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NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT

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NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT - Page 6 Empty Re: NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT

Message  ndonzwau 5/12/2013, 8:06 pm

KOTA a écrit:Cher Ndom, c est devenu vraiement une rigolade: un jour ils sont prêt a signer, le lendemain pas, après il reviennent sur leur position, le "Rais" dit que l accord sera signe avant le  15 decembre, par la suite Mende dit qu il n y aura plus de signature de quoi que se soit, bref...une honteuse cacophonie:evil:
Vous connaissez et pouvez mieux apprécier la situation que moi, vous qui êtes sur place et en plus dans la politique active, Mr Kota; je n'oserais donc affirmer quoi que ce soit de définitif d'où je parle... Je dirais juste qu'en lisant les dernières explications détaillées de Tshibanda, en observant la valse des positions du Gouvernement et l'hostilité générale des Congolais bien traduite par radicalité des parlementaires face aux pourparlers de Kampala, et enfin en s'interrogeant sur cette escapade plu subie que voulue à Kampala de "JK" et ses atermoiements évidents à accoucher de son gouvernement de cohésion on saisit mieux la complexité des ingrédients qui nous ont amené à cette victoire (j'avais prévu un sujet spécifique là-dessus que je regrette maintenant d'avoir abandonné) !

Et bien dans ce fatras, on voit que malgré tout, ce Gouvernement reste faible et quelque part divergent en interne, ballotté entre les pressions de la CI et celles plus puissantes qu'il n'y parait de l'opinion nationale : en effet quoi de plus louable que d'assumer calmement la signature d'une simple conclusion comme le défend Tshibanda (dans son texte) mais ils ne peuvent y arriver !
Autre chose : on sent comme un déficit de maîtrise des mécanismees juridiques internationaux, diplomatiques...

Notre Kanambe National a fixé un un terme, au plus tard le 15 décembre; attendons donc très bientôt où vont-ils nous conduire...



Compatriotiquement!

ndonzwau


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NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT - Page 6 Empty Re: NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT

Message  mongo elombe 10/12/2013, 3:49 pm

Hum...ekoyebana.


http://afrique.kongotimes.info/rdc/politique/7025-nord-kivu-onu-considere-vainqueur-vaincu-euphorie-passee-kampala-reprend-droits-kinshasa-m23.html
mongo elombe
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Message  ndonzwau 11/12/2013, 10:19 pm

"KINSHASA À L’ÉPREUVE DE SON OPINION PUBLIQUE
° http://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=4727:kinshasa-a-l-epreuve-de-son-opinion-publique&catid=85&Itemid=472
NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT - Page 6 CARRICATU%206003XX
Plan de partition de la RDC à Kampala
Faire avaler la pullule de la partition subtile de la RDC à une opinion publique hostile à ce plan est le nouveau défi de l’atterrissage des pourparlers de Kampala.  Déterminée à arriver à ses fins, la communauté internationale a ressuscité le programme de redéfinition des frontières africaines, endossé par l’UA en 2007.  Ce détour passe par l’organisation d’un dialogue global au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Toutes les stratégies (manip., offres, séduction, etc.) sont mises en place pour convaincre l’opinion congolaise d’accepter le plan de balkanisation concocté à Kampala.

Connaissant la résistance des Congolais contre le plan de dépeçage du pays, les balkanisateurs de l’ex-colonie belge procèdent désormais par la manipulation en vue d’obtenir l’adhésion des populations, notamment de l’Est. Des projets de développement ronflant accompagnés d’un tapage publicitaire de choc, visent à endormir la population. Mais, l’opinion publique, toujours aux aguets, n’attend pas se laisser faire. Un message que Kinshasa doit prendre à juste titre, alors qu’il s’apprête à reprendre le chemin de Kampala.
Le monde occidental accentue son lobby pour obtenir la partition de la République démocratique du Congo. C’est à Kampala où se concluent, probablement avant le 15 de ce mois, les pourparlers engagés entre Kinshasa et le M23 que se négocie finalement l’avenir de la RDC. La communauté internationale qui parraine ce dialogue ne cache plus ses intentions d’obtenir ce qu’elle n’a pas pu avoir par les armes. Le projet d’accord ou déclaration – c’est selon – en discussion a été élaboré et finalisé suivant cet idéal.
Plus prudent et sentant sûrement le danger d’un émiettement du pays, Kinshasa s’était ouvertement opposé, le 11 novembre 2013 à Entebbe (Ouganda), au projet d’accord présenté par la facilitation ougandaise.

