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EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!!

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EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!! Empty EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!!

Message  ndonzwau 3/1/2023, 1:09 am

EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!!


"RDC : une année 2023 électorale sur fond de crise sécuritaire
= http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-une-annee-2023-electorale-sur-fond-de-crise-securitaire

Un double défi attend la République démocratique du Congo (RDC) de Félix Tshisekedi pour l'année à venir : garantir la bonne tenue des elections générales, théoriquement prévues en décembre 2023, mais aussi retrouver la paix à  l'Est du pays en proie aux groupes armés. L'impuissance de l'armée congolaise fait craindre un enlisement du conflit et le spectre du "glissement" des elections plane toujours sur une présidentielle qui semble jouée d'avance.

EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!! Portrait-du-chef-de-l11-1024x653
Félix Tshisekedi en mai 2021 :copyright: Présidence RDC

Turbulences en vues en République démocratique du Congo (RDC). La perspective des élections présidentielle et législatives, fixées dans 12 mois, agite déjà l’arène politique congolaise. D’autant que beaucoup de questions restent pour le moment sans réponse. Le scrutin se tiendra-t-il dans les délais, et les résultats des élections seront-ils crédibles et surtout transparents ? Concernant le calendrier électoral, le gouvernement fait tout pour rassurer et tenir un chronogramme très serré. Fin novembre, la Commission électorale (CENI) avait publié les différentes étapes et leurs dates d’exécution devant mener au jour du vote prévu le 20 décembre 2023 pour les élections présidentielle, législatives, provinciales et communales. La première étape consiste à enrôler les électeurs. L’opération a débuté à Noël dans 10 provinces, dont celle de Kinshasa, mais elle est déjà jugée « irréaliste » par l’opposition et de nombreux observateurs. Le processus d’enregistrement doit en effet se dérouler en 3 mois pour plus de 50 millions d’électeurs. Un casse-tête difficile à relever en comparaison des anciens scrutins, où plus de 120 jours avaient été nécessaires pour moins d’électeurs.

Enregistrement des électeurs : un démarrage chaotique
En dehors de l’aspect logistique pur, l’enrôlement sera extrêmement complexe à réaliser dans les zones de conflit, comme les deux provinces en état de siège (Ituri et Nord-Kivu), ou dans le Maï-Ndombe en proie à des violences intercommunautaires. La CENI promet de se rendre dans les camps de déplacés pour inscrire les électeurs, mais les premiers jours d’enregistrement ont déjà été très chaotiques dans plusieurs provinces : centres d’inscription fermés ou inexistants, impression de mauvaise qualité sur les cartes d’électeurs qui servent également de pièce d’identité… Enfin, si la guerre se prolonge dans les zones de conflit, des millions de Congolais se retrouveraient privés de vote, ce qui pourrait là aussi faire glisser le calendrier électoral et accorder quelques mois supplémentaires de mandat à Félix Tshisekedi. Un scénario qui replongerait la RDC dans une crise pré-électorale similaire à celle de 2016-2018, avec son lot de manifestations et de répression. L’opposition et les mouvements citoyens, à l’instar de La Lucha se disent prêts à descendre dans la rue en cas de report des élections.

Une CENI et une Cour constitutionnelle en manque de crédibilité]
Pourtant, la plus grosse inquiétude concernant le scrutin à venir reste sa crédibilité et sa transparence. L’opposition dénonce une « caporalisation » des institutions par Félix Tshisekedi pour assurer sa réélection. Le manque de consensus et les pressions de la majorité présidentielle sur l’Eglise catholique pour désigner Denis Kadima à la tête de la Commission électorale (CENI) à l’automne 2021 avaient suscité la colère de l’opposition. Denis Kadima est alors perçu comme étant le candidat du président Tshisekedi, tout comme la composition du bureau et de la plénière de la centrale électorale qui paraît largement acquise à la majorité présidentielle. Le subtil jeu de chaises musicales et de mutations au sein de la Cour constitutionnelle par le chef de l’Etat a fini par inquiéter tous les observateurs. Les nouveaux juges étant, eux aussi, proches du chef de l’Etat. Ces deux institutions-clés pour la centralisation et la validation des résultats électoraux ne font clairement pas consensus au sein de la classe politique congolaise.

