans les deux productions.
« Cette procédure est dès lors une stratégie pour interdire la diffusion d’un film qui appelle à la fin de l’impunité au Congo, rejoignant la campagne du Dr Mukwege » sur cette question, écrit au Devoir M. Michel après l’entrevue. Il est évident qu’il s’agira d’un procès hautement politique, pour lequel seront mobilisés la société civile, la presse et les médias au niveau national et international. »
""Thierry Michel réalisateur de L’Empire du silence risque la prison face à des accusations de deux cinéastes congolais - avril 10, 2022
= https://linitiative.ca/thierry-michel-ralisateur-de-lempire-du-silence-risque-la-prison-face-des-accusations-de-deux-cinastes-congolais/
Le Festival international de cinéma Vues d’Afrique est consterné d’apprendre que le réalisateur du film L’Empire du silence présenté en première canadienne dans la sélection internationale du festival, est menacé d’emprisonnement au Congo face à des accusations portées contre lui par deux cinéastes congolais. Le film risque donc de ne jamais sortir au Congo. Le réalisateur belge a la ferme intention de se rendre à Kinshasa assurer sa défense. Par conséquent Thierry Michel et sa productrice ont lancé une pétition pour rassembler des soutiens internationaux. Seule une mobilisation internationale peut l’aider à défendre sa cause.
Thierry Michel et les Films de la passerelle, réalisateur et producteur de L’Empire du silence ont reçu une citation pénale à comparaitre le 10 mai devant le Tribunal de Kinshasa pour une soi-disant « contrefaçon », de la part de Gilbert Balufu Mbaye et Balufu Bakupa Kanyinda, réalisateur et producteur en 2015 du film Congo le silence des crimes oubliés.
Cette procédure de justice accuse Thierry Michel de « violer et voler l’imaginaire des cinéastes congolais ». (Extrait de la citation). Face à ces accusations mensongères des frères Balufu, plusieurs analyses détaillées ont été faites par des experts congolais et belges, ainsi que par la société internationale d’auteurs SACD/SCAM dont font partie Balufu Bakupa Kanyinda et Thierry Michel. Toutes ces analyses comparatives ont conclu à l’absence totale de plagiat ou contrefaçon. Au contraire, ce sont les frères Balufu qui ont utilisé sans la moindre autorisation de nombreuses images d’archives du film Mobutu, roi du Zaïre, de chaines de télévision et agences de presse et cela de manière totalement illégale.
L’objectif est de faire saisir et interdire les projections au Congo du film L’Empire du silence.
Devant cette procédure judiciaire diffamatoire qui fait suite à une campagne calomnieuse orchestrée par les frères Balufu sur les réseaux sociaux, Thierry Michel et les Films de la passerelle ont déposé plainte pour diffamation, devant les tribunaux belges et congolais. D’autant que lors de ce procès à Kinshasa auquel Thierry Michel comparaitra, son arrestation et son emprisonnement peuvent être décidés sur le champ pour une période de 1 mois à 12 mois (article 97).
Ce n’est pas un hasard si cette accusation arrive alors que le plaidoyer du Docteur Mukwege (Prix Nobel de la Paix en 2018) et la campagne JUSTICE FOR CONGO, relayées par les grandes organisations internationales de défense des droits humains et par la société civile congolaise, interpelle la classe politique congolaise et la communauté internationale pour agir contre les auteurs des massacres perpétrés au Congo depuis plus de 25 ans.
Cela fait 30 ans que Thierry Michel dénonce les souffrances du peuple congolais et accompagne l’Histoire de ce pays malgré les censures, arrestations et expulsions dont il fait régulièrement l’objet.
Une pétition est lancée, dénonçant cette tentative de censure du film L’empire du silence de Thierry Michel et pour soutenir le réalisateur ainsi que sa productrice dans ce combat contre la censure et pour la liberté d’expression.
"Cinéma : Thiery Michel va porter plainte contre Gilbert Balufu qui l'accuse de plagiat 09/05/2022
= https://www.lemag.cd/actualite/2021/12/09/cinema-thiery-michel-va-porter-plainte-contre-gilbert-balufu-qui-laccuse-de
Le cinéaste belge Thierry Michel décide de porter plainte pour “diffamation et calomnie” contre son homologue congolais Gilbert Balufu Mbaye qui l'accuse d'avoir plagié son film documentaire sorti en 2015 intitulé “Congo : le silence des crimes oubliés”. Des larges extraits de ce documentaire figureraient dans “L’Empire du silence” de Thierry Michel actuellement en promotion dans plusieurs villes africaines.
“Je suis l’objet d’une campagne calomnieuse qui vise à empêcher la carrière du film L’Empire du Silence et à salir ma réputation”, a écrit Thierry Michel sur Facebook.
En effet, le film “Empire du Silence”, raconte la guerre qui a déchiré le Congo-Kinshasa depuis plus de vingt-cinq ans en se basant sur le rapport mapping réalisé par les Nations-Unies.
C'est de manière totalement inattendue que le cinéaste Gilbert Balufu l'accuse de manière mensongère, diffamatoire et menaçante, de plagiat du film qu’il a réalisé voici 6 ans dénonçant les massacres rwandais en RDC “Congo, le silence des crimes oubliés”, affirme Thierry Michel pour qui “ces accusations sont totalement fausses”.
De son côté, Gilbert Balufu dit avoir noté près de 80 éléments de comparaison avec son film.
“J’ai noté près de 80 éléments de comparaison ! C’est du plagiat pur et simple. Je pensais qu'il était plus créatif, mais je le découvre sous un jour sombre”, ajoute le cinéaste congolais, taxant le Belge de "malhonnêteté intellectuelle".
C'est à son retour du Burkina Faso où il présente actuellement le film désormais à problème que Thierry Michel entend porter plainte contre son accusateur.
"Cinéma: la pétition contre la tentative d'interdiction de « L’empire du silence » approche les 1 500 signatures - 12 Avril 2022
= https://www.adiac-congo.com/content/cinema-la-petition-contre-la-tentative-dinterdiction-de-lempire-du-silence-approche-les-1Initiée et lancée en ligne par le chercheur et politologue congolais Alphonse Maindo Monga, la matinée du samedi 9 avril, signée à partir du lien : https://chng.it/sDzV9VLq, vient en appui à la lettre ouverte soutenant la même cause.Il semble que l’appel exprès à la solidarité pour une large diffusion de la réalisation du cinéaste belge, Thierry Michel, porte ses fruits. En effet, en début du week-end dernier, Alphonse Maindo demandait « aux personnalités congolaises et internationales, aux sociétés civiles congolaises et internationales ainsi qu’aux diasporas congolaises » de signer la lettre ouverte expliquant la démarche menée en faveur de "L’empire du silence", la dernière réalisation du cinéaste belge. Largement partagé sur les réseaux sociaux les heures qui ont suivi, le 12 avril en fin de journée, la pétition a passé la barre de 1 300 signatures. Celle d’Alphonse Maindo, première enregistrée le samedi même, a été depuis lors suivie par plusieurs à travers le monde.Dans sa lettre ouverte, l’initiateur de la pétition met les internautes au parfum des contours de l’action en cours, savoir qu’à la suite de la projection de "L’empire du silence" à Kinshasa l’an dernier, Thierry Michel et les Films de la passerelle avaient reçu « une citation pénale à comparaître le 10 mai 2022 devant le Tribunal de Kinshasa, soi-disant pour “contrefaçon / plagiat“ et pour “vol et le viol“ de l’imaginaire des cinéastes congolais ».
