Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
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Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
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Le président de la cours constitutionnelle assume les fonctions de Président et va organiser les élections Souvenons-nous que Morsi est entré en conflit avec le pouvoir judiciaire:face:
Le président de la cours constitutionnelle assume les fonctions de Président et va organiser les élections Souvenons-nous que Morsi est entré en conflit avec le pouvoir judiciaire:face:
GHOST
Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
http://www.cnn.com/video/data/2.0/video/world/2013/07/03/nr-morsy-military-coup.cnn.html
Hiro-Hito- Admin
Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
22h50. La réaction de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. «Dans la situation très dégradée et d’extrême tension de l’Egypte, de nouvelles élections ont finalement été annoncées, après une période de transition. La France en prend acte. Elle souhaite que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir.»
22h49. Les salafistes ont pris part à l'élaboration de la feuille de route. C'est ce que déclare sur son compte Twitter Nader Bakkar, porte-parole du parti salafiste Nour. Ce mouvement, qui était un allié des Frères Musulmans, avait pris ses distances avec Mohamed Morsi il y a quelques mois.
22h48. Mounir Fakhry Abdelnour, ministre égyptien du tourisme du 22 février 2011 au 2 août 2012, secrétaire général du parti libéral et laïque Wafd, au micro de BFMTV : «Comment peut-on parler d'un coup d'Etat ? Morsi n'a pas voulu dialoguer alors que cette possibilité lui a été donnée. Il fallait trouver une issue» à cette crise.
22h46. Le président de la Haute cour constitutionnelle, Adly Mansour, devrait prêter serment en qualité de président par intérim demain, selon des sources militaires et institutionnelles, citées par le quotidien Youm Sabaa. Cette prestation de serment coïncidera avec l'éviction officielle de Mohamed Morsi par l'armée.
22h45. La journaliste de la BBC Claire Read annonce la mort de quatre personnes à Marsa Matrouh, à environ 300 km à l'ouest d'Alexandrie, dans des affrontements entre pro et anti-Morsi.
22h35. Devant l'université du Caire où se sont rassemblés des milliers de partisans Yasser Soliman, un égyptien pro Morsi interviewé par Al-Jazeera a déclaré que les annonces de l'armée étaient un appel à une guerre civile. «L'armée a choisi le clivage, en montant une partie de la population contre l'autre. Les militaires sont en train de mettre le feu au poudre et embrasent les rues, appelant à une guerre civile. Nous, ceux qui soutenons Mohamed Morsi, sont prêts à donner nos vies», ajoutant qu'aucun «autre président n'aurait pu résoudre les problèmes économiques en une seule année. Ses opposants ont utilisé une forme de violence pour le mettre sous pression, pourquoi n'ont-ils pas attendu les prochaines élections ? Cela aurait évité les morts et les blessés à travers le pays.»
22h28. Le président syrien Bachar al-Assad a assuré que les manifestations monstres contre son homologue égyptien déchu Mohamed Morsi marquent la fin de l'islam politique, selon des extraits d'une interview à un journal syrien à paraître jeudi. «Ce qui se passe en Egypte est la chute de ce que l'on connaît comme étant l'islam politique», a déclaré le chef de l'Etat syrien au journal officiel As-Saoura. «Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d'autres, est condamné à l'échec», a-t-il ajouté.
22h23. Des milliers de partisans de Mohamed Morsi se sont rassemblés devant l'université du Caire pour protester contre les annonces de l'armée.
22h19. Le ministère de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué défendre la feuille de route de l'armée et que cette dernière «respecte les revendications et les intérêts du peuple». Le ministère ordonne la police de rester aux côtés de l'armée afin d'assurer la sécurité du pays.
22h15. Le Parti de la justice et de la liberté, bras politique des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, a réagi aux écrans noirs des télévisions religieuse. «L'histoire montrera que la première décision prise après le coup militaire, auquel les avocats de la démocratie, est de fermer les chaînes de télévision de l'opposition», écrit-il sur Twitter.
