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"DÉMOCRATIE CONSENSUELLE" AU CONGO ! RÉINVENTION HEUREUSE OU MALHEUREUSE AUTOUR DES "CONCERTATIONS" ?

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Message  ndonzwau 2/10/2013, 1:44 pm

La "démocratie consensuelle" en question !!!

J’avais déjà entendu parler de la "démocratie consensuelle" :
- au Congo même ce modèle n’est pas si nouveau que ça, le 1+4 de notre transition y puise sa source et au décours de toutes ses pérégrinations, certains théoriciens l’ont promue ouvertement et aujourd'hui encore;
- sur ° http://www.congoindependant.com/index.php un auteur maison, Mr Mayoyo alias NNZ en a fait sa promotion comme solution en Afrique l’opposant à la "démocratie partisane conflictuelle" habituelle partout  ailleurs et les discussions y ont toujours été chaudes  (voir ultra);
- on parle aussi de démocratie consensuelle dans certains pays comme au Liban où l’unité du pays s’entend à partir de diverses communautés institutionnalisées qui le composent;
- des rwandais l’ont proposé pour leur pays longtemps secoué par des conflits ethniques tragiques…....

A bien regarder, ces différentes formes existantes ou proposées, ont chacune sa particularité mais se rejoignent sur le souci de composer l’unité nationale comme multicommunautaire, une sorte de fédération d’entités ethniques ou confessionnelles ou culturelles… dûment homologuées où dans un Etat pluriel la représentativité au sein des différentes institutions nationales repose non sur une base majorité/opposition mais sur un consensus de la présence de toutes ces différentes communautés ! Ainsi on croit éliminer l’usage négatif des particularités !
Comment définir plus exhaustivement une démocratie consensuelle en général ? Nous y reviendrons plus tard mais pour l’instant occupons-nous de ce qui se propose chez-nous dont l’importance pourtant immense pour l’avenir immédiat (à moyen et à long terme aussi ?) semble échapper à tous !

En effet, à l’annonce officielle des fameuses "concertations nationales" et depuis, les organisateurs ne jurent que par le consensus; les décisions seraient et sont entérinées non à la suite d’un vote majoritaire mais par cooptation consensuelle !
Entre les lignes ou plus ouvertement, ils préconisent un bouleversement historique qui abolirait et le système majoritaire habituel, et les alternances de différentes majorités et partant les lois constitutionnelles qui limitent actuellement le nombre des mandats présidentiels (et parlementaires !) !?! Où l’on voit le fameux article 220 forcément désuet (et avec lui toute la Constitution actuelle), et une nouvelle majorité et un gouvernement d’union nationale en seraient (en sont) la conséquence logique !

Les Congolais s’en sont-ils rendus compte ou pas, perçoivent-ils à sa mesure le séisme qui se prépare ???
Perso, pour l’heure, je ne peux dire si c’est là une machination diabolique d’apprentis-sorciers ou une invention géniale heureuse pour l’avenir de notre pays ! Juste je m'étonne qu'alors que "l’identité nationale" apparaît dedans et dehors comme l’acquis le plus actif de notre histoire commune jusqu’à empêcher à ce jour la balkanisation, on semble comme la remettre en cause en mettant en avant une cohabitation difficile qui tient davantage aux individus et forces politiques plutôt qu’à la société…  Fort curieux sinon suspect !
Pour quel avenir national, pour quel meilleur "vouloir-vivre-ensemble" à terme ?

Mais avant d’aller plus loin, prenons connaissance de son contenu dans cet article de Mr Bongongo, Sénateur et Cadre de l’UFC qui en trace très bien de façon concise les contours !


"LA DÉMOCRATIE CONSENSUELLE AU SECOURS DE LA DÉMOCRATIE INSTITUTIONNELLE
° http://lepotentielonline.com/site2/index.php?option=com_content&view=article&id=2401:la-democratie-consensuelle-au-secours-de-la-democratie-institutionnelle&catid=85:a-la-une&Itemid=472&lang=en
Un soir, celui du 28 novembre 2011, un séisme électoral, d’une magnitude jamais enregistrée de mémoire d’homme, s’abat sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo: l’organisation désastreuse des élections présidentielles et législatives par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) provoque une hécatombe et une désolation sociales et politiques d’une ampleur telle que toute la vie de la Nation se trouve désormais ébranlée, et plus particulièrement, celle des institutions de la République.
S’incruste alors, dans la conscience du peuple, une lecture des institutions basée sur une antinomie fondamentale opposant la légitimité à la légalité, avec comme corollaire, un chapelet de malheurs : déficit criant et inacceptable de cohésion nationale, guerre de l’Est, mal gouvernance.
Chacun de nous fait un constat amer : la démocratie institutionnelle est en panne.