Alphonse Maindo a déploré l’action en justice menée, a-t-il indiqué, par « les frères Gilbert Balufu Mbaye, réalisateur, et Balufu Bakupa Kanyinda, producteur du film "Congo le silence des crimes oubliés (2015 )". Convaincu de leur objectif de faire saisir et interdire les projections du film L’empire du silence et de faire condamner Thierry Michel à une peine d’emprisonnement de un à douze mois (selon l’article 97 repris dans la citation) ».Le politologue affirme que la procédure judiciaire « fait suite à une large campagne calomnieuse orchestrée par les frères Balufu sur les réseaux sociaux ». Pour y mettre un terme, Thierry Michel et les Films de la passerelle, société productrice du film, ont à leur tour déposé « plainte pour diffamation, devant les tribunaux belges et congolais ». Et de son côté, Alphonse Maindo, qui témoigne aussi dans le film, a dès lors pris position en faveur du cinéaste belge, indiquant : « Nous, signataires de cette lettre ouverte, dénonçons cette tentative de censure du film "L’empire du silence" qui représente une atteinte à la liberté de création, la liberté d’expression et la liberté de presse et apportons tout notre soutien à Thierry Michel et sa productrice Christine Pireaux ».
Un hasard ?Pour sa part, le réalisateur mis en cause souligne qu’« il ne s’agit pas de défendre un individu mais bien un film qui s’ouvre sur le discours d’Oslo du Dr Mukwege à l’occasion de la remise du prix Nobel et se clôture par le discours de Bruxelles du docteur sur ses espoirs pour le futur de paix et de réconciliation du Congo ».De son côté, Alphonse Maindo en vient à se demander : « Est-ce un hasard si cette accusation intervient au moment même où le plaidoyer contre l’impunité du Prix Nobel de la paix 2018, le Dr Mukwege, commence à trouver un écho favorable, de même que la campagne Justice for Congo, relayée par les grandes organisations internationales de défense des droits humains et par la société civile congolaise, interpellant la classe politique congolaise et la communauté internationale pour agir contre les auteurs des massacres perpétrés au Congo depuis plus de 25 ans ? ».[justify]La pointe d’indignation que l’on peut sentir dans ce propos fait bien écho à celle plus vive, manifestée à l’occasion de la projection du film les 26, 27 et 29 novembre derniers à Kinshasa. Offusqués, les quelques Kinois privilégiés qui ont pu assister aux soirées organisées au Palais du peuple n’ont pas manqué de réclamer une plus large diffusion du film. D’aucuns ont souhaité la programmation de projections partout en cité, les quartiers populaires y compris, question de mieux sensibiliser le Kinois au triste récit de la région meurtrie de l’est qui est aussi son histoire et son malheur parce que celle du Congo.[/justify
Ainsi, les signataires de la pétition en ligne marquent leur adhésion, soutien et appui à la campagne Justice for Congo contre l’impunité des crimes commis en République démocratique du Congo à laquelle "L’empire du silence" sert de support. Témoignage éloquent des atrocités innommables vécues dans l’est du pays et qu’il serait incompréhensible de continuer à passer sous silence. Comme l’a souligné le réalisateur belge lui-même en réponse à un échange sur les réseaux sociaux, le documentaire rend compte de faits qui ne peuvent continuer à être gardés sous silence. « Film construit sur la parole des victimes de Lemera, de Bukavu, de Kasika, de Tingi Tingi, de Kisangani, de Mbandaka, de Kananga etc., comment est-il envisageable d’étouffer ces voix et de perpétuer L’empire du silence ? ».
]
"Communiqué des réalisateurs du film « L’Empire du silence » -:8 Mai 2022
= https://www.congoindependant.com/communique-des-realisateurs-du-film-lempire-du-silence/
"
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Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
C'est dommage qu'on en soit arrivé à un conflit judiciaire là où un débat contradictoire sur le contenu suivi d'un arrangement à l'amiable auraient dû prévaloir. En effet il ne s'agit pas moins chez Thierry Michel que d'un film document majeur qui met au jour des crimes graves subis par le Congo et les Congolais oubliés par toute la terre. Un relent anti-patriotique inacceptable avec un Mukwege illustre Prix Nobel houspillé dans son propre pays , un Rapport Mapping ignoré, un Tribunal International inexistant et maintenant le grand film 'l'Empire du Silence" poursuivi ! Malheureusement d'abord parce que les pouvoirs successifs sont tous coupablement démissionnaires...
Les frères Balufu ont sans doute produit un documentaire valable mais fallait-il pour promouvoir leur film s'engager dans une campagne acharnée de plagiat contre Thierry Michel avec sous le coude un engagement politique pour le pouvoir en place ? Voilà un film-vérité qui dérange et risque d'être interdit au Congo pour contrefaçon et en face une plainte pénale pour diffamation. Les responsables des atrocités contés dans l'Empire du Silence seraient-ils encore si puissants qu'ils empêchent sa parution, son exploitation ?
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
Les frères Balufu ont sans doute produit un documentaire valable mais fallait-il pour promouvoir leur film s'engager dans une campagne acharnée de plagiat contre Thierry Michel avec sous le coude un engagement politique pour le pouvoir en place ? Voilà un film-vérité qui dérange et risque d'être interdit au Congo pour contrefaçon et en face une plainte pénale pour diffamation. Les responsables des atrocités contés dans l'Empire du Silence seraient-ils encore si puissants qu'ils empêchent sa parution, son exploitation ?
"RDC: les réalisateurs de «L’Empire du silence» dénoncent un procès «bâillon» - 23/08/2022
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220823-r
À quelques jours du procès du film L'Empire du silence, le réalisateur belge Thierry Michel et sa productrice Christine Pireaux ont dénoncé ce mardi 23 août une campagne « calomnieuse » à leur encontre sur les réseaux sociaux par deux frères, dont l'un serait proche du pouvoir. Ces derniers les accusent d'avoir plagié leur film Congo, le silence des crimes oubliés.
C'est un film qui dérange et qui risque d'être interdit en République démocratique du Congo. Poursuivis pour « contrefaçon » par Gilbert Balufu Mbaye et Balufu Bakupa Kanyinda, les deux réalisateurs ont donné une conférence de presse ce mardi matin à Bruxelles, durant laquelle ils ont fustigé une plainte pénale qu'ils qualifient de « fantaisiste ».
Thierry Michel et Christine Pireaux sont accusés de « plagiat », de « vol et viol de l'imaginaire congolais ». Des accusations que les deux auteurs ont rejetées avec véhémence ce mardi. Pour eux, la démarche des frères Balufu est politique, car leur film L'Empire du silence dérange : il dénonce l'impunité des crimes les plus graves frappant le Congo depuis tant d'années, et rappelle que ceux qui sont responsables de ces atrocités se trouvent toujours dans des fonctions importantes, soit dans le gouvernement, soit dans l'armée.
Combat judiciaire
Si la plainte des frères Balufu est retenue par la justice congolaise, le film sera confisqué et interdit. Le film avait déjà été diffusé lors de l'avant-première au Palais du peuple à Kinshasa en janvier dernier, devant un public de 800 personnes. C'est à cette occasion que les deux frères Balufu disent avoir repéré 80 passages plagiés. Thierry Michel est censé retourner dans la capitale congolaise pour deux nouvelles diffusions. L'une aura lieu mardi, le jour du début du procès.
Lors de ce procès, lui et Christine Pireaux risquent une arrestation immédiate pour une période pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) a demandé à la justice congolaise de ne pas se laisser instrumentaliser et de rejeter la plainte contre Thierry Michel et Christine Pireaux.
"Thierry Michel entre tournée congolaise et procès pour « L’Empire du silence » - 23 août 2022
= https://afrique.lalibre.be/72092/thierry-michel-entre-tournee-congolaise-et-proces-pour-lempire-du-silence/
Le film sera montré à Kinshasa, Bukavu, Goma et Kisangani entre le 26 août et le 15 septembre. Tandis que le procès intenté par les deux frères cinéastes congolais s’ouvrira le 30 août.
