Vendus comme des esclaves aux Antilles, des Congolais se retrouvent en Martinique
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Vendus comme des esclaves aux Antilles, des Congolais se retrouvent en Martinique
Published on 16 Nov 2012 by Tele24live
L'IMMIGRATION CONGO EN MARTINIQUE
Le 14 mars 1857, le gouvernement français signa un traité avec la maison Régis de
Marseille pour le recrutement d'individus libres africains à la destination de la
Guadeloupe et de la Martinique. C'est ainsi que commence il y a plus de 150 ans
l'immigration de travailleurs congos dans notre pays.
La maison Régis possédait, au temps de la traite, une dizaine de factoreries entre
la Côte d'or et le delta du Niger, puis elle s'installe à M'Boma, à l'embouchure du fleuve
Congo. Le marché de M'Boma vendait jusqu'à 200 esclaves par jour au XVIII° siècle. Les
immigrants Congos venus après l'abolition sont originaires, pour la plupart, des rives du
fleuve, issus du monde bantou.
L'immigration était nécessaire au lendemain de 1848 : la main d'oeuvre manquait
sur les habitations et les grands propriétaires envisageaient une modernisation et une
augmentation de la production sucrière.
On fit appel à des populations venues d'Asie (Indiens et Chinois) mais aussi à des
populations africaines appelées nègres congos. Cette immigration est moins connue que
l'immigration de travailleurs indiens car elle a été de courte durée (1857-1862), en
conséquence elle a porté sur un nombre relativement faible (10 500 Congos arrivés en
Martinique), car elle rappelait trop les conditions de la traite négrière. Les Congos se
sont fondus peu à peu dans la population martiniquaise, mais il nous semble important
de marquer ce cent-cinquantenaire car ils nous ont laissé quelques acquis culturels.
Le décret du 13 février 1852 fixe les conditions de l'immigration aux colonies, les
engagements de travail, les obligations des travailleurs et de ceux qui les emploient ;
des dispositions de police et de sûreté portent sur la répression du «vagabondage»,
c'est-à-dire des déplacements de travailleurs qui ont rompu leur engagement.
Les Congos signent un engagement de dix ans. On a noté seulement deux
rapatriements. L'immigration congo se caractérise par son extrême jeunesse (93% ont
entre 10 et 24 ans) ce qui peut expliquer le manque d'acquis culturels et le faible apport
au sein de la population créole. La jeunesse de cette immigration est compréhensible,
car il s'agit d'avoir des travailleurs en pleine force utile. Les deux tiers étaient des
hommes.
Comme les Indiens, une fois arrivés en Martinique, ils effectuaient un court
séjour dans un dépôt, avant d'être répartis par groupes sur les habitations, selon les
demandes des propriétaires. L'engagiste fournit le logement, les vêtements, la ration
alimentaire (morue, poisson ou viande salée, riz, farine de manioc). L'immigré bénéficie
aussi d'un petit jardin pour les légumes. La journée de travail est de douze heures,
entrecoupée d'un ou de deux moments de repos.
Les Européens expliquaient avec force préjugés ce nouveau recours au réservoir
africain : « l'Africain ne semble t-il pas être l'homme que la nature a façonné pour le
travail de la terre sous le soleil du tropique ? En le faisant naître dans les régions
brûlantes, elle l'a rendu insensible à la chaleur de nos climats... L'Afrique seule pouvait
fournir des femmes en nombre suffisant et travaillant à l'égal des hommes, à la
différence des femmes indiennes de complexion délicate et aux formes exiguës. Il était
important que les femmes viennent, car plus dociles, elles pouvaient se plier facilement
aux exigences d'une position nouvelles ».
Pourtant la mortalité était forte en dépit de la jeunesse de la population. Deux
ans après l'arrêt de l'immigration, il y avait 7.000 Congos sur les 10.000 introduits. Une
épidémie de fièvre jaune avait frappé l'ensemble de la population martiniquaise.
L'intégration des Africains au reste de la population n'a pas été chose facile au
début, le préjugé de couleur lié au statut social de l'individu marquant fortement les
esprits, y compris au sein de la population noire créole. Mépris, moqueries, isolement.
