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ENFIN UN PROJET RADICAL POUR LE MEILLEUR FUTUR DE L'AFRIQUE ?

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Message  ndonzwau 19/10/2011, 1:09 pm

Dans un dialogue avec Mr Libre Examen sur des solutions à notre avenir incertain, j'évoquais un projet
radical de ma part que j'avais retrrouvé chez un intellectuel africain...
Oh ce n'est pas une nouveauté, beaucoup d'entre-nous l'ont une fois évoqué dans leur vie sur le mode
anecdotique devant nos sempiternels échecs.
On l'appelle tantôt une recolonisation, tantôt une remise sous tutelle ou encore une protectoratisation,
moi je l'avais appelé une mutualisation consentie de la gestion de nos pays...

Sa genèse dans ma tête est banale, c'est d'abord une sorte de lubie née lors de mes voyages successifs
au pays où ma déception, mon dépaysement, ma désolation tantôt moux tantôt forts à la vue de la ruine
irrepressible du pays jusqu'à devenir un projet réfléchi dont j'avais même pris soin de ficeler les contours, dépité ou plutôt desespéré que j'étais sur notre futur en 2001 après l'assassinat de LDK...
En quoi consistait-il dans mon esquisse ?

Une décision quasi panafricaine mûrement réfléchie, documentée mais surtout consentie en un référendum
général de nos populations de prendre conscience de l'impasse de nos capacités à développer nos Etats et
d'accepter de confier une partie de notre souveraineté aux pays occidentaux, je pensais chacun à
son ancienne métropole coloniale ou à un autre pays occidental de son choix...
Il s'agissait d'une cogestion de nos Etats sur les différents domaines politiques, administratifs,économiques,
sociaux... avec même une colonisation de peuplement qui devait nous aider dans la conduite du pays...


Il va sans dire qu'à ce stade le projet parait utopique mais qui sait dans l'avenir devant l'échec de
nos tentatives successives de développement...
Imaginons seulement ce que deviendraient après 10-20- 50 ans de cogestion un Liberia et un Ghana...
en partie américains, un Togo et un Cameroun...en partie allemands, une Côte d'Ivoire et un Sénégal... en partie français, un Congo, un Rwanda et un Burundi en partie belges, un Nigeria, un Ouganda... en partie
britaniques ?
On peut le réaliser en contrat emhythéotique ou en projet radical d'un nouveau Monde!

Voici la version du poltitologue et historien Achille MEMBE qui l'évoque succintement dans son introduction
sans la développer dans le corps de son livre, Sortir de la grande nuit. Essai sur l'Afrique décolonisée, Paris, La Découverte, 2010 !



"INTRODUCTION
Le demi-sciècle
(...)
Ressaisir le sens primitif de la décolonisation


Sortir de la grande nuit d'avant la vie requérait une démarche consciente de "provincialisation de l'Europe". Il fallait, disait Fanon, tourner le dos à cette Europe, celle qui "n'en finit pas de parler de l'homme tout en le massacrant partout où ele le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins de ses monde". Cette Europe , qui jamais ne cessa de parler de l'homme, ajoutait-il, "nous savons aujourd'hui de quelles souffrances l'humanité a payé chacune des victoires de son esprit". Cette Europe-là, Fanon ne proposait pas seulement de ne pas la "suivre" : il proposait de la "quitter" parce que son jeu était arrivé à sa fin. Le temps de passer à "autre chose" était arrivé, affirmait-il. D'où la nécessité de reprendre la "question de l'homme". Comment ? En marchant "tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l'homme, de tous les hommes". C'est ce qui faisait de la communauté décolnisée une communauté en marche, une communauté de marcheurs, une vaste caravane universelle. Chez d'autres, cette vaste compagnie universelle pouvait s'obtenir non en se désapparentant de l'Europe, mais en posant sur elle un regard de sollicitude et de compassion et en lui réinsufflant le supplément d'humanité qu'elle avait perdu.
(...)
Cinquante ans après, quelles traces, quelles marques, quels restes demeurent de cette expérience de soulèvement, de la passion qui l'habita, de cette tentative de passage de l'état de chose à l'état de sujet, de la volonté de reprise de la "question de l'homme" ? Y a-t-il vraiment quoi que ce soit à commémorer ou faut-il, au contraire, tout reprendre ? Reprendre quoi, pourquoi, comment et dans quelles conditions ? Dans quelles nouvelles langue, culture et parole, au sein de ce chaos nébuleux du présent ? Si comme l'avait dit Frantz Fanon, la communauté décolonisée se définit par sa relation au futur, l'expérience d'une nouvelle forme de vie et un rapport neuf avec l'humanité, qui donc définira à nouveau le contenu original pour lequel une forme nouvelle doit être créée ? S'il faut entreprendre de nouveau l'extraordinaire voyage vers un nouveau monde, au moyen de quel nouveau savoir se fera-t-il ? Bref, comment redonner de la vie à ce qui n'est plus qu'une statue ? Ou matière appparemment inerte et sujet désormais encombrant, faut-il simplement la déboulonner ?

Car, un demi-siècle plus tard, en lieu et place d'une véritable reprise de possession de soi et à la place de l'instance fondatrice, que voit-on ? Un bloc apparremment sans vie qui témoigne de tout sauf de la forme d'un corps vivant et joyeux, disparaissant sous une double nappe de colère et de fétiches. Quelques objets scintillent au milieu d'un fleuve qui rebrousse chemin . Et, au fond du cône, d'illisibles gisements en attente de fouilles. Pourquoi l'Afrique est-elle trouée et forée ? Pourquoi cette plénitude dans la lourdeur et ce bruit qui sans cesse devance le sujet et semble le noyer dans un innommable état ? Et cette fureur qui enveloppe le calme apparent des choses, n'échappant tantôt à sa muette généalogie que pour s'affaisser de plus belle dans le vide ? A quand la chose ouvragée ? Où allons-nous donc ?