A l’heure de s’envoler pour le Congo où son dernier film, L’Empire du silence, va être projeté dans trois grandes villes de l’Est congolais en plus de Kinshasa, le réalisateur Thierry Michel est loin d’être serein. Certes il a obtenu son visa “multiples entrées”, ce qui ne lui était plus arrivé depuis bien longtemps, mais le “différend” juridique qui l’oppose aux cinéastes et frères Balufu entache sérieusement l’enthousiasme et l’impatience qui devraient entourer ce début de tournée congolaise.
Au moment même où le film sera montré à Bukavu, soit le 30/08, s’ouvrira le procès pour “atteinte aux droits d’auteur” et “contrefaçon”/plagiat intenté par deux frères et réalisateurs congolais à l’encontre de Thierry Michel. Une action dont la “volonté politique de censure et d’intimidation” est soulignée par le cinéaste belge et ses nombreux soutiens ou défenseurs. Parmi ceux-ci : l’Association des journalistes professionnels (AJP) belge et la KoPax ou Conscience congolaise pour la paix, vaste réseau de citoyens œuvrant pour la fin de l’impunité en RDC. Une situation dénoncée lors de la conférence de presse organisée ce mardi à Bruxelles.
Connaître l’Histoire, instaurer la Justice
Depuis sa présentation dans le cadre du Festival des Libertés en novembre dernier, L’Empire du silence a connu de multiples diffusions en salle et en festivals qui ont salué la qualité de ce film-somme, réquisitoire implacable qui évoque 25 années d’exactions et de massacres répétés contre la population civile de la République démocratique du Congo (RDC).
Pour son réalisateur, Thierry Michel, qui sillonne le pays depuis des années et lui a consacré pas moins de treize documentaires celui-ci compris, il s’agit même d’un “film-testament” tant il reflète l’ensemble des connaissances accumulées sur l’Histoire du Congo/Zaïre. “J’ai encore découvert beaucoup de faits méconnus ou occultés en préparant ce film” confesse le cinéaste.
Résolu “à ne pas laisser salir son honneur”, Thierry Michel avait rétorqué en entamant une procédure du fait de “calomnies et d’injures”. Sa plus grande crainte étant que la justice congolaise traîne à statuer sur l’affaire, que la situation s’enlise et que cela nuise à la diffusion et à la distribution du documentaire. Or le but est bien qu’il soit vu par le plus grand nombre. “Ce film vise à ce qu’une justice transitionnelle puisse être mise en place en RDCongo.” Un objectif conforme au combat mené par son principal soutien et protagoniste congolais, le Dr Denis Mukwege.
Projeté à nouveau ce vendredi à Kinshasa, après une première présentation au sein du Palais du peuple, le film entamera ensuite sa tournée du 26 août au 15 septembre à Bukavu, Goma et Kisangani, avec deux ou trois projections organisées dans chaque ville, alors que d’autres projections se profilent déjà, dans un deuxième temps, à Lubumbashi, Kananga et Mbandaka, avant Bunia, Butembo…
La diffusion du film est assortie d’une campagne sur les réseaux sociaux baptisée #JusticeForCongo qui propose notamment 20 capsules didactiques de 1 à 2 minutes et a déjà suscité 649 000 vues.
"Le cinéaste Thierry Michel évoque un risque d’arrestation en RDC - 23 août 2022
= https://afrique.lalibre.be/72077/le-cineaste-thierry-michel-evoque-un-risque-darrestation-en-rdc/
« Le risque est là ». Le cinéaste belge Thierry Michel a fait part mardi lors d’une conférence de presse à Bruxelles du risque d’arrestation qui pèse sur lui en RDC. Il sera en effet présent dans l’est du pays d’Afrique centrale mardi prochain, le 30 août, pour une première projection dans cette région, à Bukavu, de son dernier film, « l’Empire du silence ». Ce documentaire considéré par son auteur comme « film bilan » met en avant des responsabilités internes au pays dans les exactions commises ces 25 dernières années dans l’est de la RDC. Mais il fait l’objet d’une plainte pour contrefaçon/plagiat de la part des frères Gilbert Balufu Mbaye et Balufu Bakupa Kanyinda, réalisateurs en 2015 d’un film intitulé « Congo, le silence des crimes oubliés ». L’audience devant la juridiction pénale de Kinshasa est précisément programmée ce 30 août.
« On n’est pas rassuré », a confié l’avocat de Thierry Michel, Alexis Deswaef, également vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). À ses yeux, l’accusation de plagiat contre l’auteur du film, et également sa productrice Christine Pireaux, est « grotesque ». « Une analyse des deux films a été effectuée à la demande de la société internationale d’auteurs, la SCAM. Celle-ci démontre qu’il n’y a que quatre images communes aux deux films, provenant de l’agence Capa ». Pour l’avocat, les vraies raisons de la plainte sont donc à trouver ailleurs. « Le choix de passer par la voie pénale, et non par une procédure civile prouve que nous sommes au-delà de l’aspect technique. On fait feu de tout bois pour faire un travail de sape d’un film qui dérange. Notre crainte est de voir la procédure trainer. Nous demandons que la justice congolaise ne se fasse pas instrumentaliser et estime, dès mardi prochain, que la plainte n’est, à titre principal, pas recevable, et à titre subsidiaire, infondée. » Pour Me Deswaef, Thierry Michel et Christine Pireaux font clairement face à une « procédure bâillon ».
En réponse à la plainte des frères Balufu, deux plaintes pour diffamation ont été déposées par M. Michel et Mme Pireaux tant à Bruxelles qu’à Kinshasa. En attendant, Thierry Michel a rappelé que le film n’était pas interdit en RDC. Le documentaire avait même bénéficié d’une avant-première en novembre 2021 au Palais du peuple à Kinshasa.
Thierry Michel et Christine Pireaux sont également soutenus par l’Association des Journalistes Professionnels (AJP) et l’association Kopax – conscience congolaise pour la paix.
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" Invité Afrique
Thierry Michel: «Le Congo a vécu une histoire exceptionnelle dont on ne peut pas parler» - 15/03/2022
= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20220315-thierry-michel-le-congo-a-v%C3%A9cu-une-histoire-exceptionnelle-dont-on-ne-peut-parler
Pourquoi les grands criminels ont-ils été jugés par un Tribunal spécial après le génocide perpétré au Rwanda et après les crimes de masse commis en Yougoslavie, au Tchad et en Sierra Léone, et pourquoi rien n’a été fait après les crimes de masse perpétrés au Congo-Kinshasa ? C’est la question que pose le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, dans le dernier film de Thierry Michel, L’empire du silence, qui sort ce mercredi 16 mars sur les écrans parisiens. Le célèbre réalisateur belge répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Pourquoi dites-vous que le Congo est sous « l’empire du silence » ?
Thierry Michel : Parce qu’il a vécu une histoire exceptionnelle, depuis 25 ans, de guerres, de massacres, dont on ne peut pas parler. Quand on voit aujourd’hui comment on parle de l’Ukraine, je pense qu’il était temps de refaire une mosaïque cohérente pour essayer de comprendre les enchaînements qui ont mené à ce désastre.
Dans votre film L’empire du silence, qui est remarquable, vous revenez sur la marche de la mort où des centaines de milliers de Hutus rwandais ont perdu la vie -c’était en 1996 et 1997-, quand l’armée rwandaise et les rebelles congolais de Laurent-Désiré Kabila ont pénétré à l’intérieur du Zaïre. Vous parlez du massacre de Tingi Tingi bien sûr. Mais vous vous arrêtez aussi sur un massacre qui est beaucoup moins connu, celui de Mbandaka…
Absolument. Parce que je pense qu’il est exemplaire. D’abord, c’est la fin de la route. Les réfugiés ont fait, à travers la forêt, pieds nus parfois, affamés, mourants, plus de 2 000 kilomètres pour essayer d’échapper à l’enfer et d’arriver à sortir du Congo, traverser le fleuve et traverser la frontière. Et à peine y sont-ils arrivés que les forces rwandaises arrivent pour les massacrer.