Côté cour, Kinshasa a justifié son refus par l’intitulé du document devant sanctionner les négociations menées depuis décembre 2012 avec les ex-rebelles du M23. Par contre, côté jardin, certains observateurs de la région ont évoqué les craintes de Kinshasa d’apposer sa signature sur un document qui compromet, dans sa lettre tout comme dans son esprit, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
Au fil du temps, l’on en sait un peu plus sur ce qui se passe à Kampala. Les dernières déclarations de l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Russ Feingold, ponctuées par le projet de redéfinition des frontières africaines de l’Union africaine ont levé finalement le pan de voile sur ce qui se mijote dans la capitale ougandaise.
Tout compte fait, c’est encore et toujours – un peu comme en mars 2009 – Kinshasa qui sera le grand perdant des pourparlers de Kampala. En effet, au niveau de la facilitation ougandaise, tout est mis en place pour garantir une sortie honorable aux ex-rebelles du M23. Pire, dans ses dispositions les plus pertinentes, le projet d’accord élaboré par la facilitation ougandaise tente de reconnaître au M23 la jouissance d’une partie de l’Est de la RDC.

Tentative de soudoyer la Société civile

Selon des sources généralement bien informées, la communauté internationale, qui a juré de parvenir à cette fin, après avoir pesé de tout son poids dans la déchéance du M23, a mobilisé tous ses services. Le but est de préparer l’opinion congolaise à l’éventualité d’un accord taillé sur mesure, en ce qu’il fait la part belle au Rwanda et à l’Ouganda.[/b]
Réputée hostile à toute forme de partition et très active sur le terrain, la Société civile de la province du Nord-Kivu est la principale cible de la campagne que préparent les lobbyistes occidentaux. Tout est réglé comme une horloge pour faire adhérer davantage l’opinion congolaise au projet macabre de Kampala. Au-delà des pressions qu’ils ne cessent d’exercer sur Kinshasa pour faire adhérer l’opinion congolaise au plan de partition, les fossoyeurs de la RDC ont mis à contribution des institutions financières internationales pour des projets locaux. But : faire voir aux populations du Nord-Kivu que Kinshasa est loin et qu’ils peuvent s’organiser avec l’aide des partenaires extérieurs pour se développer et chasser le spectre des conflits armés.

Vu sous cet angle, l’urgence s’impose d’éveiller davantage la conscience populaire pour barrer la route à l’imposture qui se met en place dans la capitale ougandaise. Et la Société civile, principalement celle du Nord-Kivu, dont l’engagement dans la défense de la cause nationale n’est plus à démontrer, ne devait pas tomber sous le charme des vendeurs d’illusions, recrutés à différentes échelles internationales, pour faire passer la pilule amère de Kampala.
A dire vrai, Kampala est l’antithèse de la souveraineté de la RDC. C’est le lieu où se concocte, en des termes à peine voilés, la partition de la RDC. L’opinion congolaise est prévenue. Le combat pour la défense des terres congolaises, telles qu’héritées de la colonisation, n’est pas encore fini. Au contraire, il se poursuit ; les tenants de la thèse de la balkanisation de la RDC n’ayant pas encore désarmé.

Eviter le piège
En ce moment précis, que reste-t-il encore à négocier à Kampala ? Apparemment rien du tout. Kinshasa ayant gagné la guerre militairement, il n’y avait aucune raison de continuer à traiter avec un ennemi neutralisé. Ce n’est cependant pas le cas. En effet, tout le monde s’est ligué contre la RDC, la contraignant à conclure bon gré mal gré un accord avec un fantôme, ci-devant le M23.  
A Kinshasa, l’on sait pertinemment bien que toute concession à l’ex-rébellion accréditerait la thèse - très répandue d’ailleurs - du double jeu des dirigeants congolais. Une telle démarche confirmerait d’une certaine manière l’existence d’un agenda caché sur l’axe Kinshasa-Kigali-Kampala.
Pendant ce temps, à Kinshasa, des pressions, généralement internationales, s’accentuent. Bouclant son dernier séjour dans l’Est, le président Joseph Kabila a émis le vœu de voir Kampala tirer ses rideaux avant le 15 décembre 2013.