La crainte de résultats « pré-fabriqués »
Deux candidats à la présidentielle, Martin Fayulu et l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, ainsi que le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, ont signé une déclaration commune demandant « la recomposition immédiate de la CENI et de la Cour constitutionnelle ». Ils exigent aussi qu’un consensus soit trouvé « autour de la loi électorale, des centres d’inscription d’électeurs et du calendrier électoral ». Des interrogations se posent ensuite sur le contrôle des résultats électoraux. Pour l’instant, l’opposition a obtenu que les résultats soient publiés bureau de vote par bureau de vote, ce qui n’avait pas été le cas lors des élections chaotiques de 2018. Mais l’opposition voudrait surtout que ces résultats soient affichés dans chaque bureau avant la transmission et la compilation des résultats par la CENI. Et sur ce point, la nouvelle loi électorale ne prévoit pas cette disposition. Ce qui fait craindre par l’opposition des résultats « pré-fabriqués » par la centrale électorale.

Tshisekedi compte ses alliés
Le flou qui prévaut sur la tenue des élections dans les délais et sur la transparence du scrutin, n’empêche pas la classe politique congolaise de se préparer à aller aux urnes. Chaque camp commence à se mettre en ordre de bataille. Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, consulte pour remanier un gouvernement à sa main, qui sera complètement dédié à sa réélection. Après le départ de 3 ministres d’Ensemble, le parti de Moïse Katumbi qui a quitté la majorité présidentielle, le président va devoir compter ses alliés, susceptibles de faire campagne pour lui aux quatre coins du pays. Félix Tshisekedi cherche donc à s’assurer du soutien des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, mais aussi des deux autres poids lourds de la politique congolaise que sont Jean-Pierre Bemba (MLC) et Vital Kamerhe (UNC). Pour l’instant, ces deux alliés ont envoyé des signaux positifs de soutien au chef de l’Etat, mais on sent une certaine nervosité ces dernières semaines. Bemba se demandant quel rôle il pourra jouer après 2023, et Vital Kamerhe espérant toujours occuper la place de Premier ministre qui lui a échappé lors du premier mandat.

Les kabilistes très courtisés
Les autres candidats comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou Augustin Matata Ponyo cherchent pour le moment à nouer des alliances pour pouvoir peser dans une élection à seul tour. L’ancien gouverneur du Grand Katanga, Moïse Katumbi, déplumer de quelques ministres et députés qui ont décidé de « rouler » pour l’Union sacrée (USN) de Tshisekedi, fait des appels du pied insistants à Joseph Kabila, dont personne ne connait les réelles intentions. Martin Fayulu et Matata Ponyo se sont rapprochés de Denis Mukwege, qui hésite toujours à se lancer dans l’arène politique. Tous cherchent donc à construire un front anti-Tshisekedi le plus large possible dans des alliances plus ou moins hétéroclites qui vont de Fayulu à Kabila en passant par Mukwege. Des attelages bien étranges à comprendre pour l’électeur congolais.

Une armée impuissante
Le second défi de l’année, qui n’est pas sans conséquence avec les élections de décembre 2023, est celui de l’insécurité qui s’emballe à l’Est du pays. Tout d’abord avec les rebelles du M23, qui tiennent toujours bon nombre de positions stratégiques au Nord-Kivu, dont la ville frontière de Bunagana, mais aussi avec la centaine d’autres groupes armés qui sévissent dans les deux Kivu et en Ituri. L’impasse militaire est pour l’instant totale pour le gouvernement congolais, dont l’armée ne parvient pas à reprendre du terrain sur le M23. Mal équipée, mal commandée et en proie à un niveau de corruption et de collusion avec les groupes armés importants, les forces armées congolaises (FARDC) ne semblent pas en mesure de résoudre militairement le conflit.