22h5. Sur leur site, les Frères musulmans qualifient l'annonce de l'armée comme une «conspiration contre la légitimité, un coup d'Etat militaire qui va à l'encontre de la volonté populaire et ramène l'Egypte au temps du despotisme». «Les personnalités religieuses condamnent le coup d'Etat et affirment la nécessité de maintenir le président élu. Les symboles de l'ancien régime reviennent sur le devant de la scène au détriment du sang versé par les martyrs de la révolution du 25 janvier.»
22h. Voici l'essentiel des déclarations d'Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l'armée égyptienne, lors de l'annonce de la destitution du président Morsi : «Plusieurs propositions ont été faites lors d'une réunion avec le président Morsi le 30 juin pendant laquelle nous avons rejeté toute menace faite au peuple. Nous espérions trouver une issue afin de satisfaire les revendications du peuple. Cependant, les réponses du président n'ont pas convaincu les aspirations de la rue. Nous avons alors appelé à une autre réunion incluant les différents partis politiques, en n'excluant personne. A l'issue de cette réunion, la feuille de route est la suivante :
- Elections anticipées. En attendant, le président Morsi est remplacé par le chef de la Cour constitutionnelle.
- Formation d'une nouvelle coalition nationale
- Formation d'un comité qui travaillera sur les amendements de la constitution
- Des mesures qui prennent en compte la jeunesse égyptienne dans les prochaines décisions
- L'armée appelle le peuple égyptien à s'abstenir de toute violence en attendant
- Nous saluons l'armée pour ses sacrifices répétés au nom de son pays.»
22h49. Les salafistes ont pris part à l'élaboration de la feuille de route. C'est ce que déclare sur son compte Twitter Nader Bakkar, porte-parole du parti salafiste Nour. Ce mouvement, qui était un allié des Frères Musulmans, avait pris ses distances avec Mohamed Morsi il y a quelques mois.
22h48. Mounir Fakhry Abdelnour, ministre égyptien du tourisme du 22 février 2011 au 2 août 2012, secrétaire général du parti libéral et laïque Wafd, au micro de BFMTV : «Comment peut-on parler d'un coup d'Etat ? Morsi n'a pas voulu dialoguer alors que cette possibilité lui a été donnée. Il fallait trouver une issue» à cette crise.
22h46. Le président de la Haute cour constitutionnelle, Adly Mansour, devrait prêter serment en qualité de président par intérim demain, selon des sources militaires et institutionnelles, citées par le quotidien Youm Sabaa. Cette prestation de serment coïncidera avec l'éviction officielle de Mohamed Morsi par l'armée.
22h45. La journaliste de la BBC Claire Read annonce la mort de quatre personnes à Marsa Matrouh, à environ 300 km à l'ouest d'Alexandrie, dans des affrontements entre pro et anti-Morsi.
22h35. Devant l'université du Caire où se sont rassemblés des milliers de partisans Yasser Soliman, un égyptien pro Morsi interviewé par Al-Jazeera a déclaré que les annonces de l'armée étaient un appel à une guerre civile. «L'armée a choisi le clivage, en montant une partie de la population contre l'autre. Les militaires sont en train de mettre le feu au poudre et embrasent les rues, appelant à une guerre civile. Nous, ceux qui soutenons Mohamed Morsi, sont prêts à donner nos vies», ajoutant qu'aucun «autre président n'aurait pu résoudre les problèmes économiques en une seule année. Ses opposants ont utilisé une forme de violence pour le mettre sous pression, pourquoi n'ont-ils pas attendu les prochaines élections ? Cela aurait évité les morts et les blessés à travers le pays.»
22h28. Le président syrien Bachar al-Assad a assuré que les manifestations monstres contre son homologue égyptien déchu Mohamed Morsi marquent la fin de l'islam politique, selon des extraits d'une interview à un journal syrien à paraître jeudi. «Ce qui se passe en Egypte est la chute de ce que l'on connaît comme étant l'islam politique», a déclaré le chef de l'Etat syrien au journal officiel As-Saoura. «Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d'autres, est condamné à l'échec», a-t-il ajouté.
22h23. Des milliers de partisans de Mohamed Morsi se sont rassemblés devant l'université du Caire pour protester contre les annonces de l'armée.
22h19. Le ministère de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué défendre la feuille de route de l'armée et que cette dernière «respecte les revendications et les intérêts du peuple». Le ministère ordonne la police de rester aux côtés de l'armée afin d'assurer la sécurité du pays.