DEMOCRATIE INSTITUTIONNELLE EN PANNE
Les quatre institutions majeures de la République, à savoir le Président de la République, le Parlement, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux, demeurent, par la volonté du constituant, le produit du peuple congolais qui s’exprime par la voie des urnes.
L’activité électorale s’impose donc comme le moteur du fonctionnement vital de chacune de ces Institutions, à tel point que la démocratie, dans son essence sociale, ne peut s’exercer en leur sein ni produire des effets à partir d’elles, sans cette référence permanente au souverain primaire qu’est la population congolaise.
Cette activité électorale s’est trouvée profondément viciée et a conduit à des déviations préjudiciables à l’harmonie sociale et à la réalisation des attentes justifiées de la population. Conséquence inévitable : le peuple désespère de plus en plus, une partie importante de la classe politique ainsi que de la Société civile contestent sans cesse tous ceux qui détiennent les rênes du pouvoir d’Etat, à travers les institutions précitées.

La crise de légitimité de ces dernières s’est installée et prend les allures d’une cristallisation progressive qui empêche la RDC de s’engager dans un véritable programme de développement de son espace économique, social et culturel.
Quelle solution à envisager, face à cette situation dramatique qui fait du peuple congolais l’otage, le bouc émissaire et la victime de la  dualité, maintenue irréductible par les acteurs sociopolitiques, entre la légitimité et la légalité des institutions?
Deux solutions se présentent à la nation. La première, radicale, nous contraint d’annuler et de reprendre, sans plus tarder, toutes les élections présidentielles et législatives contestées, en vue de rétablir, à la satisfaction de tous, l’égalité mathématique entre la légitimité et la légalité.
A l’heure actuelle, procéder ainsi appartient à une illusion assassine qui fait fi du manque manifeste de force morale collective, de moyens humains adéquats, de ressources financières disponibles, et d’une CENI compétente, dont souffre outrageusement notre pays.

La seconde solution, résolument consensuelle, relève le déficit considérable pour la nation engrangée par notre pratique vicieuse de la démocratie institutionnelle en termes d’intolérance des uns et des autres, de haine suscitée et entretenue par l’appât de l’exercice du pouvoir au sommet de l’Etat, et de conflits interpersonnels et communautaires.
Elle en appelle à l’amour patriotique de tous les Congolais, en vue de sauver notre pays de son état actuel de morbidité lente mais progressive. Cette solution consensuelle se veut dialogue entre toutes les couches sociopolitiques congolaises, dans un cadre thématiquement et géographiquement bien circonscrit.
Elle se profile à travers la tenue des concertations nationales, au cours desquelles la pratique de la démocratie consensuelle s’accorde à prêter main forte à l’idéal de la démocratie institutionnelle, pour que celle-ci s’instaure progressivement et solidement dans les rouages de l’appareil de l’Etat.

DEMOCRATIE CONSENSUELLE A LA RESCOUSSE DU MALADE
Nous devons tous reconnaître que notre démocratie institutionnelle est profondément malade. Elle est malade de notre culture politique trop marquée par la recherche effrénée du gain individuel au détriment de celui de toute la collectivité nationale.
Et dans cette quête pour la survie et le positionnement individuels, des camps se forment, des rivalités se créent, des protagonistes se livrent une guerre sans merci : la guerre des mots et des armes, dont la violence lamine une cohésion nationale indispensable pour le développement de notre pays et l’accès de tout un peuple à son bien-être.
La démocratie consensuelle, soumise à l’épreuve du feu de nos passions et ambitions respectives lors des assises des concertations nationales, nous introduit à l’école des concessions mutuelles et des compromis, générés par la dynamique du consensus.

Le consensus n’est pas l’unanimité, car celle-ci se constate après le résultat d’un vote. Il est le point de vue commun partagé par la majorité de chaque composante présente aux assises. Il met chaque fois en exergue l’intérêt supérieur de la Nation.
Expression matérielle d’une démocratie vivante déterminée à placer l’intérêt général du peuple au-dessus de ceux égoïstes des individus et groupes particuliers, la prise de décision par consensus ne connaît ni vainqueur ni vaincu. Elle se nourrit du charisme de l’écoute et du respect des interlocuteurs afin d’en dégager ce qui les unit.
A un moment aussi critique et difficile que traverse notre pays, la démocratie consensuelle, celle du centre, permet d’analyser les problèmes de la Nation avec détachement, en  nous libérant des élans belliqueux provenant de nos extrémismes de droite et de gauche.
Elle prépare des solutions minimales idoines susceptibles de recueillir l’assentiment de tous, de manière à asseoir les conditions optimales pour la pratique d’une vraie démocratie institutionnelle issue des urnes. La démocratie consensuelle, avant d’être une pratique, se veut d’abord un état d’esprit, un comportement politique à acquérir, spécialement lors de ces concertations nationales, de manière à élaborer un programme minimum de la nation qui puisse satisfaire les attentes de notre population.