Restauration autoritaire par-ici, multipartisme administratif par-là, ailleurs maigres avancées au demeurant revesibles et à peu près partout, niveaux très élevés de violence sociale, voire situations d'enkystement, de conflit larvé ou de guerre ouverte, sur fond d'une économie d'extraction qui, dans le droit fil de la logique mercantiliste coloniale, continue de faire la part belle à la prédation : tel est le paysage d'ensemble. Tourbillon destructeur à la vérité, que ce soit à la petite semaine ou brusquement , au détour de tant de désatres - ce à quoi il faut ajouter l'affairement sans but, l'improvisation chronique, l'indiscipline, la dispersion et le gaspillage, et un pesant d'indignité, de mépris et d'humiliation plus tenaces encore qu'à l'époque coloniale. Dans la plupart des cas, les Africains ne sont toujours pas à même de choisir librement leurs dirigeants. Trop de pays restent à la merci de satrapes, dont l'objectif unique est de rester au pouvoir à vie. Du coup, la plupart des élections sont truquées. On sacrifie aux aspects procéduraux les plus élémentaires de la concurrence, mais l'on garde le contrôle sur les principaux leviers de la bureaucratie, de l'économie, et surtout de l'armée, de la police et des milices. La possibilité de renverser le gouvernement par la voie des urnes n'existant pratiquement pas, seuls l'assassinat, la rébellion ou le soulèvement armé peuvent contredire le principe de la continuation indéfinie au pouvoir. Manipulations électorales et successions de père en fils aidant, l'on vit, de facto, sous des chefferies masquées.(...)"

A suivre

Compatriotiquement!






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Message  ndonzwau 19/10/2011, 1:37 pm

Suite

"Où allons-nous ?

Cinq tendances lourdes circonscrivent l'avenir, parant l'horizon immédiat d'une clôture orageuse.
(...)
Pour le reste, la faiblesse des oppositions est connue. Pouvoir et opposition opèrent en fonction d'un temps court marqué par l'improvisation, les arrangements ponctuels et informels, les compromis et compromissions divers, les impératifs de conquête immédiate du pouvoir ou la nécessité de le conserver à tout prix. Les alliances se nouent et se dénouent constamment. Mais, surtout l'Afrique demeure une région du monde où le pouvoir, quel qu'il soit et sous le sceau du satrape, se dote automatiquement d'immunité. Les choses sont en effet simples. Lepotentat est une loi en lui-même. Sa loi, en bien des cas, est celle de l'extraction et de l'accaparement et éventuellemen, du meurtre. Lourde ossatureécrasante et noueuse, il a pour fonction de tisser un lien funèbre entre la vie et la terreur. En prenant la mort pour la vie et en maintenant lesdeux termes dans un rapport d'échange aussi infernal que quasi permanent, il peut ainsi renouveler, presque à volonté, des cycles prédatoires dont chacun enfonce chaque fois davantage l'Afrique dansa le midi dionysiaque de ce que Bataille appelait la "dépense".

Démocratie et internationalisation
(...)
Face à l'absence de forces sociales internes capables d'imposer, au besoin par la force, une transformation radicale des rapports sociaux et économiques, il est nécessaire d'imaginer d'autres voies pour une possible renaissance. Elles seront longues et sinueuses. Les lignes de pression se multiplient pourtant, même si elles s'accompagnet de formes perverses de reterritorialisation. Bientôt, il faudra sortir de l'aternative perverse : fuir ou périr. Ce à quoi il faudrait arriver, c'est une sorte de "New Deal" continental colllectivement négocié par les différents Etats africains et par les puissances internationales - un "New Deal" en faveur de la démocratie et du progrès économique qui viendrait compléter et clore une fois pour toutes le chapitre de la décolonisation. Survenant plus d'un siècle après la fameuse conférence de Berlin qui inaugura la partition de l'Afrique, ce "New Deal" serait assorti d'une prime économique à la reconstruction du continent. Mais il comporterait également un volet juridique et pénal, des mécanismes de sanction, voire de mise au ban, dont la mise en oeuvre serait nécessairement multilatérale, et dont l'inspiration pourrait être trouvée dans les transformations récentes du droit international. Cela impliquerait qu'à l'occasion des régimes coupables de crimes contre leurs peuples puissent être légitimement déposés par la force et les auteurs de ces crimes poursuivis devant la justice pénale internationale. La notion de "crimes contre l'humanité" devrait elle-même faire l'objet d'une interprétation étendue qui inclue non seulement les massacres et les violations aggravées des droits humains, mais aussi des faits graves de corruption et de pilllage des ressources naturelles d'un pays. Il va de soi que des acteurs privés locaux ou internationaux pourraient également être visés par de telles dispositions. C'est à ce niveau de profondeur historique et stratégique qu'il importe désormais d'envisager la question de la décolonisation, de la démocratisation et du progrès économique en Afrique. La démocratisation de l'Afrique est d'abord une question africaine, certes. Elle passe, bien sûr, par la constitution de forces sociales capables de la faire naître, de la porter et de la défendre. Mais elle est également une affaire internationale.

Nouvelles mobilisations

Pour le demi-siècle qui vient, une partie du rôle des intellectuels, des gens de culture et de la société civile africains sera justement d'aider d'une part à la constitution de ces forces par le bas et, d'autre part, à internationaliser la "question de l'Afrique", dans le droit fil des efforts des dernières années visant à mutualiser la sécurité et le droit international et qui ont vu l'apparition d'instances juridictionnelles supra-étatiques. Encore faut-il aller au delà de la conception traditionnelle de la société civile, celle héritée directement de l'histoire des démocraties capitalistes. D'une part, il faut tenir compte du facteur objectif qu'est la multiplicité sociale - multiplicité des identités, des allégeances, des autorités et des normes -, et, à partir d'elle, imaginer de nouvelles formes de luttes, de mobilisation et de leadership. D'autre part, la nécessité de la création d'une plus-value intellectuelle n'a jamais été aussi pressante. Cette plus-value doit être réinvestie dans un projet de transformation radicale du continent. La création de cette plus-value ne sera pas uniquement l'oeuvre de l'Etat. Elle est la nouvelle tâche des sociétés civiles africaines. Pour y parvenir, il faudra à tout prix sortir de la logique de l'humanitarisme, c'est-à-dire de l'urgence et des besoins immédiats qui, jusqu'à présent, a colonisé le débat sur l'Afrique. Tant que la logique de l'extraction et de la prédaction qui caractérise l'économie politique des matières premières en Afrique n'est pas brisée, et avec elles les modes existants d'exploitation des richesses du sous-sol africain, l'on enregistrera peu de progrès. La sorte de capitalisme que favorise cette logique allie fort bien mercantilisme, désordres politiques, humanitarisme et miltarisme. Cette sorte de capitalisme, on en voyait déjà les prémisses à l'époque coloniale avec le régime des sociétés concessionnaires. Or, tout ce dont il a besoin pour fonctionnner, ce sont des enclaves fortifiées, des complicités souvent criminelles au coeur des sociétés locales, le minimum possible d'Etat et l'indifférence internationale.