Boucler Kampala, c’est bien – dans l’intérêt de la stabilité de la région des Grands Lacs. Mais, c’est mieux de conclure ce cycle de négociations avec un document qui ne porte pas en lui-même les germes d’un conflit latent. Comme ce fut d’ailleurs le cas avec l’accord du 23 mars 2009 à Goma, d’où est né le M23.
Acculé de toutes parts, Kinshasa n’a de soutien que son opinion publique. Raison de plus pour qu’il redouble d’ardeur et d’effort pour barrer la mise en route de la partition de la RDC qu’on tente de lui imposer. L’exemple immortel de Mandela devait raviver davantage cette fibre patriotique dans le cœur des Congolais. Tout doit être mis en œuvre pour la défense et la sauvegarde de la patrie, véritablement en danger, par le fait de ceux qui, depuis toujours, ont juré de son implosion et de sa balkanisation."

ndonzwau a écrit:Mais que nous veut cette CI, en tête la puissante Amérique ?
Au fil des jours, leurs envoyés nous lancent des déclarations plus ambiguës les unes que les autres où nous ne retrouvons pas toujours une ligne claire…

Feingold
déclarait il y’a 3 jours à Paris (voir ci-dessous) :

"(…)Ils pourraient aussi participer à ces discussions puisqu’elles devraient inclure - si nous parvenons à lancer cette initiative - des problématiques comme celles des groupes armés ; les questions de frontière mais aussi des thématiques qui concernent la région dans son ensemble comme par exemple la question des opportunités économiques qui pourraient naitre non seulement pour l'est du Congo mais aussi pour toute la région des Grands Lacs.
Ce que je suggère - et j'espère que les pays de la région le souhaiteront aussi - c'est que à partir de l'accord-cadre, il y ait de sérieuses discussions qui permettront de trouver des solutions pour les causes profondes du conflit, comme par exemple le fait que les réfugiés ont peur de rentrer chez eux. Il y a des tensions ethniques dans l'est du Congo qui ne vont pas être réglées par les pourparlers de Kampala ou simplement par la signature d'un bout de papier. Il faut que les parties soient représentées au plus haut niveau, négocient directement sous l'égide de l'accord-cadre. Et cette sorte de dialogue pourrait être la meilleure option.(...)"


Nous avions cru que leurs pressions sur le Congo concernaient un accord à signer avec le M23, il nous apprend ici que derrière cet impératif se cachait plus tôt une nécessité des discussions avec nos voisins sur les tracés des frontières, sur une coopération économique transfrontalière, sur les conflits ethniques et fonciers… Ah bon ?
C’est déjà donner raison aux Congolais qui ne trouvent aucune raison à signer avec une force négative de plus défaite par leur armée (du déjà fait à la place de leur BI/Monusco)… Que les discussions nécessaires étaient à engager avec les commanditaires, les agresseurs oubliés, ce qu’a manqué de recommander l’Accord-cadre… Et qu’ils avaient à nous laisser l’initiative des thématiques de discussions que nous jugions vitales d’investir pour notre pays !

Ladssous, lui (voir ci-dessous, en est encore à  nous recommander l’incorporation des ex-M23 !
Mais de quoi se mêlent-ils, à quoi jouent-ils, que veulent-ils exactement au Congo ???

Le journal kinois Le Potentiel, le fer de lance dans la presse du combat anti-balkanisation a bien raison de sonner l’alerte "Le pavé de Russ Feingold ! La RDC entre l'implosion et la balkanisation !"et d’inviter ainsi le pouvoir à la prudence et à la fermeté !
Lisez donc !



"LA RDC ENTRE L’IMPLOSION ET LA BALKANISATION
° http://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=4678:la-rdc-entre-l-implosion-et-la-balkanisation&catid=85:a-la-une&Itemid=472
(...)
"Les Etats-Unis plaident pour l’ouverture d’un dialogue dans la région des Grands Lacs
° http://www.rfi.fr/afrique/20131206-etats-unis-plaident-ouverture-dialogue-region-grands-lacs?ns_campaign=google_choix_redactions&ns_mchannel=editors_picks&ns_source=google_actualite&ns_linkname=afrique.20131206-etats-unis-plaident-ouverture-dialogue-region-grands-lacs&ns_fee=0
(...)

"M23 : Hervé Ladsous pour la réintégration des ex-combattants"
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8504

"Guerre du Kivu : À quoi jouent les Américains ?"
° http://www.jambonews.net/actualites/20131114-guerre-du-kivu-a-quoi-jouent-les-americains/