Si nous réussissons, toutes les composantes sociopolitiques ensemble, ce pari de parvenir à concevoir un programme commun de la nation à réaliser par une équipe gouvernementale ad hoc, l’épineuse question qui devrait se poser à nous est celle de savoir si cette équipe gouvernementale pourrait être issue des différentes composantes sociopolitiques, afin de confirmer la détermination de toute la Nation de s’unir autour de ses leaders politiques et sociaux et de sortir notre pays du marasme dans lequel il se trouve empêtré. C’est une question importante qui mérite un débat de grande facture, digne de la valeur indéniable de la classe intellectuelle Congolaise.
MICHEL BONGONGO
Sénateur et haut cadre de l’UFC"


A la lecture de cette incise, on serait autorisé à se perdre en conjectures : démocratie consensuelle pleine ou gestion consensuelle obligée d’un pouvoir en panne de légitimité ? "Il s'agit d'un modèle où le camp qui gagne des élections (...) doit tenir compte des autres sensibilités, comme l'opposition, la société civile.... Ces dernières doivent être associés à la gestion de la chose publique car c'est leur pays aussi", répond un avis autorisé !
Alors ce modèle est-il envisagé pour passer un cap difficile ou faut-il en faire notre système pérenne ? N’est-ce pas là, ruse à se maintenir quand on est tant ébranlé ?
Quid à l’avenir de système majoritaire qui confie le pouvoir à un camp gagnant puis le lui retire pour l’alternance à sa défaite ? Peut-on encore garder les différents partis ou coalitions d’où chacun parle pourtant aujourd’hui, à commencer le PR? C’est pour le moins confus !

Le comble est que ce recours est l'aveu de l'échec et de illégitimité du pouvoir, ce qui contredit de façon éclatante les dénégations officielles; (que fait ou ne fait pas l'opposition pour ne pas réussir ce recadrage ???)...
Personnellement j’ai salué le principe d’un "réel dialogue national", indispensable en ce moment de crise totale du pays ! J’adhérai donc déjà à cette notion de "démocratie consensuelle" car mon vœu était bien que les Congolais se parlent les yeux dans les yeux, que Tshisekedi y rencontre Kanambe et qu’au bout en sorte un compromis historique qui débloque ce statu quo meurtrier vers une nouvelle gouvernance gagnante...

Mais  au-delà du slogan "consensus" chanté sur tous les tons, ces "concertations" ont-elles effectivement représenté un exercice consensuel ? Le manque d’inclusivité a laissé des forces politiques et sociales importantes dehors… Le verrouillage par organisateurs et sujets imposés a grevé la liberté et exclu des sujets majeurs pour l’avenir du pays comme la critique exhaustive du travail de  l’Etat et l’illégitimité combien nocive née du scrutin frauduleux… La présence majoritaire d’un camp ne pouvait que dénaturer le principe du consensus lui-même… Que le destinataire qui décide des recommandations finales soit le PR et que les décisions ne lui soient pas opposables restitue le caractère partisan qu’on devait éviter… Et ne parlons pas de prisonniers politiques non libérés, ce qui était contradictoire au concept de dialogue et ne donnait pas confiance ! Faux consensus !

Alors quels acquis durables pour une meilleure gouvernance peut porter un "dialogue national qui repose d'abord sur "consensus douteux" et non sur le contre-pouvoir critique, sur la vérité (de la gestion) et sur la justice intentée aux coupables ? Quelle est la force d’un pouvoir si équilibriste ?
A part un apaisement immédiat qui risque, hélas, d’être éphémère, j’ai du mal à en percevoir le bénéfice dans la durée ? Déjà dans l’absolu et et alors avec ces ratés pointe le risque de nouvelles forces centrifuges et autant d’occasions pour fragiliser l’unité nationale devenue si molle et si peu exigeante ?

Entre-temps a-t-on tiré les leçons de la traînante expérience du 1+4 quincéphale et de sa suite ?
Les différentes forces politiques ou entités territoriales sont-elles si hétérogènes entre-elles dans notre pays qu’elles ne peuvent cohabiter dans un système démocratique pluraliste traditionnel ?
Contraindre le pouvoir non aux contre-pouvoirs habituels mais à composer constitutionnellement avec ceux qui contestent son autorité qui ne peuvent manquer, nous délivrera-t-il de nos errances ?

Autant d’interrogations légitimes mais j’y reviendrai personnellement
Qu’en pensez-vous ???

A suivre...



Compatriotiquement !


Dernière édition par ndonzwau le 2/10/2013, 11:10 pm, édité 1 fois

ndonzwau


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Message  ndonzwau 2/10/2013, 6:30 pm

Les "grands esprits" se rencontrent toujours, kiekiekieeeeeeeeh Laughing Laughing Laughing 
Voici alors que j'avais mon sujet depuis quelques jours et l'ai finalisé ce matin en même temps l'excellent BAW de "Congoindépendant" a planché de son côté sur le même !
C'est une vue complémentaire pas opposée, heureusement; lisez donc :


"Vous avez dit «gestion consensuelle» du pouvoir?
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8349
Après le «partage équitable et équilibré du pouvoir» qui a servi de «socle idéologique» au régime de transition dit « 1+4 » (Un président et quatre vice-présidents), le landerneau politique congolais vient de s’enrichir d’un nouveau concept dit «gestion consensuelle» de la chose publique. Cette nouvelle expression est une "marque déposée" des participants aux travaux des
«Concertations nationales» initiées par «Joseph Kabila».