Vous dites qu’il y a eu 8 000 morts sur les quais du port de Mbandaka, les quais que vous filmez. Et vous avez ce témoignage accablant, en effet, d’un délégué congolais de la Croix-Rouge qui raconte comment le gouverneur de l’époque a essayé d’acheter son silence…
Absolument. Après les menaces physiques, il y a eu la tentative de corruption. Puis, il a dû se cacher pour échapper à la mort. Oui, tout à fait. Et il a fait preuve d’un courage exceptionnel, je veux dire comme un héros anonyme, un héros congolais.
Parmi les principaux responsables des tueries commises dans les deux guerres du Congo, vous citez le général rwandais James Kabarebe et le général congolais Gabriel Amisi Kumba, surnommé Tango Four. Que sont-ils devenus ?
Alors Tango Four, que je sache, il est toujours général quatre étoiles, numéro deux de l’armée congolaise. James Kabarebe, après avoir été chef d’état-major au Congo, a été chef d’état-major au Rwanda et ministre de la Défense au Rwanda. Je ne peux pas vous dire exactement aujourd’hui la fonction qu’il occupe.
Autre officier congolais suspect de graves exactions, le général Éric Ruhorimbere. Votre film souligne le fait qu’il sévit d’abord au Kivu, puis au Kasaï en 2017, lors de la répression féroce contre les rebelles Kamwina Nsapu. Qu’est-il devenu ?
Il est dans les forces armées congolaises. Il a toujours son titre et son grade. Cela fait partie justement de la déliquescence d’un État de droit, de l’impunité absolue. Ce qui est une aberration ! Vous imaginez que, 25 ans après la guerre de 1940, des exécutants et commanditaires des crimes nazis, dont certains ont comparu dans les tribunaux comme Nuremberg, n’aient pas été simplement reconnus. Aujourd’hui, on peut savoir, grâce au rapport [Mapping] des Nations unies, ce qui s’est passé au Congo dans les villages, là où on a tué, combien de personnes, la manière dont on les a démembrées, brûlées vives ou enterrées vivantes, dieu sait quoi… Mais on ne peut toujours pas savoir qui en étaient les auteurs, parce que c’est une base de données confidentielle. Cela dépasse l’entendement.
Il y a beaucoup d’images très émouvantes dans votre film. Il y a cette manifestation de milliers de femmes. On est au Sud-Kivu, à l’occasion du 10e anniversaire de la publication du rapport Mapping. Et elles arborent cette pancarte : « Rapport Mapping debout ». Que demandent ces femmes et que demande le docteur Denis Mukwege ?
Mais qu’au minimum, le rapport, qui couvre les 617 massacres classés « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité », voire « génocide », commis entre 1993 et 2003, soit pris en compte aujourd’hui et que, pour les crimes qui sont de la responsabilité de pays tiers, c’est-à-dire le Rwanda et l’Ouganda, il y ait un tribunal pénal international pour ces crimes.
Et ce que demandent ces femmes, c’est donc un tribunal comme les tribunaux pénaux internationaux qu’il y a eu pour la Sierra Léone, pour la Yougoslavie et bien sûr pour le Rwanda ?
Bien sûr. Pourquoi est-ce qu’il n’y en aurait pas pour le Congo ? Quand on voit que les victimes se chiffrent en millions, les morts en centaines de milliers sûrement, pourquoi il n’y aurait pas un tribunal spécial international ? Pourquoi ce pays serait éternellement le sacrifié de l’histoire ?
"Le documentariste belge Thierry Michel a-t-il plagié dans son dernier film "L’Empire du silence"? Le procès s'ouvre ce mardi - 09-05-2022
= https://www.lalibre.be/culture/cinema/2022/05/09/le-documentariste-belge-thierry-michel-a-t-il-plagie-dans-son-dernier-film-l-empire-du-silence-le-proces-souvre-ce-mardi-DOX2E72V2VA5FKEZU5EAANKZVA/
Le réalisateur de RDC Gilbert Balufu assigne en justice Thierry Michel. Le cinéaste belge dénonce la calomnie et la tentative de censure
Le documentariste belge Thierry Michel a-t-il plagié dans son dernier film "L’Empire du silence"? Le procès s'ouvre ce mardi
Un procès opposant deux cinéastes s'ouvre ce mardi au tribunal de Kinshasa Gombe. Le réalisateur Gilbert Balufu Mbaye accuse le documentariste belge Thierry Michel de plagiat dans son dernier film L...
"Interview. Thierry Michel : « Il n’y a pas le moindre plagiat et la moindre contrefaçon du film de Balufu - 17 Mai 2022
= https://www.adiac-congo.com/content/interview-thierry-michel-il-ny-pas-le-moindre-plagiat-et-la-moindre-contrefacon-du-film-deAccusé de « contrefaçon » ainsi que de « vol et viol de l’imaginaire congolais » et cité à comparaître à Kinshasa pour son dernier film, « L’empire du silence », consacré aux crimes commis en République démocratique du Congo (RDC) ces vingt-cinq dernières années, le réalisateur belge, Thierry Michel, réfute ces allégations et qualifie la plainte déposée contre lui de calomnieuse et de diffamatoire. Il a également déposé une plainte en diffamation au Congo et en Belgique.Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Quelle est la nature de la plainte déposée contre vous par les frères Balufu, qui sont des réalisateurs congolais ?Thierry Michel (T.M.) : Dans la plainte, il est écrit « pour contrefaçon ». Ils prétendent qu’il y a eu quatre-vingts éléments copiés dans leur film (Congo, le silence des crimes oubliés, Ndlr). Mais, il n’y en a absolument aucun. La plainte est complètement montée de toutes pièces. Dans le film, les quatre seules images communes sont les interviews de Kagame et de Museveni qui appartiennent à l’agence Capa, où nous les avons acquises. Mais, Balufu ne les as pas acquises à l’agence Capa. Il fait donc l’objet d’une mise en demeure par cette agence. S’il ne répond pas, des poursuites judiciaires seront entamées contre lui pour « contrefaçon ». C’est l’arroseur arrosé . Dans le film de Balufu, outre ces images de l’agence Capa, j’ai répertorié dix-huit autres de "Mobutu roi du Zaïre", mais aussi des images de la RTBF et de la VRT (Chaînes de télévision belges, Ndlr) qui ne sont pas créditées au générique. Ce sont les problèmes de son film et ça ne me concerne pas. Ce qui me concerne, c'est qu’il n’y a pas le moindre plagiat et la moindre contrefaçon. C’est une opération tout à fait calomnieuse et diffamatoire.L.C.K. : Quel est le contenu de votre dernier film « L’empire du silence » ?T.M. : Dans ce film, je remonte 25 ans d’histoire, depuis l’arrivée des réfugiés hutus en 1996, jusqu’à l’élection de Tshisekedi. La principale différence avec Balufu, c’est que je donne la parole aux victimes, ce qui n’est pas le cas de son film. J’ai été dans différentes provinces du Congo, dans toutes les provinces martyres pour récolter des témoignages sur les guerres et massacres commis pas seulement durant les deux guerres de 1996-1998, mais aussi sur l’histoire récente dont la crise et les massacres perpétrés au Kasaï. Ce sont des éléments qui ne sont pas développés dans le film de Balufu. Et, surtout, le film "L’Empire du silence" décrit la manière dont la communauté internationale et les Nations unies ont abordé la question congolaise, principalement à propos du fameux rapport Mapping. J’ai donc été filmé aux Nations unies (New-York), au Conseil des droits de l’Homme (Genève), au Parlement européen et au Congrès américain. Rien de tout cela ne figure dans le film de Balufu. Ce sont des éléments importants d’un travail journalistique d’investigation. C’est un travail historique extrêmement important et élaboré.Si on reprend les génériques des deux films, on peut, d’ailleurs, constater qu’il n’y a qu’une seule personnalité interviewée commune aux deux films et c’est le Dr Mukwege. Mais, le docteur ne se souvient pas d’une quelconque demande d’interview de la part de Balufu. C’est sans doute une interview qui a été reprise ailleurs. Tous les autres protagonistes du film sont différents.L.C.K.: Les frères Balufu disent vous avoir demandé la copie de votre film pour comparer avec le leur et jusque-là, vous ne l’avez toujours pas envoyée…T.M. : Je ne comprends pas. Ils m’attaquent en justice, cela veut dire qu’ils ont déjà effectué la comparaison. C’est de la mauvaise foi. Ils déclarent avoir repéré quatre-vingts extraits semblables, alors qu’il n’y en a aucun, à l’exception des quatre images de l’agence Capa qu’ils n’ont pas acquises. Je ne vois pas pourquoi je leur donnerai une copie. IIs ne représentent pas la justice. Le film est en exploitation commerciale et je n’ai pas le droit de diffuser des copies. Seuls les distributeurs pourraient le faire sur demande de la justice.