Le M23 joue la montre
Impuissant par les armes, Félix Tshisekedi s’est alors tourné vers ses voisins. D’abord pour envoyer des troupes sur le terrain pour soulager l’armée régulière, mais aussi pour peser diplomatiquement sur le conflit avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Des accords ont été signés fin novembre à Luanda sous l’égide des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), prévoyant le retrait du M23 de ses positions et leur retour à la frontière rwandaise, ainsi que le déploiement de troupes est-africaines pour occuper les anciennes positions rebelles. Un mois après cet accord, autant dire que les résultats sont minces. La rébellion a accepté de se retirer d’une de ses positions à Kibumba, un verrou d’accès important vers la capitale régionale Goma, mais tient toujours une bonne partie du Nord-Kivu et n’est pas retourné vers la frontière rwandaise. Le M23 en a profité pour se disperser vers l’Ouest pour rejoindre ses positions dans le Masisi, cherchant ainsi à couper la route d’approvisionnement Sake-Goma. Le commandement général de la Force régionale a annoncé que le désengagement du M23 devait se poursuivre à Rumangabo et Kishishe d’ici au 5 janvier.

Une force régionale « tampon »
Les militaires kényans, qui devaient intervenir militairement au nom des Etats d’Afrique de l’Est pour pousser les rebelles à respecter les accords de Luanda dans les délais, n’ont pas bougé et se positionnent désormais comme une simple force d’interposition, à l’instar des casques bleus de la Monusco, grands absents du conflit. Le M23 cherche donc à gagner du temps et à mettre la pression sur le gouvernement pour le pousser à négocier, ce que refuse Kinshasa pour l’instant. Le conflit se trouve donc dans une impasse, avec des autorités congolaises qui n’arrivent pas à venir à bout de la rébellion et refusent de négocier, et des rebelles qui restent fort militairement et maître du timing.

Kigali sous pression internationale
Face à l’enlisement de la guerre contre le M23 et ses échecs militaires, Félix Tshisekedi cherche à faire pression sur Kigali, le parrain du M23. Le futur rapport du groupe d’experts de l’ONU sur l’implication du Rwanda dans le soutien en hommes et en armes au M23 a fait bouger les lignes. Même si Kigali récuse toujours son aide aux rebelles, les Etats-unis, suivis par l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Union européenne… ont tous pris note du rapport onusien et demandé au Rwanda « de cesser de soutenir le M23 » et de faire pression pour que la rébellion « se conforme aux décisions de Luanda ». Le coup de fil du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken au président Paul Kagame et l’annonce des conclusions du rapport de l’ONU dans la presse ont eu pour effet de faire reculer (timidement) le M23 de Kibumba. Preuve que le Rwanda reste encore influent sur la rébellion. Félix Tshisekedi espère maintenant des sanctions contre son voisin après la sortie officielle du rapport des experts. A défaut de victoire militaire, le président congolais cherche la victoire diplomatique.

Une insécurité multiforme
Mais la guerre à l’Est ne se cantonne pas aux affrontements entre l’armée régulière et le seul M23. Plus de 120 groupes armés pullulent dans la région. Le M23 reste certes le mouvement armé qui détient sous son contrôle le vaste territoire, et qui a provoqué le plus grand nombre de déplacés (environ 500.000 civils), mais il est loin d’être l’unique menace pour la sécurité des populations à l’Est du Congo. Pendant que l’attention médiatique se focalise sur le M23, les Allied Democratic Forces (ADF) continuent de massacrer de manière quasi-hebdomadaire. Phénomène inquiétant, le groupe armé d’origine ougandaise a récemment fait allégeance à l’Etat islamique (EI). Là encore sur le front de la lutte contre les ADF, l’armée congolaise est en échec. Et là encore, Félix Tshisekedi a décidé de sous-traiter le combat contre les ADF à un voisin : l’Ouganda. Kampala s’est vu autoriser l’entrée sur le sol congolais en décembre 2021, mais un an plus tard, le bilan est plus que décevant. Les ADF n’ont pas été affaiblis, et pire, l’Ouganda est maintenant accusé par le dernier rapport des experts de l’ONU d’avoir facilité l’entrée des rebelles M23 au Congo lors de la prise de Bunagana.