Du 7 au 30 septembre, les « concertateurs » se sont penchés sur les causes de l’effritement de la cohésion nationale. Boycottées par des représentants des forces politiques les plus significatives (c’est le cas notamment de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba et de l’UNC de Vital Kamerhe), ces assises n’ont pas moins tenté de diagnostiquer les causes profondes de ce qui ressemble bien à une crise de l’Etat. Un Etat qui a failli dans son rôle d’organisateur de la solidarité et de la justice sociale. Un Etat qui a excellé jusqu’ici à s’appuyer sur un groupe des Congolais contre d’autres.
La levée, depuis une semaine, de la mesure, pour le moins arbitraire, d’assignation à résidence d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba est la toute première recommandation mise en œuvre par le pouvoir kabiliste à travers le ministère de l’Intérieur. Une chose paraît sûre : une hirondelle ne fait pas le printemps. Il est, par conséquent, prématuré pour présager des réformes qui seront conduites à la lumières des recommandations formulées par les concertations tant il est vrai que celles-ci n’ont pas un caractère contraignant.
Dans le tout-Kinshasa-politique, un sujet est au centre de toutes les conversations : la formation d’un «gouvernement d’union nationale». Des questions fusent. Un gouvernement d’union nationale pour accomplir quelles réformes, avec quels moyens humains et financiers? «Joseph Kabila» qui n’a jamais gouverné le Congo-Kinshasa qu’à partir des extrémités, s’est-il découvert une «vocation centriste» consistant à placer le chef de l’Etat au-dessus de la mêlée? Que se cache-t-il derrière cette «gestion consensuelle» du pouvoir ? Quelle est la contrepartie que «Joseph Kabila» escompte en partageant le «gâteau national» avec quelques politiciens friands des privilèges et honneurs ? L’homme espère-t-il obtenir, par la ruse, le droit de briguer un troisième mandat ?

Décidé à garder son poste, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a recruté quelques «journalistes à gages». Mission : «flinguer» des concurrents vrais ou supposés. Pour avoir, le premier, lancé l’idée d’un « gouvernement national », l’actuel président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, passe pour la cible désignée. Le métier de journaliste est ainsi confondu avec celui de propagandiste ou de publicitaire.
Il faut être un parfait naïf pour croire que «Joseph Kabila» pourrait encore incarner le renouveau. Cet homme ne peut pas changer. Il a peur. Il a peur d’un pays et d’un peuple qu’il a découvert sur le tard. En 1996. Il a peur des élections libres et transparentes. Il a peur du débat démocratique et de la contradiction. Il a peur d’une presse indépendante. Il a peur d’un Parlement qui contrôle effectivement l’Exécutif. Il a peur d’une justice indépendante.

"Joseph Kabila" est incapable d’amorcer la rupture avec un système de gouvernement qui lui permet de laminer tous les contre-pouvoirs. Un système qui a pour socles l’intolérance, la violence, l’arbitraire, l’injustice sociale, la corruption. Bref, la mauvaise gouvernance. Agir autrement, équivaudrait pour lui à saborder son pouvoir.
Douze années après, le régime incarné par le successeur de LD Kabila ressemble au navire de plaisance «Titanic». Malheur à ceux qui vont prendre place à bord d’une telle embarcation au nom d’une prétendue "gestion consensuelle" de la chose publique..."


Compatriotiquement!

ndonzwau


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Message  ndonzwau 2/10/2013, 10:22 pm

"FACE AUX PERILS ET AUX DEFIS : POUR UNE DEMOCRATIE « CONSENSUELLE »
Le professeur Mampuya propose un nouveau schéma à la RD-Congo
CongoNews

° http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=43051:-face-aux-perils-et-aux-defis-pour-une-democratie-l-consensuelle-r-le-professeur-mampuya-propose-un-nouveau-schema-a-la-rd-congo&catid=6:congonews
Avant l’amorce du dialogue national annoncé par le président Joseph Kabila, le Professeur Auguste Mampuya, intellectuel fécond et président d’une plateforme de l’Opposition extraparlementaire (Action pour une autre voie en sigle AV) a déjà commencé l’exercice indispensable de la cogitation pour sortir le Congo de son cyclique schéma chaotique.
Le professeur Mampuya nous propose ci-dessous une réflexion d’une telle profondeur qu’elle mérite d’être lue absolument. Dans cette réflexion, le président de AV fait une autopsie pertinente des crises politico-militaires à répétition que connaît la RDC depuis son indépendance jusqu’à ce jour. Il ne s’arrête pas là, il propose aussi des pistes de solutions innovantes à même de stabiliser la RDC afin de hâter son développement qui n’a que trop tardé au grand désarroi des populations civiles. La Rédaction de Congonews recommande vivement à ses nombreux lecteurs la lecture de cette tribune du professeur Mampuya intitulée « Face aux périls et aux défis : pour une démocratie consensuelle ». Ci –dessous la tribune.