"Faut-il abolir les frontières ?
° http://www.monde-diplomatique.fr/mav/128/
NEWS DE KAMPALA ÉPISODE PAR ÉPISODE JOURNELLEMENT - Page 6 Arton48881-b358d
Physiques, culturelles ou symboliques, les frontières continuent de fragmenter les sociétés. Elles partagent les peuples et les cultures en même temps qu’elles les rassemblent et les préservent ; elles sont source de guerres, mais constituent des espaces d’échanges et de rencontres. Menaçantes et protectrices, elles cristallisent « deux manières de se perdre ».
(...)
II. Zones de friction
Quand il est apparu au XIIIe siècle, avant qu’il ne désigne la délimitation entre deux Etats, le terme « frontière » représentait la ligne de front établie par une armée. Cette étymologie militaire ne s’est pas démentie avec le temps : à travers les siècles et les continents, souverains, rois et autres empereurs ont tenté de conquérir par la force de nouveaux espaces. Car la taille d’un royaume fut longtemps le critère principal pour apprécier sa puissance.
De nos jours, l’extension territoriale n’est plus une fin en soi. La plupart des conflits frontaliers, qu’ils soient violents ou diplomatiques, portent sur des régions précises, celles qui recèlent d’importantes richesses naturelles ou qui, à l’image des îles Kouriles, occupent une position stratégique. Toujours plus pressante, la course aux matières premières a ainsi transformé le Proche-Orient, l’Afrique et, plus récemment, l’Arctique en zones de friction.

Frontières et guerres sont si intimement liées que les premières peuvent servir à qualifier les secondes. Quand un conflit se déclenche entre deux pays limitrophes, comme ce fut le cas entre le Pérou et l’Equateur, on parle de guerre internationale. S’il a pour théâtre un seul et même Etat, on évoque une guerre civile. La formule recouvre diverses situations : des populations qui s’affrontent pour des raisons religieuses, ethniques ou politiques ; une fraction armée qui tente de s’emparer du pouvoir ; au Soudan, au Mali ou au Kurdistan, les revendications indépendantistes — et donc la volonté de créer de nouvelles frontières — d’une partie de la population, parfois opprimée, sont source de guerres.

Des nations africaines aux contours fragiles.
Anne-Cécile Robert(...)"



° http://www.rfi.fr/afrique/20131028-russell-feingold-rfi-effort-militaire-pousse-rdc-risque-mettre-peril-pourparlers-kampala-m23-kabila-grands-lacs
° http://www.rfi.fr/emission/20131029-russell-feingold-envoye-special-americain-region-grands-lacs-rdc-m23
° http://www.rfi.fr/afrique/20131205-rdc-fdlr-rwanda-etats-unis-feingold


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Message  ndonzwau 22/12/2013, 7:59 pm

Lisez ou relisez les déclarations de R Feingold, où sans langue de bois il dévoile au fil de ses interviews les vues précises des Usa à propos de la situation de l'Est, bien favorables au Rwanda!

Sans honte il reconnait entre les lignes que les Congolais avaient bien raison de flairer le piège d'introduire en position hypocrite de force les commanditaires ougando-rwandais du M23 à travers leur incitation aux pourparlers : nous avions raison de refuser de signer d'égal à égal pour privilégier les discussions directes avec le Rwanda et l'Ouganda...

Sans prendre des gants, le Yankee invoque des prétendus conflits ethniques dont souffriraient certains (les Tutsi) alors nous savons bien que ces différents ne sont d'abord qu'instrumentalisés; il parle des problèmes de frontières qui surgissent d'un coup après le génocide qui a vu s'entre-tuer entre eux...
Ailleurs s'il reconnait la responsabilité du Rwanda derrière le M23 et affirme les Usa avoir pression pour qu'il s'en retire, il ne le sanctionne guère de son agression, au contraire il lui accorde toutes les faveurs d'un vainqueur (les FDLR indéfiniment diabolisées au contraire du M23, leurs relations d'alliés avec les Usa sanctuarisées...) !

A quoi donc jouent les Américains au Congo ?


"Russ Feingold : "Dans les Grands Lacs, le problème n'est pas encore réglé"
° http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20131220192718/diplomatie-rwanda-fdlr-kigali-grands-lacs-russ-feingold-dans-les-grands-lacs-le-probleme-n-est-pas-encore-regle.html
La résolution des problèmes de l’Est de la RDC passera par un dialogue direct entre les chefs d’État de la sous-région, estime Russ Feingold, l’envoyé spécial américain dans la région des Grands Lacs, dans une interview accordée à "Jeune Afrique" le 6 décembre, en marque du Sommet Afrique-France.

Jeune Afrique : Vous effectuez une tournée pour trouver une solution négociée des problèmes dans les Grands Lacs. Mais qui doit négocier ? Kinshasa et les groupes rebelles ? Ou les États de la région ?