La décolonisation sans la démocratie est une bien piètre forme de reprise de possession de soi, fictive. Mais, si les Africains veulent la démocratie, c'est à eux d'en imaginer les formes et d'en payer le prix. Personne ne le paiera à leur place. Ils ne l'obtiendront pas non plus à crédit. Ils auront néanmoins besoin de s'appuyer sur de nouveaux réseaux de solidarité internationale, une grande coalition morale en dehors des Etats réunissant tous ceux qui croient que, sans sa part africaine, notre monde non seulement sera plus pauvre encore en esprit et en humanité, mais que sa sécurité sera plus que jamais gravement hypothéquée.(...)"

Qu'en pensez-vous?

Compatriotiquement!




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Message  Libre Examen 19/10/2011, 2:15 pm

Dom,

J'ai vite lu, je n'ai pas encore eu le temps de le regarder en profondeur. Mais une première réaction tout de même.

Dom, vous pensez toujours que des modèles, des projets, des programmes bien pensés, murement reflechis nous sortiraient de là où nous sommes. Je conviens que c'est un premier pas important. Comme, je l'ai déjà dit ailleurs, je crois que l'essentiel de nos problèmes résident plutôt dans la mise en oeuvre, l'application, la finalisation et la maintenance de ces projets. Cela soulève en fait la question du contrôle des ressources.

Le projet d'A. Mbembe suppose la cession de ce contrôle à d'autres, donc en bout de ligne, de priver nos dirigeants de leurs moyens, de leurs pouvoirs, c'est-à-dire de pouvoir faire tout ceux qu'ils veulent faire et ont toujours fait. Je crois que cela a déjà été tenté à petite échelle dans le cas du Zaïre lorsqu'on a, en fait, cédé la gestion de la Banque du Zaïre à Blumenthal. Vous savez ce qui se passait dans ce cas. La tension Mobutu-Tshisekedi qui a conduit à la mise à l'écart de Tshisekedi relève aussi de cette confrontation qui devrait décider du contrôle des ressources.

J'ai toujours pensé que le MPR comme projet de développement appliqué dans son esprit pouvait nous apporter un certain développement mais il a été ruiné par ses propres concepteurs.
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Message  ndonzwau 19/10/2011, 4:34 pm

LE,

Vous prendrez le temps de lire sinon le projet d'AM et le mien à l'époque est nettement différent
du cas de Blumenthal !
Il se base moins sur un déficit programmatique de nos Etats mais exactement l'incapacité dans
les faits de réaliser, donc exactement pour contrer nos mentalités, nos comportements... répétitifs
d'échec...

Le mien esquissait une cogestion complète mutuelement consentie à tous les niveaux, politique,
adminsistratif, social, privé... et non des simples ajouts de ce genre; il y avait donc un principe de
cession partielle de notre souveraineté et de cogestion la plus optimale, intellectuelle, physique, décisionnelle...
[Dans mon plan, l'Américain, le Britanique, l'Allemand, le Français, le Belge... devenait pendant ce temps
(ou pour toujours?) copropriétaire du pays africain qu'il régule....


Celui de MBEMBE, ce que j'en ai compris, mise sur une soumission effective aux juridictions supra-nationales
et surtout une volonté politique avec leur arsenal financier de l'Occident comme une décision internationale
d'un Plan Marshall pour l'Afrique qui suppose une justification éthique et sécuritaire de leur part...
mais surtout exige une contrepartie (des résultats!) dans tous les domaines de la part des Africains et
conduit à des sanctions aux impétrants, une aide conditionnée et contrainte en somme, avec sanctions possibles...


J'ai retrouvé entre-temps sur le site de l'Editeur l'accès aux premières pages du livre qui comprennent
l'avant-propos et l'introduction !
La langue de Mbembe est assez savante et de plus déconstrutrice presque psychanalytique à laquelle
on doi ajouter dans ce livre son caractère discursif où même sur ce sujet iln'abonde pas en recommandations
pratiques même sur l'avenir !
On comprend qu'il s'adresse davantage aux spécialistes africanistes plutô qu'au grand public !
Perso, j'avoue ne pas tout comprendre, de plus j'ai eu souvent besoin de relecture...

Il faut l'avouer qu'à ce stade de notre évolution, il semble utopique de notre part mais qui sait dans le futur
surtout s'il se constitue un lobby scientifique puissant pour inciter dans les instances internationales et comme
je le disais plus haut si nos impasses pour nous développer deviennent à la longue trop meurtrières
et trop patentes...
Je vais donc vous laisser lire ces pages tranquillement et au besoin, on en reparlera...