L.C.K. : L’audience a été renvoyée au 30 août, serez-vous présent à Kinshasa ou serez-vous toujours représenté par vos avocats ?T.M. : Je n’ai pas besoin de me déplacer pour un procès qui ne me concerne pas. C’est une histoire complètement absurde dont je ne comprends pas bien les dessous. Certaines personnes sous-entendent qu’il y aurait des dessous liés au contenu de mon film qui dérangerait. Le journal belge "Le soir" l’a évoqué. C’est très possible. Mais, je n’ai pas à me rendre à Kinshasa pour ce procès. Dans tous les cas, de nombreux juristes qui ont comparé les deux films et analysé le contenu de leur plainte l’ont jugée juridiquement irrecevable.L.C.K. : Vous avez été surpris par cette plainte ou bien vous vous y attendiez ?T.M. : J’ai été totalement surpris. On a présenté le film, très officiellement, au palais du peuple à Kinshasa en faisant salle comble, en présence du président de l’Assemblée nationale et de celui du Sénat. Tout s’est très bien passé. Gilbert Balufu était dans la salle et il n’a absolument pas réagi.L.C.K.: Comment le film est-il accueilli ?T.M. : Partout dans le monde, les critiques sur le film sont élogieuses. Je suis en route, avec le Dr Mukwege, pour le présenter à Washington et à New-York, et ensuite je continuerai sur Montréal. Cela fait partie de la campagne « Justice pour le Congo », une campagne sur les réseaux sociaux et qui mobilise sur les questions du plaidoyer du docteur sur la justice transitionnelle et sur tous les thèmes de la justice congolaise avec des propositions concrètes. Ce qui est central pour moi, c’est le film et cette campagne « Justice pour le Congo » ainsi que tout ce qu’on fait comme plaidoyer autour. Ce que je trouve étrange est que quasi personne n’a vu le film de Balufu. Il ne l’a jamais présenté ni en France ni en Belgique. Et il n’avait jamais été présenté au Congo jusqu’il y a peu. Pourquoi a-t-il fallu sept ans pour que son film soit rendu visible, alors que, jusque-là, il n’avait fait aucune campagne sur le thème de la justice au Congo. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il fasse campagne sur ce thème, il fait juste campagne sur ce plagiat imaginaire. C’est bien dommage.L.C.K : Votre film sera-t-il encore projeté à Kinshasa ou dans d’autres villes de la RDC ?T.M. : C’est ce qui est prévu. Les échéances ont dû être retardées car j’ai eu des soucis de santé. Sinon, je serai déjà retourné au Congo pour présenter le film dans plusieurs provinces du pays. Le film sera, d’ailleurs, présenté le plus massivement possible au Congo, comme il est présenté dans d’autres parties du monde. C’est une grande campagne qui sera menée sur le thème de la lutte contre l’impunité, afin de faire en sorte que les victimes soient reconnues un jour, qu’elles soient indemnisées et que les responsables des crimes commis au Congo rendent enfin compte de leurs actes.L.C.K. : Il s’agit de votre dernier film sur le Congo ? Pourquoi ce choix ?T.M. : Absolument, c’est mon dernier film sur le Congo. Cela fait trente ans que j’arpente le Congo sous toutes les latitudes, de l’est à l’ouest et du nord au sud. J’ai réalisé treize films et écrit deux livres. J’ai fait le tour de la question. J’ai dit tout ce que j’avais à dire sur le Congo. Depuis « Le cycle du serpent », j’ai abordé les thématiques qui m’étaient essentielles. Après ce premier film sur la fin d’un régime despotique, j’ai réalisé le film « Mobutu Roi du Zaïre » qui raconte quarante années d’histoire et le portrait d’un dirigeant africain exceptionnel, un redoutable dictateur. J’ai abordé les questions géographiques avec « Congo River », en hommage au pays et à son fleuve, les questions économiques avec « Katanga Business » qui décrit la guerre économique entre les puissances occidentales et asiatiques pour se partager les richesses du Congo. J’ai ensuite réalisé le portrait de Moïse Katumbi. J’ai aussi abordé la question juridique avec un film sur la justice, à savoir « L’affaire Chebeya, un crime d’Etat », dont je suis content de voir les rebondissements aujourd’hui. A ce propos, j’avais rendu public un premier témoignage du major Milambwe, qui décrivait l’assassinat de Chebeya et de Bazana en 2012, mais la justice avait refusé de le prendre en compte. Aujourd’hui, c’est sur la base de ce même témoignage que ce procès a rebondi. J’en suis très heureux. J’avais à l’époque fait l’objet d’une première plainte déposée en Belgique par le général John Numbi suite à ce film. Mais, il a perdu le procès. Et je vois aujourd’hui que c’est lui qui est en fuite pour les mêmes raisons que j’avais révélées à l’époque. J’ai ensuite réalisé le film sur le Dr Mukwege, « L’homme qui répare les femmes » , c’est un hommage à une personnalité respectable, courageuse, charismatique, empathique par rapport aux victimes. Ce film « L’homme qui répare les femmes », nous avons été, avec le docteur, le présenter dans vingt-cinq pays au monde et dans les grandes enceintes internationales, notamment aux Nations unies, à New-York, au Conseil des droits de l’homme à Genève, au Parlement européen à Bruxelles et aux membres du Congrès américain à Washington. La cause des victimes congolaises a été bien défendue et cela a sans doute contribué à l’attribution du Prix Nobel au docteur. Dans ce film, j’avais déjà abordé la question des femmes victimes de violences et de viols en temps de guerre avec une extrême violence.L.C.K. : C’est aussi votre dernier film en Afrique ?T.M. : Oui, « L’empire du silence » n’est pas seulement mon dernier film sur le Congo, mais sans doute aussi mon dernier film en Afrique. Si la santé me le permet, je ferai encore des films ici en Belgique. D’ailleurs, mes deux derniers films avant « L’empire du silence » ont été réalisés en Belgique sur des enfants et des adolescents.Je suis très content de ce dernier film « L’Empire du silence » parce que c’est un film bilan qui remonte vingt-cinq ans d’histoire et qui me permet d’avoir une vision globale du Congo et non plus fragmentaire, comme c’est le cas pour beaucoup de personnes. Dans ce film, on retrouve le flux de l’histoire de manière continue, les enchaînements qui ont créé, provoqué et fait perdurer la partie tragique de l’histoire congolaise.
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
ndonzwau
Re: LE FILM "EMPIRE DU SILENCE" DU BELGE THIERRY MICHEL, ENFIN UN DOCUMENT INTERNATIONAL ASSEZ COURAGEUX QUI ROMPT AVEC LE GENOCIDE OUBLIE DU PEUPLE CONGOLAIS ???
