17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
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17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
Voici sa dernière lettre
À compagne chérie,
Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu. Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance.
Que pourrai je dire d’autre ?
Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.
Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.
Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.
Vive le Congo ! Vive l’Afrique !
Patrice Lumumba
À compagne chérie,
Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu. Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance.
Que pourrai je dire d’autre ?
Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.
Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.
Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.
Vive le Congo ! Vive l’Afrique !
Patrice Lumumba
Admin- Admin
Re: 17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
Patrice Lumumba, héros sans héritiers
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJA20110117083845/rd-congo-joseph-kabila-premier-ministre-rdcpatrice-lumumba-heros-sans-heritiers.html[u]
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJA20110117083845/rd-congo-joseph-kabila-premier-ministre-rdcpatrice-lumumba-heros-sans-heritiers.html[u]
Admin- Admin
Re: 17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
J Kabila rend hommage à Lumumba
lino
Re: 17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
http://www.digitalcongo.net/article/73095
lino
Re: 17 Janvier 1961 - 17 janvier 2011, En mémoire de Patrice-Emery Lumumba
Je profite aussi pour enumerer quelques observations pendant cette époque de Lumumba, notre grand heros.
Les congolais de l’epoque n’etaient pas assez competents intellectuellement pour faire la tête aux colonialistes. C’était une guerre déjà perdue d’avance. Les ex-colonialistes formaient des congolais pour des taches precises dans l’administration. Ils ne les avaient pas forme’s aux connaissances universitaires approfondies et generales lesquelles sont des atouts pour gerer, diriger et developper les appareils de l’Etat. Les belges en ce moment la` avaient des universitaires, des specialistes dans plusieurs domaines humains et scientifiques. Or nous sommes convaincus maintenant que celui qui est plus instruit detient souvent plusieurs moyens effectifs de controler et de dominer l'autre. Les congolais en ce moment croyaient qu’avec les formations qu’ils avaient recues allaient prendre les choses en mains si facilement et continuer sans s’inquieter. Parfois donc il ne faut pas etre intellectuel et sage a` ses propres yeux. Mais examine ce que d’autres pensent de toi et tu sauras ta position reelle dans la societe’, tes capacites intellectuelles, si tu peux vaincre l’adversaire ou pas, ou alors composer avec lui.
Lumumba devait se rassurer si ces contemporains comprenaient son ideologie et sa vision politique. S’assurer si ces contemporains etaient prets a` les embrasser. Ce qui n'etait pas le cas.
Dans une lutte quelconque, l’environnement dans lequel on se trouve est un facteur tres important et determinant. Il faut l’analyser et proceder avec precautions. La` il était naif, il croyait que tous ses collegues voyaient les choses de la meme facon que lui ; une naivete qu’il avait trahi. C’est pourquoi avant de poser une action ou prononcer certaines paroles, il faut s’assurer si l’environnement dans le lieu qu’on se trouve est prêt a` les recevoir afin de porter des fruits. Il le ne faut pas risquer d’etre en avance de son epoque, on termine souvent martyr.
Les congolais de l’epoque n’etaient pas assez competents intellectuellement pour faire la tête aux colonialistes. C’était une guerre déjà perdue d’avance. Les ex-colonialistes formaient des congolais pour des taches precises dans l’administration. Ils ne les avaient pas forme’s aux connaissances universitaires approfondies et generales lesquelles sont des atouts pour gerer, diriger et developper les appareils de l’Etat. Les belges en ce moment la` avaient des universitaires, des specialistes dans plusieurs domaines humains et scientifiques. Or nous sommes convaincus maintenant que celui qui est plus instruit detient souvent plusieurs moyens effectifs de controler et de dominer l'autre. Les congolais en ce moment croyaient qu’avec les formations qu’ils avaient recues allaient prendre les choses en mains si facilement et continuer sans s’inquieter. Parfois donc il ne faut pas etre intellectuel et sage a` ses propres yeux. Mais examine ce que d’autres pensent de toi et tu sauras ta position reelle dans la societe’, tes capacites intellectuelles, si tu peux vaincre l’adversaire ou pas, ou alors composer avec lui.
Lumumba devait se rassurer si ces contemporains comprenaient son ideologie et sa vision politique. S’assurer si ces contemporains etaient prets a` les embrasser. Ce qui n'etait pas le cas.
Dans une lutte quelconque, l’environnement dans lequel on se trouve est un facteur tres important et determinant. Il faut l’analyser et proceder avec precautions. La` il était naif, il croyait que tous ses collegues voyaient les choses de la meme facon que lui ; une naivete qu’il avait trahi. C’est pourquoi avant de poser une action ou prononcer certaines paroles, il faut s’assurer si l’environnement dans le lieu qu’on se trouve est prêt a` les recevoir afin de porter des fruits. Il le ne faut pas risquer d’etre en avance de son epoque, on termine souvent martyr.
regarder et bien voir.
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