« Power sharing » contre « Winner takes all »


Depuis l’accession de notre pays à son indépendance, on ne cesse de parler de crise, souvent et de façon durable marquée par des conflits armés ouverts ou larvés ou, tout au moins d’instabilité institutionnelle. Toute cette situation, dans ses différentes et nombreuses facettes, a empêché ce pays potentiellement si fabuleusement riche de transformer ces richesses naturelles en développement et en progrès social pour son peuple connu comme l’un des plus pauvres de la terre.
De fait, on ne se lasse pas de constater que la République « démocratique » du Congo n’a jamais fonctionné normalement dans ses différents agencements constitutionnels et institutionnels, en dépit de nombreux et inutiles arrangements juridiques, réformes et révisions constitutionnelles, tandis que, allègrement, on se plaît à égrener les numéros des « républiques », nous trouvant actuellement à la troisième.
Certes, nous sommes fiers d’avoir organisé des élections pluralistes « libres et transparentes » en 2006 et en 2011. Mais, ces élections sont toujours suivies de crises, sous forme de conflit armé urbain en 2007 à la suite des élections de 2006, et, depuis les élections de 2011, d’une grave crise politique, en tout cas, un climat si lourd que les institutions en sont paralysées, plombées par les conditions et circonstances d’organisation des élections dont elles sont issues. Crise qui se fait encore sentir aujourd’hui, au point où, pour une grande partie de l’opinion, un dialogue politique est nécessaire.

Enfin, toutes les guerres qu’a subies notre pays ont toujours vu nos armées en débandade devant l’ennemi, agresseur extérieur ou simple groupe armé rebelle, les institutions tomber en déliquescence du fait de leur affaiblissement.
Deux constances liées entre elles et qui s’alimentent l’une l’autre marquent ainsi jusqu’ici notre histoire moderne. D’abord, sur le plan de la gouvernance de la société, le dysfonctionnement de l’Etat et l’incapacité des institutions à rencontrer les espoirs et aspirations du peuple au développement et au bien-être. De fait, les institutions n’ont jamais fonctionné harmonieusement et tel que le prévoient la constitution et les règles institutionnelles, en dépit des nombreuses révisions constitutionnelles, y compris et surtout, à l’issue des nombreuses crises politiques ou armées qu’a connues la RDC depuis son indépendance. Ensuite, sur le plan militaire et sécuritaire, les sécessions, la persistance lancinante des conflits parfois de nature identitaire et une insécurité interminable dans une situation d’incapacité désespérante à y faire face, la déliquescence des institutions constituant une explication supplémentaire de cette incapacité.

Par rapport à la gouvernance démocratique, concernant le fonctionnement de la démocratie majoritaire « à l’occidentale » que nous avons singée jusqu’à présent, le tableau, depuis 1960, est le suivant :
Dès 1960 et de façon permanente, une parodie de démocratie (déformation du multipartisme après celle de la notion même de parti politique, défiguration du parlementarisme occidental derrière une façade vide, conflits et menaces sur l’unité nationale, « confédéralisation » de l’Etat sous la 1ère république, avènement des régimes forts conduisant à la dictature militaire et monopartiste à travers le « présidentialisme africain » que nous avons connu sous le mobutisme.
Le deuxième temps est celui dit « Renouveau démocratique » post-perestroïka, avec le triomphe de la démocratie occidentale théorique (les CNS en Afrique, la « 1ère transition », mais des travers traditionnels de la vie politique congolaise (manque de cohésion, antagonismes, course au pouvoir, déformation des mécanismes constitutionnels, tendances autocratiques, contestations, etc.) conduisent aux mêmes impasses, tandis que le génocide rwandais exporte la guerre chez-nous jusqu’au renversement du régime, suivi d’un retour du régime autocratique du décret-loi de 1997, régime que ses contradictions internes conduit à la reprise de la guerre en 1998 et à l’assassinat de Laurent Kabila ; Sun City, l’AGI et son système « 1+4 »).
Enfin, la « troisième république » : le référendum et la constitution de 2006 ; les élections de 2006, la crise post-électorale et la guerre urbaine de 2007 ; la foire d’un processus électoral tronqué ; « l’élection » vénale des gouverneurs et des sénateurs ; le fiasco électoral de 2011, cette honte imposée à la nation par la bande à Ngoyi Mulunda et ses conséquences paralysantes pour les institutions et le leadership ; le déficit démocratique par l’exacerbation des antagonismes, tandis que continuent le manque de l’idéal politique et le mauvais entendement de la vie politique, tares traditionnelles de la politique à la congolaise.