Des groupes armés par dizaines 
Au-delà du M23 et des ADF, l’Est de la RDC est également le territoire de dizaines de groupes d’autodéfense « maï-maï » qui pillent, violent, tuent… certaines fois en complicité avec des officiers de l’armée congolaise qui instrumentalisent ces groupes ou s’en servent comme supplétifs. C’est d’ailleurs le cas dans le conflit avec le M23, qui se bat maintenant principalement contre des groupes armés hostiles (FDLR, APCLS, Nyatura, Codeco… ) et non plus contre la seule armée congolaise. Les derniers chiffres du bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme offrent également un tableau saisissant de l’insécurité en RDC. En octobre 2022, l’ONU estime que 86% des violations des droits de l’homme sont commises par la police, l’armée ou les services de renseignements, contre « seulement » 14% pour les groupes armés.

Un état de siège inefficace
L’impuissance de l’Etat et l’échec de toute solution militaire à l’insécurité inquiètent tout particulièrement en cette nouvelle année 2023 où doivent se tenir des élections générales. L’état de siège, instauré depuis mai 2021 dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, n’a pas porté ses fruits. Les groupes armés y sont toujours plus nombreux et cet état d’exception, qui a transféré le pouvoir civil aux militaires, n’a pas permis d’éviter le retour des rebelles du M23, pourtant « en sommeil » depuis 2013. Lors de la seule première année, « plus de 2. 500 civils ont été tués dans les deux provinces sous état de siège contre 1 .300 sur la même période un an plus tôt » selon le Baromètre sécuritaire du Kivu. La mesure, davantage symbolique et politique que sécuritaire, vient pourtant d’être prorogée… pour la 39ème fois. Ce qui pose question quant à la bonne tenue des élections dans ces régions, qui sont pourtant fortement pourvoyeuses de voix, généralement acquises à l’opposition.

Un statu quo dangereux
Si la situation sécuritaire ne s’améliore pas dans les prochains mois, et que le gouvernement refuse toujours de négocier, pour ne pas perdre la face électoralement, le président pourrait être tenté de reporter le scrutin et de s’offrir quelques mois supplémentaires dans le fauteuil présidentiel. Mais la pression de l’opposition, de la société civile et surtout de la communauté internationale est forte pour que le scrutin se tienne dans les délais et évite ainsi une énième crise pré-électorale. Le scénario qui se profile est celui du statu quo, où le M23 accepterait finalement de se replier et laisserait s’installer dans ses anciennes positions la Force régionale. L’Est du Congo deviendrait alors la zone la plus militarisée d’Afrique avec la présence de la plus importante mission des Nations unies, de la Force régionale d’Afrique de l’Est composée de kényans, de burundais, de sud soudanais et d’ougandais, auxquels viennent se rajouter les 120 groupes armés. Tout cela finirait par « geler » le conflit et créer des « zones tampons  » entre les groupes armés et l’armée congolaise, sous contrôle de la Force régionale… le temps des élections. Le risque est une « surmilitarisation » de l’Est du Congo dont la présence de forces armées étrangères n’a jamais apporté de solution au conflit.