° http://widget.yodawork.com/book/viewer2.aspx?largeur=940&hauteur=727&ean13=9782707166708&bookshop=ladecouverte&page=1&wid=ed6e7097aae74a848533d559babff962

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Message  Libre Examen 19/10/2011, 4:49 pm

Certainement Dom que je prendrai le temps de le lire. Mais sachez que je ne rejette d'avance aucune des solutions présentées pour résoudre nos problèmes. Je pense qu'elles ont chacune leurs mérites. Elles peuvent toutes marcher si l'on s'y applique. Je suis sûr qu'elles peuvent produire quelques résultats. Mais elles se heurtent à un obstacle majeur, c'est celui de nos dirigeants. Comment, en effet, les contenir ? Comment les forcer à accepter à agir à l'intérieur d'un cadre contraingnant qui les limitent dans la jouissance du pouvoir ?
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Message  ndonzwau 19/10/2011, 6:10 pm

Libre Examen a écrit:Certainement Dom que je prendrai le temps de le lire. Mais sachez que je ne rejette d'avance aucune des solutions présentées pour résoudre nos problèmes. Je pense qu'elles ont chacune leurs mérites. Elles peuvent toutes marcher si l'on s'y applique. Je suis sûr qu'elles peuvent produire quelques résultats. Mais elles se heurtent à un obstacle majeur, c'est celui de nos dirigeants. Comment, en effet, les contenir ? Comment les forcer à accepter à agir à l'intérieur d'un cadre contraingnant qui les limitent dans la jouissance du pouvoir ?
C'est en partie pourquoi je jugeais le projet utopique et préconisais un lobbying scientique et géostratégique
puissant auprès des instances internationales des élites ralliées à cette idée si jamais elle rasemblait beaucoup de monde...
Et ce sont non seulement les gouvernants dont il faudrait vaincre la résistance mais nous tous les Africains
nous-mêmes à tous les niveaux, c'est un projet quasi impossible à digérer aujourd'hui...
C'est un aveu d'échec terrible, une humiliation profonde que d'accepter ainsi de nous défaire d'une partie de notre souveraineté alors qu'il nous a fallu dans le passé tant d'énergie pour la recouvrer !

Bon, ne rêvons pas, c'est presque de la science fiction à ce stade mais qui sait demain; ça ne devrait donc
pas nous empêcher de "digresser" dessus au point où nous en sommes souvent à refaire le monde dans nos forums et ailleurs...
Après tout, toutes les grandes conquêtes de l'homme sont souvent nées d'une utopie !

Compatriotiquement!

ndonzwau


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Message  Admin 19/10/2011, 6:31 pm

Je suis entrain de lire un essai très intéressant que je recommande ... "La renaissance de l'Afrique" par Alban Alexandre Coilibaly ...
En résumé, l’auteur s’attaque à la posture victimaire de l’élite africaine.
Il présente par la suite ce qu’il appelle l’illusion de l’indépendance politique mais aussi l’application de la démocratie de type occidentale, l’intégration politique, économique et monétaire … quelques solutions qui me semble-t-il peuvent changer les choses. Comme je suis vers a fin du livre, je vais accélérer la lecture et partager avec vous ces réflexions.
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Message  Cavalier 19/10/2011, 6:54 pm

Admin a écrit:Je suis entrain de lire un essai très intéressant que je recommande ... "La renaissance de l'Afrique" par Alban Alexandre Coilibaly ...
En résumé, l’auteur s’attaque à la posture victimaire de l’élite africaine.
Il présente par la suite ce qu’il appelle l’illusion de l’indépendance politique mais aussi l’application de la démocratie de type occidentale, l’intégration politique, économique et monétaire … quelques solutions qui me semble-t-il peuvent changer les choses. Comme je suis vers a fin du livre, je vais accélérer la lecture et partager avec vous ces réflexions.
On a eu a parler de la democratie du type occidental qui ne soit pas vraiment appropriee au mode de vie des Africains. On a parle de cela avec soeur Mongo qui declarait d'ailleurs qu'il existait plusieurs formes de democratie.


Le probleme de l'Afrique se resume un peu en ceci:

Ns voulons voir l'Afrique se developper a l'instar de l'Occident, mais ns voulons y arriver en brulant certaines etapes necessaires.

La posture victimaire de l'elite Africaine fait partie du passe. Aujourd'hui les noirs du monde en parlent de moins en moins. On parle plutot de la Rennaissance Negre ou les noirs du globe entier sommes appeles a trouver notre futur dans notre passe.

Et puis ns avons le droit de parler des oppressions tant physiques que morales auxquelles ns avons ete soumises. Les juifs jusqu'aujourd'hui parlent de l'holocoste...Et pourtant on ne peut comparer l'holocoste a ce que les Noirs du monde ont subi.



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Message  Libre Examen 19/10/2011, 7:10 pm

Cavalier a écrit:[...]
Et puis ns avons le droit de parler des oppressions tant physiques que morales auxquelles ns avons soumis. Les juifs jusqu'aujourd'hui parlent de l'holocoste...Et pourtant on ne peut comparer l'holocoste a ce que les Noirs du monde ont subi.[/b]
Le seul problème, c'est que les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Le juif ne traite pas le juif comme il a été maltraité par les autres. Les noirs font subir l'holocauste aux noirs. Le noir maltraite le noir comme il a été maltraité par les autres.
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Message  Cavalier 19/10/2011, 7:16 pm

ndonzwau a écrit:[color=indigo]Dans un dialogue avec Mr Libre Examen sur des solutions à notre avenir incertain, j'évoquais un projet
radical de ma part que j'avais retrrouvé chez un intellectuel africain...
Oh ce n'est pas une nouveauté, beaucoup d'entre-nous l'ont une fois évoqué dans leur vie sur le mode
anecdotique devant nos sempiternels échecs.
On l'appelle tantôt une recolonisation, tantôt une remise sous tutelle ou encore une protectoratisation,
moi je l'avais appelé une mutualisation consentie de la gestion de nos pays...

Sa genèse dans ma tête est banale, c'est d'abord une sorte de lubie née lors de mes voyages successifs
au pays où ma déception, mon dépaysement, ma désolation tantôt moux tantôt forts à la vue de la ruine
irrepressible du pays jusqu'à devenir un projet réfléchi dont j'avais même pris soin de ficeler les contours, dépité ou plutôt desespéré que j'étais sur notre futur en 2001 après l'assassinat de LDK...
En quoi consistait-il dans mon esquisse ?

[u]Une décision quasi panafricaine mûrement réfléchie, documentée mais surtout consentie en un référendum
général de nos populations de prendre conscience de l'impasse de nos capacités à développer nos Etats et
d'accepter de confier une partie de notre souveraineté aux pays occidentaux, je pensais chacun à
son ancienne métropole coloniale ou à un autre pays occidental de son choix...
Il s'agissait d'une cogestion de nos Etats sur les différents domaines politiques, administratifs,économiques,
sociaux... avec même une colonisation de peuplement qui devait nous aider dans la conduite du pays...