En état de cause, la permanente c’est le dysfonctionnement de la démocratie majoritaire singée de l’Occident mais déformée par les acteurs politiques ; nous allons voir que c’est moins par ignorance des Congolais que par inadéquation et inadaptation de ce régime aux réalités socio-politiques locales, problématique que la paresse intellectuelle et la poltronnerie politique ont empêché d’explorer.

Quant à la situation militaire et sécuritaire :
D’abord, les sécessions des 1960-1967, mais aussi des agressions extérieures et rébellions armées (1960-1964, 1995-2003), la résurgence de l’insécurité armée à l’Est (à partir de 2004-2005, épisode Mutebusi et Nkundabatware, couronné par le deal imposé à l’Etat par le CNDP, ainsi que ses conséquences sur la solidité et la discipline de l’armée et le délitement de l’autorité de l’Etat, …). Ceci eut comme conséquence de ratage de la formation d’une armée nationale, républicaine et efficace (depuis l’Accord de Lusaka jusqu’aujourd’hui), marqué par les échecs des opérations de brassage et de « mixage », accompagnés par la généralisation de rébellions dans toute la frange orientale (de la Province orientale au Katanga), jusqu’à la « guerre du M23 ».
Une telle situation eut et a encore comme conséquence sur le plan économique et social l’impossibilité d’engager les politiques nécessaires au développement, tandis que les ressources et du temps sont gaspillés dans les querelles politiciennes et dans les efforts de guerre, à l’ombre de la corruption et du pillage concerté des richesses nationales entre agresseurs, mafieux internationaux et brebis galeuses du sein même de l’Etat congolais. La mauvaise gouvernance en l’absence de toute sanction produisant les dysfonctionnements d’un Etat impuissant face à la corruption, appauvrissant ainsi l’Etat et le peuple au profit d’une caste.

Comment expliquer un tel échec national global ?
Il faut constater que le fonctionnement satisfaisant de la démocratie libérale majoritaire en Occident s’explique par le consensus global qui est à la base des sociétés occidentales intégrées, caractérisées par une grande homogénéité sociale et politique ; les fondamentaux sont déjà fixés et font l’objet d’un consensus national global au-delà de divergences d’approches et de sensibilités. La vie politique y gagne en apaisement tandis que les élections ne sont qu’une compétition pacifique pour la désignation des gouvernants dans laquelle on ne perçoit aucun caractère « question de vie ou de mort » ; c’est à juste raison qu’on y parle de « jeu » politique.

Par rapport à cela, comment se présentent les Etats africains et la RDC en particulier ?
- Société segmentée à  l’excès et, en réalité, inexistence d’une véritable nation (y cohabitent plusieurs ethnies et tribus, plusieurs cultures et langues, sur fond de rivalités et antagonismes historiques parfois ancestraux induisant hostilités et conflits).
-Il s’agit de sociétés - pluralistes, sur la base des ethnies, cultures et langues, coutumes, traditions et histoire.
-Absence ou - insuffisance de l’appropriation nationale et populaire des concepts classiques de la démocratie libérale (partis politiques souvent ethniques ou régionaux qui sont à la base d’un multipartisme excessif, expériences non concluantes du parlementarisme, manque de culture politique et démocratique chez le plus grand nombre, …).

Limites de la démocratie compétitionnelle majoritaire au regard de sociétés segmentées : Winner takes all
Or, la démocratie libérale majoritaire et simplement « arithmétique » ne peut prendre en compte l’existence de ces antagonismes et hostilités extrêmes et quasi permanents ; elle exclut de la décision tous ceux qui n’ont pas gagné les élections, sur la base de la norme « winner takes all » dont la logique est que celui qui gagne les élections pour y avoir obtenu plus de sièges que les autres prend tout et celui qui perd les élections pour y avoir obtenu moins de sièges que le « gagnant » perd tout. Comme on le sait en science politique, les enjeux des élections, dans tout système politique, ne concernent pas que la prise du pouvoir ou la désignation des gouvernants, mais aussi le contrôle des ressources. En Afrique et, plus particulièrement au Congo, l’expérience vécue ou subie par les populations confirme cela, l’amplifiant de façon remarquable, dans la mesure où, effectivement, les dirigeants africains se sont généralement enrichis par le pouvoir, la victoire étant prise souvent comme un permis pour confondre le patrimoine public (trésor public, biens publics…) et les services publics (personnel public, armée, police, services de sécurité, justice, entreprises publiques, …) avec leur poche et leur patrimoine privés : ainsi, l’accès au pouvoir est également l’accès aux richesses et aux avantages. Ecarter quelqu’un du pouvoir  c’est l’éloigner également, lui et les siens (partis, ethnie, contrée, etc.), des richesses et des positions sociales en vue. Dès lors, le jeu politique n’est plus un « jeu » mais une véritable guerre, les élections sont ainsi une question de vie ou de mort ; d’où, les allures de conflit, la défaite ou la mise à l’écart du pouvoir pour cause de minorité électorale étant vécue comme la marginalisation de toute une communauté. Il s’en suit une dramatisation excessive de l’enjeu électoral, d’où, les contestations systématiques des élections et l’exacerbation des crises post-électorales un peu partout en Afrique, débouchant parfois sur des conflits armés. Il est impossible d’attendre un quelconque consensus, tandis que, quoi qu’il fasse, le gouvernement se voit toujours contesté et combattu.