QUI VEUT FAIRE TAIRE THIERRY MICHEL ? COMME DR MUKWEGE QUI MÈNE LE MÊME COMBAT DE LA MISE AU JOUR DES CRIMES OUBLIES DU CONGO, IL EST FORT VRAISEMBLABLE QU'IL SUBISSE LA MÊME MEFIANCE DES DIRIGEANTS POLITIQUES CIVILS OU MILITAIRES CONGOLAIS OU L'ON TROUVE ENCORE DES RESPONSABLES OU DES COMPLICES DE CES ATROCITÉS.
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
"RDC : qui veut faire taire Thierry Michel ? - 25 Août 2022
= http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-qui-veut-faire-taire-thierry-michel/
Deux réalisateurs congolais accusent le cinéaste belge de plagiat dans son dernier film « L’Empire du silence »qui dénonce l'impunité des crimes commis au Congo. « Un procès politique » qui vise à interdire la diffusion de son documentaire, selon le réalisateur.
Le 30 août prochain devrait se tenir un procès ubuesque à Kinshasa. Gilbert Balufu Mbaye et Balufu Bakupa Kanyinda, deux réalisateurs congolais du film « Congo, le silence des crimes oubliés », attaquent en justice Thierry Michel pour plagiat et contrefaçon. Selon eux, le documentaire du cinéaste belge, « L’Empire du silence », présenterait « près de 80 éléments de comparaison » avec leur film, produit en 2015. Pourtant, une analyse des deux documentaires par la SCAM, une société d’auteurs dont font partie les frères Balufu, a conclu à « l’absence totale de plagiat ». Seules quatre images communes, provenant de l’agence Capa, ont été relevées. Ironie du sort, les frères Balufu ont utilisé ces séquences sans en payer les droits à l’agence de presse, ce qui n’est pas le cas de Thierry Michel. Ce qui vaut aux réalisateurs congolais d’être poursuis en justice par Capa, mais aussi par Thierry Michel pour diffamation devant les tribunaux belges et congolais.
Une plainte pour faire interdire le film
Pour avoir visionné le documentaire congolais, disponible sur internet, et celui de Thierry Michel, la plainte pour plagiat en serait presque comique. Oui, les deux films évoquent le même sujet, les crimes commis au Congo, mais le traitement, la réalisation, les témoignages, le commentaire, sont considérablement distincts… sans parler d’une différence notable de qualité. Lors d’une conférence de presse, tenue à Bruxelles cette semaine, le cinéaste belge estime que la plainte au pénal des frères Balufu n’a pas d’autres objectifs que de faire interdire la diffusion de son film au Congo. Selon Thierry Michel, cette plainte n’est pas sans rapport avec la campagne « Justice for Congo », lancée en parallèle de « L’Empire du silence » et relayée par des organisations internationales des droits de l’homme, ainsi que par le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege.
« Procès politique »
Le film de Thierry Michel dénonce les exactions commises pendant plus de deux décennies au Congo. Il pointe notamment l’absence de justice malgré la publication du Rapport mapping en 2010 qui désigne nommément les responsables de ces crimes, qu’ils soient Congolais, Rwandais ou Ougandais. Certaines personnalités citées dans le documentaire belge pourraient donc avoir intérêt à ce que « L’Empire du silence » soit interdit de diffusion. Pour Thierry Michel, c’est l’unique explication d’un « procès politique ».
Risque d’arrestation ?
Une décision de la justice congolaise en faveur des frères Balufu entraînerait la saisie du film, mais aussi le risque d’arrestation du cinéaste belge et de sa productrice, Christine Pireaux. Le 30 août, jour du procès, Thierry Michel se trouvera justement en République démocratique du Congo, pour une grande tournée de projections à Kinshasa, Bukavu, Goma et Kisangani. Sous la présidence de Joseph Kabila, le réalisateur avait déjà été interpellé brièvement en 2009, 2010 et expulsé en 2012. Son avocat Alexis Deswaef « n’ose pas croire que le pouvoir judiciaire ou le pouvoir gouvernemental se laisserait aller à cela »… sous Félix Tshisekedi.
"En République démocratique du Congo, le procès d'un documentaire sur fond de politique - 26/08/2022
= https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220826-en-r%C3%A9publique-d%C3%A9mocratique-du-congo-le-proc%C3%A8s-d-un-documentaire-sur-fond-de-politique
Depuis novembre 2021, un litige oppose Thierry Michel aux frères Balufu, qui l’accusent de « contrefaçon et de plagiat » pour son film L’Empire du silence, où le réalisateur belge dénonce l’impunité des crimes commis au Congo. Une condamnation par la justice congolaise entraînerait la saisie et l’interdiction du film et son emprisonnement. Thierry Michel a toujours réfuté les accusations.
« Ce n’est pas l’affaire de Thierry Michel et (les frères) Balufu ! », s'emporte cette semaine le réalisateur de L’Empire du silence lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Pour lui, le procès visant son documentaire est avant tout une atteinte à la liberté de la presse. « Il faut que les Congolais connaissent leur histoire ! »
Le film qui déchaine la chronique congolaise, raconte les crimes de guerre qui, depuis deux décennies, endeuillent la République démocratique du Congo. Surtout, celui-ci montre qu’au lieu d’être jugés, les criminels de guerre sont récompensés, et lance un appel à la justice pour mettre fin à l’impunité.
Mais selon Gilbert Balufu Mbaye et Balufu Bakupa-Kanyinda, le documentaire de Thierry Michel et de sa productrice Christine Pireaux serait directement inspiré de leur récit intitulé Congo ! Le silence des crimes oubliés, sorti en 2015.
Des similitudes et des mensonges
« Nous avons vu Congo ! Le silence des crimes oubliés ensemble, avec Thierry Michel, qui s’est fendu en félicitations », raconte à RFI Balufu Bakupa-Kanyinda, précisant qu’il avait même donné au réalisateur belge une copie du film. « Quand nous avons vu son film projeté à Kinshasa, en novembre 2021, nous avons remarqué des similitudes avec le nôtre », ajoute-t-il.
Les cinéastes congolais assurent avoir identifié « 80 éléments de comparaison » avec leur œuvre, qualifiée de plutôt « courageuse » par Thierry Michel, qui rejette cependant toutes les accusations de plagiat et de contrefaçon.
►À lire aussi : RDC : les frères Balufu demandent une copie du film « L'Empire du silence » soupçonné de plagiat
« Je ne comprends pas. On fait une campagne diffamatoire aussi malveillante d’un film qu’ils ont déjà vu lors de la projection au Palais du Peuple. On est dans le règne du mensonge », raconte le réalisateur belge.
Parmi ces « mensonges », celui selon lequel L’Empire du silence ferait la propagande du docteur Denis Mukwege, accusé par les frères Balufu de vouloir « déstabiliser la société congolaise », relate Thierry Michel, qui a porté plainte pour diffamation en Belgique et en RDC. Le réalisateur belge souligne également que son procès intervient au moment où le prix Nobel de la paix relance son plaidoyer contre l’impunité en RDC.
Que dit la plainte des frères Balufu ?
La plainte déposée par les frères Balufu reproche à l’auteur de L’Empire du silence d’avoir enfreint les droits d’auteur « d’une œuvre cinématographique en la reproduisant sans autorisation ». Thierry Michel et Christine Pireaux sont également accusés de « vol et de viol de l’imaginaire congolais ».
« Quand vous vous appropriez l’imaginaire d’autrui et que vous en faites le vôtre, on est dans le vol de l’imaginaire », juge Balufu Bakupa-Kanyinda. Celui qui a organisé la restitution de dépouilles de Patrice Lumumba fin juin soutient que « le combat congolais, c’est notre combat », et accuse Thierry Michel de se livrer à de l'appropriation culturelle.
Pourtant, le film du réalisateur belge est le dernier d’une série de documentaires réalisés durant ses trente années passées à voyager au Congo.
►À lire aussi : « L'Empire du silence », Thierry Michel pointe les crimes impunis au Congo
« Aucune trace de plagiat »
Une analyse des deux films réalisés par le cabinet spécialisé Engelbert, pour la société internationale d’auteurs SCAM, a établi que Thierry Michel « n’a pas dépassé les règles déontologiques visuelles », résume Frédéric Young, délégué général de la SCAM pour la Belgique.