L'IMMIGRATION CONGO EN MARTINIQUE
Le 14 mars 1857, le gouvernement français signa un traité avec la maison Régis de
Marseille pour le recrutement d'individus libres africains à la destination de la
Guadeloupe et de la Martinique. C'est ainsi que commence il y a plus de 150 ans
l'immigration de travailleurs congos dans notre pays.
La maison Régis possédait, au temps de la traite, une dizaine de factoreries entre
la Côte d'or et le delta du Niger, puis elle s'installe à M'Boma, à l'embouchure du fleuve
Congo. Le marché de M'Boma vendait jusqu'à 200 esclaves par jour au XVIII° siècle. Les
immigrants Congos venus après l'abolition sont originaires, pour la plupart, des rives du
fleuve, issus du monde bantou.
L'immigration était nécessaire au lendemain de 1848 : la main d'oeuvre manquait
sur les habitations et les grands propriétaires envisageaient une modernisation et une
augmentation de la production sucrière.
On fit appel à des populations venues d'Asie (Indiens et Chinois) mais aussi à des
populations africaines appelées nègres congos. Cette immigration est moins connue que
l'immigration de travailleurs indiens car elle a été de courte durée (1857-1862), en
conséquence elle a porté sur un nombre relativement faible (10 500 Congos arrivés en
Martinique), car elle rappelait trop les conditions de la traite négrière. Les Congos se
sont fondus peu à peu dans la population martiniquaise, mais il nous semble important
de marquer ce cent-cinquantenaire car ils nous ont laissé quelques acquis culturels.
Le décret du 13 février 1852 fixe les conditions de l'immigration aux colonies, les
engagements de travail, les obligations des travailleurs et de ceux qui les emploient ;
des dispositions de police et de sûreté portent sur la répression du «vagabondage»,
c'est-à-dire des déplacements de travailleurs qui ont rompu leur engagement.
Les Congos signent un engagement de dix ans. On a noté seulement deux
rapatriements. L'immigration congo se caractérise par son extrême jeunesse (93% ont
entre 10 et 24 ans) ce qui peut expliquer le manque d'acquis culturels et le faible apport
au sein de la population créole. La jeunesse de cette immigration est compréhensible,
car il s'agit d'avoir des travailleurs en pleine force utile. Les deux tiers étaient des
hommes.
Comme les Indiens, une fois arrivés en Martinique, ils effectuaient un court
séjour dans un dépôt, avant d'être répartis par groupes sur les habitations, selon les
demandes des propriétaires. L'engagiste fournit le logement, les vêtements, la ration
alimentaire (morue, poisson ou viande salée, riz, farine de manioc). L'immigré bénéficie
aussi d'un petit jardin pour les légumes. La journée de travail est de douze heures,
entrecoupée d'un ou de deux moments de repos.
Les Européens expliquaient avec force préjugés ce nouveau recours au réservoir
africain : « l'Africain ne semble t-il pas être l'homme que la nature a façonné pour le
travail de la terre sous le soleil du tropique ? En le faisant naître dans les régions
brûlantes, elle l'a rendu insensible à la chaleur de nos climats... L'Afrique seule pouvait
fournir des femmes en nombre suffisant et travaillant à l'égal des hommes, à la
différence des femmes indiennes de complexion délicate et aux formes exiguës. Il était
important que les femmes viennent, car plus dociles, elles pouvaient se plier facilement
aux exigences d'une position nouvelles ».
Pourtant la mortalité était forte en dépit de la jeunesse de la population. Deux
ans après l'arrêt de l'immigration, il y avait 7.000 Congos sur les 10.000 introduits. Une
épidémie de fièvre jaune avait frappé l'ensemble de la population martiniquaise.
L'intégration des Africains au reste de la population n'a pas été chose facile au
début, le préjugé de couleur lié au statut social de l'individu marquant fortement les
esprits, y compris au sein de la population noire créole. Mépris, moqueries, isolement.
Mathilde
Re: Vendus comme des esclaves aux Antilles, des Congolais se retrouvent en Martinique
Traditions congo en Guadeloupe
Il y a certaine familles qui parlent le Kikongo en Guadeloupe depuis plus de quatre siecles (400 ans). C'est surtout dans la ville de Capestterre que la langue Kikongo a ete preservée. Cette video est un court reportage de La television RFO en Guadeloupe.
Tehuti
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