Monsieur Ndonzwau,

Votre projet ne me parrait pas utopique, loin encore d'etre un scenarion de la Sci-Fi. Le probleme reside plutot dans le fait que votre projet me parrait BEAUCOUP TROP AMBITIEUX. Arrow Suspect No VS VOULEZ CONSTRUIRE ROME EN 86 400 SECONDES, EN 24 HEURES. C'est ca votre gros probleme. confused

En Anglais il y a une expression @BABY STEPS@... slow but steady progress... Basketball

Juste pour signifier que de fois pour resoudre un probleme qui parait lourd et long on le sub-divise en plus petites parties et on se concentre a la realisation et finition de la 1ere partie avant de passer a la 2 eme et ainsi de suite.

Si vs tenez a ce que votre projet ait vu le jour, vs devriez en ce moment vs concentrer sur la RDC d'abord. Avec la RDC vs allez demarrer avec un nombre precis des gens qui seraient prets a travailler corps et ames dans le but de mener ce projet a bon port.

Avec ce petit cercle restreint d'adherants une fois que vs etes satisfaits de vos resultats, vs pouvez l'elargir comme vs voulez... Cool

Le peuple Congolais a besoin d'une reeducation[Pas tout le monde, mais une large majorite] Meme ceux ou celles la qui ont fait de longues etudes ont besoin d'etre reeduques.

A suivre... Arrow







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Message  Cavalier 19/10/2011, 7:19 pm

Libre Examen a écrit:Le seul problème, c'est que les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Le juif ne traite pas le juif comme il a été maltraité par les autres. Les noirs font subir l'holocauste aux noirs. Le noir maltraite le noir comme il a été maltraité par les autres.
Libre Examen Hitler etait un juif Autrichien...

Et puis qui est juif Question C'est quoi etre un juif Question Juif c'est la couleur d'une peau Question

Reflechis cher Libre Examen... Cool

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Message  Libre Examen 19/10/2011, 8:02 pm

Cavalier a écrit:
Libre Examen a écrit:Le seul problème, c'est que les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Le juif ne traite pas le juif comme il a été maltraité par les autres. Les noirs font subir l'holocauste aux noirs. Le noir maltraite le noir comme il a été maltraité par les autres.
Libre Examen Hitler etait un juif Autrichien...

Et puis qui est juif Question C'est quoi etre un juif Question Juif c'est la couleur d'une peau Question

Reflechis cher Libre Examen... Cool

Je pensais qu'il s'agissait de ceux-là dont vous même parliez...



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Message  Cavalier 19/10/2011, 8:09 pm

Libre Examen a écrit:Je pensais qu'il s'agissait de ceux-là dont vous même parliez...
Libre Examen,

Vs avez fait une declaration ici comme quoi les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Moi je vs ai repondu qu'Hitler qui etait a la base de cette holocauste etait juif Autrichien.

Maintenant lorsque vs mentionnez des noirs faire subir une holocauste aux Noirs, pourquoi ne designez-vs pas ces noirs sous leurs identites respectives autres que la couleur de leur peau Question





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Message  Admin 19/10/2011, 8:45 pm

Cavalier a écrit:
Libre Examen a écrit:Je pensais qu'il s'agissait de ceux-là dont vous même parliez...
Libre Examen,

Vs avez fait une declaration ici comme quoi les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Moi je vs ai repondu qu'Hitler qui etait a la base de cette holocauste etait juif Autrichien.

Maintenant lorsque vs mentionnez des noirs faire subir une holocauste aux Noirs, pourquoi ne designez-vs pas ces noirs sous leurs identites respectives autres que la couleur de leur peau Question




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Message  Libre Examen 19/10/2011, 9:43 pm

Cavalier a écrit:
Libre Examen a écrit:Le seul problème, c'est que les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Le juif ne traite pas le juif comme il a été maltraité par les autres. Les noirs font subir l'holocauste aux noirs. Le noir maltraite le noir comme il a été maltraité par les autres.
Libre Examen Hitler etait un juif Autrichien...

Et puis qui est juif Question C'est quoi etre un juif Question Juif c'est la couleur d'une peau Question

Reflechis cher Libre Examen... Cool

Cavalier a écrit: Les juifs jusqu'aujourd'hui parlent de l'holocoste...Et pourtant on ne peut comparer l'holocoste a ce que les Noirs du monde ont subi.[/b]
Je pensais qu'il s'agissait de ceux-là dont vous même parliez...


Admin a écrit:
Cavalier a écrit:
Libre Examen a écrit:Je pensais qu'il s'agissait de ceux-là dont vous même parliez...
Libre Examen,

Vs avez fait une declaration ici comme quoi les juifs ne font pas subir l'holocauste aux juifs. Moi je vs ai repondu qu'Hitler qui etait a la base de cette holocauste etait juif Autrichien.

Maintenant lorsque vs mentionnez des noirs faire subir une holocauste aux Noirs, pourquoi ne designez-vs pas ces noirs sous leurs identites respectives autres que la couleur de leur peau Question




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Est-ce que ça vous mettrez tous les deux encore plus en accord, si je me rectifiai en disant que les juifs ne font plus subir l'holocauste aux juifs.

Mais si je me trompe pas, je crois que vous même aviez aussi utilisé les juifs et les noirs dans une même phrase sans distinguer les noirs autrement que par la couleur de leur peau.
Libre Examen
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ENFIN UN PROJET RADICAL POUR LE MEILLEUR FUTUR DE L'AFRIQUE ? Empty Re: ENFIN UN PROJET RADICAL POUR LE MEILLEUR FUTUR DE L'AFRIQUE ?

Message  Cavalier 20/10/2011, 3:31 pm

Libre Examen a écrit:Est-ce que ça vous mettrez tous les deux encore plus en accord, si je me rectifiai en disant que les juifs ne font plus subir l'holocauste aux juifs.