« L’avis de l’expert indépendant, qui est une figure éminente sur le sujet en Belgique, a été très clair : il n’a perçu aucune trace de plagiat dans le travail de Thierry Michel », explique-t-il à RFI.
Le document rappelle de plus qu’un thème commun « n’emporte aucun droit ni aucune protection particulière ». Autrement dit, ce n’est pas parce que deux films traitent du même sujet qu’on peut parler du plagiat.
Divergences de traitement
Seules quatre séquences communes ont été relevées : il s'agit d'images d'archives provenant de l’agence de presse française Capa que les frères Balufu auraient utilisées sans autorisation, selon l’étude du cabinet d'avocats belge Engelbert.
« Je ne sais pas s’ils sont en désaccord par rapport à l’analyse des faits historiques », poursuit Frédéric Young de la SCAM. Par exemple, le film des frères Balufu va plus loin dans la dénonciation du Rwanda et de l’Ouganda, tenant les deux pays pour responsables des crimes commis en République démocratique du Congo.
« Je pense que le dossier relève plutôt, à en croire notre expert, d'un débat politique entre deux auteurs que d’un débat de droits d’auteur », conclue Young. Interrogé sur les comparaisons faites par l’expert indépendant, Balufu Bakupa-Kanyinda indique rejeter les conclusions d'experts qu'il ne reconnaît pas.
Une affaire politique ?
Pour Thierry Michel, le véritable mobile de l’agitation autour de son film est de l’empêcher d’être diffusé. « Il est clair que ce film gêne certains », déclare le réalisateur à RFI. « Il a dénoncé des crimes impunis, méconnus (….) de la tragédie congolaise. Dans ce film, les victimes citent des présumés criminels qui devraient sans doute un jour rendre compte de leurs actes. Il est clair que ce film gêne ces gens-là. »
Les frères Balufu, eux, démentent toute manœuvre politique. « On ne fait pas de la politique », insiste Balufu Bakupa-Kanyinda. « C’est une affaire de soupçons de plagiat et de contrefaçon. Nous demandons simplement à Monsieur Michel de nous donner une copie de son film pour que nous puissions organiser des séances de comparaison qui seront publiques. Il a refusé, c'est pour ça que nous nous sommes adressés à la justice », renchérit le cinéaste congolais, niant toute volonté d’interdire le film de Thierry Michel.
►À lire aussi : RDC : les réalisateurs de « L’Empire du silence » dénoncent un procès « bâillon »
Un argument qui ne convainc pas vraiment le cinéaste belge. « Ils font du rétropédalage », assène-t-il. « Quand il y a un conflit entre deux auteurs, c'est toujours au civil que ça se résout. »
« Le fait que la procédure soit au pénal, visant une peine d’emprisonnement, ce qui est dans ma vie une première, mais aussi dans l’histoire du cinéma de voir un cinéaste qui essaye de faire emprisonner un autre cinéaste, le fait que ce soit au pénal, il semble que ça peut être exécutoire », ajoute Thierry Michel.
La crainte d'une arrestation
Le réalisateur belge est retourné dans la capitale congolaise ce vendredi pour le début d'une tournée de diffusion de son film dans plusieurs provinces de la RDC, dont le Sud-Kivu. C'est à Bukavu, dans cette province de l'est du pays, ravagée par la guerre, qu'il projettera son film le mardi 30 août, jour de l'ouverture du procès devant le tribunal de Kinshasa. Il souligne le risque auquel il s'expose en cas d'inculpation. « Le juge peut décider sur le champ de faire appliquer la peine, et là, je serai immédiatement arrêté », confie-t-il à RFI.
Avec sa consœur Christine Pireaux, il encourt une condamnation pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. Malgré les risques, Thierry Michel reste serein : « Ils n’ont aucun élément pour faire interdire ce film et j’espère que la justice congolaise ne sera pas arbitraire. »
►Réécoutez l'invité Afrique : Thierry Michel : « Le Congo a vécu une histoire exceptionnelle dont on ne peut pas parler »
"Interview. Thierry Michel : « Il n’y a pas le moindre plagiat et la moindre contrefaçon du film de Balufu » - 17 Mai 2022
= https://www.adiac-congo.com/content/interview-thierry-michel-il-ny-pas-le-moindre-plagiat-et-la-moindre-contrefacon-du-film-de
"Le réalisateur Thierry Michel, radiologue du Congo - 19 mars 2022
= https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/03/19/le-realisateur-thierry-michel-radiologue-du-congo_6118262_3246.html
Le documentariste belge a consacré treize films à ce pays d’Afrique, où il a « croisé l’histoire ». Son dernier, « L’Empire du silence », sort en salle.
= https://www.africa-press.net/congo-kinshasa/culture-et-art/cinema-balufu-bakupa-kanyinda-accuse-thierry-michel-de-plagiat
= https://www.jeuneafrique.com/1329208/culture/rdc-lempire-du-silence-testament-choc-et-polemique-de-thierry-michel/
"2023 : le calvaire du savant Mukwege, une énigme qui dérange - 22 aout 2022
= https://ouragan.cd/2022/08/2023-le-calvaire-du-savant-mukwege-une-enigme-qui-derange/
A la manière de cette femme violée et violentée par des brigands criminels en pleine forêt équatoriale, la République démocratique du Congo se sent abandonnée, après plus de deux décennies de guerres cycliques qui l’ont déstructuré et agonisé. Comment inventer un leadership politique capable d’endiguer le mal ? De forger un plan visant à recréer la nation. Le savant Denis Mukwege dont la notoriété traverse tous les océans, commence à susciter admiration et dévotion au point d’inquiéter certains politiques congolais. Pourtant, le Prix Nobel de la paix n’est ni demandeur, moins encore postulant jusque-là.
Le professeur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix, infatigable défenseur des droits de l'homme mais surtout porte-voix des opprimés @Photo Droits tiers
La personnalité du Docteur Denis Mukwege attire de plus en plus d’intérêt. La société civile congolaise ne cache plus son obsession à tout faire pour convaincre le Prix Nobel de la paix d’accuser réception de sa demande d’être porté en candidature aux élections générales de 2023. La même sollicitude se lit clairement dans les milieux universitaires du Congo-Kinshasa. Enseignants, chercheurs et autres scientifiques n’hésitent pas à s’interroger sur “qui sera le candidat du peuple congolais en 2023?”. Tant les gouvernants actuels n’offrent pas suffisamment de garanties de changement tant attendu. Le 30 juin 2022, un groupe d’intellectuels congolais a lancé un appel à Mukwege afin qu’il apprête son dossier de candidature à la présidentielle de 2023. Un appel qui intervient au moment où le régime politique dirigeant balbutie pour se tricoter un bilan vers une difficile seconde mandature quinquennale.
Mais Mukwege, qui est-il vraiment ?
Lorsqu’il fait ses premiers pas de vie infantile, ce fils de pasteur pentecôtiste, est loin de s’imaginer le destin planétaire qui le poursuit. Il obtient un doctorat en sciences médicales à l’Université Libre de Bruxelles en 2015, après une spécialisation méritée en gynéco-obstetrique en France. Denis Mukwege est aussi diplômé d’études supérieures polytechniques de l’Université de Kinshasa en 1976 avec un diplôme en médecine générale obtenu au Burundi.