"RDC : Une année sur tous les fronts au Congo - 1 janvier 2023
= https://afrique.lalibre.be/74775/rdc-une-annee-sur-tous-les-fronts-au-congo/
Le 20 décembre 2023, les Congolais sont appelés aux urnes. Le cycle électoral débute dans un certain chaos. La violence qui sévit dans plusieurs provinces hypothèque le processus et est porteuse de nouvelles tensions.
Le président Félix Tshisekedi est entré dans la dernière année de son mandat. L’élection présidentielle est annoncée pour le 20 décembre prochain. Depuis le 24 décembre la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a lancé une gigantesque campagne d’enregistrement des électeurs dans ce pays continent sans état civil et sans infrastructure routière, généralement sans électricité et avec un taux de scolarité en baisse constante.
RDCongo : Pourquoi le prochain scrutin présidentiel semble déjà “joué”

Le président de la Ceni, Denis Kadima, proche du pouvoir de Tshisekedi, répète à l’envi que cette campagne d’enregistrement a été bien préparée, qu’il ne lui faudra que 3 mois pour enregistrer les 50 millions d’électeurs et délivrer autant de cartes d’électeurs. Certains opposants au régime Tshisekedi, dont Martin Fayulu, qui se présente comme le vrai vainqueur des élections de 2018, l’ancien Premier ministre de Kabila Augustin Matata, ou le Prix Nobel de la paix de 2018, le gynécologue Denis Mukwege, ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils appellent notamment à une réforme en profondeur de la Ceni et de la Cour constitutionnelle, instance qui doit valider le résultat des élections et qui est, elle aussi, largement entre les mains des tshisekedistes après une manœuvre, peu respectueuse de la Constitution, pour déplacer des juges de l’ancienne Cour au profit de nouveaux, issus de l’ethnie présidentielle.

Les manœuvres politiques sont lancées
La veille de Noël, Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga, qui avait choisi jusque-là de soutenir la majorité présidentielle sans signer pour autant un chèque en blanc à la majorité de l’Union sacrée de la Nation, a annoncé qu’il quittait le navire et serait candidat à la prochaine présidentielle. Un départ et une candidature prévisibles qui a impacté le gouvernement du Premier ministre Sama Lokonde qui a perdu dans la foulée deux ministres puisés dans les rangs du parti de Katumbi : Christian Mwando et Chérubin Okende, respectivement ministre du Plan et des Transports. Deux départs qui démontrent que le Chairman, s’il a perdu plusieurs cadres appâtés par les billets verts du pouvoir, est parvenu à conserver des assises solides. Dans les rangs katumbistes, de plus en plus de voix se font entendre pour exiger aussi une réorganisation de la Ceni et de tout le processus électoral “bien mal engagé”, selon un observateur de la plateforme politique Lamuka présent à Matadi dans le Kongo central.
Un acteur politique majeur, Joseph Kabila, doit encore se positionner. Silencieux depuis son départ du pouvoir, l’homme devra sortir prochainement de son silence s’il veut peser sur le processus politique et répondre à l’attente de ses troupes, encore nombreuses, qui lui sont restées fidèles.

Processus chaotique
Les différents témoignages recueillis dans la ville capitale de Kinshasa et dans le Kongo central auprès de jeunes gens engagés et formés par la Ceni sont désastreux et font déjà peser une lourde hypothèque sur la crédibilité de tout le processus électoral qui va coûter au moins un milliard de dollars. “Certains bureaux sont introuvables, d’autres ont été ouverts avec plusieurs jours de retard et ne disposent pas du matériel nécessaire”, explique un témoin européen qui insiste sur “la difficulté de se faire accréditer comme observateur pour le processus en cours”.