Mais si je me trompe pas, je crois que vous même aviez aussi utilisé les juifs et les noirs dans une même phrase sans distinguer les noirs autrement que par la couleur de leur peau.
Libre Examen je vois qu'on s'est bien compris...Pour ma part en tout cas... Laughing Cool

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Message  ndonzwau 29/3/2012, 10:16 pm

Si on se permettait une parenthèse, un moment loin de la conjecture, pour tenter de réflechir sur d'autres choix que l'Afrique peut faire, c'était l'objet de ce sujet-ci ! Je l'avais oublié sans doute à cause de l'actualité et peut-être aussi faute d'interlocuteurs !
En deux mots : pourquoi ne pas tenter "une mutualisation consentie de la gestion de nos pays" avec les puissants de cemonde !
Non pas que ce soit la panacée mais depuis longtemps avec nos impasses itératives j'y crois : le hic c'est d'en convaincre les Africains et de passer à l'acte mais on peut toujours commencer par nous...

Il y'a deux jours j'ai posté l'analyse ci-dessous; je ne sais si vous l'avez lue, n'empêche que je n'ai pas eu de retour; permettez-moi donc de le replacer ici où il a toute sa place parce que l'auteur va dans ce sens aussi pour la résolution de notre crise actuelle (et qu'elle saturait un peu l'autre sujet !) !
Un "pacte stratégique" avec une (des) puissance(s) pour résoudre nos problèmes !
(Permettez-moi de rendre hommage à notre frère Troll qui évoque aussi des solutions dans ce sens !)
Prenez, svp, un peu de votre temps pour lire cette analyse et nous en reparlerons !



ndonzwau a écrit:
"RD Congo, plaidoyer pour un pacte stratégique
(AgoraVox 28/03/2012)

° http://www.africatime.com/rdc/popup.asp?no_nouvelle=661905
Le désastre qu’a été l’élection du 28 novembre 2011 a ruiné les espoirs suscités par le processus de pacification qui avait abouti aux élections de 2006. On a pu croire un moment que la République Démocratique du Congo était enfin sur les rails. Mais le rêve était trop beau et novembre 2011 a signé le retour des vieux démons avec une élection calamiteuse émaillée de violence[1] et de fraudes massives. La crise qui s’en est suivie place, depuis, le pays dans l’incertitude dont on sait à l’avance que c’est encore le peuple qui va en subir les conséquences. L’occasion de rappeler le destin tragique d’un pays immensément riche, mais dont le peuple croupit dans la misère et la violence dues, pour l’essentiel, à une ruée anarchique sur ses richesses naturelles. Il y a pourtant un moyen de mettre fin aux souffrances du peuple congolais en frappant les « prédateurs » et leurs relais politiques au portefeuille. Le désordre au Congo pouvant avoir des répercussions sur la sécurité du reste du monde, il est urgent qu’une grande puissance prenne ce pays en main et contrôle les conditions d’exploitation de ses gisements dans le cadre d’un « pacte stratégique ».
-----------------------------------------------------------------
[1] http://www.un.org/apps/newsFr/story...

Le choix du « pacte stratégique »
L’idée d’un pacte stratégique naît généralement lorsqu’un peuple ou ses dirigeants prennent conscience que leur pays n’est pas en mesure de faire face aux risques d’instabilité et qu’il faut solliciter l’aide d’une puissance étrangère. Celle-ci, en échange, bénéficie d’un accès privilégié aux ressources du pays ainsi protégé. Ce dernier, bien évidemment, garde tous les attributs de sa souveraineté conformément au droit international. Les alliances stratégiques ont permis à plusieurs pays de fonctionner dans la stabilité et à leurs peuples de tirer profit des richesses nationales, mises à l’abri des conséquences d’une prédation anarchique, comme en souffre le peuple congolais depuis maintenant un demi-siècle. Deux exemples peuvent être invoqués à l’appui de ce plaidoyer pour le Congo : l’Arabie Saoudite et les anciennes colonies françaises.

Le « Pacte du Quincy », première richesse de l’Arabie Saoudite
Prenant conscience des enjeux autour du pétrole et de la gravité des risques de déstabilisation auxquels son pays était exposé, l’ancien roi d’Arabie avait décidé de s’en remettre à la protection d’une grande puissance. Depuis, les Saoudiens profitent tranquillement de leur pétrole. La sécurité du royaume est assurée par l’armée américaine en application du Pacte du Quincy ; une alliance stratégique conclue en février 1945 entre le roi Ibn Séoud et le Président américain Franklin Roosevelt. Le pacte prévoit qu’en échange d'un accès au pétrole saoudien, les États-Unis protègent militairement la dynastie. Un choix dont les Saoudiens peuvent aujourd’hui se féliciter en découvrant les malheurs que les richesses naturelles font subir à tant de peuples dans le monde, le peuple congolais étant sûrement l’exemple le plus tragique.

La France garante de la stabilité
Dans la foulée de leurs indépendances, la plupart des anciennes colonies françaises ont sollicité la protection de Paris qui a maintenu des troupes sur place. Ces pays ont été largement épargnés par le fléau des guerres interminables comme en souffre aujourd’hui la République démocratique du Congo. En Côte d’Ivoire, on s’accorde à reconnaître que sans l’intervention de l’armée française, le pays serait aujourd’hui toujours déchiré par la guerre. Des critiques ont fusé contre la France, mais tous ceux qui voient à quel point les Congolais sont massacrés sans répit et leurs femmes violées à grande échelle[1], devraient modérer leurs critiques contre la France.