Par rapport à ces réalités, est-ce démocratie qu’un parti, quelle que soit la majorité avec laquelle il a accédé au pouvoir, à la limite avec 50,61%, parfois avec moins de 50% des voix mais recevant plus de 50 % des sièges grâce au mode de scrutin, accapare tout, excluant une grosse minorité électorale ayant obtenu 49% et qui n’est pas toujours minorité sociologique ou, même, un groupe de partis représentant ensemble une majorité des suffrages ? Sur le plan des principes, la « démocratie » est-elle à réduire à une simple arithmétique qui se traduit par la dictature de la majorité et exclut pour longtemps de larges tranches de la population de la gestion des affaires publiques ?
Quant, à la faveur de la présente guerre de l’Est, le Président Kabila a pu constater qu’il lui manque la cohésion nationale pour lui permettre de vraiment faire face à la situation, pour renforcer les capacités de résistance et l’efficacité de nos forces devant l’ennemi ; en fait il doit constater l’absence de soutien populaire à toute politique ou action gouvernementale. Si tant de leaders, de groupes, de communautés, de contrées, de catégories professionnelles, se sentent écartés des affaires publiques ou méconnus dans leurs intérêts par l’action gouvernementale, comment veut-on qu’ils soutiennent le pouvoir, qu’est-ce qui les motiverait à le faire ?

Toutes ces circonstances ne sont pas de nature à souder une société déjà fortement segmentée comme la nôtre ; au contraire, elles exacerbent les antagonismes, favorisent les forces et tendances centrifuges qui menacent l’unité nationale, fragilisent un Etat dominé par seulement une partie de la population à l’exclusion d’une autre devenue ainsi apathique et indifférente au sort d’un Etat qui ne lui semble pas « légitime ». Une telle organisation est à la base d’absence de cohésion nécessaire pour résister aux menaces et périls contre l’Etat, par la conjugaison des énergies et la participation de tous. Tandis que l’absence du consensus dans la société induit la remise en question, dans des conditions de contestation parfois violente, des décisions majoritaires ou des résultats électoraux par les minorités politiques souvent majorités sociologiques mises à l’écart, entraînant l’instabilité politique et, même, institutionnelle, telles que celles qui ont si longtemps nui à la RDC. Telle est la réalité vécue ou ressentie par Joseph Kabila quand il parle d’absence de cohésion nationale.

La démocratie « consensuelle » mieux adaptée à notre société segmentée et commandée par les périls et défis actuels : Power sharing
Comme l’on vient de voir, il y a quelque part une sorte d’incompatibilité, peut-être temporaire, entre la structure sociologique et politique de nos sociétés et l’application automatique des règles théoriques de la démocratie majoritaire intégrale. Par ailleurs, il n’existe aucune règle de la théorie de la démocratie qui impose que celui qui a la majorité des sièges gouverne seul ; c’est uniquement la pratique et l’influence des idéologues et stratèges des partis vainqueurs qui se sont imposées dans les expériences démocratiques.
C’est pourquoi, aux côtés de cette démocratie libérale majoritaire, des penseurs ont imaginé une autre forme : la démocratie « consensuelle » ou « consociative » (p. ex. Arend Lijphard, ou P. Moukoko Mbonjo avec son étude « Pluralisme socio-politique et démocratie en Afrique : l’approche consociationnelle ou du Power sharing », in Afrique 2000, novembre 1993). La consociation, avec à sa base un consensus fondamental, voudrait que personne ne soit laissé sur le bord de la route, mais qu’il y ait une « représentation intégrale » sur la base d’une autre norme, celle du « Power sharing », partage du pouvoir entre les différentes forces politiques et les segments constitutifs de la société les plus représentatifs, abandonnant ainsi le « Winner takes all » de la démocratie compétionnelle majoritaire. Elle assure ainsi la coopération, la recherche du consensus entre les élites afin de neutraliser, atténuer ou minimiser ou, tout au moins, canaliser, les tendances centrifuges et conflictuelles qui découlent de la grande pluralité de nos sociétés. Par ailleurs, caractérisés par l’inclusivité, la négociation et le compromis, la consociation et le principe consensuel garantissent la mise ensemble des efforts et des énergies, l’harmonie, la concorde et la cohésion nationale face aux défis qui s’imposent à la société toute entière, sur le destin national, sur l’unité de la nation, sur l’intégrité du territoire, etc., face aux menaces extérieures du genre agressions et autres atteintes à la souveraineté et à l’unité ; la réconciliation durable du pays passe par là. Enfin, la participation plurale des forces politiques instaure une sorte de contrôle interne, chacun contrôlant l’autre, favorisant ainsi la bonne gouvernance.