22h15. Le Parti de la justice et de la liberté, bras politique des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, a réagi aux écrans noirs des télévisions religieuse. «L'histoire montrera que la première décision prise après le coup militaire, auquel les avocats de la démocratie, est de fermer les chaînes de télévision de l'opposition», écrit-il sur Twitter.
22h5. Sur leur site, les Frères musulmans qualifient l'annonce de l'armée comme une «conspiration contre la légitimité, un coup d'Etat militaire qui va à l'encontre de la volonté populaire et ramène l'Egypte au temps du despotisme». «Les personnalités religieuses condamnent le coup d'Etat et affirment la nécessité de maintenir le président élu. Les symboles de l'ancien régime reviennent sur le devant de la scène au détriment du sang versé par les martyrs de la révolution du 25 janvier.»
22h. Voici l'essentiel des déclarations d'Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l'armée égyptienne, lors de l'annonce de la destitution du président Morsi : «Plusieurs propositions ont été faites lors d'une réunion avec le président Morsi le 30 juin pendant laquelle nous avons rejeté toute menace faite au peuple. Nous espérions trouver une issue afin de satisfaire les revendications du peuple. Cependant, les réponses du président n'ont pas convaincu les aspirations de la rue. Nous avons alors appelé à une autre réunion incluant les différents partis politiques, en n'excluant personne. A l'issue de cette réunion, la feuille de route est la suivante :
- Elections anticipées. En attendant, le président Morsi est remplacé par le chef de la Cour constitutionnelle.
- Formation d'une nouvelle coalition nationale
- Formation d'un comité qui travaillera sur les amendements de la constitution
- Des mesures qui prennent en compte la jeunesse égyptienne dans les prochaines décisions
- L'armée appelle le peuple égyptien à s'abstenir de toute violence en attendant
- Nous saluons l'armée pour ses sacrifices répétés au nom de son pays.»
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Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
Exactement, mais cette fois-ci c´est avec la bénédiction du peuple mais ça reste tout de même un rapt électoral d´autant plus que Morsi avait été élu démocratiquement. Quelque chose me dit que l´Egypte ne sombrera pas dans le chaos comme le fût jadis l´Algérie, on a pu constater hier lors de l´allocution du général Al-Sissi que toutes les figures de la société égyptienne étaient présentes, c´est un signal clair pour dire que c´est d´un Egypte pluraliste que nous voulons.Mwana Ya Lola a écrit:
Au final, ceci ressemble à ce qui s'était passé avec le FIS en Algérie. Ma crainte est que l’Égypte ne sombre dans un cycle de violence dont elle ne se relèvera pas de sitôt. J'espère me tromper.
Arafat
Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
L'Egypte : une tentative de compréhension ?
L’Egypte dont près de 17 millions de ses 85 millions d’habitants (ce qui est énorme) ont protesté dans la rue et obtenu le départ de Morsi est en fait assez divisée aujourd’hui ; plusieurs forces la parcourent dont on risque de redécouvrir bruyamment les césures entre elles après l’éviction du président islamiste !
1° En dehors d’elle mais dans elle, importe beaucoup l’influence des puissances occidentales dont elle est le pays le plus allié dans la Région après Israël ! Elle en reçoit des Usa des substantiels subsides (plus d’1 Milliard $/an), une assistance socio-économique et militaire ! D’ailleurs leur hypocrisie intéressée risque d’éclater au grand jour : même si l’armée a pris les manières, même si elle veut sauver le pays d’une immense révolte populaire par la destitution d’un pouvoir qui l’attisait, c’est quand même un coup d’état qui écarte un président élu… Mais comme leurs intérêts sont quelque part compatibles avec le nouveau pouvoir, ils s’en accommoderont avec quelques prudentes recommandations… Que ne feraient-ils pas des pieds et des mains pour le saboter si c’était le contraire ! Là ils vont surveiller la suite mais finiront par surfer entre légitimité et légalité ou la demande populaire du départ de Morsi qui a obligé l’armée à intervenir pour approuver ce coup… Quoi et qui vont-ils "imposer" ?
