QUELLE ARMÉE APRÈS L´ÉTAT DE SIÉGE?

Quelle armée après l´état de siège ?

C´est la question que mister "BAW" Amba Wetsi, le boss du site Congo indépendant pose dans un article  Nous avons apportés quelques idées sur son site sous notre pseudo de GHOST  Mais nous souhaitons partager notre vision en exclusivité avec les lecteurs de Congodiaspora qui est notre "maison mère"

“SMART DEFENCE ET OUTSOURCING”

L´histoire des guerres postindépendances devrait en principe apporter la réponse á la question de monsieur BAW. En effet, quand nous consultons les archives de la CIA (CIA´s Covert Operations in the Congo, 1960-1968 : Insights from Newly Declassified Documents) on apprend que pendant 8 ans, les USA avaient non seulement financé l´ANC mais aussi apporté une supériorité opérationnelle sous forme d´une capacité logistique, une capacité informationnelle et mieux, une force de frappe aérienne (lire l´ouvrage “Instant Force”).

Contexte politique internationale

L´analyste congolais Mbeko indique que lors du discours du président Biden, il ya eu 110 pays “démocratiques” invités et les congolais devraient noter que les deux pays voisins qui représentent une menace permanente en matière de sécurité á l´Est du Congo (Rwanda et Ouganda) ne figurent pas sur la liste. Dans ce contexte international où les USA s´affrontent avec la Chine et la Russie pour le contrôle des ressources minières de notre pays, il nous faut faire un choix. La Chine se limite á exploiter les minerais sans se soucier de la stabilité sécuritaire du Congo, tandis que les USA ont dans le passé démontré qu´ils peuvent apporter une stabilisation sécuritaire crédible pour notre pays.

Outsourcing

Le terme “outsourcing” désigne le fait pour une entreprise d´externaliser (sous-traiter) certaines de ses activités auprès d´un prestaire de service spécialisé dans le domaine concerné https://www.glossaire-international.com>page>tous-les-termes>outsourcing.  

“The Instant Air Force”  est la preuve historique de l´application du concept Outsourcing au Congo quand la CIA avait apporté des avions de combat, des hélicoptères et des avions Hercules C-130 pour combattre les milices.

Plus proche de nous, l´Angola avait appliqué ce concept en recourant aux services de l´entreprise militaire privée sudafricaine Executive Outcomes afin de vaincre l´UNITA et mettre fin á la longue guerre dans ce pays.

Mentoring opérationnel

Les FARDC ont grandement besoin du concept « mentoring » appliqué en Afghanistant par l´ISAF. Ils ont besoin de verifier l´efficacité des théories militaires qu´on leur enseigne directement sur le terrain sous la supervision des formateurs. Il s´agit de refaire l´expérience de l´entreprise militaire privée Executive Outcomes dont l´efficacité sur le terrain est une solide référence en Afrique. L´armée que les congolais souhaitent après l´état de siège est une armée “hybride” où le Congo applique le concept “mentoring opérationnel” ce qui implique un autre niveau d´interopérabilité avec les forces spéciales des USA. Cette interopérabilité est un facteur de dissuasion envers tous les pays voisins.

Sélection et format  

Après l´expérience malheureuse de l´état de siège, les chercheurs congolais en matière de défense doivent consulter les penseurs contemporains en matière militaire qui disent que “small is beautiful" et l´heure serait aux armées compactes et efficaces.  

Selon Benoist Bihan (Défense & Sécurité Internationale. Numéro 90. Mars 2013. Pages 32-35) “c´est devenu un leitmotiv : pour avoir une armée plus performante, il faut la rendre plus compacte. Diminuer le nombre de soldats pour n´en garder que les meilleurs ceux qui, pour reprendre un terme courant dans le vocabulaire des entreprises, présentent “une forte valeur ajoutée” ; réduire les personnels pour pouvoir continuer de doter ceux qui restent d´équipements plus performants – et donc coûteux.

C´est bien la réalisation d´un idéal d´efficience militaire qui est poursuivie, s´incarnant dans des petites armées d´élite, armées par des techniciens de la guerre surqualifiés et surentrainés et dotées d´un équipement ultramoderne et dès lors capables en théorie de vaincre par l´application á la fois brutale et extrêmement précise - “chirurgicale” - de la violence.

L´une des justifications majeures en faveur de petites armées d´élite - et donc parfaitement disciplinées et aux réactions prévisibles - serait ainsi le plus grand degré de contrôle qui pourrait être exercé sur elles, tant politiquement que tactiquement. Dans le premier cas, les petites armées seraient moins sujettes á la rébellion ; dans le second, elles seraient plus aisément “commandables” sur le champ de bataille et répondraient plus rapidement et mieux aux ordres reçus, se sachant un système performant.

La vitesse et la précision dans l´exécution justement recherchée par le contrôle “automatique”. L´efficience tactique rencontre ainsi l´efficience stratégique de guerres “courtes et vives”, et donc peu coûteuses pour l´entité politique qui les conduit.

Ce concept exige des décideurs congolais un changement drastique où nous devons laisser les forces spéciales des USA sélectionner les hommes qui vont composer les unités destinées á combattre exclusivement á l´Est du Congo. Le recrutement de ces hommes devrait-être interne au sein des FARDC. Le premier facteur est la limite d´âge des candidats qui doivent être célibataires âgés de 20 á 30 ans. Le second facteur devrait-être une expérience au combat.  

Le format est la clef de réussite car nous ne devons avoir que 3 brigades au maximum. Ces 3 brigades spécialement entrainées, équipées et entrainées n´auront pour seule mission exclusive la guerre á l´Est.

Innovation incontournable  

Mettre fin á l´existence des “régions militaires” héritées de Mobutu est la première des exigences afin d´optimiser les capacités opérationnelles des brigades spéciales. Il est impérieux de faire de toute la zone frontalière de l´Est une seule et unique zone opérationnelle militaire avec un commandement unique. Ce qui implique, la fin des “opérations Sokola”, y compris le découpage administratif qui réduit la flexibilité des troupes á l´Est du Congo depuis 25 ans..