La démocratie consensuelle induit ainsi l’intégration politique et sociale en la conciliant avec une gestion démocratique, parce que les principes démocratiques (le multipartisme, la séparation des pouvoirs, le suffrage, la représentation, l’organisation d’élections libres et transparentes, etc.) continuent d’être les caractéristiques du régime constitutionnel et institutionnel, mais au lieu de donner tout le pouvoir à celui qui gagne avec un certain pourcentage, associe ceux qui perdent avec un autre pourcentage parfois très important. En effet, dans la démocratie consensuelle ou consociative, chaque groupe est représenté proportionnellement à ses résultats électoraux ; tandis que, l’Etat fonctionnant sur la base d’un programme conçu à travers la compétition mais un programme consensuel conçu et élaboré par la coopération des élites avant ou surtout après les élections. Ainsi, les élections ne sont pas une compétition destinée à qualifier un groupe et à en écarter un autre, mais à indiquer le poids respectif des groupes significatifs devant participer au consensus gouvernemental.
En cette période de grand désir de la cohésion nationale, il manque une grande vision civique et patriotique qui nécessite de faire passer l’intérêt général devant les intérêts particuliers d’individus et de groupes, de ne servir que notre maison commune Congo, civisme et nationalisme qui peuvent éclore et se développer dans un tel système consensuel. Par ailleurs, il nous semble avec Lijphart qui la trouve « plus démocratique » que la démocratie libérale majoritaire, que la démocratie consensuelle soit le modèle politique le plus adéquat pour notre société fortement pluraliste et segmentée, facilitant ainsi la paix sociale ainsi et la stabilité des institutions et de l’Etat.

Les concertations politiques ou le dialogue global offrent ainsi l’opportunité de repenser notre démocratie en cette période où elle n’est pas encore un résultat acquis mais un processus encore en cours et confronté à un conflit et à une insécurité non encore terminés mais toujours actuels et dérangeants ainsi qu’aux terribles défis du développement économique et du bien-être social. Ainsi, parallèlement à la justice « transitionnelle » exigée par les circonstances de la période post conflits actuelle, une « démocratie transitionnelle » nous est encore indispensable pour poser les fondements de la république démocratique à laquelle nous aspirons. On verra que la vie politique s’apaisera, les conflits se dissiperont, tandis que les énergies et les efforts vont être conjugués et mobilisés pour le développement économique et le bien-être social, tandis que seront dégagés et finiront par s’imposer les fondamentaux incontournables de la vie politique, économique et sociale, que personne ne pourra plus remettre en cause. De sorte que, après environ deux législatures, on pourrait revenir, si cela s’avère encore nécessaire, à la démocratie libérale majoritaire ; peut-être, même, la démocratie consensuelle ou consociative sera-t-elle devenue le modèle pérenne propre à la RDC et à son peuple et auquel les Congolais ne voudront plus renoncer.
Prof. Auguste MAMPUYA KANUNK’a-TSHIABO"
Compatriotiquement!

ndonzwau


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Message  ndonzwau 9/10/2013, 9:02 pm

Je reviendrai sur la mouture de "la Démocratie Consensuelle" ou plus exactement "la gestion consensuelle du pouvoir" que nous offre le pays, mais entre-temps en attendant que d'autres cdforumeurs fassent les leurs sur ce sujet, je me permets de vous faire part d'un commentaire que j'ai commis ailleurs !

"(...) 3° Il n’échappera pas aux fins observateurs qu’en arrière fond Kabila (et son camp) jouent subtilement (intelligemment, diaboliquement ?) notamment dans sa posture post-Concertations à effacer son histoire calamiteuse, à s’acheter une virginité, à chercher une sortie glorieuse, du moins pour l’Histoire (si pas pour plus !). Après un bilan catastrophique de 12 ans, les Congolais devraient-ils lui en savoir gré car après tout ses (éventuelles) réformes seraient au bénéfice du pays ?
Cette interrogation n’est pas sans fondement dans la mesure où il se trouvera dans son camp un héritier qui en bénéficierait… Mais pour quel système à sa suite ?

C’est dans ce sens que la fameuse gestion consensuelle avec une majorité élargie en piégera plus d’un avec le risque de priver le pays pour un moment( ?) d’une alternance salutaire perpétuant la succession des pouvoirs consensuels mous, un e scène vidée de tout débat  qui entre-temps auront exclu une frange importante de ses forces politiques et sociales (restées en dehors des Concertations).

C’est aussi ici le lieu de discuter non pas tant de la validité de la "Démocratie Consensuelle"  que d’une "Démocratie Consensuelle valide" ! Et surtout que nous avons à en savoir plus sur notre variété, "gestion consensuelle du pouvoir", qui vient à peine d'être mise en chantier... Qu'est-ce qui est prévu; que va-t-elle nous produire ?(...)"



Compatriotiquement!

ndonzwau


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