Le Congo, un richissime sans abri stratégique
Les dirigeants congolais avaient pourtant eu l’occasion de prendre conscience de l’immensité et de la diversité des richesses minières du pays. Le pays est d’une richesse comme on peut difficilement l’imaginer. Selon le magazine britannique New African, dans un article intitulé « The curse of coltan (« La ruée vers le coltan ») le potentiel minier du Congo s’élève à 24 mille milliards de dollars, largement plus que les réserves pétrolières de l’Arabie Saoudite (18 mille milliards). Un chiffre vertigineux qui peut évidemment être revu à la hausse ou à la baisse sans changer le fait qu’un peuple, quelque part dans le monde, croupit dans la misère et l’insécurité alors qu’une énorme cagnotte dort dans son sous-sol. Les Congolais n’en profitent presque jamais. Les fonctionnaires et les militaires au Congo perçoivent un salaire ridicule de 50 dollars, avec des arriérés impayés, malgré la manne que se disputent une poignée de prédateurs privilégiés. Une manne que l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, n’a pas facilement lâchée comme en témoigne le parcours kafkaïen vers une indépendance complètement ratée. La classe politique avait été rapidement décimée. Le héro national, Patrice Lumumba, avait été assassiné six mois seulement après la proclamation de l’indépendance. C’était la Guerre Froide et quelqu’un aurait dû manœuvrer pour mettre le Congo à l’abri, car ses richesses allaient fortement influer sur le cours de l’histoire.

La RD Congo dans la Guerre froide
Dans les années soixante, en pleine Guerre froide, les Occidentaux ont vivement réagi à la tentative de l’URSS de Nikita Khrouchtchev de mettre la main sur le Congo. Des centaines d’agents avait été envoyés par Moscou dans la région. Un des enjeux s’appelait « cobalt », minerai stratégique utilisé dans la fabrication des missiles et dont le Congo détient la moitié des réserves mondiales. En tout cas, dans la « guerre des étoiles » que se livraient Washington et Moscou, il fallait absolument contrôler ces réserves, ce qui a coûté la vie à des centaines de milliers de civils dans les guerres du Congo, puis d’Angola, pays où Russes et Cubains avaient finalement pris position.

La RD Congo, martyre du boom technologique
Dans les années 1990, la découverte des propriétés physiques d’un précieux métal nommé « coltan », utilisé dans la fabrication des ordinateurs, des téléphones portables et dans l’aéronautique, a réveillé les appétits aux quatre coins de la planète. Une guerre sanglante a éclaté au Congo. L’armée nationale n’a pas pu faire face et a été rapidement détruite. Elle se trouve aujourd’hui dans un état de chantier inachevable[2]. Les casques bleus déployés en RDC depuis 1999 dans le cadre de la Mission des Nations Unies[3] ont atteint leurs limites, à défaut d’atteindre leurs objectifs (protéger la population). La mission coûte chaque année 1 milliard de dollars, une somme colossale pour de maigres résultats, comparée aux 300 millions d’euro seulement dépensés par la France pour mettre fin au régime de Kadhafi en Libye[4]. Dans un monde en crise, avoir dépensé plus de 10 milliards de dollars pour financer une force qui observe les massacres quasiment les bras croisés est un gaspillage difficilement justifiable. Il y a longtemps que les belligérants au Congo ne prennent plus les casques bleus au sérieux. En novembre 2008, lorsque la milice CNDP, soutenue par le Rwanda, lance une attaque sur la route de Goma, elle détruit deux blindés estampillés « Nations Unis »[5] et blesse plusieurs casques bleus, ce qui constitue un crime de guerre aux termes de l’article 8[6] du Statut de Rome créant la Cour Pénale Internationale. Mais aucun de ses membres n’a jamais été inquiété. Dans la foulée, elle massacre 140 civils congolais à Kiwanja à quelques dizaines de mètres d’un campement des casques bleus qui n’ont pas bougé d’un sourcil. En juillet 2010, des miliciens hutus investissent la localité de Luvungi et violent pendant quatre jours toutes les 303 femmes et filles que comptait le village[7]. Le peuple congolais est finalement un peuple sans défense, ce qui explique le bilan de six millions de morts rien qu’entre 1998 et 2003[8]. Certains crimes ont été qualifiés de « génocide » dans le rapport[9] du Projet Mapping[10]. Les pays de la région, en particulier le Rwanda et l’Ouganda, s’étaient livrés à un pillage[11] à grande échelle des richesses du Congo en marge des tueries, avec la complicité des multinationales qui faisaient fortune en fabriquant et en commercialisant les appareils électroniques. Celles-ci peuvent raconter n’importe quoi, notamment qu’elles n’utilisent pas le coltan congolais, « minerai de sang »[12]. Mais le pays détient près de 80 % des réserves mondiales. Personne n’est assez dupe pour croire à ces opérations de pure communication. Nos téléphones portables contiennent bel et bien du coltan congolais exploité au prix d’atroces souffrances infligées aux populations.

La RD Congo, danger nucléaire
La liste des minerais dont regorge le sous-sol congolais est trop longue pour être détaillée dans un seul article. On peut juste se limiter à un minerai qui fait couler beaucoup d’encre : l’uranium. Des informations font état de sites abandonnées aux pillards et d’inquiétants trafics[13]. L’uranium congolais a pourtant une histoire tragique, puisqu’il est le seul à avoir été utilisé dans une attaque nucléaire. En effet, les bombes larguées par les Américains sur Hiroshima et Nagasaki, en août 1945, avait été fabriquées avec de l’uranium extrait du sol congolais[14]. Il ne s’agit pas de déclencher la psychose puisqu’on sait qu’entre la roche uranifère « ramassée » sur les « terrains vagues » de Shinkolobwé (Congo) et le plutonium mitonné au Pays des Mollah[15], il y a tout un monde. Mais le Congo c’est ce vaste pays grand comme quatre fois la France où, personne ne sait vraiment ce qui se passe, entre des milices incontrôlables, une armée nationale sur le flanc, des autorités corrompues, des casques bleus au service minimum, des troupes étrangères qui rentrent et sortent, des avions qui décollent et atterrissent on ne sait d’où. En juillet 2009, l’ASADHO (ONG), a publié un rapport accablant[16] révélant que des dizaines de tonnes de roches uranifères disparaissaient dans la nature, entre les mains des trafiquants. Pour étouffer l’affaire, son Président avait été arrêté, mais les faits sont incontestables[17]. Il faut vraiment que quelqu’un rappelle aux Occidentaux que les déserts politiques, avec des peuples abandonnés, finissent par produire l’irréparable. Il est urgent qu’une grande puissance entreprenne de contrôler les conditions d’exploitation des mines du Congo et de garantir la sécurité de sa population ! C’est l’esprit du « Pacte stratégique ».