2° Il y’a l’armée, la réelle puissance de l’Egypte depuis la proclamation de la République et pas une armée d’opérette mais omniprésente, immense (près d’1 Million), bien formée et bien équipée, puissance économique autonome, assez représentative du pays… Elle ne veut plus apparaître au premier plan mais prend là sa revanche en réaffirmant sa force politique ! Il y’a même à parier que dans leur retour en force en déposant l’islamiste se niche la volonté de préserver leurs prébendes que ce dernier prévoyait de leur dérober petit-à-petit !
Il faut leur adjoindre leurs protégés, une nombreuse population liée d’une façon à une autre à l’armée et tous les nostalgiques de l’ancien régime !
3° Tous les révolutionnaires illustrés par la Place Tahrir dont les initiateurs sont composés des jeunes, des chômeurs diplômés et une classe moyenne instruite et plus ou moins occidentalisée… Leur dénominateur commun : la volonté de changement, de la démocratie, de la liberté d’expression, le mieux-être matériel…
Ils étaient là dès la première révolution contre Moubarak et contre cette mêmearmée. ..
4° Un peu à côté des précédents mais mieux installés dans la vie, on trouve organisés les libéraux, comprenant les coptes, les intellectuels, la haute classe moyenne, les partis politiques modernes laïcs ou modérés… Ils réclament une certaine modernité, la laïcité et bien sûr la démocratie… et sont contre l’ancien régime, l’armée… Le pape copte (comme l’iman d’Al Azhar) était à côté d’Al Sisi lors de l’annonce !
5° Tous les bas de l’échelle, de plus en plus nombreux, de plus en plus précarisés…, ils attendent un changement qui soulage leurs peines et il y’en a parmi eux qui ont sûrement participé à cette…
6° Les islamistes dont d’abord les "Frères Musulmans" que l’expérience malheureuse fragilise beaucoup ! Son échec politique (son sectarisme l’a rendu incapable de rassembler ; de plus son projet d’un pays islamique sous la houlette de Frères hérisse même dans la République Arabe Unie…), socio-économique leur sera longtemps reproché après avoir eu le pouvoir de façon démocratique ! Que sera leur suite ! Un sommeil appliqué comme ils en ont le secret, une résistance radicalisée violente (le spectre du scénario à l’algérienne), un retour gagnant aux prochaines échéances ? Tout ce qu’on peut dire c’est qu’une structure aussi organisée et avec un substantiel nombre de fidèles ne disparaîtra pas facilement malgré la probable répression à venir…
Il y’a aussi derrière, la question de la validité et de l’avenir de l’islam politique (en démocratie) : le modèle turc est le seul qui a réussi mais Ennhada en Tunisie et d’autres ailleurs peinent… A côté, quid des relations, de la collaboration entre pays musulmans, du Maroc à l’Afghanistan : la puissante Arabie saoudite, gardienne du Temple, le Bahreïn et quelques autres vs l’Iran capricieux, le Qatar envahissant et ambigu… ?
Et lorsque l’on constate l’échec des Frères Musulmans en Egypte, le mouvement le plus structuré de l'Islam et à vocation doctrinaire, sociale, politique...., n’est-il pas permis d’avancer l’impératif d’un aggiornamento de l’islam : pour en finir enfin avec les (tentatives des) théocraties ? Mais cela est un autre problème…
Les salafistes, les frères ennemis qui se sont conjoncturellement désolidarisés des "Frères", auront encore moins d’avenir pour gouverner mais resteront une minorité agissante ! Vont-ils à terme confirmer leur résistance active en avalant les déçus des Frères ou en s’engageant ensemble dans la radicalité ?
A noter qu’Al Azhar, l’autorité religieuse et scientifique sunnite qui a toujours été réservée sinon plus envers les Frères a approuvé le coup de l’armée !