”J’arrête, explique de son côté un jeune Kinois formé par la Ceni. “Notre contrat prévoit que nous serons payés 250 dollars pour 45 jours de travail mais les déplacements ne sont pas compris et nous ne serons payés qu’après notre mission. Ici, cela fait cinq jours que je travaille, j’ai déjà dépensé 15 dollars en transport. Rien n’est prévu pour notre nourriture. Il va me rester à peine 60 ou 70 dollars nets après 45 jours, c’est impossible. Je préfère arrêter et chercher un autre travail”. Quand on fait état de cette situation à des cadres de la Ceni qui passent par nos bureaux, ils nous conseillent discrètement de faire payer les électeurs qui viennent s’inscrire et qui, par exemple, viennent sans témoin”. « Un autre nous a conseillé de pomper l’essence des générateurs pour pouvoir la revendre”.
Au fil des jours, les témoignages arrivent qui dénoncent tous les manquements de cette organisation. “Et ça, c’est ce qui se passe dans les provinces qu’on peut qualifier de facile, explique un cadre congolais d’une ONG internationale. “Que va-t-il se passer en février et en mars quand il faudra aller enregistrer les électeurs des provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu ou de l’Ituri qui sont ébranlées par des combats, les attaques incessantes de diverses milices et qui ont vu des centaines de milliers de personnes jetées sur les routes de l’exode. Comment permettre à ces gens de s’inscrire ? Certains sont déjà privés, on l’espère momentanément, de la possibilité de s’inscrire pour les scrutins.”

Échec de la lutte contre les milices
La Ceni, par la voix de son président Denis Kadima, a en effet annoncé, dès le 22 décembre, que l’enregistrement des électeurs du territoire de Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe était reporté à la fin février “en attendant le retour de la paix”. La région doit faire face à des affrontements intercommunautaires qui opposent depuis mai 2022 principalement des membres des communautés teke et yaka, pour des questions de propriété de terres. Ces affrontements ont fait plusieurs dizaines de morts et plus de 40 000 déplacés. Le retour à la paix, certains responsables locaux peinent à l’entrevoir, d’autant que les militaires qui avaient été envoyés dans certains villages pour assurer le maintien de la paix, ont été rappelés et “les policiers qui doivent les remplacer ne sont pas encore arrivés. Le terrain est donc de nouveau dégagé pour une reprise des violences, c’est incompréhensible”, expliquait ce 30 décembre un des responsables de la société civile de cette province.

La violence dans cette région située à moins de 200 kilomètres de Kinshasa, inquiète aussi un panel d’experts onusien qui a rendu au Conseil de Sécurité un rapport intérimaire de 238 pages que La Libre a pu consulter. Les experts dressent également le bilan de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, non seulement vis-à-vis du M23, pour lequel ils évoquent le soutien du Rwanda, la complicité de l’Ouganda, le recrutement forcé d’enfants, les viols mais aussi d’autres mouvements rebelles qui, malgré l’instauration d’un état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu depuis le mois de mai 2021, malgré le lancement d’opérations militaires communes entre l’armée congolaise (FARDC) et celle de l’Ouganda (UPDF – Ugandan people’s Defence forces), malgré la présence de la Monusco, continuent de progresser.
Ils indiquent ainsi que les rebelles ADF, originaires d’Ouganda et qui ont fait allégeance à l’État islamique, ont “mené des attaques contre des civils dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) et dans le sud de l’Ituri. Les ADF ont continué d’opérer en petits groupes, lançant des attaques simultanées sur plusieurs fronts. Ces attaques et leurs mouvements avaient principalement pour but de se réapprovisionner, de repérer des lieux pour installer de nouveaux camps, détourner l’attention des opérations militaires lancées contre elles ou d’exercer des représailles”. Ils expliquent aussi que “Depuis avril 2022, les attaques des ADF ont causé la mort d’au moins 370 civils, et 374 personnes ont été enlevées, dont un nombre important d’enfants”. Malgré la destruction de certains camps et quelques arrestations, le commandement des ADF n’a pas été affecté, peut-on encore lire. Cette évolution de la violence en Ituri s’expliquerait aussi par la mobilisation de troupes de l’UPDF, des FARDC et de la Monusco vers le Nord-Kivu face à l’avancée du M23.
RDC : Ponction publique sur fond de visite royale
Les experts onusiens insistent aussi sur le lien entre ADF et l’État islamique. “À partir d’avril 2022, le nombre de communications de l’État islamique revendiquant, au nom du groupe Province d’Afrique centrale de l’État islamique”, des attaques attribuées aux ADF en République démocratique du Congo ont de nouveau augmenté”. Le rapport document précisément certaines attaques à “l’explosif improvisé” notamment à Goma et Butembo.