La France peut agir
La France pourrait s’engager. Le terrain lui est nettement favorable. En effet, la République démocratique du Congo est officiellement le plus grand pays francophone du monde (2.345.000 km2, 70 millions d’habitants). Une partie des élites congolaises a été formée dans les universités françaises. L’armée française connaît parfaitement le pays pour y être intervenue plusieurs fois. Elle y garde d’ailleurs une très bonne image notamment depuis son intervention à Bunia, capitale de la province d’Ituri, dans le cadre de l’opération Artémis, en été 2003. En quelques jours seulement, les commandos français avaient stoppé les massacres interethniques entre Hema et Lendu, ce qui permit de neutraliser le seigneur de guerre Thomas Lubanga, condamné pour crimes de guerre par la CPI le 14 mars 2012[18]. Des années auparavant, en mai 1978, l’armée française était intervenue dans le sud du Congo où des rebelles katangais déferlaient sur le pays en commettant des exactions contre les expatriés européens. Le Président Valéry Giscard d'Estaing avait déployé la « légion étrangère » dont le succès dans la bataille de Kolwezi a suscité l’admiration au-delà même du Congo. Deux jours de combats avaient suffi à l’armée française pour mettre en déroute les « Tigres » du général Nathanaël Mbumba et leurs parrains cubains. La France dispose ainsi de tous les atouts pour agir. Par ailleurs, ses intérêts économiques pourraient tout à fait coïncider avec ceux des populations locales. En effet, dans le Kivu, par exemple, une mine contrôlée par des miliciens est avant tout source de malheurs pour la population. Elle leur fournit les moyens de financer divers trafics et de terroriser des civils sans défense. Elle n’apporte rien au trésor public et demeure sous-exploitée (exploitation artisanale). En reprenant le contrôle de la mine, et en y investissant pour une production industrielle, on gagne économiquement et on débarrasse la région de ces tyrans locaux.

Modalités de mise en œuvre du pacte
Dans les conditions normales, les autorités congolaises devraient amorcer la démarche et conclure le pacte avec Paris, notamment. Le déploiement se ferait rapidement en remplacement des casques bleus dont la nature temporaire du mandat ne les destine pas à une mission de longue durée. Les Congolais devraient également se rendre compte que les appuis qu’ils croient obtenir des pays de la région affaiblissent le pays et lui fait courir un risque de désintégration. L’Ouest, par exemple, est sous l’influence de l’Angola qui refuse d’envoyer des troupes dans le Kivu. L’Est est sous l’influence du Rwanda dont les troupes ne peuvent plus apparaître à l’ouest. Le pacte permettrait de stopper l’érosion progressive de la souveraineté du Congo.

Mais il se pose un problème : la légitimité des autorités actuelles. Joseph Kabila étant issu d’une élection contestée, la puissance qui conclurait un pacte avec lui passerait pour un appui à un régime nom démocratique. On ne peut pas non plus envisager que ce pacte soit adopté par référendum compte tenu de la sensibilité des thèmes (questions militaires, contrats miniers, rapports aux pays de la région,…) et de la nature inflammatoire des débats référendaires. Le seul procédé adapté est l’obtention, dans un premier temps, d’un mandat international pour protéger la population, ce que la France peut obtenir facilement. En effet, les tueries se poursuivent au Congo et la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité peut à tout moment solliciter un mandat pour agir. Une fois un premier contingent sur place, le contexte l’amènera à renforcer ses positions notamment dans des régions stratégiques comme le Kivu, le Katanga, Kisangani et Kinshasa. L’armée Française deviendra progressivement le pilier de la sécurité du pays et de sa population. La France deviendra l’interlocuteur politique de référence. Les acteurs politiques congolais et les dirigeants de la région intégreront la certitude que le premier qui se laisse aller à la logique des armes trouvera sur son chemin une vraie armée de dissuasion, qui ne se contente pas de dissuader ; elle frappe et vous fait tout perdre. Le sort de l’Ivoirien Laurent Gbagbo et surtout du « Guide » Libyen Mouammar Kadhafi a fait réfléchir beaucoup de tyrans en Afrique. La conclusion du pacte irait de soit quel que soit le gouvernement en place.

Et ça, hélas, la France peut le faire… dès maintenant.

Boniface MUSAVULI
par MUSAVULI
--------------------------------------------------------------------------------
[1] « La RDC, capitale mondiale du viol », Margot Wallström,http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2...
[2] En effet, à la suite d’une défaite, les autorités négocient et acceptent l’intégration des troupes « ennemies », ce qui affaiblit la cohésion du groupe. Le pays étant en perpétuel conflit, des troupes désunies se présentent au combat pour perdre. Une nouvelle négociation aboutit à l’intégration des nouveaux « ennemis ». Un cercle vicieux qui condamne l’armée nationale à la paralysie.
[3] MONUSCO : 18 914 personnes dont 16 819 militaires, 741 observateurs militaires et 1 354 policiers, issus de 59 nationalités.
[4]http://www.lemonde.fr/libye/article...
[5]http://www.lepoint.fr/actualites-mo...
[6] Art. 8.2.b.iii « …on entend par « crimes de guerre » :… Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d’une mission … de maintien de la paix (…) »
[7] http://www.jeuneafrique.com/Article...
[8] Estimation de l’ONG américaine IRC : http://www.rescue.org/special-repor...
[9] Article sur le rapport de Colette Braeckman : http://blog.lesoir.be/colette-braec...
[10] http://www.ohchr.org/Documents/Coun...
[11] http://www.un.org/news/dh/latest/dr...
[12] http://www.franceinfo.fr/monde/les-...
[13]http://www.lesoir.be/actualite/mond...
[14] http://www.lavenir.net/article/deta...
[15]http://reveil-fm.com/index.php/2010...
[16]http://www.rse-et-ped.info/IMG/pdf/...
[17] https://www.youtube.com/watch?v=Krab...
[18] http://www.icc-cpi.int/Menus/ICC?la..."
Compatriotiquement!

Compatriotiquement!

ndonzwau


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