Russ Feingold : Aussi heureux que nous sommes que le Mouvement du 23-Mars (M23) a été démantelé et que les interférences dans l’est du Congo ont été réduites, cette tragédie n'est pas pour autant résolue. Non seulement il y a d’autres groupes armés, mais il y a des problèmes de sécurité des frontières, du retour sécurisé des réfugiés et des personnes déplacées. Ces problèmes-là ne se résoudront pas si nous ne créons pas un dialogue, conduit, évidemment, par les Africains. Je ne vais pas répondre à la question de qui et comment cela va être fait, mais la plupart des observateurs pensent que la conclusion des discussions de Kampala n’est pas suffisante. Que les pays eux-mêmes doivent s’asseoir autour d’une table.
Aux racines du conflit, vous mentionnez donc les réfugiés congolais dans les deux pays voisins qui ne veulent pas rentrer car ils évoquent des craintes pour leur sécurité ?
Les experts, en particulier dans les pays de la région, remarquent que certains groupes ethniques ne se sentent pas à l’aise dans l’est du Congo. Des questions se posent au sujet d’éventuelles discriminations ethniques. Il s'agit donc d'une question importante. Il est difficile d’imaginer la paix et la sécurité dans l’est du Congo sans que les obstacles au retour sécurisé des populations soit l’un des sujets principaux du dialogue.

L’armée congolaise et les Casques bleus de la Monusco ciblent la rébellion rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ces rebelles disent qu’ils pourraient déposer les armes si Kigali accepte des négociations avec eux. Est-ce que ce type d’arrangement est possible ?
Les FDLR vont devoir faire face à leur responsabilité
Je crains que nous ayons atteint le point où les FDLR vont devoir faire face à leur responsabilité. Bien sûr, si les FDLR affirment, en tant que groupe, qu’ils sont prêts à se rendre, ou si des individus veulent faire défection, le gouvernement congolais et la Monusco sont prêts à les assister.
Mais je ne pense pas que demander au gouvernement rwandais de débuter des discussions directes avec les FLDR est approprié. Les FDLR sont un groupe armé illégal, qui continue d’opérer à l’est du Congo. Le M23, qui continuait d’opérer, a été défait militairement avec l’aide de la Communauté internationale. Les FDLR doivent connaître le même sort. Il en va de la crédibilité de la communauté internationale.
Selon certains sources rwandaises, il y a des liens entre le gouvernement congolais et les FDLR qui vont rendre le démantèlement des seconds par le premier très compliqué. Est-ce que cela fait partie de vos inquiétudes ?
Ce n’est pas une priorité, mais nous gardons les yeux ouverts. S’il y a des preuves d’une telle collaboration, nous devons les regarder sérieusement. Mais d'après ce que j’ai vu, et la plupart d’entre nous le pensons, c’est que, bien qu’il peut y avoir au niveau individuel des collaborations entre certains membres des FARDC et certains membres des FDLR, il est peu probable que cela intervienne au plus haut niveau.

La pression mise par les États-Unis sur le Rwanda est-elle la clé de la défaite du M23 ?
J’espère que notre gouvernement a joué un rôle positif pour que toutes les parties respectent leurs engagements dans l’accord cadre. Parmi ces engagements, il y avait la recommandation explicite de ne pas soutenir les groupes armés. Alors à chaque fois que nous craignions que cela ait pu être le cas, nous avons indiqué notre inquiétude à chaque partie concernée, et nous avons demandé à ce que cela ne soit pas fait.
Pourquoi la même attitude n’avait-elle pas été adoptée l’année dernière, quand Hillary Clinton était secrétaire d’État ?
Quand on a appris que le M23 se rendait, ma plus grande peur était que l’on pense que le problème était réglé.
Nous devons traiter tellement de crise autour du monde que, malheureusement, trop souvent, les crises en Afrique n’ont pas l’attention qu’elles méritent de la part des États-Unis. Je dirais que l’administration Obama a amélioré cela, en particulier vis-à-vis de la région des Grands Lacs.
L’autre élément c’est que les évènements qui ont conduit à l’accord cadre, la prise de Goma par le M23, sont assez récents. Il faudra que la communauté internationale garde une attention soutenue à la région des Grands Lacs. Quand on a appris que le M23 se rendait, ma plus grande peur était que l’on pense que le problème était réglé. C’est important, mais c’est seulement un des petits aspects d’une situation compliquée, qui ne peut être réglée que par un dialogue entre les États. Cela ne fait que commencer.

Quel est l’état des relations entre le Rwanda et les États-Unis ?
Je crois que notre relation est très bonne. Les réunions et l’accès que j’ai eu aux leaders de ce pays ont été exceptionnels. Nous avons eu des désaccords sur le respect de l’accord cadre, et nous avons été francs sur ce sujet. Nos inquiétudes ont mené à des changements dans notre assistance à ce pays. Mais cela n’a pas vocation à être permanent et nous espérons qu’une nouvelle période, dans laquelle nous n’avons plus d’inquiétudes, peut désormais s’ouvrir."



Compatriotiquement!

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