Les liaisons dangereuses des FARDC
L’armée congolaise n’est pas épargnée par ce rapport qui évoque notamment le cas de militaires qui ont fui le combat ou qui ont fait défection “pour rejoindre avec armes le M23”. On découvre aussi que depuis le mois de mai dernier, une coalition hétéroclite de petits mouvements rebelles s’est constituée et s’est associé au FARDC pour faire face au M23. Selon différents témoignages repris dans le rapport, ces rebelles ont “reçu à plusieurs reprises des armes et des munitions de la part de membres des FARDC”.

Discours de haine
Dans le contexte de la résurgence du M23, le Groupe d’experts a constaté “une prolifération inquiétante de la xénophobie et des discours de haine incitant à la discrimination, à l’hostilité et à la violence à l’égard des populations rwandophones, en particulier des communautés banyamulenge et tutsie, ce qui a parfois conduit à des actes de violence voire à des meurtres”. Et les experts de pointer le fait que ce discours s’est étendu dans tout le pays. “Une rhétorique dont usent et abusent les tenants du pouvoir à Kinshasa”, explique un expert européen. “Cet argument est porteur aujourd’hui. Il permet de fédérer un front uni congolais contre des agresseurs extérieurs et de faire oublier le bilan d’une équipe qui a beaucoup parlé, beaucoup voyagé mais n’a pratiquement aucun bilan à présenter. C’est aussi simpliste qu’extrêmement dangereux. C’est le retour de certains accents et mots entendus au début des années 90”.
RDC : Plainte en Belgique contre une menace de génocide contre les Tutsis congolais

Début du processus électoral plus que chaotique, violence aux portes de Kinshasa, situation qui s’enlise et qui empire dans l’est du pays de l’Ituri au Sud-Kivu, réapparition du discours de haine et jeu dangereux du pouvoir, les nuages s’amoncellent au-dessus d’un pays et d’une population de près de 100 millions d’âmes qui ont toutes les raisons d’être inquiètes pour leur avenir immédiat.


"Et 2023 arriva ! - 03/01/2023
= https://www.forumdesas.net/2023/01/et-2023-arriva/
Coucou ! On y est. Voici 2023 ! L’année électorale. Le moment de la reddition des comptes pour tous les mandataires. En commençant par le locataire du Palais de la nation dont le bail expire à la fin de cette année. L’heure du bilan avec cette question simple : qu’avez-vous fait en cinq ans ? Au fond, il est du bilan comme de l’amour. Seules les preuves attestent de l’existence de  l’un comme de l’autre.

En l’occurrence, vu du Congolais lambda les indicateurs basiques sont les mêmes.  Le sempiternel chinchard (mpiodi) a-t-il enfin atterri dans l’assiette du plus démuni ? Le  » sachet de la ménagère  » a-t-il laissé la place au panier de la Congolaise ?  Elle qui est abonnée au  » sachet  » depuis des lustres.  L’eau et l’électricité font-elles enfin partie de l’écosystème rd congolais ?  Bref, est-ce que l’ordinaire fort peu enviable- ca sent l’euphémisme à mille lieues- du souverain primaire a changé ? Pas besoin d’un sondage pour répondre à la question.
Tout se passe comme s’il était écrit que le  »  dividende électoral  » était l’apanage de seuls élus  et gouvernants, tous étages confondus. Et l’électeur, rien ne change. Mieux ; plus ça change, plus c’est la même chose. De quoi se demander à quoi servent les élections. Ces opérations électorales qui coûtent plusieurs centaines de millions de dollars sans que le contribuable congolais n’entrevoie le moindre début de retour sur investissement.
Dindon de la farce électorale, le souverain primaire est la seule victime collatérale de tous les marchés de dupes que concluent les hommes politiques pour accéder ou conserver- c’est selon- le pouvoir pour le pouvoir. Inutile de conclure que le  » rapport qualité-prix  » laisse à désirer.