Au final, des alliances de circonstances de presque toutes ces factions avec l’armée risquent très vite de se disloquer avant les prochaines échéances ! L'armée est leur ennemi, la garante de l'ordre ancien qu'ls veulent changer ! Ce que, selon moi et je ne dois pas être le seul, l’armée plus que l’Occident (d’abord les Usa) est le bien et le mal de l’Egypte : même si toutes ces chancelleries occidentales finiront par travailler avec elle, ils n’en sont pas moins embarrassés par cette violation de la démocratie; même si l’armée dit sauver son pays de l’implosion et si Morsi et ses "Frères" ont échoué, l’armée aurait attendu à 1 an et aurait composé si elle ne voulait pas d'abord récupérer tout son pouvoir…
Alors un cercle vicieux avec un retour à la case départ ? Peut-être pas car l’armée semble en avoir appris : déjà la gérontocratie à sa tête fait mieux cas des jeunes, la nouvelle force qui a émergé de cette révolution, et elle ouvre la nouvelle compétition à tous et donc de principe même aux "Frères… Attendons la réalité de ses principes !
Mon fils m’avait raconté son effarement lors de la chute de Mubarak de voir se déliter en quelques jours l’ordre social, économique, juridique, économique, sécuritaire… Lui qui est par ses convictions contre l’armée en vient à souhaiter son avènement pour plus de sécurité économique, juridique… tant il craint que les Frères dont il a mesuré l’enserrement même à Alexandrie qui lui parait moins militante, se radicalise dans la violence ! Une partie d’Egyptiens doit penser comme lui… Comme quoi… Laissons les Egyptiens en décider !
Quelles leçons les Congolais peuvent-ils en tirer ?
Compatriotiquement !
L’Egypte dont près de 17 millions de ses 85 millions d’habitants (ce qui est énorme) ont protesté dans la rue et obtenu le départ de Morsi est en fait assez divisée aujourd’hui ; plusieurs forces la parcourent dont on risque de redécouvrir bruyamment les césures entre elles après l’éviction du président islamiste !
1° En dehors d’elle mais dans elle, importe beaucoup l’influence des puissances occidentales dont elle est le pays le plus allié dans la Région après Israël ! Elle en reçoit des Usa des substantiels subsides (plus d’1 Milliard $/an), une assistance socio-économique et militaire ! D’ailleurs leur hypocrisie intéressée risque d’éclater au grand jour : même si l’armée a pris les manières, même si elle veut sauver le pays d’une immense révolte populaire par la destitution d’un pouvoir qui l’attisait, c’est quand même un coup d’état qui écarte un président élu… Mais comme leurs intérêts sont quelque part compatibles avec le nouveau pouvoir, ils s’en accommoderont avec quelques prudentes recommandations… Que ne feraient-ils pas des pieds et des mains pour le saboter si c’était le contraire ! Là ils vont surveiller la suite mais finiront par surfer entre légitimité et légalité ou la demande populaire du départ de Morsi qui a obligé l’armée à intervenir pour approuver ce coup… Quoi et qui vont-ils "imposer" ?
2° Il y’a l’armée, la réelle puissance de l’Egypte depuis la proclamation de la République et pas une armée d’opérette mais omniprésente, immense (près d’1 Million), bien formée et bien équipée, puissance économique autonome, assez représentative du pays… Elle ne veut plus apparaître au premier plan mais prend là sa revanche en réaffirmant sa force politique ! Il y’a même à parier que dans leur retour en force en déposant l’islamiste se niche la volonté de préserver leurs prébendes que ce dernier prévoyait de leur dérober petit-à-petit !
Il faut leur adjoindre leurs protégés, une nombreuse population liée d’une façon à une autre à l’armée et tous les nostalgiques de l’ancien régime !
3° Tous les révolutionnaires illustrés par la Place Tahrir dont les initiateurs sont composés des jeunes, des chômeurs diplômés et une classe moyenne instruite et plus ou moins occidentalisée… Leur dénominateur commun : la volonté de changement, de la démocratie, de la liberté d’expression, le mieux-être matériel…
Ils étaient là dès la première révolution contre Moubarak et contre cette mêmearmée. ..
4° Un peu à côté des précédents mais mieux installés dans la vie, on trouve organisés les libéraux, comprenant les coptes, les intellectuels, la haute classe moyenne, les partis politiques modernes laïcs ou modérés… Ils réclament une certaine modernité, la laïcité et bien sûr la démocratie… et sont contre l’ancien régime, l’armée… Le pape copte (comme l’iman d’Al Azhar) était à côté d’Al Sisi lors de l’annonce !