35ème personnalité la plus influente du monde selon Fortune Magazine, Denis Mukwege a été proclamé en 2019, parmi les 100 personnalités les plus crédibles et influentes de la planète par The Times Magazine; et l’Africain le plus influent en 2019 par le Magazine Jeune Afrique. “Élevé Prix Nobel de la paix en 2018 à Oslo (Norvège), le docteur Mukwege a reçu plus de 27 prix internationaux de mérite scientifique. 18 fois élevé au titre de Docteur Honoris Causa par les plus prestigieuses universités du globe, le président d’honneur du Fonds pour la Santé des Femmes (FSF) et membre d’honneur de l’Académie française de Chirurgie, est aussi titulaire du Prix Héros pour l’Afrique lui décerné à Bruxelles en Belgique en 2016″. Mukwege a été consacré Premier Prix pour la démocratie et les droits de l’homme par la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique en 2015 et Ambassadeur de bonne volonté de l’Union des Postecode Loteries des Pays-Bas. Il occupe actuellement 15 fonctions actives et honorifiques aussi bien dans les institutions d’enseignement supérieur et universitaire que dans les institutions internationales à travers le monde.
L’élite congolaise à la recherche d’un chef
S’il est vrai que les intellectuels qui ont précédé dans la gouvernance de la cité pendant les différents régimes (MPR-Afdl-Pprd) ont pour la plupart failli à leur mission de refonder l’État, “la société congolaise continue néanmoins de se reconnaître en ses élites, exemplairement ceux dont le cursus réputationnel est jugé globalement encore vierge”. Des hommes et des femmes politiquement et spirituellement de bonne pureté comportementale à qui il conviendrait cette fois-ci, de confier la destinée de la République. “Des compétences inexploitées dans la gestion des affaires de l’État et qui pourraient révolutionner la gouvernabilité de nos entités, de nos institutions et de notre État”. Tellement la classe politique est demeurée la même, se renouvelant de fil en aiguille, uniquement en hommes et non en système, tout en gardant les mêmes repères qui, à chaque fois, mènent à l’échec. Le pays sur lequel toute l’Afrique fondait ses espoirs devient la risée de tous. “Voilà qui fonde cette révolte des intellectuels qui, au terme des 4 premières années de gestion de l’Udps, ne perçoit pas suffisamment où se trouve la boussole de l’avenir”.
Mukwege fait-il paniquer le pouvoir de Kinshasa ?
Depuis la fin du mois de juin dernier, la personne du Docteur Denis Mukwege occupe “la Une” des tribunes politiques en RDC. Communicants, leaders politiques et militants des partis au pouvoir tirent à boulets rouges et dans l’irrespect sur cette importante personnalité de réputation mondiale. Il lui serait reproché “des ambitions présidentielles”. Pour certains acteurs du pouvoir, le médecin n’est pas habilité de prétendre à la fonction suprême de la République par manque d’expérience, disent-ils. Une conception rétrograde de la démocratie participative dans un contexte de grande compétition. Compétition entre partis politiques (715 officiellement enregistrés au ministère de l’intérieur); compétition entre les personnalités politiques d’influence et compétition entre blocs géopolitiques. Pourtant, la fonction présidentielle n’est pas forcément liée à l’appartenance à un parti politique. C’est ici que monsieur Roger Buangi Puati, écrivain et théologien congolais vivant en Suisse étale son étonnement de constater qu’une “fatwa venait d’être lancée contre le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege par le régime de Kinshasa”.
“Denis Mukwege est médecin. Un médecin chez-nous est aussi appelé docteur, fait-il observer. Mukwege est soignant. Mais il y a une dimension de Denis Mukwege que beaucoup ignorent. Il a le titre de Docteur en médecine. C’est un scientifique et il est professeur. A Liège et ailleurs en France, il y a des chaires Denis Mukwege. Il est l’initiateur d’une approche holistique unique en son genre dans la prise en charge des personnes traumatisées par le viol”, rappelle-t-il. En lisant son livre “la force des femmes”, on découvre qu’à travers le monde et les époques, toutes les situations de guerre ont toujours soumis les femmes au viol par les hommes en arme. Aussi, poursuit-il, “le professeur Denis Mukwege a été plusieurs fois sollicité par des universités en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et en Asie pour transmettre ses connaissances tant systématiques que techniques pour le bénéfice de tout le monde. Au Congo, il a été invité à l’Université de Kinshasa, reçu à l’Université protestante de Kinshasa, à Lubumbashi”.
L’écrivain Roger Buangi Puati constate que “le professeur Mukwege n’a pas encore répondu jusqu’ici, aux intellectuels l’invitant à se présenter comme candidat à l’élection présidentielle de 2023, mais la peur panique a gagné le camp du pouvoir qui voit en lui un solide et sérieux concurrent”. Ce serait naïf, dit-il, de penser que ce qui se passe n’est pas une forme de stigmatisation contre le Docteur Mukwege par le pouvoir.
La voix de Mukwege compte énormément
Le Prix Nobel de la paix est à lui seul et dans le contexte complexe de la République démocratique du Congo, une super institution tentaculaire qui agit par sa voix sur l’ensemble de l’humanité. Personnalité incontournable dans la défense des droits des citoyens, le Docteur Mukwege jouit d’une notoriété accrue et d’une respectabilité à tous égards et à tous les niveaux. De l’ONU à toutes les institutions internationales (tous domaines confondus), son avis compte et s’impose. Une grande opportunité à la fois pour la RDC, l’Afrique entière et l’humanité de veiller au respect des libertés fondamentales et des droits humains. “Dans sa fragilité politique et sécuritaire actuelle, la RDC dispose par la voix de Mukwege, d’un puissant outil de plaidoyer auprès de grandes puissances occidentales notamment pour influencer non seulement la cessation des hostilités dans les provinces situées dans la partie orientale du pays, mais aussi rétablir un climat de stabilité qui rassure et affecte positivement tous les États de la région des Grands lacs”, souligne un recteur d’une université congolaise.
Entre Tshisekedi et Mukwege, il y a trois choses qui clochent
D’après des proches du Prix Nobel de la paix, le pouvoir en place perd chaque jour son sang-froid face aux critiques en traquant et intimidant tous ceux qui le contredisent. “La vie démocratique, c’est d’abord l’acceptation de différence d’opinions – qu’il y ait acceptation de la contradiction d’idées et non seulement le ralliement et l’alignement aux caprices politiques de “Mobutu light” qui décide de restreindre les mouvements de ceux qui dénoncent son système politique en les empêchant même de transmettre le savoir de la science aux étudiants et enseignants”, dénoncent-ils. “Ce qui pourrait motiver et justifier les caprices politiques du pouvoir en place,” c’est d’avoir refusé d’être nommé Premier ministre. Consulté et proposé à cette haute fonction, le professeur Mukwege renonça à l’offre. Deuxième proposition, Félix Tshisekedi aurait voulu installer Denis Mukwege en qualité de président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en remplacement de Corneille Naanga. Offre poliment rejetée. Enfin, c’est cet appel patriotique du Collectif d’intellectuels congolais du 30 juin dernier au Dr Denis Mukwege pour qu’il puisse accepter d’être candidat à la présidentielle de 2023. Ces trois raisons justifieraient l’acharnement incontrôlé des fanatiques du pouvoir contre le Prix Nobel, indique l’un des scientifiques dans l’entourage de Denis Mukwege. Si les arguments du pouvoir en place et de ses fans étaient justifiés, “mais pourquoi avoir déjà peur de quelqu’un qui n’a pas encore signifié s’il accepterait l’appel patriotique du Collectif d’intellectuels congolais du 30 juin dernier d’autant plus qu’il ne serait pas politique et sans assises politiques ?”, se demande un doctorant en droit de l’Université de Kinshasa. Une chose est sûre, le Prix Nobel de la paix le professeur Dr Denis Mukwege n’est pas un poids mouche. Un tel gabarit dans la course à la présidentielle ne cautionnerait aucune tricherie électorale, explique un chercheur en droits humains. En plus, Mukwege est une étoile qui dérange aussi auteurs et complices des massacres et des viols de l’Est. Plusieurs chefs d’État cités notamment dans le rapport Mapping n’apprécient pas le combat du Prix Nobel en République démocratique du Congo.
CURRICULUM VITAE
I. IDENTITE...
Compatriotiquement!
# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #
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