[j]Que faire pour sortir de ce cercle vicieux infernal qui voit les produits de  différents cycles électoraux ne pas être en mesure de  soulager  la sempiternelle  misère du peuple alors qu’ils sont élus pour relever d’abord ce défi existentiel? Plutôt que de discutailler sur l’arbre généalogique de tel ou tel candidat, il est grand temps qu’un débat citoyen s’engage sur comment faire des élections un levier et un levain de la bonne gouvernance  en s’assurant au passage du rapport  » qualité-prix « . Pas mal comme bonne résolution pour 2023. [/i]


"Bonana 2023 - 1 Janvier 2023
= https://www.congoindependant.com/bonana-2023/


"REVUE DE PRESSE AFRIQUE
À la Une: une année délicate en perspective pour la RDC - 04/01/2023

= https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-afrique/20230104-%C3%A0-la-une-une-ann%C3%A9e-d%C3%A9licate-en-perspective-pour-la-rdc

Audio 04:11
Podcast
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EN RDC, 2023 UNE ANNÉE ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE !!! YH5BAEAAAAALAAAAAABAAEAAAIBRAA7
Des soldats congolais traversant la route qui mène la ville de Beni à la frontière ougandaise, ici le 23 mai 2021. (Image d'illustration) :copyright: Alexis Huguet, AFP

La RDC n’en a toujours pas fini avec les combats dans l’est du pays. La rébellion du M23 est toujours aussi active. « Le retrait annoncé ces derniers jours des localités de Kibumba et Buhumba, dans le Nord-Kivu est une farce ! », dénonce le site congolais Objectifs Infos. « Les terroristes du M23 sont toujours présents dans la zone. »
Pire, « le M23 gagne du terrain après l’annonce de son 'vrai-faux' retrait de Kibumba », dénonce pour sa part le site Politico CD. « Les terroristes du M23 ont conquis lundi trois villages dans le groupement de Binza, précise le site. Il s’agit de Kisharo, Mirambi et Kamukwale. Les FARDC, l’armée congolaise, avaient considéré cette déclaration de retrait de 'leurre', rappelle Politico CD, visant à endormir la communauté internationale et à distraire la population. »[/size]

Double défi sécuritaire et électoral…
Une année qui débute bien mal, donc, pour la RDC… « Un double défi attend la RDC de Félix Tshisekedi pour l’année à venir, pointe le site Afrikarabia : retrouver la paix dans l’est du pays en proie aux groupes armés et garantir la bonne tenue des élections générales, théoriquement prévues en décembre. L’impuissance de l’armée congolaise fait craindre un enlisement du conflit et le spectre du 'glissement' des élections plane toujours sur une présidentielle qui semble jouée d’avance. »
En effet, précise Afrikarabia, « si la situation sécuritaire ne s’améliore pas dans les prochains mois, et que le gouvernement refuse toujours de négocier, pour ne pas perdre la face électoralement, le président pourrait être tenté de reporter le scrutin et de s’offrir quelques mois supplémentaires dans le fauteuil présidentiel. Mais la pression de l’opposition, de la société civile et surtout de la communauté internationale est forte pour que le scrutin se tienne dans les délais et évite ainsi une énième crise pré-électorale. Le scénario qui se profile, pointe encore le site spécialisé sur la RDC, est celui du statu quo, où le M23 accepterait finalement de se replier et laisserait s’installer dans ses anciennes positions la Force régionale. L’Est du Congo deviendrait alors la zone la plus militarisée d’Afrique avec la présence de la plus importante mission des Nations unies, de la Force régionale d’Afrique de l’Est, composée de Kényans, de Burundais, de Sud-Soudanais et d’Ougandais, auxquels viennent se rajouter les 120 groupes armés. »

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Compatriotiquement!


# Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul # # Que faisait Dieu avant la création ? De toute éternité, il préparait d'épouvantables supplices pour celui qui poserait cette question. #

ndonzwau


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