5° Tous les bas de l’échelle, de plus en plus nombreux, de plus en plus précarisés…, ils attendent un changement qui soulage leurs peines et il y’en a parmi eux qui ont sûrement participé à cette…
6° Les islamistes dont d’abord les "Frères Musulmans" que l’expérience malheureuse fragilise beaucoup ! Son échec politique (son sectarisme l’a rendu incapable de rassembler ; de plus son projet d’un pays islamique sous la houlette de Frères hérisse même dans la République Arabe Unie…), socio-économique leur sera longtemps reproché après avoir eu le pouvoir de façon démocratique ! Que sera leur suite ! Un sommeil appliqué comme ils en ont le secret, une résistance radicalisée violente (le spectre du scénario à l’algérienne), un retour gagnant aux prochaines échéances ? Tout ce qu’on peut dire c’est qu’une structure aussi organisée et avec un substantiel nombre de fidèles ne disparaîtra pas facilement malgré la probable répression à venir…
Il y’a aussi derrière, la question de la validité et de l’avenir de l’islam politique (en démocratie) : le modèle turc est le seul qui a réussi mais Ennhada en Tunisie et d’autres ailleurs peinent… A côté, quid des relations, de la collaboration entre pays musulmans, du Maroc à l’Afghanistan : la puissante Arabie saoudite, gardienne du Temple, le Bahreïn et quelques autres vs l’Iran capricieux, le Qatar envahissant et ambigu… ?
Et lorsque l’on constate l’échec des Frères Musulmans en Egypte, le mouvement le plus structuré de l'Islam et à vocation doctrinaire, sociale, politique...., n’est-il pas permis d’avancer l’impératif d’un aggiornamento de l’islam : pour en finir enfin avec les (tentatives des) théocraties ? Mais cela est un autre problème…
Les salafistes, les frères ennemis qui se sont conjoncturellement désolidarisés des "Frères", auront encore moins d’avenir pour gouverner mais resteront une minorité agissante ! Vont-ils à terme confirmer leur résistance active en avalant les déçus des Frères ou en s’engageant ensemble dans la radicalité ?
A noter qu’Al Azhar, l’autorité religieuse et scientifique sunnite qui a toujours été réservée sinon plus envers les Frères a approuvé le coup de l’armée !
Au final, des alliances de circonstances de presque toutes ces factions avec l’armée risquent très vite de se disloquer avant les prochaines échéances ! L'armée est leur ennemi, la garante de l'ordre ancien qu'ls veulent changer ! Ce que, selon moi et je ne dois pas être le seul, l’armée plus que l’Occident (d’abord les Usa) est le bien et le mal de l’Egypte : même si toutes ces chancelleries occidentales finiront par travailler avec elle, ils n’en sont pas moins embarrassés par cette violation de la démocratie; même si l’armée dit sauver son pays de l’implosion et si Morsi et ses "Frères" ont échoué, l’armée aurait attendu à 1 an et aurait composé si elle ne voulait pas d'abord récupérer tout son pouvoir…
Alors un cercle vicieux avec un retour à la case départ ? Peut-être pas car l’armée semble en avoir appris : déjà la gérontocratie à sa tête fait mieux cas des jeunes, la nouvelle force qui a émergé de cette révolution, et elle ouvre la nouvelle compétition à tous et donc de principe même aux "Frères… Attendons la réalité de ses principes !
Mon fils m’avait raconté son effarement lors de la chute de Mubarak de voir se déliter en quelques jours l’ordre social, économique, juridique, économique, sécuritaire… Lui qui est par ses convictions contre l’armée en vient à souhaiter son avènement pour plus de sécurité économique, juridique… tant il craint que les Frères dont il a mesuré l’enserrement même à Alexandrie qui lui parait moins militante, se radicalise dans la violence ! Une partie d’Egyptiens doit penser comme lui… Comme quoi… Laissons les Egyptiens en décider !
Quelles leçons les Congolais peuvent-ils en tirer ?
Compatriotiquement !
ndonzwau
Re: Q FAIRE DE MORSI (EGYPTE)?
Arafat a écrit:Exactement, mais cette fois-ci c´est avec la bénédiction du peuple mais ça reste tout de même un rapt électoral d´autant plus que Morsi avait été élu démocratiquement. Quelque chose me dit que l´Egypte ne sombrera pas dans le chaos comme le fût jadis l´Algérie, on a pu constater hier lors de l´allocution du général Al-Sissi que toutes les figures de la société égyptienne étaient présentes, c´est un signal clair pour dire que c´est d´un Egypte pluraliste que nous voulons.Mwana Ya Lola a écrit:
Au final, ceci ressemble à ce qui s'était passé avec le FIS en Algérie. Ma crainte est que l’Égypte ne sombre dans un cycle de violence dont elle ne se relèvera pas de sitôt. J'espère me tromper.
La société égyptienne est fortement divisée, et ces divisions ne vont cesser de s'accroitre. Les Frères musulmans ont perdu le pouvoir car Morsi, selon moi, a commis plusieurs erreurs:
1) Il a sous-estimé la capacité de nuisance de l'armée.
2) Il a commis beaucoup d'erreurs, surtout sur le plan économique, ce qui lui a couté le soutient des couches populaires
3) Il s'est attiré le courroux des pays du Golfe en tentant de normaliser les rapports de l'Egypte avec l'Iran. C'est d'ailleurs pour cette raison que ses alliés salafistes, qui sont sous contrôle étranger, et là aussi il avait sur estimé leur loyauté, se sont détourné de lui il y a quelques mois, sur ordre de leurs souteneurs étrangers. Aussi, il ne faut pas oublier que Al-Sissi est très proche des américains, comme la plupart des haut-gradés égyptiens, mais il est également très proches des Saoudiens.
4) Les libéraux et les couches occidentalisés de la population ne l'ont jamais aimé et on trouvé ici l'occasion de prendre leur revanche.
Dans ces conditions, je ne crois pas beaucoup à une "Egypte pluraliste". Al-Sissi a fait un coup d’État: il a débarqué un pouvoir démocratiquement en dehors du cadre légal prévu pour cela. Évidemment, il a une circonstance atténuante du fait de la présence de 20 millions de personnes dans les rues, mais les faits restent les faits. Il faut donc conserver un semblant de "démocratie", et le cérémonial d'hier fait partie de cette logique. D'ailleurs, les capitales occidentales qui sont toujours rapides pour condamner les coups d’état sont assez timides sur ce coup.
L'autre gros problème de l’Égypte est que c'est un pays très divisé, encore plus aujourd'hui. Dans les médias occidentaux, on parle beaucoup de la jeunesse occidentalisée, révolutionnaire, qui va sur Facebook et qui rêve de liberté. Mais peut-on croire que les 20 millions de personnes dans la rue venaient de ces milieux ? Non. Le gros des manifestants venaient des couches les plus pauvres de la population. Ce qui est normal vu que ce sont les plus nombreux. Les jeunes instruits et occidentalisé que l'on voit souvent proviennent de la couche supérieure de la classe moyenne et de la bourgeoisie égyptienne. Ce sont ceux qui ont des moyens, envoi leurs enfants dans les écoles françaises et américaines, parlent en anglais ou en français à la maison et regardent les chaines occidentales par satellite. Les Frères musulmans et leurs supporters viennent, eux, de la classe moyenne inférieur. Ce sont des petits cadres et des petits commerçants, des professeurs d'écoles, etc. Ils sont instruits et très religieux. Eux sont plutôt tournés vers les pays du Golfe et regardent les chaines arabes. Enfin, vous avez les couches les plus basses de la population, qui sont conservatrices et pratiquent un Islam traditionnel différent du rigorisme des Frères musulmans. La ou la classe moyenne supérieure est libérale et ouverte sur le monde, les couches populaires de la population sont ultra-nationalistes et nostalgiques de la grandeur de l'Egypte de Nasser.
Vous avez donc des gens qui sont nourris aux chaines américaines, aux séries américaines, au rap et qui veulent mettre des mini-jupes, vous en avez qui sont plutôt nourris aux chaines de prédications arabes et qui mettent le voile, et vous en avez aussi qui ne sont ni l"un ni l'autre. Le problème est que tous ces gens vivent sur le même territoire.
Mais je pense qu'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur ce qui vient de se passer et sur ce qui va arriver. Attendons au moins 12 mois, les choses commenceront alors à être claires.
Mwana Ya Lola
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